Avant le repas du soir le directeur s'avança au centre de l'estrade des professeurs devant son pupitre reservé aux discours , il avait l'air grave et triste ...

-"Bonsoir à tous, chers élèves, collègues professeurs,
Ce soir est un jour spécial. Avant que le banquet ne commence,je voudrais vous dire quelques mots ...
Les événements rapportés par la gazette sont véridiques. Je déplore grandement la disparition de votre camarade et l'état d'urgence dans lequel nous nous trouvons.Au lendemain de la découverte de Sybil Vane par l'un d'entre vous...."

Son regard azur ne se posa pas sur la principale intéressée qui préférait taire son identité.

-"...cette élève brillante, pleine de courage, de volonté et de rigueur, qui a trouvé la mort dans des circonstances que nous ne pouvons définir clairement, l'état d'urgence est à son maximum."

Le directeur savait pertinemment qu'un sort impardonnable avait causé sa mort, et seuls des sorciers expérimentés baignant dans le mal auraient été capables d'une aussi grande cruauté. Il continua malgré tout son discours afin de ne pas alarmer ses petits protégés :

-"Poudlard, avec le ministère, reste l'un des endroit les plus sûrs de toute l'Angleterre, néanmoins nous vous incitons à la plus grande vigilance. Les sorties à Pré-au-Lard sont autorisées mais se dérouleront sous la surveillance de deux Aurors, Mr Collins et Mrs Jacobson. La sécurité au sein même du château sera renforcée par la présence de deux autres aurors, Miss Worthington et Mr Johnson.
Le ministère a également demandé un contrôle renforcé de tous les hiboux entrant et sortant du château. Ainsi je vous serai reconnaissant de ne pas prendre à la légère ses précautions et d'éviter autant que possible les courriers inutiles.
Le couvre-feu est maintenu. Les sorties en dehors du château ne doivent pas avoir lieu après 18 h. De plus, les déplacements après 19h30 seront réprimandés. En cas de doutes ou de questions, vous pouvez bien évidemment vous référer aux deux préfets de vos maisons ou à vos professeurs.
Si vous êtes témoin d'événements ou de comportements étranges, qu'ils soient anodins ou graves, veuillez vous adresser directement à moi-même.
Pour finir, sachez que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger cette école et tous ses résidents, je m'opposerai personnellement à toute attaque et les auteurs seront sévèrement punis."

Un ton menaçant adressé à toutes les petites âmes malignes qui oseraient tenter quelque chose...Le directeur avait entendu des rumeurs qui circulaient sur un petit groupe d'élèves qui se faisait appeler les SERPENTS et voulait prévenir leur agissement...

-"Bien à présent, que le banquet commence...."

Lorsque je vis Albus Dumbledore, le directeur de Poudlard, s'avancer devant tous les autres professeurs et devant nous, mes yeux se baissèrent sur ma soupe à l'oignon et mon air devint soudainement plus grave. Tout le monde était au courant de la mort de Sybil Vane et, sans réellement la connaître, cela nous touchait tous plus ou moins. Cela était le signe que le mal prenait bel et bien le pouvoir et qu'il allait falloir qu'on agisse vite. La pauvre Sybil avait été retrouvé dans la salle commune des Serpentard et je restai persuadé que j'aurai pu faire quelque chose, le jour où j'ai surpris Severus dans les cachots. Si cette maudite Lily n'était pas venu à sa rencontre... J'aurai probablement pu le cuisiner assez pour l'empêcher, lui et ses acolytes, de faire quelque chose. Maintenant, j'étais certain que les serpentard y étaient pour quelque chose...

Une fois le discours d'Albus terminé, je me mis debout et levai mon verre. J'espérai que ma popularité puisse jouer en ma faveur pour faire une acclamation comme il se devait à Sybil, que l'on ai connu ou non.

A SYBIL VANE !

Puis je me retournai vers la table des Serpentard et jetai un regard plus qu'assassin à Severus Rogue. Il comprendrait.

Des restrictions, encore des restrictions....On ne savait pas véritablement qui était responsable de la mort de cette serdaigle, mais ce qui était sur, c'est que la présence d'aurors et les mesures de sécurité renforcées n'allaient pas aider les regroupements des S.E.R.P.E.N.T.S., ni même leurs actions pour le Lord.
Attentive à chaque parole du Directeur, Daisy dissimula son mécontentement par un visage impassible, mais les paroles qu'elle sortit à sa meilleure amie trahissaient sa colère et son mépris :

- On se moque royalement de cette fille, c'est bien fait pour elle, c'était qu'une sale fouineuse !

Elle se foutait de savoir si on l'avait entendu ou pas, ce qui l'importait c'était de ne surtout pas se faire prendre comme appartenant à ce fameux groupe.
Lorsqu'elle aperçut à la table d'à côté, Rémus et James lever leur verre en son honneur, elle les fixa en grimaçant...Elle leur aurait bien balancer du jus de citrouille en pleine poire à ses deux abrutis !!!

La scène hantait les nuits de la pauvre enfant. Des corps sans vie, tristes pantins moroses et marbrés peuplaient ses cauchemars, désarticulés et dont les visage impassibles et figés trahissaient la peur de la mort. Sybil Vane en était le point d'orgue, la déesse morbide de ce peuple sans âge, sans âme et sans identité qui terrorisait Minerva et dans ses supplices nocturnes tout le remords, le chagrin, la honte et le dégoût assaillaient la jeune fille. Elle aurait aimé la sauver de cette mort injuste, la soustraire à la liste macabre de la faucheuse, s'excuser aussi, lui dire combien elle avait raison et non pas tord comme le lui avait reproché Moon. Mais tout cela, tous ces regrets, cette amertume restaient bloqués au fond de sa gorge, retenus par la barrière fine de ses cordes vocales.

Minerva était peut-être ce soir la personne la plus concernée et à bien des égards celle qu'on ne soupçonnerait pas car c'était bel et bien elle et personne d'autre qui avait fait cette triste et macabre découverte. Le cœur lourd d'une tristesse enfermée à double tour, Minerva dissimulait sa peine aux autres serpentards, bien moins scrupuleux et respectueux des défunts qui ne respectaient pas même cette jeune femme innocente dans la mort.

Pour une fois la jolie rousse s'était éloignée de son cercle d'ami, ce groupe plus ou moins connu qu'elle fréquentait. Mais en ce triste soir Minerva se sentait étrangère à ces enfants de malheur, faîte d'une autre matière, bien plus noble qu'ils ne le seront jamais; en somme humaine. Elle écouta attentivement le discours du directeur, le regard vague, plongé dans la contemplation insipide de la surface orangée de sa boisson.

- On se moque royalement de cette fille, c'est bien fait pour elle, c'était qu'une sale fouineuse! Jamais Minerva ne s'était sentie aussi peu fière d'appartenir à la maison de Salazar Serpentard car qu'y avait-il de noble, de grandiose et de respectable à se réjouir de la mort d'une malheureuse innocente ? La rousse coula un regard en biais à son plus proche ami et sous la table, très discrètement, elle serra de sa main blafarde, tremblante d'indignation celle plus chaude et rassurante de Demetrius.

Le comportement de Severus Rogue l'écœurait, elle même n'était en mesure d'avaler la moindre miette tant son estomac se contractait de peine et de honte. Minerva sentait la nausée lui soulever le cœur, ses sentiments remonter dangereusement, prêt à se libérer et fustiger ces monstres qu'ils étaient tous, insensibles et indignes en tous points. Sa main serra de plus belle celle de Flint et elle se força à avaler une rapide gorgée de jus de citrouille afin de faire bonne figure.

-Je ne lèverais pas mon verre pour cette Sybil, par contre je suis catégorique, cette fille ne méritait pas de mourir aussi jeune. Minerva releva la tête, le regard tourné vers Jason Andrews qu'elle ne lâcha pas jusqu'à ce qu'il soit hors de vue. Certainement jamais ne le saurait-il, mais le jeune homme venait de faire quelque chose de très important à ses yeux, l'adolescente le remercia intérieurement de faire preuve d'un peu de compassion, ou à défaut d'en éprouver réellement de respecter cette heure tragique.

Heureusement pour elle Minerva n'entendit pas Sasha Demson, un serpentard qu'elle détestait pour l'enfer qu'il ne manquait pas de lui faire subir dès qu'il en avait l'occasion. Tout le long du repas Minerva ignora les autres serpentards hormis Demetrius dont elle ne lâchait plus la main, incapable de manger ni de parler car depuis sa découverte la jeune sorcière refusait de parler, sa longue comme collée à son palais.

Horace écoutait le discours du Directeur avec une grande tristesse, mais surtout une colère fermement dissimulée sous ses traits potelés. L'assassinat de cette pauvre fille était un scandale.. Comment pouvait on tuer de sang froid une gamine de 17 ans ? Et surtout qui avait pénétré le château et l'avait abattu ?
Ses soupçons rejoignaient ceux d'Albus, ce ne pouvait pas être le fait d'élèves mais bien de sorciers adultes déterminés à faire le mal. Après la découverte du corps, la salle commune des serpentards avaient été passée au peigne fin, mais rien n'avait été trouvé.

A la fin du discours, le professeur de potion, peiné, leva son verre en son honneur et l'avala d'une traite, puis entama une discussion avec son collègue de gauche.

En lisant la Gazette du Sorcier, la jeune Jolly se rendait compte de tout ce qui se passait en dehors de Poudlard. Même si elle se doutait bien que tout ne se disait pas et qu'un nombre d'éléments était censuré. Pourquoi ? Une corruption dans le plus grand quotidien magique ?... De plus, une célèbre citation d'un écrivain français se plaçait très bien dans le contexte : « Le paradoxe, c'est le nom que les imbéciles donnent à la vérité. » par Paul Valéry. Néanmoins, Mary Elizabeth ne pouvait rien prouvait sur ce qu'elle avançait. Elle le savait et voilà tout. Des disparitions, des meurtres, des enlèvements... La terreur commençait son avancement et à très grande vitesse ! Il y avait de quoi être effrayé. N'allons tout de même pas avancer que ce serait comme cette théorie du chaos... Comment se nomme-t-elle... L' effet papillon ! Ou peut-être mais qui pouvait répondre à cette question... Dumbeldore ? Bien qu'il soit une personne brillante et un grand sorcier, il n'avait pas la science infuse !

Mary Elizabeth divaguait sans doute mais les récents évènements prouvaient que ceci pouvait arriver à chacun d'entre eux. C'est sans aucune limite, sans âge précis ou des cibles précises. Tout le monde pouvait être touché. A ce moment, la jeune fille ne savait pas que ce qu'elle pensait pourrait être plus proche qu'elle ne pouvait le prévoir. La jeune marchait dans les couloirs, rejoignant la Grande Salle où on avait convoqué tout Poudlard. Mais que se passait-il ? Cela devait être extrêmement important... Lorsqu'elle arriva, la salle était déjà au trois quart remplie. Mary Elizabeth s'assit à sa table et attendit que le Directeur prenne la parole.

Le discours commença. Au fur et à mesure, son visage se décomposa... Passant de l'indifférence et la curiosité à la stupeur et la tristesse. Un choc pour tout le monde - sauf évidemment ces vieux gnomes puants de Serpentard ! -. Même si chez derniers, il y avait des exceptions comme Demetrius ou d'autres à faire preuve de compassion pour la famille de Sybil Vance dont on venait d'annoncer le décès. C'était un fait, la vie ne durait pas une éternité mais se faire assassiner à l'âge de 17 ans et à Poudlard. La Serdaigle n'avait accompli qu'une partie infime de sa vie - ou pratiquement rien. Mary Elizabeth aurait aimé avoir sous la main un Retourneur de Temps ou même une ligne temporelle afin de remonter le temps pour connaître ses assassin et surtout empêcher cet affreux évènement. La jeune fille se posait un tas de questions mais ne dit rien. De plus, il fallait s'organiser pour créer un groupe afin de lutter contre ce genre d'incident ou du moins obtenir des informations qui pourraient être utiles ! Ce qui ne faisait qu'accroître son désir de devenir Auror à la fin de ses études !!

« A SYBIL ! »

C'est avec une voix chargée d'émotions qu'elle leva son verre à Sybil Vance. Que son âme repose en paix...

______________________________________________

• Pack Temporel : Paradoxe, ligne temporelle, effet papillon, sans âge, éternité.
• Insulte magique