◮ EVENT ST VALENTIN — luzia ozores et sean mclloyd

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EVENT — St Valentin

HJ :

14 février 1979, 20h00, dans une salle inutilisée.
Luzia Ozores et Sean McLloyd avaient tous les deux reçus le même parchemin sur lequel était inscrit « Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur » ainsi qu’un lieu de rendez-vous et une heure bien précise. En l’occurrence pour eux, ce lieu s’avérait être une vieille salle inutilisée.
A l’intérieur de la salle, tout avait été prévu pour que la soirée soit romantique. Un chemin en pétales de roses indiquait la route à suivre et une table pour deux personnes avaient été dressée au centre. Sur la table, deux assiettes blanches reprenant le contour d’une rose, des couverts en argent, des verres à vin (qui ne contiendraient rien d’autre que du jus de cerises, évidemment), un bouquet de roses rouges bien kitsch et des bougies, le tout sur une nappe rouge épaisse. Au-dessus de la table tombaient des confettis en forme de cœurs et une jolie musique classique, tout droit sortie d’un tourne-disques, les faisait virevolter en rythme.
Un elfe de maison avait été attribué à chaque couple. Son rôle : servir les élèves tout en étant le plus discret possible pour ne pas les déranger durant leur dîner. L’elfe qui avait été choisi pour servir Luzia et Sean s’appelait Roméo et s’était orné pour l’occasion d'un sac à main-conserve vide.
Au menu, cuisses de crapauds grillés à l’ail et au persil, filet de Sharak aux petits légumes et en dessert, un seul cheesecake aux fruits rouges pour deux.
De quoi passer une excellente Saint-Valentin… Ou peut-être pas.

Quelle potion allait séduire Luzia (lancer numéro 1) et Sean (lancer numéro 2) ?
PAIR – Jus de cerises
IMPAIR – Potion euphorisante

Le membre 'Le Maraudeur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'le dé ' : 5

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#2 'le dé ' : 5

Sean fronça les sourcils. Il était dans la grande salle entouré de Swann et Dexter. Il tenait dans la main un bout de parchemin l’invitant à fêter la st-valentin avec son âme sœur. Il se décala et regarda par-dessus l’épaule de Swann. Il avait exactement le même message à part peut-être pour le lieu. Eden semblait lui aussi avoir reçu l’invitation. Sean n’aimait pas trop ça. Il n’avait actuellement aucune copine et il ne voyait pas qui pourrait l’inviter. Sa relation avec Prue était définitivement finie. Il savait qu’elle craquait un peu trop pour Black pour remettre le couvert avec lui. D’ailleurs, il pensait avoir à peu près réussi à l’enlever de son esprit. Quant à Luzia, il ne comptait pas faire deux fois la même erreur et il savait qu’elle non plus. Elle semblait tellement mal depuis que Nolan était au courant et l’avait quittée. Le serdaigle se demandait même si elle arriverait à s’en remettre un jour. Il espérait de tout cœur que ce serait le cas.

Il ne voyait donc pas qui pouvait bien vouloir de lui en cette journée des amoureux. Il avait assez donné dans ce domaine pour un bon moment à son avis. Eden semblait surpris lui aussi. En fait, en dehors de Prue, il ne l’avait vu avec aucune fille. Il n’avait pas non plus été plus loin avec la jeune fille que l’embrasser en public. Il n’avait pas compris ce geste mais n’avait pas non plus voulu en savoir plus. Seul Swann pouvait à la limite voir ce parchemin comme s’il en recevait tous les jours. Il y avait juste un problème du fait qu’il n’était pas évident pour Sean de trouver son côté romantique. Il avait peut-être été stable durant quelques semaines avec Anne mais ça avait fini de façon explosif. Alors, ils finirent leurs repas de midi en essayant de comprendre le pourquoi de ces invitations.

Ils ne réussirent pas à résoudre le mystère malheureusement. Il semblait toutefois qu’ils n’étaient pas les seuls à avoir des plans de prévus pour le soir. Le château semblait en ébullition. Sean voyait ça d’un mauvais œil. Il ne voulait pas recommencer les plans tordus. Au moins, il pouvait être sûr que Regulus n’allait pas le piéger une fois de plus. Enfin, en même temps, c’était de plus en plus rare maintenant. Toutefois, il ne comptait pas pour autant tenter le diable. Il n’avait envie de continuer les massacres dans ses relations. Il avait l’impression de détruire tout autour de lui à ce sujet.

Son meilleur ami semblait d’attaque à rajouter une jeune fille à son tableau de chasse. Sean lui jeta un regard de travers. Il n’arrivait toujours pas à comprendre son comportement. Dire que sa sœur avait un coup de cœur pour lui. Encore heureux que le contraire n’était pas vrai, sinon… Il ne valait mieux pas y penser. Il préféra replonger dans sa lecture plus passionnante que leur préparation. Seulement, c’était sans compter sur Swann qui lui arracha des mains et l’obligea à aller se changer. Sean ne fut pas si long à obéir. Il fallait dire que la menace était réelle. Il ne voulait pas recommencer à se lever avant le soleil pour un entraînement toujours plus intensif. Puis une fois qu’il avait un peu de repos de ce côté-là.

Le seraigle alla donc doubler un première année dans la salle de bain pour se mettre propre. Il resta un long moment sous l’eau froide, prenant tout son temps. Son harceleur de meilleur ami dû venir tambouriner à la porte pour le sortir de là. Sean râla comme jamais. Depuis quand devait-il aller de force à un rendez-vous galant sans connaître sa cavalière ? Il n’avait pas l’habitude de sortir avec une inconnue, déjà que cela ne fonctionnait pas des masses avec les connues. Au moins, Swann avait au moins pris la bonne initiative de fouiller dans ses affaires pour lui choisir deux tenues au choix. Il n’aurait pas besoin de se casser la tête pendant cinq minutes. Il prit la première suspendue à son lit et se changea en deux secondes. Il alla devant le miroir pour se sécher les cheveux avec sa baguette. Il enfila sa veste et attendit que son meilleur ami finisse de se préparer. Eden avait déjà fui loin. Le serdaigle se demanda s’il était seulement partie retrouvée sa mystérieuse jeune fille. Il essayerait dans savoir plus le lendemain, après que cette soirée soit enfin terminée.

Sean finit par abandonner l’idée de partir avec Swann. Ce gringalet était beaucoup trop lent pour lui laisser le temps d’arriver à l’heure. Il sortit donc tête basse, les mains dans les poches. Il avait enfilé une veste au cas où les couloirs seraient envahis de courant d’air froid. Il espérait que sa demoiselle ne vienne jamais ou que ce soit simplement une amie qui voulait lui changer les idées. Il descendit avec rythme les escaliers. Ceux-ci ne semblaient pas vouloir le faire louper son rendez-vous. Tant pis, il aurait essayé au moins. Il arriva finalement devant la salle indiquée sur le parchemin. Il fronça de nouveau les sourcils face aux potions qui bloquaient l’entrée. Il essaya d’actionner la poignée, mais il se doutait déjà qu’il devait prendre une des potions pour entrer.

Il hésita une seconde à repartir. Mais il ne pouvait pas faire demi-tour maintenant. Il avait pris du temps pour se mettre plus ou moins beau. Et puis, il n’était pas le seul à avoir de pareils rencards, les professeurs devaient donc être au courant. Les boissons ne devaient donc pas être dangereuses. Il prit une grande inspiration et attrapa l’un des verres pour l’avaler cul sec. Plus vite c’était avalé et mieux cela valait. Il actionna de nouveau la poignée, avec réussite. Il passa la tête par l’ouverture et ne put s’empêcher d’être impressionné. Chaque année, le directeur se surpassait pour leur faire passer d’excellentes soirées. Il entra un peu plus pour fermer la porte derrière lui. Seulement, on força contre lui et elle s’ouvra…

Spoiler:

COTÉ DU BIEN

Luzia avait finit par se faire une raison. Entre elle et Nolan, c'était terminé. Néanmoins, lorsque Lyleïa l'avait poussée à s'inscrire pour la soirée de la Saint Valentin, Luzia s'était remise à espérer et elle s'était inscrite. Elle pensait que l'École organiserait un grand bal, durant lequel elle aurait pu se rapprocher du poursuiveur et se faire pardonner...
Mais lorsque l'Espagnole avait reçu le bout de parchemin lui fixant un RDV dans une des vieilles salles de classe, à 20h, avec son âme sœur, son cœur, dans sa poitrine, s'était mis à galoper.
Elle remerciait vraiment Cupidon de lui offrir sur un plateau d'argent l'occasion de se trouver en tête à tête avec Nolan, pour tout reprendre, pour tout recommencer. Luzia n'avait jamais été aussi malheureuse que depuis la rupture avec Nolan. Elle avait perdu l'appétit, dormait mal et ne s'intéressait plus aux cours. La vie, sans son amoureux, avait un goût insipide, fade - même les plantes de la serre lui paraissaient ternes. Force était de constater, cependant, que depuis qu'elle avait reçu le mot, ses joues s'étaient colorées et que, pour la première fois depuis longtemps, Luzia avait eu l'impression de se réveiller après un long sommeil sans rêve.

Le soir, elle avait pris soin de se préparer. Elle s'était un peu négligée, ces dernières semaines, alors il fallait se prendre en main. Elle se vernit les ongles et appliqua sur ses longs cheveux un soin qui les rendit aussi brillants que ceux d'une Vélane. Elle misait tout sur sa tenue : une jupe en tulle blanche, et un haut sombre - une veste pailleté donnait à l'ensemble une touche festive. Nolan lui avait toujours assuré qu'il aimait sa simplicité, alors elle opta pour des bottines plates et laissa ses cheveux détachés. Elle se maquilla discrètement, soulignant ses yeux d'un trait eye-liner, et colorant sa bouche avec le rouge à lèvres d'Olivia. Cette simplicité apparente lui avait demandé du temps. Lorsqu'elle regarda l'heure, elle vit qu'il était plus que temps de se rendre au lieu du rendez-vous. Luzia ne pouvait plus attendre, de toute façon. Comme sur un nuage, elle quitta la salle commune et se lança à l'ascension des étages du château.

Bien-sûr, elle stressait beaucoup, aussi. C'était quitte ou double, elle en avait conscience. Seulement, c'était une opportunité qu'elle ne pouvait pas louper. Et puis, le parchemin n'assurait-il pas que c'était son âme-sœur. C'était une telle évidence que Nolan ne pourrait pas lui en vouloir longtemps - du moins serait-il partant pour leur donner une seconde chance.
Elle arriva à l'étage demandé, légèrement essoufflée. Avant de s'avancer dans le couloir, la jeune fille s'assura que ses cheveux étaient bien, que son maquillage n'avait pas coulé et replaça bien sa jupe. Puis, repérant au loin la porte, elle inspira à fond et se dirigea vers elle. Des pétales de rose parsemaient le sol, l'invitant à entrer. Il y avait, juste devant la porte un verre. Pensant qu'il ne pouvait que lui redonner confiance, Luzia le vida d'un trait sans même profiter de sa saveur avant de pousser le battant. Ce dernier résista un peu, mais elle se rendit compte que c'était uniquement parce que quelqu'un se tenait juste derrière.

Nolan !

Presque précipitamment, elle passa le seuil de la porte, un timide sourire sur les lèvres, le regard plein d'espoir. Mais lorsqu'elle vit que c'était Sean qui lui faisait face, elle eut un mouvement de recul.

- Perdoname, dit-elle précipitamment, je me suis trompée de salle.

Aussitôt, elle referma la porte derrière elle et s'éloigna dans le couloir. Elle aurait pourtant juré que c'était bien de cette salle-là dont il s'agissait. Elle attrapa le parchemin, plié en cinq et en sécurité dans un des bonnets de son soutien gorge, pour vérifier. La vérité la frappa aussi violemment qu'elle était écrite noir sur blanc : elle avait bien ouvert la bonne salle.
Hébétée, elle revint sur ses pas, et timidement, elle frappa. Soudain, Luzia songea que la meilleure solution était peut-être de partir, de rentrer au repaire des Jaunes. Mais déjà, sa main avait appuyé sur la poignée. Elle glissa sa tête dans l'encadrement, cherchant Sean du regard.

- En fait, fit-elle penaude, c'est la bonne salle.

Elle entra tout à fait, le bout de parchemin désormais roulé en boule dans sa main, et aussitôt, un elfe de maison étrangement accoutré la débarrassa de sa veste. La salle, d'habitude crasseuse et froide, était illuminée, décorée de fleurs, de cœur et de chandelles et un feu réchauffait l'atmosphère, rendant la pièce chaleureuse. Au centre, une table dressée attendant les deux jeunes gens qui, pour le moment, se dévisageaient, face à face. Luzia inspira un bon coup. Elle se sentait étrangement à l'aise, comme si c'était tout à fait normal que ça soit Sean qui fût là, et non Nolan. Le Serdaigle s'était fait beau, il avait revêtu une sorte de chemise de lin qui lui donnait un air élégant et décontracté à la fois. Il semblait aussi surpris de la voir là, mais ne dit rien. La jeune fille s'éclaircit la gorge avant de dire :

- Nous sommes officiellement morts, tu sais ? Ta soeur et Nolan ne s'en remettrons jamais s'ils savent que nous passons ensemble la St Valentin.

Son ton était plus léger et gai qu'elle ne l'aurait voulu. Peut-être était-ce le nid douillet qu'était cette salle qui la rendait moins grave que de coutume...

Spoiler:

Spoiler:

Sean sentit la porte résister à sa tentative de la fermer. Il fut d’abord étonné mais ne mit pas longtemps à comprendre que cela devait être sa fameuse âme sœur. Il se demandait sur qui il allait tomber. Il regrettait un peu que Swann l’ait obligé à s’inscrire. Enfin, au moins il savait que ce n’était pas un de ces pièges de Black. Il relâcha donc la pression et s’éloigna de quelques pas pour laisser la demoiselle entrer dans la pièce. Il reconnut directement la chevelure de son ex petite amie. Seulement, il ne comprit pas ce qu’elle faisait là. Il en resta bouche bée. Ce fut alors qu’il entendit le prénom qu’elle prononça, comme si sa vie en dépendait et tout se fit clair dans sa tête.

Il ne put s’empêcher de se sentir un peu blessé en la voyant reculer face à sa présence. Il n’y pouvait rien après tout si elle s’était trompée. Il savait que ce qu’ils avaient fait il y a quelques mois maintenant n’avait pas été des plus intelligents mais ils ne pouvaient plus revenir en arrière. Surtout qu’il avait tout fait pour rester aussi éloigné que possible d’elle pour qu’elle ait une chance de retrouver son bonheur, quitte à en subir toutes les conséquences. Il resta donc silencieux, ne voulant pas provoquer plus de dégoût chez la jeune fille. C’était déjà assez dur de la voir aussi déçue de le voir. Alors qu’elle s’excusait, il ne put que faire un petit sourire compréhensif. Il ne dit toujours rien alors qu’elle faisait demi-tour pour retrouver sa salle. Il espéra qu’elle aurait une soirée réussie. Il fallait bien que l’un des deux ait ce qu’il voulait, sinon la vie serait bien triste.

Luzia…

Il entendit ses pas s’éloignés dans le couloir. Il souffla tristement avant d’enlever sa veste et la poser sur une des chaises. Il ne fit même pas attention à la présentation de la salle ou de la table. Il se contenta de se poser lourdement sur la même chaise, la tête dans ses mains. Il aurait voulu sortir mais il ne savait pas si la poufsouffle avait déjà disparu dans une autre salle. Il ne voulait pas tenter le diable. Il ne voulait pas qu’elle croit que c’était de sa faute s’il s’enfuyait de sa soirée. Il ne pensait jamais se retrouver avec elle seule dans une pièce. Cela était tellement étrange. Il était pourtant persuadé qu’il avait réussi à faire le tri dans ses sentiments après le désastreux match de quidditch, mais il en doutait maintenant.

Qu’en penserait Mary ? Il avait cru comprendre que sa petite sœur avait été plutôt haineuse envers Luzia lorsqu’elle avait appris pour eux et le coup de poing qu’il avait reçu. Il lui avait pourtant demandé de rester éloignée de cette affaire mais elle ne l’écoutait jamais. Elle allait le tuer si elle apprenait qu’il avait de nouveau des doutes. Il ne pouvait pas penser à cela. Il devait se changer les idées. Il attrapa le verre en face de lui et se fit servir un jus d’on ne sait quoi. C’est alors qu’il entendit la douce voix de la jaune et noire au niveau de l’encadrement.

En fait, c'est la bonne salle.

Il releva la tête surpris et la vit entrer entièrement dans la salle. Elle lui avoua qu’elle était bien au bon endroit. Il fronça les sourcils, ne comprenant pas ce qu’il se passait. Il préféra rester silencieux encore une fois de peur de dire une bêtise. Il ne voyait pas en quoi ceci était possible. Il avait été clair plus tôt dans la soirée qu’elle voulait être en présence de Nolan. Même si cela lui faisait mal, il n’avait pas le choix que de l’accepter. Alors qu’est-ce qu’elle faisait là ?

Nous sommes officiellement morts, tu sais ? Ta sœur et Nolan ne s'en remettrons jamais s'ils savent que nous passons ensemble la St Valentin.

Oh que oui il le savait. Sa sœur allait le massacrer sur place. Elle allait l’inonder d’insultes et de sortilèges de toute sorte pour avoir fait cette bourde. Pourtant, il avait comme une envie d’oublier cette pensée. Elle était sublime, il fallait le dire. Il se releva avec lenteur. Il ne savait pas quoi lui dire. Il avait peur de deviner ce qu’elle voulait. Mais il ne pouvait pas rester ainsi sans rien dire pendant toute la soirée. Si elle comptait vraiment passer cette soirée avec lui comme elle le sous-entendait, il fallait qu’il la mette à l’aise. Il fit un pas hésitant vers elle.

Tu n’es pas obligée de rester avec moi si tu ne le veux pas. Tu peux aller le retrouver, si tu veux ?

Il la questionna aussi avec les yeux. Il ne voulait absolument pas qu’elle soit là contre son gré. Il en entendrait parler pour le reste de sa vie sinon. Par contre, si elle était d’accord, cela pourrait être une soirée qu’il ne voudrait pas oublier du tout. Il avança un peu plus vers elle, toujours son verre en main. Il sentait que le stress montait en lui alors qu’il attendait sa réponse. Il essayait de ne rien n’espérer d’elle mais c’était dur. Ils avaient vécu tellement de choses qu’il n’avait pas l’impression que cela puisse un jour se finir.

Si c’est juste Mary qui te gêne, elle n’est pas obligée de le savoir. Ou elle s’occupera juste de ses affaires. Enfin, je veux dire, je suis désolé qu’elle s’en soit prise à toi. Je lui avais demandé de ne pas le faire. Elle ne sait pas ce qu’il se passe.

Il s’embrouillait dans ses paroles. Il avait l’impression de faire une course dans un lac de boue. C’était plutôt compliqué de se sortir de là. Elle allait devoir répondre vite avant qu’il ne se noie complètement. Il finit par lui tendre son verre. Il ne savait plus ce qu’il faisait mais tant pis, il n’était plus à ça près. Avec un peu plus d’assurance, il s’exclama :

Sinon, on peut juste prendre un verre ensemble, parler un peu et tu vois ce que tu veux faire après ? C’est comme tu veux, vraiment !

COTÉ DU BIEN

Sean dévisagea un moment la jeune fille. C'était la première fois depuis le match qu'ils se retrouvaient face à face, avec, entre eux, le souvenir de leur erreur. Luzia, à présent débarrassée de sa veste, serrait dans sa main le bout de parchemin et le faisait rouler avec ses doigts. Le Serdaigle se leva alors et s'approcha d'elle, visiblement un peu tendu.

- Tu n’es pas obligée de rester avec moi si tu ne le veux pas, assura-t-il. Tu peux aller le retrouver, si tu veux ?

Son regard était éloquent, et Luzia savait pertinemment de qui il parlait. Cela lui fit un pincement au cœur. Il fallait avouer qu'elle était déçue que ça ne soit pas Nolan. Après tout, voilà qu'on lui ruinait tous ses espoirs. Nolan n'était, selon Cupidon, pas l'homme de sa vie... Et puis, l'autre raison du pincement au cœur, c'était que Sean, malgré tout, restait adorable. Elle ne lui avait pas adressé la parole depuis sa rupture avec Nolan, et elle ne doutait pas qu'il s'en était pris plein la figure avec toute cette histoire... Par sa faute. Et voilà qu'il lui offrait la possibilité d'écourter la soirée, pour aller rejoindre celui pour qui elle avait pratiquement cessé de manger. Que faisait Nolan, en ce moment même ? Où était-il ? Et surtout, avec qui ? Luzia savait qu'elle était capable de fouiller tout le château pour le trouver ; seulement, elle ne savait pas si c'était une bonne idée. Elle ne savait plus comment se comporter avec et devant lui. Et avec tout ce que Sean avait subi à cause d'elle, la jeune fille ne pouvait décemment pas le laisser en plan, ne serait-ce que par respect. Ouvrant la bouche, elle allait dire que Cupidon en avait décidé ainsi, mais le jeune homme poursuivit :

- Si c’est juste Mary qui te gêne, elle n’est pas obligée de le savoir. Ou elle s’occupera juste de ses affaires. Enfin, je veux dire, je suis désolé qu’elle s’en soit prise à toi. Je lui avais demandé de ne pas le faire. Elle ne sait pas ce qu’il se passe.

A ces mots, la Poufsouffle leva les yeux au ciel. Son entrevue avec Mary, même si elle aussi remontait, était bien ancrée dans sa mémoire. Luzia ne savait pas encore ce qu'il fallait en penser... Mary avait raison, bien évidemment, mais, elle avait très mal choisi le moment.

- Ne t'en fais pas, dit Luzia en secouant la tête. Elle t'aime beaucoup, tu sais ? Elle a fait ça parce qu'elle s'inquiétait... Elle voulait s'assurer que...

Les mots butèrent sur ses lèvres, mais elle fit un effort pour articuler :

- Que dorénavant je ne jouerai plus avec toi. Ce sont ses paroles...

Elle saisit le verre que lui tendait Sean, et en but une gorgée, car sa gorge était anormalement sèche. Le jeune homme proposa alors de voir un verre ensemble et de parler. Luzia, avalant une nouvelle gorgée, hocha la tête. Elle s'approcha de la table pour y déposer son verre et jeta, d'un geste précis, le petit bout de parchemin désormais trop abîmé pour servir à quoi que ce soit d'autre. Elle revint ensuite vers la table et s'assit sur la chaise inoccupée. Étrangement, elle se sentait à l'aise.

- Tu as raison, fit-elle alors, on doit parler. Il faut que l'on remette les choses à plat... Je te dois tellement d'excuses...

Luzia évitait de regarder Sean, un peu gênée par ce soudain accès de franchise. Parler n'avait jamais été son fort, même si c'était avec un garçon avec qui elle était sortie longtemps. Heureusement, l'elfe Roméo apportait les entrées du repas, lui offrant ainsi du temps supplémentaire. La plat consistait en cuisses de grenouilles assaisonnées au persil. Luzia n'était pas fan, mais elle devait reconnaître que cela sentait bon, et que les cuisses paraissaient dorées à point. Son estomac fit un petit bond, en réaction à ses effluves savoureuses. Pour la première fois depuis longtemps, Luzia avait de l'appétit.

- Bon appétit, glissa-t-elle à Sean tout en se saisissant de ses couverts. Bref, je voulais dire que j'étais désolée de nous avoir trahi au match. Je pensais que j'étais préparée mais... C'était dur à gérer... Je ne comprends pas comment nous avons fait pour remporter le match, alors que l'équipe n'était plus du tout en phase... Je suis désolée pour le coup de poing de Nolan.

L'Espagnole se rappelait encore du visage ensanglanté de Sean, après que Nolan lui eut assené un coup qui devait être monumental. Dans cette histoire, personne n'avait été épargné...

Spoiler:

Sean n’était vraiment pas d’accord avec Luzia. Sa sœur n’avait pas à s’occuper de ses affaires. Il avait beau être attaqué dans tous les sens, elle devait rester à sa place. Il savait très bien prendre soin de ses affaires par lui-même. S’il n’avait pas réagi après le coup de poing, c’était parce qu’il avait une très bonne raison. Elle n’avait pas voulu l’écouter et était allée chercher plus loin. Cela l’avait vraiment énervé, mais il avait préféré ne pas en rajouter. Mary était capable d’aller chercher un peu plus les embrouilles s’il continuait à lui dire de ne pas le faire. Il savait que Luzia avait déjà assez de complications dans sa vie pour ne pas en rajouter. Seulement, il ne put s’empêcher de baisser la tête en écoutant les paroles de la poufsouffle. Sa sœur n’avait malheureusement pas tout le temps tort et c’était sans doute à cause de ça qu’il avait voulu l’éloigner. Il savait qu’il devait faire attention mais il ne voulait pas y penser.

Il préféra rester silencieux à la remarque. Il ne savait pas quoi dire de toute façon. Il se contenta de baisser le bras après qu’elle ait récupéré le verre. Il ne bougea pas pendant qu’elle faisait son petit tour. Il était comme bloqué. Il ne savait pas quoi faire avec son corps, ni avec sa tête d’ailleurs. Finalement, il alla s’asseoir en face d’elle pour ne pas paraître stupide. Il ne pouvait pas rester debout au milieu de la pièce pendant qu’elle mangeait, ce serait idiot. Il attrapa le deuxième verre déjà rempli et but une petite gorgée. Il se sentait bien, mais au fond il était perturbé. Que tout ceci semble normal n’était pas normal.

Tu as raison, on doit parler. Il faut que l'on remette les choses à plat... Je te dois tellement d'excuses...

Des excuses ? Pour quoi ? Sean ne voyait pas en quoi elle lui en devait ou sinon lui aussi devait en faire. Pour lui, il était aussi responsable qu’elle et il assumait les conséquences du mieux qu’il le pouvait. Par contre, parler ne serait pas un mal. Le serdaigle ne savait plus vraiment où il en était. De la voir séparer de Nolan rendait les choses un peu plus compliqué. Il ne se voyait pas vraiment avec elle, mais il ne se voyait définitivement pas séparer d’elle. Elle faisait partie de sa vie et ça ne pouvait pas être autrement. Mais il n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit. L’elfe décida d’intervenir à cet instant pour leur apporter l’entrée. Si l’odeur de la nourriture était délicieuse, l’estomac de Sean ne semblait pas prêt à accueillir quoi que ce soit. Il n’aurait pourtant pas dis non à des cuisses de grenouilles. C’était peut-être étrange comme repas, mais il en avait déjà goûté et c’était fabuleux. Cependant, il poussa son assiette un peu plus loin sur la table, comme s’il n’allait pas y toucher.

Bref, je voulais dire que j'étais désolée de nous avoir trahi au match. Je pensais que j'étais préparée mais... C'était dur à gérer...

Sean comprenait très bien ce qu’elle voulait dire. Lui aussi avait eu du mal à lui faire face sans les trahir. Seulement, il n’avait pas la pression de se faire prendre par une quelconque petite-amie. La sienne était partie plusieurs mois auparavant et même si elle était elle aussi sur le terrain, elle n’avait rien capté à ce qu’il se passait. Ça avait été différent pour Luzia et il n’avait pas dû l’aider. Il secoua donc la tête pour lui faire comprendre qu’elle n’avait pas besoin de faire ça. Elle n’était pas responsable du geste de Nolan et celui-ci n’avait pas grand-chose à se reprocher.

Dans ce cas, je dois aussi m’excuser. Je pense que c’est de ma faute s’il a compris. Je n’aurais pas dû te parler. Je suis désolé. Pour ce qui est du coup de poing, on va dire que ça remet les idées en place, à peu près… Rien de bien grave.

Il finit par attraper ses couverts et rapprocher son assiette. Il posa sa fourchette sur l’une des cuisses, mais ça ne lui disait toujours pas. Il regarda Luzia par-dessus les verres et l’observa vraiment depuis qu’elle était entrée. Il avait fait comme il avait pu pour ne pas la croiser avant et il se rendait compte qu’elle avait changé. Elle ne semblait pas en très bonne santé. Ses os ressortaient beaucoup plus comme si elle n’avait pas mangé depuis plusieurs jours. Des cernes courraient sous ses yeux. Elle semblait vraiment mal au point.

Luzia, comment tu vas ? Vraiment je veux dire ? Qu’est-ce qu’il s’est passé depuis ? Avec Nolan ? Comment tu tiens le coup ?

COTÉ DU BIEN

Luzia planta sa fourchette dans une des cuisses et, à l'aide de son couteau, se tailla un morceaux qu'elle goba comme s'il s'agissait d'une confiserie. Dans sa bouche, la viande, juteuse, fondait, régalant son palais de toutes ses saveurs. La jeune fille en était tout étonnée. A chaque fois qu'elle avait essayé de manger depuis sa séparation avec Nolan, la nourriture avait eu un goût de carton ; elle mâchait difficilement, si bien que lorsque tout le monde avait fini son repas, elle n'en avait mangé qu'un quart. Et si ce n'était que ça ! Dès qu'elle avalait quelque chose, Luzia avait envie de vomir. Elle comprenait pourquoi : elle était dégoûtée d'elle même et de ce qu'elle avait fait. Aussi se forçait-elle à manger, et buvait surtout du jus de citrouille - ça passait mieux quand c'était liquide.
Là, elle retrouvait de l'appétit. L'idée l'effleura que c'était parce que Sean était là, et qu'elle avait le sentiment qu'il la comprenait. A moins que l'explication soit davantage... Non, c'était de Nolan dont elle était amoureuse, pas de Sean. Elle se sentait un peu hébétée, mais une voix au fond d'elle même lui glissa qu'à défaut d'avoir fait cette bêtise, mieux valait l'avoir fait avec Sean... Ça avait plus de sens pour elle - même si c'était peut-être précisément ce qu'il aggravait la situation. Enfin toujours était-il que Sean ne semblait pas désireux de manger.

- Dans ce cas, commença-t-il l'air grave, je dois aussi m’excuser. Je pense que c’est de ma faute s’il a compris. Je n’aurais pas dû te parler. Je suis désolé. Pour ce qui est du coup de poing, on va dire que ça remet les idées en place, à peu près… Rien de bien grave.

Luzia secoua la tête. Si. C'était grave. Mais le fait qu'ils aient mal géré le match prouvait à quel point ils étaient rongés par la culpabilité. Surtout Luzia, qui avait paniqué alors qu'elle aurait dû se contenter de faire son boulot de batteur. Si seulement elle avait pu revenir en arrière ! Tout recommencer, réparer ses erreurs, s'épargner de douleur à elle, à Sean et à Nolan. La vie était compliquée, et injuste. Comme Sean se saisissait de ses couverts et paraissait plus décidé à manger, Luzia revint à la réalité. Le Serdaigle, de l'autre côté de la table, l'observait.

- Luzia, comment tu vas ?
L'intéressée fronça les sourcils - comment ça, comment elle allait ?
- Vraiment je veux dire, reprit le jeune homme. Qu’est-ce qu’il s’est passé depuis ? Avec Nolan ? Comment tu tiens le coup ?

L'Espagnole ne répondit pas de suite. Un vide avait pris possession de sa tête et elle se contenta d'avaler le reste de sa cuisse. Puis, quand elle comprit que Sean attendait une réponse, elle sentit des larmes perler à ses paupières. Luzia battit plusieurs fois des paupières pour les dissiper. Elle ne savit pas quoi dire, ni par quoi commencer. Elle revoyait la scène, à la fin du match, lorsque Nolan lui avait lâché la main en lui disant qu'il ne pouvait pas lui pardonner.

- J'ai...

La voix de Luzia n'était qu'un bruit rauque, monstrueux et rocailleux. D'un geste brutal et maladroit, elle se saisit de son verre et le vida d'une traite. Elle inspira. Elle posa ses mains sur ses genoux et, de son regard, accrocha celui de Sean.

- J'ai essayé de lui parler, se reprit la Poufsouffle, la voix plus apaisée, mais il ne veut pas... Il m'évite, il prétexte toujours avoir quelque chose à faire. Le pire, c'est lors des entraînements.

Luzia avait demandé sa démission à Eanna qui l'avait sèchement refusée. Selon la capitaine, il était trop tard pour chercher un autre batteur, et puis, l'Espagnole avait désormais le coup de batte. L'équipe comptait sur elle – elle ne pouvait faire de nouvelle trahison en arrêtant tout. Et puis, au fond, Luzia considérait les entraînements comme une occasion d'être avec Nolan, peut-être de lui parler, même si jusqu'à présent, rien n'avait vraiment changé.
- Quand je le vois sur son balai, souffla Luzia, les yeux dans le vague, c'est comme si rien ne s'était passé. Il semble vivant, il file, il marque, il... semble apaisé.

Luzia voulait dire que Nolan était beau, mais là, devant Sean, elle ne voulait pas évoquer ce sujet.

- Le quidditch l'aide, conclut-elle. Je sais qu'il est malheureux, mais il a au moins des moments dans la semaine où il peut se libérer de sa douleur... Moi, je n'ai rien de tout ça.

Sa voix se rompit.

- Ça me poursuit sans arrêt.

Elle pleurait. Elle mit ses mains sur son visage, retenant ses sanglots, essuyant les larmes.

- Pardon, je suis désolée, s'excusa-t-elle.

Elle renifla, le visage rouge, les yeux papillonnants et, regardant Sean, elle ajouta :

- Bref, et toi ? Comment ça va ?

Spoiler:

Sean ne donna plus aucune attention à son entrée. Seule Luzia prenait possession de ses pensées. Depuis le match de quiddich entre serdaigle et poufsouffle, il avait fait son possible pour l'éviter, pour rester loin d'elle. Les conséquences de leur retour en arrière avaient déjà montrées leurs visages, il n'avait pas voulu en rajouter. Il n'avait donc pas fait attention du changement physique de la jeune fille. Forcément, en évitant sans cesse son regard, il n'aurait pu remarquer les traits lourds qui cerclaient ses yeux. Mais maintenant qu'il était en face de la poufsouffle et qu'il pouvait la regarder sans avoir peur de recevoir un coup de poing, il pouvait remarquer tous les petits détails qui la faisaient autre.

Le bleu fut légèrement étonné de la voir manger avec autant d'appétit. Pourquoi lui n'éprouvait-il pas le besoin de se remplir l'estomac? Jusqu'à présent, il n'avait encore jamais été lâché brusquement par sa faim, mais c'était avant de se retrouver en face d'elle. L'incertitude faisait toujours bien des dégâts sur lui. Elle, au contraire, semblait avaler tout ce qu'il y avait à sa disposition avec les émotions. Pourtant, Sean avait du mal à rester sur cette conclusion. Si ça avait vraiment été le cas, elle ne serait pas au maigre, elle ne ferait pas presque anorexique. Ce n'était peut-être que l'effet de la salle ou un truc du même style, un mystère complet.

Quand je le vois sur son balai, c'est comme si rien ne s'était passé. Il semble vivant, il file, il marque, il... semble apaisé.

Lorsque le septième année avait posé la question à propos de Nolan, il ne s'attendait pas du tout à une vague de compliments à son égard. Il aurait peut-être dû s'en douter vu comment elle avait réagi en entrant dans la salle et connaissant ses sentiments pour lui, mais ça faisait toujours mal. Il était incapable de dire s'il était jaloux ou non. Il ne ressentait pas de la haine contre le poufsouffle comme il pouvait le faire contre Regulus, mais il n'aimait pas pour autant voir Luzia rêver de lui.

Il comprenait tout de même pourquoi elle ne pouvait s'empêcher de penser à tout cela. De voir son ex s'épanouir dans une activité rendait le geste fauteur un peu moins difficile à porter. Et au moins, un des trois arrivaient à faire quelque chose durant toutes ces semaines. Sean ressentait un soulagement minime d'apprendre qu'il ne se laissait pas couler à cause de lui. Il n'avait jamais voulu provoquer cette situation, mais il l'avait fait et ne pouvait pas revenir en arrière.

Ça me poursuit sans arrêt.

La jeune fille craqua complètement en face de lui, n'arrivant plus à cacher sa souffrance. Si sa première pensée était d'aller la consoler, Sean ne réussit pas à la mettre à exécution. Il ne savait plus du tout comment réagir avec elle, il voulait juste la rendre la plus à l'aise possible. Or, aller la tenir dans ses bras ne devait pas être le meilleur geste pour cela. Elle venait de lui parlant de son amour récent qu'elle avait trahi avec le bleu, elle ne voulait sans doute pas recommencer pour se sentir mieux quelques secondes. Il détourna alors ses yeux pour ne pas la voir en pleurs. Il détestait la regarder alors qu'elle était ainsi, détestait devoir rester stoïque, immobile. Il planta sa fourchette dans l'une des cuisses avec fureur pendant qu'elle était trop bouleversée pour faire attention. Mais elle ne fut pas longue à essayer de s'en remettre et bientôt elle s'excusa.

Tu n'as pas à l'être.

La voix du serdaigle était rauque après tout ce temps sans parler. Elle n'était pas très portante non plus. D'ailleurs le septième année n'était pas sûr qu'elle l'ait entendu car elle enchaîna très vite, lui demandant de ses nouvelles. Il releva les yeux vers la poufsouffle, incapable de répondre automatiquement. Il avait beau y réfléchir, il n'arrivait pas à faire le point sur ce qu'il ressentait.

Je... Je ne sais pas. Je n'y ai pas pensé jusqu'à maintenant. Depuis... Tu sais quoi, je me suis contenté de me plonger dans mes examens et les cours, sans répit.

Il s'en était rendu compte lorsque Mme Pince ne se donnait même plus la peine de le regarder quand il entrait dans la bibliothèque. Ses amis n'avaient pas forcément fait attention car il était un adepte de ce lieu et qu'eux aussi devaient réviser à présent, mais ses cours ne le quittaient quasiment plus.

Si je n'étais pas assez serdaigle avant, on ne peut plus dire la même chose maintenant. C'est ma... Notre dernière année ici et je ne veux pas la louper. Mary me dit que je n'ai pas à m'inquiéter, mais c'est surtout une excuse pour ne pas penser.

Parce que sinon il finirait comme elle, en train de dépérir et il n'était pas encore prêt à arriver à cet extrême. Il lui fit un petit sourire, rien de bien joyeux, mais c'était déjà ça.

Tu sais ce que tu vas faire l'année prochaine? Tu y as réfléchi?

Sean vit un mouvement sur sa droite et tourna sa tête. Leur elfe de maison attitré semblait ne pas savoir quoi faire. Il baissa alors les yeux vers son plat non entamé. Dans un soupir, il demanda à sa compagne de soirée:

Tu veux mes cuisses aussi ou on passe à la suite? Je crois que ça ne passera pas dans mon estomac...

hj: je corrigerai en rentrant et pour les couleurs pareil Wink

COTÉ DU BIEN

Les yeux encore rouges, Luzia avait cessé de pleurer. Il fallait qu'elle se reprenne, qu'elle passe à autre chose. N'était-ce pas le but de cette soirée ? Sean évitait de la regarder, attaquant rageusement sa cuisse de grenouille. En même temps, n'offrait-elle pas la vision pathétique d'une fille éplorée ? A un moment donné, il fallait peut-être arrêter de s'apitoyer sur son sort.

- Tu sais quoi, répondit le jeune homme, je me suis contenté de me plonger dans mes examens et les cours, sans répit.

Luzia hocha la tête. C'était aussi ce qu'elle faisait. Elle avait la tête plongée dans ses bouquins, ou bien passait son temps dans les serres à s'occuper des plantes que le professeur de botanique avait accepté de lui confier. Ce temps passé à travailler, c'était toujours ça de gagné pour les examens, et ça occupait l'esprit.

- Si je n'étais pas assez serdaigle avant, on ne peut plus dire la même chose maintenant. C'est ma... Notre dernière année ici et je ne veux pas la louper. Mary me dit que je n'ai pas à m'inquiéter, mais c'est surtout une excuse pour ne pas penser.

La jeune fille sourit. Sean avait toujours été très sérieux - bien plus que ses amis Dexter, Swann ou Bertram. Il fallait toujours qu'il cherche à comprendre les moindres détails d'un cours, quitte à remettre en question le savoir du professeur. Son amour des livres le rendait insatiable en matière de lecture. Mary avait une fois de plus raison, il était tout à fait apte à gérer les ASPIC. Il obtiendrait probablement une des meilleures moyennes de la promo, avec de nombreux Optimals.

- Tu sais ce que tu vas faire l'année prochaine? Tu y as réfléchi ?

L'Espagnole allait répondre, mais l'elfe de maison attira leur attention. La créature voulait apparemment débarasser la table mais hésitait car l'assiette de Sean était encore remplie. Ce dernier demanda à la septième année si elle voulait ses cuisses de crapauds.

- Non, vous pouvez débarrasser et nous apporter la suite, fit-elle à l'elfe qui arborait toujours son étrange sac-à-main métallique.

Roméo s'activa aussitôt, emportant la vaisselle sale qui cliqua contre son accessoire.

- Oui, je sais ce que je vais faire l'année prochaine, reprit la Jaune. Je n'y ai pas vraiment réfléchi, parce que ça me semble évident, mais je vais aller à l'université et étudier la botanique. J'aimerais bien travailler sur les plantes rares.

Sur des plantes tellement rares et dangereuses que même les serres de Poudlard n'en avaient jamais vu la couleur. Elle avait eu des renseignements sur la formation et savait qu'elle même ne verrait pas des plantes dangereuses avant quelques années, mais elle aurait de la théorie sur ce sujet dès la première année.

- Et toi, demanda-t-elle à Sean. Tu seras à Londres à la rentrée prochaine ?

La rentrée universitaire faisait déjà parler d'elle chez les septième années. Certains aller postuler pour des formations rares et exigeantes, d'autres avaient déjà choisi un colocataire avec qui s'installer à Londres et d'autres encore commençaient à se demander s'ils n'auraient pas un job étudiant pour payer leur cursus universitaire.
A ce moment-là, l'elfe revint avec deux assiettes sur lesquelles étaient joliment disposés un steack de sharak et une fondue de petits légumes. L'estomac de Luzia se tordit. Elle avait faim et cette sensation lui rappela, pour la première fois depuis longtemps, qu'elle était vivante.

Spoiler:

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