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Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé]

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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Mar 25 Sep 2012 - 0:13

Curieuse manie de se promener dans les cimetières. Surtout pour visiter ses propres victimes. Farkas ne savait pas exactement pourquoi il se sentait obligé de poser les yeux sur les noms qui y était gravés par son fait. Il y en avait quelques uns à Abney Park. Que ressentait-il lorsqu'il s'arrêtait devant ces pierres tombales ? Pas de remords... Mais pas non plus de satisfaction. Il avait fait ce qu'il devait faire, rien de plus, rien de moins, se répétait-il. Alors pourquoi revenir ? Il passait parfois une heure entière, assis devant une tombe, l'esprit complètement vidé. Il n'y avait qu'ici qu'il pouvait être libéré de la rage qui lui restait au fond de ses tripes lorsqu'il se réveillait après une pleine lune sanglante.

Mais lorsqu'il venait à Abney Park, c'était un peu différent. Son esprit ne pouvait jamais se vider complètement. Une petite voix le harcelait. Celle de la seule victime dont il ait jamais regretter profondément la mort. Il évitait pourtant soigneusement l'allée qui menait au caveau des Orwell. Il n'y était jamais retourné depuis ce jour, bien des années plus tôt, où Greyback avait du venir le ramasser en pleur devant le nom de sa soeur, Elena Orwell. Ce dernier l'avait très rudement punit de cette faiblesse, si bien que Farkas n'avait jamais plus versé une larme.

Ce jour-ci, alors que le soleil déclinait, Farkas allait quitter le cimetière lorsqu'il aperçut à travers les arbres une silhouette qui lui était connu... Jeremiah Orwell... Il fronça les sourcils, hésita un moment, puis se mit à le suivre, à distance. La réaction normal, lorsque l'on croise la dernière personne que l'on souhaite voir, serait de s'éloigner au plus vite. Mais voilà, encore une étrangeté de l'esprit de Farkas. Il détestait celui qui était son petit frère, mais éprouvait tout de même une sorte de fascination qui le répugnait lui-même. Il ne pouvait que détester tout ce qu'il représentait, tout ce qu'il lui rappelait. Pourtant c'était comme s'il avait besoin de lui pour attiser la haine qui le faisait vivre. Il avait déjà deviné où le jeune homme se dirigeait. La mâchoire crispée, il continua tout de même à le suivre. Il s'arrêta derrière une orme aussi large que tortueux, observant l'héritier Orwell se recueillir devant le tombeau où reposait ses parents, les mêmes que Farkas, bien que ce dernier n'ai pas verser la moindre larme pour eux.

Il finit par s'approcher, faisant volontairement craquer une branche sous son pieds pour signaler sa présence. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il pouvait bien dire à cet homme, mais lorsqu'il croisa son regard, du même bleu que le sien, les traits de Farkas se durcirent immédiatement. Ce dandy... C'était un autre monde, que Farkas s'était promis de ne jamais regretter et de haïr plus que tout. Arrivé à sa hauteur, sans un mot, il évita de poser les yeux sur le nom de sa soeur pour se concentrer sur les quelques sculptures qui ornait la demeure de marbre.


- Oups, j'ai interrompu les émouvantes retrouvailles... lâcha-t-il, sarcastique. Etre orphelin te vas comme un gant, Orwell.

Il avait prononcer ces mots dans l'intention de blesser. Sans la moindre idée du rôle qu'aurait pu jouer Jeremiah dans la mort des vieux.
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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Mer 26 Sep 2012 - 11:23

Voir l'air agacé de Jeremiah était déjà une petite victoire. S'il pouvait lui pourrir sa journée, il n'était pas venu pour rien. Il l'avait reconnu bien sûr. Enfin... il avait reconnu le loup garou Farkas Hitchens qui n'avait aucune raison d'être là. Il semblait sentir la menace qu'il représentait, et d'un certain coté, il n'avait pas tord. Quelque chose en lui tentait de le pousser à se jeter à la gorge du jeune dandy, et sa conscience lui soufflait que même s'il cédait à cette pulsion, il ne le regretterait certainement pas. Mais le peu de raison qui lui restait opposait plusieurs arguments assez convaincant pour le retenir. S'il l'attaquait maintenant, cela tournerait en duel de magie, tout ce que le loup garou détestait, et s'il n'avait pas vraiment peur de mourir, la seul idée que ça puisse être de la main d'un Orwell le répugnait. Et puis... il avait besoin de quelqu'un à haïr. Jeremiah était à lui seul une justification de ce qu'il était devenu par haine, maintenant que Franck et Emera Orwell étaient morts.

- C'est bon on se détend, je n'ai pas l'intention de t'attaquer. Enfin si en fait, j'en ai bien envie... Mais je vais me retenir, je ne suis pas venu pour ça.

Inconsciemment, son regard se posa enfin sur le nom d'Elena. Comme prévu, il sentit une main invisible enserrer son coeur. Il détourna vivement la tête pour se concentrer sur ses géniteurs. Sa voix avait perdu son accent sarcastique.

- Tu honores la mémoire d'individus qui ne mériterait même pas qu'on pose les yeux sur leur nom. T'en ai fier hein ? De porter ce nom ? Tu dois brûler de retrouver leur assassin pour une jolie petite vengeance. Si tu y arrives, offre-lui un verre de ma part avant de le tuer, il mérite au moins ça.

A quoi bon tenir ce discours à un homme qui ne mériterait qu'une chose, subir le même sort que ses parents ? Il était exactement comme eux, il prendrait ces mots comme une provocation d'un stupide lycan qui en voulait à la terre entière. Il aurait certainement un peu raison, mais Farkas savait que lui aussi, avait raison. Lorsqu'il avait apprit le meurtre de Mr et Mme Orwell, il avait ressenti un étrange mélange de sentiments qu'il n'avaient toujours pas réussi à définir. Il ne s'était même pas demandé qui avait pu faire cet honorable geste, mais Greyback lui fit comprendre qu'il devait rester particulièrement discret pendant quelques temps. Si à l'époque, on avait su l'existence d'un fils renié devenu loup garou, il aurait certainement fait partie des principaux suspects.
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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Jeu 27 Sep 2012 - 23:42

Farkas sentait la tension du jeune homme. Mais il aurait de toute façon trouvé ça étrange que l'un ou l'autre se sente à l'aise dans une telle situation. Il sentait aussi que même si ses provocations l'agaçait, aucun des deux hommes n'avait envie d'en finir aux mains. Il fut tout de même légèrement surpris par son absence de réaction lorsqu'il mentionna l'assassin de ses parents. Il savait mieux que personne que le sentiment de vengeance faisait partie des plus puissants qu'on puisse ressentir. Jeremiah n'en présentait pas les symptômes. Il était agacé par le loup garou en lui-même, pas par sa manifestation de sympathie envers un meurtrier. La façon dont il sorti ce qui ressemblait à une devise familiale fit tiquer Farkas. Il secoua la tête, autant pour marquer son dépit d'entendre des inepties telles que « rester un Orwell quoi qu'il arrive », que pour repousser la vague de colère aveugle qui menaçait de le submerger. Il m'avait pas envie de céder, même s'il aurait eu envie de crier que non, il n'était plus un Orwell et qu'il était fier de ne plus faire partie de cette famille, qu'il en avait une bien plus digne. Il se contenta de serrer les dents, écoutant Jeremiah commencer à être intrigué par son inimitié insistance contre sa famille. Il avait envie d'en dire plus, mais à quoi cela pouvait-il mener ? Tout cela ne faisait qu'attiser des souvenirs qui risquaient forts de faire réapparaître chez Farkas des troubles qui pouvaient s'avérer dangereux pour tout le monde, y comprit pour lui-même. S'il continua à s'efforcer d'être le plus antipathique possible, le jeune lycan prit néanmoins un ton moins suffisant, mais plus cassant.

- Ne te crois pas le centre du monde, tu ne représentes rien pour les loups garous. J'ai mes raisons bien personnelles de détester ton patronyme, le genre de choses qu'on ne peut pas vraiment oublier. Par contre faudrait revoir tes infos, je ne suis pas un Mangemort.

Il retroussa sa manche et présenta son avant bras, certes couverts de cicatrices, mais ne portant pas la Marque des Ténèbres des serviteurs du Seigneur des Ténèbres ayant prêté serment. Lui n'avait prêté serment à personne. Bien sûr, Greyback avait conclue une alliance avec leur camp, sous certaines conditions assez avantageuses. Farkas n'aimait pas plus les Mangemorts que les autres humains, mais son père adoptif étant la seule personne à pouvoir à peu près le contrôler. Il obéissait, souvent humilié par l'impression de n'être qu'un larbin. Mais il trouvait des techniques pour assouvir ses petites vengeances. Relaissant tomber son bras, son regard fut à nouveau attiré par le nom de sa soeur.

- Qu'est-ce qui t'ont dit pour elle ? Que c'est une Orwell, peut importe ce qui lui ait arrivé ?

Il désigna d'un signe de tête le nom d'Elena Orwell. C'est la première fois qu'il parlait d'elle depuis des années. Cela lui fit l'effet d'une enclume qui lui passait dans la gorge. Il se força à déglutir, gardant le visage fermé.

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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Dim 30 Sep 2012 - 20:58

Farkas ne mit qu'une seconde à regretter ses mots. Il n'aurait jamais dû porter la discussion sur leur soeur aînée. Son visage se crispa de plus en plus au fur et à mesure que Jeremiah parlait, pour finir par ressembler à un étrange masque où d'infimes tremblements animait le tout. "Tu es au premier au rang après tout...". Ce fut certainement les mots de trop. Il lui sembla qu'une bombe venait d'exploser au milieu de son cerveau en même temps qu'on lui enfonçait un couteau dans le ventre. Il resta figé, tremblant, alors que des images qu'il croyait avoir oublié envahissait son esprit chancelant.

- Ce n'était pas ma faute...

A peine un murmure, ses mots lui firent pourtant l'impression de lui écorcher la gorge. Le blessant plus que ceux que son frère venait de prononcer. Car oui, lors de ce moment précis qui ne dura pas plus d'une seconde, c'était à son frère, et non à l'homme qu'il détestait le plus au monde, qu'il s'était adressé. Jamais, jamais il n'aurait dû laisser cette seconde de douleur briser le frêle équilibre qui maintenait ses pensées cohérentes. Le tout avait toujours été instable certes, mais assez convainquant pour lui permettre de vivre sans lutter contre ce feu invisible qui transformait son cerveau en une énorme braise incandescente. Il ferma les yeux de toute ses forces pour chasser ces images qui s'imposèrent au contraire avec encore plus de netteté. Rouvrant les yeux avec fureur, il se tourna vers Jeremiah et l'attrapa par la chemise entre le fixant d'un regard mélangeant défi, haine et une profonde détresse. Sa voix sortait cette fois-ci du fond de ses entrailles, dans un grognement rauque.


- Ce n'était pas ma faute !!... Je... Je...

Il relâcha le jeune homme avant de faire quelque pas en arrière, détournant la tête qu'il avait prit entre ses mains. Avec un effort surhumain, il se retint de ne pas s'effondrer au sol, ni de se jeter sur Jeremiah pour rester debout, les poings crispés, tremblant. Se calmant légèrement, il marmonnait de manière plus ou moins audibles un discours sans queue ni tête où l'on pouvait discerner quelques mots qui revenaient en boucle, "pas ma faute", "soeur", "Elena", "pourquoi", "pas ma faute"...
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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Mar 2 Oct 2012 - 22:34

La violente réaction de Jeremiah ne parvint qu'à peine à permettre à Farkas de rassembler ses esprits. Il entendit sa voix comme du fond d'un tunnel, résonant dans sa tête comme en pleine tempête. Pourtant il savait encore qui lui parlait, et il avait encore aussi parfaitement conscience de sa présence à ses cotés. Il devait répondre, il le savait. La tête toujours prisonnière de ses mains recroquevillées, il fixait le sol, les tremblement secouant son corps chétif.

- Je l'ai tué... Mais ce n'était pas... Je n'ai jamais voulu... Qu'un enfant...

Tout à coup, ses propres mots lui firent l'effet d'une douche froide. Etait-il en train de se chercher des excuses ? Il n'avait pas à s'excuser de ce qu'il était. Personne n'était coupable de qu'il avait fait et de ce qu'il était devenu, tout simplement parce qu'il n'y avait eu aucun crime. Ce n'était pas un crime d'être ce qu'il était, les seuls fautifs étaient les Orwell. Ce discours, c'était celui qu'il s'était construit aux cotés de Fenrir Greyback depuis l'âge de six ans. Il était persuadé que c'était ce qui l'avait fait survivre. Ses tremblements cessèrent et il tourna la tête vers le sorcier qui se tenait à distance, sa baguette tendue vers lui. Il se redressa lentement, sa douleur crânienne toujours persistante, et toisa Jeremiah Orwell d'un air où la haine chassait petit à petit toutes les autres émotions. Il revoyait en cet instant leur propre père, la baguette pointée sur lui, prêt à achever ce monstre qui n'était plus son fils. Il cracha ses mots plus qu'il ne les articula.

- Tu lui ressembles tellement... Père l'a toujours regretté, j'en suis sûr, de ne pas avoir eu le courage de me tuer lui-même. Mais tout à changé. Je sais qui je suis, je ne suis plus un Orwell. Et je n'ai pas peur de toi. Je survivrai... encore une fois.

Sa crise se calma enfin, pour le laisser avec une étrange impression de vide. La colère était toujours là, mais une profonde fatigue émotionnel commençait à lui engourdir l'esprit. Il se tenait toujours face à Jeremiah, tendu, sans que l'idée lui vienne de dégainer sa baguette pour répondre à la menace du jeune homme.
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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Ven 5 Oct 2012 - 18:58

Un étrange coton menaçait d'envahir son esprit à bout de souffle. Farkas avait juste envie de s'allonger, de fermer les yeux et de se laisser engloutir par le vide d'émotion qui suivait sa crise. Il papillonna des yeux pour chasser ce flou dans sa tête, tout en se passant une main lasse sur le visage. Il luttait pour se concentrer sur ce qu'il devrait ressentir. De la haine, rien que de la haine. Il devrait même ressentir une certaine satisfaction d'avoir fait s'écrouler le monde de Jeremiah, toute ses belles certitudes sur ses illustres parents. Ce dernier reculait, anéantit, jusqu'à heurter un arbre qui du certainement lui donner l'impression d'être prit au piège. Non, il ne pouvait pas fuir la réalité, la vérité. Tout comme Farkas n'avait pas pu fuir non plus, bien qu'on l'ai chassé, qu'on ai tenté de le faire disparaître de cette réalité. Il n'aurait jamais du exister, et pourtant, il était là. Il ferma les yeux, inconscient que l'homme en face de lui avait le pouvoir de faire en sorte qu'il ne les rouvre jamais. Sa voix étant lointaine, comme s'il luttait pour ne pas perdre connaissance.

- Je ne mens pas. Contrairement à vous tous... Je ne mens pas...

Enfin, il fronça les sourcils et rouvrit les yeux, ranimant les braises qu'il se devait de ne jamais éteindre. Mais cela lui demanda un effort inhabituel et ce fut plus de la douleur que de la haine qui percèrent dans ses mots.

- Mais je ne suis plus ton frère, et pour rien au monde je ne réclamerais ce titre.

Il aurait voulu ajouter qu'il n'était rien pour lui, mais bien sûr c'était faux. Jeremiah était tout sauf rien pour Farkas. C'était justement ça qui le persuadait de haïr son nom, haïr tout ce qu'il était. Peut-être que l'indifférence le ferait moins souffrir, mais il ne pouvait concevoir d'être autre chose que ce qu'il était, souffrance comprise. Il plongea à nouveau son regard dans celui de Jeremiah. Pourquoi fallait-il qu'ils aient ce même bleu quand les yeux, des yeux d'Orwell... Se voulant ferme, il ne put complètement chasser un léger tremblement.

- Jamais tu n'auras la moindre idée de ce que j'ai vécu. Donc je t'interdis de seulement croire que tu mérites de mener la moindre vengeance.

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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Dim 7 Oct 2012 - 22:31

Jeremiah accusait le coup. Il refusait de le croire, et semblait écrasé par ce que Farkas avait lâché. Le loup garou essaya de puiser un regain d'énergie dans ce désespoir qu'il avait causé. Ce n'était pas la première fois qu'il brisait quelqu'un. Mais cette fois-ci c'était l'homme en vie qu'il détestait le plus au monde. Mais il ne ressentit pas la satisfaction qu'il pouvait attendre. Le visage fermé, il s'appuya lourdement contre l'arbre le plus proche, sans le lâcher des yeux. Il soutint son regard avec cette lueur sauvage qui ne le quittait pas.

- Je n'ai rien à te prouver Orwell. Mais si tu me traites de menteur encore une fois...

Il se redressa, irrité par les mots de son cadet qui tentait de chercher une raison rationnel à sa révélation. Il ne comprenait rien, mais après tout, cela ne devait pas surprendre Farkas. Comment pouvait-il comprendre ? Il n'y avait rien à comprendre. Farkas lui même ne savait pas exactement comment ils en étaient arrivés là, face à face, devant les tombes des Orwell, à se dégoûter mutuellement de partager le même sang. Il commença à faire les cent pas, et repris son ton agressif et cassant.

- Qu'est-ce que tu voudrais que je te réclames hein ? Tu crois vraiment que je vais m'abaisser à marchander quoi que ce soit avec toi ? Tu me répugnes.

Il s'immobilisa devant la tombe d'Elena. Encore elle... C'était sa faute après tout. C'était à cause d'elle que Farkas avait perdu ses esprits pendant le temps où il avait révélé à Jeremiah leur lien. Et puis d'abord, pourquoi cette petite pot de colle s'était mise en tête d'aller voir son frère lors de sa transformation ? Tout était de sa faute, Farkas n'avait fait que réagir comme le loup qu'il était devait réagir. Il aurait dû la détester, la maudir encore plus que Jeremiah ou que leur père à tous les trois, et pourtant... Il amorça un geste de la main pour effleurer du bout des doigts la pierre froide lorsqu'il se figea aux derniers mots de Jeremiah. Il tourna un regard rond vers lui puis se prit à rire nerveusement.

- Tu n'es vraiment qu'un crétin égocentrique. Excuse-moi d'avoir traumatisé ta gentille petite vie. Ses yeux clairs devinrent terriblement noir et il désigna sur son visage le coin de ses lèvres en se penchant vers Jeremiah, marqués par une fine cicatrise blanchâtre, bien modeste à cotés qu'autres traces, plus ou moins récentes, qui parsemait son corps Ce fut pourtant la plus douloureuse. Tu vois ça ? C'est la chevalière des Orwell que portait notre cher père qui me l'a offerte. J'avais cinq ans. Le lendemain j'étais seul, dans la neige, j'aurais dû mourir. J'ai survécu. Alors gémis sur ton sort, vas-y. Je ne me plains pas, j'ai été sauvé par ma vraie famille.

Il détachait chaque mot méticuleusement, sans quitter un seul instant le regard du jeune homme, cet imbécile qui osait parler de vie brisée devant lui.

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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Mar 9 Oct 2012 - 12:43

Rien à voir avec son père ? Farkas fronça les sourcils. Évidement qu'il avait tout à voir avec lui, il était son héritier, il avait jeté au loup garou le même regard de dégoût horrifié, il semblait fier de porter ce nom, de représenter cette noble famille avec cette insupportable nonchalance. Il ne représentait rien d'autre aux yeux de Farkas. La seule différence à ses yeux était que l'un était vivant, et que le vieux était mort. Mais l'étrange insistance que Jeremiah mit dans le mot "rien" lui valut un plissement méfiant des yeux du loup. C'était le seul indice qui indiquait autre chose que de l'indifférence envers ce qu'il avait subit. Qu'espérait-il en se détachant ainsi de son père ? S'éviter la haine d'un loup garou en se détachant de toute responsabilité ? Et bien il pouvait toujours courir. Il fronça les sourcils.

- Un Orwell reste un Orwell quoi qu'il arrive, c'est toi qui l'a dit. Tu es son fils, ça me suffit.

Bien sûr, c'était largement suffisant pour le haïr. Et Farkas ne demandait rien d'autre. Il le regarda s'approcher et écoutait son touchant petit discours à propos de la petite dernière, Maxine. La mine d'abord sombre, un terrible sourire s'élargit sur son visage. Une sensation de puissance le fit frissonner. Il ricana doucement, savourant cet instant. Il hocha la tête doucement.

- Oh que oui je te comprend. Tu as peur de moi Orwell ! Et tu n'as pas la moindre idée de ce que je suis. Bien... C'est à mon tour de te faire comprendre deux trois choses...

Il soutint son regard, à quelques centimètres du sien, dans ce duel où malgré eux, ils n'avaient jamais été aussi proche d'être des frères. Car la question n'était pas de savoir qui l'emporterait. La raison n'avait aucune place dans une opposition fratricide.

- Je ne te dois rien, je n'ai aucun ordre à recevoir de toi. Contrairement à ce que tu as l'air de penser, mon occupation favorite n'est pas d'exterminer toutes mes soeurs Orwell. J'ai des projets bien plus importants à mener. Mais s'il me prend l'envie de l'approcher, tu n'as aucun moyen de m'en empêcher. Tu essayes de me menacer en brandissant mort et souffrance. La mort, je l'ai déjà vaincu, elle ne me fait pas peur. Quant à la souffrance, j'ai grandi avec, je la connais mieux que n'importe quel humain, c'est ce que je suis. Autant me menacer avec ma plus fidèle amie.

A cette instant précis peu lui importait Maxine. Il ne la connaissait pas, et n'avait jamais eu l'idée de l'approcher. La seule chose qui importait était cette certitude que Orwell ne pourrait jamais l'atteindre, quoi qu'il puisse en dire.
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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351Sam 13 Oct 2012 - 22:42

Farkas fut déstabilisé par la réaction toute en retenue d'Orwell. C'était un masque, il ne pouvait croire que la solution était aussi simple que ça. Ce n'était pas parce qu'ils voulaient tous les deux ne plus avoir à faire à l'autre que chacun ne hantera pas l'esprit de l'autre jusqu'à la fin. Cela ferait bientôt vingts ans que le loup garou vivait avec ça, Jeremiah ne pourrait pas se débarrasser de lui en un claquement de doigt. Il n'avait pas décidé de ce qu'il ferait de Maxine. A vrai dire, elle n'apparaissait dans son existence qu'à travers les yeux de Jeremiah, et rien que de penser à ça, des sentiments ambiguës se bousculaient dans sa tête.

- Tu vis dans un rêve, Orwell. Ton meilleur des mondes... il n'existe pas.

Sa voix n'avait rien de belliqueusement pour une fois. Il scrutait son visage lorsqu'il posa les yeux sur la tombe d'Elena. Il lui était impossible de déchiffrer quoi que ce soit, Orwell avait apprit à porter ce masque à la perfection. Celui que Farkas avait du se bricoler pour ne pas attirer l'attention dans le monde des sorciers était bien plus fragile à coté. Mais au moins, il n'était pas prisonnier de ce masque, il savait qui il était. Le jeune dandy pouvait-il en dire autant ? Si Farkas avait été capable de ressentir de la pitié pour cette individu... Mais non, ce n'était que du mépris, du dégoût. Toutefois, il hocha la tête à leur pseudo "accord", non sans une certaine ironie.

- Vu sous cet angle, c'est assez simple en effet. Je ne prend aucun plaisir à bavasser avec toi Orwell, je n'ai pas intérêt à m'imposer ta présence.

Cela semblait conclure leur entrevue. Une conclusion bien hypocrite, car ils savaient tout deux que leur situation était tout sauf "simple". Farkas en sortait plus affaiblit qu'il ne voulait bien l'avouer. La crise dont il avait été victime faisait craindre une rechute. Il souffrait déjà bien assez de son instabilité. Même pour un loup garou, il avait certains comportements échappant à tout contrôle. Il était dangereux, et pas seulement pour les autres. La hantise de Farkas était d'avoir peur de lui-même, lui qui s'accrochait tellement la fierté d'assumer ce qu'il était. Il tourna le dos aux tombes pour s'apprêter à s'éloigner lorsque Jeremiah pose une dernière question. Il le dévisagea un moment.

- Tu ne pourras pas en faire disparaître toutes traces, si c'est ce que tu te demandes. Fenrir Greyback est au courant. Je n'ai aucun intérêt à ce que ce soit révélé, mon sang appartient aux loups garou maintenant.

Il hésita puis ajouta, une lueur quelque peu différente dans le regard, avant de s'éloigner :

- C'est lui ma seule famille maintenant. Nous sommes en guerre, je sais... Mais je suppose que tu comprends ce que j'entend par là. Prends-le juste comme un conseil...
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MessageSujet: Re: Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] Les morts et les vivants - Te voilà, mon frère. [Farkas] [Terminé] 129196351

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