Nate arpentait depuis un moment les couloirs de l'école. Il avait descendu la tour de Gryffondor, fait un crochet par la volière, où le hibou de Fearghas lui avait fait la fête, visité la salle des Trophées, vérifié qu'il n'y avait personne dans la salle de bain des préfets, que la bibliothèque était vide - ou presque - et ouvert toutes les portes des salles de classe. Il avait dérangé un couple qui se bécotait, un groupe d'élèves qui préparait un exposé sur la guerre des géants et d'autres qui buvaient de la bièraubeurre dans des tasses de thé. Aucune trace, cependant, de Philippa Yaxley.

N'allez pas vous méprendre. Le calme apparent qu'affichait le garçon et sa méticulosité à chercher dans les moindres recoins de Poudlard cachaient en fait une colère grandissante. Nate venait de comprendre ce qui était arrivé à Lillias. Elle avait été menacée par des Serpentards. Pire, Philippa était de la partie. Nate était énervé. Il avait en lui un mélange de rage et de profonde déception. La dernière fois qu'il avait vu Pippa, c'était aux Trois Balais, et il avait bien saisi son opinion à propos des sangs-mêlés ; seulement, il n'aurait jamais pensé qu'elle puisse agir comme elle l'avait fait. C'était honteux, et Nate comptait bien le lui faire comprendre. Sa discrétion habituelle et son habileté à maîtriser les expressions de son visage donnaient l'impression qu'il se promenait simplement dans le château.

L'heure approchait du couvre-feu. La plupart des élèves étaient déjà dans leurs salles communes respectives - aussi Nate savait-il que les personnes qu'il croiserait seraient des professeurs ou des préfets. Le tableau d'affichage notait que la jeune fille effectuerait une ronde en début de soirée. C'était donc le moment parfait pour la croiser. - Vous devriez monter dans votre salle commune, lui glissa Slughorn au détour d'un couloir. Nate lui adressa un signe de tête poli, mais continua son trajet vers les cachots, le repaire des Verts.

Il comptait surprendre Philippa et lui montrer qu'elle jouait gros en s'en prenant à ses amis. Nate voulait comprendre : pourquoi une telle envie de mettre les autres plus bas que terre ? Lillias s'en sortait indemne, même si elle se plaignait d'un mal de tête et qu'il ne lui restait que des bribes de souvenirs dans sa mémoire... Le Gryffondor, cependant, ne pouvait tolérer ce genre d'attitude. Pippa pouvait penser ce qu'elle voulait, mais il était hors de question qu'elle opprime les autres.

Il perçu alors des bruits de pas. Il s'arrêta, aux aguets, avant de reprendre une attitude naturelle, faisant semblant de rajuster son pull d'uniforme sur ses hanches. Il n'avait pas pris le temps de se changer et portait un jean moldu et son pull de Gryffondor. A l'autre bout du couloir, la silhouette élancée de la préfète faisait son apparition. Elle allait voir ce qu'elle allait voir. Arrivé à sa hauteur, après s'être assuré que personne d'autre ne passait dans le couloir faiblement éclairé par des torches, Nate, le visage neutre, se saisi du poignet de la jeune fille et l'entraîna dans un cachot désert...

Spoiler:

Philippa effectuait sa ronde de début de soirée. C’était la ronde que les préfets effectuaient juste avant le couvre-feu. Ils avertissaient les élèves de rejoindre leur dortoir. Elle avait commencé par les étages plus haut tout en descendant vers les cachots, comme ça, une fois sa ronde finie, elle ne serait pas bien loin de sa salle commune et par le fait même, de son lit. Lors de sa ronde, rien d’extraordinaire n’arriva. Tous les gens qu’elle croisait étaient des professeurs ou des élèves qui se dirigeaient vers leur salle commune respective. Pippa avait même croisé le professeur Slughorn qui lui demande encore des nouvelles de son frère et de sa famille, questions auxquelles la jeune fille répondit avec un sourire. Elle se demandait si lorsqu’elle aurait des enfants, le maître des potions prendrait de ses nouvelles via eux. Philippa soupira et continua sa route. Pourquoi pensait-elle à cela ? Elle n’était pas prête à avoir des enfants ! Elle n’était même pas marier. Et elle était encore jeune. Et puis, si elle ne se mariait pas avec un autre sang-pur, elle était certaine que Slughorn ne prendrait pas de ses nouvelles. Pourquoi pensait-elle à ça maintenant ? Elle devait finir sa ronde et aller se coucher, elle était fatiguée et  elle se faisait des scénarios.

La préfète de Serpentard était désormais dans les cachots. Les cachots étaient silencieux, les Serpentard semblaient tous être dans la salle commune. Elle continua sa route lorsqu’elle aperçut une silhouette au loin. Plus elle s’approchait de la personne, plus elle avait idée de qui il s’agissait. Mais que faisait Nate dans les cachots ? Arrivée à la hauteur de Nate, elle tourna son visage vers le sien. – Tu dois … commença-t-elle. Mais Philippa ne finit pas sa phrase. Nate l’empoigna par le poignet et l’amena dans un cachot désert. Sous l’effet de la surprise, Pippa se laissa entraîner et lâcha un hoquet de surprise. Nate referma la porte du cachot et la verte et argent parvint à libérer son poignet de l’emprise du rouge et or. Elle se retourna vers Nate, furieuse, et caressant son poignet. – Qu’est-ce que tu veux Nate ? demanda-t-elle.  Elle regarda Nate. Ce dernier semblait être furieux contre elle. Mais pourquoi ? Elle ne lui avait rien fait. Ils ne s’étaient pas parler depuis leur petite soirée aux Trois-Balais. Soirée qui ne s’était pas très bien terminée. Au début, tout avait bien commencé jusqu’à ce qu’elle discute du sang. Philippa avait l’impression que toute sa vie tournait autour de cela, et maintenant plus que jamais. Elle faisait des choses qu’elle ne pensait pas être capable de faire. Avant, elle se voyait plus comme une gentille par mis les méchants, mais plus le temps avançait, plus elle devait faire ses preuves, elle ne pouvait plus se contenter de suivre les autres. Philippa vivait une bataille contre elle-même. Elle était beaucoup trop influençable et ne pouvait pas se permettre de perdre ceux qu’elles aimaient ; Julius, Regulus, et les autres. Elles acceptaient leurs convictions sans broncher et se soumettaient à elles.

Spoiler:

Il avait eu Pippa par surprise et, bien qu'elle l'ait vu approcher, elle ne lui opposa aucune résistance. Tout en lui maintenant le bras, il ferma la porte des cachots, sans la claquer, mais en s'assurant qu'il l'avait bien fermée. Cette fois-ci, la colère se déversait complètement et il inspira longuement pour se canaliser. Philippa tira sur son bras et il la laissa se défaire de son emprise.

- Qu’est-ce que tu veux Nate ? demanda-t-elle.

Son visage reflétait son incompréhension. Et Nate n'y vit que de la sincérité. Elle devait se demander ce qu'ils faisaient là, alors que, pendant plusieurs semaines, le garçon ne lui avait même pas adressé un regard. Il l'évitait depuis les Trois Balais et ne voulait plus rien avoir à faire avec elle. Ce qu'il voulait ? C'était qu'elle remballe sa fierté de sang-pur et qu'elle le laisse tranquille lui et ses amis. Et si, en plus, la préfète pouvait arrêter de se monter le bourrichon pour des... imbécilités !
Il l'observa un moment, ne sachant pas trop que faire. Il avait fait preuve de sang-froid jusqu'à présent, mais là, il ne savait pas trop quoi faire, en fait. Philippa frictionnait son poignet - l'avait-il serré si fort ? Il ne voulait pas vraiment lui faire du mal. Même si la jeune fille s'était abaissée à blesser Lillias, Nate ne croyait pas en la loi du Talion.
Il était revenu vers elle, il ne savait pas trop à quel moment. Il la regardait dans les yeux, voulant lui faire comprendre à quel point il était furieux contre elle, à défaut de lui dire pourquoi. Il risquait gros parce que, contrairement à elle, il ne lui ferait pas oublier cette scène ; il voulait en effet qu'elle s'en souvienne car ce devait être un avertissement. Nate se souvenait, lui, des paroles de Lillias, de ses larmes et de ses plaintes : "Je ne sais pas ce qui m'est arrivée, je me suis retrouvée par terre dans la bibliothèque." Nate pensait à une perte de conscience jusqu'à ce que la Gryffondor ajoute qu'elle pensait avoir été victime d'une mauvaise farce et qu'elle cite un détail de la baguette de Philippa - un des seuls qu'elle s'en souvienne. Nate avait tiqué et avait compris avant tout le monde. Il avait suffisamment vu la baguette de Pippa pour savoir que c'était la sienne.

A ces pensées, sa colère se ralluma. Il serra la mâchoire et se saisit de nouveau du bras de Philippa. Cette fois-ci, il ne la lâcherait pas. Nate sentait dans l'étau de sa main le bras fin et fragile de la préfète des Serpentards. Ils étaient si proches que leurs souffles se mélangeaient. Quiconque aurait vu Nate n'aurait jamais cru que c'était lui. Sa colère le changeait complètement. Il savait, en plus, que la jeune fille ne lui échapperait pas. Le Rouge et Or avait bien vu le mal qu'elle avait eu pour soulever sa chope de bière aux Trois Balais. Il était plus fort qu'elle.

Spoiler:

Philippa était dans l’incompréhension totale. Elle ne comprenait pas pourquoi Nate l’agressait ainsi et pourquoi il l’enfermait dans un cachot avec lui. La jeune femme croyait qu’il avait compris aux Trois Balais; ils ne pourraient jamais être amis au grand jour tant que la guerre du sang ne serait pas régler. Nate se rapprocha d’elle tout en la fixant dans les yeux. Chaque fois qu’il faisait un pas vers elle, Philippa recula d’un pas jusqu’à son dos percute le mur derrière elle, elle ne pouvait plus reculer et elle était soumise aux yeux furieux de Nate. Elle préférait regarder le sol, ne pas affronter le regard du Gryffondor. Qu’avait-elle bien pu faire pour le mettre dans une telle colère ? Les pieds de Nate apparus dans le champ visuel de la Serpentard, elle releva les yeux seulement pour se heurter au regard noir du Gryffondor. Ce dernier s’empara du frêle bras de Philippa, il ne serrait pas fort, mais dès que Philippa essaya d’enlever son bras, l’étau de Nate se resserra sur elle, cette fois-ci, elle ne s’échappera pas aussi facilement.  

Le cœur de la jolie brune battait à toute allure. Elle espérait que Nate ne pouvait pas l’entendre, mais ils étaient si proches l’un de l’autre. Voyait-il la peur dans ces yeux ? Philippa tentait de trouver la raison de la colère du jeune homme. Ce n’était pas relié directement à lui puisqu’elle n’avait eu aucun contact avec lui depuis leur sortie. Ils s’étaient croisés dans le château à quelques reprises sans s’adresser de regards ou de paroles. Et puis, elle avait enlevé quelques points à Gryffondor, mais elle ne faisait que son travail de préfète, ça ne pouvait pas être cela. Enfin, cela lui revient en mémoire. La soirée où Blaise et elle avaient parlé avec l’amie de Nate, la petite fille dont Philippa avait déjà oublié le prénom. Mais non…c’était impossible, elle avait lancé le sort d’oubliette sur cette dernière ! Philippa regarda Nate en panique. Cela expliquerait pourquoi il était aussi furieux contre elle. Mais comment savait-il que c’était elle la responsable de l’agression de son amie ? Savait-il aussi pour Blaise ? La petite Gryffondor devait se rappeler d’un détail dont elle avait discuté avec ses amis et Nate avait fait le lien avec elle, Philippa Yaxley.

Son dos toujours contre la pierre froide du cachot, Nate n’avait pas bougé, le bras de Philippa toujours entre sa main. Par contre, Philippa sentait la présence rassurante de sa baguette qui se situait dans la poche de sa cape. Mais elle ne voulait pas attaquer le Gryffondor, malgré tout, elle l’appréciait, sa gentillesse et sa détermination. Elle se servirait de sa baguette que si elle se faisait attaquer sérieusement. Elle devait se sortir de sa position d’infériorité en essayant de parler à Nate. Pippa savait qu’elle gagnerait sa confiance en jouant la carte de l’honnêteté.  – Si tu veux parler de ton amie, on peut le faire. Comme des gens civilisés. Comme des adultes. Relâche-moi s’il te plaît…dit-elle doucement.

Spoiler:

La peur traversa le visage de Philippa lorsque cette dernière se rendit compte que, cette fois-ci, elle ne pourrait pas se libérer de Nate. Le garçon se sentit soudainement très puissant et ce sentiment, mêlé à sa colère, lui donnait des papillons dans le ventre. Jamais il n'avait été du côté des personnes qui s'amusaient à harceler des camarades de classe. Nate avait toujours préféré la discrétion, la tempérance, pensant qu'un problème se réglait toujours calmement, autour d'une table et d'un paquet de bonbons. Mais sûrement était-ce parce que jamais on n'avait fait du mal à ses amis à ce point.
Ça, plus le discours intolérable de la Serpentard aux Trois Balais, faisait que Nate refusait, une fois n'est pas coutume, n'avait plus envie de rester dans son rôle de gentil garçon. Il ne voulait pas faire du mal à Philippa ; il était d'ailleurs hors de question qu'il utilise les mêmes méthodes qu'elle. Néanmoins, il voulait lui montrer que, désormais, il l'aurait à l’œil.

Alors qu'il gardait ses yeux braqués sur ceux de Pippa qui, visiblement, ne trouvaient pas d'échappatoire, la respiration de cette dernière se ralentit. La jeune fille sembla reprendre doucement contenance. Nate voyait bien, par son regard, que son cerveau fonctionnait à plein régime. Elle devait essayer de comprendre pourquoi il l'agressait ainsi. Et cela semblait lui prendre du temps - ce qui était complètement délirant. C'était comme si le fait d'agresser un autre élève n'avait pas plus d'importance que d'aller cueillir une pomme. Le garçon avait deviné juste, car au bout d'un petit moment, la Vert et Argent lui dit :

- Si tu veux parler de ton amie, on peut le faire. Comme des gens civilisés. Comme des adultes. Relâche-moi s’il te plaît…


Pendant un bref instant, Nate fut déstabilisé. En fait, il était horrifié par le détachement avec lequel Philippa en parlait. Ainsi, elle l'avouait, comme ça, de but en blanc ?! Sans une once de regret... ! Le sang du Gryffondor ne fit qu'un tour. Il est hors de question que je te lâche, pensa-t-il en resserrant sa main sur le bras de Pippa. Son avant bras à lui, s'appuyant sur le ventre de la jeune fille, poussa cette dernière encore davantage contre le mur. Son dos, au contact des pierres froides, fit un bruit sec qui résonna dans le cachot.

Il ne comprenait pas. Il ne pouvait pas comprendre, en fait. Philippa, et tous les partisans du Sang-Pur, devaient fonctionner sur une logique qui n'était pas du tout celle de Nate. Dire que c'était elle qui lui avait appris à lancer le sortilège de Disparition. Il se souvenait encore très bien de ce cours particulier : il avait apprécié son attitude car elle avait très bien réagi à l'annonce de son mutisme et ses conseils avaient été précieux et décisifs pour ses progrès en métamorphose. Nate pensait alors qu'il avait rencontré quelqu'un d'ouvert et d'attentif. Il n'avait pas eu l'impression d'être jugé - en tout cas pas en tant que pauvre garçon muet. Philippa lui avait montré qu'elle était capable de surmonter un tel handicap.
Sans qu'il s'en rendisse compte, la main de Nate qui empoignait le bras de Philippa se relâchait petit à petit. Elle était arrivée, bien avant l'esprit du Gryffondor, à la conclusion selon laquelle il y avait du bon dans la jeune fille.

Peut-être n'était-il pas encore trop tard.

D'un coup, Nate la lâcha complètement, reculant de quelques pas. Il ne la perdit cependant pas du regard et la vit, haletant légèrement, en train de retrouver ses esprits. Il y avait été tellement fort qu'elle en avait eu le souffle coupé. Le rouge revint rapidement à ses joues tandis qu'elle reprenait contenance. Nate, pour sa part, s'appuyait contre un vieil établi de potion branlant, les bras croisés.

Si Philippa avait une explication, il était prêt à écouter.

Spoiler:

Citation :

Voilà mon dernier post avant mon départ. J'espère qu'il te va ! Prends ton temps pour répondre ;)Bisous !

Lorsqu’elle prononça les paroles concernant son amie, Philippa savait qu’elle avait visé juste ; la poigne de Nate se resserra sur le bras de la jeune fille et il la poussa contre le mur de pierres. Elle eut le souffle coupé lorsque son dos entra en contact avec le mur de pierres. Elle n’avait pas la carrure d’un joueur de Quidditch, elle était frêle, et il lui faisait mal. Et surtout, elle ne pouvait pas se dégager de l’emprise du rouge et or. Elle sentait le bras de Nate qui s’appuyait sur son ventre. Était-il conscient de la proximité entre leurs deux corps ? Une boule se formait au creux de l’estomac de Philippa. Elle appréciait le contact du corps de Nate contre le sien, il était beau, il était fort, mais elle était dans une position de soumission. Et le moment était loin d’être convenu pour penser à cela. Philippa devait trouver une solution pour se sortir de cette position.

Tranquillement, la main de Nate relâchait son emprise qu’il avait sur elle. Que se passait-il dans sa tête pour qu’il décide de baisser sa garde ? Et sans crier garde, il la relâcha complètement, se reculant même de quelques pas. Aussitôt, Philippa prit une bonne bouffée d’air, reprenant tranquillement son souffle. Elle replaça ses cheveux, plutôt par principe, et regarda Nate. Il était là, appuyé contre un établi, les bras croisés. Au lieu de quitter les lieux, Philippa se dirigea vers le jeune homme, un doigt levé vers lui, s’arrêtant juste en face de lui. - Ça va pas Nate ! dit-elle en lui enfonçant son index dans la poitrine, elle laissa son doigt sur lui. – Tu veux me faire mal ? Parce que c’est bien partit. dit-elle en enlevant son index de sur Nate. Elle caressa son avant-bras où il l’avait serré, c’était rouge et tranquillement, cela tournait au violet. Philippa allait avoir une ecchymose de la forme des doigts de Nate, c’était garanti.

Philippa tourna dos à Nate et avança de quelques pas, mettre de la distance entre lui et elle.- Je n’avais pas le choix…dit-elle comme défense. Dans la vie, on avait toujours le choix, on pouvait prendre la bonne décision ou la mauvaise décision. Mais Philippa, elle prenait toujours la décision qui lui était imposée, la décision qui faisait en sorte qu’elle soit acceptée par mis les autres, celle qui faisait en sorte que son frère serait fière d’elle. Elle prenait les décisions qu’on s’attendait qu’elle prenne, qu’une Yaxley prenne. Philippa se retourna vers Nate de nouveau. – Ton amie devrait être reconnaissante que je n’ai pas laissé Blaise l’approché davantage, qui sait, peut-être ne serait-elle pas là aujourd’hui pour en parler… dit-elle en haussant les épaules. La préfète avait dit ça comme si elle avait fait une faveur à la petite Lillias. Elle se rapprocha de nouveau de lui, le provoquer. – Tu veux que je m’excuse à ton amie ? M’excuser de lui avoir donné un mal de tête ? De lui avoir fait perdre la mémoire ? Qu’elle ne s’attende pas à des excuses, parce qu’elle n’en n’aura pas. dit-elle en regardant Nate en face.

Spoiler:

A peine s'était-il éloigné de Philippa que cette dernière retrouvant son souffle, se redressa, remit en place sa coiffure en un geste que Nate jugea compliqué et fixa ce dernier. Ses yeux s'assombrirent tout à coup, mais Nate ne s'autorisa pas à baisser les yeux. C'était elle qui était en tort, pas lui. Philippa s'avança alors vers lui, brandissant son index qu'elle vint planter dans son torse.

- Ça va pas Nate, s'indigna-t-elle, tu veux me faire mal ? Parce que c’est bien parti.

Baissant la tête, Philippa regarda son avant-bras. Il était rouge et violacé. En temps normal, Nate aurait été peiné - enfin, en temps normal, Nate n'aurait pas fait de mal du tout à qui que ce soit - mais, là, il était incapable de ressentir le moindre regret. Il se contenta de la fixer, en arquant un sourcil. A quoi s'attendait-elle ? Il savait ce qu'il s'était passé et il ne pouvait pas ne rien faire. A la voir jouer les victimes, il la trouvait vraiment... gonflée.

Elle lui tourna le dos et s'éloigna de quelques pas. Soit disant, elle n'avait pas le choix. Nate ne la croyait pas : elle était en sixième année et elle était préfète. Ce n'était pas comme si elle n'avait pas une certaine influence sur les autres élèves de sa maison. Il ne fallait pas non plus exagérer : c'était à elle de maintenir l'ordre au sein de l'école ! Ce qu'elle venait de faire à Lillias entrait complètement en contradiction avec ses fonctions ! Peut-être devait-il la dénoncer auprès de la direction. Perdu dans ses pensées, Nate se rendit à peine compte que la jeune fille avait repris la parole, qu'elle s'était retournée ; il loupa le début de sa phrase.

- ... je n’ai pas laissé Blaise l’approcher davantage, qui sait, peut-être ne serait-elle pas là aujourd’hui pour en parler…

La mâchoire de Nate failli se décrocher. Parce qu'en plus, ils en étaient à faire du deux contre un. Les Serpentards n'étaient certes pas réputés pour être courageux, mais là... Et ce haussement des épaules... Le garçon se retint de lever la main pour frapper Philippa. Il était amèrement déçu. Si amèrement qu'il en avait presque envie de vomir. Il se passa la main sur le visage, dépassé par le comportement de Philippa. Cette dernière se rapprocha, lui disant des choses qu'il ne comprit même pas.

- ... Qu’elle ne s’attende pas à des excuses, parce qu’elle n’en n’aura pas.

D'accord. Ainsi, Pippa ne comprenait rien... à rien ! Longuement, alors qu'ils étaient tout près l'un de l'autre, le garçon soutint son regard. Il était muet, mais dans cette situation, où ses émotions dépassaient amplement ses mots, cela ne le gênait pas. De plus, il se savait assez expressif - son regard exprimait à Pippa toute sa colère, toute sa haine, tout son mépris. Et, en même temps, il regrettait qu'elle ne puisse pas comprendre à quel point elle se fourvoyait.
Nate eut soudainement une idée. Il glissa la main dans la poche de son jean et en sortit sa baguette. Et, toujours les yeux plongés dans ceux de Philippa, il la jeta. Le morceau de bois retomba sur le sol à quelques mètres des deux élèves. Nate recula même de quelques pas, il ne pouvait ainsi plus attraper Philippa pour l'empêcher de faire quoi que ce soit. Il ne savait pas trop ce qu'il faisait, mais pour lui, c'était une sorte de test. Il se montra d'un signe de la main, invitant la préfète à terminer ce qu'elle avait commencé avec Lillias.

Il était sang-mêlé, il était désarmé. Philippa pouvait donc, à loisir, continuer sa chasse aux sangs impurs.

Spoiler:

Nate et elle se fixaient en silence, il passait son message avec son regard. Et le message qui y passait était clair, il était furieux et remplit de mépris. Du mépris envers elle, et envers ce qu’elle avait fait subir à son amie. Pas besoin de mots pour qu’elle comprenne ce que Nate voulait lui dire. Elle continuait de soutenir son regard même si elle en avait marre de se faire regarder comme ça. Comme si elle ne valait pas mieux que les autres, enfin, il avait raison, elle s’était abaissée au même niveau que les autres Serpentard, mais elle devait prouvé à Regulus qu’elle était fidèle et ça, Nate ne pouvait pas comprendre, il ne comprendrait jamais puisqu’il était né sang-mêlé et cela ne se changeait pas. Mais pourquoi l’opinion d’un Gryffondor sang-mêlé, muet de surcroît comptait autant pour elle ? Peut-être parce qu’il voyait en elle plus que la petite Yaxley, sœur de Julius et amie de Regulus Black.

Le silence fut brisé lorsque Nate lança sa baguette sur le sol. Mais que faisait-il ? Philippa regarda la baguette de Nate rouler à quelques mètres d’eux. Elle reporta son regarda sur Nate qui avait reculé de quelques pas. Pourquoi avait-il lancé sa baguette au loin ? Lui prouver qu’il était plus fort qu’elle, même sans la magie ? Lorsqu’il se présenta d’un signe de main, elle comprit. Il voulait qu’elle termine le travail, qu’elle l’attaque comme elle avait attaqué l’autre petite Gryffondor. Philippa le regarda dans les yeux et éclata de rire. Il pensait qu’elle l’attaquerait tout simplement parce qu’il était sans défense et sang-mêlé ? C’était risible. Il n’avait rien compris ! – Tu n’as rien compris Nate si tu crois que je vais t’attaquer comme ça gratuitement. dit-elle, un sourire aux lèvres. Bien sûr qu’elle avait attaqué gratuitement Lillias Nicholson. Mais c’était une commande, on lui avait offert cette mission.

Philippa s’approcha davantage de Nate, ne laissant aucune espace entre leurs deux corps. Tranquillement, elle releva la tête pour planter ses yeux dans ceux du garçon. Elle sentait la respiration de Nate contre sa peau, la tension était palpable. – Et si tu crois que je te ferrais du mal, à toi, tu me connais très mal… murmura-t-elle assez fort pour que le rouge et or l’entende. Sur le coup de l’impulsion, Philippa planta ses lèvres sur celles de Nate. Elle ne savait pas comment il allait réagir, mais doucement, elle l’embrassait, posant une main dans le cou de Nate et l’autre sur l’avant-bras du rouge et or. Dans ce baiser, il y avait la colère envers Nate, la colère envers les SERPENTS qui l’avaient mis dans cette situation, mais également et avant tout, il y avait l’interdit.

Spoiler:

Le temps de saisir le manège de Nate et Philippa éclata de rire. Le garçon vit son visage s'éclairer et un large sourire prendre possession de ses lèvres. Il écarquilla les yeux - qu'y avait-il de si drôle ? Jusque là, il s'était trouvé sérieux voire même héroïque. Et voilà qu'elle se moquait de lui. Le monde à l'envers !

- Tu n’as rien compris Nate, rigola Philippa. Si tu crois que je vais t’attaquer comme ça gratuitement.

Nate pensait au contraire qu'il avait très bien compris. Il se doutait que Pippa ne l'attaquerait pas - non pas parce qu'elle n'avait pas le cran : il a bien compris avec Lillias qu'elle en avait - mais simplement parce qu'elle ne pourrait pas. Ou alors, Nate aurait su qu'elle n'en valait pas la peine. Qu'elle l'ai aidé ou pas, il aurait su que Philippa n'était pas une personne bien.
Au fond, il en ressentait une certaine joie que la jeune fille le considère comme différent de Lillias. C'était peut-être un peu traître de le penser, mais cela voulait dire que, pour Philippa, il n'était pas qu'un sang mêlé, il n'était pas qu'un muet...

Tandis que le Gryffondor pensait à tout cela, la jeune fille s'était doucement rapprochée de lui, jusqu'à ce que leur deux corps se touchent. Ils étaient tout près l'un de l'autre et Nate, dont l'activité cérébrale s'était ralentie considérablement, ne songea même pas à maintenir une distance de sécurité entre lui et la Verte et Argent.

- Et si tu crois que je te ferais du mal, à toi, lui souffla Philippa tout contre lui, tu me connais très mal…

Justement, songea alors Nate. Jusqu'à quel point pouvait-il dire qu'il connaissait la jeune fille ? A chaque fois, elle n'avait cessé de l'étonner en bien et en mal. Elle avait accepté de l'aider, malgré son mutisme, pour finalement le décevoir avec son idéologie pro-sang pur... Idéologie pour laquelle elle était capable d'aller loin. Et c'était pour cette raison qu'il était incapable de décolérer contre elle et que...

Et voilà que, soudainement, Philippa lui donna un baiser. Il ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était avancé vers ses lèvres, il n'avait pas compris - il ne comprenait pas. Nate sentait cependant qu'il y avait de la rage dans le baiser de Pippa, elle lui avait saisi la nuque, exerçant une pression plus ou moins forte, tandis qu'elle avait posé sa main sur son avant-bras. Nate se laissa faire quelques instants, le temps d'analyser la situation. Il était venu pour remonter les bretelles de Pippa, pas l'embrasser ! Enfin, pas se laisser embrasser ! Nate saisit alors les épaules de Philippa et l'écarta de lui, doucement, mais fermement.

Avant de se passer la main dans les cheveux, histoire de se ressaisir, il lui lança un regard interrogateur. Ça voulait dire quoi, ça ? Essayait-elle de l'amadouer ? Ou bien était-ce un geste sincère ? Pourquoi ? Nate n'avait pas beaucoup d'expérience avec les filles. Talya était sa première copine, et il ne comprenait pas encore très bien comment marchaient les filles. Il ne voulait pas se faire avoir par Pippa, et pourtant, elle avait l'air tellement sincère, et pourtant, elle avait réussi à mettre un bazar monstre dans sa tête. Nate avait le cœur qui battait, mais il ne savait déjà plus si c'était à cause de la colère, ou du baiser de Philippa.

Spoiler:

Pendant quelques instants, Nate s’était laissé embrasser par Philippa. Elle ne savait pas vraiment ce qui l’avait pris de l’embrasser ainsi, mais elle ne regrettait aucunement son choix. Elle voulait lui faire comprendre qu’elle n’était pas comme ça, méchante et sans cœur comme les autres sang-pur. Mais en fait, elle se mentait, elle était comme les autres malgré elle. Philippa était perdue dans son propre monde et ne savait plus où donner de la tête. Et puis, la présence de Nate autour d’elle lui faisait tourner la tête, il était attirant aussi bien physiquement que mentalement, sa force de caractère. Lorsque Nate posa ses mains sur les épaules de Philippa et la repoussa doucement, elle sortit complètement de ses pensées et relâcha Nate aussi vite que si elle venait de se brûler les mains.

La jeune femme n’osait plus regarder Nate en face, elle évitait son regard, mais capta son regard interrogateur. Immédiatement, elle sentit le rouge lui monter aux joues. Philippa se mordit la lèvre et haussa les épaules. Elle n’avait aucune raison à lui donner, enfin, aucune qu’elle voulait partager pour l’instant. – Je … je . commença-t-elle. Elle leva les yeux vers lui. – Je suis désolé Nate. Était-elle désolée pour le baiser ou encore, pour avoir blesser son amie ? Enfin, ce qui était certain c’était que Philippa était sincère. Elle regarda Nate sans vraiment le regarder, fixant plutôt le mur derrière lui. Elle devait dire quelque chose puisque le silence était lourd et ce n’était pas Nate qui allait le briser. – Tu devrais ramasser ta baguette Nate et rentrer dans ton dortoir. Le couvre-feu est passé. dit-elle froidement. Et voilà, la préfète était de retour, préférant faire comme si rien ne s’était passé entre les deux. Mais avant que Nate ne bouge, Pippa posa la main sur son avant-bras, mais le retira aussitôt, trouvant cela étrange avec ce qui venait de se passer. – Je compte sur toi pour ne pas révéler à tes amis Gryffondor que je… que j’ai attaqué la petite Nicholson. dit-elle doucement, les yeux pleins d’espoirs. Les conséquences pouvaient être graves si cela se rendait aux oreilles de Dumbledore. Mais Nate ne lui devait rien, il pouvait bien tout revéler s'il le voulait, elle n'avait rien contre lui pour le faire chanter.

Un silence gêné les enveloppa tous les deux, ce qui permit à Nate de comprendre Philippa n'avait agit que sur un coup de tête. Le rouge lui montait aux joues et elle évitait de regarder le garçon. Elle balbutia quelque chose que Nate ne comprit pas. Lui aussi était un peu abasourdie. Philippa venait de l'embrasser ! Il y avait de quoi faire un article dans le Sorcière Hebdo. C'était une très belle fille, grande, fine, avec un joli sourire : tout cela avait de quoi faire chavirer Nate. Seulement, il n'était pas venu pour ça. Et elle ne le ferait pas aussi facilement flancher, même si...

- Je suis désolée Nate, lâcha Pippa au bout d'un moment.

Nate inclina la tête, comme pour dire qu'il ne fallait pas s'en faire et que ce n'était pas grand chose pour lui. Vu la façon dont la Serpentard l'avait dit, elle était sincère. Pippa était désolée pour un baiser volé, mais pouvait-elle être désolée pour ce qu'elle avait fait à Lillias ? Pouvait-elle comprendre le mal qu'elle lui avait fait ? Au fond, Nate songeait que la jeune fille ne traînait pas avec les bonnes personnes. S'il ne tenait qu'à lui, il montrerait à Pippa à quel point Lillias est une fille géniale, qui ne manque pas d'humour et toujours partante pour délirer. Ce serait génial qu'il arrive à ce que Pippa ouvre les yeux, prenne conscience de la réalité des choses. A défaut d'essayer de convertir tout le monde, il arriverait peut-être avec la préfète et par la même occasion, il lui rendrait un grand service.

En face de lui, la sixième année s'était reprise. Elle osait de nouveau le fixer, et pouvait enfin parler. Le ton conventionnel qu'elle utilisa déçut Nate.

- Tu devrais ramasser ta baguette Nate et rentrer dans ton dortoir. Le couvre-feu est passé.

Cela restait néanmoins une remarque juste. Depuis combien de temps étaient-ils dans ce cachots ? Nate allait devoir ruser pour éviter le concierge et sa chatte s'il devait regagner les plus hauts étages du château. Il fit quelques pas de côté et se baissa pour ramasser sa baguette qu'il rangea sans plus de cérémonie dans la poche arrière de son jean. Mais alors qu'il avançait vers la porte du cachot, tout en se demandant comment considérer ces derniers événements, Philippa se retrouva de nouveau à côté de lui. Elle posa une main sur son bras, l'interrompant dans son mouvement. Nate se tourna vers elle, curieux de savoir ce qu'elle ferait.

- Je compte sur toi pour ne pas révéler à tes amis Gryffondor que je… que j’ai attaqué la petite Nicholson.

Il arqua un sourcil. Quoi, elle lui demandait ça ? Tant qu'à faire, autant lui demander d'être son complice, et de donner aux Verts l'emploi du temps de ses amis sangs-mêlés pour qu'ils soient attaqués ! Et pourtant, aussi scandaleuse que soit la demande de Pippa, il sut qu'il ne dirait à personne. Ce n'était pas simplement pour elle - après tout, il était toujours en colère - mais il savait que cela ne ferait qu'aggraver la situation. Ses amis voudraient répliquer, régler leurs comptes aux Verts, comme Nate avait essayé de le faire avec Philippa. De tout cela, ils n'en tireraient rien de bon. Si Nate, toutefois, apprenait que d'autres agressions avaient eu lieu, il n'aurait aucun scrupule à dénoncer Philippa. Finalement, il avait entre ses mains un bon moyen de pression. Doucement, il hocha la tête, un peu radouci. Mais, l'air grave, il tapota de son index le haut de sa joue droite, juste en dessous des yeux.

Je t'ai à l’œil.

Nate ouvrit la porte, vérifia que la voie était libre, puis, avec prudence, il se glissa au dehors. Il ne jeta à la Verte qu'un demi-regard, avant de s'éloigner vers le hall.

Spoiler:

Suite à sa demande de ne rien raconter aux autres Gryffondors, Nate acquiesça d’un hochement de tête ce que Philippa lui était totalement reconnaissante. La dernière chose qu’elle avait besoin en ce moment, c’était une horde de rouge et or à ses trousses qui criait vengeance. Ensuite, Nate lui fit un signe qui, clairement, voulait dire qu’il gardait un œil sur elle. Le visage froid, sans aucune émotion, elle regarda Nate quitté la pièce où ils se trouvaient. Une fois que la porte derrière lui fit refermer, Philippa soupira et passe une main dans son visage. Qu’est-ce qu’il lui avait pris ? Elle n’était pas malade, elle ne faisait pas de fièvre…La préfète ferma les yeux pendant quelques instants, question de reprendre constance. Après quelques temps, elle sortit de la pièce vide, refermant la porte derrière elle et se dirigea vers la salle commune de sa maison, prête à se coucher.

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