Le Buckley’s

Ce matin-là Demetrius était passé. Sa présence lui avait fait du bien, mais très vite elle se sentait à nouveau envahie d’un chagrin encore si frais. Il n’y avait rien à dire après d’aussi sombres évènements. Sombres comme sa tenue. Belle et distante, fragile à bien des égards, Minerva se regardait sans réellement se voir dans sa glace. Avec des gestes lents, presque mécaniques, la grande rousse attachait ses cheveux en une queue de cheval. Sa peau était nue de maquillage. Ailleurs, plongée dans ses pensées, elle faisait tout lentement avec l’air de ne pas appartenir à ce monde. Un médaillon pendait à son cou pour venir se loger à la naissance d’un innocent décolleté. Il représentait un hibou, animal fétiche de la rouquine, d’argent et de pierres noires. Elle se leva, attrapa sa baguette, son sac à main et s’observa un instant avant de prendre la cheminée. Une longue robe noire, légèrement brillante, comme cousue à même sa peau tant elle flirtait agréablement avec sa silhouette harmonieuse et élancée sans jamais se vautrer dans l’obscénité.

Il était temps. Oh bien sur elle était en avance, mais elle n’avait pas un emploi du temps chargé, alors pourquoi ne pas prendre le temps de siroter un thé ?

- Minerva Moon, annonça-t-elle la tête haute d’une voix froide.
- Miss Moon, notre établissement est honoré de votre présence. Comme vous me l’avez demandé je vous ai réservé une table dans un lieu discret.
- Bien. Je ne veux être dérangée sous aucun prétexte.
- Naturellement Miss Moon. Suivez-moi je vous en prie.

Le réceptionniste l’emmena dans un petit salon, décoré avec un goût certain et surtout assez loin d’oreilles indiscrètes. Il n’était pas rare de croiser une certaine Rita Skeeters, et Minerva n’était pas sans ignorer la réputation de la journaliste.

- Souhaitez-vous un rafraîchissement Miss Moon ?
- Non merci.

Le sorcier s’éclipsa laissant Minerva seule. Ses mains tremblaient légèrement, mais il ne tarderait pas, Marcus aimait la ponctualité. En attendant des idées bien noires se bousculaient dans sa tête.

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Le salon n’était pas le plus grand, ni le plus richement décoré mais il avait cette touche de classe, mélange de matières et de styles passés que l’on trouvait un peu partout dans les riches demeures du pays. Un lieu familier, idéal pour être à l’abri d’oreilles trop curieuses. Minerva ne se sentait guère dépaysée. Il lui rappelait la grande maison de ses grand-parents, les pièces anciennes où tapisseries finement décorées et meubles anciens, objets de valeur se côtoyaient avec goût. Un lieu où elle se sentait à l’aise, en confiance. Néanmoins Minerva ne se sentait pas pour autant complètement à l’aise. L’attente la rendait nerveuse.

Mais bientôt son trouble se dissipa lorsque la chevelure blonde, lumineuse, telle une divine auréole de son Marcus adoré vint la tirer de ses sombres idées. Elle releva la tête, ses grand yeux vides tournés vers lui, comme à son habitude. Elle n’avait d’attention que pour lui et cela sautait aux yeux. Marcus lui inspirait une sainte adoration.

D’un sourire Minerva accueillit son cousin, l’invitant à prendre place face à elle. Le serveur en profita pour passer commande et sans surprise Marcus demanda à se faire apporter un thé earl grey. Sans surprise son choix fût identique. Minerva voulait lui plaire, avoir toute son attention, son amour et peut-être plus encore sa confiance. Bien sûr elle ne se doutait pas de la réalité. Tout l’amour et l’adoration que la petite rouquine portait à son cousin aîné n’était pas réciproque mais cela elle ne voulait pas le savoir, ou l’ignorait peut-être pour de bon.

- Et bien… commença-t-elle d’un air las, la voix blanche, épuisée avant même d’en dire plus, Je… Les mots se bloquaient dans sa gorge, elle ne savait pas quoi dire, comment par peur de revivre ces instants de mort, Je ne sais plus Marcus… Ses mains tremblaient et elle avait les yeux embués mais à cet instant le serveur leur apporta le thé. Elle se redressa brusquement, lançant un regard noir au serveur et lâcha d’un ton froid, hautain et quelque peu méprisant que Marcus ne lui connaissait que peu :

- Ne vous a-t-on jamais apprit à frapper avant d’entrer ? Je croyais que cet établissement avait un peu plus de tenue…

- Toutes mes excuses Miss, c’est une erreur qui ne se reproduira plus.

Le serveur parti, Minerva conserva sa posture mais son visage troublé, inquiet et peiné aussi exprimait des émotions fortes. Relevant brusquement la manche de son avant-bras, elle le posa sur la table, entre eux, ses yeux clairs plongés dans ceux de son cousin :

- Pourquoi ? Pourquoi notre sang ne nous protège pas Marcus ?

Son amour aveugle, d'une fidélité sans faille l'empêchait de voir la vérité, toute nue, sans fards, sans déguisements. Marcus n'avait jamais été cet homme que chaque cellule de son être glorifiait, pas plus qu'il ne lui témoignait le quart de l'affection qu'elle lui portait. Mais depuis la mort de son grand-père et de son oncle son attachement à Marcus avait gagné en profondeur, c'était désormais un mélange de peur terrible de le perdre et de vide. Vide laissé par l'absence de ses proches. Certes Ambrosius Moon n'était pas le plus respectable des sorciers, ni le plus tolérant, mais il avait toujours posé une main bienveillante sur sa tête et espéré beaucoup d'elle. Quant à son oncle il trouvait toujours le mot pour la faire rire, même si parfois son humour manquait de délicatesse...

Citation :

- Nous sommes en guerre. Aucune guerre n'est propre. Ce serait beaucoup plus simple si c'était une simple question de pureté de sang...

Minerva fit une moue agacée, son regard virant au gris. Marcus parlait tel un sage, elle approuva d'un signe de tête bien que l'idée la répugne au plus haut point. Son attitude n'était plus la même, elle ne pleurnichait plus sur son sort, n'accablait plus Marcus de ses états d'âme. Elle grandissait, laissait de côté l'enfant peureuse et pleurnicharde.

Citation :

- Tu ne sais pas ce qui se passe réellement, n'est-ce pas Minerva ? Comment pourrais-tu le savoir ?... Dans une guerre, il n'y a malheureusement que deux types de personnes : les combattants et les victimes. Quelque soit la cause, quelque soit l'époque, ça a toujours été comme ça, crois-en l'historien...

Elle manqua de s'étouffer avec son thé et plaqua un mouchoir sur sa bouche pour ne pas importuner son cousin. Après avoir toussoté, la tête de côté, elle lança un regard qui en disait long à Marcus sur les bouleversements en cours.

- Tous Marcus! Tous sans exception nous serions morts si nous n'avions pas lutté avant l'arrivée des aurors! Sa voix tremblait, étrangement grave, comme étranglée par la rage et ses ongles manucurés s'enfonçaient dans le bois de la table, Même les partisans... Ces inferi, elle prononça leur nom avec dégoût, la surface du thé frémit, Ils ne font aucune distinction.

Spoiler:

L'été avait été chaotique pour la rousse. Entre l'attaque des morts, pantins du mage noir et le décès aussi tragique que brutal de ses proches, elle ne savait à quel saint se vouer pour mettre un terme à cet engrenage fatal. Seul réconfort, elle avait passé les derniers jours d'août et les premiers de septembre en Allemagne en compagnie de sa grande-tante Lavinia et de sa cousine Alshaïn. Mais ce réconfort n'était qu'un baume apaisant.

Ces tragiques évènements l'avaient changé, à tout jamais. Ses convictions s'en trouvaient renforcées et son dégoût de cette idéologie pure, malsaine et décidément consanguine la révulsait encore plus. Pourtant elle ne voyait pas le mal en face d'elle, tranquillement assis à boire un thé. Marcus était encore au-dessus de tout soupçon même si beaucoup dans son entourage, pour ne citer que Lucius Malfoy et son épouse Narcissa attisaient sa méfiance. Quant à Bellatrix Lestrange elle n'avait plus aucun doute sur sa folie depuis longtemps. Les Moon lui apparaissaient de moins en moins fréquentables et sains d'esprits. En revanche les Weasley tels que le jeune Chrysostomus ou encore les Prewett avec ses cousins Fabian et Gideon, se révélaient des sorciers dignes de confiance. Même James Potter, en qui elle voyait bien souvent un trublion coureur de jupons valait cent fois mieux ou encore le discret Remus Lupin.

Citation :

- Excuse-moi, je sous-estime certainement ce que tu as du affronter. L'armée d'Inferi est une arme très spéciale... Le signe que nous sommes passés à un autre type de conflit. Le genre de chose que nous n'avons jamais connu. La puissance magique qui est déployée est incroyable. Certaines limites vont encore être dépassées...

Sa gorge tremblait de rage et elle faisait de grands efforts pour ne pas fondre en larmes. Aussi terribles que soient ces paroles elle ne pouvait que se soumettre à ces sages paroles. Encore une fois Shipton avait raison, sa parole était d’or et comment, elle, une jeune fille encore bien faible et si peu instruite pouvait remettre en question son raisonnement ?

- Il est vrai que je n’avais jamais vu une telle magie, commença-t-elle d’une voix où la fascination se mêlait au dégoût violent que lui inspirait un inferi, mais… ça, c’était, c’était…

Les mains autour de sa tasse de thé, elle en fixait la surface, son visage fatigué, pâle, presque maladif lui renvoyait un piètre reflet. Cette magie ne pouvait être tolérée. Pouvait-on appeler cela magie après tout ? Mais… Tant de limites avaient été franchies cette nuit-là qu’elle ne pouvait s’empêcher d’en admirer la funeste gloire.

- La volonté du mal ruine souvent le mal poursuivit-elle d’un air pensif, les yeux toujours fixés sur son reflet avant de relever la tête et de se tenir comme une dame, le dos bien droit, grande, fière, noble, N’est-ce pas ? A-t-on déjà vécu de période plus troublée ? Ou peut-être que… Beaucoup de choses existaient jadis mais aucun de ceux qui vivent aujourd’hui ne s’en souviennent.


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Marcus la manipulait. Beaucoup d’ailleurs dans son entourage le faisaient. Il n’y avait rien de plus naturel chez les Moon. Mais la toile que son cousin tissait elle refusait de la voir et se lovait entre ses fils. Beaucoup de choses évoluaient dans le monde de la magie. Des sorciers naissaient, découvraient leurs pouvoirs et d’autres mouraient. A vrai dire les morts mystérieuses, inexpliquées se multipliaient. Le monde jusque-là paisible qu’elle avait connu basculait, s’effritait, les lignes bougeaient. Ils entraient dans une nouvelle ère, et ce temps nouveau l’effrayait.

Citation :

- Ma chère Minerva, dans une situation pareil, tu réussis à pointer le doigt sur une vérité tellement essentielle.

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Elle s’autorisa un sourire avant que Marcus poursuive :

Citation :

- C'est là tout le problème de l'Histoire, et donc de l'humanité... La question de la mémoire... Crois-tu que l'on oublie volontairement ce qui semble trop horrible pour le commun des mortels ? Une jolie façon de préserver les âmes trop sensibles ou trop faibles. De les contrôler surtout...

Son sourire de gratitude se crispa et elle but une longue gorgée de thé comme pour penser à autre chose. La mémoire… Cette idée lui glaça le sang. Se pouvait-il qu’un mage ai dans le passé accumulé tant de pouvoirs ? Dans les livres des Grimoires du Temps se trouvait peut-être la réponse.

Citation :

- Le véritable pouvoir , c’est le savoir.

La rouquine leva les yeux vers son cousin. Sa voix… Elle reconnaissait bien là son Marcus, un historien passionné qui ne vivait que pour le savoir. Ses connaissances étaient bien maigres en comparaison des siennes.

- Alors tes pouvoirs sont illimités mon cher cousin dit-elle entre deux gorgées de thé les yeux pleins d’admiration. Tu parles de mémoire mais… Elle fit tourner sa cuillère du bout des doigts, ou plutôt la cuillère le fit toute seule sous l’impulsion de la magie, Le mage Grindelwald n’avait-il pas atteint un tel niveau de magie ?

Minerva était plutôt fière de pouvoir accomplir des actes magiques sans l'aide de sa baguette, aussi anodins soient-ils. Secrètement elle espérait que son cousin adoré remarquerait ses progrès et soignait chacune de leurs entrevues. Elle voulait qu'il ne voit plus en elle l'enfant peureuse et dont la tête était encore aussi légère qu'un nuage. Non, ce que voulait Minerva Moon était bien plus important... Une jeune femme élégante, digne de faire ses premiers pas dans une société magique en mouvement, fière de son nom et de ses origines. Une sorcière douée, aux capacités importantes; voilà celle qu'elle voulait être à ses yeux. Et qui sait...

Peut-être un jour son égale ?

- Théoriquement illimités seulement ! Heureusement, le pouvoir est un savoir que l'on concrétise. Je suis bien heureux de rester dans la partie abstraite et de m'y plaire. Je serais vraiment bien embêté d'avoir à endosser un autre rôle.

Son rire la rendit toute chose. Elle y répondit par un large sourire, sincère et plein de tendresse, ses yeux clairs pétillants. Ah Marcus... Quelle injustice cette société lui faisait! Il semblait à Minerva que l'on ne rendait pas assez hommage à ce grand sorcier, et que l'immensité de son savoir n'était pas apprécié à sa juste valeur.


- J'aimerais pouvoir te répondre avec certitude. L'oeuvre de Grindelwald, à chaque fois que je pense la connaître dans son ensemble, me réserve de nouvelles surprises. La seule chose dont on est sûr, c'est qu'elle a eu une fin historique. Même si ce qu'il a accompli dépasse largement cette défaite, et qu'il est d'une certaine façon encore bien plus présent qu'on ne peut le penser. Mais comparer quelque chose de "fini" avec quelque chose en train de ce faire, c'est plutôt difficile. Cela veut surtout dire que malgré la clairvoyance que peut apporter l'étude sur notre présent, personne ne peut dire ce qui va se passer demain.

Grindelwald illuminait le regard du libraire. Minerva écouta religieusement ses paroles, buvant son thé en silence, et considérant ces mots si justes avec toute son attention.

- Il est bien dommage que l'on n'étudie pas plus la vie de Grindelwald. Je suis certaine qu'on en tirerait un enseignement intéressant... Enfin sauf si c'est enseigné par quelqu'un d'autre que le professeur Binns! Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi ennuyeux! Ses cours sont si soporifiques qu'ils pourraient bercer un troll!

Elle eût un petit rire à son tour en imaginant cette scène grotesque avant de reprendre son sérieux.

- Tu sais j'ai toujours été très étonnée que le ministère ne te donne pas plus de responsabilités, elle avait l'air visiblement contrariée par ce manque flagrant de reconnaissance, Après tout la famille Shipton est connue depuis plusieurs générations et un grand nombre de membres hauts placés du ministère viennent aux Grimoires du temps. J'avais espéré qu'avec ses grandes idées Clevergrace ferait enfin le nécessaire, mais je crois qu'il faut se rendre à l'évidence, elle ne semble pas bien disposée envers certaines familles...

L'air soucieuse, elle fit faire quelques tours à sa cuillère dans le liquide tiède.

- Je me demande à quoi tous ces évènements vont mener notre monde... Tout ce chaos... Peut-être qu'ils cherchent à créer un ordre nouveau ? Après tout n'était-ce pas ce que visait Grindelwald ?

Spoiler:

- Je doute que l'esprit d'un troll résiste à un cours d'Histoire de la Magie, même donné par un très bon orateur.

Cette réflexion la fit sourire, et même rire doucement. En effet, vu sous cet, rares étaient ceux à pouvoir dans ce cas suivre les cours du professeur Binns. Marcus avait une opinion bien à lui sur le sujet. Elle se souvint d'une conversation qu'ils avaient eu, ou plutôt d'une explication qu'il avait eu la bonté de lui fournir. A l'époque elle n'y avait strictement rien compris. Aujourd'hui non plus d'ailleurs, seul Marcus Shipton pouvait y trouver un intérêt.

- Il n'y a qu'un seul Marcus Shipton répondit-elle, un sourire aux lèvres en se souvenant du point de vue très particulier de son cousin.

- Et qui donc s'occuperait des Grimoires du Temps si j'avais un rôle quelconque au Ministère ? Oh non Minerva, si la famille Shipton a su constituer et conserver une telle collection et si j'ai une telle librairie en charge aujourd'hui, c'est que nous avons toujours su quelle devait être notre priorité. Et elle n'est certainement pas d'aider quelqu'un comme Clevergrace.

Clevergrace... Le nom de la ministre lui arracha une grimace de désapprobation. Et dire qu'elle n'avait pas été en âge de voter! Cette sorcière ne lui inspirait aucune confiance. L'heure était à la gravité, et voilà que les sorciers britanniques se mettaient à voter pour une femme pétrie de bonnes intentions! Bien sur elle était loin de se douter de l'implication réelle de son cousin adoré. Blanc comme neige, Marcus Shipton faisait office de saint à ses yeux.

- C'est dans le chaos que sont apparus les périodes les plus brillantes de notre Histoire. On oublie souvent de vous le dire à Poudlard, mais combien de grands hommes tant admirés ont tracés leur route en restant lumineux et immaculés ? Aucun. Serpentard, Merlin, Grindelwald, tous avaient un grand projet, et chacun a apporté une pierre indispensable à notre monde. Ce n'est pas un hasard s'ils sont tous dû affronter des périodes de chaos ou de violents conflits.

Leur conversation prenait un tour politique, et subversif qui n'était pas pour déplaire à la jeune sorcière. Cela l'emplissait d'orgueil et de fierté. Elle, l'élève de Poudlard, autorisée à débattre de sujets ô combien intéressants avec un homme de savoir tel que Marcus. Cela la confortait encore plus dans son adoration du libraire et saupoudrait son regard d'admiration. Pendue aux paroles de Shipton, qu'elle médita un instant en finissant son thé, Minerva finit par répondre d'un ton posé, consciente de l'honneur qu'il lui faisait en abordant de tels sujets en sa présence :

- Clevergrace n'est qu'une idiote qui n'a pas la carrure pour le poste, siffla-t-elle, hargneuse et avec une franchise rare, Je suis certaine qu'elle n'a que mépris et dédain pour les ouvrages de la librairie qui ne sont pas conformes à ses niaiseries! Pour elle tout est noir ou blanc. De toute façon elle ne saurait pas apprécier tes qualités à leur juste valeur conclut-elle d'un ton sans appel.

- Les manuels scolaires seront toujours les porte-paroles du ministère... De toute façon je ne sais pas si les élèves seraient réellement intéressés. Ils sont tous tellement convaincus du fossé entre la magie blanche et la magie noire. Comme si c'était dans l'ordre des choses qu'il y ai d'un côté le bien et de l'autre le mal. Mais c'est complètement stupide! Et illogique surtout! Ce n'est qu'un concept, une idée, la magie est pure, elle est neutre et sans orientation. Il n'y a que l'usage que l'on en fait qui importe. De toute manière avec Dumbledore en tant que directeur les cours d'histoire de la magie seront toujours aussi soporifiques. Peut-être que si le directeur Black l'avait été plus longtemps nous aurions eu une vision plus large...

Elle soupira avant d'ajouter à vois basse :

- J'aimerai tellement pouvoir en apprendre plus sur certains sortilèges et enchantements sans avoir à user de mille précautions... C'est frustrant!