"Envole-moi, tire-moi de là
Montre-moi ces autres vies que je ne sais pas
Envole-moi ...
Regarde moi bien, je ne leur ressemble pas
Me laisse pas là, envole-moi"

Lyleïa regarda autour d'elle. Le décor était de bon goût, les couleurs étaient chaudes et le feu qui brûlait dans l'âtre réchauffait encore plus l'atmosphère. Du bruit se fit entendre de la cuisine. Une jeune femme grande et blonde, à la peau pâle et aux yeux d'un bleu cobalt profond, absolument magnifique en sorti et eu un sourire qui aurait fait fondre la banquise. - Alors ma princesse on fait des crêpes pour le goûter ? demanda t-elle d'une voix infiniment douce à sa petite fille en s'approchant d'elle. La petite blondinette eu un grand sourire et délaissa rapidement son livre pour sauter sur ses pieds. -Oh ouiiiii !! s'exclama t-elle en courant vers sa mère. Iryn Romansky se mit à rire, d'un rire musical et chaleureux, et prit sa fille dans ses bras avant de retourner dans la cuisine. La mère et la fille firent donc des crêpes pour le goûter et la petite fille âgée de cinq ans se retrouva bientôt couverte de farine ce qui fit rire sa mère. Après le goûter elle alla donc la débarbouiller et la changer. Elles redescendaient dans le salon en riant quand soudain Iryn s'arrêta net et son sourire disparu. Son regard se perdit au loin. - Mama ? demanda la petite fille un peu perdue. Soudain tout se mit en place à une vitesse impressionnante. Iryn se mit à courir vers la grande armoire du salon en raflant au passage un biberon d'eau et les doudous de sa fille puis ouvrit la porte et l'y déposa. - Lyleïa mon amour tu vas m'écouter attentivement d'accord ? On va jouer à un jeu d'accord ? Tu n'a pas le droit de sortir d'ici, tu dois rester cacher, et ne pas faire un seul bruit. Papa viendra te récupérer. Ou tatie. Mais tu ne dis rien d'accord ? Tu as de l'eau, tes doudous, tu fais le jeu du silencio d'accord ? fit Iryn d'une voix grave et pressée. La petite fille terrorisée hocha la tête. -D'accord. Iryn déposa un dernier baiser sur le front de sa fille. - Quoiqu'il se passe, quoiqu'il arrive n'oublie jamais à quel point je t'aime Lyleïa. Tu as été la plus belle aventure de ma vie, tu es mon trésor et je t'aime mon amour. Je t'aime plus que ma propre vie ... quand tu seras grande tu comprendras ... murmura la maman en laissant quelques larmes lui échapper. Elle se releva sorti sa baguette et lança un sort de protection et de silence sur sa fille. La petite, se mit à pleurer en tendant les bras vers sa mère. - Mama ... mamaaaaa Iryn lui fit un sourire rassurant. - N'oublie pas mon amour ...chuuut .... et puis elle ferma la porte la laissant entrebâillée pour ne pas que sa fille manque d'air. Et soudain le monde vacilla. La porte d'entrée explosa et trois hommes tout de noir vêtu entrèrent. - Sortez de chez moi ! fit Iryn d'une voix glaciale. Et sous les yeux de la petite Lyleïa, terrorisée, une bagarre s'enchaîna. Iryn Romansky était une sorcière très puissante et très douée en duel mais contre trois elle n'avait aucune chance. Un des hommes murmura un sort et un éclair vert jailli de sa baguette et frappa Iryn en plein milieu de la poitrine. Elle s'écroula sans vie sur le sol. Lyleïa aurait voulu hurler, appeler sa maman mais elle se souvint de sa promesse. Elle du pourtant laisser échapper un bruit parce que l'homme tourna la tête vers elle et s'approcha. Et il était grand, si grand, immense même. Un géant. Un géant noir qui venait de faire du mal à sa maman. Un homme sans visage. L'homme tendit la main vers la poignée de l'armoire et Lyleïa se mit à hurler ...

- NOOOOOOOOOOON !!! cria t-elle en se redressant brusquement dans son lit. Le souffle court, en sueur, le visage ravagé par les larmes, la jeune femme comprit qu'elle venait de faire un cauchemar. Encore. Toujours le même. La belle blonde regarda autour d'elle mais apparemment elle n'avait réveillé personne. Tant mieux. Se levant elle se rendit dans la salle de bain et alla se passer de l'eau sur le visage. Se regardant dans la glace elle grimaça. Elle faisait peur à voir. On aurait dit le fantôme de la Dame Grise en pire. Elle était très pâle, si pâle que ses cernes paraissaient violacées voire noires sous ses yeux agrandis par la peur, d'un bleu si pur qu'ils tranchaient avec la pâleur de sa peau et la blondeur de ses cheveux. Epuisée mais incapable de se rendormir, la Verte & Argent passa sa robe de chambre en soie noire puis remonta dans la salle commune. Le feu était éteint, et les lieux pas très chaleureux, ne lui donnèrent pas envie de rester. En sachant qu'elle n'avait pas le droit de sortir, elle se rendit néanmoins dans la salle de repos au premier étage. Le feu n'était pas tout à fait éteint et l'ambiance chaude l'apaisa instantanément. La jeune femme alla s'allonger à demi sur un des canapés et fit apparaître une couverture avant de contempler les flammes dans l'âtre. Son cauchemar, un souvenir, resté ancré en elle. Elle resta là un bon moment avant qu'un bruit ne la surprenne. Instantanément sur ses gardes elle se redressa. - Qui est là ? demanda t-elle d'une voix froide quoique neutre.

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