Trois pauvres blessées. Y en avait une qui dormait. Une certaine Elisa qui était tombée de son balais. Une autre, Rebecca de Gryffondor, aguicheuse et qui courrait après tous les mecs. A force de courir, on tombe, surtout dans les escaliers de Poudlard ! Et puis, il y avait Prue. Elle avait bêtement été bousculée dans les couloirs et s'était cogné le bras contre les murs solides du château. N'importe qui aurait eu un petit bleu, une éraflure ... Mais quand on avait la maladie des os de verre, l'impact causait bien plus de dégâts. Habituellement, elle allait voir son ami Eden qui avait appris à jongler avec le sort qui soudait les os, mais en cas de fracture ouverte, il avait peur de faire plus de dégâts. Il avait donc insisté pour que Prue aille à l'infirmerie.

L'infirmerie ! La Serdaigle évitait ce lieu comme la peste. Pas qu'elle mettait en doute les capacités de guérisseuse de Pomfresh, mais parce que cette dernière remettait un rapport détaillé de chaque bobo aux parents. Du coup, la mère Bones, plus qu'inquiète et hyper protectrice, avait le don de hausser la voix sur sa fille afin qu'elle soit prudente. Comme si c'était de sa faute !

Malori entra, faisant un peu de bruit dans l'infirmerie. Prue reconnut celui qui l'avait bousculée et se cacha le bas du visage sous les draps, ne laissant que les yeux à l'air libre pour observer ce qu'il se passait. Pas envie de le voir ! Elle risquait de s'énerver sinon. Et puis, la blonde s'en chargea rapidement. Rebecca fut rapide et s'exclama : " Oh, Malory, c'est si gentil d'être passé me voir. ça me touche beaucoup. "

Avec un peu de chance, le Poufsouffle croira que cette fille était sa "victime".

Rebecca, trop bavarde, avait donné des informations qui la disqualifiait des potentielles blessées par Malory. Quelle idiote celle-là. Prue sentit le regard du garçon se poser sur elle et se douta qu'il viendrait lui parler. Que voulait-il ? Des excuses ? Prudence avait mal. Mais c'était pas ce qui la tracassait le plus. Elle avait déjà reçu un hibou de sa mère qui lui demandait de lui expliquer en détails ce qu'il s'était passé, s'inquiétant surtout de savoir si sa fille allait bien, ... Bref, ce genre de dérangement la rendait plus en colère qu'une fracture causée par un septième année.

- " Pas entièrement. " répondit-elle à la question du garçon en croisant son regard. " T'inquiète pas avec ça, j'ai l'habitude. " ajouta-t-elle sans expliquer sa maladie, sa fragilité, ... laissant le jeune garçon dans le flou total.

Un autre hibou entra dans l'infirmerie et vint déposer une lettre sur les genoux de la blessée. Elle reconnut l'écriture de son père. Quand c'était pas l'un, c'était l'autre qui s'y mettait.

- " Ils peuvent pas me laisser vivre, eux ! " pesta-t-elle sans prendre la peine d'ouvrir l'enveloppe. A la voir, Prue était carrément de mauvaise humeur ! Elle était plutôt à prendre avec des pincettes ...

Alors que Malory demandait s'il pouvait s’asseoir, Prue acquiesça d'un coup de tête. Il prit une chaise non loin de lui et se confondit encore une fois en excuses. Le fait qu'il propose de partir, faisant comprendre implicitement à la Serdaigle que son humeur ne semblait pas au beau fixe pour cette visite, Prudence s'en voulut aussitôt de s'être montrée si désagréable. Malory n'en pouvait strictement rien ! Il aurait bousculé n'importe qui, il ne serait pas là, assis à l'infirmerie, culpabilisant de son acte. C'était juste que Prue n'était pas n'importe qui ... Elle était fragile ! Et ce qui l'énervait, c'était cette vérité que cette fracture lui renvoyait en pleine figure ... , ainsi que ces hiboux assommants de ses parents. Voilà ce qui la rendait hors d'elle !

- " Pars pas. " avait-elle répliqué du tac au tac, juste après que Malo parle de partir. " Je suis désolée, c'est pas contre toi que j'suis énervée. " lui expliqua-t-elle en essayant de laisser un sourire apparaître sur son visage.

- " Tu peux rester, mais s'te plait, arrête de t'excuser. C'est pas ta faute, ok ? C'est moi. J'suis comme ça, t'y peux rien. " avait-elle surenchérit, sans expliquer plus en détails, pensant qu'il était peut-être au courant de son état, et que lui dire ces quelques mots lui rappelleraient que c'était elle, la fille à la maladie des os de verre ... si seulement il avait déjà eu vent de cette information !

Spoiler:

Le fait que Malory ne soit pas au courant de sa maladie ne l'étonna qu'à moitié. Beaucoup de monde avait une idée fausse sur ce que pouvait avoir Prue. Certains pensaient même qu'elle était contagieuse, ce qui provoquait quelques fous rire de la Serdaigle. Les gens étaient bêtes ! D'autres pensaient que si elle se coupait un doigt, deux en repousseraient ... à la mode du lézard et sa queue. Elle se souvint d'un Serpentard qui lui avait coupé l'index, espérant voir les effets de son geste. Elle l'avait traité de troll et avait du se trimbaler avec un bandage pendant plus d'une semaine.

Parler de sa maladie ne la dérangeait pas. C'était pas un secret. C'était juste un handicap, un obstacle ... et une aiguille dans son pied !
Elle regarda Malory et sourit : il savait pas pour elle ! C'était donc encore moins de sa faute pour ce qui était du bras cassé de Prudence.

- " C'est pas grave, non. Je vais pas mourir de ça. " le rassura-t-elle, en se relevant un peu de son lit, comme pour s’asseoir et s'installer un peu mieux. Elle ne grimaçait même pas aux moindres mouvements de son bras ... fallait avouer que Pomfresh l'avait mis sous un calmant puissant.

- " J'ai la maladie des os de verre. Je me casse un os comme pour rien ... " expliqua-t-elle. " Si je tombe, ou si on m'envoie un sort violant, ... même l'expelliarmus, c'est dangereux pour moi. Ou si je réceptionne mal quelque chose qu'on me lance, ou si je me réceptionne mal quand je saute, ou si quelqu'un me bouscule ... " précisa-t-elle, faisant un clin d'oeil complice en direction du Poufsouffle. " Je me casse quelque chose. C'est inévitable. "

Puis elle passa sa main valide dans ses cheveux et regarda les lettres déposées sur sa couverture. " Je suis une fille fragile de l'extérieur, mais pas si faible à l'intérieur, et ça ... mes parents ont du mal à comprendre. " avoua-t-elle une partie de ses tracas quotidiens.

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