L'invitation qu'elle avait reçue indiquait le jour et l'heure du rendez-vous. Albus dumbledore avait été son professeur de métamorphose et c'est avec une joie non dissimulée qu'elle se rendait donc au collège ou elle avait fait ses études. Depuis son élection, elle était toujours accompagnée par une demi-douzaine de gardes du corps, ainsi que par son conseiller personnel. Ce dernier avait une mémoire extra développée et lui rappelait les noms et tout un tas de détails au sujet des personnes qui venaient lui parler.
Arrivée à Pré-au-lard par une cheminée, elle sortit d'une boutique et se dirigea vers le château dans un carrosse blindé. Son escouade vêtue d'une tenue violette caractéristique de sa protection ouvrait et fermait le cortège. A mesure qu'ils se rapprochaient, le sourire de la Ministre s'élargissait, ses souvenirs heureux remontant à la surface.
Le carrosse s'arrêta devant la grande porte de bois et un garde l'aida à descendre de son véhicule. Son chapeau rose manqua de s'envoler lorsqu'elle toucha la terre et elle plaqua sa main gantée à temps. Elle attendit un instant là tandis que l'un des gardes ondula sa baguette. Un bruit de corne de brume raisonna dans tout le château et ....

Picott sursauta. La corne de brume résonna dans le parc et c'est clopin-clopant qu'il descendit les quelques marches qui menaient jusque dans le parc de Poudlard. Maugréant dans sa barbe, Picott était de mauvaise humeur. Sa jambe lui faisait encore drôlement mal et voilà qu'il devait traverser tout le parc afin d'aller ouvrir la grande porte du château. Parfois, il maudissait son boulot de concierge !
Il emprunta le chemin de petits cailloux puis, après quelques minutes, peu décidé à se presser, il atteignit enfin la grande grille qui empêchait les étrangers de pénétrer dans l'enceinte de Poudlard. Il sortit sa baguette, baragouinant toujours dans sa moustache, puis tapota plusieurs fois sur la grille qui, dans un long grincement, décida enfin de s'ouvrir. Alors, le coeur du concierge s'emballa. Nom d'un petit canard boiteux, la ministre de la magie, Mrs Clevergrace en personne !
— Oh, oh madame la ministre, je... Bonj... Euh, entrez, je veux dire... Bienvenue à Poudlard... bafouilla-t-il en s'inclinant si bas, la main sur le coeur, que son chapeau haut-de-forme se fit la malle et roula hors du chemin.
Le pauvre bougre sentait les gouttes de sueur perler sur son front et sa moustache frétillait en tout sens, témoignage de l'état d'anxiété du concierge.
— Vous... Vous venez en visite pour voir le professeur Bumb... Bumdleb... Dumbledore, pardon, veuillez m'excuser... dit-il en s'inclinant de nouveau avant de se passer sa main moite sur le front. Sui... Suivez-moi, je vais vous conduire à son bureau...
Apollon ne savait plus quoi faire. Tourner le dos à la ministre et peut être lui manquer de respect ou se mettre derrière elle, mais alors dans ce cas, elle ne trouverait pas le chemin... Il décida, dans le doute, de tourner les talons et de précéder le convoi. Ils marchèrent tous en direction du château, Picott essayant d'avoir une démarche assurée devant la ministre mais c'était sans succès...
Enfin ils arrivèrent dans le hall d'entrée et, maladroitement, le concierge s'inclina de nouveau devant la ministre. Puis il se retourna vers la gargouille et se pencha à son oreille pour lui murmurer le mot de passe. Nom d'un troll empaqueté, Mrs Clevergrace allait penser qu'il ne lui faisait pas confiance, comme il était bête ! Le passage menant au bureau s'ouvrit devant leurs yeux et Picott mena la troupe jusqu'en haut des escaliers en colimaçon. Par trois fois il frappa à la porte du bureau, attendit que celle-ci s'ouvre à eux, présenta la ministre au professeur Dumbledore puis s'éclipsa sans demander son reste...

Albus regardait une Horloge situé dans une de ses nombreuses vitrines , et a entendre le bruit profond d'une corne de brume lui annonçait que madame la ministre était a l'heure comme toujours , il n'avait jamais eu élève plus ponctuel qu'Harmonia . Oui il avait été son professeur , c'est comme cela que le directeur connaissait beaucoup de monde car s'il n'avait pas eu les gens comme élève il avait eu leur enfant ou petit enfant...une chose est sur , Albus avait beaucoup de relations.
Harmonia avait été une élève assidue et il ne fut pas surprit de la voir arriver au poste prestigieux de ministre et c'est au beau milieu de cette réflexion que des coups furent frappés a la porte de son bureau. Les portraits dans les tableaux se redressèrent ou ajustèrent leur coiffure alors que le directeur ce dirigea vers la porte afin de l'ouvrir lui même , la il ce retrouva face a face a son trés cher concierge et un homme grand comme une armoire a glace qui toute fois n'impressionna pas Albus qui n'écoutait que qu' Apollon lui présenter La ministre et le pauvre semblait tout retourné et s'éclipsa bien vite , Albus regarda le garde du corps et lui fit signe de la main de s'écarter . Le garde hésita un instant puis se mit de coté laissant Madame la ministre face au Directeur...

Il sourit a Harmonia , certes elle avait vieillit mais il ne put s'empêcher de revoir cette jeune fille a queue de cheval qu'elle avait été et il lui dit de sa voie douce :

- Bonjour Harmonia , ou devrais je dire Madame la ministre ! Entre je t'en pris laissons ces messieurs monter la garde devant ma porte , ils ne te seront pas utile dans mon bureau .

Après un petit clin d'œil a Harmonia il l'invita a entrer et la porte ce referma avant même que son escorte de garde ai le temps de réagir.

Avec amusement elle regarda filer le concierge qui semblait particulièrement gêné, puis s'avança vers le Directeur.

- Bonjour Professeur Dumbledore.

C'était drôle de revenir dans ce bureau qui était resté le même malgré les années. Tout comme c'était drôle de voir son Professeur l'appeler "Madame la Ministre". A ses yeux il restait son professeur et elle n'envisageait pas vraiment de n'être plus qu'une élève.

- "Harmonia" ira très bien. Comment allez-vous ?

Il la tutoyait , mais elle, n'oserait jamais user de la même familiarité. Elle le scruta derrière ses petites lunettes, puis s'avança vers lui avec un peu plus d'assurance, celle qu'exigeait son nouveau statut :

- Je viens vous voir pour vous demander un service...

Il l'invita a s'assoir , mais pas derrière son bureau ce qui lui sembla trop impersonnel , il s'était dirigé près d'une cheminée en retrait dans la pièce, si bien qu'on ne la voyait pas forcement en entrant. La se tenaient deux fauteuils confortables qui se faisaient presque face séparés par une petite table basse ou trônait un joli service a thé .

- Je crois me souvenir que tu affectionnes le thé aux baies de genièvre irlandaise.

Il servit le thé, s'installa dans son fauteuil, sa tasse fumante à la main et après une gorgée, il lui dit :

- Un service ? S'il m'est possible de t'aider, je le ferais mais n'oublions pas que je ne suis qu'un simple directeur d'école...

Bien entendu cette dernière phrase aurait fait sourire n'importe qui car si quelqu'un dans le monde sorcier avait presque autant de pouvoir que le ministre lui même, c'était bien lui ...lui même avait refusé en son temps ce poste pour rester à Poudlard .

- je t'écoute.

- C'est mon préféré .....

Dumbledore avait une excellente mémoire malgré son age avancé, et il prenait soin d'apprendre à connaître ses élèves. C'était une des nombreuses qualités qu'il possédait et qui le rendait humain et finalement très accessible.

- Merci ....Répondit-elle lorsqu'il eut fini de servir sa tasse.

Elle sourit lorsqu'il émit l'idée qu'il n'était rien qu'un directeur d'école. Ils savaient tous les deux que ce n'était pas le cas. Avant de saisir sa tasse, elle enleva ses gants roses avec délicatesse et grâce, puis prit une première gorgée. Elle la reposa et entra dans le vif du sujet :

- Vous n'êtes pas sans savoir que le niveau de sécurité est à son maximum dans toute l'Angleterre ... Et les récents événements au château montre que la vigilance doit être de mise ... Je sais que votre influence va au-delà de ses murs et j'ai besoin .... J'ai besoin que vos alliés réalisent quelques tâches pour moi .... concernant l'allégeance de certains éléments gênants.

Son regard presque translucide s'ancra dans celui du directeur, à la recherche d'une réponse qui abonderait dans son sens.

Il l'écouta silencieusement et prit son temps pour lui répondre car il n'était pas bien sur de comprendre...ou du moins il avait peur de comprendre des choses sous-jacente pointer a l'horizon et il preferait etre prudent en toute circonstance .

- Mes alliés , n'obéissent qu'aux bonnes intentions et n'aspirent qu'a la justice en ce monde chaotique j'espère que tu t'en souviens et si notre aide reste dans le cadre de nos idéaux nous t'aiderons de toute nos forces...

Il but un autre gorgé de thé avant de reposer sa tasse devant lui et de croiser ses longs doigts sur son ventre .

- Expose moi en quoi consisterait notre implication dans les affaires du ministère et je te dirais ce que je peux faire .

Il n'était pas froid mais on pouvait sentir qu'il était loin d'être aussi naïf que son air souriant qu'il affichait .

Harmonia ne toucha guère plus à sa tasse, même si le thé était une invitation à la dégustation. Elle fixait chaque mouvement de son interlocuteur et tentait d'en saisir le moindre sens. Mais Albus était un livre ouvert et disait toujours ce qu'il pensait. Plissant légèrement les lèvres, elle remarqua dans sa posture une certaine retenue, puis elle commença à établir son plan :

- Mon prédécesseur et moi-même n'avions pas les mêmes points de vue, vous l'aurez sans doute remarqué..... Il était de près ou de loin lié à un certain mage noir. J'ai abrogé certains décrets et je reste convaincue que les surveilleurs, ainsi que certains individus au sein du Ministère sont également en lien avec lui.

Elle marqua une pause en l'observant. Elle était loin de ressembler à la jeune fille peu sûre d'elle et peureuse qu'elle était à Poudlard, mais elle restait néanmoins une enfant face à son Professeur.

- Je voudrais faire arrêter les surveilleurs et mener des enquêtes sur certaines personnes... De façon officieuse ....... Et j’hésite à formuler ma dernière demande...

Voila ce qu'elle était venu lui demander,faire arrêter les Surveilleurs... Evidemment, Albus était pour cette solution, il était important de les arrêter pour les interroger. Elle pensait sans doute que les hommes du ministère n'y parviendraient pas sans un peu d'aide extérieure surtout que tous les membres du ministère n'étaient sans doute pas fiable .
Il posa son regard sur la table basse un instant, emprise a une grande réflexion car il ne voulait pas que l'OP devienne les "larbins" du ministère, ils avaient pour habitude d'agir seuls et cela continuerai car la quoi qu'il arrive c'est le ministère qui avait besoin d'eux et non l'inverse.
Il prit donc sa décision et reporta son regard sur elle :

- Nous vous aiderons a les arrêter mais vous n'aurez aucune information sur l'Ordre Du Phénix, vous devrez nous laisser agir sans chercher a en savoir plus que ce que vous devez savoir sur notre organisation... Il la fixa par dessus ses lunettes en demi lune avant de poursuivre...donc ce qui s'est dit ici restera entre nous et c'est à cette seul condition que j'accepte de t'aider dans cette tache .

Il marqua un temps avant de lui demander :

- Tu as, semble t'il, autre chose à me demander, je t'écoute.

- Cela restera entre les quatre murs de votre bureau. Lui assura-t-elle avec sincérité.

Il était évident que moins elle en savait mieux il en était. Connaître l'identité des membres de l'OP éveillait sa curiosité mais il leur appartenait de rester dans l'anonymat pour leur sécurité et la sienne. Elle comprenait cet enjeu.
Voyant sa demande acceptée, elle saisit trois enveloppes dans l'intérieur de sa veste rose et en tendit deux vers le professeur sans les ouvrir :

- Voici la liste des personnes à arrêter et celle des individus à questionner. Peu importe comment vous procédez, il me faut ces informations dans les meilleurs délais. Nous pourrons convenir d'un autre rendez-vous lorsque tout sera en place.


Tout en caressant des doigts la dernière enveloppe elle finit par articuler sa dernière demande, anxieuse, mais déterminée :

- Accepteriez-vous également de ....... surveiller ... certains élèves ..... son ton était doux, et de moins en moins assuré .... dont les familles semblent en lien avec le Mage noir ?

Il savait qu'elle n'avait d'autre choix que d'accepter ses conditions, et ne fut pas surprit quand elle les accepta sans contester, mais voila qu'elle lui tendait une seconde enveloppe qu'elle caressa furtivement , geste anodin et furtif qui n'échappa pas au regard scrutateur du directeur qui, comme à son habitude, était très observateur des moindres fait et geste de ses interlocuteurs...
Quand elle lui demanda de surveiller certains de ses élèves il se saisit de celle-ci en fronçant imperceptiblement les sourcils, il l'ouvrit pour en lire la liste des élèves avant de reporter ses yeux sur la ministre alors que l'enveloppe et son contenu s'embrasait en une seconde pour disparaitre en fumée.

- Madame la ministre, Poudlard et ses élèves sont sous ma responsabilité et ma protection et sachez que tant que j'en serais le directeur, je ferais tout pour les préserver de cette guerre !

Il n'était pas froid mais il prit un ton plus formel car cette fois il s'adressait à la ministre de la magie et non à sa jeune élève.

- Ces jeunes gens ne sont pas responsables des agissements de leurs parents et je serais... très désappointé si un élève de cette liste manquait a l'appel. J'aime à penser que même les criminels aiment leurs enfants et ne feraient rien pour les impliquer dans cette guerre et il est donc inutile de laisser croire à des enfants que le ministère pense qu'ils ne sont que les fruits pourris qui ne tombent jamais loin de l'arbre.

Il espérait qu'elle comprenne le message sans qu'il ait a dire les choses plus crûment.

- Je comprends ! Se contenta-t-elle de répondre avec respect en regardant les cendres de son enveloppe virevolter dans les airs.

Les élèves avaient toujours été une priorité pour le professeur, et d'autant plus depuis qu'il était devenu le directeur de l'établissement. Même si le dernier événement en date avait remis en cause la sécurité du château, il n'en demeurait pas moins l'endroit le plus sécurisé de Grande Bretagne pour les enfants sorciers.
Sans le quitter des yeux, elle saisit sa tasse et avala la totalité de son contenu. Délicieux.
Mais il était temps de partir. Harmonia avait obtenu en partie ce qu'elle était venue chercher. Elle proposa néanmoins une dernière chose à Albus Dumbledore. Une occasion à la fois de garder un œil sur le château et offrir son appui à son ancien Professeur :

- Si vous le souhaitez, je peux vous fournir des aurors, pour faire des rondes près du château ou en son sein.

Tout en attendant sa réponse, elle se leva doucement et renfila ses jolis gants roses.

Il lui sourit aimablement suite a sa proposition d'aide a la protection du château et de ses environs , il comptait bien y venir justement car pour ce qu'il envisageait toute l'aide extérieure serait la bienvenue , toute sa vie était vouée aux enfants de son école mais pas seulement , beaucoup d'enfant pas encore scolarisé étaient tout aussi en danger et c'est pourquoi il finit par lui répondre :

- J'ai en effet une requête a vous faire, une aide pour la sécurité de nos jeunes gens durant la période d’été , le château ainsi que Pré au lard bénéficies déjà de ma protection ainsi de celle des professeurs , des elfes de maison et de bien d'autre encore que je ne dévoilerais pas ... toutefois j'aimerais votre aide pour sécuriser une zone autour du village "Flaneuse la doxy" afin d’inciter les parents a y mettre leurs enfants en sécurité tout l'été et ou ils pourraient passer des vacances loin des soucis de ces jours sombres .

Il se leva et marcha vers une fenêtre pour en fixer l'horizon , les mains croiser dans le dos il poursuivit :

- Je serais rassuré si durant cette période vous mettiez a leur disposition quelques aurores pour renforcer leurs sécurité , car les renvoyer chez eux me parait bien plus dangereux encore ...les enfants son malheureusement trop souvent utilisé par les hommes de main du mage noir comme objet de pression et nous devons empêcher cela ...il se tourna vers elle et la fixa de ses yeux bleus ... nous aiderez vous ?