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| La magie de la tarte [Carina] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: La magie de la tarte [Carina] Mar 8 Déc 2020 - 13:58 | |
| La soirée de la veille avait été assez animée. Darren avait décidé il y a quelques temps d’organiser un de ces dîners qu’il aimait temps avec des collègues bien placés de Ministère. Dans ces cas particuliers, elle et ses enfants se devaient de faire preuve d’une tenue absolument parfaite. Habillés parfaitement, si ce n’est même impeccablement, ils devaient montrer un visage de retenue et sagesse absolue. Si pour la petite Aigneas de par son âge était sauvée par son sommeil vite arrivé, Gowan du haut de ses six ans devait faire plus d’efforts. Vibeke pour l’avoir subit en son temps en était bien consciente et faisait au mieux pour l’aider un peu. Sur le moment elle restait près de lui et tentait de rapidement l’envoyer se coucher pour qu’il puisse se reposer. En général, il avait été tellement tendu durant la soirée qu’il s’effondrait facilement une fois dans son lit. Mais comme souvent, sa mère pour ne pas le décourager lui avait promis si il se tenait bien de le récompenser.
Le lendemain ils se retrouvaient ainsi tous les trois, la mère et ses deux enfants, tranquille derrière le landau de toile bleue aux roues blanches où se trouvait la petite fille bien emmitouflée, Gowan ayant pour consigne de se tenir à la barre de l’objet pendant que sa mère poussait lentement pour les mener jusqu’à la fameuse boutique qui avait fait tenir l’enfant la veille. Une pâtisserie qui était devenue le lieu de la récompense, un endroit où ils se retrouvaient tous les trois durant de précieux moments de liberté, de ces moments que Vibeke pensait indispensables pour qu’il grandisse bien malgré tout, sans ressentir une constante pression comme son père pourrait la maintenir.
La petite famille s’était installée, déposant les manteaux d’hiver sur les banquettes accueillantes du salon de thé. Il y avait un peu de monde mais pas de quoi les déstabiliser. Prenant la décision pour elle et sa fille, Vibeke avait commencé par demander un café et une tarte aux pommes qu’elles partageraient. Ce fut ensuite au tour de Gowan de se décider. Après quelques instant d’hésitation, il avait annoncé presque victorieusement son choix.
-Un tarte aux fraises s’il-vous-plaît!
Un grand sourire sur les lèvres, il n’en oubliait pas ses manières bien entendu. Sa mère lui avait proposé un petit supplément, le sachant gourmand, et ne souhaitant pas expédier ce moment si précieux à ses yeux. Lui soufflant l’idée à l’oreille, cela n’avait pas été ignoré. Il en avait même eu de petits sautillements.
-Oh oui, un chocolat chaud, oui! Merci!
La petite famille restait donc patiemment à sa place, Vibeke tentant au mieux d’installer sa fille toujours dans son landau. Moment où son fils laissait fureter son regard et ses pensés, assis sagement aux côtés de sa mère, ses pieds battant légèrement au-dessus du sol. Il captait par moments le regard d’une petite fille un peu plus loin. Il n’osait cependant pas trop l’appuyer. Son père lui avait dit qu’il ne fallait pas, surtout sans savoir de quelle famille elle était. Mais la petite fille fut servie avant eux et il ne put s’empêcher de noter qu’elle avait porté elle aussi son choix sur une tarte aux fraises. Gowan presque excité par cette découverte avait tiré sur la manche de sa mère pour l’attirer à lui et lui parler à l’oreille.
-Maman, maman regarde, elle a aussi demandé une tarte aux fraise la petite fille là-bas.
Si il ne la pointait pas du doigt, il la désignait du regard dans un sourire timide. Vibeke amusée jeta elle aussi un regard à cette fameuse enfant qui intriguait tant son garçon. Une jeune fille un peu plus âgée que lui il semblerait, elle aussi visiblement amatrice de fraises, accompagnée d’une femme qu’elle supposait donc être sa mère. En tout cas elles avaient un air de famille.
-Tu peux aller lui dire bonjour si tu veux, peut-être qu’elle voudra bien parler avec toi?
Comme si elle avait dit là une énorme bêtise l’enfant avait placé ses mains sur sa bouche pour s’empêcher absolument de parler. Pourtant il trépignait, il en avait visiblement très envie. Vibeke s’en amusait. Elle avait elle aussi croisé le regard de la petite fille et lui avait adressé un signe de la main, subissant le regard entre amusement et honte de son fils pour cela. Elle en revanche souriait largement, riait presque. Elevé à la maison, Gowan ne croisait pas de très nombreux enfants. Sa mère ne pensait pourtant pas que cela serait une mauvaise chose pour lui. Alors si une enfant croisée par hasard pouvait être une occasion de contact pourquoi pas.
Leur commande arrivée, Gowan n’avait pas beaucoup attendu pour se lancer, mais il fut vite ralenti dans son mouvement, comme attiré de toute façon par le regard de cette petite fille qui l’intriguait. Vibeke découpait de petits morceaux de tarte pour Aigneas et s’était légèrement détourné de son fils. Elle guettait pourtant du coin de l’oeil l’avancée de cette rencontre qu’elle pensait inévitable et plutôt heureuse. |
| | | | Sujet: Re: La magie de la tarte [Carina] Mar 8 Déc 2020 - 15:51 | |
| S'il existait une différence majeure entre Carina et sa nièce, c'était bien la gourmandise. La médicomage ne mangeait pas beaucoup de sucre. On ne parlait pas là seulement de friandises ou de bonbons, mais également de desserts ou de pâtisseries. Et Deirdre en raffolait. Dernièrement, elle aimait surtout les tartes. Les tartes aux fraises spécifiquement. Elle s'en ferait péter le bide s'il n'y avait pas le contrôle "parental".
Les voilà donc devant une pâtisserie du chemin de traverse un vendredi après-midi après les cours de Deirdre. Elles attendaient de passer derrière un couple qui avait choisi un gâteau à deux au chocolat. Si Carina observait l'énorme plat - pour elle en tout cas - le regard de la fillette s'était perdu dans la foule et se portait sur un garçon plus jeune. Ce dernier la contemplait également. Il fallut que l'enfant serre la main de sa tante pour que cette dernière détourne son attention sur la scène qui se déroulait juste sur sa droite. Après cela, Deirdre se mit sur la pointe des pieds pour lui murmure quelque chose à l'oreille : “Il n'y a pas que moi qui aime les tartes aux fraises.” Oh Carina n'en avait jamais douté bien au contraire. C'était elle qui faisait partie de la minorité en vérité. Elle croisa alors le regard du garçon qui était plus jeune qu'elle. En vérité, elle était plus proche en âge de Nymphadora que de Deirdre. Mais lui aussi paraissait tout à fait curieux. Rendez-vous compte la petite Tonks avait la première amie d'une fillette de presque huit ans. “Tu le connais ?” Demanda la médicomage. Après tout pourquoi pas ? Peut-être que ses parents n'avaient pas entièrement échoué dans leur rôle, mais l'avaient sociabilisé un peu. C'était sans doute trop espéré d'eux puisque sa nièce secoua légèrement la tête. Evidemment !
L'instant d'après, il sembla que la mère et le fils étaient tout à fait disposés à discuter avec elles - du moins avec Deirdre. La jeune femme qui ne devait guère être plus âgée qu'elle salua sa nièce. La médicomage ne voyait rien de très menaçant dans ce geste. C'était même là une acte tout à fait chaleureux. Il n'en fallut pas plus à Deirdre pour l'encourager à faire un premier pas vers eux. Timide certes, mais elle s'avançait avec un sourire sa tarte dans une main et tenant bien celle de sa tante dans l'autre... Elle entraina donc Carina à sa suite sans crainte. Mais arrivées à leur hauteur, Deirdre ne dit rien, ne sachant guère comment se présenter. Alors ce fut le rôle de l'adulte de les introduire auprès de la petite famille. Elle n'avait pas de suite remarqué le berceau, une petite fille semblait dormir dedans paisiblement. “Bonjour. Je suis Carina et voici ma nièce Deirdre. Cette petite fée ici présente a remarqué qu'elle n'était pas la seule friande des tartes aux fraises. Je vous laisse imaginer la curiosité qu'elle peut ressentir à l'heure actuelle.” La curiosité de connaître un autre enfant. Car Deirdre était un être d'une grande sociabilité. Plus que Carina même. Et pourtant, la médicomage ne manquait jamais une occasion de rencontrer du monde. “Bonjour.” Qu'elle ajouta avec un petit sourire timide. Elle avait bien appris ses courtoisies. C'était une chose qu'elle n'oubliait pas. Et Carina ne s'en plaignait pas si cela restait dans les limites du raisonnable. “Pouvons-nous nous joindre à vous ?” Elle ne tournait pas autour du pot, mais n'avait pas envie de s'imposer non plus. C'était un bon compromis il lui semblait. |
| | | | Sujet: Re: La magie de la tarte [Carina] Mar 8 Déc 2020 - 19:20 | |
| Vibeke Camran n’était sans doute pas la femme la plus sociable du monde, pas le meilleur exemple sans doute pour ses enfants qui grandissaient majoritairement seuls dans le domaine familial. Ils ne connaissaient pas les joies de la vie en communauté. Du côté de leur père il n’y avait pas d’autres enfants, et de son côté à elle les enfants de son frère étaient bien loin. Gowan n’était donc pas tout à fait habitué à tisser des liens avec d’autres enfants. Vibeke tentait au mieux de le sortir, sa fille également, de les plonger dans le monde réel finalement, qui était tout autre que les murs du domaine où leur père les voyait continuer à grandir. Mais difficile pour elle de les aider, ou elle en avait le sentiment.
Pourtant une occasion comme celle qui se présentait ne se manquait pas. Deux enfants avaient croisé leurs regards, se trouvant d’entrée de jeu un point commun. Difficile de résister. Vibeke avait presque envie de pousser son fils vers elle, l’encourageant à aller entamer une conversation. Le petit garçon restait désespérément timide et collé à elle. Doucement, les deux familles se jaugeaient, échangeaient de simples gestes distants, avant de reprendre chacune leur route puisque les petits semblaient avoir un peu de mal à se lancer. Vibeke n’osait pas non plus forcer les choses, craignant de forcer la main à son fils et que cela se passe mal. Et puis elle ne pouvait pas être certaine de la réaction de la petite fille en question.
De façon assez surprenante, quelques instants après, alors que la scandinave installait sa petite fille endormie pour qu’elle n’ait pas trop chaud ou trop froid, Gowan avait tiré sur sa manche avec insistance. La mère s’était tourné vers lui avant de suivre son regard pour finir sur les deux filles qui venaient vers eux. La belle eut un sourire en voyant que finalement les choses se feraient peut-être, et plus naturellement que prévu. Vibeke sourit donc à les voir arriver, restant près de son fils assez impressionné par cette idée qu’elles venaient vers eux.
-Bonjour. Je suis Carina et voici ma nièce Deirdre. Cette petite fée ici présente a remarqué qu'elle n'était pas la seule friande des tartes aux fraises. Je vous laisse imaginer la curiosité qu'elle peut ressentir à l'heure actuelle
Vibeke eut un léger rire, elle imaginait bien oui, son garçon semblait dans le même état. Lui qui s’était serré contre sa mère en attendant, il observait la petite fille assez impressionnée. La mère de famille pris donc elle aussi les choses en main de son accent écossais prononcé.
-Oh et bien oui, il semblerait, mais ce cher garçon est à peu près dans le même état je crois.
La scandinave avait passé une main dans les cheveux de son enfant pour tenter de le détendre un peu. Mais la petite Deirdre s’approchait et ça c’était vraiment impressionnant.
-Bonjour.
Gowan souriait plein de timidité, devenant même assez rouge sous l’émotion. Deirdre était un peu plus âgée que lui, il ne la connaissait pas, et il n’avait pas été question de faire des rencontres particulièrement aujourd’hui. Passé cette première réaction il lui avait tout de même répondu lui aussi, lâchant la réponse presque comme si elle avait été contenue de longues heures et qu’il laissait venir là une véritable délivrance.
-Bonjour!
De quoi amuser un peu le monde présent. Il avait l’air presque hypnotisé par Deirdre, ne la lâchant plus du regard. Heureusement tout ce petit monde avait d’autres projets en tête. Vibeke tentait d’adopter la position la plus ouverte possible, incitant gentiment son fils à faire un nouveau pas vers elles et surtout ne pas rester blotti contre elle.
-Pouvons-nous nous joindre à vous ?
Voilà une très belle idée oui. Carina avait l’air charmante, Deirdre tout à fait adorable, et les deux enfants en retireraient sans doute de très bonnes choses à avoir l’occasion de sympathiser. Un grand sourire sur les lèvres, Vibeke avait acquiescé, décalant déjà quelques affaires pour leur laisser la place de s’installer confortablement.
-Oui bien sûr, je vous en prie!
Les laissant prendre place, Deirdre près de Gowan (ce dernier se tenant maintenant bien droit mais pas débarrassé de son sourire) et Carina fermant la marche, Vibeke se réjouissait déjà de ce que ce petit moment improvisé pourrait apporter aux deux petits curieux. Il était donc temps de se présenter à son tour.
-Enchantée de vous rencontrer. Voici Gowan, Aigneas, et moi c’est Vibeke.
Carina et Deirdre, quelque chose la titillait depuis le départ sans qu’elle ne parvienne à mettre le doigt dessus. Mais ces noms lui parlaient. Comme pour lui laisser le temps d’y penser, ce fut finalement à Gowan de se faire entendre, s’adressant à Deirdre.
-Moi j’ai six ans! Et toi? Tu as déjà goûté la tarte aux fraises?
Il semblait prendre un peu d’assurance, ce qui était parfait. Ils sauraient sans doute se lancer tous les deux. Ce qui laissait penser Vibeke. Parce qu’en attendant elle avait retrouvé. Cet ensemble de prénoms, Carina la tante d’une Deirdre, c’était Isaac qui lui en avait parlé. Carina, sa Carina, Carina Hodgens, sa nièce s’appelait Deirdre. Elles semblaient avoir les âges qui correspondaient. Se pourrait-il que le hasard ait mené jusqu’à elle cette femme qui faisait battre le coeur de son ami? Cela serait très fort tout de même. Mais pourquoi pas? Vibeke ne se sentait pas de confier son doute à cette presque inconnue cependant. Elle ferait les choses plus délicatement, ou le plus possible. C’est donc à Carina qu’elle s’adressait à présent, tentant d’être discrète pour ne pas perturber le dialogue entre les plus jeunes.
-Bon et bien il semblerait que les choses soient lancées entre eux. C’est tellement plus simple à leur âge…
Piètre tentative. Vibeke restait attentive, cherchant activement comment lancer un peu plus la conversation. Dur constat qu’elle faisait, se rendant bien compte que son fils s’en sortait sans doute mieux qu’elle. C’était sans doute une des rares choses qu’on ne lui avait pas apprises, s’efforçant généralement à lui faire garder le silence. Changer de ces habitudes semblait assez complexe finalement. |
| | | | Sujet: Re: La magie de la tarte [Carina] Lun 21 Déc 2020 - 17:34 | |
| La rencontre commençait bien il lui semblait. La petite famille avait accepté leur présence. La mère, qui lui paraissait bien jeune pour avoir déjà deux enfants, accepta bien volontiers de leur faire de la place. Deirdre était, à vrai dire, plus intéressée par le garçon - Gowan - qui se présenta à elle pour lui expliquait qu'il avait six ans. Tiens donc. Elle n'avait pas réellement su dire quel était son âge. Elle supposait que cela n'avait rien de bien surprenant. Il était plus petit et ses joues plus rondes, plus pleines si on pouvait dire. “J'ai presque 8 ans. Et j'en ai déjà mangé avant. J'adore ça...” Carina n'écouta pas la suite car Vibeke s'adressa directement à elle. C'était la première fois qu'elle la voyait. Il ne lui semblait pas l'avoir croisée à Poudlard et pourtant, elle serait capable de mettre sa baguette au feu pour dire qu'elles avaient à peu près le même âge. Elle n'en doutait pas une seconde. “Les enfants ont cette insouciance qui leur permette de croire que rien de mal ne peut leur arriver. ” Sourit-elle. Et elle comptait bien que cela demeure ainsi encore longtemps. Au moins jusqu'à Poudlard. Elle n'avait aucune envie que sa petite Deirdre perde son innocence de sitôt. Il fallait qu'elle croie avant tout que le monde la protégerait, que le mal fait par ses grands parents n'était pas quelque chose de commun. Du moins, c'était ainsi qu'elle voyait les choses.
Un regard en biais vers les deux petits qui discutaient toujours de leur tarte aux fraises et de leurs habitudes dans cette pâtisserie lui confirma qu'elle avait eu une bonne idée que de s'introduire d'une manière aussi naturelle. “Vibeke a des consonances d'Europe du Nord est n'est-ce pas ? Laissez-moi deviner. ” Elle pourrait si facilement passer du vouvoiement au tutoiement, mais pour l'instant, elle préférait se contenter de lui parler avec spontanéité. Elle se rappela son année en Suède avec sa mère et son frère et l'autre année sur les routes en compagnie de ses amis moldus. Cela lui disait quelque chose. “Etes-vous originaire de Norvège ou de Danemark peut-être ? Ma famille maternelle est suédoise, il me semble avoir entendu ce prénom plusieurs fois lorsque j'y étais avec ma mère. ” Evidemment, Carina était curieuse. Elle avait toujours été curieuse à propos des personnes étrangères. Et pour cause, elle en rencontrait si peu dans cette bonne vieille Grande Bretagne. Lorsqu'elle avait voyagé, elle avait rencontré des gens si différents, d'horizons et cultures si variés qu'il lui arrivait parfois de regretter son année sabbatique. “Veuillez pardonner mon enthousiasme, c'est peut-être indiscret de ma part.” Elle oubliait parfois que les autres n'aimaient pas forcément être interrogés sur leur passé ou leur vie privée. Peut-être avait fait une bourde d'ailleurs. Ce qui ne serait guère étonnant ! Qu'on se le dise, Carina Hodgens pouvait se montrer très maladroite.
Ce fut à cet instant que Deirdre intervint - sauvée par le gong - et demanda une chose tout à fait logique - mine de rien - avec ses yeux de merlan frit : “Tata Rina, est-ce que je peux avoir un chocolat chaud s'il te plait ?” Carina eut un sourire malicieux en constatant que le petit garçon en avait un. Elle avait été bien inspirée la petite Hodgens. Mignonne comme elle était, elle savait qu'elle obtiendrait ce qu'elle souhaitait. “Tu as froid, sucre d'orge ?” Cette dernière hocha la tête, entrant littéralement dans le gouffre que sa tante venait de lui ouvrir. “Nous revenons très vite.” Prévint alors Carina en prenant la main de Deirdre en direction de la caisse pour demander un chocolat chaud qui leur fut servi en cinq minutes chrono. Lorsque ce fut chose faite, Deirdre retourna auprès de Gowan avec sa petite tasse. Ainsi Carina revint près de Vibeke et lui adressa quelques mots enjoués : “Ah les enfants ! Plein de surprises.” |
| | | | Sujet: Re: La magie de la tarte [Carina] Ven 25 Déc 2020 - 21:35 | |
| Rencontrer de nouvelles personnes n’était pas franchement une habitude pour Vibeke. Ou pas dans ce contexte si particulier et finalement assez nouveau. On croisait de nouvelles personnes chaque jours et les relations ne se lançaient pas pour autant. Mais avec cette jeune femme et sa petite compagne, c’était une autre histoire. Vibeke avait plutôt l’habitude d’être introduite à de nouvelles personnes par son mari, et ils faisaient donc souvent partie de son univers à lui. Avec Carina, elle ne s’attendait pas forcément à s’en faire une amie, ce n’était pas une obligation non plus. Mais la rencontre en elle-même était assez inattendue et la belle était un peu déstabilisée.
Pour Gowan en revanche la chose était bien plus simple. Il avait lancé une conversation avec sa nouvelle rencontre avec un certaine facilité. Une chose que sa mère admirait quelque part. Sans parler du côté absolument adorable de la chose. Tout partait d’une tarte, si c’était pas merveilleux l’enfance. La petite fille semblait tout à fait ravie par le moment et prête à lui répondre avec une charmante bonne humeur.
-J'ai presque 8 ans. Et j'en ai déjà mangé avant. J'adore ça…
La réponse semblait convenir au petit garçon qui souriait autant qu’il le pouvait, excité par la rencontre et la bienveillance de Deirdre qui était plus âgée que lui. Ses petites jambes s’en balançaient dans le vide sous la table.
-Moi aussi j’aime ça. Tu es belle tu sais. J’aime bien le gâteau au chocolat aussi ici.
Vibeke qui n’écoutait plus que d’une oreille motivée à lancer elle aussi une conversation avec Carina qui avait l’air après tout très sympathique et plus encore pouvait potentiellement être cette femme qui faisait tourner la tête de son ami, avait tout de même eu un léger rire fasse à la franchise désarmante de son fils envers Deirdre. Une petite fille ceci dit tout à fait craquante, il n’avait pas tord.
-Les enfants ont cette insouciance qui leur permette de croire que rien de mal ne peut leur arriver.
Ce qui était parfaitement vrai. Carina avait l’air d’être une femme gentille, bienveillante aussi, au moins avec sa nièce. Elle était jolie elle aussi d’ailleurs. Si c’était bien elle qui plaisait tant à Isaac, Vibeke pensait pouvoir le comprendre. Elle lui avait donc souri en réponse, gardant un oeil attentif sur ses enfants, n’arrivant pas à les perdre de vue trop longtemps ainsi loin de leur environnement habituel si guindé. Ils avaient un côté rassurant justement par cette forme d’insouciance qu’elle ne savait plus trouver elle-même. Elle ne pouvait s’empêcher de penser à son mari qui lui dirait à quel point venir dans ce genre d’endroit n’était pas utile et qu’elle aurait pu donner cette tarte à leur fils chez eux cela aurait même évité de mauvaises rencontres. Mais Carina n’avait pas l’air d’être une mauvaise rencontre. Et puisque les choses semblaient si faciles pour les enfants, peut-être était-ce une bonne occasion pour elle aussi de sortir un peu de ses habitudes.
-C’est dommage que le temps puisse à ce point changer les choses. Ils ont l’air de le faire avec un tel naturel.
Gowan en tout cas semblait avoir oublié aussi bien ses appréhensions du départ que sa tarte pourtant sagement posée devant lui. De quoi attendrir et amuser sa mère. Et comme pour la sauver véritablement dans son malaise et sa difficulté à prendre les choses en main malgré la volonté, Carina avait repris la parole.
-Vibeke a des consonances d'Europe du Nord est n'est-ce pas ? Laissez-moi deviner.
Pour une fois que quelqu’un ne s’arrêtait à son terrible accent écossais en plaçant son prénom comme originalité des parents, c’était assez agréable. La belle avait donc pris son café entre les mains avec un regard amusé et faussement mystérieux, en venant ensuite à bouger légèrement la tête de droite à gauche comme si l’observer pouvait aider Carina à trouver la réponse. Faire une rencontre imprévue dans un lieu comme celui-ci aidait un peu Vibeke à sortir de ses habitudes très guindées, comme si de toute façon son époux ne pourrait pas l’atteindre ici et donc ne pas porter de jugement négatif sur ce qu’elle pourrait dire ou faire. Elle finit même par rire très légèrement en attendant la réponse de son interlocutrice, se pinçant légèrement les lèvres pour marquer sa volonté de ne pas dire un mot pour l’aider.
-Etes-vous originaire de Norvège ou de Danemark peut-être ? Ma famille maternelle est suédoise, il me semble avoir entendu ce prénom plusieurs fois lorsque j'y étais avec ma mère.
La Suède effectivement toute proche l’avait sans doute aidé à trouver oui. Mais cela restait agréable pour Vibeke de savoir que certains y pensaient. Il faut dire que Carina ne connaissant pas Darren pouvait avoir plus de facilités que d’autre à la penser autrement que par lui.
-Norvège, près de Trondheim précisément.
La voix de la scandinave en était presque posée et calme, se prenant au jeu doucement. Posant à nouveau sa tasse, elle avait pensé continuer en faisant une remarque sur le séjour en Suède de Carina mais là encore la rousse avait été plus rapide.
-Veuillez pardonner mon enthousiasme, c'est peut-être indiscret de ma part.
Indiscret oui. Enthousiaste aussi. Mais finalement ce n’était pas si grave aux yeux de la jeune scandinave. Elle avait même plutôt envie de se dire que si Deirdre et Gowan arrivaient à discuter avec facilité, elles pourraient certainement faire pareil et même s’en sentir très bien.
-Oh non ne vous inquiétez pas, ce n’est pas très grave. En fait je vous avoue qu’il est assez rare qu’on me pose la question. Mais aussi rare que je croise quelqu’un qui connaît la Suède. J’y suis parfois allé. Vous y avez vécu longtemps?
La Suède, elle n’y avait passé que très peu de temps finalement. Mais elle en gardait de beaux souvenirs. Comme sa chère Norvège d’ailleurs. C’était bien autre chose que l’Angleterre, mais elle faisait avec ce qu’elle avait et se réjouissait de la facilité de son fils à pouvoir s’entendre et même quelque part s’amuser avec la jeune Deirdre tout juste rencontrée. Pas le temps de s’en réjouir trop longtemps ceci dit puisque la jeune fille avait déjà quelque chose à demander à sa tante.
-Tata Rina, est-ce que je peux avoir un chocolat chaud s'il te plait ?
Voilà une petite qui savait ce qu’elle voulait et surtout savait le demander avec un regard redoutable. Même Vibeke devait bien l’admettre. Si Gowan finissait par apprendre cette méthode elle était mal la scandinave. Et en même temps son nouvel ami en avait un, il était normal qu’elle veuille faire de même.
-Tu as froid, sucre d'orge ?
Le froid n’avait peut-être pas grand chose à voir avec cette demande. Mais si on lui en laissait l’occasion elle serait idiote de ne pas la saisir avec empressement comme elle le faisait justement très bien. Quel petit ange cette enfant.
-Nous revenons très vite.
Vibeke avait hoché la tête en souriant, prenant ensuite soin de réorganiser un peu leurs affaires pour s’assurer que Carina et Deirdre auraient toute la place nécessaire pour s’installer confortablement, puisqu’il semblerait qu’elle passeraient un petit temps avec eux. Ce fut aussi le moment choisi par la petite Aigneas pour s’éveiller. Vibeke la pris donc sur ses genoux pour calmer son réveille toujours un peu agité, la petite fille encore un peu vaseuse. Une fois calmée, elle s’était simplement calée contre sa mère, doudou en main, pas encore tentée par la tarte que cette dernière lui proposait. Gowan par contre avait commencé sa tarte, n’oubliant pas de guetter le retour de sa nouvelle amie. Très fière, Deirdre était venue reprendre place à côté de Gowan alors que sa tante venait près de la jeune mère. Les deux femmes souriaient face à ces petits moments de vie entre deux enfants qui allaient sans doute avoir du mal à se quitter facilement, ou pas sans avoir la possibilité de se revoir. Si Darren apprenait une telle amitié, cela promettait d’être quelque chose. Mais Vibeke se trompait peut-être. Les enfants n’auraient peut-être aucun mal à se dire au revoir une fois leur tarte terminée. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle préférait finalement.
-Ah les enfants ! Plein de surprises.
Carina semblait assez heureuse de la situation elle. Ce qui rendit le sourire à Vibeke, un large sourire, et même un rire. Ces petits amours avaient l’air heureux simplement par le simple fait d’avoir tous les deux une tarte aux fraises et leur petit chocolat chaud. Gowan avait pris son chocolat avec beaucoup de précautions pour en boire une gorgé, laissant au-dessus de ses lèvres une trace brune, éclatant de rire au passage en regardant Deirdre.
-Deirdre a l’air de savoir parfaitement ce qu’elle veut en tout cas!
Un regard sur sa petite Aigneas lui avait montré qu’en revanche elle ne le savait pas, blottie contre sa mère, presque en train de se rendormir. La petite fille lorgnait déjà la tarte aux pommes pourtant. Elle n’avait pas l’air de savoir quoi faire actuellement. Cela viendrait avec quelques minutes. En attendant, la mère de famille avait une petite enquête à mener.
-Dites-moi Carina, que faites-vous lorsque vous ne partagez pas une pâtisserie avec votre nièce? Si ce n'est pas indiscret bien sûr.
Un bras tenant sa fille, son autre main était allé chercher son café, ne prêtant finalement plus autant attention à ce qui se disait entre Gowan et sa nouvelle amie, les deux enfants visiblement heureux et souriants de leur côté. |
| | | | Sujet: Re: La magie de la tarte [Carina] Jeu 14 Jan 2021 - 12:05 | |
| La petite Deirdre venait d'entendre un compliment qu'elle n'oublierait sans doute jamais. Elle en rougit jusqu'aux oreilles. Carina avait observé la scène d'un oeil, mais eut toutefois le temps de s'attendrir. La conversation entre la mère et la tante s'avérait tout aussi légère à vrai dire. Elles discutaient de leur origine sans idée préconçue. Autant dire que Carina n'était pas peu fière d'avoir visé juste. Sa charmante interlocutrice était donc bien Norvégienne. Elle n'entendait certes pas d'accent dans sa voix, mais elle savait reconnaïtre un prénom d'Europe de l'Est lorsqu'elle entendait un. Trondheim, elle en avait entendu parler. Maintenant qu'on lui disait le nom de la ville, elle se souvenait. “Vous parlez si bien l'anglais que les autres doivent croire que vous avez toujours vécu ici au Royaume Uni. ” Il fallait évidemment le prendre comme un compliment. Carina, lorsqu'elle se rendait en Suède, pouvait se faire passer pour une suédoise, mais fort heureusement, elle n'avait pas y habiter. Tant que Vibeke avait trouvé sa place cette île, elle en était ravie pour elle. Et spontanément, elle reprit la parole pour partager son vécu : “J'y ai vécu un an. Mes parents ont pensé qu'il était nécessaire que mon frère et moi parlions une autre langue et surtout connaissions la terre de notre famille maternelle. Ma mère s'appelle Solveig.” Il n'y avait absolument aucun intérêt à prononcer cette dernière phrase, surtout que sa mère était une affreuse bonne femme qui s'approchait plus d'une vieille harpie que la marraine la bonne fée.
Deirdre était une enfant assez démonstrative, mais qui savait "manipuler" son petit monde. Carina se laissait bien entrer dans son jeu. Qu'elle passe pour une tante permissive lui importait peu. Deirdre n'avait, au grand jamais, demandé des choses incroyables. Elle se comportait bien avec les autres et ne faisait pas de caprices. Que très rarement en tout cas. Lorsqu'on lui répondait "non", elle l'acceptait. Elle respectait l'autorité de sa tante. Après qu'on se le dise, avec une enfant aussi sage qui exigeait rarement des choses complètement ahurissantes, il y avait peu d'occasion de sévir. Ainsi, elle lui offrit bien volontiers un chocolat chaud. Avec son budget, elle pouvait se permettre un petit extra. Après un chocolat chaud et une pâtisserie ne coûtaient pas très chères. “En effet. Depuis qu'on lui a dit qu'il existait une équipe de quidditch entièrement composée de filles, elle rêve de devenir joueuse professionnelle.” Sourit Carina laissant dévoiler toutes ses dents. “Avant que je n'obtienne sa garde complète, elle n'osait pas demander quoique ce soit. Je préfère comment elle se comporte à présent. Et tant pis si je lui laisse croire que je gobe son petit mensonge.” Elle avait eu envie de lui faire comprendre qu'elle avait très bien compris Deirdre avait demandé un chocolat chaud. Il était plus qu'évident qu'elle avait juste voulu "copier" d'une certaine manière. Mais tant pis.
Le froid n'avait jamais été un problème pour Carina. Evidemment, il lui arrivait de boire un thé pour se réchauffer ou se réveiller. Voire même un café. Mais dans cette situation, cela ne la dérangeait pas outre mesure. Donc, elle restait assise, à écouter Vibeke d'une oreille et les deux enfants d'une autre. Son regard fut tout de même attiré par l'intervention de la petite fille qui jusque là dormait. Carina ne s'était jamais demandé si elle voulait un enfant qu'elle porterait et mettrait au monde. Elle n'avait pas non plus trouvé l'homme qui partagerait sa vie. Ils avaient de toute façon tendance à fuir comme des mouches lorsqu'ils se rendaient compte qu'il y avait Deirdre. Comment voulez-vous qu'elle envisage son avenir en dehors de sa cohabitation avec sa nièce si les hommes qu'elle côtoyait ne restaient pas ? Elle trouvait, cependant, Vibeke assez jeune pour avoir déjà deux enfants. Carina l'observa un instant pour essayer de deviner l'âge exact. Elle devait avoir seulement un an de plus qu'elle, peut-être même moins. Allez savoir. Elle fronça légèrement les sourcils quand cette dernière lui demanda ce qu'elle faisait dans la vie. C'était souvent une question qu'on posait lors d'une nouvelle rencontre alors Carina ne se doutait pas une seconde qu'il y avait une intention cachée derrière. Comment aurait-elle pu se douter que cette femme était proche d'Isaac ? Et Carina avait tendance à accorder sa confiance plus facilement que d'autres. Après tout, comment savoir qu'une personne était digne de confiance si on se méfiait de tout le monde ? “Je suis médicomage au service des empoisonnements par potions et plantes. Peut-être pas le service le plus connu.” Elle en rit doucement. C'était son métier. Sa passion. Du moins l'une d'elles. Naturellement, elle ajouta : “J'ai une petite ferme également. alors le week-end, je m'occupe de mes animaux et de mon potager.” Elle était fière, Carina. Fière d'être capable d'avoir la main verte, d'accorder du soin aux animaux de ferme. Fière également de faire du troc avec d'autres fermiers, des moldus pour la plupart. Mais aussi de faire sa propre lessive, son savon et même parfois ses bougies. “Et vous ? Que faites-vous de beau ?” Elle ne se doutait pas une seconde que son interlocutrice était femme au foyer, mais il n'y avait pas de honte à cela. |
| | | | Sujet: Re: La magie de la tarte [Carina] Mer 27 Jan 2021 - 18:02 | |
| Vibeke se trouvait elle-même assez surprise de voir l’aisance dont faisait preuve son fils. Pour un jeune garçon qui n’était pas forcément habitué à ce qu’on lui fasse rencontrer de nouvelles personnes, d’autant plus un autre enfant, elle le trouvait même plutôt très à l’aise. Assez pour qu’il ose, voire même qu’il lance un compliment délicat et charmant à cette petite fille qu’il dont il semblait apprécier la compagnie. La douce enfant en avait rougi assez fort, ce qui avait amusé Gowan qui ne comprenait finalement pas vraiment que c’était à cause de ses paroles, les ayant noyé dans d’autres avec un grand naturel. Le petit garçon avait un peu ri, pas pour se moquer mais plus amusé par le changement de couleur de ses joues.
-Oh tu es toute rouge! Tu es comme une… euh… une fleur… euh…
-Une pivoine mon chéri.
-Oui!! Comme une pivoine! Tu as déjà vu une pivoine? Maman m’a montré, c’est très joli, beaucoup de pétales…
Une conversation légère et amusante entre les enfants, cela détendait forcément les adultes, au moins un peu. Les deux femmes avaient observé quelques instants ce petit échange avant d’alimenter le leur. Carina se basant sur son prénom et sa propre expérience de vie avait justement deviné que la jeune brune venait de Norvège. Sans cette période dans les pays du nord elle n’aurait peut-être pas trouvé, mais ce n’était pas forcément le détail à retenir pour Vibeke. Carina faisait visiblement partie de ces personnes qui arrivaient à voir la scandinave autrement que par son nouveau nom, celui de son mari. Autrement aussi que par sa condition de jeune mère de famille qui, bien que bien moins lourde selon elle, restait assez réducteur. Elle était une jeune femme, une jeune âme artistique même, une jeune scandinave qui si elle chérissait sa famille tentait au mieux de préserver sa propre personne, même si cela devait se tenir dans le secret.
-Vous parlez si bien l'anglais que les autres doivent croire que vous avez toujours vécu ici au Royaume Uni.
C’était en effet une remarque très courante pour elle. Elle n’en était d’ailleurs pas vexée. C’était une preuve qu’elle avait bien appris quelque part. Et de toute façon, quelle raison de se soucier de savoir d’où elle venait puisqu’à présent, elle était ici. Vibeke sourit donc à la remarque, un sourire très poli, restant la plus agréable possible dans cette rencontre improbable mais appréciable.
-C’est tout à fait vrai, écossaise la plupart du temps. J’ai appris très tôt, j’ai sans doute ainsi assez pris pour faire illusion. C’était sûrement l’idée de mon époux d’ailleurs, j’imagine que c’est une réussite.
Fiancée jeune, il avait eu le loisir de lui transmettre tout aussi tôt ce qu’il espérait d’elle, et elle s’était appliqué à lui donner satisfaction. Pour la langue c’était plutôt une réussite. Elle avait même grâce à ce précepteur qu’il lui avait envoyé pris cet accent qui était aussi le sien, fier écossais qu’il restait même ici. Vibeke prenait donc comme une réussite personnelle d’arriver à donner cette impression, bien que cela puisse aussi l’attrister par moments.
-J'y ai vécu un an. Mes parents ont pensé qu'il était nécessaire que mon frère et moi parlions une autre langue et surtout connaissions la terre de notre famille maternelle. Ma mère s'appelle Solveig.
Le prénom de sa mère lui avait élargi le sourire, le teintant d’une volonté proche du rire. Ce prénom faisait effectivement plutôt scandinave, elle en convenait. Ce n’était pas l’information du siècle, pas très utile même puisqu’elle rencontrait la fille et non la mère. Mais il situait tout de même la situation. Un an en Suède c’était assez peu dans une vie, mais suffisant pour situer les choses, les mœurs, les habitudes, et surtout les liens que Carina faisait facilement avec les origines proches de la jeune brune.
-C’est effectivement assez “local” comme prénom. Mais je comprends leur volonté, c’est une certaine richesse. Mon mari préfère que je ne parle pas norvégien aux enfants, il a peur que cela les perturbe et leur donne envie d’en voir plus. Il les préfère ici, près de lui. Mais je comprends l’envie de vos parents de vous donner cette possibilité.
Pas de norvégien à la maison, pas même pour une chanson ou une récitation. Darren n’aimait pas la voir dans cette position. Il lui disait qu’elle portait maintenant un autre nom, son nom, et qu’elle était ainsi une autre femme, une nouvelle, la sienne. Docile de nature Vibeke s’y pliait et ses enfants ne connaissaient ainsi pas un mot de norvégien. Bien qu’elle y ait pensé à un moment. De peur que Darren l’apprenne, surtout si un mot leur échappait un jour par mégarde, elle s’était abstenu.
-Et quel a été votre verdict? Avez-vous apprécié le charme scandinave?
Un charme qui lui manquait terriblement depuis qu’elle était ici, ne retournant en Norvège qu’extrêmement rarement. Pour tout dire sa famille ne connaissait même pas sa fille. Une petite fille qui s’était d’ailleurs éveillé alors que les deux autres présences féminines de la table s’étaient absenté pour aller chercher un chocolat chaud. Une boisson que la petite Deirdre avait demandé avec un certain talent mêlé de charme, ce qui avait fait craquer sa tante avec une certaine facilité. Aigneas avait donc pris place sur les genoux de sa mère, s’y éveillant doucement, quoi que visiblement hésitante à se rendormir encore un peu, son doudou bien contre elle et elle-même collée à sa mère. Deirdre avait repris place aux côtés de Gowan, ce dernier assez content de la retrouver, lui souriant largement et faisant très attention de lui laisser de la place à côté de lui. Les deux adultes avaient repris sagement leur conversation elles aussi.
-En effet. Depuis qu'on lui a dit qu'il existait une équipe de quidditch entièrement composée de filles, elle rêve de devenir joueuse professionnelle.
Carina était une personnalité pétillante, vive, mais très chaleureuse aussi. Elle semblait assez fière aussi de voir ce que pouvait désirer sa petite nièce, de ses envies et ses aspirations. Vibeke elle avait eu une expression surprise face à cette idée. Une joueuse de quidditch… Si Vibeke savait que tous n’étaient pas sur les mêmes idées qu’elle ou sa famille, qu’une femme pouvait parfaitement avoir des envies et des projets professionnels, ne se destinant pas comme elle à simplement se voir mère de famille, une ambition pareille la surprenait. Bon, sans doute pas d’une si jeune enfant… quoi que… Elle-même n’aurait pas même songé à ce genre de choses à son âge.
-Et bien, quel projet!
C’était un ton presque amusé, surprise, mais bienveillante tout de même. Après tout Vibeke n’avait pas à intervenir dans l’avenir de cette petite, elle connaissait à peine sa tante, cela serait plus que malvenu. Elle se permettait donc une réaction plus détendue que si elle avait été sa propre fille à qui elle n’aurait pas laissé ce genre de rêves qu’elle savait déjà impossibles. Darren avait déjà d’autres plans pour elle, des plans où un travail ne lui serait d’aucune utilité.
-Avant que je n'obtienne sa garde complète, elle n'osait pas demander quoique ce soit. Je préfère comment elle se comporte à présent. Et tant pis si je lui laisse croire que je gobe son petit mensonge
Une attitude finalement assez maternelle. Vibeke si elle savait s’occuper de ses enfants sur les bases, elle avait parfois un peu de mal avec le comportement à adopter avec eux. Elise lui avait bien fait opérer quelques changements déjà et elle n’en était pas forcément déçue. Mais Carina pourrait sans doute lui en apprendre un peu plus, qui sait. En tout cas elles n’avaient pas la même façon de faire, et celle de la rousse était assez attendrissante finalement. Vibeke lui sourit donc avec douceur, comprenant ce qu’elle voulait dire.
-Je vois ce que vous voulez dire. J’ai été éduquée d’une manière similaire, je n’ai jamais trop osé faire de demandes. J’essaye d’être un peu moins… rigide… avec eux… j’espère.
Elle fut un peu amusée sur son dernier mot, posant un regard doux sur l’enfant dans ses bras à qui elle avait accordé une caresse sur le visage. Le genre de gestes que son frère n’avait pas connu au même âge malheureusement. Les plus jeunes années de Gowan, il les avait passé avec une nourrice, comme d’autres enfants de son rang. Comme elle-même finalement. C’était Elise qui l’avait poussée à changer de méthodes et elle tentait de le faire au mieux, même si elle n’était pas encore toujours assurée dans cette démarche. Darren avait finit par l’accepter, le prenant comme un caprice de son épouse auquel il cédait en lui montrant ainsi qu’il savait être bon avec elle. Deirdre quoi qu’il en soit avait l’air de savoir ce qu’elle voulait, d’avoir son petit caractère, et c’était sans doute mieux pour elle.
La petite fille jusqu’à maintenant très calme avait finit par se redresser un peu, ouvrant cette fois bien ses grands yeux clairs,les posant sur tout ce qui se trouvait autour, y compris Carina qui se retrouvait presque face à elle et qui avait attiré sa curiosité quelques longues secondes. Vibeke lui accordant à nouveau son attention lui avait proposé à voix basse de goûter un peu de tarte aux pommes, ce qu’elle avait accepté. C’est donc avec une certaine application que la jeune mère avait coupé de petits morceaux de la pâtisserie pour les proposer très doucement à l’enfant qui semblait apprécier. Vibeke pourtant n’avait pas souhaité délaisser sa nouvelle rencontre et lui avait posé une nouvelle question. Ce n’était pourtant pas une question innocente. Il y avait ce doute qui restait depuis le début de leur conversation. Cette question pourrait peut-être l’aider à se fixer. Elle adressait donc un sourire légèrement malicieux à Carina en attendant sa réponse.
-Je suis médicomage au service des empoisonnements par potions et plantes. Peut-être pas le service le plus connu.
Revenant très rapidement sur sa fille pour dissimuler sa satisfaction, Vibeke souriait. Cette fois les chances pour qu’il s’agisse d’une autre femme devenaient très faibles. La scandinave se tenait donc bien par le plus grand hasard aux côtés de cette jeune femme dont son ami parlait depuis si longtemps. La fameuse Carina Hodgens, celle qui faisait battre le coeur d’Isaac et celle qui bénéficiait de tous les conseils que la belle brune avait pu fournir à son ami. Mais ajouté à cette information, Carina exerçait une profession exigeante et sans doute passionnante. Peu importe le service d’ailleurs. Avec l’affection que pouvait avoir Vibeke pour les potions et autres poisons, elle trouvait son pendant médicomagique tout à fait intéressant.
-Peut-être pas le plus connu mais sans doute tout aussi important. J’admets être assez impressionnée.
Et c’était tout à fait sincère. La scandinave ne se serait pas pensé une seule seconde capable d’en faire autant. Elle avait ses qualités et savait s’investir et fournir des efforts pour travailler sur quelque chose. Mais devenir médicomage, c’était une toute autre histoire.
-J'ai une petite ferme également. alors le week-end, je m'occupe de mes animaux et de mon potager.
Voilà qui était plus surprenant, elle ne connaissait pas ce détail, pas même par Isaac. Elle n’aurait pas pensé Carina dans ce genre d’activités. Et pour le coup c’était très loin de ce qu’elle connaissait. Vibeke était aussi incapable de planter un chou que de traire une vache. Elle avait de bonnes connaissances pour les chiens, sa famille en ayant toujours eu plusieurs et s’occupant de les dresser avec beaucoup d’attention et de précautions. Mais le reste lui était totalement obscure. C’est donc un peu amusée qu’elle avait reporté son regard vers Carina.
-Une ferme? C’est original. Et qu’est-ce que vous avez comme animaux? Vous avez le temps de vous charger de tout?
Sans être parfaitement renseignée, elle imaginait qu’un médicomage avait un emploi du temps très chargé. Avec en plus une enfant dont elle semblait s’occuper elle-même, une ferme ajoutait beaucoup d’activités prenantes. Décidément surprenante cette femme, mais assez impressionnante.
-Et vous ? Que faites-vous de beau ?
Pas de ferme, pas d’animaux, pas de beau métier passionnant. Vibeke n’était pas grand chose de plus que Mrs Camran, se définissant par ce titre d’épouse plutôt qu’une profession ou un talent particulier. Pour cette fois, la belle fut même assez gênée par la question. Carina était une jeune femme qui semblait accomplie. Isaac lui avait parlé d’elle avec même une forme d’admiration. Elle qui se devait en temps normal d’être si fière se sentait à vrai dire assez inintéressante face à elle.
-Oh rien d’aussi passionnant que vous je dois dire.
Que pouvait-elle bien lui dire? Si ce n’est ce que pourrait dire son époux dans une situation similaire. Vibeke devenait ainsi sa femme, une belle et intelligente fleur délicate qu’il prenait un certain plaisir à montrer, mère de ses enfants et surtout de son héritier, ce petit jeune homme tout sourire devant sa tarte aux fraises et sa nouvelle amie.
-Je suis une mère, une épouse, et c’est un peu tout ce qu’on peut me demander.
Cherchant à nouveau à creuser un peu, elle finit par se décider à lui parler un peu plus, de ses petits loisirs, aussi simples et sans intérêt qu’ils pouvaient lui sembler. Carina penserait peut-être d’une façon différente finalement.
-Il m’arrive encore de pratiquer la danse classique, je suis plutôt lectrice, quelques notions de botanique… Comme je vous l’ai dit c’est assez minime à côté de vous. |
| | | | Sujet: Re: La magie de la tarte [Carina] Lun 15 Fév 2021 - 15:31 | |
| Une pivoine ? Que c'était mignon. Carina observait l'échange avec le sourire. A vrai dire, l'intervention de la mère l'amusait également. Voilà quelque chose de touchant. Une mère aidant son enfant à sociabiliser avec un autre. La comparaison avec la fleur ne faisait qu'aggraver les choses et le rougissement de sa nièce s'accrut considérablement. “Nous avons été dans un parc floral une fois et il y avait des pivoines en effet. Quelles autres fleurs y as-tu Deirdre ? Tu te souviens ?” Demanda-t-elle d'une voix douce. Elle se voulait rassurante et désirait l'aider à se dépêtrer de cette situation avant toute chose. On ne pouvait pas réellement dire que la pauvre enfant était à l'aise avec les compliments. Mais ce partage de ce souvenir sembla donner un peu de contenance à la petite. Se concentrer sur autre chose l'aidait sans nul doute à occulter tous les compliments étranges que son nouvel ami venait de le lui dire. “Oui. Des roses et des lilas. Et il y avait des animaux aussi. As-tu vu un paon ? Parce qu'il y en avait au parc floral.” Satisfaite de constater que la conversation était ainsi relancée, elle put elle-aussi se concentrer sur cette nouvelle connaissance positive.
Oui, elle reconnaissait bien l'accent écossais de Vibeke. Comme Lachlan. Cependant, il était évident que ce dernier n'avait pas travaillé cet accent. Il s'avérait naturel contrairement à celui de la jeune femme. Mais elle fut quelque peu surprise d'entendre la remarque de la jeune femme à propos de son ami. Un accent n'était pas comme un objet qu'on acquérait en moins de deux. Elle trouvait certaines informations quelque peu louches. Mais la médicomage préféra se concentrer sur le reste, notamment leurs origines assez proches et les histoires qu'il y avait là-dessus, peut-être même communes. Allez savoir. “C'est durant l'enfance qu'on apprend le mieux. Notre développement n'est pas achevé, alors je dirais que oui, cela m'a apporté. Beaucoup même. Je suis bilingue après tout ! ” Elle ne retirait que très peu de fierté de son enfance, de l'éducation parentale. Et pour cause, ses parents l'avaient coupé du reste du monde et forcé à faire des amitiés avec des personnes qui ne l'intéressaient pas. Elle avait passé une partie de cette époque à ne connaître que très vaguement d'autres enfants qui la méprisaient car de sang mêlé. Elle n'avait été qu'une arriviste après tout. Ou au mieux une fille d'arriviste. “J'ai beaucoup aimé la Suède. C'était très différent d'ici. Il faudrait que j'y retourne en tant qu'adulte.” Elle aimerait y emmener Deirdre aussi. Pour qu'elle voit. Pour qu'elle découvre les origines de son père. Ses origines à elle aussi. Carina n'avait pas particulièrement intégré les coutumes suédoises à sa vie. Mais elle en connaissait d'assez intéressantes. Elle espérait ne pas assommer sa nièce avec la même éducation difficile qu'elle avait subi. Aussi était-elle contente de voir que son interlocutrice partageait le même sentiment. “De ce que je peux voir, vous semblez une mère tout à fait aimante.” Preuve en était l'attention qu'elle portait à sa fille, l'aide qu'elle avait tantôt apporté à son fils. Non Carina n'en doutait pas un seul instant.
Les activités de Carina Hodgens étaient tout à fait diverses et variées. Elle avait une petite ferme... Petite était malheureusement le mot clef. Elle ne pouvait pas s'occupait d'une grande ferme. Elle ne pourrait pas possédait cent poules, plusieurs hectares de champ et vingt vaches. Non, elle se limitait à quelques cochons et poules et un potager. Elle avait cependant de la place et du temps pour un ou deux autres animaux supplémentaires. Elle pensait notamment à une chèvre afin de faire son propre lait voire même son propre fromage. Mais il fallait trouver la bête idéale. “J'ai un poulailler et quelques cochons. C'est en vérité mon potager qui me demande le plus de temps. Selon les saisons, je ne peux pas faire pousser les mêmes choses.” Elle n'était pas gênée à l'idée de partager toutes ces petites anecdotes avec sa nouvelle camarade. Bien au contraire. Ce n'était pas comme s'il s'agissait là d'un problème. On pouvait voir à ses mains qu'elle ne faisait pas que prendre en charge des patients. Elle avait bel et bien quelques cales ici et là pour prouver des propos. Mais Carina voulait savoir ce que Vibeke pouvait faire dans sa vie. Elle n'exerçait manifestement pas de profession... Enfin, elle était mère à plein temps. “Il n'y a rien de mal à être mère au foyer. D'autant plus qu'éduquer des enfants n'est pas facile. Je dis ça en tant que femme qui a la garde complète de sa nièce uniquement depuis quelques mois. Prendre soin d'un enfant depuis sa naissance, le guider dans ce monde depuis le début de sa vie jusqu'à ce qu'il prenne son envol... Voilà des choses bien compliquées ! Je ne connais que la moitié des choses que vous avez traversé en tant que mère.” Elle le pensait vraiment. Du plus profond de sa chair. Et c'était bien son éternelle spontanéité qui lui avait fait dire toutes ces choses. Et réitérer l'expérience lui paraissait plus compliqué encore. Non, elle voyait vraiment cela avec des yeux admiratifs. Cela s'entendait dans sa voix.
Elle avait en face d'elle une lectrice, une danseuse classique et amatrice de botanique. C'était on ne peut plus enthousiasmant pour une femme comme Carina Hodgens. Une femme qui se contentait de peu. “Comme vous vous en doutez sans doute, j'aime énormément la botanique.” Cela expliquait sa ferme et bien évidemment son travail à Saint Mangouste. Si elle n'avait pas aimé les plantes, elle aurait sûrement fini en pathologie des sortilèges. “Qu'aimez-vous dans la boutique si je puis me permettre ? Occupez-vous de votre jardin ? ” Elle en posait des questions évidemment. Car trouver une passion commune avec cette jeune femme lui paraissait tout à fait exquis. |
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