◮ EVENT ST VALENTIN — anne bowes-lehnsman et swann jones

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EVENT — St Valentin

HJ :

14 février 1979, 20h00, dans la volière.
Anne Bowes-Lehnsman et Swann Jones avaient tous les deux reçus le même parchemin sur lequel était inscrit « Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur » ainsi qu’un lieu de rendez-vous et une heure bien précise. En l’occurrence pour eux, ce lieu s’avérait être la volière (toute ressemblance avec le terme « volage » n'est que pure coïncidence).
A l’intérieur de la volière, tout avait été prévu pour que la soirée soit romantique. Un chemin en pétales de roses indiquait la route à suivre. Une table pour deux personnes avaient été dressée au centre, assez éloignée des fientes de volatiles pour éviter toute mauvaise odeur. Sur la table, deux assiettes blanches reprenant le contour d’une rose, des couverts en argent, des verres à vin (qui ne contiendraient rien d’autre que du jus de cerises, évidemment), un bouquet de roses rouges bien kitsch et des bougies, le tout sur une nappe rouge épaisse. Au-dessus de la table tombaient des confettis en forme de cœurs et une jolie musique classique, tout droit sortie d’un tourne-disques, les faisait virevolter en rythme.
Un elfe de maison avait été attribué à chaque couple. Son rôle : servir les élèves tout en étant le plus discret possible pour ne pas les déranger durant leur dîner. L’elfe qui avait été choisi pour servir Anne et Swann s’appelait Rikiki et s’était orné pour l’occasion d’un turban fabriqué maison à l'aide d'un torchon de cuisine à carreaux rouge et blanc.
Au menu, cuisses de crapauds grillés à l’ail et au persil, filet de Sharak aux petits légumes et en dessert, un seul cheesecake aux fruits rouges pour deux.
De quoi passer une excellente Saint-Valentin… Ou peut-être pas.

Quelle potion allait séduire Anne (lancer numéro 1) et Swann (lancer numéro 2) ?
PAIR – Jus de cerises
IMPAIR – Potion euphorisante

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#1 'le dé ' : 5

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#2 'le dé ' : 2

Anne avait soupiré. Relu le courrier. Soupiré de plus belle, et poussée par l'énergie du désespoir s'était laissée choir sur son lit en gémissant de contrariété. Elle avait totalement oublié la sacro-sainte journée de la Saint Valentin, une nouvelle fois : pour sa défense, elle n'avait jamais eu de petit ami avant Swann Jones, et n'était plus avec ce même petit ami depuis le mois de Novembre. Comme à son habitude, elle n'avait donc pas prêté attention à ce maudit 14 février qui approchait à grands pas, jusqu'à ce que cette missive ne s'échoue au pied de son lit. Un rendez-vous avec son âme soeur. Dans la volière. Cela ressemblait fort à une blague. Une blague de très mauvais goût.

Seulement, au fil de la journée, et à y bien réfléchir, Anne sentait que sa curiosité s'exacerbait. Tout Poudlard ne parlait plus que de ça, et personne ne savait avec qui il avait rendez-vous. Les élèves avaient été dispersés dans tout Poudlard, et tout le monde était tellement excité que la Préfète des Rouges commençait à suivre le mouvement, et se dire qu'après tout, cela pouvait être drôle, et surtout, que cela ne l'engageait en rien. En effet, depuis sa rupture houleuse avec Swann, Anne avait décidé que le célibat lui allait à ravir, car elle se sentait bien incapable de vivre pleinement une nouvelle relation amoureuse, et ce avec qui que ce soit. Un dîner, toutefois, ça ne faisait de mal à personne, et avec un peu de chance, elle « tomberait » avec quelqu’un de sympathique, susceptible de la faire rire le temps d’une soirée. En bref, Anne se rendait compte que cette perspective commençait à lui plaire un peu plus à mesure que la journée passait.

Contrairement à la plupart de ses amies, elle avait toutefois décidé de ne pas se mettre trop en frais, pour ne pas donner d’illusions à son « âme sœur » : pas de robe, pas de fleurs dans les cheveux, tout au plus un peu de maquillage, et un joli chignon lâche. Anne toutefois n’avait pas résisté à l’envie de mettre une de ses plus jolies tenues, qui consistait en un joli pull écru à col rond barré d’une fine ceinture au niveau de la taille, et recouvrant légèrement une jupe couleur abricot juste assez longue pour ne pas paraître osée. La préfète assortissait le tout avec d’épais collants, et une jolie paire de bottines de cuir. Cela suffirait amplement.

Anne avait ensuite revêtu une épaisse cape et s’était mise en route pour la Volière. Décidément, s’il y avait bien une pièce dans tout Poudlard où elle n’aurait jamais pensé pouvoir un jour passer une soirée de Saint-Valentin, c’était bien celle-ci. Mais depuis le temps, elle avait découvert qu’il ne fallait jamais dire jamais dans ce Château, car tout pouvait arriver… En passant le seuil de la porte, elle était restée bouche bée. Une traînée de pétales de rose menait droit à une ravissante table de circonstance, et donnait à la volière une dimension romantique proprement ahurissante. Sa contemplation dura un instant, avant qu’à sa droite n’attire son attention une petite table sur laquelle était posé un plateau avec des verres de boisson : sans réfléchir, Anne en attrapa un, et après avoir reniflé le tout (elle ne savait pas ce que c’était, mais l’odeur était très attirante !), elle avala avec précaution une première gorgée. C’était revigorant, sucré et doux, et agissait en elle comme un baume réparateur. Conquise, la préfète des Rouges en avala une deuxième, puis une troisième gorgée, savourant cette étrange saveur sans savoir que c’était un dérivé de la potion d’Euphorie. Soudain, elle se sentait bien. Simplement bien. Et elle avait envie de passer une bonne soirée.

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« Grâce au courrier du cœur, trouvez votre âme sœur »

" J'ai déjà une soeur, merci. " Pesta Swann en ouvrant cette stupide enveloppe. Lui qui avait décidé de ce porter absent à tout les bals de l'école jusqu'à la fin de sa scolarité à Poudlard semblait contraint et forcé à ce présenter à la saint Valentin. La fête des amoureux, à la bonne heure ! Depuis sa rupture avec Anne, il avait décidé de ne plus jamais accorder une quelque important aux sentiments et à tout ce qui allait avec. Il fuyait Lyleïa comme la peste, et maudissait Anne du regard en cours et partout ou elle passait devant lui. Seule ligne de tir, Mary; la petite soeur de Sean, qui était tellement en extase sur sa personne que la flatter ne pouvait faire qu'alourdir son égo, et Merlin qu'il aimait ça.

Aucun effort de rigueur, une chemise, un jean. Ce serai pour lui rapidement bouclé. Il allait ce pointer, ce présenter à la dite fille qui ne pouvait que déjà le connaitre, et deux options s'offriraient alors. Elle serai inintéressante, Swann aurait alors vite fait de lui faire croire que seul un sorcier aveugle et maudit à cracher des limaces à vie ne pourrait s'intéresser à elle, ou bien, si elle était à son gout, il la séduirai en lui promettant mont et merveilles, et surtout une place particulière dans les vestiaires des bleus. Foutaises. Jamais il n'aurait pensé ce retrouver dans la volière alors devenue Kitshissime en présence...De Anne, et son pull écru, et sa jupe chocolat. La surprise fut à la hauteur de celle qu'elle lui avait préparer quand il ce retrouva au milieu du parc du château à l'embrasser, elle et sa jupe abricot. Elle était attablée, et sirotait son verre comme s'il contenait la meilleure boisson du pays. Il perturba son extase gustative.

" C'est une blague ? C'est toi qui est censé être ma Valentine ? Tu te moque de moi.."

Pesta-il outré. Elle qui l'avait largué début Novembre, tandis qu'il avait pensé réellement l'aimer. Il préféra imaginer que c'était une farce organisée par un des fantômes du château - Peeves en personne ! - d'autant plus quand il aperçu un elfe de maison avec un torchon sur la tête. Il ce résigna, et s'installa à la table face à la préfète des rouges, prenant son verre en main pour siroter le breuvage que Anne avait trouvé si bon, mais n'y voyant finalement aucun intérêt. Il aurait pourtant eu bien besoin d'une potion d'euphorie très corsée.

Anne manqua de se renverser dessus le reste de sa potion d'euphorie lorsqu'elle avisa Swann, qui se tenait sur le pas de l'entrée de la volière, la mine sombre. Malgré ça, et la Préfète aurait été bien honteuse de le reconnaître, il restait de loin le garçon le plus séduisant de tout Poudlard, le fougueux Capitaine de l'équipe de Quidditch de Serdaigle, réputé pour son caractère bien trempé... Anne en était totalement chamboulée. Ils ne s'étaient pas retrouvés seuls depuis leur rupture, mais chaque jour quand elle le croisait dans les couloirs la jeune fille continuait de se sentir coupable, même si à mesure du temps Swann cessait de lui lancer des regards amers et commençait à se désintéresser totalement d'elle. Qu'en était-il aujourd'hui ? Anne ne savait plus ce qu'elle voulait. Elle ne savait plus si elle regrettait ou non de l'avoir laissé. Elle ne savait plus si elle l'aimait encore. S'il l'aimait encore. Si, réalisa-t-elle tandis qu'il s'installait devant elle, la mine toujours revêche, elle l'aimait encore.

Salut, trouva-t-elle le courage de souffler, le coeur battant à tout rompre, avant que la remarque désagréable du jeune homme ne lui fasse baisser la tête, morte de honte.

Il était en colère, et même sacrément en colère. Et il avait raison. Elle avait été nulle, et ce soir pour la première fois, Anne comprenait qu'elle avait fait fausse route en le quittant. Une petite voix dans sa tête, qu'elle n'avait jamais écoutée (qu'elle n'avait jamais entendue ?) auparavant, lui soufflait que ça n'avait été qu'une énorme erreur, et... qu'il lui appartenait de la réparer. Que c'était ce soir ou jamais.

Je n'y suis pour rien, se défendit-elle maladroitement sans oser le regarder, les joues toujours en feu, je ne savais pas qui... enfin, je ne savais pas que tu serais là.

Un silence embarrassant menaçait de s'installer entre les deux jeunes gens, qui ne savaient manifestement pas quoi se dire. Anne se surprit à tripoter nerveusement ses couverts, testant du bout des doigts le piquant de sa fourchette. En admettant bien sûr que Swann ait quelque chose à lui dire, à y bien réfléchir. Qu'à cela ne tienne, la jeune fille avait pour sa part des milliers de choses à raconter au jeune homme, et pourrait sans problème l'occuper toute la soirée : le problème était qu'elle ne savait simplement pas par où commencer. En temps normal, elle aurait sans doute cherché à faire preuve d'un peu d'esprit, à le surprendre, à le faire rire. Mais elle avait trop peur de ce qu'il pourrait lui répondre, ou ne pas lui répondre : elle devait d'abord se faire une idée plus précise de son état d'esprit.

Comment vas-tu depuis le temps ? lui demanda-t-elle donc avec une grimace vaguement gênée mais enthousiaste.

C'était Anne, elle était bien la devant lui, et semblait plutôt nerveuse. Une teinte de rouge inhabituelle tâchait ses joues, elle lui paraissait un peu différente. Il préféra ce dire qu'elle allait mieux, et qu'il n'en avait plus l'habitude, ayant du subir sa peine avec elle avant leur séparation. Il la toisa du regard: elle était belle, comme d'habitude. Peut-être trop pour qu'il puisse rester de marbre. Des questions hantèrent son esprit: comment réagir ? Ce comporter comme un goujat, comme il avait prévu, ou tenter de réparer les pots cassés ? Elle l'avait plaqué, c'était encore frais dans sa mémoire, mais quelque chose lui faisait sentir que tout n'était pas terminé pour elle, ni pour lui.

Il n'avait pas passé de temps avec elle depuis leur rupture, et ne lui avait adressé que quelques regards désagréable lorsqu'ils venaient à ce croiser dans le château, il l'ignorait en classe, et faisait comme si elle n'existait pas. Extérieurement, il ne laissai rien paraitre, comme si leur rupture ne l'avait pas affecté, alors qu'en réalité, Anne était une divine créature parfaite à ses yeux. Peut-être trop pour réellement le rendre fou, mais assez pour lui porter une indéfectible affection, alors tandis qu'elle parlait, il s'adoucit. Resta sur ses gardes, mais s'adoucit. Elle n'avait rien planifié, et avait vraiment semblé chamboulée lorsqu'elle le vit arriver dans la volière. Sans parler des longues minutes passées à l'attendre, elle en avait même striker son breuvage. Comment vas-tu depuis le temps ? Une question pointue. Prétendre que tout va bien, et insinuer qu'il à parfaitement digéré leur rupture, ou lui dire la vérité : qu'il n'est que l'ombre de lui même, qu'il fait la gueule à longueur de journée et trop de conneries ? Il mit quelques secondes à lui répondre, la regardant sans animosité. " Toi, surtout. Comment va-tu ? " Éluder la question était la meilleure option, au delà de ça, il tenait vraiment à savoir si Anne allait bien, retrouvant ses habitudes de l'époque ou ils étaient ensemble.

Il baissa le regard, observant ce qu'elle portait. Elle était élégante, comme d'habitude. Il sourit en reconnaissant une jupe qui lui était très familière, et sans doute sa préférée. Il fut obligé d'admettre qu'il avait toujours trouvé, et trouvait toujours Anne superbe, et qu'elle ne cessait de gagner en beauté et en classe. C'était surement un des effets de sa royale génétique. " Tu es très belle " ce surprit-il à admettre à voix haute.

Le visage de la Préfète des Rouges s'assombrit un très court instant, tandis que, fidèle à son habitude, Swann évitait habilement la question qui lui était destinée pour faire glisser le sujet vers elle. Exactement comme il n'avait pas manqué de le faire tout au long de leur relation, gardant tout pour lui et menant de la sorte leur couple à sa perte. Il n'était manifestement pas parvenu à se débarrasser de cette manie, ce que ne pouvait manquer de déplorer Anne. Un court instant il lui brûla les lèvres de le lui faire remarquer, mais elle se ravisa aussi rapidement que cette idée ne lui était venue à l'esprit : il n'était pas temps de le quereller, il ne lui appartenait pas, de toute façon, et ne manquerait pas de lui recommander de s'occuper de ses propres affaires. Et il aurait raison. Anne laissa donc tomber, un peu abattue, et haussa les épaules.

Je... commença-t-elle d'une voix hésitante. Je quoi, en effet ? Je est une menteuse et prétend que ça va ? Ou alors Je se montre franche et avoue que ces mois sans lui ont été les pires, et pas à cause de Charlie ? Ça se passe, conclut-elle simplement en guise de compromis, avant de croiser le regard indéchiffrable que Swann posait sur elle et rougir légèrement. Quelle paire ils pouvaient bien former tous les deux, lui le sombre cachottier et elle la piètre menteuse !

Ces dernières semaines avaient été à la fois meilleures et pires que les précédentes. Meilleure, car la vie reprenait lentement son cours : le souvenir déchirant de Charlie n'était pas encore très loin, mais au moins la Préfète des Rouges commençait à remonter la pente. Pire, car elle ne pouvait plus compter sur le soutien indéfectible de Swann. Ç'avait été comme si, sur le chemin de la guérison, on lui avait soudainement subtilisé sa béquille : tout en allant mieux, elle allait moins bien, mais pour d'autres raisons. Raisons dont elle avait bien trop honte pour oser les reconnaître. C'était elle la méchante dans l'histoire, après tout, et même si Anne à cet instant très précis sentait parfaitement qu'il lui manquait atrocement, elle était bien trop fière pour s'abaisser à le lui avouer. Si jamais il en venait à la repousser... Elle ne s'en remettrait pas, elle en avait la certitude.

C'est pourquoi elle releva les yeux, surprise, lorsqu'il la complimenta sur son apparence : baissant à son tour les yeux sur sa tenue, Anne réprima à grand-peine un pauvre sourire. Cette jupe, c'était tout une histoire pour Swann, elle le savait fort bien. C'était celle qu'elle portait lors de leur premier "rendez-vous", et le Serdaigle lui avait depuis avoué quelle impression ce simple bout de tissu lui avait fait. Etait-ce un signe ? Ne lui en voulait-il donc pas, pour se montrer aussi gentil avec elle ? A cette pensée, le coeur de la jeune fille se gonfla d'espoir, et enfin elle trouva le courage de le laisser parler :

Swann, je... lâcha-t-elle tout de go, avant de se raviser tandis que l'elfe de maison chargé de s'occuper d'eux s'approchait, une assiette dans chaque main : il s'occupa d'abord d'Anne, et souleva la cloche d'un geste cérémonieux avant de se tourner vers Swann. La jeune fille, prodigieusement embarrassée, entreprit pendant ce temps de déplier sa serviette et de la poser, bien lisse, sur ses genoux. Exactement comme elle avait cherché à lisser les plis de sa jupe abricot pour masquer son malaise, en un moment et un lieu bien différents, mais avec le même garçon. Toujours le même.

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Il avait fallu de longues minutes à la préfète pour réussir à déballer plus de trois mots à la suite. Qui mit bout à bout, ne voulaient pas franchement dire grand chose. Il conclu qu'elle n'allait pas très bien, et contre toute attente, le savoir ne lui faisait franchement pas plaisir. Il savait aussi qu'elle était surement la deuxième sorcière de Poudlard à le connaitre aussi bien après sa soeur. Qu'elle n'avait pas du apprécier qu'il élude sa question, parce qu'elle n'avait jamais supporté cette manie lorsqu'ils étaient ensemble alors il dégluti; ce sentant mal, et ce traita trois fois d'abruti de cracmol dans sa tête. Elle avait haussé les épaules, ce geste qui en dit long, et que Anne maitrise à la perfection.

Il ne pouvait s'empêcher de repenser aux bons moment qu'il avait passé avec Anne. Elle était diamétralement opposée à Lyleïa, qu'il ne pouvait ce sortir de la tête. Douce, calme et discrète. Physiquement aussi, elle était frêle et délicate avec cette chevelure mordoré qui lui allait si bien. Contrairement à l'hystérique caractérielle et cinglée qu'était la Romansky. Il tâcha d'effacer la Serpentarde de son esprit, et prit une gorgée de son verre en priant pour que ce dernier ce change en vin. Malgré le temps passé, Swann voyait toujours une part de tristesse dans les yeux de Anne, et ce senti soudainement très innabituellement coupable, à croire que Jones-aîné était capable d'avoir des remords, la ou il n'avait pas franchement à en avoir.

Il brisa ses pensées lorsque Anne prit la parole d'un air décidé avant de finalement être coupé par l'arriver de l'Elfe de maison et de ses plats. D'un côté, Swann mourrait de faim parce qu'il avait eu un entrainement de Quidditch dans la matinée et qu'il n'avait rien mangé au déjeuné; étant arrivé trop tard pour le banquet. Et de l'autre, il voulait vraiment entendre ce que Anne avait à lui dire. Du coup, elle semblait mortellement embarrassée et défroissait nerveusement sa serviette de table comme elle l'avait fait ce fameux jour de Printemps, il y a presque un an. Ne prêtant même pas attention au plat que l'Elfe venait de déclocher, il ce lança, prêt à briser la glace. " - Non toi écoute moi. " Ça sonnait comme terriblement sérieux, presque angoissant, sa voix était pleine de conviction. " - Pour être honnête, je t'en veux. Je t'en veux de m'avoir lâché la ou moi j'avais besoin de toi. Je sais, je ne répond jamais à tes questions. Mais quand tu était prêt de moi, ça ne servait à rien de me demander comment j'allais parce que j'allais toujours bien. " C'était dit, ça sonnait comme une déclaration pleine de vérités, toutes celles qu'il avait été incapable de lui avouer ce fameux soir ou elle l'avait plaqué tant il était énervé. "- Alors non Anne, ça ne va pas. Maintenant tu le sais. " Sa voix était franche et sans aucune hésitation, son regard était doux. " - Mais je suis la pour passer une bonne soirée en ta compagnie, et pouvoir ensuite te dire que tout va bien. " Il lui sourit, un peu déconfit après c'être exprimé comme il venait de le faire, parce que c'était une première pour lui. Il venait clairement d'insinué qu'elle lui avait manqué.

Des cuisses de grenouille, nota machinalement Anne en jetant un regard distrait vers son assiette, car elle ne parvenait toujours pas à relever la tête. Elle détestait ça, les cuisses de grenouille. Mais c'était bien le cadet de ses soucis, à cet instant présent, car pour la première fois depuis des lustres, Swann lui parlait sincèrement, sans détour, ce qui lui brisait le coeur. Il souffrait, exactement comme elle souffrait, et à cette pensée une boule se forma dans la gorge de la jeune fille. Cet énorme gâchis, c'était entièrement de sa faute, et la sienne seule : que n'avait-elle pas accepté ses excuses des mois auparavant ? Pourquoi faire de ce malheureux écart la cause d'une rupture qui n'aurait jamais dû avoir lieu ? Car ils étaient faits l'un pour l'autre, du moins était-ce ce que son coeur dictait à la jeune fille, et elle l'aimait toujours follement, comme aux plus beaux jours de leur relation, quand ils ignoraient tous deux que leur couple n'était plus une imposture, et que des sentiments plus sincères avaient pris place, mais qu'ils faisaient comme si ça n'avait pas d'importance. Qu'ils étaient simplement heureux, tous les deux. Comment avait-elle pu gâcher cela ?

C'est moi qui m'en veux, souffla-t-elle d'une voix étranglée par ce sanglot qui montait irrémédiablement dans sa poitrine, si tu savais comme je m'en veux ! s'exclama-t-elle en relevant la tête, les premières larmes roulant sur ses joues.

La jeune fille rechercha son souffle, subitement suffoquée par son chagrin : elle lui avait fait du mal, et continuait de lui en faire, et ça lui était insupportable. Bien sûr qu'il n'avait rien montré, car il avait tellement plus de contrôle sur lui-même qu'elle n'en avait jamais eu et n'en aurait jamais. Anne quant à elle avait les yeux qui lui piquaient à chaque déconvenue un peu brutale, mais au moins trouvait le moyen d'évacuer ses chagrins : Swann, lui, gardait tout pour lui. Et Anne s'en voulait d'avoir rajouté un poids à son fardeau. Elle se devait de le lui dire, de lui expliquer : elle devait s'excuser. Forte de cette résolution, la jeune fille inspira profondément, et sentit instantanément son rythme cardiaque s'apaiser.

Je comprends que tu m'en veuilles, reprit-elle d'une voix plus calme en s'essuyant les yeux du revers de la main, et je comprendrais que tu ne puisses me pardonner. Mais tu sais, je croyais... J'ai cru, agir pour le mieux en... La jeune fille s'interrompit, hésitant sur l'expression adéquate : Te laissant tomber ? Te rendant ta liberté pour rejoindre Lyleïa Romansky ? Car c'était bien de ça dont il s'agissait, au fond, et non pas seulement de l'humiliation d'avoir été trompée par son premier copain. Anne pouvait piquer des colères monstrueuses, mais celles-ci ne duraient jamais longtemps, et la jeune fille pardonnait très vite. L'écart de Swann, s'il avait été son excuse pour mettre fin à leur relation, n'avait finalement été que ça... Une excuse, pour n'être plus un obstacle entre lui et la Serpentard. Mais j'ai juste tout gâché, souffla-t-elle un ton plus bas, ses yeux écarquillés fixant sans la voir une bougie posée au milieu de la table, parce que personne n'a été mieux après ça.

Ni lui, ni elle, ni elle. Après tous ces mois, Anne n'avait jamais ouïe dire qu'il se passait quelque chose entre Swann et Lyleïa Romansky. Et pourtant, à Poudlard, tout se savait... Mais s'il se passait quelque chose, c'était bien un secret de polichinelle. Car Anne pour sa part n'avait rien dit, à personne. Et personne ne semblait rien soupçonner à propos de Swann et de la Serpentard, et rien dans la posture des deux jeunes gens, au jour le jour, ne semblait sous-entendre qu'ils sortaient ensemble. Ce soir, Anne avait l'impression de s'être totalement trompée, depuis le début, et d'avoir bêtement laissé passer sa chance en pensant que Swann pourrait être plus heureux avec une autre plutôt qu'elle. Car à l'entendre parler à coeur ouvert, ce soir, en face d'elle, c'était elle, Anne Bowes-Lehnsman, qui le rendait heureux. Pas Lyleïa Romansky. Et la Gryffondor voulait y croire.

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Il lui était difficile de résister à la tentation de courir prendre Anne dans ses bras, de l'enlacer en la voyant à ce point rongée par les remords. Il était incapable de remettre toute sa nature en question en restant de marbre, insensible. Alors il serra le poing et ce crispa légèrement, il ne voulait pas remettre sa fierté en question, elle l'avait quittée, et Jones s'efforçait d'être rancunier. Mais cette si jolie demoiselle au coeur tiraillé était de toute évidence la sorcière pour qui il avait le plus de respect dans tout Poudlard, avec sa chère petite soeur. Elle était belle en toute occasion, sincère. Elle s'en voulait visiblement beaucoup, de l'avoir quitté. Elle avait capitulé lorsqu'elle l'avait laissé la, pensant qu'il rejoindrai Lyleïa. Cette dernière l'avait poussé à bout, il n'en pouvait plus. Elle lui avait craché trop d'horreur au visage pour qu'il s'admette une pensée à son propos.

Alors il l'avait rayée du tableau et l'ignorait purement et simplement. En fait, il ne côtoyait plus aucune fille et le tout Poudlard eu rapidement fait de ce questionner en voyant le capitaine des bleu si seul. C'était du jamais vu depuis sa deuxième année. La rumeur dit qu'il ne c'était pas remis de sa rupture avec Anne, mais il n'écoutait pas. Elle croyait agir pour le mieux, elle voulait sans doute le laisser partir, outre Lyleïa, elle ce sentait peut-être trop rongée par le chagrin de feu son amie pour continuer d'entretenir une relation, Swann voulait lui trouver des excuses, et surtout ne pas ce remettre en question, il ce plaçait délibérément comme une victime, refusant de ce souvenir du baiser qu'il avait échangé avec Lyleïa l'été dernier.

Scrutant rapidement son assiette, il ce rendit compte qu'il n'avait vraiment pas faim. Pourtant, il aimait les cuisses de grenouilles, et le repas semblait parfaitement bien préparé. Mais la boule qui avait prit place dans son ventre lui interdisait de manger, et lui soufflait de plus en plus d'aller consoler Anne comme son petit ami l'aurait fait. Son petit ami celui qu'il n'était plus. Cette pensée lui vrillait la tête, il devenait fou, parce qu'il n'avait absolument pas l'impression d'être en face de son ex petite amie, surtout pas avec ces roses et ce repas. Alors prit d'un élan d'impulsivité qui le caractérisait si bien, il ce leva, et s'approcha de Anne. Il ce baissa à son niveau, puis la prit dans ses bras, comme il voulait le faire depuis de longues minutes. Il l'enlaça, bloquant sa tête au creux de son cou, sentant sa douce odeur. Puis il se recula très légèrement pour essuyer les quelques larmes qu'elle continuait de déverser, le regard compatissant. " Arrête de pleurer, je ne t'en veux plus. " Lui dit-il avec un faible sourire, refoulant cette affreuse envie qu'il avait de l'embrasser sur le champ.

Si le rythme cardiaque de la jeune fille s'emballa lorsque Swann se leva brusquement de table, ce fut pour de mauvaises raisons : se méprenant totalement sur les intentions du Serdaigle, Anne s'alarma plus que de mesure en le voyant s'approcher d'elle. Elle avait soudain peur de s'être confiée de la sorte, et regrettait déjà de lui avoir avoué tout cela, d'avoir reconnu ainsi son erreur. Elle se sentait vulnérable, consciente d'avoir donné à Swann le bâton pour la battre : comme il devait trouver ses excuses déplacées ! Mais une fois de plus, Anne s'était trompée sur le compte de Swann, et c'est avec une surprise non-feinte qu'elle le vit se baisser vers elle et la prendre dans ses bras, logeant doucement sa tête dans le creux de son cou. La jeune fille resta un instant immobile, prise au dépourvu, avant de se laisser aller tout doucement à passer une de ses mains dans les cheveux du Serdaigle, exerçant une pression légère contre son crâne pour le rapprocher encore d'elle. Comme ce simple geste avait pu lui manquer, et comme elle avait oublié comme le visage de Swann se lovait si parfaitement dans le creux de son cou ! C'était aussi agréable que dans son souvenir. Plus, sans doute même, car elle avait pensé ne plus jamais en profiter. Elle le laissa pourtant se dégager de son étreinte quelques secondes plus tard, et essaya sans succès d’esquiver les mains de Swann qui entreprenait d’essuyer ses pleurs.

Arrête de pleurer, je ne t'en veux plus, lui glissa-t-il pour la rassurer, probablement gêné par cet intense déferlement lacrymal. Elle n’était pas charitable en agissant de la sorte et s’en rendait bien compte, mais elle ne faisait pas exprès : Anne était tout sauf une personne calculatrice. Elle ne pleurait pas pour l’attendrir, mais réalisait fort bien que c’était ce qu’il se passait, et que Swann peut-être ne lui avait dit qu’il ne lui en voulait plus simplement pour qu’elle se calme. N’importe quel garçon bien élevé irait prétendre cela s’il se trouvait en présence d’une demoiselle pleurant toutes les larmes de son corps. Ne serait-ce que pour se donner bonne conscience.

Ne t’en fais pas, j’arrête, promis, plaisanta-t-elle en toussant légèrement pour se débarrasser du dernier sanglot qui lui obstruait la gorge, et détendre un peu l’atmosphère qui régnait dans la volière. Ni lui ni elle n’avait envie de passer la soirée de la sorte, et même si Anne avait une furieuse envie de retourner se lover dans l’écrin des bras du Serdaigle, elle ne comptait pas obtenir ce qu’elle voulait en le faisant culpabiliser plus longtemps. Et elle ne comptait pas non plus s’apitoyer sur son sort tant qu’il serait là : elle avait pris la décision de le quitter et l’avait fait souffrir de fait, elle n’allait pas maintenant recommencer en lui faisant comprendre qu’elle donnerait tout pour reprendre leur histoire là où ils l’avaient laissée. Elle ne se sentait pas digne d’une seconde chance, et moins digne que jamais de lui. Lui qui, malgré sa rancune, malgré le mal qu’elle lui avait fait, essayer de la consoler et de la réconcilier avec elle-même. Il était réellement adorable, sur tous les plans, et elle, plus que jamais, était une mauvaise personne. Sur tous les plans aussi.

Mais tu sais, tu n’as pas besoin de faire semblant avec moi, ajouta-t-elle platement en fixant ses mains, sagement posées sur ses genoux, j’veux dire, reprit-elle en levant les yeux vers le beau visage de Swann, je ne veux pas te forcer la main, ni rien, même si je me doute que me transformer en Mimi Geignarde ressemble à ça, mais tu dois me croire, je… J’veux pas que tu te sentes obligé de me dire ça, surtout si tu ne le penses pas.

Anne n’avait pas tenu, et avait détourné le regard avant la fin de sa tirade. Le jeune garçon était trop proche d’elle, la regardait avec trop d’intensité, et la déstabilisait trop. Mais ce qu’elle avait à lui dire méritait qu’elle aille jusqu’au bout, c’est pourquoi elle avait préféré rompre le contact visuel. Car son corps tout entier, enfiévré par la potion, semblait rassembler ses forces pour se rapprocher du Serdaigle, et Anne devait résister à tout prix à cette envie furieuse qu’elle avait de se jeter sur lui, ce qui aurait totalement discrédité son si joli petit discours.

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A vrai dire, le repas ne l'intéressait pas le moins du monde. Seul Anne importait, car malgré toute la rancœur qu'il pouvait avoir, et toute la rage que leur rupture avait engendré, il n'en voulait qu'a Lyleïa, et à lui même. Il ce rendit compte qu'Anne n'avait été qu'une victime dans une farce qui avait trop longtemps duré. Elle avait souffert de la mort de Charlie et il n'avait surement pas été assez présent pour l'épauler car il était trop obnubilé par l’aînée Romansky. Mais maintenant qu'il avait définitivement abandonné Lyleïa, il voulait donner une nouvelle chance à Anne, avec qui il ce sentait si bien, celle qui était tellement jolie, tellement douce, tellement intelligente et si raisonnable. Celle qui culpabilisait bien plus qu'il ne l'aurait jamais cru.

Elle s'était parfaitement lovée dans ses bras, il ce plut à sentir la chaleur de la belle gryffone contre lui, sentir son doux parfum, voir ses beaux et doux cheveux de plus près. C'était comme avant, c'était ce qu'il aurait préféré ne pas perdre. La paix qu'il ressentait en Anne, loin de l'hystérie permanente de Lyleïa qui s'enfonçait peu à peu dans une longue descente aux enfers. Il tâcha de ce sortir cette idée du crâne, d'autant plus lorsqu'il ressentit la détresse dans le regard de Anne qui semblait persuadée qu'il venait de ce forcer à lui pardonner. Pourtant, Anne devait savoir que Swann, malgré son côté très calculateur n'était absolument pas du genre à éprouver de remords. S'il avait voulu qu'elle pleure et souffre seule et noyée au fond du lac noir, il l'aurai laissé faire, surement en attachant une pierre à sa cheville. Parce qu'il était fier et orgueilleux. Mais certaines personnes ont le don de vous faire fondre, et de vous rendre sensible. Anne était une de ces personnes.

Elle leva les yeux vers lui, après leur trop courte étreinte. Elle bafouilla et réussi tant bien que mal à dédramatiser la situation, comme elle avait l'habitude de le faire même lorsqu'elle semble au plus bas. Swann s'attendrit encore plus, il ne savait que faire pour lui montrer que tout allait bien, qu'il ne ce forçait pas du tout et qu'il n'éprouvait sincèrement plus de rancœur envers elle. Alors lorsqu'elle baissa les yeux, il prit l'une de ses mains dans la sienne, et déposa l'autre sur son menton, s'en servant pour remonter le joli visage de la jeune préfète, l'obligeant à le regarder. " Anne, je le pense. " lui dit-il doucement, son visage à quelques centimètres du sien, le regard perçant. Il caressa doucement ses doigts du bout des siens, et ôta ses doigts de son menton pour affectueusement remettre une des mèches de la princesse derrière son oreille.

Anne retint à grand-peine un frisson lorsque la main de Swann encadra son menton, la forçant à le regarder dans les yeux : lui-même la fixait gravement, mais le regard empreint d'une telle douceur que la Gryffondor sentit son coeur manquer un battement. La potion démultipliait le pouvoir de séduction (déjà élevé) de Swann, de même que les sensations de la jeune fille : le moindre contact de sa peau contre la sienne suffisait à déclencher une émeute parmi les hormones de la Préfète des Rouges, et semblait porter le sang qui pulsait dans ses veines à ébullition. Jamais Anne n'avait ressenti le tiers de ce trouble, ni n'avait désiré aussi ardemment goûter aux lèvres de Swann : c'était comme s'il n'existait plus aucune barrière entre eux, ni sa fierté, ni sa peine, ni sa crainte d'être repoussée. Comme s'il lisait dans ses pensées, le Serdaigle à cet instant replaça derrière son oreille une mèche de ses cheveux et la jeune fille, comme un chat, plia un peu le cou pour approfondir cette douce caresse. Ce soir, elle votait pour l'abandon. Elle avait cherché à combattre son penchant pour Swann, à combattre ses principes qui lui dictaient de ne pas embêter plus longtemps ce garçon qu'elle avait répudié sans façon. Par respect pour lui. Du moins le pensait-elle. Mais Swann ne voulait pas de son respect, il la voulait elle, du moins était-ce ainsi qu'elle interprétait ses mots, et ses gestes depuis le début de leur entrevue. Alors elle abandonnait. Elle allait lui montrer qu'elle aussi, elle voulait de lui.

Embrasse-moi, Swann, le supplia-t-elle soudain d'une voix pressante en posant ses deux mains sur les pommettes du garçon. Anne ne se reconnaissait plus : cette fougue était certes sienne, mais jamais en temps normal elle n'aurait osé faire preuve d'un tel empressement, ni lui demander une telle chose. Ni même s'abaisser à le supplier de réaliser son rêve le plus cher à cet instant précis de son existence. Mais elle s'en fichait. De tout. Enfin pas tout à fait de tout : tout ce qu'elle voulait, c'était sa réponse. Affirmative, si possible.

Il lisait une telle émotion dans les yeux de la jeune sorcière, une telle impudeur qui ne ressemblait pas à la princesse si bien éduquée qu'était Anne qu'il en était troublé. Il ce demanda l'espace d'un instant si son délicieux brevage n'était pas en réalité une chope de Bièrreaubeurre bien corsée. Seulement l'école n'était pas réputée pour ces futs de Bièrreaubeurre dissimulées à la cave, autrement Swann Jones le saurait. Alors c'était lui, ça ne pouvait être que ça, il voulu croire au pouvoir d'attraction qu'il exerçait sur la belle rouge pour qu'elle retombe aussi facilement dans ses filets. Il l'observa un moment, si proche de lui. Il aurait voulu la dévorer sur le champ à la place du repas de saint Valentin tant elle était jolie et raffinée, son visage candide et l'apparente douceur de ses lèvres l'envoûtaient complètement, elle le fascinait. Jamais il n'avait de nouveau céder aux avances d'une ex petite amie et un vent de danger vit semer le trouble de son esprit: et si elle mentait ? Et si elle voulait le piéger afin de ce venger pour une obscure raison ? Il fit rapidement machine arrière dans son esprit et ne pu ce résoudre une seule seconde à croire qu'Anne serai assez fourbe pour imaginer un plan pareil. Elle était trop respectueuse, trop droite pour s'impliquer dans une telle machination, elle était le bien incarné. Alors il ce contenta de passer doucement ses doigts le long de son cou lorsqu'elle fit s'attarder ce dernier dessus, dans un jeu de séduction au rassurant goût d'antan. Il baissa les armes, et balaya d'un seul coup ses profondes envies d'être un gars détestable; d'être un gars insupportable. Des mois qu'il faisait la tronche, restait seul dans son coin et pourrissait la vie de ses camarades à cause d'une fille, qui avait eu aussi vite fait de le rendre fou comme malheureux.

Embrasse-moi,SwannSonna comme un ordre parfaitement inhabituel, comme une supplication. Anne était d'un naturel habituellement réservé, jamais de grandes embrassades en public, de baiser fougueux dans la cour ou d'étreintes un peu trop proches dans la salle commune. Ou même de demande à ce point pressante, il cru redécouvrir celle qu'il aimait d'une façon qui lui plaisait énormément. Alors il joua. " Non, toi. " Sonna comme un ordre-réponse. C'était une négation suppliante, une demande pressante pour la pousser dans ses derniers retranchement, voir de quoi la nouvelle Anne était capable. Si elle oserai, c'était à elle de faire le premier pas, elle lui devait au moins ça.

Anne écarquilla les yeux, surprise et désarçonnée par la réponse de Swann : elle s'était attendue à ce qu'il refuse tout de bloc, ou à ce qu'au contraire il ne lui réponde pas par des mots mais se contente de l'embrasser pour lui signifier son accord. En fait, elle s'était attendue à tout venant de lui, comme à son habitude, sauf à cette réponse-couperet qui signifiait bien que c'était à elle, et à elle seule, d'aller au bout de la démarche. Jamais le Serdaigle en des mois de relation ne lui avait lancé un tel défi, ni n'avait semblé aussi désespérément désireux qu'elle le relève. Et cela tombait bien, ce soir Anne se sentait la force de soulever des montagnes et de braver les océans pour lui montrer qu'elle était sincère, et cela n'était pas un baiser qui allait l'arrêter ; un sourire désarmant s'épanouit sur ses lèvres et la jeune fille, les mains toujours posées de part et d'autre du visage de Swann, darda sur lui un regard pétillant de joie... Avant de se jeter sur sa bouche.

Ce fut comme le feu d'artifice que donnait chaque année sa tante dans le Londres moldu pour la fête nationale lorsque ses lèvres se pressèrent contre celle du garçon, une bouffée d'oxygène après de trop longues secondes d'asphyxie. Comme si elle venait de se réveiller après un sommeil de plusieurs semaines, comme une princesse de contes moldus, rien qu'en effleurant les lèvres de Swann. Toute retenue oubliée, la préfète des Rouges resserra son emprise sur le garçon, faisant fourrager ses mains dans la chevelure soyeuse de Swann pour le rapprocher encore plus d'elle. Il y avait dans son baiser tout ce qu'il lui avait manqué, et tout ce qu'elle avait souffert sans lui, et surtout tout ce qu'elle voulait réparer. C'était une promesse que ses lèvres scellées à celles de Swann. Celles-ci avaient un léger goût de cerise, et avaient gardé la douceur dont elle se souvenait avec tant de délice. Elle avait toujours aimé l'embrasser, même si elle ne l'aurait jamais reconnu, par pudeur sans doute : jusqu'à ce soir, la jeune fille aurait trouvé vulgaire de le reconnaître, et plus encore de le dire. Mais c'était se mentir à elle-même, réalisait-elle à présent.

Tes lèvres m'ont manqué, soupira-t-elle en posant son front moite contre celui du garçon, le souffle court après ces quelques secondes de passion intense. Ses lèvres, son magnifique sourire, le pli au coin de ses yeux quand il riait aux éclats avec ses amis Serdaigle dans les couloirs de Poudlard en attendant le cours de Métamorphose, cette charmante petite fossette dont il avait une sainte horreur mais qu'à cet instant Anne rêvait ardemment d'embrasser jusqu'à plus soif. Il lui avait manqué tout entier. Ne pouvant se retenir, elle déposa un nouveau baiser furtif au coin de la bouche du Serdaigle, avant de fermer les yeux, parfaitement comblée. Enfin, pour la première fois depuis des semaines, elle se sentait à sa place. Enfin, pour la première fois depuis des semaines, elle sentait qu'elle avait fait le bon choix.

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