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Don't bark, if you can't bite [Pv A.]

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MessageSujet: Don't bark, if you can't bite [Pv A.] Don't bark, if you can't bite [Pv A.] 129196351Mer 20 Nov 2013 - 1:31

Qu’est-ce qu’elle pouvait bien me gonfler celle-là. Je ne sais pas s’il existait pire femme chez les serpentard qu’elle. Eugénie Williams. Grande, blonde, séduisante, des ongles manucuré et un langage qui se voulait hautain alors qu’elle n’avait aucun appui, aucune notion de rien. Une petite fille stupide qui arrivait malgré tout à retenir le prix de toutes les chaussures qu’elle achetait tous les week end. C’était bien dommage pour elle qu’elle ne sache pas se servir de ses neurones pour autre chose. Insignifiante. Pathétique. Mais qui avait un père influant au ministère de la magie. Alors je la tolérais. Ou plutôt je faisais semblant de m’intéresser un minimum à ce qu’elle pouvait me raconter, bien qu’intérieurement, je repensais au dernier cours de potion et plus spécifiquement à la préparation de la potion aiguisé méninge. Je pensais aux ingrédients utilisés, leurs spécificités et je répétais intérieurement la recette, de manière à la connaitre par cœur. Mais les incessantes complaintes de l’autre truffe m’empêchaient de m’y concentrer bien longtemps.

Avachis sur le canapé de la salle commune, elle, à moitié assise sur moi, j’émis un soupire, de manière à ce qu’elle comprenne que je me fichais bien de savoir qu’elle trouvait le TP de soin aux niffleur indigne de notre condition. Elle n’avait qu’à mettre des gans si elle ne voulait pas les toucher… était-ce trop réfléchir que d’y penser ? Je la repoussais d’un geste plein de dédain. Mon désir d’avoir une bonne image auprès de son père avait des limites. Je n’aimais pas qu’elle me touche. Elle s’en croyait presque autoriser, comme si c’était un droit absolu qu’elle avait sur moi parce qu’une fois de temps en temps, je la laissais croire que ses veines techniques de drague avait un effet sur moi. Mais je l’arrêtais tout de suite, elle commençait à faire glisser ses doigts sur mon torse, et j’avais d’autres choses à faire.

Je la repoussais, prétextant devoir me rendre à la bibliothèque, pour commencer l’essai en métamorphose, ce qui lui arracha une grimace. Ce n’était pas le genre de femme à se rendre à la bibliothèque. Je pris mon sac, quelques parchemins, ma plume, et filait dans les cachots.

Je tombais sur Liam au bout du couloir, qui me jeta sur moi pour m’annoncer que d’après des sources fiables, cet aprem en cours de vol nous aurions droit à un cours très particulier. Quand on connaissait Liam, « source fiable » signifiait qu’il était allé fouiner du côté du bureau de la prof et avait tiré ses propres conclusions alors qu’il n’en était absolument rien. Liam me déprimait, et en même temps me remontais le moral. Je m’étais habitué à lui. Depuis notre rencontre dans le poudlard express lors de leur première année, on ne s’était jamais séparé. Mais ce n’était pas grâce à moi. J’avais bien essayé de m’en débarrassé mais Liam était resté. Et c’était devenu mon ami. Mon meilleur ami je dirais même. Enfin… en quelques sortes. Je levais les yeux au ciel devant son air réjouis et le suivit dans la cour.

Je posais mon sac au sol tandis que je lui racontais les nouveaux délires d’Eugénie et de ses amies. En pleine dissertation sur la guerre des géants, elle m’avait envoyé un mot pour me proposer de sortir avec elle sur le chemin de traverse pour aller boire un thé. Sérieusement, avais-je seulement la tête de ce genre de type ? Eugénie, je ne voulais rien d’autre d’elle que l’influence de son père, et peut-être bien la mettre dans mon lit, il faut dire qu’elle était plutôt jolie. Mais rien d’autre. Je ne buvais pas de thé, et encore moins avec elle. Liam était mort de rire, allongé dans l’herbe. Il ne comprenait pas pourquoi je ne lui laissais pas une chance, mais elle était si stupide ! Elle n’était pas à ma hauteur. C’était aussi simple que ça. Je valais mieux qu’elle, voilà tout.

Je m’allongeais dans l’herbe. Elle était fraiche mais le soleil brillait cet après-midi. Je sentais ses rayons sur mon visage et j’avais l’impression de brûler alors que ma cape s’humidifiait sur le sol. Puis j’entendis Liam me murmurer « Le lapin en approche, le lapin en approche ». Je soupirais. Liam donnait toujours des noms d’animaux à mes copines/amantes/amusement du moment, qu’importe le nom. Lapin était Amy. La dernière en date. Je la savais assez stupide et naïve pour en faire tout ce que je voulais, et comme c’était le genre de femme qui se vantait d’être pure, avant de finir avec moi, et maintenant que j’avais suffisamment joué avec elle, elle ne m’intéressait plus. Même pire, elle devenait pesante. Liam se racla la gorge alors qu’elle venait se placer devant moi tout en m’exposant ses théories comme quoi nous étions deux âmes sœurs parce qu’elle avait fait une prédiction dans le marc de café, et alors que Liam se levait pour partir en cours, je me demandais pourquoi j’étais si poli à l’écouter parler. Peut-être parce qu’elle me faisait pitié ? Mais qu’est-ce que j’en avais à foutre déjà ? A oui, absolument rien. Ce n’était qu’un insecte insignifiant. Alors je lui lançais une pic, histoire de démolir tous les projets qu’elle s’était imaginé avec moi et tout en l’entendant pleurer en pleine cour –cette fille n’avait aucun amour propose visiblement- je me dirigeais vers le terrain de quidditch, déjà en retard pour le cours de vol.

J’arrivais avec une dizaine de minutes de retard et une fois à proximité, j’espérais ne pas me faire coller. Ce n’était pas très reluisant de se retrouver avec des heures de colle dans son dossier scolaire. Je voulais être parfait, et être un cancre, n’était pas à mon programme. Arrivé sur le terrain, je recherchais Liam des yeux, que je retrouvais très vite en compagnie de James Turner, un type de leur dortoir. Il m’annonça qu’on devait faire des groupes de deux, et, comme j’avais du retard, il s’était dit que j’avais préféré passé l’après-midi au lit avec lapin plutôt que de me pointer. Je soupirais. Pas vraiment réjouis. J’allais devoir me taper dieu c’est qui. Et quand je fis le tour de toutes les personnes restante, mes yeux tombèrent sur la seule qui était encore disponible, et qui était seule, tout derrière les autres comme une souris dans une cage aux lions. Alannah Bradfort.

J’eu un petit sourire. Bradfort. Depuis la première année, elle était mon punching ball vivant. J’aimais l’humilier et la rabaisser. La voir plus bas que terre et sentir dans son regard, qu’elle savait qu’il lui était supérieur. Ce n’était qu’une sang mêlée. Une moins que rien. Elle n’était ni intelligente, ni brillante. Elle était d’une banalité sans faille. Certes elle était belle. C’était bien la seule chose qui la rattrapait. Je me dirigeais vers elle, un sourire malveillant sur les lèvres. La voir trembler de peur allait m’amuser un peu.


-Alors Bradfort, comme ça on se cache derrière ses petits camarades ? On comprend pourquoi tu as atterri dans la plus minable des maisons.

Une fois près d’elle je sortis ma baguette et lançais un « accio » vers les balais posé près de la cabane en bois ou était rangé toutes les affaires pour les cours. Je fis venir à nous deux balais, les moins abimés. On ne pouvait pas utilises nos propre balais pendant les cours. Ce qui était fort dommage était donné que j’avais le dernière éclair de feu dans mon dortoir. Une fois les deux balais en mains, je jetais le plus abimés à Bradfort et prenait le meilleur pour moi, naturellement.  

-Et tire pas cette tête. C’est déjà humiliant de devoir me mettre avec toi alors tu pourrais au moins me remercier de pas t’abandonner dans un coin. Et cherche même pas à te défiler -même si c’est dans ta nature- parce que je te traînerais derrière moi.


Ouvrir un Sujet ▬ 2 dragées par sujet ouvert
Faire un post de 1000 mots ▬ 4 dragées
Lancer un sort (contre quelqu’un ou sur un objet) ▬ 1 dragée
Faire un post dans lequel le prénom de votre personnage n'apparaît pas ▬ 2 dragées
Pack Devoirs : Dissertation sur la guerre des géant, Essai en Métamorphose, Préparation de la Potion Aiguise-Méninges, Prédiction dans le Marc de Café, TP de Soin aux Niffleurs.  ▬ 2 dragées

Total : 11 dragées.


Dernière édition par Connor J. Thomas le Jeu 21 Nov 2013 - 16:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Don't bark, if you can't bite [Pv A.] Don't bark, if you can't bite [Pv A.] 129196351Mer 20 Nov 2013 - 13:20

Ce matin, déjà, ça avait très, très mal commencé. Gloria, une des filles que je parvenais le moins à supporter parmi toutes les poufsouffles avait fait irruption dans le dortoir en hurlant qu’elle avait vu son petit ami embrasser une autre fille dans la salle commune. Ce qui avait eu pour effet de me tirer des doux songes dans lesquels j’étais plongée. Pire qu’une beuglante ! Mais au lieu de m’énerver comme j’avais coutume de faire quand quelqu’un me sortait trop brusquement de mon lit, je fus prise d’une subite vague de compassion. Allez savoir, peut-être mes hormones qui me travaillaient ce matin-là ! Alors, ma tresse complètement défaite, en chemise de nuit, les yeux bouffis de sommeil, je me levais et la fit assoir sur mon lit en lui tapotant l’épaule, et en lui disant que je comprenais, ce qui eut pour effet de la faire fondre en larme. Elle se réfugia dans mon cou, en sanglotant de plus belle, et je l’entourais de mes deux bras. Elle que j’avais toujours vu pimpante et fraîche, c’était la première fois que je la voyais aussi défaite. Cela confirmait bien mon opinion sur les garçons de Poudlard, et sur leur manque de maturité. C’était bien joli, toutes ces petites amourettes au détour des couloirs, mais à quoi cela menait-il ? A rien, ou alors, aux peines de cœurs.

Cela ne me plaisait pas, et de toute façon, aucun garçon n’avait encore parvenu à attirer mon attention. Bon, le dernier point était absolument faux, il y avait de beaux garçons à Poudlard, qui auraient pu m’intéresser, mais là n’était pas la question. Je n’avais pas envie d’y penser. Le problème était, qu’en ce moment, les hormones de toutes les filles semblaient avoir été chauffées à blanc, car tous les soirs, tous les matins, et à tous les repas, elles parlaient de garçons. J’avais beau essayer de changer de sujet en parlant des cours, du beau temps, rien n’y faisait. Et par leur faute, après une ou deux journées comme ça, j’avais commencé à craquer, et à écouter leurs ragots et leurs échanges croustillants. L’une d’elle racontait combien elle aimait cet Evan, de Serdaigle, qui l’avait regardée un peu plus longtemps que d’habitude. Et moi, j’écoutais, me retenant de rire devant la bêtise de certaine. Mais je n’eus jamais le courage de leur dire que ce n’étaient que des faux espoirs, que la plupart ne les avait même pas remarqué, et que s’ils s’approchaient d’elles ce n’était certainement pas pour une belle histoire d’amour.

Le plus gênant, c’était certainement le soir, lorsque la discussion s’enflammait à cause des esprits fatigués, et que nous faisions le tour des filles, pour savoir comment avançait leur attirance ou leur couple. Et irrémédiablement, il arrivait un moment où je devais parler. Sauf que je n’avais pas grand-chose à dire, ou tout du moins, je ne voulais pas le partager. Je partais du principe que moins nous en parlions, moins l’attirance était grande, et surtout, moins le taux de commérage était élevé. Je passais alors souvent mon tour, et on me lançait des regards désabusés comme pour dire : « Alannah, tu crains. » Mais à vrai dire, je me fichais de leurs regards, tout ce qui comptait, c’était que je réussisse mes Aspics aussi bien que mes Buses. Il y a cependant un soir, assez récemment, où je réagis vivement –peut-être un peu trop, d’ailleurs-, ce fut lorsqu’une de mes camarades évoqua Connor Thomas. Mes poings se crispèrent automatiquement, et mes pensées s’échauffèrent. Comment osaient-elles ne serait-ce que prononcer son nom devant moi ? Cet abruti de serpentard était si prétentieux, si orgueilleux et méprisant que j’avais grand peine à me retenir de lui cracher toutes les insultes de la terre quand je voyais son visage. Et pourtant, les filles ne pouvaient s’empêcher d’en parler, car il était l’un des plus beaux serpentard, et l’un de ceux qui avaient le plus beau tableau de chasse dans l’école. Je le détestais de toute mon âme, et pourtant, il demeurait l’un des plus grand fantasme de la plupart des filles des autres maisons. Je ne savais pas exactement ce qui les attirait, ou plus tôt, je ne le savais que trop bien. Son beau visage , son corps parfait, ses notes élevées, et aussi, son appartenance à la maison des serpents, bref, il était insupportable.

Je l’avais détesté dès notre première rencontre, en première année, et cela avait semblé tout à fait réciproque. Deux maisons opposées, deux caractères tout à fait contraires, le ton était très vite monté, et les insultes avaient fusées. Depuis ce jour-là, il arrivait régulièrement que des sortilèges se perdent dans la direction de l’autre –surtout de ma part, car j’étais plutôt bonne en sortilège-, et que des insultes fusent. Une fois, un professeur avait eu l’extrême mauvaise idée de nous mettre ensemble pour un travail de potion, il avait cru que, bons élèves comme nous étions, nous pourrions mettre nos différends de côtés pour faire une potion excellente. Chimères. Dès les premières minutes du cours, nous avions commencé à nous envoyer des piques, et puis, très vite, nous en étions venus aux mains… ou plutôt aux baguettes. Depuis ce jour-là, plus aucun professeur n’avait retenté l’expérience folle de nous mettre côte à côte durant un court. Bien sûr, avec les années, je m’étais calmée, et il ne m’arrivait plus aussi souvent de lui lancer des sortilèges, il faut dire que chacun de notre côté, nous étions plus au moins occupés par nos devoirs, -et lui par les filles-. Ce ne fut cependant que durant la cinquième année que nos rapports devinrent un peu moins mesquins… pour devenirs plus méchants encore. Ce qui avait changé, c’est que nous, nous étions devenus adultes. Et au lieu de devenir plus humble, son orgueil s’était empiré, et il m’insupportait davantage, si cela était possible. Sauf que… il y avait quelque chose en plus, qu’il n’y avait pas avant. Quelque chose que je ne parvenais pas à nommer. Et que je n’avais simplement pas envie de nommer.

Ainsi donc, après l’épisode Gloria, que je parvins miraculeusement à consoler en lui promettant qu’il ne la méritait simplement pas, et qu’elle devrait probablement travailler ses potions –là où elle avait le plus de mal- plutôt que d’essayer d’attirer la gente masculine. Sauf que le message ne semblait pas être très bien passé, car lorsque je la laissais enfin pour aller m’habiller, elle marmonnait quelque chose à propos d’un filtre d’amour. J’haussais les épaules et laissai tomber, après tout, il n’y avait rien de pire qu’une fille en peine de cœur, et ce n’était certainement pas moi qui arriverait à la raisonner. Je m’habillai donc rapidement, et en attrapant mon sac, je filai au cours de botanique. Après deux heures à prendre soin de solynirs, plantes ayant le pouvoir de se transformer en hibou, venait le cours dont j’avais le plus horreur. Le cours de vol. C’était pour moi le pire de tous les cours, mon cauchemar. J’aimais la théorie, bien sûr, mais la pratique beaucoup moins, et pour cause, j’avais le vertige. Pas le petit vertige qui vous prend lorsque vous êtes au bord d’une falaise immense, non, la sorte de vertige qui ne vous laisse même pas vous élever à deux mètres de hauteurs sans que vous ne vous sentiez sur le point de vous évanouir de frayeur. Autant dire que pour moi, le Quidditch avait toujours été exclu. J’aimais regarder, et encore, je trouvais que les tribunes étaient bien trop hautes, et qu’elles bougeaient un peu trop à mon goût ! Alors le cours de vol, les balais, pour moi, c’était un véritable supplice.

Lorsque le professeur annonça donc  que nous allions faire un petit jeu pour tester notre endurance, et nos aptitudes sur les balais, je faillis prétexter un terrible mal de tête. Cependant, je ne me voyais pas mentir ainsi, et au lieu de demander au professeur la permission d’aller à l’infirmerie, je m’enfonçais dans la foule compacte des élèves de poufsouffle et de serpentard, et me plaçai tout au fond, loin des regards acérés du professeur de vol. Et peut-être qu’ainsi, il ne me remarquerait pas. Mais tous mes espoirs furent réduis en cendre lorsque je vis soudainement Thomas arriver à mes côtés, un sourire qui n’annonçait rien de bon, sur le visage
.

-Alors Bradfort, comme ça on se cache derrière ses petits camarades ? On comprend pourquoi tu as atterri dans la plus minable des maisons.

-Tais-toi, Thomas. Sifflais-je en essayant de cacher la peur viscérale qui me broyait les entrailles, alors que je voyais d’autres élèves monter sur leurs balais.

Il sortit sa baguette, et je me crispai instinctivement, en glissant ma main vers ma poche, où se trouvait la mienne. Cependant, il ne fit aucun geste en ma direction. Il agita sa baguette, en prononçant un accio, et quelques secondes plus tard, deux ballais en assez bon état flottaient jusqu’à nous. Naturellement, il me donna celui qui semblait le plus abimé, et garda pour lui le meilleur. J’attrapai le manche du bout des doigts, presque tremblante. Je pris une grande inspiration, tentant de calmer la vague de panique qui se levait doucement en moi. Et dire qu’en plus de ma crainte grandissante, je devais faire cet exercice avec mon pire ennemi. J’étais certaine d’être ridiculisée à la seconde même où j’allais monter sur le balai.

-Et tire pas cette tête. C’est déjà humiliant de devoir me mettre avec toi alors tu pourrais au moins me remercier de pas t’abandonner dans un coin. Et cherche même pas à te défiler -même si c’est dans ta nature- parce que je te traînerais derrière moi.

Je lui jetai simplement un regard noir, tentant de ne pas répliquer. Et de toute façon, je n’en avais pas l’envie, j’avais le cœur au bord des lèvres, et ma gorge étant tant nouée que je ne parvenais même plus à produire un seul son. Je vis Thomas à côté de moi, se mettre en position pour voler, et mon angoisse se mit à grandir davantage. Je tentai de l’imiter maladroitement. Cependant, je mis un point d’honneur à ne pas trembler, ou faire tomber mon balai, car à ses côtés, ma fierté était piquée au vif. Je voulais le montrer de quoi j’étais capable, qu’il n’était qu’un misérable serpent aux chevilles trop grosses. Je voulais lui montrer à quel point je le détestais, à quel point il me répugnait, et ce n’était pas en tremblant comme une pauvre feuille au vent que j’allais y parvenir. A nouveau, je pris une grande inspiration, tentant de calmer les battements effrénés de mon cœur. Le professeur commença à expliquer ce qui nous attendait, et au bout de deux phrases, je décrochai, incapable d’en écouter davantage. Il nous fallait faire un parcourt à travers le terrain, où quelques obstacles nous attendaient. Et cela me suffisait amplement. Le fait même de monter sur mon balai dans les airs était un exploit, le professeur croyait-il vraiment que je parviendrais à faire tout cela ? C’était couru d’avance : je ne parviendrais même pas à m’élever suffisamment haut pour commencer la course. Et pourtant, le regard emplis de défi que me lança Thomas parvint à me donner les forces de tenir mon balai avec plus de fermeté. Les premiers groupes partirent, et je me sentis pâlir au fur et à mesure que la file devant nous s’amenuisait.

Alors, ce fut à notre tour. Je fermai immédiatement les yeux en frappant de mon pied par terre, et je décollai. Je ne rouvris les yeux que lorsque je me sentis stable, et ce fut une regrettable erreur.  Mes yeux plongèrent immédiatement dans le vide, qui me séparait du sol, et j’eus le tournis. Subitement tremblante, je m’accrochai de toute mes forces au manche du balai, et le fit avancer avec douceur. Je vis Thomas filer loin devant, ne m’attendant même pas, et à vrai dire, je m’en fichais complètement, mon esprit étant obsédé par le vide, qui m’appelait de toutes ses forces, en bas. Mètres par mètres, combattant mon envie de redescendre, je parvins à avancer. Oui, je connaissais la théorie, je savais comment faire avancer un balai, mais ce qui me retenait de faire tout cela à une bonne distance du sol, c’était mon vertige. Et il se manifestait avec une force peu commune. Le vent fouettait mes cheveux ressemblés en une longue tresse doré, et tentait de me déséquilibrer. Fermement, je bataillai contre cette force ennemie qui voulait me faire fléchir, mais je savais que je ne tiendrais plus longtemps. Je tremblais si fort, que le manche de mon balai se mit à vrombir, d’un seul coup, je déviai de ma trajectoire, et sous le coup de la surprise, dans un cri, je basculai.


Spoiler:


Dernière édition par Alannah Bradfort le Mer 27 Nov 2013 - 17:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Don't bark, if you can't bite [Pv A.] Don't bark, if you can't bite [Pv A.] 129196351Jeu 21 Nov 2013 - 16:09

Je gardais les yeux fermé tandis qu’Amy me citait la liste de toutes les choses qui nous réunissait et pourquoi le destin voulait qu’on soit des âmes sœurs. Comme s’il pouvait exister un destin et surtout, un univers où nous aurions pu être ensemble. C’était au-delà du pathétique. J’ouvrais mes yeux pour la dévisager. Amy était totalement mon genre de fille : Grande, blonde, fine, des yeux bleu perçant, un sourire ravageur et un maquillage parfait. Physiquement, elle était parfaite. Dommage qu’elle ne soit pas muette. Elle était tellement conne. Chez elle, c’était même incurable. Amy, Amy, Amy… le cliché vivant de la  jolie blonde, aussi belle que stupide. Je soupirais alors que je me relevais. J’avais atteint le paroxysme de ce que je pouvais écouter au moment où elle me parla de ses études dans le marc de café. Ha… l’amour ! L’amour rendait aveugle et stupide. N’importe qui aurait pu affirmer que je me foutais totalement d’elle, vu la manière dont je montrais particulièrement hautain. D’ailleurs, elle aurait dû s’en rendre compte avant même qu’elle ne se déclare comme ma petite amie, ce qu’elle n’était pas, soyons clair, parce que toutes les filles que j’avais eu avant elle s’était toute faite jetée de la même manière dont je la jetais elle aussi. Je m’étais amusé, j’avais joué, et maintenant je n’avais plus envie d’elle. Qui voulait d’une pomme dans laquelle on avait déjà croqué ? Elle était toute brune maintenant. Je préférais prendre une nouvelle. Surtout que le panier en débordait. Mais c’est vrai que j’aime bien les pommes. Surtout les pink lady. Bref.

Une fois debout, elle me prit la main, comme si, par son contact j’allais me rendre compte que de l’électricité passait entre nous, comme dans les films, mais rien. Elle n’était rien pour moi et je retirais ma main comme si son contact me brulait. C’est simple, plus je la voyais, plus elle me donnait envie de vomir. Elle me regarda, avec les yeux au bord des larmes et je lui tournis le dos, me dirigeant vers le terrain de quidditch. J’avais d’autres choses à faire que de nourrir les fantasmes malsains d’une idiote. Je n’y pouvais rien si elle s’était imaginé que c’était plus qu’un coup comme ça, en passant. Je ne lui avais jamais rien promis alors qu’elle me lâche.

J’avançais un peu plus rapidement quand je me rendis compte que le cours avait sans doute déjà commencé. J’aimais bien le cours de vol et quitte à me faire exclure, j’aimais autant que ce ne soit pas dans celui-là. Métamorphose ou Botanique aucun problème, ces matières étaient d’en ennui mortel et d’une nullité amère. Sérieusement, la métamorphose ? On pouvait totalement s’en passer, et la botanique ? Mise à part pour les futur jardinier, je ne comprenais pas pourquoi on nous forçait à étudier ce genre de chose. C’était un travail de larbin de rempoté les plantes, ou un boulot de Poufsouffle. Bref, pas le genre de chose qui était faite pour moi.

J’arrivais donc au niveau des terrains et repérait de loin la voix de mes camarades, tous surexcité. Liam avait eu raison. Parfois je me demandais s’il n’était pas réellement empathique. Au bout de 6 ans qu’il me le répétait toutes les semaines, j’allais finir par le croire. Même si ça me paraissait encore impossible.

Je me faufilais ingénieusement entre les élèves, comme si j’avais toujours été là, bien que j’arrivais à la fin de son discourt. Une fois à proximité de Liam il me fit de grand geste de la main. La discrétion n’avait jamais été son fort et j’en soupirais. Il lui suffit d’un regard pour comprendre qu’il valait mieux qu’il se taise s’il ne voulait pas que je l’étripe. Il m’adressa un sourire et me fit un léger briefing de ce qui allait se passer. Une espèce de course, pour tester nos reflexes et notre agilité. Un jeu en sommes. Mais un jeu noté et commenté.  J’eu un large sourire. Si c’était en équipe, Liam et moi allions tous les devancer de loin. J’étais bon, et Liam n’était pas trop mauvais. Il était même doué lui aussi. C’est lui qui m’avait emmené à mon premier match pro. Il était un passionné de quidditch depuis tout petit d’après ce qu’il m’avait expliqué, mais dès que je lui émis le fait que nous allions avoir une note maximal il fit une tête de déterré, ce qui ne laissait rien présagé de bon.

Moi ? Moi passé l’après-midi avec Amy ? Non mais c’était une blague ? Comment avait-il seulement pu imaginer un truc pareil une seule seconde ! Comme si j’avais pu en avoir envie. Rien de que passé la nuit avec elle c’était une torture. Dès qu’elle ouvrait la bouche je n’avais qu’une envie, c’était de lui mettre des baffes. Alors passé tout une après-midi ?! Il avait beau s’excuser d’avoir accepté de se mettre avec Dean, ça ne changeait rien… avec qui j’allais devoir me mettre maintenant ? A tous les coups, si la personne en question n’avait pas été choisie c’était pour une bonne raison. Je soupirais d’avance. Ça ne pouvait pas être si horrible que ça. Ou si.

Alannah Bradfort. Elle. Juste, Elle. Pourquoi fallait-il que ce soit elle ? D’un côté, c’était presque évident. Elle était stupide, incompétente, mauvaise dans tout ce qu’elle entreprenait de sérieux –je ne comptais pas la métamorphose ou elle semblait se distinguer car, comme je le disais, ce n’était même pas une matière, c’était une perte de temps- mais pire que tout, nous étions tous deux aux deux extrémités d’une même ligne. J’étais parfait, elle était minable. Respirer son air, entendre sa voix, la voir m’adresser la parole était une insulte à ma vie. Elle aurait pu être un elfe de maison. Mais je ravalais mon venin et me dirigeais vers elle. Sauf que je ne pouvais pas.

Non mais regardez-là ! Elle était tellement insignifiante, comme un insecte. Quelqu’un comme moi ne pouvais pas se rabaisser à être avec quelqu’un comme elle ! Elle se cachait, comme si elle avait peur qu’on ne la brise. Sauf que ce n’était qu’un blaireau insignifiant. Elle avait raison de se cacher, elle n’était bonne à rien. Sauf que là, elle allait être vu avec moi, alors fallait qu’elle se ressaisisse. Il était hors de question qu’elle fasse baissé mes notes en vol parce qu’elle était mauvaise. Elle allait s’entrainer et montrer que dans sa maison il n’y avait pas que les sorciers les plus incompétents du monde.


-Tais-toi, Thomas.

Hoooo non ! Pourquoi tant de cruauté ?! Elle ne pouvait pas faire mieux ? Non bien sûr. Même ca elle ne pouvait pas le faire. Bradfort, Bradfort. Dès qu’il l’avait rencontré il avait su qu’il la détesterait. Elle ne lui avait toujours inspiré que du dégout. Avec son sourire de petite fille irréprochable et ses manières, comme si son avais une de l’importance. Comme si sa vie valait quelque chose de plus que futur femme de ménage. Elle n’aurait même jamais dû entrer à poudlard. Ce n’était certes pas une sang-de-bourbe, mais même si certain sang mêlé avait su prouvé que leur place était ici, ce n’était pas son cas. A l’instant même, elle lui prouvait une fois de plus qu’il avait raison. Dès qu’il eut sortis sa baguette elle posa sa main sur la sienne, comme s’il allait l’attaqué. Elle croyait quoi ? Qu’il prendrait la peine de se battre contre elle ? Elle n’était même pas digne d’un duel contre lui. Et la manière dont elle regardait les balais. La peur. Elle avait peur. Elle avait peur de voler. Non mais c’était une blague ? Elle avait toujours été mauvaise en vol et je m’étais toujours moqué d’elle pour ça. Un sorcier qui ne sait pas voler n’est pas un sorcier. Et elle était autant sorcière que la pierre juste à côté qui avait une forme de triangle.

Je lui jetais le balai dessus. Qu’on en finisse vite. Moins je passais de temps en sa compagnie et mieux je me sentirais. Son incompétence était transmissible vu les gens qu’elle fréquentait, alors autant m’en tenir le plus loin possible.

Je me plaçais sur le balai et m’élevais rapidement dans les airs, jetant un coup d’œil derrière moi à la blondasse que je devais appeler ma partenaire. Je la fixais du regard tandis qu’elle n’avait même pas encore enfourché son balai. Elle attendait quoi ? Qu’il neige ? Ou que le père noël débarque pour lui donner des dragibus rouge et bleu et lui chanter « la camisa negra » ? Elle voulait un médaillon pour être monté sur un balai ? Je perdais patience. Surtout que la majorité des groupes avaient déjà décollé. Liam et James étaient déjà loin  maintenant et je me sentais comme…comme… je me sentais rabaissé à cause d’elle et je détestais ça. Je lui lançais un regard noir puis décollait. Tant pis pour elle. On m’accorderait une bonne note et elle se ridiculisera toute seule.

Je me penchais en avant pour prendre de la vitesse, passait les premiers obstacles puis me pris d’une sortes de poids dans la poitrine, comme de la culpabilité. C’était son problème si elle était mauvaise. Mais puisqu’on était censé faire le truc à deux, j’avais peur qu’on ne finisse par me le reprocher. Je grommelais, et retournais en arrière. La recherchant des yeux tandis que les derniers groupes me dépassait. Bon sang ou était-elle l’autre idiote ?

Puis enfin, loin derrière, je la vis titubé sur son balai. Elle ne savait pas garder son équilibre ou quoi ? Je me dirigeais vers elle doucement –puisque de toute manière, vu la vitesse à laquelle elle avançais, même un comète 100 seraient aller plus vite- puis, ralentissait une seconde pour me demander qu’est-ce qu’elle foutait avant de la voir tomber de son balai. Je me baissais pour augmenter ma vitesse, mon balai obéissant avec mal à mes ordres. Elle allait tomber. Merde. Je pris une accélération fulgurante puis arrivait à attraper son poignet tandis qu’elle émit un cri de peur. Je la tenais fermement dans les airs, alors que je me maintenant moi-même, tant bien que mal sur mon balai.


-Bon sang ! Ça ne fera que 6 ans que je te dis que t’es incompétente ! T’es vraiment conne ma parole ! Un balai ça se tient !  Même une 1ère année saurait mieux voler que toi ! Et qu’est-ce que tu attends ?! Agrippe-toi !

J’émis un grognement d’énervement étant donné qu’elle ne bougeait PAS. Son balai tomba dans le vide, et moi je la tirais vers le mien, afin qu’elle puisse s’installer derrière moi. On n’allait pas être rapide maintenant, c’était certain ! Nous qui étions noté sur la rapidité et l’agilité, on pouvait déjà être certain de ne pas avoir la moyenne ! Qu’est-ce qu’elle m’énervait ! Etre aussi stupide ce n’était pas permis ! N’avait-elle pas honte d’exister ? Moi j’avais honte pour elle et rien que de la sentir dans mon dos j’en avais la nausée.

-J’arrive pas à croire que tu aies pu tomber de ton balai… C’est tellement… pitoyable ! En même temps, que pouvais-je attendre d’autre de toi ?!

Je me penchais légèrement sur le balai pour lui donner de la vitesse et de la hauteur. Je regardais droit devant moi, essayant de voir ou pouvait se situer les autres. Le parcours se situait tout autours de l’école et j’étais bien content que la prof soit déjà rentre dans son bureau. Et si elle avait l’autre cruche tomber ?! Nous aurions été éliminés… Elle n’avait même pas fait 10 mètres quoi !

-T’a bien faillis nous faire éliminer de la course ! Si toi ça ne te dérange pas d’être humilier parce que t’en a l’habitude sache que moi je suis ambitieux. Alors je peux t’assurer qu’on ne sera pas dernier. Même si pour ça je dois me farcir quelqu’un d’aussi nulle que toi. Ha...Décidément, l'enfer, c'est les autres.

Je me penchais encore plus. Prenant encore plus de vitesse et d hauteur. Nous étions à présent très au-dessus du sol. On pouvait même voir en bas quelques élèves dans la cour. Tiens, c’était moi ou Cameron embrassait Eugénie ? Et elle avait changé de robe ? Je détournais les yeux de cet horrible spectacle. Il me fallait être rusé pour rattraper les autres. Nous étions à quelques mètres de la première tour qui marquait le premier tournant et je voyais déjà le premier obstacle devant nous. Un grand cercle lumineux signalait qu’il fallait le traverser, sauf que juste derrière, se trouvait un mur. Ca demandait de la précision et un contrôle parfait de sa vitesse pour aller suffisamment vite pour ne pas se faire doubler –ou dans notre cas pour ne pas perdre de temps- et un contrôle total de son balai. J’aimais ce genre de défis, j’étais un vrai roublard pour ça. Mais la fille dans mon dos n’était pas vraiment de cette trempe. Elle, son truc c’était plutôt de rester au sol comme les escargots. Je soupirais. Prête ou non, avec moi, elle n’aurait pas le choix…


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pack serpentard : ambitieux, hautain, rusé, roublard, médaillon ▬ 2 dragées
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MessageSujet: Re: Don't bark, if you can't bite [Pv A.] Don't bark, if you can't bite [Pv A.] 129196351Mer 27 Nov 2013 - 17:50

Je basculai, et le monde fut sens dessus dessous. Je vis tout au ralenti. C’était comme si le temps s’était brusquement arrêté, me laissant tout loisir de regarder ce qui se passait autour de moi. Je chutais, libre, et en même temps, prisonnière de la peur qui me paralysait. Je ne pus qu’émettre un cri, signe de ma terreur, puis, le vide ma rattrapa. Le vent siffla autour de moi, bourdonnant dans mes oreilles, frappant chaque zeste de ma peau. Mes cheveux claquaient dans l’air, zébrant mon visage de petites stries douloureuses, et je perdis l’élastique qui retenait jusqu’alors ma longue tresse dorée. Je fus brutalement aveuglée, noyée dans la masse soyeuse de mes longues mèches blondes. Affolée de ne plus rien voir, et de sentir le vide entre mon corps et la terre s’amoindrir à chaque secondes, je tentai de me retourner, pour être face au sol, et pour affronter ma mort un peu plus dignement qu’en m’étouffant avec mes propres cheveux. Mais tous mes efforts furent inutiles, malgré les gestes saccadés que je parvenais à esquisser, je ne réussis qu’à précipiter un peu plus mon corps vers le sol. Alors, luttant contre mon envie folle d’hurler de terreur, j’étendis mes bras en croix, car je savais que dans cette position, ma chute serait légèrement ralentie, et peut-être qu’ainsi, quelqu’un pourrait me récupérer avant que je ne m’écrase sur le sol. Il devait bien y avoir quelqu’un, n’est-ce pas ? Le professeur devait avoir vu ma chute ?! Ou alors, peut-être un élève, qui aurait regardé dans cette direction à ce moment-là ? Peut-être qu’il lancerait un sort qui me permettrait de voler, ou au moins de stopper ma course ! Mais les secondes passaient, incroyablement rapidement, et personne ne semblait être enclin à m’aider. Et déjà, dans mon esprit se jouaient de terribles scènes : la mort frappante d’une élève à Poudlard, tombée de son balai durant un exercice de vol. Je tremblais de toute part, et à cause du vent glacé qui me giflait, je voyais des larmes se détacher de mes yeux pour se perdre dans le vide, goutte d’eau esseulée. J’avais envie de pleurer toutes les larmes de mon corps. Mon vertige à cet instant, était tel que je me sentais prête à m’évanouir à chaque seconde. Mes cheveux se faufilaient partout sur mon visage, menaçant de m’étouffer, l’air glacial s’engouffrait sous mes habits, attaquant ma peau rougie, et le sol semblait se rapprocher si vite, que j’étais certaine de mourir dans les quelques minutes suivantes.

Et puis soudain, quelque chose agrippa mon poignet, et ma chute fut brutalement arrêtée. La gravité m’attira de toutes ses forces, et je sentis les os de mon épaule craquer sous la tension insupportable que cela engendra dans mon corps. Je serrai les dents pour ne pas hurler de douleur, tandis que je secouai la tête pour éloigner de mon visage toutes les mèches qui s’y étaient perdues. Certains y restèrent cependant, collées par mes précédentes larmes de peur. Je plongeai alors mes yeux dans ceux de mon sauveur, et faillis lâcher prise lorsque je rencontrai les prunelles de Thomas. Jamais je n’aurais cru que ce vil serpent serait capable d’autre chose que de gagner sa course seul. Sur ma liste des sauveteurs potentiels, il en aurait probablement été le dernier, ou alors, il n’y aurait tout simplement pas été inscrit. Je ne savais pas ce qui lui avait pris, mais il était là, quelques mètres au-dessus de moi, visiblement mécontent, le visage tiraillé par l’effort qu’il fournissait afin, de soutenir mon poids, et l’arracher à la gravité terrestre. Et ce fut probablement l’une des premières fois de ma vie, que des sentiments autres que négatifs vinrent se placer sur le visage tant haï de Connor Thomas. Il m’avait rattrapée, il était venu me chercher alors qu’il aurait pu finir la course seul, et me laisser tomber. Mais non, il était là, sa main puissante agrippant mon frêle poignet, son balai vrombissant à quelques centimètres de mon visage. Et sous le choc, je tremblais comme une feuille, mon épaule probablement cassée, des larmes jaillissant toujours de mes yeux.


-Bon sang ! Ça ne fera que 6 ans que je te dis que t’es incompétente ! T’es vraiment conne ma parole ! Un balai ça se tient !  Même une 1ère année saurait mieux voler que toi ! Et qu’est-ce que tu attends ?! Agrippe-toi !

Sa voix eu pour effet de me faire réagir, et tandis que j’apercevais du coin de l’œil, mon balai sans cavalier, tomber dans le vide, je déglutis doucement, me forçant d’oublier qu’il y a quelques minutes, c’était moi qui chutait ainsi dans le vide. Thomas grogna de mécontentement devant mon incapacité à me hisser par moi-même sur son balai, et pour une fois, il n’avait pas tort, de s’énerver ainsi sur moi. Bien sûr, je n’appréciais pas du tout sa manière de le faire et de me regarder. Toutefois, je savais pertinemment que si cela avait été dans l’inverse, je l’aurais probablement arrosé d’injures bien plus salées. Alors je me taisais, reconnaissante qu’il soit venue me sauver d’une mort quasi-certaine. Et pour la première fois depuis le début de ma scolarité à Poudlard, je me rendis compte qu’il avait fait quelque chose de bien, et surtout, quelque chose de bien envers moi. Il m’avait sauvée. Encore abasourdie par tout ce qui venait de se dérouler, et malgré mon épaule qui me tiraillait je tentai de monter sur son balai, tout en essayant de ne pas le renverser à son tour. Puis d’un coup, je me sentis soulevée, et remontai subitement à la hauteur de Thomas. Puis, comprenant que c’était lui qui venait de me soulever par la force seule de son bras, je m’accrochai fortement à lui tout en m’installant rapidement derrière lui, sur son balai. Il me lâcha rapidement, et j’encerclai son torse de toutes mes forces, tremblantes, incapable de faire autrement. J’avais trop peur de tomber à nouveau dans le vide, qui m’appelait toujours. Cependant, cette fois-ci, je n’étais pas seule, et je savais que Thomas savait manier un balai. Et pour la première fois de ma vie, je trouvai cela réconfortant. Je m’accrochai donc à lui comme si ma vie en dépendait, et fermai les yeux, ne me sentant pas prête pour voir ce qu’il allait faire ensuite. Car je n’avais aucun doute : je savais qu’il allait continuer la course, quoi qu’il se passe, et même si je m’évanouissais à l’arrière.

-J’arrive pas à croire que tu aies pu tomber de ton balai… C’est tellement… pitoyable ! En même temps, que pouvais-je attendre d’autre de toi ?!

Je ne lui répondis pas, et enfonçai mes doigts dans son torse, autant par colère que par peur. Il se pencha légèrement, et d’un seul coup, le vent claqua à nouveau dans mes oreilles, et mes cheveux épars voletèrent en tous sens. Distinctement, je sentis que nous montions dans les airs, et plus tremblante encore, je gardai mes paupières fermées. Cette peur du vide me collait à la peau, et il m’était impossible de m’en défaire, et parfois cela en devenait véritablement handicapant. Je ne savais pas exactement d’où cela venait. J’avais lu que certains psychologues associaient ce trouble à une situation vécue dans l’enfance. Peut-être mes parents avaient-ils oublié de me raconter quelque chose… ou alors c’est qu’ils ne l’avaient simplement pas vu. Peut-être que la magie m’avait jouée un tour, plus petite, alors que je n’étais pas plus haute que trois pommes. Je ne le savais plus vraiment, tout était un peu flou dans ma mémoire, mais ce qui me marquait à présent, c’était cette peur récurrente du vide, que ce soit sur les hautes tours de Poudlard, trop près des fenêtres des étages, sur un balai…  Bref, Poudlard n’était pas forcément le lieu idéal pour une personne souffrant d’une telle phobie. Et là, c’était pire que tout. Il fallait que je me raisonne, pour ne pas vomir sur Thomas, ou retomber dans le vide après m’être évanouie de peur.

-T’as bien faillis nous faire éliminer de la course ! Si toi ça ne te dérange pas d’être humilier parce que t’en a l’habitude sache que moi je suis ambitieux. Alors je peux t’assurer qu’on ne sera pas dernier. Même si pour ça je dois me farcir quelqu’un d’aussi nulle que toi. Ha...Décidément, l'enfer, c'est les autres.

-Tais-toi, et dépêche–toi de finir avant que je m’évanouisse pour de bon ! Lui criai-je en retour, tout en gardant les yeux fermés.

Tous les bons sentiments que j’avais pu éprouver, quelques secondes plus tôt, pour ce serpent, s’étaient évanouis. Comment avais-je pu ne serais-ce que le trouver sympathique, franchement ? Il n’était qu’un abruti de base, qui jouait avec les filles, insultait tout le monde et ne parvenait qu’à voir son petit nombril. Thomas était absolument insupportable, et c’était peut-être cela qui le rendait attirant, aux yeux de toutes les autres filles de l’école. Après tout, sa réputation de coureur de jupon n’était plus à faire, et il était courant que j’entende l’une d’entre elle vanter ses qualités. A chaque fois, je frissonnais, dégoûtée par son comportement si insultant et orgueilleux. Pour qui se prenait-il, pour le roi du monde ? Alors il fallait absolument le faire redescendre de son piédestal, car il ne l’était certainement pas ! Il me semblait parfois être la seule à le voir tel qu’il était, répugnant, hideux, mauvais. C’est pourquoi il était de mon devoir de montrer aux gens combien ce serpent était vicieux, et par la même occasion, le rabaisser pour qu’il comprenne que tout le monde ne le vénérait pas, que ce soit son attitude, ou lui-même. Cependant, je n’eus pas l’occasion d’entretenir d’autres mauvaises pensées sur Thomas, car il se mit à accélérer brutalement, et je crus que mon cœur allait s’arracher de ma poitrine pour s’envoler loin de moi. Je sentis que nous prîmes beaucoup de hauteur, beaucoup trop. Et au fur et à mesure que je sentais le vide s’agrandir, entre nous et le sol, j’enfonçai un peu plus mes doigts crispés dans le torse de mon ennemi. Et puis, il sembla s’immobiliser. Déconcertée, j’entrouvrais une paupière, pour laisser apparaître une prunelle timide. Ce que je vis faillis me faire tourner de l’œil.

Il y avait un cercle lumineux. Ça, d’accord. Mais derrière, il y avait un mur, un mur que nous devions éviter. Et comment cela était-il possible de faire une telle chose ? Nous n’allions tout de même pas nous lancer dans une telle entreprise, c’était totalement fou ! Et pourtant, Thomas semblait déterminé, et je savais qu’il le ferait. Car il était ainsi, il aimait les défis, il aimait montrer aux autres qu’il était le plus fort, le meilleur. Et ce défi là, était de taille. Je sentais déjà chacun de ses muscles se tendre, sa respiration s’accélérer légèrement, ses yeux se fixer sur les moindres détails de l’obstacle, évaluant chacune des courbes du cercle, et celle, imaginaire que nous allions emprunter quelques instants plus tard. Et je savais que je n’y échapperais pas. Je savais qu’il voulait gagner, et pour gagner, il avait besoin de moi, car nous étions une équipe. Sur le moment, cette appellation me fit sourire, une équipe. Pouvions-nous vraiment former une équipe, tous les deux ? Non, cela était impossible. Toutefois, je savais qu’à cet instant, il avait nos deux vies entre ces mains, alors au lieu de le déstabiliser comme j’aurais eu l’habitude de faire autrement, je restai assise calmement, tentant de ne pas bouger, pour ne pas le déconcentrer. J’avais trop peur de mourir, si je faisais le moindre geste pouvant lui faire rater cette passe. C’est ainsi que lorsqu’il serra un peu plus ses doigts autour du manche, je fermai à nouveau les yeux, incapable de voir ce qui se passerait ensuite.

Ce fut un cortège de sensation qui s’engouffra en moi, par la suite. Je ne sus exactement ce qu’il fit, mais tout ce que je pus dire, c’est que nous tourbillonnions en tous sens, que le vent s’engouffrait dans chaque interstice, et que mes cheveux me fouettaient sans arrêt le visage. Nous dûmes probablement passer le premier obstacle avec succès, car je sentis le corps de Thomas se détendre très légèrement entre mes bras crispés. Toutefois, je décidai de ne pas ouvrir mes yeux avant la fin de cette course infernale, et bien m’en pris, car par la suite, il enchaîna les figures impossibles et improbables. Je ne savais plus où était le haut, où était le bas. Je ne savais plus si mon estomac avait envie de rendre l’âme, ou si c’était mon corps entier qui allait lâcher. Je ne sentais même plus mes doigts, et mon épaule fourmillait désagréablement. Tout ce que je savais, c’était que ma tête tournait de façon tout à fait désagréable, et que la course semblait infinie. Pourquoi ne nous arrêtions-nous pas ? Au bout d’un moment, incapable de rester plus longtemps dans les airs, je glissai subitement sur le côté et me rattrapai tant bien que mal à Thomas. Avec quelques grimaces, je me remis lentement en place, tandis que nous volions toujours à travers les cieux.


-S’il te plaît, Thomas, reposes-moi à terre, je n’en peux plus. Murmurais-je du bout des lèvres, réticentes quant à confier mes faiblesses à mon pire ennemi, mais incapable de rester plus longtemps assise sur ce bout de bois, gelée et tremblante.


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MessageSujet: Re: Don't bark, if you can't bite [Pv A.] Don't bark, if you can't bite [Pv A.] 129196351Sam 30 Nov 2013 - 1:32

Jefferson me dépassa, un sourire moqueur sur les lèvres tandis que je retournais sur mes pas pour retrouver la poufsouffle. La rage montait en moi de manière fulgurante. Je détestais ce type. Un poufsouffle, qui cherchait à me dépasser alors qu’il n’avait aucune chance. Quel plaisir il avait dû avoir à l’instant ! Et quel plaisir il aurait quand moi et l’autre gourde d’Alannah on arriverait les derniers parce que cette dernière n’était pas fichue de voler à plus de kilomètres heure. Tandis que je la recherchais des yeux, j’en arrivais à me demander si elle avait tout simplement décollé. Qu’est-ce qui pouvait bien lui faire à ce point peur ? C’était facile, agréable et… tellement enfantin que je n’arrivais tout simplement pas à saisir le moment où elle avait pu buguer dans sa scolarité ! Pourquoi était-elle resté cette gamine aussi faible de première année alors que même Jefferson était capable de le faire ?! J’avais beau ne pas supporter son visage, sa voix, ses mimiques, son langage, ni même la moindre parcelle de son esprit, je crois que Bradfort, c’était pire.

Elle était si futile et mauvaise, si petite et impertinente, si peureuse et simplette que je ne savais tout simplement pas pourquoi j’étais encore là à la chercher, à regarder ou elle pouvait-être ni même pourquoi je me sentais comme la responsabilité de la récupérer alors qu’elle n’était tout simplement pas faite pour vivre dans ce monde. Qu’elle tombe, abandonne ses études et devient femme au foyer. Cette vie allait lui convenir. Quand on était mauvais, on le restait. Qu’elle veuille se persuader du contraire n’était pas à son avantage, parce qu’à force de nier le fait qu’elle n’arriverait jamais à être une bonne sorcière ne faisait que la faire basculer un peu plus chaque jour dans la honte et le pathétique. Elle ne savait pas voler. Elle était mauvaise en potion. Ne connaissait rien en histoire de la magie. L’Aritmanthie ? C’était à peine elle savait prononcer le nom de cette matière et je ne parlais même pas encore de l’étude des runes. Non pour Bradfort, sa carrière de sorcière était terminée avant même d’avoir commencé. Mais pour l’heure, c’était la mienne qu’elle mettait en péril à me retarder dans la course.

C’est alors que je la vis, tremblante sur son balai, à quelques mètres de moi, montant dans les airs millimètres par millimètre. Je n’avais qu’une envie, c’était de lui foncer dessus par-derrière et lui donner la trouille de sa vie pour qu’elle file dans les airs une bonne fois pour toutes. J’avais envie qu’elle tremble, qu’elle crie, mais qu’elle se bouge ! Elle me rendait dingue à trainasser comme ça, à faire presque du surplace. On était en pleine course là ! Elle ne comprenait donc pas les choses aussi simples que le principe même d’une course .! Je voyais optimal se terminer en trool… et tout ça à cause de Bradfort. Elle allait souffrir.

J’avançais donc, les yeux pleins de haine vers elle puis, alors que je la vis tomber je m’arrêtais une demie seconde. Ce n’était pas possible. C’était forcément une blague, elle me faisait marcher. Elle… tombait . Vraiment ? Je fonçais à toute allure pour la rattraper de justesse avant de déferler sur elle, toute la colère et la rancœur que j’avais en moi. Elle m’énervait, m’agaçait, m’asticotait, m'échauffait, m’excédait, m’horripilait, m’indisposait, m’irritait mais surtout, elle me rendait fou, une fois de plus. Pourquoi ne remontait-elle pas ? Elle aimait pendre dans le vide . Je n’arrivais pas à croire qu’en plus de lui sauver la vie, c’était à moi de la remonter sur le balai.

D’un seul bras, je la tirais de toutes mes forces de manière à garder l’équilibre sur mon balai tout en lui en créant un. C’est alors que, miracle ! Elle comprit qu’il était temps pour elle d’y mettre un peu du sien et qu’elle se redressa comme elle put avant de m’enlacer -eurk- de toutes ses forces pour ne plus tomber. J’avais envie de lui crier de me lâcher mais si elle me lâchait, elle tomberait –douée comme elle était- et il faudrait recommencer tout le cirque dont on sortait à peine, alors je me taisais, et laissais faire les choses. Je prenais sur moi tandis que je redécollais dans les airs.

-Tais-toi, et dépêches-toi de finir avant que je m’évanouisse pour de bon !

C’était… désagréable. Non, pire, de sentir son corps collé dans mon dos, de sentir ses ongles s’enfoncer dans mon torse, de sentir ses membres trembler de peur et sa respiration cassante dans mon cou, dans mon dos, dans ma « zone ». Je n’aimais pas qu’on empiète dans mon espace vital, et elle ce n’était plus un pied qu’elle avait mis mais tout son corps, et elle dressait un campement de ses doigts. Je pris une respiration, une seconde, vidant mon esprit de tout ce qui se passait autour de moi, oubliant celle qui se cramponnait à moi, parce que sa vie était actuellement entre mes mains, et surtout, je me concentrais. J’en avais besoin.

Le poids sur le balai était considérablement plus élevé et les épreuves n’étaient faites que pour un. Il n’allait pas falloir que je trompe. Pas même d’une seconde. Concentration. Je respirais. Les yeux braqués sur le premier cerceau lumineux, je me sentais sur de moi, mais je n’étais pas sûr d’elle. Et c’était mon principal problème. Aussi gourde qu’elle était, elle était capable de faire un mouvement de travers, de crier, de pleurer, de resserrer encore un peu plus son étreinte, de me déconcentrer en me racontant je ne sais quoi. Alors le doute m’envahissait, je pouvais tout contrôler, sauf elle. Alors je repris une dernière respiration. Elle le sentit, resserra ses bras autour de moi tout en engouffrant son visage dans mon dos pour ne pas assister à la scène, et je me lançais. Elle ne regardait pas, elle me faisait confiance. Heureusement. Mais pour le moment, je ne pensais à autre chose qu’à la blesser davantage.

Et nous le passions. Le cercle était devant moi, éclatant. J’étais tout proche. 2 mètres, plus qu’un. Il était là, et je fonçais à toute vitesse vers le mur qui se trouvait juste derrière. Mes muscles se tendirent, je devais le faire, même si le poids du balai était un obstacle de plus. Je pris une respiration, et mettais mon plan à exécution. J’avais évalué la manœuvre à utiliser, en comptant vitesse, précision et surtout, le fait que nous étions deux et j’en étais arrivé à une seule et même conclusion : si on continuait comme ça, nous foncerions vers le mur. Nous ne pouvions pas l’éviter. Sauf si… et c’était ce sauf si que j’avais mis en œuvre. Je me penchais sur le côté et j’étais ravi de sentir Bradfort se coller à mes mouvements. J’avais peur qu’elle ne se fige comme une statue, qu’elle ait peur une fois de plus de tomber dans le vide étant donné que je faisais tourner le balai de manière à le passer en tourbillonnant vers le haut. Mais elle ne devait même pas avoir conscience de ce qu’elle faisait. Elle obéissait aux mouvements de mon corps, comme si nous étions deux à guider le balai. J’étais contente. Ok, oui, j’étais content de Bradfort, elle avait enfin réussi quelque chose dans sa vie ! Même si cette chose c’était m’obéir au doigt et à l’œil pour ne pas tout faire foirer. Ha non ! En fait, c’était de moi dont j’étais fier. J’avais géré le passage épineux seul, avec un boulet dans le dos. Décidément, j’étais vraiment doué.

Les anneaux suivants étaient un peu plus simples. Je pense que le premier était vraiment là pour voir jusqu’où nous étions capables d’aller et même si nous avions pris un grand retard, je voyais au loin les groupes qui avaient dû perdre du temps sur ce premier anneau, y allant très doucement. Alors un large sourire se dessina sur mes lèvres, on allait pouvoir les rattraper et ne pas finir bon dernier. Il fallait juste qu’elle continue à se taire et me laisser faire.
Je dépassais alors un duo, puis deux, trois, et quand je passais devant Jefferson je lui jetais un regard moqueur et amusé alors qu’il me dévisageait livide. Qu’est-ce qu’il croyait ce pauvre poufsouffle ? Comment un poufsouffle pouvait battre un serpentard de toute manière ? Nous étions destinés à un brillant avenir, pas comme eux. Et rien qu’à voir Bradfort, on comprenait pourquoi.

J’enchainais les anneaux, un par un, avec une rapidité dont je me serais presque cru incapable avec elle dans mon dos, mais bientôt, nous arriverons près des meilleurs, je ça me soulageais. J’avais déjà abandonné l’idée d’être le premier dans cette course. C’était impossible à deux sur un balai, mais je savais que nous allions arriver à un niveau acceptable dans la course et ça me rassurait. Je fis une dernière pirouette pour traverser le cercle devant moi et fonçais vers le suivant. Presque, nous y étions presque. Mais Bradfort commençait à me lâcher. Je le sentais, et j’avais espéré qu’elle se desserrait un peu parce que se sentait à l’aise maintenant. Mais non, elle eut un mouvement de rotation sur la droite, entrainant le balai avec elle, et moi de même, mais je redressais la barre alors qu’elle se raccrochait une fois de plus à moi. Elle me mit un coup de stress qui me fit ralentir notre cadence. Qu’est-ce qu’elle foutait ?! Nous étions presque à la fin !

-S’il te plaît, Thomas, reposes-moi à terre, je n’en peux plus.

Non. Non. Non, non ! Pas maintenant, pas maintenant alors que je pouvais encore dépasser au moins deux groupes ! Il fallait qu’elle se retienne, qu’elle se contrôle, comme avant. J’étais le meilleur, mais j’avais mes limites. Je n’étais pas encore un dieu et si elle ne faisait pas un minimum d’effort, je ne pouvais pas faire l’impossible. J’émis un léger grognement de mécontentement et d’une main, j’attrapais une des mains de Bradfort que je collais contre moi pour l’inciter à se tenir à moi, à ne surtout pas me lâcher. D’une main je tenais le balai, de l’autre je serais la main de Bradfort contre moi, et devant moi, un autre cercle. Si j’avais su ce qui allait m’attendre, je serais peut-être finalement à Pré-au lard avec Amy devant une biereaubeurre à n’écouter que ma voix intérieure me parler de choses et d'autres qui me paraîtrais important. Mais non, j’étais là. Je pris une grande, très grande respiration et j’effectuais un des derniers virages la rage au ventre et le cœur qui battait à cent à l’heure. Je n’étais vraiment pas sur de moi, et encore moins d’elle. J’avais peut-être un peu peur. Vu la situation, je crois que je pouvais me le permettre. Et une fois passé, je constatais que j’étais encore là, que nous étions encore là et que tout allait bien. Sauf que le fait qu’elle tremblait de tous ses membres, qu’elle était peut-être sur le point de vomir et surtout, qu’elle n’allait peut-être pas tarder à tomber dans les pommes. Je regardais devant moi, devant nous. Il nous restait peut-être qu’un kilomètre et deux, ou trois cercles. Je n’avais toujours pas lâché sa main et je la sentais trembler. Encore plus. Et merde.

Je n’arrivais même pas à croire que ce qu’était en train de faire, ni pourquoi je le faisais, mais je me dirigeais vers le sol, sans plus attendre, disant comme silencieusement adieu à la course et adieu à la moyenne. Dès qu’elle s’en remettrait, elle pouvait être certaine que je lui ferais payer ça. Mais pour l’heure, je me contentais de me diriger vers le sol, sans jamais la lâcher pour être certain qu’elle ne tombe pas en plein vol. Le dernier qu’on ferait ensemble, c’était certain !

Une fois au sol, je descendais du balai tout en la tenant en même temps. Puis une fois correctement sur ses deux jambes, je la relâchais, puis m’éloignais d’elle. Je ne devais pas la regarder, pas maintenant où je risquerais de m’en prendre à elle, même dans cet état. J’avais juste envie de la gifler. Je fermais les yeux, prenant de grands bouffés d’air pour me calmer. Puis une fois que j’eus repris le contrôle total de mes envies meurtrières je retournais vers elle, la défiait du regard, de ma taille, ma stature. Elle allait me regarder et comprendre ce que je venais de faire pour elle, et elle allait devoir se faire très gentille avec moi pour que je lui pardonne ce qu’elle venait de me faire perdre. Oui… elle allait devoir être très, très gentille…



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