◮ EVENT ST VALENTIN — mary mclloyd et eden moriarty

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EVENT — St Valentin

HJ :

14 février 1979, 20h00, dans la salle commune de Serdaigle.
Mary McLloyd et Eden Moriarty avaient tous les deux reçus le même parchemin sur lequel était inscrit « Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur » ainsi qu’un lieu de rendez-vous et une heure bien précise. En l’occurrence pour eux, ce lieu s’avérait être leur propre salle commune.
A l’intérieur de la salle commune, tout avait été prévu pour que la soirée soit romantique. Un chemin en pétales de roses indiquait la route à suivre et une table pour deux personnes avaient été dressée au centre. Sur la table, deux assiettes blanches reprenant le contour d’une rose, des couverts en argent, des verres à vin (qui ne contiendraient rien d’autre que du jus de cerises, évidemment), un bouquet de roses rouges bien kitsch et des bougies, le tout sur une nappe rouge épaisse. Au-dessus de la table tombaient des confettis en forme de cœurs et une jolie musique classique, tout droit sortie d’un tourne-disques, les faisait virevolter en rythme.
Un elfe de maison avait été attribué à chaque couple. Son rôle : servir les élèves tout en étant le plus discret possible pour ne pas les déranger durant leur dîner. L’elfe qui avait été choisi pour servir Mary et Eden s’appelait Soho et s’était orné pour l’occasion d'un collier en fil de fer au bout duquel pendait une mini tasse à thé.
Au menu, cuisses de crapauds grillés à l’ail et au persil, filet de Sharak aux petits légumes et en dessert, un seul cheesecake aux fruits rouges pour deux.
De quoi passer une excellente Saint-Valentin… Ou peut-être pas.

Quelle potion allait séduire Mary (lancer numéro 1) et Eden (lancer numéro 2) ?
PAIR – Jus de cerises
IMPAIR – Potion euphorisante

Le membre 'Le Maraudeur' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'le dé ' : 3

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#2 'le dé ' : 5

« Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur »

Mary y avait songé toute la journée, la mystérieuse missive reposant sagement au fond de la poche intérieure de sa cape. Elle la connaissait à présent par coeur, pour l'avoir relue au moins cent fois, et pourtant même après un tel examen, elle n'en savait pas plus qu'à la première lecture. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle avait rendez-vous ce soir avec son âme soeur, à 20h, dans la Salle Commune des Bleus. Son âme soeur. Force lui était de constater qu'elle n'avait pas la moindre idée de qui cela pouvait bien être. Quelques mois auparavant, elle aurait sautillé sur place en songeant qu'enfin, Swann Jones, le coureur attitré de tout Poudlard, allait enfin réaliser que c'était elle, Mary McLloyd, la petite soeur de son meilleur ami, qui était son âme soeur, et que c'était parce que jamais il ne l'avait compris (malgré son intelligence supérieure) qu'il était passé par tant de déceptions avec les filles. Mais à présent qu'il semblait très entiché de la Préfète des Rouges, surtout à en entendre parler Theodora, Mary doutait fortement de son hypothèse. Qu'à cela ne tienne, la jeune fille après tout adorait les surprises - de toute façon, après avoir passé la totalité de son Cours d'Histoire de la Magie à essayer de déterminer qui cela pouvait bien être, scrutant avec attention le moindre représentant de la gente masculine présent dans la salle de cours, elle n'en avait trouvé aucun surmonté de l'inscription « Âme soeur ». Elle ne serait fixée que ce soir, à 20h.

Mais en attendant, Mary n'avait pas chômé, et avait entrepris de se faire belle comme jamais (pour faire honneur à son âme soeur, surtout si c'était Swann, car après tout, elle n'avait pas fini d'espérer) pour conquérir son prétendant : elle avait jeté son dévolu sur une ravissante robe blanche froncée à la taille, qui s'évasait joliment jusqu'aux genoux. Elle s'était ensuite maquillée très discrètement, et avait brossé ses cheveux pendant presque un quart d'heure pour que ceux-ci soient brillants et ondulent de manière satisfaisante le long de son dos. Ses compagnes de dortoir en la voyant l'avaient déclarée renversante, et Mary s'était rengorgée, ravie : son âme soeur n'avait aucune chance. De plus, comme elle passait sa soirée dans sa propre salle commune, elle n'avait pas besoin de prendre de cape, et comme un feu ronflait dans la cheminée tous les soirs, elle n'aurait pas froid : c'était parfait.

Cinq minutes avant le début officiel de son rendez-vous, Mary décida de descendre, et découvrit avec ravissement ce que Poudlard leur avait réservé, à elle et à son âme soeur. Une ravissante table trônait au milieu de la salle commune, devant la cheminée mais pas trop près pour ne pas qu'ils aient trop chaud, ou que ne brûlent les confettis qui tombaient gentiment au-dessus de la table, sans jamais tomber dans les verres à pied, ou les assiettes en forme de rose. Mary se sentit fondre : c'était divin, et parfaitement romantique. C’est alors qu’elle nota près de l’entrée de la salle commune la présence d’un ravissant guéridon, sur lequel se trouvaient des verres remplis d’une boisson à l’air fort appétissant. Pour tromper son impatience, Mary en prit un, et retourna près du feu en trempant ses lèvres délicatement glossées dedans : elle n’entendit donc pas son compagnon de la soirée arriver derrière elle.

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La robe:

« Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur »

C'était le mot qu'il avait reçu en ce début de matinée, alors que son regard tentait d'échapper aux scènes de baisers échangés entre les élèves un peu trop portés à fêter ce jour de la Saint-Valentin. En toute honnêteté, il était difficile de faire plus mièvre. L'âme sœur, idioties auxquelles les jeunes filles seulement croyaient encore. Pourtant, ne pouvait-on pas douter de l'opinion du préfet serdaigle à l'égard de la légende d'un amour éternel ? N'était-ce donc pas cela qu'il attendait depuis tout ce temps où il ne s'était jamais vraiment intéressé aux filles ? Ou alors, Eden Moriarty ne croyait pas en l'amour ?
Les rendez-vous arrangés par un tiers n'était pas son fort. Le dernier, organisé par ''i'', avec Prudence, avait été une véritable catastrophe, une soirée en enfer qui s'était prolongé plusieurs jours après pendant lesquels il aurait aimé retrouver son déguisement d'Halloween et devenir transparent pour de bon. Mais Eden ne pouvait même pas échapper à ce rendez-vous mystérieux de la Saint-Valentin et ce message anonyme ne ressemblait pas à une lettre de ce fameux ''i''. De plus, puisque le lieu de rendez-vous était la salle commune des serdaigles, il n'avait pas le choix d'y participer, à moins qu'il ne décide de ne pas rentrer dormir. Tout de même, même s'il ne l'avouerait pas si facilement, il était curieux de découvrir la personne avec qui il partagerait son repas ce soir de Saint-Valentin. Il ne pouvait s'agir que d'une serdaigle et son cœur semblait attendre de voir quelqu'un en particulier. Mais Eden écoutait très peu son cœur et il avait depuis longtemps trouvé le moyen de ne plus l'entendre.
19h30. Face à sa collection de nœuds papillons, il hésitait. Son costume, presque entièrement gris, était dépouillé de son insigne dont il n'aurait aucune utilité ce soir. L'enjeu de sa tenue résidait dans son nœud papillon, cerise sur le gâteau. Il se décida finalement pour un nœud en tissus à motif de tartan rouge. 19h37, soit encore beaucoup trop tôt. D'apparence parfaitement calme, Eden bouillonnait pourtant à l'intérieur, la nervosité le titillant sans qu'il n'y puisse rien. Finalement, il sortit de son dortoir, descendit les escaliers, arriva dans la salle commune et déboucha directement dans les escaliers de la tour Est. Arpentant escaliers et couloirs de l'aile est du château, il fit passer sa nervosité et manqua presque l'heure fatidique.
Quand il regagna l'entrée de la salle commune de Rowena, le heurtoir en bronze lui posa la question d'usage.

« Elle communique les vibrations qui font chanter le violon.
On la cherche par amour,
Mais on doit la rendre un jour. »

Si le premier indice ne lui disait rien, les deux autres rendirent la devinette au stade de jeu d'enfants. Après avoir soufflé sa réponse, Eden put pénétrer la cage aux aiglons pour découvrir sa supposée âme sœur. Alors que son cœur loupait un battement, il se retourna aussitôt pour reprendre contenance et son regard tomba sur un petit guéridon où reposaient des verres. Il en prit un pour se donner du courage et le liquide se révéla être une véritable aide pour la suite. Quand il fit chemin vers Mary, son pas était presque dynamique mais quand les yeux de la jeune McLloyd se posèrent sur lui, les joues d'Eden se pourprèrent d'un beau rouge qui rivalisait presque à celui de son nœud.

« Sa... Salut ! Mary... »

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500 mots

Costume:

Un léger bruit de verre attira l'attention de Mary, qui se retourna vers l'entrée pour voir qui cela pouvait bien être : le suspense devenait insupportable, et la benjamine McLloyd n'avait jamais été très réputée pour sa patience. En discernant Eden et non Swann qui se tenait devant elle, la jeune fille aurait pu ressentir une légère déception. Elle l'aurait même fait, si on le lui avait permis, mais la potion déposée au fond de son verre l'en empêcha et à sa grande surprise (et son grand ravissement), elle fut séduite de savoir que c'était avec Eden qu'elle allait passer la soirée, car le Préfet des Bleus était si gentil et touchant, et intelligent et si amusant même quand c'était malgré lui, et surtout... tellement mignon avec ses beaux yeux clairs et son noeud papillon qu'il devait avoir mis exprès pour elle. Exprès pour elle ! Quelle pensée délicieuse !

Salut Eden, souffla-t-elle, totalement émerveillée de le voir ici et de le savoir pour elle toute seule pour toute la soirée, je suis contente de te voir, enfin, je veux dire... Oui, vraiment contente ! Parce que tu comprends, je ne savais pas avec qui j'allais passer la soirée, et maintenant que je sais que c'est toi... !

Mary, réalisant qu'elle devait passer pour une sorte d'imbécile heureuse, préféra fermer la bouche avant de dire plus de bêtises en jetant un regard vaguement coupable au jeune homme et sentit ses pommettes s'empourprer sous l'effet de l'embarras. Quelle idiote ! Déjà qu'il était plus âgé qu'elle, c'était définitif, maintenant il allait la prendre pour une gamine parfaitement immature, c'était gagné. C'était déjà pas un combat facile, étant donné qu'il était de notoriété publique qu'Eden était fou amoureux de Prue Bones, une de ses compagnes de dortoir, et qu'en plus, avec son grand frère dans la même maison qu'elle, la dernière des McLloyd était assez étroitement surveillée, surtout en ce qui concernait ses relations avec les garçons. Mary avait donc de multiples handicaps, c'était peu de le dire ! Et pourtant, c'était plus fort qu'elle, il y avait une force au fond d'elle-même qui l'empêchait d'y penser pour le moment : la jeune fille sentait son coeur chavirer, tandis qu'elle détaillait le jeune garçon comme si elle le voyait pour la première fois. Réalisant soudain que cela n'était pourtant pas en le dévorant des yeux qu'elle allait parvenir à le conquérir, la jeune McLloyd changea de méthode. Drastiquement.

Et si, lui demanda-t-elle en s'approchant de lui pour s'emparer de son bras, n'ayant jamais été timide avec les garçons, nous passions à table ? Regarde ce que notre elfe nous a préparé, ronronna-t-elle en se tournant vers le charmant tableau que formait la petite installation, éclairée par des bougies rouge... passion. Couleur qui, plus que jamais, convenait à l'humeur de la jeune Mary.

Un peu gêné d'avoir rougi stupidement en découvrant Mary, Eden passa un doigt entre son cou et son nœud papillon pour le desserrer quelque peu alors que son rendez-vous lui expliquait qu'elle était contente qu'il soit le sien. Le Eden dans son état normal aurait sûrement répondu qu'il l'était lui aussi, point final et si on s'installait pour manger... mais le Eden sous potion euphorisante était beaucoup plus bavard et expressif.

« Je suis plutôt content aussi, j'avais peur que ça tombe sur une fille méchante ou que je n'aime pas du tout en fait, j'étais stressé, tu n'imagines même pas, et là, d'un coup... je suis SOULAGÉ, quoi ! »

Déballant sa phrase à toute vitesse pour ne reprendre sa respiration qu'à la fin de celle-ci, il avait fini par un gros soupir suivi d'un sourire penaud. A un moment de son discours, il s'était fait la remarque qu'il avait l'impression d'avoir fait quelque chose qu'il n'aurait jamais fait normalement mais la potion euphorisante lui fit rapidement oublier ce sentiment d'être un peu étrange et il continua dans sa lancée.

« Enfin, pas que ''soulagé quoi''... » (il avait fait les guillemets avec ses doigts en roulant des yeux...) « … mais content, parce que je te trouve sympa et jolie aussi. »

Ses yeux tombèrent sur la robe de la serdaigle et il la regarda des pieds à la tête assez peu discrètement. Cela faisait un moment qu'il observait parfois Mary, au petit-déjeuner ou dans la salle commune, quand il savait qu'elle ne regardait pas, quand même lui ne se rendait pas compte qu'il la dévisageait un peu trop. En principe, il se concentrait à nouveau sur son occupation en tentant d'oublier que la jeune McLloyd lui plaisait de plus en plus. Il se persuadait que ce n'était pas le cas et qu'en plus, c'était la petite sœur d'un de ses amis, que Sean lui en voulait déjà assez depuis un petit moment et que ce n'était pas une bonne idée d'empirer son cas. Qu'il n'avait de toute façon aucune chance avec elle. Bref, beaucoup de raisons qui n'en étaient pas vraiment et que, bizarrement, il venait d'oublier.
Elle s'approcha de lui pour attraper son bras et proposa de passer à table, ce qu'il accepta sans problème. Découvrant le petit coin qu'on leur avait aménagé, il s'extasia devant la décoration.

« Mais c'est génial ! Regarde, l'elfe a même un pendentif personnalisé. Tellement original ! »

L'elfe de maison en question se tortilla les mains en le regardant avec de grands yeux embués pleins d'admiration, apparemment il semblait touché par le compliment.

« L'elfe de maison s'appelle Soho, monsieur. »

« Ah comme à Londres ! Et comme la chanson ! Tu sais, celle qui fait...
I met her in a club in old Soho
where you drink champagne
and it tastes like cherry cola
See-oh-el-aye cola.
she walked up to me
and she asked me to dance
I asked her her name and in a dark brown voice
she said Lola El-oh-el-aye Lola la la la la Lola. »

Il s'arrêta là en se rappelant que la suite des paroles et s'éclaircit la gorge avec un « Bref... ». En temps normal, Eden ne chantait même pas sous la douche.

Spoiler:

Mary vivait un rêve éveillé : Eden Moriarty (LE Eden qui semblait ne jamais s'intéresser à aucune fille !) était plus charmant avec elle qu'elle n'aurait jamais osé, même dans ses rêves les plus fous, l'imaginer. Il venait de lui avouer qu'il était soulagé de passer la soirée avec elle, ce qui devait bien signifier qu'il la mettait au-dessus des autres, non ? Qu'il la distinguait, peut-être même qu'il l'aimait un peu... et il la trouvait jolie ! La jeune fille rosit de plaisir, tandis qu'il la regardait d'un air qu'elle trouvait appréciateur - Merlin, Eden Moriarty la reluquait ouvertement ! Sean ne devait jamais l'apprendre, et sous aucun prétexte. Il ne manquerait pas de lui arracher les yeux pour un tel crime, et Mary ne supporterait pas que son frère ne fasse de mal aux splendides yeux azurs de son cavalier de la soirée.

Oh, c'est vrai, qu'il est drôle cet elfe ! s'amusa-t-elle d'une voix vaguement hystérique, décidée à donner raison à Eden sur tout ce qu'il accepterait de lui dire ce soir. De toute façon, le Préfet des Bleus disait des choses sensées et drôles à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, cela n'était pas difficile d'être d'accord avec lui : et plus que jamais ce soir, Mary allait lui montrer qu'ils étaient sur la même longueur d'ondes. Qu'elle le comprenait, qu'elle l'approuvait et le soutenait. Comme une véritable petite amie le ferait, ce qui'l ne manquerait pas de remarquer - du moins, elle l'espérait ardemment.

C'est alors qu'il se mit à chanter, et Mary se sentit fondre en écoutant sa douce voix entonner une ballade dans laquelle il était question de la rencontre d'un homme et d'une femme, dans un club, avec du champagne, et de la musique, et immédiatement devant les yeux de la jeune fille apparut Eden dans un sobre costume des années 20, et elle, Mary, dans une exquise robe rouge à franges, et elle se dirigeait vers lui avec un sourire séducteur, et...

Qui est Lola ? s'horrifia-t-elle d'une voix blanche, soudain mortellement inquiète tandis que s'évaporait la délicieuse apparition en robe rouge pour laisser la place à une jeune femme blonde avec une robe d'un bleu vulgaire. Eden avait-il une autre fille en tête pour chanter son prénom avec une telle adoration ? Comment pouvait-il lui faire ça, alors qu'ils étaient en rendez-vous tous les deux ?

L'elfe avait l'air aussi heureux qu'eux d'amuser les deux serdaigles sous potion euphorisante. Il semblait ravi de participer à leur bonne humeur et de se voir dédier une chanson dans laquelle il y avait son prénom. Mais Eden n'avait d'yeux que pour Mary alors qu'il chantait cette chanson moldue qu'il avait écouté un jour à Londres. Alors qu'il s'arrêtait, Mary qui était totalement charmée jusque là retomba brutalement sur terre et s'interrogea sur la Lola dont il était question dans les paroles. Eden s'inquiéta qu'elle devienne jalouse de Lola et s'empressa de se justifier, un peu maladroitement.

« Ne t'inquiète pas, c'est juste les paroles, tu vois, la fille s'appelle Lola dans la chanson et en plus, ce n'est même pas vraiment une fille en fait... Et de toute façon, je ne connais même pas de Lola ! »

La chanson n'était même pas vraiment pour elle, ça aurait été vexant de comparer la jolie et féminine Mary à cette Lola dans la chanson qui est en fait un travesti. Il se rapprocha d'elle, lui attrapa une main pour la serrer entre les siennes et plongea son regard dans le sien.

« Il n'y a que toi qui comptes ce soir. »

Il n'y avait personne d'autre dans cette salle qu'elle, l'elfe et lui... et dans sa tête, il ne pensait qu'à elle. Comment pouvait-il la convaincre que Lola n’interférerait pas dans leur relation ? Une idée de génie lui vint et des petits papillons de nervosité et d'impatience volèrent dans son ventre. C'est la solution pour prouver à Mary qu'il se fichait des autres filles et qu'il était plus que ravi de passer la soirée en sa compagnie. Il allait l'embrasser !!
Très doucement, parce que même s'il était sous potion euphorisante, Eden n'en devenait pas pour autant un expert en baiser, il s'approcha d'elle, les cœurs battant la chamade. Le temps sembla se suspendre, à moins que ce soit parce qu'il avançait la tête en direction des lèvres de Mary vraiment lentement... Mais alors qu'il allait enfin poser ses lèvres sur celles de Mary, Soho intervint :

« Si Monsieur et Mademoiselle veulent bien se donner la peine, l'entrée est servie. »

Surpris, Eden recula d'un pas, rouge comme le blason des Gryffondors, sans vraiment savoir s'il était rassuré d'avoir été interrompu ou déçu de n'avoir pas embrassé Mary.

« Euh oui, passons à table ! »

Mary se laissa convaincre par les mots d'Eden aussi vite qu'elle ne l'avait imaginé avec cette goule de Lola, et la Serdaigle manqua de se liquéfier sur place lorsqu'il s'empara de sa main pour la serrer passionnément entre les siennes, en lui murmurant d'une voix ardente qu'il n'y avait qu'elle qui comptait dans son coeur. Mary vivait une scène digne de la plus romantique des chansons de Célestina Moldubec, et aurait accepté de bon coeur de mourir sur-le-champ tant elle doutait pouvoir supporter plus de bonheur en une seule soirée.

C'est pourquoi lorsqu'elle réalisa qu'Eden allait l'embrasser (décidément, qu'est-ce que cette soirée commençait bien !), Mary crut que son pauvre petit coeur allait tout bonnement exploser, incapable de contenir tant de bonheur et d'amour. Car elle le savait, elle aimait Eden, de toute son âme et de tout son corps, elle l'aimait à en perdre la raison, elle l'aimait plus haut que la tour d'Astronomie et plus profondément que le lac de Poudlard, plus ses lèvres se rapprochaient des siennes, plus... plus... Mary ferma lentement ses paupières afin de ne pas loucher en un instant si critique, et attendit dans l'excitation la plus suprême que... Son souffle erratique, si proche... Ses lèvres s'entrouvrirent légèrement...

Si Monsieur et Mademoiselle veulent bien se donner la peine, l'entrée est servie.

Dumbledore serait entré en trombe dans la salle commune en poussant la chansonnette avec les bas que McGonagall autour du cou que Mary n'aurait pas été plus choquée : ses yeux s'ouvrirent brusquement tandis qu'Eden reculait d'un pas, probablement honteux d'avoir été surpris de la sorte. Mary en aurait hurlé de frustration. L'injustice était trop criante : maudit elfe de maison ! A cet instant précis, la nouvelle petite amie de Gilderoy Lockhart avait été brutalement expulsée du top de sa liste des gens à abattre : ce satané Soho venait de signer son arrêt de mort.

La jeune fille se dirigea sans enthousiasme vers la table que Soho les encourageait à rejoindre, et se laissa choir sur sa chaise, soudain totalement éteinte : une telle occasion ne se représenterait pas, elle en avait l'intime conviction, et voir son rêve exploser comme un Scroutt à Pétards trop mûr la déprimait profondément. Mary lança un regard morne vers son assiette, avant de sentir son moral remonter sensiblement : il était difficile de séduire en mangeant des cuisses de grenouilles, mais cela valait le coup d'essayer. Toutefois, s'il s'agissait de rendre Eden fou d'elle, Mary ne souhaitait pas que l'elfe reste dans le coin et ne fiche une nouvelle fois tous ses efforts en l'air.

C'est parfait, Soho, tu peux partir, lui assura-t-elle d'une voix gentiment menaçante, avant de se retourner vers Eden et lui dédier un sourire angélique, alors, où en étions-nous déjà ?

Eden était étrangement passionné ce soir et ses limites étaient déjà toutes franchies depuis bien longtemps. Il n'avait jamais autant été transporté que maintenant, il se sentait pousser des ailes, sûrement que l'amour était à l'origine de cette sensation d'être parfaitement libre. Il n'avait jamais embrassé de fille et il était maintenant le plus sûr des hommes comme s'il avait l'habitude, bien que des papillons semblaient faire des loopings dans son estomac un peu nerveusement. Après que tous les doutes lui sont passés par la tête, notamment « comment on fait pour que ça ne soit pas répugnant ? », la potion euphorisante afflua à nouveau jusqu'à son cerveau et il ne se posa plus aucune question. Il ne pensait qu'aux lèvres de Mary qui n'étaient plus qu'à quelques centimètres des siennes. Quand Mary ferma les yeux, il crut bon de faire de même : après tout, la jeune fille était peut-être plus spécialisée que lui alors autant l'imiter. Il voulait que ce moment soit parfait.

Il l'aurait peut-être été si Soho n''était pas intervenue au dernier moment. Pourtant, quand l'elfe commença sa phrase, Eden recula brusquement, en vérité un peu rassuré d'avoir plus de temps pour se préparer. Si ce n'était pas pour maintenant, ce serait sûrement pour plus tard et ce ne serait pas pour la convaincre qu'il aimait plus Lola qu'il ne l'aimait elle ou ne serait-ce qu'il pense à une autre. L'occasion se représenterait, il était plus confiant que jamais.
Si Eden en était presque reconnaissant envers Soho, Mary aurait pu tuer l'elfe d'un regard. La créature au chapeau en tasse de thé sembla prendre conscience de sa bêtise et écarquilla ses yeux avec horreur, comme si elle venait d'empoisonner tous les élèves de Poudlard par accident. Elle commença à ouvrir la bouche pour s'excuser de son erreur et Eden pensa un instant que Soho se mettrait à pleurer, ce qui aurait été franchement pathétique, mais Mary lui coupa l'herbe sous le pied et se dirigea vers la table où Eden la rejoint pour s'asseoir en face d'elle. Elle renvoya Soho à ses chaudrons et ils se retrouvèrent à nouveau seuls, mais cette fois-ci séparés par une table et des cuisses de grenouilles. C'était assez étrange comme association. Qui donc avait pu avoir l'idée que des cuisses de grenouille, c'était un repas romantique et adapté à la Saint-Valentin ? « Alors, où en étions-nous déjà ? »

Voulait-elle qu'ils parlent du fait qu'ils avaient failli s'embrasser ? C'était assez intimidant et il ne savait pas comment s'y prendre pour flirter avec Mary alors il dit la première chose qui lui passa par la tête... Et comme ce qu'il voyait en dehors des grands et beaux yeux de Mary, c'était son assiette, il parla du repas.

« Tu crois que les cuisses de grenouilles sont une référence à ce conte où une princesse embrasse une grenouille qui se transforme en prince charmant ? »

Dans ce cas-ci, c'était plutôt ingénieux et bien trouvé. Ou alors peut-être était-ce tout simplement une référence aux Français qui mangent des cuisses de grenouilles mais restent malgré cela réputés pour leur romantisme. Spontané, il n'hésita pas une seconde pour goûter le mets plutôt original qui l'aurait répugné en temps normal.

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500 mots.

Eden l'avait suivie à table, la mine un peu plus impénétrable. Autant quand Mary était en pétard, tout le Château était au courant parce qu'elle extériorisait très bien et même un peu trop, autant Eden était plus réservé et ce en toute occasion, ce qui rendait le déchiffrage de son humeur bien plus compliqué. La jeune McLloyd s'y était bien attelée en plusieurs occasions (après tout, c'était le meilleur ami de Prue !), mais devait bien reconnaître que malgré un acharnement exemplaire, cette mission avait été un échec cuisant, et le jeune Préfet des Bleus était resté un mystère. Il avait même acquis auprès de Mary et Mairead le grade d'énigme vivante, c'est dire ! Ce qui dans le cas présent était un véritable problème, car la jeune fille venait quand même de manquer de l'embrasser, et à présent elle en savait même pas s'il en était déçu, ou soulagé, ou même heureux, ou alors si comme elle il rêvait de botter le derrière de cet elfe indélicat. C'était un véritable problème.

Tu crois que les cuisses de grenouilles sont une référence à ce conte où une princesse embrasse une grenouille qui se transforme en prince charmant ? s'interrogea à cet instant son rencard de la soirée, tirant la jeune fille de ses pensées.

Il était décidément trop mignon, et Mary se sentait fondre à chaque fois qu'il ouvrait la bouche, ne serait-ce que pour dire des trucs comme ça. Un immense sourire s'épanouit sur les lèvres de la jeune fille, qui en oublia complètement que pour avoir déjà goûté ce plat, elle n'en était pas fan : ce soir, elle en aurait mangé trois assiettes si Eden le lui avait demandé, et parce que c'était tellement romantique !

Peut-être bien... Mais qu'est-ce que tu fais de la grenouille, quand le prince charmant est déjà en face de toi ? lui demanda-t-elle d'une voix innocente en posant son menton sur ses mains assemblées en bol, incarnation vivante de la naïve curiosité.

Le goût de la nourriture qu'il venait de manger était assez étrange mais pas répugnant. Il essayait de ne pas penser qu'il s'agissait d'une grenouille qu'il mangeait ou alors tout simplement que ce n'était rien d'autre qu'un dérivé d'une chocogrenouille. D'ailleurs, ce n'était pas trop difficile de ne pas penser à la grenouille qu'il mangeait quand Mary était en face de lui. Mary qui était vraiment trop mignonne. Eden craquait totalement, au sens propre comme au sens figuré. Quelle idée de lui parler des grenouilles dans leurs assiettes comme de prince charmant... Ça tombait comme un cheveu sur la potion. Elle ne sembla pas s'en formaliser, heureusement pour lui.

« Peut-être bien... Mais qu'est-ce que tu fais de la grenouille, quand le prince charmant est déjà en face de toi ? »

Il sentit le rouge lui monter jusqu'aux oreilles et avait brusquement un peu trop chaud. Sa fourchette avec laquelle il poussait le contenu de son assiette comme s'il avait peur que les grenouilles soient encore vivantes s'échappa de ses mains et il passa un doigt entre son col et son nœud papillon pour laisser l'air passer plus facilement jusqu'à ses poumons. Le comparait-elle avec un prince charmant ? Était-ce possible ?
C'était une idée assez niaise mais qu'il appréciait quand même. En temps normal, il se serait probablement jeté sur son verre pour faire semblant de boire jusqu'à ce que la gêne se dissipe ou alors jusqu'à ce qu'il se noie. Mais là, il répondit presque du tac au tac.

« Ben dans ce cas là, faudrait la laisser partir et peut-être plutôt embrasser le prince... »

Il réfléchit un instant et continua sur la même lancée.

« Je veux dire, faudrait pas louper une occasion avec le prince charmant... Enfin, il ne louperait pas cette occasion lui non plus... Enfin, je pense. »

Sauf que maintenant il était presque en train de dire qu'il ne voulait pas l'embrasser puisque justement, il n'avait pas encore saisi l'occasion de le faire. Il ne voulait pas qu'elle pense que c'était le cas et il fallait donc qu'il se rattrape.

« Mais ce n'est pas facile... Je veux dire, de décider d'embrasser une fille comme ça. J'ai jamais fait ça, moi... »

Voilà, alors qu'il restait flou sur l'identité du pseudo prince charmant, il venait de se vendre et en plus, il venait de dire qu'il n'avait jamais décidé d'embrasser une fille... En fait, en dehors de Prue au bal d'Halloween, il n'avait jamais embrassé de fille mais ce jour là ne comptait pas vraiment parce qu'il n'avait pas eu le choix, il n'avait donc pas eu à se poser la question de savoir comment on fait pour se lancer. Il fallait maintenant espérer que Mary ne se fiche pas de sa figure en lui répondant qu'il devait y avoir méprise et qu'elle ne parlait pas du tout de lui, bien que les signes semblent plutôt clairs. Ou qu'elle préférait ne pas embrasser quelqu'un qui n'avait pratiquement aucune expérience en la matière.

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500 mots
+ Citation sorcière

Mary était épatée par l'effet qu'elle semblait produire sur le Préfet de sa Maison. Épatée, et surtout fière, très fière. Eden venait pratiquement de réduire en lambeaux son noeud papillon pour ce qu'elle venait de dire : c'était encourageant, très encourageant. Si l'idée même d'être son prince charmant le mettait dans cet état, qu'en serait-il si elle se montrait un peu plus précise dans sa requête ? En un flash délicieux, Eden lui apparut, réduisant à présent sa chemise en miettes et se jetant sur elle pour l'embrasser avec passion. Même si dans le cas présent, le Bleu semblait émettre l'hypothèse que cela soit à elle de l'embrasser. Mary resta un court instant songeuse : elle n'y avait pas pensé. Dans sa tête, c'était au Prince de faire le premier pas, mais après tout, on pouvait bien échanger les rôles, de temps en temps, et Mary n'était pas une novice en la matière !

Je veux dire, faudrait pas louper une occasion avec le prince charmant... Enfin, il ne louperait pas cette occasion lui non plus... Enfin, je pense.

Cette réflexion attira au jeune homme un regard vaguement méfiant de la part de sa compagne. Comment ça, il pensait ? Penser, c'était s'en remettre à un cas hypothétique. Penser, c'était imaginer qu'elle soit la Princesse, et lui le Prince. Penser, c'était pas la réalité. Penser ce soir, c'était nul ! Mary était déçue. Heureusement, Eden n'avait pas terminé son analyse, et avouait à présent que c'était très difficile de faire ce qu'il venait de dire, et qu'un Prince, ça pouvait aussi être timide et n'avoir jamais embrassé de Princesse avant. Seulement, Mary l'avait vu embrasser Prue au bal d'Halloween - qui ne l'avait pas ? Mais à y bien réfléchir, ça n'avait pas été un véritable baiser, la jeune fille n'aurait pas bien su expliquer pourquoi, mais elle avait l'intime conviction que ça n'avait pas été vrai. En tous cas, le penser l'arrangeait bien, surtout ce soir ! Prue avait déjà brisé le coeur de son frère Sean, si en plus elle avait brisé celui d'Eden, Mary n'avait plus qu'à se jeter sur Swann, qui lui n'avait jamais eu le coeur brisé par aucune fille !

C'est assez facile, tu sais, lui assura-t-elle en piquant un morceau de cuisse de grenouille au bout de sa fourchette, tous les Princes agissent pareil. Ils arrêtent soudain de parler, te regardent comme si tu étais la plus belle des merveilles de ce monde et que rien ni personne d'autre ne comptait plus que toi, clignent une fois ou deux des paupières pour prolonger le moment, et ensuite s'amusent à réduire le plus lentement possible la distance entre vous.

Mary en guise de conclusion porta à sa bouche le morceau de grenouille qu'elle avait soigneusement enroulé dans une feuille de salade, qu'elle mâchonna tranquillement, les yeux un peu dans le vague. C'était comme ça que Theophilius Allistair s'y était pris, lors de leur Troisième Année. Truman avait fait la même chose quelques mois plus tard. Originalité, zéro.

Mais j'aime pas, décréta-t-elle fermement en reposant sa fourchette au bord de son assiette, ils réfléchissent trop. T'es pas sensé réfléchir avant d'embrasser quelqu'un. Si t'as envie de l'embrasser, tu l'embrasses, c'est tout. Tu réfléchis après, conclut-elle comme pour enfoncer le clou. Derrière son air blasé toutefois Mary priait pour qu'Eden comprenne le sous-entendu, et ne prenne pas peur face à son air revêche. Ne venait-elle pas de dire que tous les garçons étaient des pourris et que lui avait une chance inespérée, maintenant qu'il avait la recette magique, de briller à ses yeux ?

Eden enregistrait les mots de Mary comme s'il était sûr d'avoir une question éliminatoire de ce genre lors des examens de fin d'année. Il retenait chaque moment de ce que devait être un véritable baiser avec une fille, prêt à tout reproduire un peu plus tard. Il avait même du mal à croire qu'il en serait capable et ouvrait de grands yeux ahuris face au discours détaillé de Mary : alors tout ce qu'elle racontait, c'était ce qu'il se passait quand Eden voyait un garçon et une fille s'embrasser dans les couloirs de Poudlard ? Il avait du mal à croire que tout ça était prémédité... A chaque fois, ça semblait tellement naturel, un peu comme si ça tombait de nulle part. Quand soudain, Mary déclara ne pas aimer cette façon de faire. Quoi ? Et comment était-il sensé l'embrasser s'il ne pouvait pas utiliser la seule manière d'embrasser qu'il connaissait désormais. Il se rendit compte alors qu'il faisait justement ce qu'il ne fallait pas : réfléchir.

« Mais c'est trop compliqué d'arrêter de réfléchir ! Je ne peux pas m'en empêcher ! C'est comme quand on dit ''ne pense plus'' et soudain, tout se bouscule dans ta tête et tu ne peux pas faire autrement... »

Ils n'étaient vraiment pas sortis de l'auberge. Eden ne comprenait rien et était complètement perdu, ce qu'il ne cachait pas du tout, les sourcils légèrement froncés et les épaules tombantes. Il ne touchait plus à son assiette depuis un moment, les yeux plongés dans ceux de Mary à la recherche d'un indice ultime.

« Pourtant ça ne veut pas dire que je n'en ai pas envie ! »

L'envie prit alors le dessus et il posa les deux mains au centre de la table, se leva de sa chaise comme s'il était sur ressort, avança brusquement vers Mary... Et posa ses lèvres sur les siennes avec un peu trop de rapidité : leurs nez se rencontrèrent un peu douloureusement, il recula, elle aussi, trop loin pour qu'il puisse l'atteindre à moins de se coucher dans leurs deux assiettes.

« Ça ne marchera jamais... » fit-il, dépité.

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