Si chaud. Svetlana avait l’impression de bouillir de l’intérieur, encore sous l’effet de cette fièvre endiablée qui l’avait emportée au coeur de ce concert. Un sourire était plaqué sur ses lèvres tandis qu’elle arpentait les rues de Londres aux cotés de Marcus. « Si j’ai aimé ? » Elle le fixa, encore rayonnante. Un petit rire franchit ses lèvres. Avait-il réellement besoin d’une réponse ? Et pourtant, au début, la soirée ne s’annonçait pas fabuleuse. Lana avait des hauts et des bas, oscillant entre comportement dangereux, joie extrême et infini tristesse. Mais cette sortie lui avait fait oublié ses problèmes.
Des nuages de vapeur sortaient de leurs lèvres, contraste entre les corps bouillonnants et le froid hivernal. Lorsqu’il lui proposa de boire un verre, elle ne put refuser. « Évidemment. On ne va tout de même pas terminer la soirée maintenant ? » Elle ne faisait que commencer. D’ailleurs, Lana aurait été incapable de rentrer et de se calmer, encore sous le coup de cette ivresse musicale. Mais là, ils allaient s’atteler à une ivresse d’un tout autre gabarit.
Lorsqu’ils pénètrent dans le pub, il y régnait une bonne ambiance. Les discussions allaient bon train et la chance leur sourit lorsqu’une table se libéra, près d’une fenêtre. « Bon faut que je te raconte un truc » Tout en enlevant son manteau, le sourcil de Lana se leva, tout comme le coin de sa lèvre. Quand Marcus commençait la discussion ainsi, cela devenait toujours très intéressant. « Je suis toute ouïe », dit-elle avec un rire dans la voix. A voir son regard sur l’assemblée, cela devait concerner le monde sorcier. « Qui ne connait pas Stubby ? » Répondit-elle à sa question rhétorique.
Puis, la surprise figea ses traits l’espace d’un instant. « Assistant ? » D’un geste de la tête, Lana remercia le serveur, prit les deux bières et place l’une d’elle devant son ami. « Tu es sûr de ce que tu fais ? » Pour avoir travaillé sur le festival, Svetlana savait que certains musiciens pouvaient se comporter comme des divas et Boardman ne devait pas déroger à la règle. Puis, elle lui offrit néanmoins un sourire. « J’espère qu’il te traitera avec plus d’égard que d’autres. En tout cas, tu as un pied dans le monde de la musique » Et pour cela, il devait être fier. Lana adorait la musique. Le violon, c’était toute sa vie. Elle avait fait quelques concerts mais aujourd’hui, elle ne trouvait plus le temps, ni la passion. Puis, avec un air malicieux, elle prit l’une de ses mains et la tourna, paume vers le plafond. Du doigt, elle se mit à suivre les lignes. « Hum… j’ai l’impression de voir un producteur de musique dans ton avenir. »