Luzia n'avait jamais particulièrement aimé la Saint Valentin. Elle trouvait que c'était sympa d'avoir un jour pour marquer le coup avec son amoureux, mais... Parfois, on en faisait trop. Et c'était le cas à Poudlard ! Une décoration rose et blanche parsemait les murs et les encadrements des fenêtres, des roses fleurissaient dans les couloirs et elle avait même trouvé des chocolats au pied de son lit !
Elle se préparait pour se rendre à la Grande Salle quand elle décida qu'elle garderait les chocolats pour la journée - les petits bonheurs sont ceux que l'on fait durer !

Ce n'est que parvenue dans la salle commune, puis en parcourant les couloirs, qu'elle remarqua qu'il se passait quelque chose de vraiment raro (*). Tout le monde semblait déclarer sa flamme à tout le monde, toutes maisons confondues ! Elle vit même une serdaigle, qu'elle savait venir d'une famille moldue, se faire demander en mariage par un serpentard de septième année ! C'est en s'arrachant de cette scène que Luzia aperçu au loin Olivia, elle aussi éberluée par les étranges spectacles qui s'offraient à leur vue.


Elle était rassurée de voir qu'elle n'était pas la seule à trouver que la Saint Valentin était un peu trop.... démonstrative. Comme elle ne savait pas quoi dire, elle proposa des chocolats à Olivia qui refusa en prétextant qu'elle n'avait pas faim - ce fut pourtant elle qui insista pour qu'elles aillent ensemble au réfectoire. Ce dernier était bondé de couples en délire et c'est en silence que Olivia et Luzia s'assirent, l'une en face de l'autre, sur une partie déserte de la table, loin des effusions amoureuses.

Luzia se saisit d'une carafe de chocolat chaud et remplit généreusement deux bols, avant de porter son attention sur les brioches encore chaudes. C'est alors qu'un mouvement m'indiqua que l'on prenait place à côté de moi. C'était Dowey, mon partenaire de potions, le sourire aux lèvres, qui nous salua d'une manière qui ne pouvait être que la sienne :

- Salut les filles, comment allez-vous en cette belle matinée ? Vous êtes très en beauté ce matin, j'adore ta coiffure, Luzia. Y'a un effet coiffé décoiffé très sympa, surtout le côté décoiffé en fait.

Arquant le sourcil, elle allait lui balancer une petite pelure de clémentine à la figure - qu'est-ce qu'elle avait sa tresse ? - quand il se désintéressa d'elle pour se tourner vers Olivia.

- Et puis toi Olivia, tu vas lancer une nouvelle mode avec ta cravate de travers ? Ah bon comment ça c'est pas fait exprès ?

Il ne leur laissa pas le temps de réagir qu'il montra du doigt le ciel magique de la Grande Salle, et s'écriant :

- Oh regardez, un hibou rose !

Naïves, Olivia et elle levèrent la tête, scrutant le plafond à la recherche d'un oiseau de la sorte, mais force était de constater qu'il n'en y avait pas.

Dowey quoi....

A ce moment, ce fut Olivia qui répliqua, visiblement irritée :

- Dowey, est-ce que tout va bien ce matin, t’as pas l’air dans ton état normal ?

Luzia savait pour sa part que le jeune homme était parfaitement normal. Elle savait aussi qu'il fallait qu'elle arrête absolument de marcher dans ses petits manèges qui la tournaient en ridicule ! A chaque fois, il parvenait à se jouer d'elle. Heureusement, il restait un bon partenaire de potions ! La jeune fille était tellement dans ses réflexions qu'elle ne compris qu'après coup que Olivia venait de dire vraiment une grosse bêtise :

- Mais tu sais, même quand t’es pas dans ton état normal, je t’aime tellement.

¿ Cómo ?

- J’aime bien comme tu t’es coiffé aujourd’hui y a un petit effet renard trop mignon.

L'Espagnole écarquilla les yeux, sidérée par ce qu'elle venait d'entendre. Un petit effet renard trop mignon ? Elle laissait tomber sa cuillère par terre lorsqu'elle vit Olivia se pencher sur la table pour coller une bise sur la joue de Dowey qui paraissait hilare aussi bien qu'étonné. La jeune fille regarda autour d'elle et se sentit bien seule. Voilà que son amie regardait Dowey d'un air rêveur et... enamorado.

Por dios ! Elle regarda son bol de chocolat comme si elle désirait ardemment s'y noyer. Que quelqu'un fasse quelque chose, les gens déconnaient complètement ! Comme Dowey semblait satisfait de l'effet qu'il produisait sur Olivia, Luzia avala son chocolat en deux temps, trois mouvements. Les amoureux, elle allait les laisser entre eux !

Déjà, elle faillit s'étouffer car il était beaucoup trop chaud pour être but si rapidement. Deuxièmement, lorsque que son camarade de table lui demanda si elle voulait de l'eau, elle ne pût s'empêcher de remarquer qu'il avait de très beaux yeux.

En fait, elle savait qu'il était beau, mais là, Dowey irradiait de beauté, l'éblouissait.... la rendait folle.

- ¡ Qué guapo ! souffla-t-elle

Alors, toute contente qu'il se fût assis à côté d'elle, elle se pressa contre lui, cala sa tête contre son épaule et respira son odeur enivrante.

Pas si mal, finalement, cette Saint-Valentin !

Spoiler:

* raro : étrange

(*) Elle osait !

Une multitude de papillons virevoltait dans l'estomac de Luzia ! Elle avait embrassé l'élu de son coeur, et à en juger par l'air hébété qu'il affichait, il était surpris et.... n'avait pas été dégoûté par le baiser. C'était comme si la jeune fille, par son geste, avait suspendu le temps - le monde semblait s'être figé, retenant sa respiration, attendant la suite.

- Euuuuh, commença le rouquin.

C'est alors qu'elle s'aperçu que pas mal de monde dans la Grande Salle avait les yeux braqués sur leur petit groupe. Elle en rougit mais finit par se dire que finalement, elle recommencerait bien une seconde fois, une troisième, une quatrième, une.... Mais Dowey, se ressaisissant, lâcha rapidement ceci :

- Tu te démerdes quand même plutôt vachement bien !

Luz sourit au compliment, fière et heureuse.

- Mais euh, faudrait penser à prévenir, avant de faire des trucs comme ça, hein, parce que tu vois j'suis assez impressionnable comme type moi, et puis c'est sympa de demander l'autorisation d'abord, parce que j'suis pas un gars facile, moi normalement, alors bon...

L'autorisation ? Lui avait-on demandé à elle si elle était partante pour tomber amoureuse du cinquième année ?! Et puis, un baiser volé, ça avait aussi son charme. Cependant, la voix agaçante d'Alice la tira de ses réflexions :

- Tu sais Luzia, tu pourras t’amuser à l’embrasser au tant de fois que tu voudras, mais ça changera rien au fait qu’il va avec moi au bal et je passerais toute une soirée à danser avec lui, dans ses bras ou encore à l’embrasser pour lui faire oublier ton baiser inattendu.

Elle avait une moue satisfaite - elle était évidemment convaincue qu'elle avait cloué le bec à l'Espagnole. C'était, en fait, loin d'être le cas. Luzia savait qu'elle avait gagné des points en embrassait Dowey et surtout qu'Alice ne faisait que la provoquer. Il suffisait d'avoir vu la tête de Dowey pour comprendre qu'il n'allait pas de sitôt oublier son baiser.
C'est alors qu'elle se rendit compte qu'Olivia avait complètement changé d'attitude. Elle vit son bras s'allonger et sa main se rapprocher dangereusement de sa joue. Olivia avait fermé les yeux - aussi Luzia recula la tête, se redressant complètement.... Aussi la paume d'Oli vint-elle s'écraser contre la joue.... de Dowey !

¡ Caramba !

Olivia devina bien vite qu'elle avait fait une bêtise. Elle s'excusa, l'air peiné :

- Je suis désolée, je ne voulais pas et ce n’était certainement pas pour toi !

N'empêche, elle avait giflé LE Dowey de Luzia. Elle lui avait laissé une trace rouge sur la joue droite, avec le dessin de ses doigts qui devenait sans cesse plus visible ! La jeune fille avait commencé à approcher sa main de la joue du garçon - nous pas pour lui donner une nouvelle claque, mais, au contraire, pour tenter d'atténuer la douleur. Elle n'en eût pas le temps : Olivia venait de faire le tour de la table pour.... ¡ Besarlo !
Immédiatement, Luzia réagit et tira Olivia en arrière par le col de sa robe.

- ¿ Pero qué estás haciendo ? (*)

Elle était blessée et vexée que son amie lui fasse un coup pareil. Elle était tellement énervée qu'elle ne s'aperçut pas qu'elle était en train de parler espagnol. Son coeur bondissait dans sa poitrine sous le coup de la colère.

- ¡ Púdrete ! (**) lui cria Luzia en la bousculant un peu.


(*) Mais qu'est-ce que tu fais ?
(**) Casse-toi !

Spoiler:

Luzia, à travers le brouillard de l'amour et de la fureur, sentait bien que les choses lui échappaient. Elle maintenait encore fermement le col d'Olivia afin de l'empêcher d'embrasser Dowey de nouveau. Ce dernier avait perdu son flegme et sa légèreté habituelle, le front plissé. Luzia en était presque contente - il réagissait ainsi parce qu'Olivia venait de l'embrasser et que cela ne lui convenait pas. Evidemment, la femme de sa vie, c'était elle, Luzia Ozores ! Que valait Olivia, et même Alice, face à une superbe espagnole ?

- Bon, vous vous calmez direct ou c'est moi qui m'énerve, menaça le rouquin.

Non, pensa la jeune fille, ne te fâche pas. Mais elle n'eût pas le temps de faire quoi que ce soit - elle venait de voir, du coin de l’œil, sa cousine, Diedre, s'avancer vers eux. Son cœur bondit dans sa poitrine, elle avait un allié ! Seulement, en voyant l'air grave de Deidre, Luzia reconsidéra son jugement. La préfète jouait en effet pleinement son rôle et, d'un geste sec, elle sépara sa cousine et Olivia. Celle-ci reprit une position normale tandis que Deidre, visiblement irritée, demandait des explications :

- Mais qu'est-ce que vous foutez, bande d'andouilles ? C'est quoi ce bazar ? Tout le monde vous entend !

C'est alors qu'Alice, au grand damne de Luzia, s'empressa de répondre à sa cousine :

- Je crois que les deux jeunes filles sont bien trop aveuglées par leur amour pour Dowey pour être conscientes que tout Poudlard les regarde.

Desconfía (*)

- Et je crois bien, poursuivit la septième année, qu’un amour aussi soudain n’est pas naturel, enfin je dis ça je dis rien.

Oui, ne dis rien, songea Luzia, c'est le principe même du coup de foudre et de la révélation ! Et puis, quoi, qu'en savait-elle, après tout ?!

- Alors en bref, les deux folles là, sont follement amoureuses de Dowey et voulaient aller avec lui au bal mais malencontreusement il m’avait déjà demandé à moi et bien sûr je ne pus refuser, les deux jeunes filles pries d’une jalousie pas possible, voulurent s’approprier Dowey avant le bal et finirent par se battre pour lui, THE END.
- Eh, intervint Luzia, je te signale que nous sommes là ! Tu n'es pas obligée de parler de nous avec cette suffisance ! Je sais qu'on s'énerve, mais ne jette pas de l'huile sur le feu !

Elle fulminait d'autant plus qu'elle avait conscience que Deidre n'était pas de son côté - elle jouait seulement son rôle de préfet. Cousine ou pas, la jeune fille risquait une retenue... Tout ça parce qu'elle était tombée amoureuse de Dowey ! Que le monde pouvait être injuste.

- De toute façon, ajouta-t-elle à l'encontre d'Alice, tu as tout fait pour nous rendre jalouses ! L'amour qu'Olivia porte à Dowey est moins fort que le mien, mais tu as attisé notre rivalité !

Ayant terminé, elle jeta un regard noir à son interlocutrice. Il hors de question qu'elle soit la seule à être punie alors qu'Alice était loin d'être seulement spectatrice !

(*) Méfie-toi

Spoiler:

C’était vraiment la folie dans la grande salle. Ni une ni deux, Deidre la préfète de Poufsouffle –aussi la cousine de Luzia– fit ce que n’importe quel préfet aurait fait. Elle nous regarde avec un œil incompréhensif devant toute cette euphorie, mais bon en même temps y a de quoi quand un harem commence à piailler devant l’amour de leur vie. « mais qu'est-ce que vous foutez, bande d'andouilles ? C'est quoi ce bazar ? Tout le monde vous entend ! leur demanda-elle à voix basse pour ne pas faire exploser de nouveau tous ces cœurs mouvementés » C’est à ce moment-là qu’Olivia se rendait compte qu’ils faisaient quand même beaucoup de bruit dans la salle. Alice, elle n’avait pas attendu pour répondre qu’elle avait déjà débriefé tout ce bordel ; soudain, folles, bal, Dowey.

C’est tout ce qu’elle a retenu parce qu’elle n’a pas arrêté de dévorer Dowey des yeux malgré le fait qu’il les menaçait de s’énerver. « Il est beau même quand il s’énerve, pensait Olivia complètement obnubilée par le frisé ». Oui elle l’aimait mais c’est vrai que c’était quand même très soudain, trop soudain. Mais ce n’était pas de l’avis d’Ozores. Comme toujours, elle défendait sa cause hispanique mais Olivia était du même avis : Alice avait foutu un gros merdier aussi. « Assume donc ce que tu as fait Alice, oui nous sommes folles amoureuse de Dowey mais tu ne t’es pas empêchée de jeter de la potion sur le feu, s’expliqua Olivia en regardant Alice, puis en regardant la préfète. » La petite Greenwood espérait que Deidre ne serait pas trop sévère, et qu’elle comprendrait qu’un coup de foudre ça arrive à l’improviste.

Inventer une expression sorcière à partir d’une expression
ou d’un proverbe populaire (ici « Jeter de la potion sur le feu » au
lieu de « Jeter de l’huile sur le feu ») ▬ 2 dragées