Dernier jour avant les vacances de Noël, c'était la journée des enfants le père Noël allait faire son apparition dans la journée pour distribuer les cadeaux. Toute l'équipe du Vivet Doré avait mit les petits plats dans les grands, la décoration était réussi, l'esprit festif était arrivé à la crèche sorcière. Il ne manquait plus que les repas, les parents et leurs enfants respectifs ainsi que la distribution de cadeaux.

Andromeda donnait les dernières consignes avant l'ouverture de la crèche et l'arrivée des premiers enfants. Certains arrivaient très tôt, leurs parents ayant un emploi du temps chargé avant les vacances hivernales. Andro angoissait un peu, Soyle et elle avait prévu tellement de choses pour cette première année d'activité, elles ne voulaient pas rater cette belle occasion d'amener grâce au bouche à oreille de nouveaux petits inscrits. Ainsi, les deux sorcières s'étaient coordonnées sur les activités du matin, le repas et les festivités de l'après-midi. Le rendez-vous avec les parents pour 16h30 avec la remise des cadeaux à chacun de leurs bambins. Tout était parfait, Andro checkait une bonne dizaine de fois le plan de la journée, elle sentit un stress la submerger peu à peu.

-Calme-toi Andro, tout va bien, la crèche ça roule, Soyle n'est pas loin, tout est en place, une fois que ça sera lancée on...
-Andromeda, je suis désolée de t'ennuyer dans ton check-up mais j'ai reçu un hibou, les repas sont en chemin quelqu'un doit nous les apporter.
-Quelqu'un ? Ce n'est pas Tony ?
-Non, il est malade depuis deux jours, il ne voulait pas gâcher les festivités, du coup il a demandé à une connaissance à lui de le remplacer...tout est sous contrôle. Soyle a été mise au courant. Rassura Helen, une des assistantes de la crèche.
-Ah oui, maintenant que tu me le dis, Soyle m'avait envoyée un hibou. Excuse-moi, je t'avoue être un peu stressée aujourd'hui.
-Moi aussi mais on gère, vous gérez les filles tout ira bien. Poursuivi la jeune femme pleine de confiance.
-Des nouvelles de notre Père Noël ? Ah non, lui aussi s'est décommandé. Il va falloir qu'on trouve vitre une solution...
-Respire Andro, tout va bien, ça devrait se trouver un homme qui porte bien le rouge et blanc... Fini par rire Helen.

Andromeda ne pu s'empêcher de rire, ça lui fit un bien fou. Elle remercia sa collègue d'avoir réussi l'exploit de la détendre. Elle se plongea dans ses solutions de repli pour ce dernier contre-temps.
Les enfants commencèrent à arriver à la crèche découvrant la décoration ainsi que les parents qui prenaient tour à tour les consignes pour être présents à la remise des cadeaux. Meda resta en retrait, cherchant désespérément une solution lorsque finalement une voix masculine la sortie de ses songes.
Lorsqu'elle se retourna, elle vit un homme d'âge mur plutôt bien habillé avec une caisse à la main. Il semblait demander où poser les repas pour les festivités.
Andromeda eu alors une idée de génie... ne l'écoutant pas vraiment, elle lui répondit malicieusement.

-Bonjour, hum...oui...pourquoi pas... Commença la sorcière en tournant autour de l'inconnu. Elle posa son index sur sa bouche, s'amusa avec ses mains comme pour prendre les mesures, ou faire un cadre avec ses index et pouces. Vous faites du combien en vêtements ?

Oui, Andromeda avait une idée, si l'homme en question avait du temps pour les aider pour la nourriture, il aurait sans doute du temps pour faire le Père Noël le temps d'un après-midi ?

-Vous pouvez poser les caisses sur le bureau en attendant, enchantée je suis Andromeda Tonks et vous serez parfait. Oui, parfait !

Marius était un homme secret, qui compartimentait tous les éléments de sa vie de manière à ce que personne n'en sache trop sur lui. Pour Soyle, il était un oncle gentil et attentionnée, pour Athos un parrain de la mafia dangereux, pour les uns un patron de pub, pour d'autres un homme d'affaires redoutables mais personne n'avait l'image complète. Dans ce strict compartimentage de sa vie, ils étaient très peu à savoir qu'il était né dans la prestigieuse famille Black, seulement René, Morticia et Elise depuis peu. En revanche, personne ne savait qu'il avait gardé des contacts avec sa sœur jusqu'au décès de cette dernière et continuait à se renseigner sur sa famille de sang auprès de Kreattur et d'Alphard Black jusqu'à son décès il y a peu de temps. Il haïssait ses parents, son frère, sa sœur et la plupart de leur descendance, au plus haut point mais ne pouvait s'empêcher d'aider ceux qui voulait sortir des griffes infâmes de sa famille. Il savait où en était Sirius Black et était parfaitement au courant du choix qu'avait fait Andromeda Black. Les deux avait fait des choix courageux qui avait le don de mettre en joie leur grand-oncle qui n'aimait rien tant que d'apprendre que ses frères, sœur, neveux et nièces pro-Idiot des Ténèbres fulminait dans leur coin. Marius n'avait jamais voulu interférer dans leur vie, il les observait de loin, ne se manifestant discrètement qu'en cas de problèmes ou en de très rares occasions. Il avait ainsi envoyé  anonymement une forte somme d'argent au couple Tonks pour qu'il se fasse un voyage de noces digne de ce nom ainsi qu'un foulard en soie noir avec des rayures dorées spécifiquement à petite-nièce et pour la naissance de Nymphadora c'était lui qui avait envoyé la peluche rose de Fléreur...toujours anonymement. Marius préférait cela sans savoir exactement pourquoi, sans doute parce que revoir des membres de sa famille lui rappelait que la blessure n'avait jamais réellement guéri.
Il ne l'avait pas dit à Soyle, ni même montré une réaction quand il avait appris qu'elle avait recruté Andromeda comme directrice-adjointe de sa crèche. A vrai dire, il s'était demandé si le destin ne lui avait pas montré un chemin du regard et si le temps n'était pas vu de renouer certains contacts. Il n'avait rien fait pour le moment mais la chose tournait dans sa tête depuis plusieurs mois et le laissait paralysé devant un parchemin vierge ou incapable de parler à Soyle ou à Andromeda.

Ce jour-là, les cuisines du Gentleman Assoiffé était encore plus en ébullition qu'à l'accoutumée. Le patron lui-même avait remis son tablier pour préparer les repas de Noël des ptits bouts du Vivet Doré. Depuis que Soyle lui avait fait goûter il y a quelques mois le « repas » (Marius ne pouvant s’empêcher de mettre des guillemets même l’oral) infecte qu'on lui faisait servir aux enfants, c'était le Gentleman Assoiffé qui s'occupait de nourrir les enfants et le personnel. Selon une mécanique bien rôdé, Marius concevait les plats avec son chef qui les faisait faire par la brigade. Pour le repas de Noël il avait tenu à préparer lui-même une partie du repas. Ainsi pendant qu'il surveillait la cuisson des différents aliments avec des commis, des elfes répartissaient soigneusement les plats dans un petit plateau-repas individuels : un gobelet de jus de citrouille et un d'eau (pouvant être transformée en bière ou en vin par et pour les adultes), un petit bol de soupe aux marrons et petits légumes en entrée, une tranche de bœuf wellington avec des frites en forme de sapins (et sa sauce madère pour les adultes) en plat principal, un sirop de cerise soda avec boule de glace vanille et son petit père-noël qui faisait du patin dessus en guise de dessert. Les plateaux-repas assemblés, ces mêmes elfes les faisait léviter jusqu'à des caisses en bois qu'ils avaient enchantés pour qu'elle garde le chaud sans surcuire les aliments.
Marius était en train d'enlever son tablier quand il reçut une nouvelle qui lui fit froncer les sourcils, le genre de froncements qui faisait souffler un vent de peur dans la cuisine. Tony, le livreur habituel du Vivet Doré, n'était pas là pour cause de maladie et personne n'avait prévenu le patron. Un « merde ! » sonore et en français fit trembler la cuisine alors que le vieux cracmol demandait déjà qui n'avait fait remonter l'information jusqu'à lui. Marius ne laissait jamais passer ce genre de choses mais en plus là il s'agissait du repas de Noël de la crèche de sa nièce, encore plus impardonnable. Sans chercher plus avant à trouver le coupable, Marius siffla qu'on lui apporte ses affaires et qu'on charge sa voiture personnelle. Il  laissa les commandes à René, désigna trois elfes pour l'aider et partit sur le champ en songeant que livrer en costume trois-pièces sortait de l'ordinaire.

Sur place, il gara la vieille voiture enchantée devant la crèche, prit quelques plateaux-repas pendant que les elfes prenait le reste et rentra dans le bâtiment. Il avait encore les bras chargés quand il vit Andromeda qu'il reconnut tout de suite. Elle ressemblait à sa sœur Bellatrix, l'air méchant en moins et Marius trouva qu'elle avait les yeux de Dorea. Si c'était elle qui l'accueillait alors cela voulait dire que Soyle n'était pas encore arrivée, il aurait préféré traité directement avec elle pour...pour il ne savait trop quoi au juste d'ailleurs. Elle le salua et le détailla avec visiblement une idée en tête, le vieux cracmol songea que sa petite-nièce ne l'avait même pas reconnu puis l'instant d'après se dit qu'elle ne pouvait reconnaître un grand-oncle qu'elle n'avait jamais vu. Andromeda le sortit de ses pensées avec sa question pour le moins étrange, il ne savait pas qu'elle était l'idée qu'elle avait derrière la tête mais il n'était pas sûr d'apprécier. Il répondit avec un doute et une incompréhension dans la voix :

- 38, 11 en chaussures...puis-je demander pourquoi ?

Elle enchaîna, visiblement heureuse de la réponse qu'elle n'avait sans doute pas entendu se dit Marius d'après le regard de sa petite-nièce. Lui, n'avait toujours aucune idée de ce qu'elle avait en tête et il n'appréciait que peu la chose. Elle enchaina tout de suite :

- Vous pouvez poser les caisses sur le bureau en attendant, enchantée je suis Andromeda Tonks et vous serez parfait. Oui, parfait !
- Je sais qui vous êtes, je suis Marius...Draven c'est moi qui prépare les repas pour la crèche. J'apprécie le compliment mais parfait pour quoi ?

Il ordonna à ses elfes de déposer dans l'endroit désigné par la directrice-adjointe. Il avait hésité sur son nom de famille l'espace d'une fraction de seconde, ça ne lui était jamais arrivé avant et cela le surprit. Il était l'oncle de Soyle, le futur grand-père de l'enfant qu'elle attendait et pour le moment il ne voulait pas se présenter autrement. Tout aussi rapidement il avait reprit sa contenance ses allures d'homme d'affaires affable bien que son regard témoignait qu'il ne comprenait toujours pas où Andromeda voulait en venir et que cela ne lui plaisait pas.