Tranquillement attablée pour déjeuner, Juliet tartinait de confiture un énorme morceau de pain. Le matin était le moment de la journée où elle mangeait le plus, conformément aux recommandations du professeur Boldric, qui selon lui, était le repas le plus important, avant une bonne journée de travail, stimulant la mémoire et la créativité. Son thé au jasmin était déjà bien infusé lorsque la gazette tomba à côté de son mug porté par un hibou ministériel.
Apprendre l’enlèvement de son père par cette voie était sans doute pire que l'information en elle-même. Instinctivement, elle lâcha le couteau qu'elle utilisait pour porter ses deux mains à sa bouche. Aussi surprise que touchée, elle ne put lâcher des yeux l'article du journal. Elle le relit, une fois, puis deux, le visage toujours teinté d'incompréhension. Elle savait que les nouvelles lois étaient loin de plaire à tout le monde, comme à elle, mais elle n'aurait jamais imaginé que des individus puissent s'en prendre à lui. Il fallait qu'elle voit son frère, il devait être avec lui cette nuit et devait en savoir plus sur ce qui s'était passé. Sans avaler une miette de son repas, elle se leva, saisit la gazette et commença à partir devant le regard des élèves qui commençaient à percuter...