- Je te suis ! Se contenta-t-elle de répondre en ajustant sa capuche sur sa chevelure devenue brune.

Elle n'osa franchement rien ajouter de plus concernant son "poireautage", bien trop enthousiaste d'effectuer une mission pour le Lord, le nouveau maître qu'elle servait. Et puis c'était une occasion de plus de prouver sa valeur aux yeux de son père et son tout nouvel époux.
La jeune femme emboita le pas de Rabastan et les deux individus encapuchonnés prirent la direction du magasin de baguette magique. La mission ne serait pas simple. Avoir une telle baguette dans son magasin, aussi convoitée qu'elle était, nécessitait sans aucun doute de nombreux sortilèges de protection.


(je te laisse raconter la suite )

Ses yeux limpides balayèrent une à une les boites de la première allée où elle se trouvait, la faible luminosité de son Lumos lui fatiguait les yeux à mesure qu'elle en parcourait les nombreuses étiquettes. Trouver cette baguette était comme trouver une aiguille dans une botte de foin, une tâche ardue, longue et demandant une attention soutenue. Alors que la jeune femme entamait sa troisième rangée d'étagère, un bruit de pas résonna jusqu'à ses oreilles. Bien trop loin pour que ce soit Rabastan, bien trop près pour que ce soit à l'extérieur de la boutique. Tout doucement, Daisy repositionna sa capuche sur son visage, et la baguette pointée en avant, se cacha derrière son allée. De là, elle pouvait voir la silhouette de Rabastan qui se tenait également prêt à agir à quelques mètres de sa position.

Si elle ne pouvait distinguer le nouvel arrivant directement, elle se fia aux mouvements de son acolyte dirigeant sa baguette vers la porte d'entrée. L'adrénaline montant, elle retint sa respiration, attendant un signe du mangemort. Il était plus âgé qu'elle et lui devait obéissance.

Daisy fit un signe de tête en guise d’acquiescement. C’était sa première mission sérieuse et si elle arborait d’ordinaire une assurance à toute épreuve, devant Rabastan elle se sentait comme une petite fille, terrorisée à l’idée de faire la moindre bêtise. Elle ne bougea pas pendant toute la durée de l’intervention, attendant le moment d’intervenir et de surprendre ainsi l’intrus. Les paroles de l’auror confirmaient le fait qu’il connaissait l’objet de leur cambriolage et l’individu qui en était responsable. Si il n’était pas exécuté sur le champ, alors le statut de Rabastan serait dévoilé et le dessein du Lord serait compromis.
Alors que le mangemort attira l’homme vers l’allée ou elle se trouvait, son cœur fendit sa poitrine d’excitation et de peur. La baguette brandie en avant, sous les encouragements de Rabastan, Daisy formula pour la première fois le sort impardonnable de la mort avec conviction :

- Avada Kedavra !

Un frêle filet vert sortit de l’extrémité du bout de bois, fendit l’air et s’évanouit avant même d’avoir atteint l’auror qui en profita pour tendre sa baguette dans sa direction. Un filet vert vif venant du mangemort le faucha avant qu’il n’ait pu désarmer la jeune femme.
Gênée, dans l’incompréhension, honteuse, Daisy resta figée un instant devant le corps mort de l’auror. Son sort avait été un échec. Elle était un échec. Le discours de son père résonnait dans sa tête : « Incapable !! Inutile !! Insignifiante ! Bonne à rien ! »

« La mission n'est pas terminée Blackstone. Trouve la baguette, c'est plus important que la mort de ce bon à rien. »

Ses paroles la sortirent de sa torpeur et elle se remit à chercher la fameuse baguette. Songeuse et en colère contre elle-même, elle balança instinctivement les boites les unes après les autres, passant sa hargne sur les morceaux de carton. Que c'était-il passé ? Se pouvait-il qu'elle soit aussi faible que son père le pensait ? N'était-elle qu'une ombre, effacée, derrière des parents et un époux omniprésents ? Existait-elle ?

Les boites s’amoncelaient à ses pieds comme ses regrets et ses remords...Finalement Rabastan finit par trouver l'objet tant désiré du Lord, indiquant la fin de leur mission. Sans un mot, elle suivit le mangemort à l'extérieur, et tout deux transplanèrent dans une direction.

C'est dans sa nouvelle maison qu'elle atterrit, un bel appartement victorien offert par les parents de Damien. Un ténébreux silence l'enveloppa toute entière. Seule. Face à elle-même, face à sa défaillance, ses yeux laissèrent échapper des larmes amères de déception.