Quand Dylhan ouvrit les yeux au milieu de la nuit, il ne chercha pas à se rendormir. Sans même jeter un coup d'oeil au réveil, il valait parfois mieux ne pas savoir l'heure., il se leva silencieusement. Il lui arrivait ces derniers temps d'avoir parfois du mal à dormir. Pourquoi ? Sand doute à cause de son père malade, ou encore de se qu'il avait appris à propos des visions de Abraham. Pourtant ces soucis n'était pas la seule raison qui avait levé Dylhan au beau milieux de la nuit.
Il revêtit un pull, chaussa ses chaussons, et descendit les escaliers qui menait vers la salle commune. Il commençait à en avoir marre de se réveiller au milieu de la nuit. Cela ne lui arrivait pas d'habitude, mais il se souvenait que petit, il avait déjà vécut cela lorsqu'il était stressé, ou inquiet. Perdu dans ses pensé il ne fit même pas attention en descendant l'escalier. Il heurta de plein fouet la jeune Martha. Mais qu'est-ce qu'elle faisait debout à cette heure ? Elle avait une année de moins que lui et il ne la connaissait pas spécialement. Elle était plutôt de la promotion de Bram.

-"Eh fais attention" dit-il en l'attrapant par les épaules pour ne pas qu'elle trébuche dans les escaliers.

Elle semblait pressée de monter dans son dortoir. Peut-être venait-elle de retrouver le sommeil et de peur de le perdre à nouveau, se précipitait d'aller se recoucher. Il allait s'écarter pour la laisser passé quand il capta la détresse, ou peut-être la confusion, de la jeune fille.

-"Ca va ?" demanda-t-il poliment

Pouvait-il la laisser monter dans son dortoir dans un tel état ? Mais en même temps il n'avait pas le droit de se mêler de se qui ne le regardait pas. Fichue don !

La jeune fille fuyait son regard et si sa réponse était positive il sentait quand même qu'elle n'allait pas bien ! Son don l'obligeait à être plus sensible que les autres et si en général, il faisait tout pour essayer de l'ignorer, il s'agissait la d'une camarade de maison. Peut-être même une amie de Bram. Aussi il continua de la fixer essayant d'analyser plus en détail sa peine.
— Je voudrais passer !
Dylhan ne bougea pas d'un pouce. Oui les Yordanov était aussi têtu les uns que les autres. Quoique Brook il était pas mal dans son genre.
Ses yeux tombèrent sur le sac de cours vide que Martha tenait entre ses mains.
- "Qu'est-ce que tu fais avec ce sac vide" demanda-t-il plutôt.
Dans ces instants là, Lhan regrettait vraiment de ne pas posséder le don de son frère ainé. Il lui aurait bien servit pour une fois.
Il sentit la peine de la jeune fille grandir, le doute s'insinuer en elle. De toute façon Dylahn n'arriverait pas à se rendormir, alors autant rester là à bloquer le passage à Martha, jusqu'à temps qu'elle parle.

— Qu'est-ce que tu fais avec ce sac vide ? demanda Dylhan plutôt que d'obtempérer en la laissant passer.
Martha fit un pas en arrière et leva les yeux au plafond en soupirant. Par Salazar, ce qu'il pouvait être chiant !
— A quoi tu joues, Yordanov ? J'voudrais juste passer, fais chier, bordel !
Ouais, quand elle était en colère, Martha, elle pouvait être assez vulgaire. Beaucoup, même. Surtout en ce moment.
— Arrête de jouer les psy avec moi, ça marche pas !
Depuis que sa mère était morte, c'était fou le nombre d'élèves qui venaient la voir genre « Tout va bien ? Tu gardes la pèche ? Tu veux parler ? » Bon sang, non, elle ne voulait pas parler, elle voulait qu'on la laisse tranquille, dans son gouffre, elle s'en sortait très bien toute seule !
Dans l'énervement, une larme s'échappa et glissa le long de sa joue. Aussitôt qu'elle s'en rendit compte, elle passa sa main sur son visage pour la faire disparaître. Puis voyant que ce n'était pas ce soir qu'elle allait prendre la poudre de cheminette, elle balança violemment son sac sur le parquet afin d'aller s'affaler dans un fauteuil. Elle redressa ses genoux contre sa poitrine et enfouit son visage dans ses mains.

Dylhan était la, planter au milieux de l'escalier qui menait aux dortoir. Il aimait bien cette escalier de pierre, qui descendait dans les tréfonds du château. Enfin bon, il avait quand même des limites et rester là, même si c'était pour le bien de la jeune fille n'était pas dans ses projets, surtout si elle se montrait aussi têtue que lui.
Il captait toujours la tristesse de la jeune fille, et tout à coup, les paroles de Vitali lui revinrent en mémoire. Martha avait perdu sa mère récemment ! La nouvelle avait rapidement fait le tour de la maison des verts et argents, mais Dylhan lui ne l'avait pas répété. Et pour cause, il avait lui aussi perdu sa mère avant son entrée à Poudlard et il comprenait à quelle points s'était dur d'entendre les autres en parler.
— A quoi tu joues, Yordanov ? J'voudrais juste passer, fais chier, bordel !
Le cadet des Yordanov haussa les sourcils. Elle en avait du vocabulaire celle là ! Mais il aimait bien ! Il préférais de loin les gens qui se lâchait plutôt que les coincés qui était aussi frigide que des masque de fer !
— Arrête de jouer les psy avec moi, ça marche pas !
Dylhan ne répondit rien ! Jouer au puy n'était pas son but premier. Pourtant il savait qu'elle allait mal. La larme qui coula sur sa joue en était la preuve. Il n'eut même pas le temps de dire Quidditch que Martha jeta son sac vide sur le sol de la salle commune et alla s'affaler dans un fauteuil.

Finalement Dylhan bougea. Il quitta sa place devant l'escalier et vint s'asseoir par terre devant le fauteuil de la jeune fille. Si elle ne voulait pas parler, il ne l'y obligerait pas, mais elle devait quand même savoir qu'elle n'était pas la première dans ce cas et d'autres savait parfaitement ce qu'elle ressentait, lui y compris (hormis son "don" )

-"J'ai perdu ma mère moi aussi " dit-il le regard dans le vide se souvenant parfaitement de leur crises de larmes à Bram et à lui. "C'était y'a six ans maintenant et croit j'ai encore l'impression que c'était hier." Repenser à tout ça était difficile pour lui mais si ça pouvait aidé la cinquième à se livrer, il voulait bien faire l'exercice. "Avec mon père qui est grièvement malade en ce moment, ça devient très dure, surtout pour Abraham que tu connais sans doute." "Mais tant que tu as des amis qui savent et qui comprennent, auprès de toi, c'est plus facile ! "
Il leva les yeux vers la jeune fille pour guetter sa réaction.

Martha garda son visage enfoui dans ses bras croisés posés sur ses genoux. Elle voulait disparaître, ne plus avoir à penser à tout ça, oublier, comme si rien ne s'était jamais passé. Elle voulait être seule pour pouvoir se laisser tomber au fond du puits, sans personne pour la rattraper.
Mais visiblement, Dylhan ne voulait pas la laisser toute seule. Il s'installa même par terre, à coté d'elle mais Martha ne releva pas la tête. Comme si il partirait si elle restait cachée. Alors il commença à se livrer à elle, à lui raconter que sa mère était morte, à lui aussi, qu'il comprenait... Non, il ne comprenait pas, personne ne pouvait comprendre !
— Arrêtez, avec ça ! s'écria-t-elle soudain en se redressant, le regard noir. Ça n'a rien à voir avec ma mère, j'vais bien, qu'est-ce-que tu crois ? Que c'est grâce à ta p'tite histoire super triste que les choses vont s'arranger ? Elles sont mortes, tu piges, ça ? Ta mère, la mienne, ça les fera pas revenir !
Sans que Martha ne s'en rende compte, les larmes s'étaient mises à couler le long de ses joues. Elle était vraiment en colère, et à bout de force, aussi. Mais le silence qui s'en suivit lui fit réaliser qu'elle avait été trop loin, beaucoup trop loin. Dylhan n'y était pour rien, il ne devait pas être son souffre-douleur sous prétexte qu'elle devait se calmer les nerfs. Alors Martha inspira et la colère disparut de son visage, pour laisser place à une profonde tristesse.
— Oh Dylhan, excuse-moi... murmura-t-elle en pleurant de plus belle. Je suis impardonnable, j'voulais pas...
Et comme elle ne trouvait pas les mots pour s'excuser convenablement, elle posa sa main froide sur la joue du bulgare.

Le serpentard ne s'attendait certainement pas à attiser la colère de la jeune fille en se livrant. Quoique Dylhan ressentait encore de la colère voir de la haine contre les moldus qui avait assassiné sa mère. Pourtant sous cette apparence colérique il ressentait une profonde tristesse, semblable à celle qu'il avait ressenti à la mort de sa mère, et celle qui menaçait de l'envahir à chaque fois qu'il voyait son père.
-"Je crois que en sept ans j'ai eu le temps de pigé oui !" dit-il calmement mais froidement.
Avant qu'il puisse ajouter quelques chose, la jeune fille s'approcha et posa sa main sur sa joue. Elle pleurait et s'excusait encore plus et encore une fois comme toujours Dylhan maudit son empathie qui lui faisait ressentir les émotions en double. Il repensa à la colère ressentit lorsqu'il avait appris les raisons du meurtre de sa mère. Mieux valait la colère que la tristesse.

-"C'est peut-être dur mais ce morfondre ne sert à rien" dit-il en lui attrapant la main. " Ta mère préférerait te voir forte et capable d'affronter ces épreuves tu ne crois pas ? Trouve toi, une raison pour continuer ta vie, la vengeance si ça peut t'aider. " Malgré le fait qu'il ressentait et comprenait les gens, Dylhan n'était absolument pas doué pour réconforter les gens. Il avait tellement appris à ressentir la colère pour cacher les autres émotions qu'il était plus habitué à tenter de se calmer lui-même.

— Je crois que en sept ans j'ai eu le temps de piger oui ! répondit sèchement Dylhan.
Martha avait été odieuse et cruelle mais la vérité, c'est qu'elle le pensait réellement. Sa mère ne reviendrait jamais, peu importe qu'elle se lève le matin pour aller en cours, peu importe qu'elle réussisse ses études, peu importe qu'elle se jette un avada kedavra en pleine tronche. Sa mère avait glissé hors du monde et celui-ci continuait de tourner. Alors elle baissa la tête, les épaules secouées par ses sanglots.
— C'est peut-être dur mais ce morfondre ne sert à rien, ajouta Dylhan en lui saisissant la main.
Elle hocha la tête, elle le savait que ça ne servait à rien. Plus rien n'avait une quelconque utilité.
— Ta mère préférerait te voir forte et capable d'affronter ces épreuves tu ne crois pas ?
— S-si... réussit à répondre Martha, les lèvres inondées de larmes.
— Trouve toi une raison pour continuer ta vie, la vengeance si ça peut t'aider.
Alors Martha resta silencieuse. La vengeance. Oui, la vengeance, mais comment ?
Elle laissa retomber sa main en serrant toujours celle de Dylhan entre ses doigts. Puis elle leva les yeux vers son camarade. Son visage était encore humide mais elle ne tremblait plus : elle avait cessé de pleurer.
— Tu as raison, tu as entièrement raison, murmura-t-elle. Je peux lui faire payer, je VAIS lui faire payer.
Alors son regard se perdit dans le feu de cheminée. Si elle réussissait à trouver le coupable, ce qui ne serait franchement pas bien dur, elle n'aurait plus qu'à frapper et à l'aide de la magie, l'injustice serait réparée. Il fallait qu'elle élabore un plan, quelque chose de très subtil afin qu'elle ne soit pas envoyé un Azkaban. Elle était jeune, certes mais par Merlin ! elle aurait pu jurer à cet instant précis que l'assassin de sa mère allait payer.
Mais pouvait-elle faire confiance à Dylhan ? Elle n'en savait rien. Alors elle préféra ne pas entamer la discussion sur la vengeance en sa présence.
— Elle me manque, tu sais. Se dire... Se dire qu'elle a disparu, pour toujours, que je ne reverrai son visage. Est-ce que ça part avec le temps ? Je veux dire... Ce manque ?