Je fronçai les sourcils lorsque Kathleen me fit remarquer que la pub pour les rasoirs était faite pour moi. Elle trouvait ça drôle ? Un vendeur de popcorn et de barres chocolatées passa au même moment près de nous.

- Popcorn, chocolaaaat, vous désirez quelque chose, m'sieur dame ?
- Hm... Alors pour moi, un gros cornet de popcorn, le plus grand que vous ayez, s'il vous plait ! Ah, et aussi un soda au citron ! Voilà et... Et pour Kathleen, non, rien, elle fait régime en ce moment ! Dis-je sans me retourner vers la jeune fille mais avec un long sourire sur les lèvres.

J'attrapai mon pot en carton géant d'où débordaient des popcorn par millier, je calai mon soda entre mes jambes et donnai ce que je devais au vendeur de friandises. Kathleen voulu me dire quelque chose mais je la coupai.

- Chut, le film commence.

On ne cherche pas un Potter. Bon, bien sûr, je lui donnerai des popcorn juste après, c'était histoire d'avoir une petite vengeance.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. D'ailleurs, qui me parle ? Dis-je en fixant l'écran et en mâchant bruyamment mes Popcorn histoire de bien énerver ma voisine.

Le film commença alors que je sirotai mon gobelet géant de soda. L'écran devint noir et l'on put lire en lettres ensanglantées : "InfériLand, le retour du mal". Je ne sais pourquoi mais je me doutais que Kathleen allait bien avoir peur durant ce film. C'était sympa de sa part d'avoir accepté de venir avec moi voir un film qu'à mon avis, elle ne souhtaitait pas voir. Je décidai alors de me tourner vers Kathleen et de lui tendre mon pot de popcorn. Elle allait avoir trop peur, c'était pas le moment d'être méchant. Puis comme je le répète souvent, sans vantardise aucune, j'étais un véritable gentleman !

- C'est moi qui régale, Brownie !

- J'aurai pas du venir ! Dis-je en levant les yeux au ciel et en imitant Kathleen d'un air grotesque.

Je pris une poignée de popcorn dans ma main, une bonne grosse poignée, vous voyez, avec tout qui dépasse de partout. Puis je lançai le tout sur Kathleen. Sauf que la moitié tomba sur notre voisin de devant qui se retourna en hâte, un air furieux sur la face. On aurait dit que c'était lui, l'inférius, justement.
Je me tassai sur mon siège, me retenant tant bien que mal d'éclater de rire. Kathleen allait me détester, notre voisin aussi, mais qu'est ce que je m'en fichais. Je m'amusais comme un dingue !

- Whouuuuuuuuuu, criai-je comme un fantôme au beau milieu d'un silence.

Lorsqu'elle prononça le mot "bisou", je me remis directement en place dans mon siège, les yeux rivés sur l'écran. Je devins aussitôt sage comme une image. Bon, je n'arrivai pas à me défaire de mon grand sourire satisfait, mais mon calme constituait un bon début, déjà. J'enfonçai ma main dans mon pot de popcorn et en sorti une petite poignée que j'enfilai dans ma bouche. Sur l'écran, on pouvait voir la tête d'un inféri, les yeux vides, du sang coulant sur son front.

- T'as raison en fait, ce film est vraiment bizarre !

Finalement, peut être aurions-nous dû aller voir un autre film, plus romantique que ce film d'inféri tueurs de sorciers.

J'explosai de rire à la réaction de Kathleen. Je me mis à rire tellement fort que le paquet de popcorn se renversa sur le sol et s'étala comme du sable sur une plage. Mon voisin de droite me lança un regard plus que furieux alors que sa chaussure avait disparue sous les sucreries. Je me levai alors, dérangeant tous ceux de derrière, puis j'attrapai la main de Kathleen afin de la sortir d'ici. Ce film, ce n'était pas pour des gamins de 16 ans, nous étions encore trop prudes pour que nos yeux soient agressés de la sorte !

"Pas envie que tu fasses un cauchemar ce soir, princesse ! On se tire !" Dis-je en tirant Kathleen jusqu'à la sortie, alors que moi même j'avais envie de vomir à la vue du visage plein de sang en grand écran.

Je lâchai la main de Kathleen et levai le nez au ciel, une fois sortie du cinéma. J'enfonçai mes mains dans mes poches et pris soin d'ignorer la remarque de la jeune demi-vélane. Je n'avais aucunement envie qu'elle sache que j'étais un gros trouillard car, après tout, j'étais censé n'avoir peur de rien du tout, pas vrai ? J'étais James, c'est pas comme si j'étais le frère de Pettigrow -merci Merlin.

- Ça te dit, un feu de camp sur la place ? lançai-je en me tournant vers elle, un long sourire sur les lèvres.

Il faisait beau, il faisait chaud, j'avais envie de profiter de ces vacances, une bonne bouteille de bièraubeurre entre les mains. Et même pourquoi pas, une petite flasque de rhum ballongomme ! Il fallait que l'on chasse de nos esprits cette tête d'inféri que l'on venait de voir ...