Philippa était assise en face de sa cousine, Maxine, et de Regulus. Elle était tout près de Dylhan, l’autre préfet de Serpentard. Comme ça, lorsqu’ils allaient devoir amener les premières années à leur dortoir, ils allaient être prêts. Lorsque le directeur prit la parole, la grande salle se tût, tout le monde à l’écoute de leur vieux directeur. À chaque année, le discours était différent et souvent, il renfermait des messages. Philippa était donc très attentive. Était-ce elle, mais d’années en années, les discours étaient de plus en plus sombres ? Lorsque le directeur prononça «Mage Noir», sans le vouloir, les yeux de Pippa se posèrent sur Regulus. Elle le savait. Julius lui avait dit. Il lui avait dit parce qu’il voulait qu’elle soit comme Regulus, qu’elle les joigne. Elle n’avait pas eu la confirmation de son ami par contre. Philippa détourna aussitôt le regard de Regulus, ne voulant pas que les autres se doutent de quelque chose. Une fois le discours terminé, Philippa prit une grande bouffée d’air, comme si elle avait retenu son souffle pendant toute la durée de ce dernier.

La rentrée des classes. Lyleïa était à la fois heureuse de retourner au château, son chez soi et malheureuse parce qu'elle allait devoir affronter les autres, affronter ses problèmes et se relever coûte que coûte. Elle était tout de même contente d'avoir son cousin, Vitali, a ses côtés. Il était l'un des seuls à connaître réellement toute l'histoire et il l'épaulait à chaque minute qui passait. Avec lui auprès d'elle, il lui semblait que tout irait bien, qu'elle pourrait avancer et se reconstruire. A table, la belle russe se plaça près de ses amis, Dylhan, Philippa, Maxine, Vitali et les autres mais elle n'écouta rien du discours de Dumbledore. Seules quelques bribes lui parvinrent et elles lui firent plus de mal que de bien. " Nombreux sont les vivants qui mériteraient la mort et les morts qui mériteraient la vie." Il avait bien raison tiens. Cela faisait mal de se dire que sa mère aurait du être vivante et son père mort à sa place. Et encore plus mal de comprendre qu'elle n'en pensait pas un mot. Sa mère aurait du être vivante oui mais son père aussi. Et elle aurait du vivre avec les deux, heureuse, aimée et choyée comme n'importe quel enfant le méritait ! "Je ne saurais combien vous astreindre à la deuxième solution, mais chacun,....chacun est maître de sa destinée. Le mal existe, mais pas sans le bien, comme l'ombre existe, mais pas sans la lumière." Lyleïa lui jeta un regard un peu flou. Elle se demandait quelles parts existaient en elle. Était-elle plus lumière qu'ombre ou l'inverse ? Elle avait presque peur de connaître la réponse. Quand Dumbledore finit son discours, Lyleïa baissa son regard sur son assiette. Elle n'avait plus vraiment faim tout à coup ...

Assise en compagnie de ses camarades de classe, Camelia ne bronchait pas, le dos droit, la tête haute, les yeux rivés sur les mains posées à plat sur la table de son voisin d'en face. Et lorsque le Directeur entama son discours, elle écouta attentivement, comme si chaque mot qu'il prononçait lui était destiné personnellement.
« Chacun d'entre vous sera confronté à lui-même au cours des années à venir, fit Albus Dumbledore au bout d'un moment et Camelia releva les yeux, inspectant les visages des élèves assis non loin d'elle. Certains d'entre vous se tourneront vers les forces du mal, et d'autres défendront, au péril de leur vie, leurs valeurs. »
La jeune fille se retourna vers la table des professeurs, juste au moment où le Professeur Dumbledore rivait ses lunettes en demi-lune dans sa direction. Un frisson lui parcourut le dos et son coeur loupa un battement.
Edgar, Thyme, Daisy... Les membres de la famille Blackstone avaient des valeurs, c'étaient justement ces valeurs qui faisaient d'eux une famille au service du Lord. Alors Camelia reporta son attention sur les mains de son voisin qui semblaient étrangement s'agiter, en se disant que Dumbledore ne savait vraiment pas de quoi il parlait.

Tous les élèves s'installèrent dans un fabuleux brouhaha puis, lorsque tout le monde fut à table, les nouvelles têtes de première année entrèrent dans la grande salle afin de se faire répartir. Le Choixpeau était posé sur l'estrade et un par un, le Professeur McGonagall invita chaque nouvel élève à monter devant tout le monde pour se faire répartir. Puis, une fois les répartitions terminées, le Directeur de Poudlard Albus Dumbledore fit son discours et une fois encore, il fut des plus étranges.
Andy ne se sentit pas concerné par ce discours. Cette histoire de bien et de mal, il n'y connaissait rien. Lui, tout ce qui l'intéressait c'était le résultat des matches de football moldu, pas le nombre de mort que faisait le Mage Noir. Il était à l'ouest, vraiment pas dans le trip et ne remarquait même pas les visages crispés des Serpentard à leur table.
En revanche, toute son attention fut retrouvée lorsque le banquet débuta.

Retaper ma septième année, wouah, c'était un coup dur. Alors autant dire que ce soir, en ce repas de rentrée, j'faisais pas le fier. Moi qui d'habitude aimais bien commenter la tête des nouveaux - pwah, çuilà on dirait un raton-laveur avec ses dents ! Et lui, tu l'as vu ? Tu lui presse le nez y a encore du lait qui en sort ! Et lui, mec ? On dirait qu'il a 8 ans sans dec' ! -, j'étais silencieux et tout sage. Assis en face d'Andy, entre Swann et Theodora, j'osais pas regarder Dumbledore parce que j'avais honte, et que j'avais peur qu'il y ait écrit en gros sur mon front « ASPIC foirés ». Alors j'ai écouté patiemment son discours flippant, sans pipper mot. Ouais, flippant. Parce que la magie, moi depuis le début, je disais que c'était cool pour certains côtés, mais que d'une façon générale ça vous attirait beaucoup d'ennuis. Regardez, quand je vivais « à la mode moldue » jusqu'à mes 11 ans, bah il m'est jamais rien arrivé, sauf la fois où j'suis tombé dans la rivière et me suis accroché à l'hameçon de mon père, un jour où on pêchait tous les deux, et que j'ai fini à l'hosto. Mais c'est tout, rien d'autre. Et là, entendre parler du Mage Noir et tout... Je trouvais ça flippant. Alors au bout d'un moment j'ai arrêté d'écouter, tout simplement. Et comme je me faisais ch... Comme je m'ennuyais, j'ai lancé un petit pois sur la tête d'Andy, qui a rebondi avant de tomber sur la table.

J'étais assis en face de Marion lors des répartitions et on discutait bien mais quand Dumbledore a commencé son discours, on l'a vite fermé, c'était plus drôle du tout, comme ambiance. De toute façon, quoi que dise le dirlo, on la fermait toujours, c'était catégorique. Ce type, il inspirait le respect, je savais pas bien si c'était à cause de ses lunettes ou de sa longue barbiche mais en tout cas, il dégageait un truc.
Quand il a eu fini son discours, je me suis penché vers Marion et j'ai dit en chuchotant : « Purée, ça rigole pas cette année... » et clairement non, ça rigolait pas. Il avait jeté un froid sur la salle, j'étais presque prêt à remettre une doudoune.