Maëlyn soupira et se tourna dans son lit. Elle n'arrivait pas à dormir. Tout tournait dans sa tête. Elle n'arrêtait pas de revivre la scène de l'emprisonnement de son père dans sa tête. Il n'avait même pas eu le droit à un procès équitable parce qu'il y avait toutes ces preuves contre lui. Des preuves trop visibles, trop évidentes mais personne n'avait écouté. Et ces fichus Aurors avaient bâclés leur boulot. Et maintenant d'après Melody, le Ministère leur avait donné le droit de tuer. Ca ne semblait pas une bonne chose pour Maëlyn, cela devenait n'importe quoi. Pourtant, elle même faisait partie de l'Ordre du Phénix, elle devait savoir ce que cela coûtait, elle devait savoir à quel point il était important que les Aurors puissent se défendre et qu'eux même étaient des gentils mais c'était plus fort qu'elle. Maëlyn n'avait pas confiance en eux. Elle leur vouait une rancoeur et une haine sans pitié. Ils lui avaient tout pris. Son père, son frère, son foyer, son innocence. Ils avaient brisés tous ses rêves d'enfance. Elle n'arrivait tout simplement pas à leur pardonner c'était plus fort qu'elle.

En soupirant la jeune femme ralluma la lumière et son regard se posa sur la photo de Jaimie et elle alors qu'ils n'étaient que des enfants. Son regard se voila de chagrin. Son petit frère lui manquait atrocement. Elle se demandait ce qu'il était devenu, par qui il avait été élevé, si il avait été aimé comme il le méritait, si il était sorcier comme elle et leur père ou moldu comme leur maman et auquel cas, dans quelle maison était-il à Poudlard ? Une larme s'échappa de ses beaux yeux bleus et elle l'essuya dans un geste rageur. Elle avait tellement envie de retrouver Jaimie. Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres et elle se leva pour se rendre dans la cuisine. Ouvrant le frigo elle sorti le jus de citrouille et s'en servit un grand verre avant de caresser la tête de son chien. Regardant l'heure elle fit la moue. Minuit moins le quart. Encore toute la nuit à passer ... Prise d'une grande inspiration la belle capitaine se rendit dans sa chambre et passa un shorty en jean et un débardeur blanc qui moulait parfaitement ses formes puis elle attrapa dans le cellier, une bouteille de whisky pur feu, caressa son chien et transplana directement dans un immeuble de Londres. Le hall étant vide elle grimpa directement les escaliers jusqu'à une porte en particulier. Frappant quelques coups elle attendit qu'on vienne lui ouvrir, un sourire tout à fait craquant sur son joli minois. Enfin la porte s'ouvrit. - Aucun râlage j'ai apporté de quoi nous ravitailler ! lança t-elle d'une voix enthousiaste en entrant dans l'appartement comme en terrain conquis après avoir plaqué un baiser rapide sur les lèvres de son ami. Se tournant vers Zooey elle lui montra la bouteille. - J'm'ennuyais j'me suis dis que tu dormais pas et donc que j'allais squatter chez toi ! déclara t-elle avec une petite moue adorable.

Spoiler:

 

Zooey Glass referma la porte d'entrée derrière sa mère. Bessie était —encore une fois— venu envahir son espace et après quelques mots que Zooey finirait par regretter, elle avait enfin dénié quitter l'appartement de son fils.
Zooey regarda un moment la porte fermée. Son regard était fixe, épais et lourd, et on sentait que le soulagement n'était pas ce qu'il voulait exprimer. Ce qu'il voulait exprimer, autant qu'on pût en juger, c'était le regard fixe d'un amoureux de la solitude qui, une fois sa solitude envahie et piétinée, n'approuve pas tout à fait l'envahisseur se de lever et de s'en aller tout simplement, en deux temps trois mouvements, comme ça.

Moins de cinq minutes plus tard, Zooey se tenait debout devant le lavabo, les cheveux mouillés mais bien peignés, les pieds nus, vêtu seulement d'un pantalon sans ceinture, un pantalon de gabardine gris anthracite. Une serviette de toilette était jetée en travers de ses épaules. Le store était à demi ouvert, la porte de la salle de bain était entrouverte pour laisser la vapeur d'eau s'échapper et les miroirs se nettoyer tout seuls et une cigarette était allumée et placée à portée de la main dans le porte-savonnette.
Il s'apprêtait à mettre en usage son rituel du pré-couchage lorsqu'on frappa à la porte d'entrée.
« Oh ! c'est pas vrai qu'elle est déjà de retour. Cette bonne femme va me rendre dingue », fit Zooey, persuadé que sa mère l'attendait derrière la porte.
Mais comme il n'entendit pas la porte s'ouvrir sans son autorisation, comme Bessie en avait l'habitude à chaque fois qu'elle venait chez lui, Zooey fronça les sourcils et déposa la serviette qu'il portait toujours sur ses épaules sur le bord du lavabo. Et lorsqu'il ouvrit la porte, on lui sauta dessus.
« Aucun râlage, j'ai apporté de quoi nous ravitailler ! » déclara Maëlyn en l'embrassant sur la bouche.
Bon Dieu ce qu'il pouvait détester ça. Zooey n'avait jamais supporté qu'on le touche, considérant son corps comme son territoire, sa propriété privée. Maëlyn le savait mais elle semblait trop s'amuser à se jouer de lui.
« Fais pas ça ! lui dit-il en s'essuyant les lèvres comme un gamin de huit ans dégoûté par le baiser d'une fillette.
— J'm'ennuyais, poursuivit-elle en ignorant totalement sa remarque. J'me suis dis que tu dormais pas et donc que j'allais squatter chez toi ! »
Zooey considéra un instant la jeune fille puis, sans un mot, il retourna à sa salle de bain récupérer la cigarette allumée qu'il y avait laissé. Il en tira une bouffée puis retourna dans son salon qui faisait également office de salle à manger, de cuisine et d'entrée.
« Oh ! Quelle surprise aimable et agréable ! Venir me rendre visite à... Zooey inspecta l'horloge murale que sa mère avait fait installé au dessus du réfrigérateur et qu'il n'avait jamais retiré malgré l'envie. Minuit moins le quart, quelle charmante attention. »
Il rit bruyamment puis, la cigarette toujours entre deux doigts, il s'empara de la bouteille de Whisky pur-feu que Maëlyn avait apporté.
« J'espère au moins que c'est une bouteille de qualité », ajouta-t-il en expirant sa fumée en direction du plafond.
Il colla sa cibiche entre ses lèvres et retira du placard de la cuisine deux verres à Whisky qu'il déposa sur le plan de travail. Il dévissa la bouteille, huma le liquide ambré puis servit les deux verres avant d'en tendre un à Maëlyn. Puis il alla s'installer dans le canapé pour enfiler une paire de chaussettes.
« Ça va, toi, en ce moment ? » demanda-t-il, en déposant sa cigarette dans le cendrier avant de mettre chaussette à son pied.

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Fatiguée de tourner comme une crêpe dans son lit, Maëlyn avait décidé de rentre visite à Zoeey Glass. Les deux jeunes gens se ressemblaient autant qu'un loup ressemble à un ours mais ils s'entendaient pourtant bien, s'équilibrant comme le Yin et le Yang. A peine arrivée, Maë' empêcha son ami de râler en l'embrassant rapidement et en lui montrant la bouteille d'alcool qu'elle avait emporté en connaissance de cause. - Fais pas ça ! lança Zooey alors que Maëlyn entrait d'un bon pas dans l'appartement après son baiser. Un rire léger lui répondit alors que son amie renchérissait sur le fait qu'elle avait apporter de quoi les ravitailler. Maëlyn aimait embêter son ami, elle le provoquait en permanence et en général Zooey était d'une humeur massacrante en suivant, parce qu'elle était la seule a savoir aussi bien le provoquer. Ca le rendait dingue. Et ça amusait grandement la capitaine des Harpies de Holyhead. Le jeune homme alla chercher sa cigarette dans sa salle de bain puis se rendit dans la cuisine où Maëlyn l'attendait patiemment. - Oh ! Quelle surprise aimable et agréable ! Venir me rendre visite à... Minuit moins le quart, quelle charmante attention, ironisa le rebelle en sortant deux verres et en ouvrant la bouteille de whisky pur feu. - Y'a pas d'quoi ! Je suis heureuse d'éclairer un peu ta vie mon chéri, rétorqua la jeune femme avec un grand sourire. - J'espère au moins que c'est une bouteille de qualité, lança alors Zooey peu amène. - Pourquoi j'ai l'habitude d'apporter des trucs imbuvables ?! Tu t'es jamais plaint jusqu'à présent, rétorqua son amie en lui tirant la langue comme une gamine. Peu de monde le savait mais plus Maëlyn était exubérante, impétueuse et grande gueule et plus elle allait mal. C'était une sorte de carapace comme d'autres se ferment comme une huître. Elle se protégeait comme ça. Plus on apparaît un peu fou, caractériel et lunatique et moins les gens s'intéressait réellement à votre cas. Pour Maëlyn c'était une protection. Mais Zooey la connaissait trop bien. - Ça va, toi, en ce moment ? demanda finalement le jeune Glass en tendant un verre de whisky à son amie. La Capitaine des Harpies but deux gorgées avant de répondre. Si elle devait mentir à Zooey, il lui fallait au moins un peu d'alcool. - Bien sûr ! En pleine forme ! Et toi ? T'a passé le nez dehors aujourd'hui ? mentit-elle avec aplomb, un demi-sourire aux coins des lèvres.

Zooey Glass leva les yeux au plafond lorsque son amie lui certifia qu'elle allait bien. Sa réponse puait le mensonge et Zooey n'aimait pas qu'on tourne autour du pot. Lui au moins était honnête et franc. Quand ça n'allait pas, il le disait. Pas pour recevoir des conseils ou de la pitié, non, il répondait juste à la question qu'on lui posait.
« Et toi ? T'as passé le nez dehors aujourd'hui ? » demanda Maëlyn, même si Zooey se doutait qu'elle lui demandait ça pour éviter de parler d'elle.
Le jeune Glass enfila sa deuxième chaussette en faisant un « Mh ! » de la bouche pour acquiescer.
« Figure-toi que oui, ma fille, je suis sorti aujourd'hui, répondit-il en reprenant sa cigarette et en en tirant une bouffée. Grant Torrey a insisté pour que je le rejoigne au McAllan's Pub à Hackney Wick. D'abord, il sait que je n'aime pas les Pubs. Ensuite, il sait qu'il y a bien une chose qui me dégoûte, c'est « l'ambiance » de ce quartier. Troisièmement, il sait que j'habite à des kilomètres d'Hackney. Et quatrièmement, je lui ai répété trois fois que j'étais en pyjama et en pantoufles. »
Zooey écrasa sa cigarette dans le cendrier puis attrapa son verre de Whisky Pur-feu avant d'en boire une gorgée. Puis il reposa son verre d'un coup sec sur le bois usé de la table basse.
« Mais non. Monsieur ne pouvait pas attendre. Il fallait qu'il me voie immédiatement. Très important, je ne rigole pas, pour une fois dans ta vie sois gentil, saute dans un taxi et arrive... Et bien sûr, j'y suis allé ! Je n'ai pas de volonté, moi ! »
Le jeune homme reprit son verre en main et se mit à regarder la lumière du lampadaire dans la rue à travers le liquide ambré qu'il faisait tournoyer d'un geste circulaire du poignet.
« Bon. A ton tour, à présent. Raconte-moi tes malheurs, ma grande, on ne me la fait pas, à moi. »

Taquiner Zooey était l'une des préoccupations préférées de Maëlyn. Il était tellement facile de le faire sortir de ses gonds que ça en devenait presque lassant. Presque. Parce que ça restait quand même très drôle. Mais bon, au final elle savait comment le gérer et surtout elle l'aimait beaucoup. Il était le seul qui savait la canaliser aussi bien. Et puis avec une bonne bouteille elle, elle savait très bien calmer ses colères. Mais elle n'hésitait quand même jamais à le taquiner. - Mh ! Figure-toi que oui, ma fille, je suis sorti aujourd'hui. Grant Torrey a insisté pour que je le rejoigne au McAllan's Pub à Hackney Wick. D'abord, il sait que je n'aime pas les Pubs. Ensuite, il sait qu'il y a bien une chose qui me dégoûte, c'est « l'ambiance » de ce quartier. Troisièmement, il sait que j'habite à des kilomètres d'Hackney. Et quatrièmement, je lui ai répété trois fois que j'étais en pyjama et en pantoufles, rétorqua son meilleur ami en agrandissant son sourire au fur et à mesure. - Et t'es sorti en pyj' et en pantoufle ? lança t-elle visiblement très amusée. Parce que sortir Zozo de son appartement c'était du grand art. Il fallait être maître en la matière. Sans lui répondre, son ami continua son récit, fumant et buvant en même temps. - Mais non. Monsieur ne pouvait pas attendre. Il fallait qu'il me voie immédiatement. Très important, je ne rigole pas, pour une fois dans ta vie sois gentil, saute dans un taxi et arrive... Et bien sûr, j'y suis allé ! Je n'ai pas de volonté, moi, finit Zooey alors que Maëlyn piquait un fou rire qui essayait de se vouloir discret. - Oh comment tu t'es fais avoir mon chou ! répliqua t-elle les yeux brillants de malice. - Bon. A ton tour, à présent. Raconte-moi tes malheurs, ma grande, on ne me la fait pas, à moi. Le sourire de Maëlyn disparu aussi vite qu'il était arrivé et elle baissa le regard vers son verre. Faisant tourner le liquide ambré dans celui ci elle soupira. Elle aurait du se douter que Zozo ne se laisserait pas berner. Il la connaissait trop bien pour ça. - J'arrivais pas à dormir. Je revois encore cette scène. Celle de l'emprisonnement de papa. Et puis je pense à Jaimie. Je me demande ce qu'il es devenu, si il est heureux, si il a grandit entouré d'amour, si c'est un sorcier comme papa et moi ou un moldu comme maman. J'aimerais tellement le retrouver, ça me rend dingue, murmura t-elle. Parler la libéra un peu et elle se calma. Relevant la tête elle fit un petit sourire à son complice. - Désolée d'avoir débarqué comme ça, s'excusa t-elle d'une voix douce.

Alors Maëlyn vida son sac et Zooey, qui lui tournait le dos assis sur son canapé, continuait à faire des ronds avec son verre à la lumière du lampadaire, sans broncher, le regard rivé sur une plinthe un peu sale. Il fallait pas croire, il écoutait. Même s'il était une vraie bille pour réconforter les gens, au moins il écoutait. Même quand il s'agissait de Bessie, c'est pour dire.
« Désolée d'avoir débarqué comme ça », lui dit-elle.
Zooey avala une gorgée de Whisky et eut un hoquet. Il fit un bond, comme si son canapé venait de passer sur un dos-d'âne.
« Tu as eu raison, ma fille », lui répondit-il en quittant la table basse pour aller la rejoindre.
Il termina son verre d'un trait et le déposa sur le plan de travail de la cuisine. Puis il attrapa la bouteille de Whisky et se resservi, la soirée promettait d'être longue et ça ne le dérangeait pas.
« Bon, tu as commencé des recherches, pour le retrouver ? demanda-t-il. S'il t'obsède à ce point, pourquoi n'essayerais-tu pas d'en savoir plus ? »
Zooey sortit une autre cigarette de sa poche revolver et la fit jouer lentement entre ses doigts comme un psychanalyste qui pense qu'on lui cache quelque chose. Il se mit alors à fredonner un air de fox trot qu'il avait en tête depuis que Bessie était venu lui rendre visite, un air qui s'intitulait « The Kinkajou ».

- Tu as eu raison, ma fille, déclara Zooey en se levant. Maëlyn sourit doucement. Elle savait qu'en venant voir le jeune homme elle faisait le bon choix. Elle avait peut-être débarquer à minuit comme une furie pourtant il ne l'avait pas jetée dehors. Et elle savait que malgré ses airs ronchons et boudeurs, si elle avait débarqué à trois heures du mat' en larmes il l'aurait accueillie aussi. Elle l'aimait pour ça aussi. Alors en souriant elle se leva aussi et se resservit son troisième verre. C'était peut-être pas le mieux à faire mais elle en avait vu d'autres va. -  Bon, tu as commencé des recherches, pour le retrouver ?  S'il t'obsède à ce point, pourquoi n'essayerais-tu pas d'en savoir plus ? demanda alors le jeune homme en reprenant une cigarette. S'asseyant sur un des tabourets devant le comptoir elle soupira et hocha la tête. - Ouais j'ai attaqué mais le truc c'est que je ne sais pas où chercher. Je sais pas c'qu'il est devenu ! C'était il y a tant d'années !  Dès que j'approche un Auror j'ai de l'urticaire, grimaça la jeune femme, et puis j'me suis fais envoyer balader quand j'y suis allée demander la dernière fois. Elle grimaça une autre fois et but son verre cul sec pour se donner la force de sortir la prochaine connerie. - Envoyée balader ! Moi, la Capitaine des Harpies de Holyhead tu te rends compte un peu ? lança t-elle en essayant d'y mettre du coeur. Puis elle soupira. - Je suis pathétique hein avoue ? Mamma mia ! soupira t-elle en levant les yeux au ciel. Elle se resservit un quatrième verre qu'elle but un peu plus doucement cette fois. - Au fait on devrait avoir un match bientôt, tu veux venir ? Carré V.I.P bien entendu amore, le taquina t-elle le regard brillant d'amusement et ... un peu grâce à l'alcool qui commençait à monter lentement. Elle sourit et sirota son verre. - Bon et toi il mio angelo, tu as envie de quelque chose ? Envie de faire quelque chose ? C'est vraiment pas bon de rester sans rien faire tout le temps tu sais ! fit-elle d'une voix douce quoique teintée d'espièglerie.   

Zooey écoutait son amie déblatérer et étrangement, il gardait le silence, chose qui était difficile à concevoir pour un garçon comme lui qui trouvait toujours à redire sur tout et n'importe quoi. Lorsque la jeune fille se servit son quatrième verre, il fit glisser subtilement la bouteille de Whisky hors de sa portée, prenant soin de la cacher entre un rouleau d'essuie-tout et une bouteille d'huile de tournesol.
« Envoyée balader ! Moi, la Capitaine des Harpies de Holyhead tu te rends compte un peu ? s'indigna Maëlyn.
— Tu ne devrais pas... commença Zooey.
— Je suis pathétique hein avoue ? Mamma mia !
— ...Boire autant », finit-il par dire mais son conseil passa aux oubliettes.
Il porta sa cigarette à ses lèvres et en tira une profonde bouffée en plissant les yeux, comme si la fumée, au lieu d'aller directement dans ses poumons, venait s'infiltrer dans ses paupières.
« Au fait on devrait avoir un match bientôt, tu veux venir ? demanda Maë. Carré V.I.P bien entendu amore.
— C'est quand ? fit-il distraitement en tirant une nouvelle fois sur sa cigarette. Car je suis un type très pris moi tu sais.
— Bon et toi il mio angelo, tu as envie de quelque chose ? Envie de faire quelque chose ? C'est vraiment pas bon de rester sans rien faire tout le temps tu sais ! »
Zooey se tourna vers Maëlyn pour la regarder et — oh ! jeune homme aux multiples facettes — prit soudain un air grave, comme s'il avait décidé à l'instant même de s'abstenir de toute légèreté. Il gara sa cigarette dans le cendrier de cuivre sur la table basse et s'éloigna du coin cuisine. Il traversa lentement la pièce, les mains dans les poches. Mais il savait où il allait.
« Tu parles comme Bessie » dit-il et aussitôt il se pencha pour examiner tout à loisir, avec un air de propriétaire, l'intérieur de son aquarium.
Il tapota le verre avec un ongle, geste qui parut très importun aux habitants de la maison de verre.
« Ces poissons ne sont pas n'importe lesquels, ma petite. Nous avons beaucoup en commun eux et moi. »
En disant cela, il s'allongea sur le tapis, son torse mince un peu serré entre la radio et un porte-revues en érable qui débordait. Mais il était à peine allongé qu'il se redressa brusquement, la tête droite.
« Je suis un homme très occupé, figure-toi ma grande. Je ne fais pas « rien » comme tu sembles le croire. J'étudie, je pense, je réfléchis et je n'ai pas besoin de sortir pour passer du bon temps ! Mais, et ne crois pas que je sois quelqu'un d'intéressé, si tu as quelque chose à me proposer, je t'écoute ! »
Ce garçon était insupportable.

- Tu ne devrais pas ...Boire autant fit Zooey. Mais Maëlyn ne l'écoutait plus. Elle était à la fois en colère et au trente sixième dessous. Elle remarqua à peine que le jeune homme avait dissimulait la bouteille. Ok, peut-être qu'elle aurait du manger un peu plus la veille au soir. Et peut-être qu'elle n'aurait pas du tant garder de choses pour elle et parler un peu plus à ses amis. Après tout, ils étaient la famille qu'elle s'était construite mais elle était tellement indépendante, elle avait tellement peur de s'attacher et de perdre la personne derrière qu'elle avait encore du mal, tant d'années plus tard a se confier. Ce qui était stupide en soit car tout garder et exploser en vol ensuite n'était pas forcément mieux. Mais Maëlyn était comme ça et il fallait le comprendre. Elle n'avait pas un passé facile et son caractère l'était encore moins. La plupart des gens l'aimait comme ça, d'autres la détestait pour la même raison. Zooey faisait parti des rares qui l'acceptait toute entière pour ce qu'elle était. Devant lui elle n'avait pas honte d'être elle même. - C'est quand ? Car je suis un type très pris moi tu sais, rétorqua son ami quand elle lui proposa des places pour son match. - Tu parles que t'es très pris, grogna la jeune femme avant de se redresser. Dans trois semaines. Tu pourras caser ça dans ton agenda de ministre ? ironisa t-elle. Puis elle soupira et se passa une main sur le visage. Désolée j'voulais pas être méchante. Elle délaissa son verre encore à moitié plein comme écoeurée et se tourna vers Zooey qui s'avançait vers son aquarium. - Tu parles comme Bessie, fit-il en tirant une grimace de la jeune femme. Elle appréciait bien la mère de Zooey mais la trouvait un peu ... étouffante. Alors être comparée à elle n'était pas un grand compliment. Elle le regarda se baisser et parler des poissons. Elle ne comprit pas franchement l'allusion mais ne dit rien. Puis il s'allongea sur le sol. - Je suis un homme très occupé, figure-toi ma grande. Je ne fais pas « rien » comme tu sembles le croire. J'étudie, je pense, je réfléchis et je n'ai pas besoin de sortir pour passer du bon temps ! Mais, et ne crois pas que je sois quelqu'un d'intéressé, si tu as quelque chose à me proposer, je t'écoute ! lança t-il. Maëlyn se leva et d'une démarche souple avança jusqu'à lui. Puis elle se baissa se retrouvant au dessus de lui à quelques centimètres à peine de son visage. - Je te proposerais bien quelque chose mais je sais pas si tu es assez libre pour ça, murmura t-elle d'un ton enjôleur son regard glissant sur ses lèvres. Puis elle se releva aussi agilement qu'elle s'était baissée et comme si elle n'avait pas bu un seul verre. Puis elle s'éloigna et s'allongea sur le canapé. - J'ai aucune idée précise ! Pas si t'a pas envie de sortir ! T'façon j'ai pas envie non plus. On peu s'faire un film. Ou j'peux te fiche la paix et partir aussi, reprit-elle en haussant les épaules, se redressant en position assise.

Spoiler:

 

Lorsque Maëlyn se pencha sur lui, Zooey ne broncha pas mais son regard glissa des yeux de la jeune femme à ses lèvres, puis de ses lèvres à sa poitrine moulée dans son débardeur, tout juste le temps d'une nano-seconde, juste avant qu'elle ne se relève et aille s'installer, ou plutôt s'allonger, dans le canapé. Alors Zooey resta un moment sans bouger, perturbé, le regard rivé sur une toile d'araignée dans un coin du plafond.
« J'ai aucune idée précise ! dit-elle ensuite puis, après avoir mentionné le fait qu'elle ne voulait pas sortir, elle ajouta : J'peux te ficher la paix et partir aussi.
— Non ! fit Zooey beaucoup trop précipitamment à son goût. Je veux dire, tu peux rester si tu veux. »
Alors il se redressa en s'aidant de ses coudes puis il se remit debout, l'air tendu et agité tout à la fois. Il tira une chaise à dossier droit de la cuisine jusqu'au bureau installé juste à côté du canapé et il s'assit dessus. Il inspira une nouvelle bouffée de sa cigarette et se pencha en avant, dans une attitude d'énervement très visible, les deux bras posés sur la surface du merisier. Il avait parlé trop vite, troublé par son amie et maintenant, il le regrettait.
Près de l'encrier, il y avait un objet qu'il utilisait comme presse-papier : c'était une petite boule de verre, soutenue par un piédestal en métal, et qui contenait un bonhomme de neige coiffé d'un chapeau haut-de-forme. Zooey s'en empara, le secoua brutalement et parut s'absorber dans la contemplation des flocons de neige qui tourbillonnaient dans leur prison. Puis il se retourna brusquement vers Maëlyn comme si un éclair de génie venait de lui traverser l'esprit.
« Finalement, j'ai envie de sortir, dit-il tandis que le blizzard qui régnait à l'intérieur de la boule se calmait un peu. On étouffe ici et tu as besoin de te changer les idées. On va aller faire un tour et peut-être qu'on ira aussi boire quelque chose dans un Pub encore ouvert à cette heure-ci. Qu'est-ce-que tu en dis ? C'est la meilleure chose à faire, ma fille. »
En vérité, Zooey avait peur de ce qu'ils seraient amené à faire s'ils restaient tous les deux dans son appartement. Et puis il commençait à avoir chaud, ses mains étaient moites et son front brillant.

Maëlyn était une Reine dans l'art de séduire les hommes. Elle était belle et parfois elle s'en servait. Elle avait eu le coeur brisé une fois. Une seule. Et ce jour là elle avait décidé que ce serait la seule et unique fois. Que maintenant ce serait elle qui séduirait et qui briserait les coeurs. Que ce serait elle qui dicterait les règles du jeu. Et jusqu'à maintenant elle avait toujours réussit à tout gérer, partant quand ça commençait à devenir plus sérieux, fuyant les sentiments comme une sirène fuirait un désert. Oui. Maëlyn était une reine dans l'art de séduire. Par contre elle était au point zéro en tout ce qui concernait les sentiments. - Non ! s'écria Zooey en se redressant brusquement faisant sursauter sa meilleure amie qui le fixa de son regard bleu. Je veux dire, tu peux rester si tu veux, reprit-il plus calmement. Il prit une chaise, fuma, bougea. Il avait l'air tendu, nerveux. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres de la Capitaine des Harpies qui le dissimula du mieux qu'elle le put pour ne pas vexer son meilleur ami. Elle savait que c'était elle qui l'avait troublé comme ça et ça l'amusait beaucoup mais en même temps elle aurait aimé que Zooey se lève et achève ce qu'elle avait commencé mais ce n'était pas son genre elle le savait. - Ok je reste, accepta t-elle doucement. - Finalement, j'ai envie de sortir. On étouffe ici et tu as besoin de te changer les idées. On va aller faire un tour et peut-être qu'on ira aussi boire quelque chose dans un Pub encore ouvert à cette heure-ci. Qu'est-ce-que tu en dis ? C'est la meilleure chose à faire, ma fille. Maëlyn arqua un sourcil. Ah elle l'avait traumatisé à ce point le pauvre. Pourtant ce n'était pas la première fois qu'elle lui faisait un coup pareil depuis le temps qu'ils se connaissaient. Onze ans. Onze ans qu'ils se connaissaient, se supportaient mutuellement, se soutenaient l'un et l'autre. Onze ans de bonheur, de clash, de larmes, de disputes et de réconciliation, d'un amour qu'ils ne s'avouaient pas par des mots mais par leur amitié sincère et parfois franchement bizarre et ambiguë mais qui durait depuis onze années. C'était comme ça. C'était lui contre elle. Elle contre lui. C'était eux. Mais il y avait entre eux un lien particulier depuis leurs onze ans et cela c'était renforcé avec le temps.

- Pourquoi tu trouve que j'ai pas assez bu ? lança Maëlyn plus pour dissimuler ses véritables sentiments qu'autre chose. Mais finalement l'italienne laissa tomber l'humour stupide et se redressa. Elle regarda Zooey plus sérieuse. Ils n'étaient jamais allés plus loin que des flirts mais ça convenait à Maëlyn. Parce que Monsieur Glass était son meilleur ami, son plus proche confident mais surtout elle avait peur de développer d'autres sentiments, c'était trop dangereux et elle avait peur de le perdre. Sans lui elle serait perdue. Alors finalement elle se leva. - Ouais ta p't'être raison ! Ca marche, sortons. Elle prit sa cape et s'approcha de l'entrée. - On va où ? demanda t-elle calmement.  

Spoiler:

   

« Pourquoi, tu trouves que j'ai pas assez bu ? demanda Maëlyn avec humour.
— Eh bien tu prendras une limonade ou que sais-je. Bon, je reviens. »
Le jeune Glass quitta le coin salon-salle à manger-cuisine-entrée pour se rendre dans sa chambre. De là, il fouilla dans son armoire à la recherche de quelque chose à se mettre sur le dos. Il s'empara d'une chemise blanche et de la première maille venue qu'il enfila d'abord à l'envers, puis à l'endroit. Il commença par enfoncer les pans de la chemise dans son pantalon, puis il boutonna ses manches, et enfin il resta debout devant son armoire ouverte. Derrière sa cigarette, il fronçait les sourcils et faisait la moue, comme si les effets de lumière avaient été « créés » dans la pièce par un metteur en scène de goût discutable.
Malgré l'extraordinaire finesse de ses traits, malgré sa jeunesse et sa stature (une fois habillé, il aurait pu passer facilement pour un jeune danseur de ballets), la cigarette de choquait pas particulièrement à sa bouche. D'abord, il n'avait pas le nez trop court. Et puis, chez Zooey, les cigarettes n'étaient nullement une affectation de jeune homme. Il fumait des cigarettes depuis ses seize ans, mais c'était à dix-huit ans, dès sa sortie de Poudlard, qu'il s'était mis à fumer régulièrement.
Quand il revint dans l'autre pièce, son amie avait déjà sa cape sur le dos.
« On va où ? lui demanda-t-elle.
— Descendons, on verra par la suite, répondit Zooey en attrapant les clefs de son appartement. Ne laissons pas s'effriter ici le plus clair de la nuit. »
Zooey attendit que Maëlyn quitte l'appartement pour refermer la porte derrière lui. Puis ils descendirent, en essayant de faire le moins de bruit possible, jusqu'au rez-de-chaussé. Puis, ils quittèrent l'immeuble et s'engouffrèrent dans la brise fraîche de l'automne.
« Et si on allait chez Halloran ? Il est toujours ouvert jusqu'à pas d'heure, celui-là. Et puis, Dick est pas mal épris de toi, il nous filera bien un coup gratos, qu'est-ce que tu en dis ? »
Halloran était le Pub du coin où Maëlyn et Zooey avaient leurs habitudes.

 - Eh bien tu prendras une limonade ou que sais-je. Bon, je reviens, lança Zooey. Maëlyn haussa les épaules d'un air désinvolte. Si son meilleur ami pensait qu'elle allait prendre une limonade il ne la connaissait peut-être pas aussi bien qu'elle ou qu'il ne le pensait. Mais elle s'en fichait bien pour le moment. Elle réfléchissait au pourquoi Zooey était si réfractaire au fait d'avoir une aventure ou une liaison qu'importe avec elle. A cause de leur amitié ? Mmmh. Quand son meilleur ami revint, cigarette au bec comme à sa grande habitude, la Capitaine des Harpies eu un sourire vaguement amusé. - Mais c'est que tu pourrais être carrément canon quand tu le décide ! lança t-elle pour le taquiner avant de se lever et de s'habiller. Puis elle le laissa la rejoindre et lui demanda où ils allaient. - Descendons, on verra par la suite. Ne laissons pas s'effriter ici le plus clair de la nuit. L'italienne arqua un sourcil, sceptique devant cette démonstration d'enthousiasme débordant. - Wow mais en fait je t'ai fais carrément flipper. Pourtant c'pas comme si c'était la première fois, maugréa t-elle en descendant pourtant sans rechigner.

Il faisait froid dehors. Malgré sa cape chaude, la jeune femme frissonna. Elle se mit à marcher avec Zooey à ses côtés, ses talons claquant sur le sol. - Et si on allait chez Halloran ? Il est toujours ouvert jusqu'à pas d'heure, celui-là. Et puis, Dick est pas mal épris de toi, il nous filera bien un coup gratos, qu'est-ce que tu en dis ? lança soudain son ami. Un sourire en coin apparut sur les lèvres de Maëlyn. - Ca marche, répondit-elle. Elle fit mine de réfléchir un instant. - Dick est plutôt mignon. Et puis lui n'a pas peur de moi au moins, fit-elle d'un air innocent en jetant à Zooey un regard en coin. Puis finalement elle soupira, laissant tomber pour une fois dans sa vie. - Peu importe. Allons juste boire un verre et puis tu me dira ce qui cloche chez moi ! grommela t-elle. On aurait dit que Zooey et elle avaient échangés leurs caractères tiens. Un Zooey enthousiaste et une Maëlyn de mauvaise humeur. Pas sûr que ce soit une bonne combinaison. Mais elle fonctionnait depuis si longtemps. Ils se connaissaient par coeur. Maëlyn se mordilla la lèvre inférieure avant de poser une nouvelle question. - Dis Zo' ... est ce que tu as ... revu Ariena récemment ? demanda t-elle hésitante.  

« Dick est plutôt mignon, dit Maëlyn. Et puis lui n'a pas peur de moi au moins.
— Je n'ai pas... Rah ! râla Zooey en secouant la tête de droite à gauche.
— Peu importe. Allons juste boire un verre et puis tu me diras ce qui cloche chez moi ! »
Zooey ne répondit pas et, en enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon, il se contenta de lever les yeux au ciel, mi-exaspéré, mi-amusé.
« Dis Zo'... Est ce que tu as... revu Ariena récemment ? »
Le jeune homme haussa les sourcils, le regard rivé droit devant lui. Deux choix s'offraient à présent à lui : ou il répondait à cette question et prenait le risque de réveiller la rancune de Maëlyn, ou il esquivait la question en faisant diversion. Il opta pour la deuxième solution.
« Ariena ? Hm. »
Très vague, très flou, ni oui, ni non, impeccable. Et il ne laissa pas le temps à Maëlyn de répondre quoi que ce soit qu'il poursuivit :
« Et cesse un peu de dire que quelque chose cloche chez toi, ma vieille. Car tu sais pertinemment que le problème, c'est moi. Je veux dire, tu me connais depuis longtemps, maintenant. Ce que tu peux mettre à rude épreuve ma toute petite dose de patience ! »
Ils passèrent à côté d'un chat errant assis sous un réverbère, sur une flaque de lumière et qui se lavait le nez d'un air très spectaculaire.
« Ma soeur est comme moi. On s'attaque aux choses et aux gens avant de s'en prendre à nous-même. Je suis exactement comme ça, je le sais bien. Mais j'ai tort. C'est nous, Franny et moi, qui allons mal, pas les autres. Je n'arrête pas de te répéter ça. Pourquoi es-tu aussi bouchée ? »
Zooey marqua une pause, sortit une cigarette de la poche intérieure de sa veste et l'alluma. Il en tira une grosse bouffée, comme si c'était un appareil respiratoire dans un monde soudain privé d'oxygène.  
« C'est nous, répéta Zooey en la prenant de vitesse. Nous sommes des monstres, c'est tout. Ces deux salauds-là, en parlant de ses frères, s'y sont pris de bonne heure et ils nous ont bien eus. Ils nous ont transformés en monstres et ils nous ont donné des idées de monstres. Si tu es assez intelligente pour te rendre compte de cela, et tu l'es, bon Dieu, et que tu refuses l'évidence, eh bien c'est dommage. »
Alors Zooey se tut pour de bon. Une fois lancé, il était difficile de l'arrêter. Il ne faisait pas la conversation, non, il faisait des exposés. De toute façon, il n'y avait plus rien à dire, ils étaient arrivés à destination.

- Ariena ? Hm. Maëlyn fronça les sourcils et allait répliquer quelque chose mais Zooey enchaîna sur la suite. Sa meilleure amie leva les yeux au ciel. Et allez, c'était reparti pour un tour. Je suis cassé, je suis un monstre, ma soeur et moi c'est pareil, ils nous ont brisés, ils ont fait de nous ce qu'on est, on ne vaut rien et tutti cuanti. Maëlyn avait horreur quand Zooey commençait ses monologues sur le comment du pourquoi il était un monstre et pas elle et qu'elle bouffait le peu de patience qu'il avait. En même temps ça durait maintenant depuis près de douze ans il aurait pu s'y faire. La jeune femme le laissa monologuer sans même écouter ce qu'il disait. Elle repensait au comment il avait évité de répondre à sa question quand elle lui avait demandé si il avait revu Ariena. C'est comme si il avait eu peur de raviver sa colère ou son chagrin. Donc il l'avait revu. Elle aussi d'ailleurs. En même temps elle ne pouvait pas faire autrement elles étaient ensembles dans l'Ordre. Elle ne lui en avait pas parlé de ça, ni de l'Ordre, ni de rien. Elle ne le voulait pas là dedans. Pas qu'elle n'avait pas confiance en lui elle voulait juste ... le protéger. Elle n'avait pas réussit à le faire avec son frère, ni avec Dorcas alors autant essayer avec Zooey.

- [...] Si tu es assez intelligente pour te rendre compte de cela, et tu l'es, bon Dieu, et que tu refuses l'évidence, eh bien c'est dommage, finit Zooey. Maëlyn s'arrêta brusquement puis elle se retourna, face a son meilleur ami. Ses beaux yeux étincelaient de colère et elle semblait avoir l'air revêche. - Alors tu vas m'arrêter cette litanie de suite parce que ça fait douze ans que je la supporte et douze ans qu'elle me fait vomir ! s'énerva t-elle. Tu n'est pas un monstre Zachary Martin Glass tu m'entends ?!! Elle posa un doigt sur son torse. Tu. N'est. Pas. Un. Monstre, répéta t-elle en martelant chaque mot comme pour le lui faire entrer dans le crâne. Compris ? Elle se redressa l'air moins revêche. Bien maintenant que c'est clair allons boire ce foutu verre ! Elle entra dans le bar et retrouva un sourire plus ou moins sincère. Dick, le barman, les accueillit lui, avec un immense sourire. - Hey ! Voilà la plus belle des sorcières ! lança t-il. Maëlyn leva les yeux au ciel et s'installa au bar tandis que Dick saluait Zooey tout aussi chaleureux. - Qu'est ce que vous voulez ? demanda le barman. - N'importe. Un truc fort, lança Maëlyn. En attendant leur boisson elle regarda l'ensemble du bar. - Moi aussi je l'ai revue, lança t-elle soudain.