Lily sortait de son dernier cours de la journée.
Les journées à l'ESM et se ressemblaient. Au fond, l'université ressemblait pas mal aux cours de Poudlard, excepté le fait, qu'ils ne logeaient pas tous au même endroit.
"Lily !"
La jeune fille se retrouva face à Steven, l'étudiant Australien qui faisait un échange de cursus dans leur école. Ils avaient sympathisé au cours de l'après-midi lorsqu'ils avaient travaillés ensemble lorsque le professeur avait répartis la classe en groupe.

"Tiens, je crois que tu as fait tomber ça." dit-il en lui tendant un stylo qu'il venait de ramasser.
"Ah merci, c'est gentil ! Il a dû tomber de mon sac !"
"Dis-moi, ça tombe bien mais est-ce que tu as tes notes pour les cours de sorts de défense ? Vu que j'étais absent la semaine dernière, je me rends compte qu'il me manque quelques infos, et avec les partiels qui approchent..."
Faute de les avoir sur place, la jeune fille lui proposa de les lui amener le lendemain.

"Il faut que je te laisse, on m'attend. A demain Steven !" salua-t-elle tout en se hâtant de rejoindre son petit ami.

James et elle avaient pris l'habitude de se retrouver afin de faire le bout de chemin jusqu'à la maison ensemble. Il avait prétexté l'importance de la protéger par les temps qui courraient mais Lily avait toujours fermé les yeux sur la véritable raison. Elle aussi appréciait de passer le maximum de temps libre avec lui.

"Bonjour mon chéri !" dit-elle en l'apercevant. "Désolée pour mon retard, je discutais avec des camarades de classe."

James et Lily s’étaient donné rendez-vous le soir même, directement après les cours. En général, il aimait bien faire le chemin avec elle : ça leur permettrait de debriefer de la journée mais en plus, avec le contexte actuel, il n’aimait pas trop la savoir seule sur le campus.
Ils se retrouvaient systématiquement à mi-chemin entre leurs deux bâtiments de cours mais ce soir-là, Lily n’était pas encore arrivée. Il pouvait la voir, au loin, en train de discuter avec un jeune homme qu’il avait déjà eu l’occasion de croiser sur le campus : grand gaillard aux cheveux dorés, le gars avait tendance à être remarqué même si James n’avait jamais eu l’occasion d’échanger avec lui. Pas qu’il en ait eu l’envie à un moment d’ailleurs.

Il attendit sagement que Lily finisse sa conversation et le rejoigne, et l’embrassa en guise de bonjour. Main dans la main, ils prirent le chemin de l’appartement de Lily tout en discutant.
« Des camarades de classe ? Il a l’air… sympa, ce camarade avec qui tu parlais. C’est qui ? » fit-il, l’air détaché. Après tout, même si le gars avait un peu trop l’air d’un stéréotype aux yeux de James, Lily avait bien le droit de parler à qui elle voulait. Et après tout, il était normal qu’il s’intéresse aux gens que sa petite copine fréquentait.

"Oh c'est Steven. Il me ramenait mon stylo. Tu as déjà dû le croiser je pense, c'est l'étudiant qui vient d'Australie. Si j'ai bien compris certaines universités proposent des échanges pour permettre à ses étudiants de voyager, c'est plutôt cool ! C'est vrai qu'avec le contexte actuel, c'est pas la meilleure période pour l'Angleterre mais j'avoue que c'est le genre d'expérience qui m'aurait bien tenté." expliqua Lily.

Elle appréciait toujours ces petits moments où ils rentraient tous les deux.

"On n'avait pas trop eu l'occasion de discuter jusqu'à maintenant, en même temps, il y a beaucoup de monde en Sortilèges cette année. Mais le prof nous a mis dans le même groupe cet aprèm, ça faisait une bonne occasion. D'ailleurs, c'était hyper intéressant. Les sorts offensifs, je suis sûre que ça te tenterait.
et ta journée, ça a été ?"

« Steven ? Ses parents devaient pas bien l’aimer pour lui donner ce prénom… » lâcha gratuitement James sans prendre le temps de censurer ses paroles. Il aurait pu porter n'importe quel prénom que James ne l'aurait pas aimé. « On la connait tous à la technique du stylo. Malin l’Australien. »
Entendre Lily vanter le mérite des échanges universitaires partageait James : d’un côté, il imaginait bien que n’importe qui aurait préféré être loin de l’Angleterre à cette époque, mais d’un autre, il avait très peu envie de voir Lily partir à l’autre bout du monde.
« Ha ça, les sorts offensifs, on en connait jamais assez, il y en a un certain nombre que j’aimerais mieux pratiquer. » Comme Lashlabask, le maléfice de répulsion, au hasard. « Et vous allez souvent être menés à être dans le même groupe comme aujourd’hui, avec… Steven ? » fit-il en tentant d’imiter l’accent australien pour prononcer le prénom de son camarade.

Lily ne préféra pas relever la petite pique de James sur le prénom de l'étudiant étranger. C'est vrai que ce n'était pas le prénom de l'année, mais bon, le nom c'était comme la famille, on ne le choisissait pas alors c'était un peu bête de juger un nouveau venu sur cette simple info.

« On la connait tous à la technique du stylo. Malin l’Australien. »
La jeune fille ne put s'empêcher de lever les yeux aux ciel. "Qu'est-ce que tu racontes ?" On lui adressait la parole et direct, il parlait de "technique".
Vu le nombre qu'il avait dû utiliser à Poudlard pour avoir son attention c'était plutôt Ste Mangouste qui se foutait de la charité.
Etait-il tout simplement jaloux ?

Lily avait souvent perçu le côté assuré de son petit ami alors elle ne voyait pas vraiment en quoi ce camarade de classe aurait pu le faire se sentir menacé. Surtout qu'ils ne s'étaient jamais parlé jusque là !
Elle préféra parler des échanges universitaire mais c'était bien mal connaître James qui ne lâchait pas si facilement l'affaire.

"Je ne sais pas James ! C'est le prof qui a fait les groupes, qu'est-ce que tu voulais que je dise ? Non, pas avec l'Australien parce que mon petit copain ne veut que je traite qu'avec des Anglais ?" rétorqua-t-elle, commençant à être agacée par son petit manège.

Toujours main dans la main sur le chemin, le couple continuait d’échanger sur le fameux Steven.
La technique du stylo ! Evidemment, c’était si simple à mettre en place. Il suffisait de faire croire qu’on avait oublié le sien, puis d’oublier de le rendre, ou encore de le voler de manière délibérée pour avoir une nouvelle occasion de parler à la propriétaire du stylo au moment de lui rendre. C’était un classique, autant que de demander les notes d’un cours, de se proposer pour réviser ensemble ou de demander des précisions sur le prochain devoir à rendre. James les connaissait toutes, qu’il les ait appliquées ou non d’ailleurs.

« J’ai même une meilleure idée : qu’avec des Anglaises ! » fit-il sous le ton de la blague, puis voyant que ça ne faisait pas du tout rire Lily : « Mais non, je t’interdis de voir personne… Simplement je te conseille de te méfier. On ne sait pas, avec les temps qui courent, il pourrait ne pas être aussi sympa qu’il en a l’air… Ne sois pas trop naïve ! »
Merci la guerre de donner des fausses excuses pour ne pas avoir à avouer le vrai fond de sa pensée. La fierté préférait lui faire dire que Lily était naïve plutôt que lui potentiellement jaloux.

"Avec des Anglaises ? C'est donc de ça qu'il s'agit ? Tu ne me fais pas confiance c'est ça ? Tu crois que c'est le seul mec de ma classe, parce que laisse moi te dire que loin de là !"

Cette fois elle était plus qu'agacée. Il lui faisait une scène parce qu'elle traînait avec un autre garçon ? Et puis quoi encore ! Elle pouvait encore parler à d'autres sans se jeter au coup du premier venu.

"Ah tu ne m'interdis pas, merci, trop aimable de ta part ! parce que j'aimerai bien voir ça ! C'est n'importe quoi !" dit-elle en s'écartant d'un pas et lachant sa main.

"Moi je suis naïve ?" répéta-t-elle incrédule sa voix partant dangereusement dans les aigus.
"Et puis je te trouve bien gonflé de me dire ça ! Parfaitement ! Qui fait un sourire niais à la serveuse de la cantine ? Oui la blonde, là ! Tu crois qu'elle rajoute un beignet pour tes beaux yeux ? Je te signale qu'il est compté sur la facture !" finit-elle d'une voix acide.

Encore hier, il avait fait tout un laïus à Peter pour expliquer qu'elle en pinçait pour lui mais qu'il se devait de réfréner ses ardeurs maintenant qu'il était pris. Heureusement qu'elle ne montait pas aux créneaux pour chacune de ses bêtises.

Les choses s'étaient envenimées très vite et James avait du mal à comprendre comment ils étaient arrivés aussi vite à s'engueuler à cause de ce mec. Il avait quand même conscience d'être la cause de l'agacement de Lily mais n'avait pu s'empêcher.

La blague sur les Anglaises n’était vraiment pas passée. Bien évidemment, James faisait confiance à Lily et il se doutait que l’Australien n’était pas le seul homme qu’elle devait croiser dans sa vie quotidienne. C’était plutôt qu’il préférait se méfier de ce Steven… Pour quelles raisons ? Manque de confiance en lui-même ? Tout de même, c’était James Potter : personne ne lui arrivait à la cheville et il n’aurait pas dû se sentir menacer par le premier homme venu de l’autre bout du monde, avec son accent australien et son incroyable talent pour les sortilèges…

Lily lâcha sa main, s’écartant de lui, et en retour, James s’arrêta net au milieu de la rue, tentant de se justifier.  
« Mais Lily, il y a quelques mois encore, il y avait un mec qui tuait des femmes dans tout le Chemin de Traverse, et ça aurait pu être n’importe qui ! Et tous les jours, des sorciers se font agresser parce qu’ils sont nés-moldus… » Et voilà que Steven devenait un potentiel meurtrier sanguinaire voire un mangemort à la botte de Voldemort.

A l’évocation de la serveuse blonde de la cantine, James fit l’innocent. « T’exagère, ça n’a rien à voir, je lui ai jamais dit autre chose que bonjour et merci à cette fille… Tu vois, toi aussi t’es jalouse ! »  répondit-il, avouant par la même qu’il l’était.

"Justement ça arrive tous les jours ! Je fais attention mais je ne vais pas arrêter de vivre à cause de ces quelques tarés !
J'ai rencontré de nouvelles personnes toute l'année à l'ESM et ça n'a jamais posé de problème alors pourquoi est-ce qu'aujourd'hui tu en fais tout un plat ?"

Ils avaient quittés le campus et se trouvaient presque à mi-chemin de l'appartement des filles lorsque ça avait dégénéré et qu'ils s'étaient arrêtés au beau milieu de la route afin de faire partager leur prise de bec à tout le quartier.

"Peut-être un peu oui, et alors tu m'as entendu t'en rabattre les oreilles jusqu'à ce que tu ne mettes plus un pied là-bas ? Non ! Tu fais ta vie, et même si j'en fais partie je n'ai pas à te dire quoi faire !

Et pour info, on est dans un groupe de quatre personnes dont deux autres filles et je les retrouve demain pour travailler autour d'un café ! Voilà, t'es content ?" conclut-elle en se remettant à marcher, l'obligeant à marcher vite pour la suivre.