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[Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter

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Amelia Bones

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MessageSujet: [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter 129196351Dim 25 Juil 2021 - 21:33

16 septembre 1978

Suite à la découverte du cadavre de son père, Amelia avait fui le regard de tous ceux que ses yeux pouvaient croiser. Elle ne supportait pas la compassion et la pitié. Sans surprise, elle confondait facilement les deux. C'était du pareil au même pour elle. Après la mort de sa mère, trois jours plus tôt, son monde avait commencé à perdre de sa couleur et de sa saveur. A présent, elle ne voyait plus les nuances que la vie avait encore à lui offrir. Et quelle importance de toute façon ? Elle était à présent orpheline de père et mère. Son cerveau ne parvenait qu'à penser à cela. Et toute la journée qui suivit le terrible événement n'avait été qu'une longue descente aux enfers. Pour une raison x ou y qui relevait plus du miracle qu'autre chose, elle avait été relâchée par les aurors assez rapidement dans la journée. Ce qui était à la fois très étrange et... inespéré. Elle n'allait pas s'en plaindre. Elle était rentrée chez Edgar, sans trop savoir quoi faire.

La vérité était qu'Amelia n'avait pas fait grand-chose de sa journée. Trop choquée peut-être. En colère aussi. Elle ne savait pas réellement elle-même. Elle tournait juste les souvenirs de la nuit passée en boucle dans sa tête. Des questions revenaient sans cesse "Pourquoi ?", "Comment ?". En vérité, elle ne comprenait pas encore exactement ce qui s'était passé. Et elle n'avait pas été fichue de s'expliquer clairement à l'auror avec lequel elle avait parlé dans la matinée. La fatigue, la détresse et la rage ayant manifestement brouiller les connexions entre sa tête et sa bouche. Sûrement était-ce la raison pour laquelle ils l'avaient libérée si rapidement en fin de matinée tout en lui ordonnant de rester joignable. J o i g n a b l e. Qu'est-ce que cela signifiait au juste ? Avaient-ils été disponibles de leur côté quand leur mère était morte ? Après tout, son père avait été assassiné seulement quelques jours après elle au même endroit. Ils avaient été de véritables empotés. Pire qu'elle sans doute. Car voyez-vous, une autre pensée la hantait également. Elle n'avait rien fait pour le sauver. Et peu importait ce qu'on pourrait lui dire, lui répéter sans cesse, rien ne changerait cet état des faits.

Ce fut finalement plus tard dans l'après midi qu'Edgar lui informa qu'on l'attendait une fois encore au département de la justice magique. Il n'avait pas l'air fier ou rassuré de lui demander de traverser encore un tel moment. Mais qu'est-ce qu'il y pouvait en fin de compte ? Elle n'était plus une enfant. Elle était responsable d'elle-même maintenant. Et pourtant, elle n'avait pas certainement jamais paru si jeune depuis des années. Choquée, troublée, les yeux fuyants, un silence de plomb, les lèvres tremblantes... Fragile ! Voilà ce qu'elle était redevenue. Fragile comme une ado de 15 ans à Poudlard face affrontant ses aspics. C'était presque à se demander comment elle tenait debout. Pourtant, elle marchait droit, d'un pas étrangement assuré, mais avec la misère du pauvre monde qui pesait sur ses épaules. Et seule. Elle avait décidé de s'y rendre seule. Car à défaut de paraître forte et innocente, elle ne voulait pas être chaperonnée. Et c'était peut-être mieux ainsi d'ailleurs. Elle n'avait pas envie qu'on marche à côté d'elle... Sans trop qu'elle sache pourquoi.

Sur le chemin jusqu'au ministère, elle se demanda ce qu'il en était de Samuel. Car lui aussi avait été là. Il était arrivé peu de temps après elle sur la scène du crime. Tous deux avaient voulu le retrouver... Et ils y étaient arrivés à vrai dire, mais trop tard. Ils faisaient une paire d'incapables, il fallait le reconnaître. Et peut-être, que dans le fond, la présence de Samuel à ses côtés serait sûrement la plus difficile à supporter pour le moment. Au bureau des aurors, ils avaient été séparés. Pour discuter. C'était sûrement ce qu'on attendait d'elle à nouveau. Elle supposait que n'importe quel mot qui sortirait de sa bouche pourrait être utile. Elle parvint jusqu'au dit département - département pour lequel elle comptait travailler un jour - et on lui indiqua une secrétaire. “ Bonjour, je suis... ” Cette dernière la coupa immédiatement. “ Amelia Bones ? Monsieur Walsh va vous recevoir. ” Elle resta plantée devant elle, comme si elle allait s'enraciner dans le sol. Elle n'aimait pas cette entrée en matière mais alors pas du tout. Comme si cela changeait quelque chose de toute façon... Et comme si la secrétaire avait détecté ce malaise, elle reprit avec un faible sourire : “ Je vous ai reconnu de suite. Vous ressemblez à votre frère. ” Il ne s'agissait pas d'une explication satisfaisante à ses yeux. Ni vraiment une information utile. Mais elle essayait sûrement de se montrer sympathique et non désagréable. Elle se contenta d'un hochement de tête et alla s'installer sur une chaise non loin. Elle avait soupçonné qu'elle pouvait y poser ses fesses le temps qu'on prévienne de sa venue. De toute façon, on lui dit rien. Et elle manquait beaucoup trop d'énergie pour se poser davantage de questions...

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Dexter Walsh

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MessageSujet: Re: [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter 129196351Ven 30 Juil 2021 - 2:43

34 heures qu’il n’avait pas dormi. Ca n’était pas la première fois, ne serait sans doute pas la dernière d’ailleurs. 34 heures. Un tour de l’horloge, même plus, et ses yeux commençaient à se faire un peu lourds. Mais comment dormir après cette terrible journée décalée ? D’abord, la veille, une mission de routine et la paperasse, rien qui aurait pu laisser présager une nuit sans sommeil. Et puis, les heures supplémentaires passées à éplucher des dossiers qu’il connaissait par coeur. L’Ombre, c’était comme ça que cette satanée Gazette l’avait surnommée. Dexter détestait que la presse s’en mêle, détestait ce surnom. Une ombre, ça ne s’attrapait pas. Ça n’existait pas, pas réellement. Ca n’était que l’effet du soleil, un résidu de quelqu’un. Et ils allaient l’attraper, ça oui. En temps normal, il aurait parcouru les rues sans relâche, traqué, comme il savait faire. Mais les temps avaient changé, et Dexter avait accepté de nouvelles responsabilités. Coordonner, rester en retrait, c’était ce qu’on lui demandait et docilement, il obéissait. Raven Fawkes ne reviendrait pas, c’était une certitude qui s’était logée depuis longtemps au creux de son ventre et qui ne le quittait plus. Une collègue qu’il appréciait, qu’il respectait, et qui avait peut-être payé de sa vie la mission qu’ils partageaient. Peut-être qu’il serait le prochain, ou celui d’après. Peut-être, oui, mais c’était un sacrifice qu’il était prêt à faire.

La foudre ne frappait jamais deux fois au même endroit. Mais la mort n'avait pas ces considérations. Au petit matin, encore penché sur ses dossiers alors que ses yeux commençaient à lui faire comprendre qu’il valait mieux dormir, Dexter avait été appelé. Le corps était encore chaud quand il était arrivé, et qu’il avait compris l’erreur qui avait été la leur. La sienne. Malheureusement, après plus de vingt ans, Dexter ne s’émouvait plus de grand chose. La gorge béante de l’homme ne lui arracha pas le moindre haut-le-coeur, rien, pas plus que les pleurs des orphelins qu’on n’avait même pas pensé à évacuer encore ne lui arrachèrent une expression de compassion. C’était son rôle de s’occuper de ça, c’était ce qu’on attendait de lui. Mais avant même qu’on ait le temps de lui poser la moindre question, Dexter était devenu l’animal qu’il était parfois. La piste était fraîche après tout, alors il fallait miser sur ce qu’il savait faire. Et la part canine en lui savait traquer une proie. En vain. Retour au Ministère, sur ses deux jambes cette fois, alors que tout le monde était en émoi. Au milieu du chaos ambiant, le sous-chef des Aurors intérimaire était d’un calme olympien désarmant. Mais donner des ordres, c’était une chose toute nouvelle pour lui. D’habitude, il obéissait, simplement. Alors Dexter s’appuya sur la chose la plus rassurante qu’il connaisse : la procédure. Du moins, ce fut ce qu’il attendit de son équipe avant de partir à nouveau à la chasse. Il aurait dû rester. Il aurait dû, il le savait. Mais son instinct protecteur prit tant et si bien le dessus qu’il ne fut plus guidé que par une seule envie : trouver celui qui avait fait ça.

À son retour, il avait été médusé d’apprendre que la procédure avait été bafouée. Les gens étaient si peu consciencieux, si peu méticuleux, qu’il avait été obligé de faire son premier sermon en tant que leader. Personne n’avait bronché. Certains s’étaient excusés, mais quoi hein, quoi ? Qu’est-ce que ça changerait ? La lecture des rapports lui avait donné des envies de sanctions immédiates. « Convoquez Amelia Bones. Et ne me dérangez pas avant qu’elle n’arrive. » Le sommeil l’appelait, mais Dexter devait prendre les choses en main. C’était ainsi quand on était entouré d’incapables. Babeth, sa secrétaire, hocha silencieusement la tête et Dexter claqua avec fracas la porte du bureau qui n'était pas le sien avant de s’effondrer dans son luxueux fauteuil. Combien de temps avait-il dormi ? Quinze, peut-être vingt minutes ? L’incompétence de ses collègues l’avait empêché de sombrer tout de suite, et lorsque les coups le réveillèrent, il eut même l’impression d’avoir à peine fermé les yeux. Passant une main sur son visage, Dexter sortit du bureau jusqu’aux toilettes, rafraîchir un peu ses traits fatigués avec une gerbe d’eau. Il fallait y retourner. Maintenant.

C’était la part de son métier qu’il aimait le moins. Attraper les méchants, mettre sa vie en péril, tout ça, ça n‘était pas un problème. Affronter les familles, oh ça, c’était autre chose. Mais il fallait bien que quelqu’un le fasse. Et le fasse correctement, surtout. Rajustant sa tenue ministérielle, Dexter sortit d’un pas assuré de la pièce avant de rejoindre le bureau de Babeth. La silhouette fantomatique l’attendait, la tête basse, le teint pâle. Comme le cadavre qu’elle avait retrouvé le matin même, celui de son père. Pauvre enfant, pensa-t-il. Mais l’heure n’était pas à la pitié. « Mademoiselle Bones, si vous voulez bien me suivre. » La secrétaire lui lança un regard étonné. Normalement, les Aurors ne se donnaient pas la peine d’aller chercher les gens, mais cette fois, il était bien prêt à faire l’effort, au vu de ce que la jeune femme avait traversé.

« Je vous remercie de vous être à nouveau déplacée, Mademoiselle. » C’était une introduction bien formelle, prononcée dès lors que chacun avait trouvé sa place de chaque côté du bureau de Raven. « Je tiens avant tout à vous présenter mes condoléances… » Son ton laissait transparaître bien peu d’émotions, malgré toutes celles qu’il lisait dans le regard de celle qu’il avait convoquée en tant que… quoi ? Victime collatérale ? Comment appelait-on les gens qui restaient quand on leur avait pris quelqu’un ? « … mais je tiens également à m’excuser. Au nom du Ministère, mais aussi personnellement. » C’était un terrain dangereux et glissant sur lequel il s’embarquait. Les Aurors ne devaient jamais rien prendre personnellement, jamais. Toutefois, une erreur avait été commise, et c’était en partie sa faute. Il était prêt à en prendre la responsabilité, bien qu’il doute que cela puisse apaiser la peine de la jeune femme. Elle était si jeune. Si jeune pour être orpheline. Et Dexter avait beau connaître Edgar depuis des années maintenant, il lui fut bien difficile de déceler des traits communs tant la jeune fille lui paraissait absente. Éteinte. Posant ses mains sur son bureau pour s’accorder un peu de stabilité, au moins physiquement, Dexter lia ses doigts et avança un peu les épaules vers elle. « La façon dont vous avez été traitée aujourd’hui est inadmissible. » À commencer par Dawlish, qui avait fait du Dawlish. Le rapport était clair, et le nombre de manquements commis par cet incapable était prodigieux. « En tant que sous-chef de ce département, j’en suis en partie responsable. » Cette introduction lui parut nécessaire. Pour lui plus que pour elle, peut-être, quoique ? « J’ai focalisé nos efforts sur la traque de cet individu plutôt que sur la situation que vous et vos frères traversez. C’était une terrible erreur. » Son regard ne la quittait pas, même si l’instant était difficile. La lourdeur du moment était telle qu’elle semblait lui peser sur les épaules, lui homme si cartésien qui n’était pas bien adepte des métaphores futiles. « « Vous avez très certainement des questions. Sentez-vous libre de les poser, je suis là pour vous écouter. » Plutôt que l’interroger, comme l’avaient fait ces imbéciles… Certes, elle était une témoin de qualité, certes il fallait le faire mais pas comme ça. Jamais. « Et pour vous répondre. » Il aurait aimé lui promettre qu’il aurait les réponses, mais ç’aurait été la plus grosse erreur de la journée. On ne promettait jamais. On ne pouvait pas promettre.
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[Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter Empty
MessageSujet: Re: [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter 129196351Jeu 12 Aoû 2021 - 6:58

Amelia n'était pas certaine de savoir quoi dire, faire ou penser. Elle était confuse et perdue. Son regard fuyait celui des autres. Elle n'avait même pas osé ou voulu voir la secrétaire. Pas la voir vraiment. Elle avait vu la couleur de ses cheveux - roux ou châtain lui semblait-il - et la forme de son visage. Mais ses traits ou la couleur de ses yeux lui échappaient. Babeth n'était qu'une vague silhouette et une voix faussement sympathique dans son esprit. Elle attribua à Monsieur Walsh, le sous chef des aurors, à peu près le même traitement. Elle refusait de le regarder dans les yeux. A quoi bon ? Elle l'entendait et le comprenait. Elle se contenta d'un hochement de tête imperceptible lorsqu'il l'appela "mademoiselle Bones". Cela sonnait bizarre à son oreille. Son nom avait été dans toutes les bouches ce jour-là et pourtant, il roulait sur la langue différemment à chaque fois. Cette réflexion fut la seule que son cerveau produisit pour le moment. Mais ses pieds se mirent en marche seuls - du moins eut-elle l'impression - et elle le suivit tel un automate vers une autre pièce, son bureau sûrement. Naturellement, elle s'installa sur une chaise. Quand ce fut fait, il reprit la parole. Si les paroles lui parvenaient, sa tête ne les traita pas. Elle ne réagit donc pas quand il la remercia de s'être déplacée - avait-elle eu seulement le choix ? - ni lorsqu'il lui présenta ses condoléances.

Seulement, à un moment, il entama des excuses. Et alors, elle daigna croiser son regard. Elle cilla plusieurs fois, éberluée par de tels propos. Voilà quelque chose de fortement imprévu ! Cela ne la toucha pas particulièrement. Mais elle en fut fortement étonnée. Elle le contempla tout en essayant de comprendre en quoi il était désolé. Elle avait lu suffisamment de textes sur la question pour savoir que ce n'était pas quelque chose à dire dans de telles circonstances. A moins qu'il n'espérait obtenir sa coopération plus facilement ? Peu importait la raison, elle était finalement concentrée pour l'écouter. Il parlait beaucoup, posait le contexte, les pavés sur la route jusqu'à la destination où il voulait l'emmener. Et il ne lui restait qu'à suivre silencieusement comme une brebis égarée qui retrouvait son chemin. Elle saisissait le sens des mots associés ensemble. Elle n'avait pas perdu toute sa tête. Juste elle était au ralenti. Et comme elle fonctionnait lentement, elle le remerciait intérieurement de marquer un temps d'arrêt. Cela lui permettait donc d'assimiler les informations entre elles. La situation qu'elle traversait... Et bien, elle n'avait pas de nom. Le deuil ? Cela ne correspondait définitivement pas. Un enfer ? Cela se rapprochait considérablement de ce qu'elle éprouvait. Mais elle jugeait que sa situation était indéfinissable. Personne ne pouvait comprendre. Et même s'ils essayaient, ils échoueraient indubitablement. Elle le savait sans vraiment le savoir.

Et finalement vint le temps des questions. Des questions, en avait-elle ? Sûrement une demi-douzaine. Si seulement, elles traversaient la commissure de ses lèvres. Elle était calme, étrangement calme, trop sûrement. Il y avait beaucoup de colère en elle qui ne demandait qu'à être extériorisée. Mais elle n'en avait ni la force ni le courage. Elle se sentait fatiguée psychologiquement. Toutefois, elle ne se ressentait pas le besoin de dormir même si ses yeux disaient le contraire. Elle se mordilla la lèvre inférieure et fronça les sourcils. Elle se focalisait sur un détail présent sur le mur qui lui faisait face. Il paraissait plus clair sur une surface de quelques centimètres. Etait-ce le fruit de son imagination ou une lumière qui se projetait mieux sur une partie qu'une autre ? Elle n'en avait pas la moindre idée. Cela n'avait ni de sens ni d'importance.  “ Votre travail est d'arrêter les mages noirs, n'est-ce pas ? ” Demanda-t-elle d'une choix chancelante. Elle n'attendait pas de réponse. Elle saurait citer toutes leurs missions premières. Les aurors ou bras armés de la justice. En ce jour, elle avait du mal à y croire. Enfin, elle se força à regarder à nouveau son interlocuteur.  “ Vous devez l'entendre à chaque fois. Mais mes parents étaient des gens bien. Et leur assassin court toujours. Pourtant, je doute que vous puissiez résoudre cette énigme. Pourquoi eux, mais pas lui ? ” Il n'y avait pas d'explication à cela ou alors elle ne la trouvait pas. Elle secoua la tête doucement. Toujours hésitante, elle finit :  “ Alors, avec tout le respect que je vous dois, que puis-je vous demander d'autre que d'en arrêter un de plus ? ” De toute façon, qu'avait-elle à dire ou à demander ? Ses parents étaient morts et elle n'avait que ses yeux pour pleurer.

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Dexter Walsh

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MessageSujet: Re: [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter 129196351Sam 4 Sep 2021 - 2:12

Dexter aimait son métier. D’ailleurs, pour lui, c’était bien plus que ça. Une vocation, une raison de vivre même. Parfois, son esprit divaguait très légèrement en fantasmant un monde où on n’aurait pas besoin de lui. Où l’homme, soudain, aurait retrouvé la raison, où les mages noirs seraient sous contrôle. Mais c’était une chimère, et Dexter le savait. L’être humain avait cette faculté à toujours vouloir défendre ses propres intérêts plutôt que celui de sa propre espèce. Que ce soit pour des idéaux révoltants ou tout simplement pour laisser éclater sa propre folie. Alors s’il existait bien une certitude dans l’esprit de Dexter, c’était que jamais il ne serait au chômage. Jamais il ne pourrait prendre sereinement sa retraite. Triste certitude certes de savoir que l’on se battait pour une cause perdue, mais le fait était que résoudre le problème était impossible. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était combattre le mal quand il surgissait, anticiper si c’était possible, réagir quand il était trop tard. Il était souvent trop tard, preuve en était la terrible journée qu’il affrontait. Pourtant, ils auraient pu anticiper. Ils avaient fait une erreur, et de par sa position dans la hiérarchie, Dexter estimait être plus responsable encore.

Mais, même si ça n'était pas une excuse, la situation était inédite. Un tel tueur en série, car désormais le terme pouvait être employé, ça ne courait fort heureusement pas les rues. Et à situation inédite, réactions parfois maladroites et peu appropriées. Traquer des mages noirs pro-sang pur était une chose, car l’idéologie qu’ils défendaient les rendaient finalement tous bien moins exceptionnels qu’ils ne le pensaient. S’agissait alors de trouver les preuves, et c’était là les choses les plus complexes. Cette fois en revanche, toutes les preuves étaient là, mais le profil… Le modus operandi n’était pas clair, le profil des cibles non plus. Jusqu’à aujourd’hui, cet homme n’était qu’une rumeur. Des faits non reliés qui ne prouvaient aucunement son existence, ou du monde le fait qu’il ne soit qu’une seule et même personne. Qui aurait pu deviner que le mari deviendrait une cible ? La fatigue laissait croire à Dexter qu’il aurait du, qu’il aurait pu. Ca n’était pourtant pas le cas.

Ainsi donc Dexter s’était obligé à contempler le résultat de son propre échec. Parler aux familles n’était définitivement pas son fort, raison pour laquelle cette tâche lui incombait souvent bien peu. Il y avait des gens bien plus doués que lui pour ça, des empathiques, des psychomages. Des humains à l’aise avec leurs émotions, du moins, et capables de les comprendre. Dexter était doué pour cerner les émotions, ce qui faisait de lui un excellent interrogateur. Mais interroger quelqu’un et compatir pour lui, c’était là deux choses bien différentes. Mais portant désormais d’autres responsabilités, la chose lui avait semblé inévitable. Bien sûr, il y aurait eu d’autres façons de faire. Mais déléguer cette tâche aujourd’hui alors qu’il ne se sentait entouré que d’incompétents lui paraissait bien au-dessus de ce que sa légendaire patience pouvait endurer. Alors Dexter prit le temps, laissa le silence s’installer. Le silence n’avait jamais été un problème pour lui, parfois même était-ce son plus grand allié. Rien ne servait de parler pour ne rien dire, pour combler le vide. Et le silence, c’était aussi laisser du temps à l’autre. Et vu la journée qu’avait affronté Amelia Bones, un peu de temps ne serait pas superflu. La jeune femme avait le regard fuyant, et lui-même s’efforçait de ne pas la dévisager pour qu’elle ne soit pas mal à l’aise, sans pour autant décentrer son intérêt de sa personne. Il observait pourtant le moindre mouvement de ses yeux perdus derrière lui, les micro-expressions quasi absentes de son visage figé. Guettait la parole qui allait venir, il le savait.

Quand enfin elle brisa le silence, ce fut pour lui poser une question rhétorique, et il ne fit pas l’offense de lui répondre. Hôchant simplement la tête, Dexter écouta avec attention. En une phrase, il comprit très vite où tout ça allait mener, peut-être même avant Amelia. Sa voix instable, sa nervosité, Dexter la percevait. La comprenait même, bien qu’il n’avait jamais ressenti une telle peine lui-même. Son regard finalement croisa le sien alors qu’elle reprenait la parole sur une fausse présomption. Il n’entendait pas ce genre de choses à chaque fois, tout simplement car il se concentrait toujours plus sur la traque que sur les gens rongés par la perte. Ca avait sans doute été sa plus grosse erreur aujourd’hui, car de mari endeuillé, Alistair Bones était devenu victime. Et Amelia, Samuel et Edgar étaient devenus orphelins. Et celle qui lui faisait face réclamait une justice légitime, une justice qu’il voulait lui offrir, sans pouvoir le lui promettre. « Je comprends vos doutes, Mademoiselle Bones. Je comprends même votre colère. » commença-t-il sans s’enfoncer dans une compassion larmoyante dont il aurait de toute manière été bien incapable. Certes, Amelia n’avait pas l’air en colère, mais ses mots l’exprimaient à leur manière. Une colère froide, non murie, qui s’abattrait sûrement sur quelqu’un un jour, d’autant plus si on la laissait dans la nature sans suivi après ce qui venait de se passer. « Et j’aimerais avoir une réponse à votre question, mais je n’en ai pas. Je n’ai aucun "parce que" légitime qui ferait suite à votre "pourquoi". » Dexter marqua une pause, histoire d’essayer de remettre un peu d’ordre dans ses pensées. « Vous avez vécu une injustice, la plus grande peut-être, et il est normal que vous réclamiez désormais justice. Il est normal que vous me demandiez d’arrêter cet homme. Et sachez que je le veux tout autant que vous. » Peut-être cela pouvait-il sembler violent pour quelqu’un d’aussi impliqué émotionnellement, mais c’était pourtant la vérité. Les raisons étaient certes différentes, mais le résultat restait le même. Et le regard de Dexter ne trompait pas. « En attendant, tout ce que je peux faire, c’est m’assurer de votre sécurité. » Après tout, le tueur s’en était pris à deux membres de la famille Bones. Il en restait tout de même trois. Edgar était certes un excellent Auror, mais il était surtout en ce moment un Auror en deuil. « Et retrouver votre confiance, si nous l’avons bel et bien perdue. » Enfin, l’Auror parlait au nom du Ministère plutôt qu’en son propre nom. Marquant une nouvelle pause, Dexter hésita un peu puis, reculant légèrement dans son fauteuil, il se décida finalement à laisser un peu parler son instinct. « Oubliez un instant l’uniforme, si c’est ce qu’il faut. Oubliez le lieu où nous sommes, oubliez les questions, la bienséance, le protocole. » Oui, c’était Dexter Walsh qui disait ça. Comme quoi… « Je vous l’ai dit, je suis là pour vous écouter. » Ses réponses n’étaient peut-être pas celles attendues, mais son oreille, elle, était attentive.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter 129196351Mer 29 Sep 2021 - 23:00

Amelia n'aimait pas la situation. Elle aurait aimé ne pas se trouver là. Elle donnerait tout pour être dans les rues, seule, perdue plutôt qu'au ministère de la magie avec un auror aussi compréhensif soit-il. Monsieur Walsh semblait déterminé à la faire parler - rattraper une erreur selon ses mots - et déployait des trésors de patience. Elle se savait peu réceptive aux paroles du sous chef des aurors et même si elle ne ressentait pas compassion particulière à ce sujet pour lui, elle était étonnée qu'il n'ait pas encore exprimé de l'agacement. Son comportement frisait l'insolence, elle s'en doutait, mais la mélancolie gagnait tout conflit interne moral. Tout ce qu'elle pouvait prétendre à produire était une écoute attentive, et même cela, elle ne le promettrait pas. Judicieusement, il lui épargnait les phrases alambiquées et les excuses cérémonieuses. Il parlait en des termes simples et marquait de temps à autre des arrêts forts commodes. Cela ne signifiait pas que ce qui lui arrivait aux oreilles lui convenait davantage que les mots et paroles prononcés par ses collègues qui l'avaient précédé. Elle se rappelait Dawlish et leur "incartade". Dans un élan de rage, elle lui avait donné un coup de pied dans le tibia. Elle d'habitude si posée, si calme, prônant la diplomatie plutôt que la violence. Rien de ses habitudes et principes ne la prédestinait à une telle attitude. Et, elle réalisait qu'elle n'en éprouvait aucune honte...

Elle ne put s'empêcher de tiquer sur les propos tenus par l'auror. Elle avait beau trituré la situation dans tous les sens dans son esprit, elle ne voyait vraiment pas ce qu'il gagnait en discutant avec elle. Ne perdait-il pas son temps ? Durant un vague instant de lucidité, elle en fut désolée pour lui. Mais une question se posait. Qu'attendait-elle de cette rencontre ? Dans le fond, pas grand-chose. Elle n'était là que sur le conseil de son frère d'Edgar. Elle avait obéi. Comme elle le faisait souvent. A chaque fois au final. Il était plus âgé qu'elle. Il savait mieux qu'elle. Elle s'était donc exécutée comme si on lui avait infligé un impero. Oublier l'uniforme, les lieux... Plus facile à dire qu'à faire, songea-t-elle amèrement. “ Assurer ma sécurité ? ” Répéta-t-elle finalement après avoir ruminé toutes ces informations dans sa tête. De toutes les choses qu'elle avait entendues, c'était celle qu'il l'avait marquée sans vraiment se l'expliquer. “ Pourquoi pensez-vous que ça en vaille la peine ? Ils sont morts... Qu'ai-je à perdre de plus ? ” Le meurtre d'un proche, on pensait que cela arrivait seulement aux autres jusqu'à cela nous arrive. Amelia n'avait pas fait exception à la règle. Elle avait imaginé que ses parents partiraient pour leur dernier voyage à un âge avancé après s'être endormis un soir dans leur lit. Elle aurait souhaité cette fin plus qu'aucune autre et elle était certaine que bien d'autres enfants espéraient la même chose pour leurs parents, plus désespéramment encore en temps de guerre. Car mourir dans une rue sombre, par un coup de diffindo, c'était une fin révoltante, cruelle et immonde. “ Vous ne pouvez pas garantir ma sécurité, pas plus que mes frères. ”Dit-elle tout en secouant la tête de gauche à droite comme si elle était soudainement prise d'hystérie. Mais au bout d'un moment, elle s'arrêta et regarda son interlocuteur dans les yeux. “ Ca n'a pas d'importance. Plus rien n'a d'importance maintenant de toute façon. ” C'était simplement la vérité, il fallait l'accepter comme telle. Elle le faisait en cet instant. Mais elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait été convoquée ce soir-là. Ça n'avait pas de sens. Tout ceci était absurde. Qu'on la réveille, une bonne fois pour toute ! Mais personne n'entendit ses prières. Malgré les pincements sur sa peau, elle ne se réveillait pas. C'était sa réalité maintenant ! Bon gré, mal gré !

Pourquoi suis-je réellement ici ? Vous avez sûrement des affaires plus urgentes que d'écouter les paroles d'une paumée. Alors pourquoi ? ” Il ne lui semblait pas que les aurors faisaient dans le social. Ils étaient payés à arrêter les mages noirs, rien de plus. Ils étaient les instruments de la justice, le bras armé de Croupton, et plus largement du ministère, pas des psychomages prodiguant des conseils et une oreille attentive... Puis soudainement, une idée lui apparut évidente. “ Vous force-t-on à faire ça ? ” Il était certes le sous-chef des aurors, mais répondait aux ordres du directeur du département et du ministre. Il ne serait pas aberrant qu'ils aient reçu comme indication de porter une attention toute particulière à cette affaire. Une affaire qui avait trop duré et qui salissait la réputation du gouvernement et de ses agents. Mais à quoi cela servait-il d'être gentil ? Elle était pétrie de doutes et ne réfléchissait guère clairement. Pourquoi disait-il être là ? Ecouter ? Mais qu'avait-il à écouter... ?   
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MessageSujet: Re: [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter 129196351Lun 11 Oct 2021 - 2:16

Le silence s’installa à nouveau dans le bureau qu’il avait emprunté à une femme qu’il pensait désormais morte. Un silence qui le pesa bien plus que ceux qu’il affrontait habituellement, et dans lesquels il se complaisait fort bien. Tout à coup, il lui apparut clairement qu’il avait à nouveau fait une erreur en convoquant cette jeune femme innocente et bouleversée, qui aurait sans doute mérité un peu plus de compassion et de compréhension que ce dont il était capable. Il hésita tout à coup à écourter les choses pour la rediriger vers un psychomage de service, qui aurait sans doute trouvé à redire sur sa décision première de l’avoir conviée ici. Mais voilà, bringuebaler Amelia à nouveau entre plusieurs interlocuteurs n’aurait pas été juste. Il avait provoqué la conversation, à lui donc d’en assumer désormais les conséquences. Mais que la vie était plus simple quand il était simplement chargé d’obéir… Dexter ne se sentait pas leader né. Il était un excellent soldat, capable certes de prendre de grandes décisions sous le feu de l’action, guidant ses troupes d’Aurors pour minimiser les pertes et maximiser les résultats. Dexter était un homme de terrain, et peut-être Ezekiel Lyptus avait-il commis une grossière erreur de casting en lui faisant endosser un rôle pour lequel il n’était sûrement pas de taille.

Mais l’heure n’était pas au doute. Face à lui, la jeune femme reprit la parole, et son discours était décousu. Comment aurait-il pu en être autrement ? Visiblement, son envie honnête de veiller sur la famille Bones ne trouva aucune résonance chez elle, mais quoi de plus logique quand on savait qu’il avait échoué avec leur propre père ? Mais avant même de remettre en question ses compétences et celles de son équipe, Amelia eut cette terrible phrase, résignée, violente. Elle n’avait plus rien à perdre… Pas même sa propre vie. Décidément, Dexter n’était pas armé pour faire face à ça. « Votre vie en vaut la peine. » répondit-il d’un ton calme alors qu’il semblait qu’elle ne l’écoutait pas et cédait petit à petit à ses émotions, secouant la tête comme pour chasser les mots qu’il essayait d’y inscrire. Aussi se tut-il, la laissant reprendre ses esprits et lui asséner une phrase violente quant à leur efficacité avant que sa douleur ne resurgisse réellement. Dexter n’était pas vexé, comment aurait-il pu l’être ? Peut-être ne pouvait-il pas promettre ces choses-là, en effet. Mais au moins pouvait-il essayer. « Vous avez toutes les raisons du monde de penser ça. » conclut-il avec une forme de fatalisme. L’Auror n’était pas partisan des mensonges réconfortants. Que dire ? Vos parents n’auraient pas aimé que vous pensiez de la sorte ? Qu’en savait-il après tout ? Il ne les connaissait pas, n’était même pas père lui-même. Alors les conjectures lui semblaient être une chose dangereuse à ce stade.

Mais la jeune femme, tout à coup, lui posa une question tout à fait légitime, mais qu’il n’aurait pas pensé entendre tout de suite de sa bouche. La façon dont elle se qualifia lui fit un peu de peine, mais après tout, Amelia Bones était la mieux placée pour savoir à cet instant ce qu’elle était. Une pausmée, peut-être, même si ça n’était pas comme ça qu’il la voyait à cet instant. Sa colère apparaissait plus clairement, et Dexter ne la quitta pas des yeux, affrontant plus que jamais ce qu’il considérait comme l’un de ses pires échecs professionnels. « Personne ne m’y force. » Sa voix était calme et posée, mais Dexter recula un peu dans son fauteuil en disant ça. « Si j’ai demandé à vous voir, c’était d’abord pour présenter des excuses dont vous n’avez sûrement que faire. » Et il ne la blâmerait certainement pas pour ça. « Mais aussi et surtout car nous ne vous avons pas traité de la bonne façon. S’excuser est une chose, corriger en est une autre. » Voilà une phrase toute faite qui lui ressemblait parfaitement. « Pour être totalement sincère avec vous, Amelia - vous permettez que je vous appelle Amelia ? » demanda-t-il pour la forme, et parce qu’il lui semblait désormais qu’ils avaient passé le stade de la distance via le nom de famille. «  Je disais, pour être tout à fait honnête avec vous, cette conversation dépasse légèrement le cadre de mes fonctions. Je… » Dexter eut une hésitation. N’était-il pas en train de se mettre en porte-à-faux ? Après tout, il venait de l’avouer, il était tout à fait en dehors de sa zone de confort à cet instant, alors autant continuer. « Je suis particulièrement sensible aux injustices. Et derrière ce bureau, je ne lis que des noms. Vous n’êtes pas qu’un nom pour moi, Amelia. Vous n’êtes pas non plus une paumée. Vous êtes une jeune femme qui souffre, peut-être, et qui mérite que quelqu’un la traite convenablement dans cette journée infernale que vous traversez. » Même s’il lui semblait réellement ne pas être le mieux placé pour le faire. Mal à l’aise, Dexter toussota un peu avant de s’avancer à nouveau, appuyant ses coudes sur le bureau. « Alors les urgences attendront. J’ai tout le temps du monde. » C’était un mensonge déguisé, mais pourtant, l’Auror le pensait sincèrement. À moins qu’on lui annonce une autre victime, ou qu’une attaque de mangemorts ne requière toute son attention, il n'avait pas l’intention de quitter ce bureau tant que… Tant que quoi exactement ?
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MessageSujet: Re: [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter [Flashback] Sidération, culpabilité, colère. La valse à trois temps. ▬ Dexter 129196351Dim 31 Oct 2021 - 3:08

Amelia avait toujours chéri la vie. Celle que ses parents lui avaient donné dans le petit village de Tinworth. La vie, cela signifiait la maison familiale vieille de quelques siècles; les plages de Cornouailles, son cœur battant à l'unisson avec ceux de ses parents et de ses frères, les rires partagés, les pleurs aussi quelques fois, les grands repas... Les souvenirs d'un passé désormais révolu par la faute d'un sorcier. La simple volonté d'un homme. Un coup de diffindo lancé à la volée et crac ! La vie s'était échappée de leurs corps sans possibilité de retour. Un aller simple pour l'au-delà. Car on ne revenait pas du ce monde dans lequel ses parents avaient été injustement envoyés. Elle s'imaginait que ce monstre devait être pourvu d'un immense égo ou d'un terrible manque d'empathie pour penser qu'il pouvait retirer à autrui leur âme. Qui était-il pour juger de la valeur d'une vie ? Il avait rendu tant de familles malheureuses, fait tant d'orphelins... Elle espérait qu'un jour le criminel expierait ses fautes et paierait au centuple la douleur provoquée. Mais en attendant de pouvoir assister au procès de cet énergumène pétri de vices, Amelia se blâmait elle-même. La culpabilité et la haine la rongeaient du plus profond de ses entrailles. Et aucun mot ne pourrait l'apaiser ou la convaincre qu'elle se faisait plus de mal que nécessaire. Elle n'entendait pas réellement ce que l'auror essayait de lui dire. En vérité, c'était un dialogue de sourds qui se jouait là. Ou alors s'agissait-il seulement de son ressenti ? Elle n'avait l'impression d'être comprise, mais le cherchait-elle vraiment ? Ce qu'elle remarqua toutefois, c'était l'absence de contradiction de la part de son interlocuteur. Elle plissa donc les yeux comme pour vérifier ce que ses oreilles avaient, semblait-il, perçu. Curieusement, il allait en son sens. Ce qui la laissa sans voix.

Elle était sur ses gardes, Amelia. Les paroles d'un auror ne lui apportaient pas grand-chose. Et avec tout le respect qu'elle devait aux collègues et supérieurs de son frère, elle doutait de leurs compétences d'enquêteur. Leurs qualités en métamorphose, potions, duel, sortilèges en tout en genre les plaçaient parmi l'élite. Du moins, une certaine élite. Et la plupart d'entre eux méritaient tous les honneurs quant à leur travail. On chanteur leurs louanges. Gauwain connaissait tous leurs noms et exploits sur le bout des doigts. Mais concernant l'enquête sur le meurtrier de l'ombre, ils se foiraient complètement, de son point de vue d'orpheline et victime en tout cas. Elle essayait d'écouter les phrases, de les remettre dans l'ordre, de se les visualiser dans son esprit. Les mots étaient maladroits comme s'il improvisait. S'il avait été forcé de lui parler, n'aurait-il pas été capable de lui répondre sans hésitation ? Il était difficile à Amelia de déterminer ce qui lui paraissait vrai. Mais cela eut au moins de la moucher et de l'obliger à se concentrer. Ce fut alors quand il parla d'injustices qu'elle céda en quelques sortes et jugea bon de le croire. Elle était fatiguée de se méfier et tout remettre en cause. Elle lâcha même un soupir d'épuisement mêlé à une forme de soulagement. A nouveau, son regard se perdit dans le vide comme pour chercher un mot d'ordre, une nouvelle ligne de conduite. Personne ne l'avait préparée à de telles conversations. Elle saisissait le caractère exceptionnel de la situation. Monsieur Walsh l'avait assez développé tantôt. D'une voix fluette, elle demanda alors : “ Si on ne vous pas demandé de le faire, ne prenez-vous pas le risque d'être rabroué par vos supérieurs ? ” Elle était curieuse dorénavant, consciente que lui parler aussi ouvertement ne faisait pas partie de son champ de compétences. Néanmoins, elle n'arrivait pas à se figurer le cadre exact de ses attributions. Il secondait et donnait les ordres et missions. Était-ce donc sa faute à lui personnellement ?

Elle ne connaissait pas les liens entre les différents aurors. Edgar ne lui parlait jamais de ça. En réalité, il se gardait bien de tout commentaire sur son travail. Et de toute façon, leurs conversations se raréfiaient de plus en plus et ne duraient guère plus que nécessaire. Elle aurait donc du mal à se faire une vraie idée du fonctionnement du bureau des aurors. “ Vous ne devriez pas prendre la faute de quoique ce soit. Vous faites avec ce que vous avez. ” Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'il exécutait un travail impeccable. Elle n'en savait trop rien. Et il n'avait rien à lui prouver. Depuis combien de temps était-il sous chef des aurors ? Elle n'avait pas souvenir de la date de la disparition de la femme qui l'avait précédé à ce poste. Pourtant, elle devrait, plus que quiconque. Gauwain lui avait expliqué en long, en large, en travers à quel point elle était extraordinaire. Mais là comme ça, l'information ne lui revenait pas comme si ses conversations avec Gauwain avaient perdu une part de leur importance. Et dans le fond, là n'était pas la question. Alors... Dans un froncement de sourcils, elle continua : “ L'auror de ce matin, je ne crois pas qu'il soit sensible aux injustices ou me voit comme autre chose qu'un nom. ” Elle n'avait pas aimé son intervention sur la scène de crime, sa froideur dépassait tout ce qu'elle avait pu voir jusque là. Un grand dadais, aussi sec que les pages d'un vieux bouquin, aigri peut-être un peu. Etant elle-même d'une certaine rigidité et intransigeance, elle avait de toute évidence trouvé un maître en la matière. “ Pourquoi sont-ils différents ? Pourquoi ne sont-ils pas tous comme vous le dites ? ” Sensible aux injustices... Des mots qui lui auraient parlé quelques heures auparavant. Il lui était impossible pour le moment de se projeter dans ses études de droit, dans son avenir professionnel de juge. Elle n'avait d'ailleurs pas pensé une seule seconde à partager ce projet. Elle avait plutôt marqué à haute voix ce qui la choquait. Effectivement, Monsieur Walsh ne la traitait pas comme Dawlish. Mais elle avait retourné la question. Ce n'était plus "pourquoi Walsh la traitait différemment ?" mais plutôt "pourquoi les autres aurors ne s'étaient-ils pas comporté de la même façon ?".
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