Eugénius avait attendu la fin du discours du directeur de l'école tout en regardant les petites têtes blondes le dévisager en se posant tout un tas de questions. Pourquoi le Ministre lui-même venait-il ainsi se présenter à l'ensemble de l'école ? Qu'allait-il annoncer ? Était-ce grave ? Y avait-il eu d'autres disparitions ? Il sentait tous les regards tournés vers lui et toutes les oreilles pendues à ses lèvres.
Les questions des enfants devant lui et les curiosités mal placées allaient être comblées, car voici le discours qu'il leur tint:

"Chers élèves, chers professeurs, Albus...Bonsoir"

"Cette rentrée se fait sous le signe de la vigilance la plus totale. Les événements rapportés par la gazette sont véridiques. Je déplore grandement la disparition de votre camarade et l'état d'urgence dans lequel nous nous trouvons."

"Poudlard, avec le ministère, reste l'un des endroit les plus sûrs de toute l'Angleterre, néanmoins nous vous incitons à la plus grande vigilance. Les sorties à Pré-au-Lard sont autorisées mais se dérouleront sous la surveillance de deux Aurors, Mr Collins et Mrs Jacobson seront également chargés de votre sécurité dans l'enceinte du château."

"Vous comprendrez bien que pour votre sécurité, le ministère se doit également de contrôler tous les hiboux entrant et sortant du château. Ainsi je vous serai reconnaissant de ne pas prendre à la légère ses précautions et d'éviter autant que possible les courriers inutiles."

"Un couvre-feu sera également instauré. Les sorties en dehors du château ne doivent pas avoir lieu après 18 h. De plus, les déplacements après 19h30 seront réprimandés. En cas de doutes ou de questions, vous pouvez bien évidemment vous référer aux deux préfets de vos maisons ou à vos professeurs."

"Si vous êtes témoin d'événements ou de comportements étranges, qu'ils soient anodins ou graves, veuillez vous adresser directement au Professeur Dumbledore."

Il termina son discours avec un ton sérieux et grave, laissant une audience aussi stupéfaite que silencieuse. Il conclut:

"Bien. Bonne rentrée à tous et à toutes malgré tout.
Concentrez votre attention sur vos différents cours et restez vigilants !
Bon appétit !"

Eugénius jeta un coup d'œil d'approbation à son vieil ami Albus, puis se contenta d'un sourire timide envers les autres professeurs. Avaient-ils semé la panique, le doute, le questionnement, a curiosité dans l'esprit embrumé des apprenti sorciers ?

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Ça fait ... froid dans le dos, non ? Après avoir passé les vacances à Poudlard, il n'était pas étonnant d'entendre les alertes et les recommandations de leur directeur, mais en plus du Ministre de la Magie. Alors que les chuchotements balayaient la grande salle, Sue n'entendait que ça : "Pourquoi le Ministre est là ? " ... " ça doit être grave, non ? " . Et voilà que les deux plus grands représentants de l'ordre venaient de confirmer les doutes de chaque élève. L'année serait difficile ! Il y aurait sûrement encore des disparus, des décès ... et surtout, des attaques. Quelque chose de noir, d'obscure se préparait, et le seul conseil que les deux hommes donnaient était de respecter les mesures de sécurité ... et de se montrer solidaire dans cette bataille.

" Amen ! "

dit-elle, en avalant ensuite le reste de son jus de citrouille. A peine le Ministre venait de terminer son discours que s'ensuivit les conversations. Sue se retourna vers Bobby, assis à ses côtés, et ajouta :

" L'avantage d'être aveugle, c'est de ne pas voir le danger arriver. Je serai la prochaine victime. "

ironisa-t-elle, mi-amusée, mi-sérieuse ... Même si elle ne le montrait pas, elle avait peur et se sentait impuissante face à ce qu'il se préparait ...

Rémus n'avait pas été surpris de voir débarqué le Ministre lors du banquet de rentrée. A vrai dire, il était même assez soulagé. C'était un signe fort qui montrait que le Ministère et Dumbledore travaillaient ensemble et faisant front d'un seul bloc contre la nouvelle menace, dont ils n'avaient pas encore de nom. Rémus soupçonnait pourtant Dumbledore d'en savoir plus qu'il n'y paraissait. Mais après tout, leur directeur en sait toujours plus que le commun des mortels sur tous les sujets... Les deux discours lui laissèrent une impression mitigée. Ils confirmaient les craintes qu'il avait depuis plus de 6 mois. Mais surtout, ils rendaient officiel l'état d'urgence et les mesures de sécurité indispensable que cela impliquait. En tant que préfet, il allait devoir veillez au respect des nouvelles consignes de couvre-feu et il se doutait que ce n'allait pas être une mince affaire. Il était donc partagé entre la satisfaction de voir que la menace n'était plus étouffée et qu'elle allait être combattue, et d'un autre coté le poids de voir en face qu'ils allaient tous vivre des moments difficiles.

Il jeta un oeil sur ses camarades de maison. Les Gryffondors n'étaient pas réputés pour leur grand respect des réglements mais en tant que préfet, il se sentirait en partie responsable si il laissait quelque braver le couvre-feu et qu'il lui arrivait quelque chose. Son air était calme mais grave, et une ombre d'inquiétude passa son sur visage lorsqu'il vit les reaction parfois outrée de ses camarades aux annonces des nouvelles consignes. Il se pinça les lèvres et se tourna vers Charline qui avait ouvertement manifesté son indignation face aux restriction des libertés de circuler.

- Tu penses qu'elle serait meilleure si nous disparaissons tous les uns après les autres à causes d'imprudence ?

Sa voix était ferme. Il ne voulait pas être aussi sec mais il n'avait certainement jamais été aussi dur, aussi mature. Il soupira puis repris d'un ton plus doux.

- S'il te plait Charline, cette fois-ci ce ne sont pas des règles pour nous embêter.

Il finit par se dérider et ajouta légèrement.

- Tu ne m'obligera tout de même pas à t'attacher au canapé de la salle commune quand même ? Cela vaut pour toi aussi Hannah !

Et bien, pour sa septième et dernière rentrée, on pouvait dire que Dumbledore avait fait fort. Inviter le ministre lui-même à venir parler ainsi à ses protégés. Daisy écouta attentivement les deux discours successifs et ne put s'empêcher de réprimer un sourire. Elle échangea quelques regards entendus avec Bella et Seth, puis sembla discerner le doute dans celui de sa préfète chérie l'espace d'un instant.
Daisy, elle, savait très bien vers quoi se tourner. La réception de cet été chez Abraxas Malefoy avait été une sorte de révélation pour elle. Bien que plutôt réticente au départ, la blonde en avait, par la suite, saisi tout l'enjeu de la situation. Enfin, tant qu'elle était à Poudlard et qu'elle n'aurait pas obtenu ses ASPICs, bien sur, elle ne ferait rien de compromettant ou d'irréfléchi, elle se contenterait de finir au plus vite sa scolarité et rejoindrait ensuite ce groupuscule, quoi qu'il en coute...(hein, B.)....Elle sentit le regard du directeur peser sur elle, mais elle ne détourna pas le sien...l'éviter aurait été une preuve de ses arrières pensées...
Elle resta silencieuse et se focalisa sur les paroles du Ministre. Il confirmait la véracité des récents événements et incitait les élèves à une vigilance totale. Bon pour le contrôle des hiboux, c'était plus embêtant. Mais les restrictions....ce sont les restrictions.....Elle s'y plierai....Et puis, elle n'était pas vraiment en danger, sang pur et fille de sympathisant, cela ne risquait rien...En revanche... si vous êtes sangs mêlés ou enfants de moldu... tremblez.....

Voir qu'il y avait quand même une bonne partie des élèves qui prennaient les choses au sérieux rassura le jeune Gryffondor. Et encore une fois, il vit qu'il avait (à peu près) réussi à raisonné Charline. A son petit air de défi il répondit avec un haussement de sourcil, le sourire en coin.

Il reprit un air grave à la question d'Hannah. Il avait pas mal d'amis à Poufsouffle et savait à quel point l'ensemble des élèves de la maison avait été touché. Mais il y avait une telle force et une telle solidarité dans cette maison qu'ils faisaient tous vaillamment face, ce qui forçait le respect.

- Je ne crois pas que tu la connaissais... Ils ont préféré ne pas trop communiquer là-dessus, c'est déjà très difficile pour eux. Il y a aussi de nombreux disparus dans leur maison, dont on n'a pas de nouvelles. Plus que dans la nôtre.

Il balaya leur table du regard. Il manquait quelque personnes qui n'étaient pas revenus après l'été. Les parents de certains les avaient retenus chez eux, par peur, d'autres ne donnaient plus aucune nouvelles...