Encore une fois, Lyleïa se regarda dans la glace. Elle avait l'impression de ne faire que ça en ce moment. Mais c'était la seule chose qui ne lui mentait pas. Qui la montrait telle qu'elle était. Si elle était plus folle ou non. Si les fantômes se rapprochaient ou non. Aujourd'hui, son regard était assombri et hanté. Mais elle n'avait pas l'air plus folle que le jour précédent. Seulement plus fatiguée. Elle soupira. Brossa ses longs cheveux blonds. Et soudain elle en eu marre. Elle en avait marre qu'on l'appelle la Reine des Glaces, marre d'être une Romansky, marre de devoir dissimuler qui elle était, marre d'être amoureuse d'un mec qui la méprisait, marre d'en souffrir autant, marre de ressembler à cette petite poupée aux longs cheveux d'or. La jeune fille regarda autour d'elle. Sa baguette était posée là, à côté d'elle. Autant qu'elle serve à quelque chose. La Capitaine des Serpentard prit ses cheveux ... et les coupa. Courts. Un peu au dessous des oreilles. Et elle ne regarda que lorsqu'elle eu finit. Le résultat était ... saisissant. Mais pas si mal. Ca lui donnait un petit air mutin, ça la rajeunissait d'un côté et la vieillissait d'un autre. Elle ressemblait à une petite fée espiègle mais vicieuse. Elle pouvait se montrer aussi douce et tendre qu'une maman louve mais avoir la même rage et la même force qu'elle. Elle semblait totalement différente maintenant. Changée. Et ça aurait peut-être du bon.

Elle fit disparaître les longues mèches blondes déchues au sol puis sorti de la salle de bain. Elle s'assit sur son lit, dos contre le mur et elle commença à dessiner. C'était la seule chose qui l'apaisait en ce moment. Elle dessina longtemps jusqu'à ce que son esprit se délie, que les questions cessent de tourbillonner dans sa tête, que sa gorge se desserre, que son souffle s'apaise, qu'elle recouvre une certaine sérénité. Rejetant la tête en arrière, elle ferma les yeux et soupira de plaisir. Ca faisait du bien. De ne penser à rien. Mais les fantômes n'avaient pas disparus, elle les sentaient toujours autour d'elle. Son esprit n'était pas aussi fort qu'elle ne le pensait. Mais il n'était pas non plus aussi fragile. Elle pouvait y arriver. Elle.pouvait.y.arriver. Un bruit lui fit ouvrir les yeux. La porte s'ouvrait. Lyl' regarda qui entrait. Philippa. La jeune fille se redressa, en tailleur sur son lit et sourit. - Coucou. Elle vit la tête de son amie d'enfance. Oulà ça n'a pas l'air d'aller. Elle tapa sur la couette. Raconte moi trésor.

Philippa se promenait depuis quelques temps déjà dans le château, enfin, elle errait plutôt. Elle n’avait pas de destination précise, pas de but. Elle était complètement perdue dans ses pensées et sans s’en rendre compte elle entra dans son dortoir, elle ne remarqua pas immédiatement Lyl qui était assise dans son propre lit. Philippa releva la tête vers Lyl et la regarda sans vraiment l’apercevoir. – Salut. dit-elle tout en se dirigeant vers son propre lit. Mais Pippa s’arrêta et se retourna de nouveau vers Lyl, son amie d’enfance avait coupé ses long cheveux blond, comme elle l’avait dit. – Ohhh. dit-elle étonnée et en se dirigeant vers Lyl. – C’est super ! C’est différent, mais un bon différent, c’est beau. la rassura-t-elle. Philippa  s’assoyant sur le bout du lit de Lyl et lui sourit. – Je vais bien, ne t’inquiète pas. Je suis simplement fatigué, avec les vacances qui arrivent, les examens. lui répondit-elle avec un sourire qui se voulait rassurant. En fait, Philippa était totalement fatiguée puisqu’elle ne dormait pas la nuit, son esprit était tourmenté par plusieurs sujets. Mais principalement par le sujet qu’était Nate Curtis, un gryffondor qu’elle avait vu un soir cette semaine. Sans s’en apercevoir, Pippa frotta son ecchymose qui se trouvait sur son avant-bras et elle semblait perdue dans ses pensées.

 

Elle n'avait qu'à regarder son amie pour savoir qu'elle n'allait pas bien. Elle avait l'air fatiguée, son regard était éteint, elle avait l'air ailleurs, dans un autre monde, un autre univers, un endroit où elle serait moins malheureuse. Ou tout serait moins compliqué. Lyl' connaissait cette expression. C'était quelqu'un qui était perdu. Qui avait le coeur en miette et qui ne savait plus trop où elle en était. La jeune fille avait été dans le même état à cause de Swann. Elle l'était toujours un peu d'ailleurs. Mais moins aujourd'hui. C'est alors que Pippa sembla revenir à la réalité. - Ohhh ! C’est super ! C’est différent, mais un bon différent, c’est beau ! lança t-elle en s'approchant du lit pour regarder la nouvelle coupe de son amie. - Merci, souffla t-elle en souriant doucement et en passant ses doigts dans ses cheveux blonds devenus courts. Ca lui faisait bizarre. Elle avait eu les cheveux longs depuis qu'elle était toute petite. Son père lui disait toujours qu'avec les cheveux longs, elle ressemblait encore plus à sa mère, à une vraie petite princesse, alors elle ne les avaient jamais coupés. Mais aujourd'hui, elle avait ressenti le besoin de changer. De grandir. - Je vais bien, ne t’inquiète pas. Je suis simplement fatigué, avec les vacances qui arrivent, les examens, lui répondit Pippa. La jeune fille pencha la tête sur le côté. Traiter son amie de menteuse n'aiderait pas. Pas plus que de la forcer. Aussi choisit-elle une autre manière de la faire parler. Une manière plus douce. - Tu m'a posé une question le soir d'Halloween. Une question à laquelle je n'ai jamais répondu. Elle  soupira et posa son livre sur le lit. Elle mit une mèche blonde derrière son oreille - quoique celle ci n'y resta pas longtemps - puis osa affronter le regard de Pippa. - C'est Swann. Swann Jones. Le garçon. Un nouveau soupir franchit ses lèvres. Elle soupirait souvent quand elle parlait de Swann. Pas glorieux hein ? demanda t-elle avec un petit sourire penaud. A toi. Qui est-il ?   

Lyl avait l’attention complète de Phiilippa maintenant qu’elle voulait lui avouer qui était le mystérieux garçon qui l’avait mis dans un état pas croyable le soir de l’Halloween. La préfète s’avança jusqu’au lit de son amie et sans invitation, s’assit au bout du lit, les jambes croisés. Ça devait dire beaucoup pour Lyl de lui dire de qui il s’agissait puisqu’elle n’osait pas la regarder en face. Finalement, le regard de la jolie blonde croisa le sien. - C'est Swann. Swann Jones. Le garçon. La mâchoire de Pippa se décrocha, elle était totalement sous le choc. Et là voilà qui dévisageait son amie, ce n’était pas voulue, elle ne savait tout simplement pas comment réagir. – Swann Jones comme dans Swann Jones je me suis tapé la moitié de toutes les filles de Poudlard ? demanda-t-elle. Philippa ne connaissait pas personnellement Swann, mais de ce qu’elle avait entendu de lui, ce n’était pas glorieux. Mais son amie n’avait pas besoin d’entendre cela pour le moment. – Je suis désolé, je ne voulais pas dire cela ! Tu m’as pris par surprise. s’excusa-t-elle. Philippa se passa une main dans le visage et regarda son amie avec un sourire désolé. Et puis, elle ne voulait pas discuter de Nate avec qui que ce soit ! Si jamais Lyl en parlait avec quelqu’un ? Et de toute façon, rien ne se passait entre les deux ! – Il y a personne, il y a rien qui se passe. mentit-elle.

 

Bon voila, elle avait lâché la bombe. - Swann Jones comme dans Swann Jones je me suis tapé la moitié de toutes les filles de Poudlard ? s'exclama Pippa, complètement sous le choc. Lyleïa blêmit et perdit le peu de couleur qu'elle possédait sur les joues. Son regard se hanta quand elle fixa son amie du regard. Celle ci venait de lui enfoncer un poignard en plein coeur; ce même coeur déjà meurtri par la vie, par cet homme là en particulier. Elle tenta de reprendre contenance. - Je suis désolé, je ne voulais pas dire cela ! Tu m’as pris par surprise, s'excusa alors Pippa. Lyleïa secoua la tête. - Non. Tu le pensais. Et je suis d'accord. Je me suis fais avoir. Comme la plupart de ces bouffonnes qui lui tournent autour. Qu'est ce que je pensais hein ? Que ce serais différent d'avec toutes les autres ? Je suis trop stupide. Elle avait les larmes aux yeux. Elle tenta alors de changer de sujet. - Il y a personne, il y a rien qui se passe. Lyleïa arqua un sourcil. - J'espère pour toi que tu apprendras à mieux mentir à l'avenir. Parce que sinon tu risque de tomber de haut ma chérie. Elle n'était pas méchante. Juste dubitative. Mais après il fallait dire qu'elle était douée pour reconnaître les mensonges. Pas assez pour avoir vus ceux de son père mais assez pour voir ceux de son amie d'enfance. - Ca ne peut pas être pire que Jones de toute manière. L'autre jour il m'a juste balancé comme ça que j'étais complètement folle alors, lança t-elle d'un ton qu'elle voulait indifférent et qui au contraire était plutôt tendu. Elle attrapa les mains de son amie pour les serrer dans les siennes et ouvrit la bouche pour parler. Jusqu'à ce qu'elle voit le bleu à son poignet. Elle senti la colère l'envahir. - Qui t'a fais ça Pippa ? Est ce que c'est lui ? Sa voix était glaciale. D'une froideur mortelle et son regard était assombri par la colère. Elle ne supporterait pas qu'on fasse du mal aux siens. Et surtout pas à Philippa.   

Philippa ne savait pas quoi dire ou comment réagir, devait-elle pleurer ? Crier ? N’avait-elle pas mérité la situation dans laquelle elle s’était mise ? Elle se laissa tombé sur le lit de Lyleïa et plaça son avant-bras sur ses yeux, elle préférait ne pas affronter le regard de son amie d’enfance. Philippa avait honte, elle ne se reconnaissait plus vraiment. Elle devenait une autre personne et elle n’aimait pas cette personne. – Je ne sais même pas par où commencer Lyl ! déclara-t-elle, la voix qui se brisait. – Si toi tu t’es fait traiter de folle, je crois que je suis en train de virer folle ! dit-elle avec un sourire aux lèvres. Ce n’était pas drôle, mais en même temps, ne valait-il pas mieux en rire qu’en pleurer ?

Réellement, Philippa ne savait pas par où commencer son histoire. Si elle voulait discuter de Nate avec son amie, elle devait commencer du début, comme ils se sont rencontrer et tout. Puis la mission des SERPENTS, mission que Lyl allait complètement désapprouve, elle le savait. Philippa se releva sur ses coudes. – Je crois que mon gars, il est pire que Swann. déclara-t-elle. Elle regarda à gauche puis à droite, être certaine qu’elles étaient toujours seules, puis elle baissa la voix. – Il est à Gryffondor et en plus, il est sang-mêlé. La préfète se laissa retomber sur le lit et soupira. Bien sûr que le fait qu’il soit un rouge et or et un sang-mêlé n’affectait pas Lyl, mais c’était différent pour Philippa. Elle décida de ne pas parler de son ecchymose. Si jamais son frère apprenait qu'elle avait embrasser un sang-mêlé à Gryffondor....

 

- Je ne sais même pas par où commencer Lyl ! s'écria finalement Pippa. Si toi tu t’es fait traiter de folle, je crois que je suis en train de virer folle ! La Capitaine arqua un sourcil. Pippa ignorait tout de ce qui se passait. Lyl' virait plus folle qu'elle de son avis mais elle n'allait pas le lui dire, ni lui expliquer pourquoi. Alors elle prit la main de son amie et entrelaça leurs doigts pour l'apaiser. - Respire. Calme toi. Regarde moi Pippa et respire calmement. Voilà calme toi, doucement ... Sa voix était douce, tendre, apaisante. Elle s'approcha, la serra dans ses bras, lui murmura des paroles apaisantes au creux de l'oreille, attendit que son amie s'apaise puis elle s'écarta d'elle, remit une de ses mèches brunes derrière son oreille et lui sourit. - Commence par le début. Qui est-il ? Comment l'as-tu rencontré ? demanda t-elle doucement. - Je crois que mon gars, il est pire que Swann. Lyleïa grimaça. - Ca c'est pas possible Сокровище* sauf si il s'agit de Sirius, rétorqua t-elle d'une voix désespérée. - Il est à Gryffondor et en plus, il est sang-mêlé, fit alors Pippa. Lyleïa arqua un sourcil. - C'est ça que tu appelle être pire que Swann ? s'exclama son amie avant de se mettre à rire sans rire vraiment. Ca va je m'attendais à pire. Elle leva la main en voyant que son amie s'apprêter à protester. - Calme j'ai compris. Toi et moi on a été élevées autrement de sorte qu'on est sensés haïr les sang-mêlés pas en tomber amoureuses je suis d'accord. Mais si c'est la seule chose qui t'arrête ... Par Merlin Pippa cesse donc d'écouter les autres, cesse de penser à notre éducation, à nos familles. Ce seront les premières à nous trahir. Vis ta vie. Aime qui tu veux. Exerce le métier de ton choix. Fais ce que tu veux, ce que tu décide toi. On a qu'une vie, il faut la vivre à fond. Et faire nos propres choix. Ouais on va tomber, on va se faire mal, mais au final, il y aura toujours quelqu'un pour nous relever. Tu n'est pas toute seule. Mais il faut avoir la force de ne pas abandonner. Et de se libérer ... Elle lui fit un sourire, bref, presque timide mais sincère. Elle serra doucement sa main. Elle savait que ses paroles pouvaient la faire bannir de tout, la faire tuer même par tout ceux qu'auparavant, elle appelait amis. Mais c'était fini. Elle ne se laisserait plus enchaîner. Elle ne finira pas comme ils le voudraient tous. Elle vivrait sa vie. Sa vie à elle. Pas la leur. La sienne.

*trésor 

Philippa écouta en silence ce que lui racontait Lyl. Par contre, elle grinça des dents à certaines paroles de son amie. Elle savait que son amie d’enfance avait raison sur certains points, mais elle ne pouvait se l’avouer. Philippa ne pouvait pas penser ainsi, elle en était incapable, ce que sa famille et ces amis pensaient d’elle lui tenait trop à cœur. Leur tourner le dos pour quelque chose d’aussi banale qu’un flirt était une erreur et si Lyl était prête à prendre ce chemin, Philippa ne l’était pas. – Regarde Lyl. Il m’est impossible de tout abandonner pour un simple flirt stupide. Tu sais pourquoi je veux Nate ? C’est tout simplement parce que je ne devrais pas lui parler, c’est un peu comme jouer avec le feu. dit-elle. Philippa ne s’était même pas aperçue qu’elle avait prononcé le nom de Nate, elle était totalement concentrée dans son monologue. - Il est beau, il est vraiment attirant et je devais l’aider. Et je voulais plus et là, je regrette. dit-elle en soupirant. Elle regarda le plafond avec un air découragée. – Je ne suis pas aussi forte que toi. L’opinion de Julius compte énormément pour moi. Il a toujours été à mes côtés et le sera toujours à certaines conditions. Mon frère, c’est l’une des personnes les plus importantes pour moi, et je ne peux pas me permettre de le perdre pour un garçon. La famille avant tout. Et Regulus, c’est ma famille aussi. Bram. Je ne peux pas abandonner ses personnes là pour mon propre plaisir. finit-elle. La préfète s’était laissée emporter par ses émotions, elle avait dit ce qui lui passait par la tête. Ayant une oreille attentive qui l’écoutait sans la juger.

 

- Regarde Lyl. Il m’est impossible de tout abandonner pour un simple flirt stupide. Tu sais pourquoi je veux Nate ? C’est tout simplement parce que je ne devrais pas lui parler, c’est un peu comme jouer avec le feu. Lyleïa soupira. Elle s'était trompée. Philippa n'avait pas comprit. Elle ne comprendrait jamais. Elle ne sortirait jamais des sentiers battus, elle sera toujours la parfaite petite héritière des Yaxley. Elle n'était pas déçue mais elle s'en voulait parce qu'elle n'avait pas réussis à aider son amie. Et elle aurait tellement voulu l'aider à ne pas gâcher sa vie. Mais elle avait lâché le prénom de son Gryffondor. Nate. Ca lui disait quelque chose. Elle écouta son amie jusqu'au bout mais se raidit quand elle parla de Regulus, de Bram et des autres. Ces mêmes qui l'avait elle même abandonnée quand elle avait commencé à grandir, à comprendre, à poser des questions qui ne plaisaient guère. Elle fronça alors les sourcils. - Je suis d'accord. La famille avant tout. Et je fais passer la mienne en premier. Regulus m'a tourné le dos Pippa, ne t'attends pas à ce que je l'attende sans réagir. Il m'a laissé tomber pour la simple raison que j'ai voulu préserver ma famille. Aujourd'hui, il n'y a qu'elle qui compte à mes yeux. Sirius, Vitali, Ielena. Je n'ai plus qu'eux. Et c'est pour eux que je me battrais jusqu'à la mort si il le faut. Elle caressa la joue de son amie et remit une mèche brune derrière son oreille. - Je voudrais juste que tu sois heureuse ma chérie. J'espère que tu le seras. Elle lui sourit tendrement. Bon, et sinon, qu'est ce que tu voudrais faire plus tard ? demanda t-elle curieuse en changeant de sujet.