Le jour était venu. Le fameux jour où tout s'arrêtait, où la route se séparait. Il ne pouvait en être autrement... Le chemin avait été un peu plus amusant, à deux. Cependant, toute bonne chose avait une fin, et cette histoire connaîtrait la sienne aujourd'hui même. Au grand regret du monde entier.

Assis sur un banc, les mains bien serrées au fond de mes poches, j'attendais. J'attendais l'arrivée imminente de celle a qui j'allais annoncer la mauvaise nouvelle. Car oui, une rupture n'est jamais une bonne nouvelle. Pour l'occasion, le temps s'était mis au goût du jour. De la pluie tombait sur mes cheveux en bataille et sur mes épaules recouvertes d'une cape bien épaisse anti-pluie de chez Madame Guipure. Je ne m'attendais pas à une météo pareille, c'est pourquoi j'avais demandé par hibou à Kathleen Brown de me rejoindre à la campagne, sur le banc habituel sur lequel on aimait s'asseoir afin d'observer la nature en discutant et en écoutant des vieux morceaux sorciers tout droit sortis, comme par enchantement, de notre baguette magique.

J'étais sorti un long moment avec la jolie vélane. Un très long moment, d'ailleurs. Chose qui ne me ressemblait pas vraiment, comme me l'avait fait remarqué Sirius à plusieurs reprises. Mais ces temps-ci, mes pensées étaient prises par une autre personne... Une jeune fille de l'école qui, malgré toute l'animosité qu'elle me portait, me faisait chavirer le coeur. Aussi chiante et têtue soit-elle. Malgré l'attachement que je portai à Kathleen, je ne pouvais m'empêcher de penser à cette jeune fille qui hantait même parfois mes nuits. Je n'arrivai pas à comprendre cela d'ailleurs. Mais comme on dit, le coeur à ses raisons que la raison ignore.

La pluie continuait de s'abattre sur mes épaules à mesure que le temps passait. Kathleen n'arrivait pas et je commençai à croire qu'elle ne viendrai jamais. Peut être qu'elle s'était dit qu'avec un temps pareil, ce que j'avais à lui dire pourrait bien attendre... Aucune trace de joie sur mon visage. Impossible, car ce que je m'apprêtai à faire était un sale moment. Je n'aimais pas m'attacher à une personne comme j'avais pu m'attacher à Kathleen. Les filles faciles, c'est plus simple. Un mensonge, elles gobaient la rupture et n'en demandaient pas plus. Mais après des mois, c'était plus difficile... Pourtant, j'allais devoir y passer.

Je passai un instant ma main sur mon visage pour y essuyer les gouttes d'eau qui ruisselaient. Au moins, si Kathleen pleurait, je ne le remarquerai pas. Puis j'attendis. Encore, et encore.

J’avais fini par oublier que j’étais sur ce banc. J’étais tellement dans mes pensées, à savoir comment j’allais pouvoir lui annoncer la nouvelle que j’en avais oublié le décor brumeux tout autour de moi. Ce décor qui devait en accueillir, des tas de bestioles. Ces bêtes qui n’avaient pas la notion de l’amour, quelle chance. C’était comme dans ces films moldus, tellement concentré qu’on en oubliait tout autour.

Furtivement, je regardai l’heure à mon poignet alors que la pluie continuait de ruisseler sur mon visage. De grosses gouttes glacées qui correspondaient tellement avec l’humeur qui allait assaillir ce lieu dans quelques minutes… Si Kathleen venait. Je sursautai lorsque sa voix retentit derrière moi, résonnant dans les contrées de Pré-au-Lard. Je me retournai en hâte et fus frappé en plein cœur. L’eau qui coulait sur son visage et sur ses longs cheveux blonds lui donnait l’air d’une sirène tout juste sorti de l’océan. Comment allais-je pouvoir la quitter ? Le coeur battant à tout rompre -quel mot parfait pour une telle situation...-, je lui adressai un sourire gêné avant de tendre la main dans sa direction.

Approche s'il te plait, j'aimerai te parler... dis-je en me pinçant les lèvres, essayant de garder un sourire mais ne pouvant m'empêcher de baisser le regard.

Cela promettait d'être compliqué et surtout douloureux. Surtout pour elle, car j'étais un habitué des ruptures, il fallait l'avouer... J'étais jeune, à peine 16 ans et j'avais encore la vie devant moi. J'étais loin d'être mature et il fallait reconnaître que les longues relations ne se faisaient pas avec moi... Au grand malheur de certaines.

J'essayai de sourire, les yeux rivés dans ceux de Kathleen. Je voulu rendre la situation moins délicate mais visiblement, cela allait être très difficile. La tête penchée sur le côté, les lèvres s'étendant en un sourire se voulant compatissant, je cherchai mes mots, sans véritablement les trouver au fond de mes pensées qui se perdaient peu à peu.

J't'avoue que je ne sais pas trop par où commencer... En fait... Tu sais Kathleen, tu es une fille vraiment super, joyeuse, belle... J'ai été très heureux de partager un bout de route avec toi, mais... Mais voilà, je crois qu'il est temps pour nous de reprendre notre chemin chacun de notre côté...

Voyant le visage de la jeune fille se décomposer sous mes yeux, une grimace apparut sur mon visage. Cependant, je ne devais pas me rétracter et j'avais le mérite de trouver des mots sympa comparé à Sirius qui larguait ses copines en les comparant à des mouchoirs en papier.

Je sais, c'est pas super sympa ce que je te fais là mais je préfère te le dire maintenant... C'est très dur car je me suis attaché à toi... Mais voilà, le coeur ne se contrôle pas et il s'avère qu'il battrait en ce moment pour une autre... Aussi bizarre que cela puisse paraître. ajoutai-je un peu plus pour moi-même.

Je ne savais pas si le fait de jouer la carte de l'honnêteté allait jouer en ma faveur ou non mais je préférai lui dire la vérité. Puis elle ne pourrait pas se douter de quoi que ce soit étant donné qu'entre celle qui rythmait mes pensées et moi, il n'y avait que de l'agressivité. En tout cas, en y pensant bien, ce que je venais de dire à Kathleen n'avait de délicat que l'intention car j'étais véritablement un goujat, je le savais très bien.

J'espère que tu ne m'en veux pas trop... dis-je, sans grand espoir.
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• Complimenter un autre personnage (de manière explicite) ▬ 2 dragées

Lorsque je vis Kathleen partir au loin, je ne pris pas la peine de la retenir. Ça aurait été déplacé. Je me contentais de laisser tomber ma main sur le banc mouillé et de baisser les yeux en direction de l'herbe brillante constellée de goutte de pluie. Mon moral tomba en flèche, j'avais le crâne dans la nuit noire de ma vie. Pour couronner le tout, les gouttes qui tombaient devant mes yeux étaient comme des étoiles de mon ciel si sombre. J'avais été nul, mais carrément naze. Kathleen ne méritait pas que je la laisse tomber de cette façon. Et vu les insultes que j'avais pris dans la face, elle allait m'en vouloir pour un bon bout de temps, malheureusement. Mais c'était une fille extraordinaire, je ne pouvais pas la laisser espérer que notre histoire allait grandir alors qu'au fond de moi, je ne voyais que Lily Evans...
Je passai alors ma main dans mes cheveux trempés, d'un geste nonchalant, puis je me relevai et poursuivis ma route afin de retourner au château. Je ne passerai pas par les trois balais aujourd'hui, je n'étais pas d'humeur. J'allais rentrer, monter dans mon dortoir et j'allais probablement attendre que cette journée pourrie se termine pour de bon.

SUJET TERMINÉ