La mauvaise personne [ Marcus Shipton ] >CLOS<

Toutes ses capacités intellectuelles et magiques mobilisées, ses neurones tournant à plein régime et la magie coulant à flots dans ses veines, la jeune Moon planait encore. La sorcière n'était pas dans son état habituel lorsqu'elle transplana dans la boutique de son cousin. Toute tremblante, palpitante, le coeur battant la chamade, secouée de frissons et couverte de chair de poule, Moon affichait un air à la fois hagard et rêveur. Elle n'en revenait toujours pas d'avoir eu sous sa coupe un sorcier expérimenté, et plus encore de ne pas être déjà en route pour la sinistre Azkaban.

- Suis-moi. Elle s'exécuta, docile, la main crispée sur sa baguette qu'elle ne lâchait pas avec cette drôle d'impression de ne pas sentir tout à fait la même texture sur sa peau. Comme si l'Impardonnable avait déjà corrompu le coeur de sa baguette. Ils s'enfoncèrent dans l'arrière boutique, un territoire sacré et inconnu aux clients qu'elle avait quelques fois eu le privilège de visiter. Mais cette fois c'était pour une toute autre affaire, et son estomac se noua au fur et à mesure qu'ils avançaient entre les allées, confinés dans cette atmosphère lourde de magie noire et de silence.
- Qui t'as donné l'idée de pratiquer la legilimancie au hasard dans la rue ? Et pas dans n'importe quelle rue si je puis me permettre...
Il lui sembla qu'elle n'avait jamais vu Marcus aussi sérieux tandis qu'elle s'asseyait sur une chaise désignée par son cousin, pétrifiée et de plus en plus mal à l'aise. Par réflexe elle bloqua son esprit, verrouilla ses pensées comme le lui avait appris Severus sans trop savoir si c'était nécessaire ou facultatif.
- Moi. Son assurance avait laissé place à une jeune femme mortifiée, au visage blême et hébété, mais il lui resta toutefois assez de cran pour mentir à Marcus. Severus ne lui pardonnerait probablement jamais de divulguer leur secret, et elle même n'y tenait pas. - J'ignorai qui était ce sorcier Marcus, je te jure, si j'avais su je ne l'aurai pas choisi. Sur ce point au moins elle était sincère, ça n'avait pas été l'idée du siècle!

Spoiler:

La réponse de la jeune femme fit naître un rictus au coin des lèvres de Marcus. Un pétillement amusé au fond des yeux, il ramena ses mains sous son menton et se pencha en avant.

- Si tu avais attaqué en toute connaissance de cause Timothy Baker, nous aurions eu une toute autre discussion, crois-moi...

Evidemment, Minerva ne pouvait pas saisir exactement ce qui amusait le libraire. Sans le vouloir, et de manière très maladroite, elle avait agit comme aurait pû le faire un Mangemort qui aurait pour mission de s'insinuer dans l'entourage du Premier Ministre moldu. Stratégiquement, c'était même une idée intéressante à laquelle Marcus n'avait pas particulièrement pensé. L'erreur de Minerva pourrait peut-être servir d'inspiration pour une prochaine opération... Mais telle n'était pas le sujet du jour...

- Tu avais une raison particulière pour ne pas m'avoir parler de tes pouvoirs de legilimens ? S'il n'y avait pas de reproche dans la voix, le léger froncement de sourcil en disait assez long. Tu sais bien que je ne suis pas celui qui te fera la morale Minerva, mais il semblerait que tu aies besoin d'être quelque peu renseignée sur les précautions qui entourent l'art de lire les pensées. J'espère quand même que je ne t'apprend rien en te rappelant que c'est totalement illégale sans le consentement de la personne visée, et plutôt malpoli il faut l'avouer. Un petit sourire s'étira sur ses lèvres. Mais quel est l'utilité de lire les pensées d'une personne consentante me diras-tu...

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Avril 1979, Libraire Aux Grimoires du Temps, Allée des Embrumes, Londres sorcier, Angleterre.

Le rictus de son cousin la gêna plus encore que le pétillement de ses yeux clairs. Moon avait bien conscience qu'elle devait une fière chandelle à son cousin, sans pour autant mesurer pleinement tout ce qu'impliquait son imprudence, mais malgré tout elle ne pouvait lui confier toute la vérité sans impliquer Severus. C'était trop difficile de mentir ainsi à Marcus, elle lui devait tant! La jeune femme se maudissait de tenir ainsi à l'écart le libraire, le coeur lourd.

- Si tu avais attaqué en toute connaissance de cause Timothy Baker, nous aurions eu une toute autre discussion, crois-moi...
"Attaqué"... Cela lui fit un drôle d'effet, la sorcière frissonna, mal à l'aise, incapable de déterminer l'origine de ce trouble. Avait-elle réellement attaqué Baker ? Ce n'était pas certainement pas ainsi qu'elle aurait qualifié son erreur.
- Tu avais une raison particulière pour ne pas m'avoir parler de tes pouvoirs de legilimens ?
- Non, laissa échapper la sorcière d'un mince filet de voix, le regard fuyant, incapable de soutenir l'éclat froid des pupilles de son cousin Shipton, de plus en plus mal à l'aise. Et encore, ce n'était que le début d'une longue série de questions, ça elle n'en doutait pas!
- Tu sais bien que je ne suis pas celui qui te fera la morale Minerva, mais il semblerait que tu aies besoin d'être quelque peu renseignée sur les précautions qui entourent l'art de lire les pensées. J'espère quand même que je ne t'apprend rien en te rappelant que c'est totalement illégale sans le consentement de la personne visée, et plutôt malpoli il faut l'avouer.
- Je sais Marcus, elle triturait nerveusement sa baguette, ses ongles taillés en pointe s'incrustant dans les reliefs des runes liées à la puissance et au contrôle mental.
- Mais quelle est l'utilité de lire les pensées d'une personne consentante me diras-tu...
- Aucune! La réponse avait fusé, spontanée, d'une voix plus forte, plus assurée, au timbre clair comme son regard qui retrouva un instant tout l'éclat glacial de la legilimens qu'elle savait être. Puis elle se remit à caresser nerveusement sa baguette sans oser croiser le regard de son cousin, les yeux rivés sur les runes gravées dans l'ivoire. - Tu es sur que l'Imperium a marché ? demanda-t-elle soudain inquiète des conséquences de l'impardonnable, pas tant pour Baker, mais surtout pour son avenir, ainsi que celui de Marcus, désormais complice de son méfait.

Spoiler:

Le libraire observait l'étrange combat qui semblait se jouer dans l'esprit de sa petite cousine. Elle restait l'enfant terrifiée, la fillette naïve et sensible, ou du moins une partie d'elle ne voulait pas se résoudre au fait qu'elle n'était plus cette fillette. On ne devient pas legilimens naïvement, on ne lançait pas un Sortilège Impardonnable naïvement. Marcus se demanda de quoi Minerva avait peur à cet instant précis. Lui ne voyait que cet immense potentiel, qui une fois débarrassé de ses dernières réserves moralisatrices, n'aurait aucune limite. Il savait qu'il était en partie responsable de ce qu'elle avait été capable de faire quelques minutes plus tôt. Elle avait certainement toujours eu en elle des capacités magiques au dessus de la moyennes, mais s'il ne l'avait jamais encouragée à cultiver son intérêt pour les branches de la magie exclue de l'éducation "convenable" que prônait Poudlard, jamais son premier réflexe de défense n'aurait été de lancer un Imperium. La façon dont elle répondit spontanément à l'utilité de la legilimancie n'en était qu'une confirmation de plus, qui fit sourire le Mangemort. Lorsqu'elle s'inquiéta de son Imperium, Marcus pencha la tête de côté.

- Il n'y a que toi qui puisse répondre à cette question. Mais s'il n'avait pas marché, je pense que nous le saurions déjà. Il laissa le silence d'installer quelques secondes, avant de reprendre. Lire les pensées des gens sans leur autorisation n'est pas la première des politesses, certes. Mais prendre le contrôle de leur esprit est d'un tout autre niveau. Qu'as-tu ressenti, lorsque tu as lancé le sortilège ?

Il connaissait la réponse bien sûr. Marcus maîtrisait parfaitement l'Imperium, qu'il avait étudié en détails pendant des années. Ne possédant pas la puissance innée qui semblait présente chez Minerva, il avait dû la compenser par une compréhension parfaite des mécanismes magiques que ce sortilège exploitait. Ne s'étant jamais encombré de considérations éthiques ou morales il avait exploré toutes les possibilités du contrôle de l'esprit humain. Torturer ou tuer de sang froid demandait certes une certaine perversité ou un profond dédain de la vie d'autrui. Mais l'Imperium allait bien plus loin dans la remise en cause des limites entre le bien et le mal selon lui, et c'est ce qui le rendait si fascinant à ses yeux. Retirer son libre-arbitre à quelqu'un, y projeter sa propre volonté, c'était retirer à sa victime l'essence même de son humanité, de son identité. Ce n'était pas un meurtre, et parfaitement indolore, du moins physiquement, mais porteur de tellement de perspectives...

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Avril 1979, Libraire Aux Grimoires du Temps, Allée des Embrumes, Londres sorcier, Angleterre.

La jeune sorcière ne semblait pas prendre conscience de l'étrangeté de la situation. Non pas qu'elle ai l'habitude de se retrouver dans d'aussi sales chaudrons, ou encore qu'elle ai suffisamment de recul pour pouvoir juger de la situation en toute objectivité, mais pas une seule seconde elle ne remettait en doute les agissements de son cousin Marcus. Elle ne se questionnait pas sur sa présence, pas plus qu'elle ne s'étonnait de l'aisance avec laquelle il avait trouvé une solution au problème Baker. Oh non, Moon était trop bouleversée pour cela. Trop de sentiments se disputaient le devant de la scène, il y avait du remords, un peu, de la culpabilité peut-être moins encore, mais surtout un sentiment de puissance, inégalé, inédit, qui refusait de se taire au nom de la morale. La peur n'avait pas été assez forte pour museler ce sentiment d'exaltation qui lui brûlait les veines et la retournait.

- Il n'y a que toi qui puisse répondre à cette question. Elle osa un regard franc, farouche et fier, loin de cette image de petite chose fragile qu'elle servait aux ignorants, en se remémorant l'image d'un Baker prisonnier de ses chaînes. Cependant le regard vide de l'homme, cette brève seconde où elle le sentit lutter, puis basculer, sa conscience se rompre pour céder place à sa volonté lui gâcha cet instant de triomphe. Malgré toute cette joie brutale, sauvage qui la galvanisait une part d'elle ne pouvait se laisser complètement aller à la liesse.
- Mais s'il n'avait pas marché, je pense que nous le saurions déjà.
- Oui, elle frissonna, à la fois de doute en songeant à ce qui aurait pu se produire si l'Impardonnable n'avait pas marché, mais aussi d'un certain plaisir trouble en repensant à l'aisance avec laquelle Marcus avait pris les choses en main. Ce n'était pas un libraire qu'elle avait vu, mais un homme sûr, un homme d'action, à l'esprit froid et efficace.
- Lire les pensées des gens sans leur autorisation n'est pas la première des politesses, certes.
- Non, pas vraiment, la rouquine baissa détourna le regard et dissimula sa gêne derrière un rideau de cheveux roux. Elle avait les joues écarlates. Marcus avait raison, et combien de fois s'était-elle retirée en hâte d'un esprit en dénichant des souvenirs très, trop intimes pour elle. Mais la légilimencie lui avait permis de voir clair en l'âme humaine. On ne pouvait pas lui cacher ses secrets, petits et grands, laids ou trafiqués. La vérité jaillissait toujours, tapie dans les méandres de l'esprit, nue et sans fard pour l'arranger. Pourtant elle s'en fichait, éperdument. Seule comptait la sensation, trouble, puissante, jouissive de se sentir toute puissante.
- Qu'as-tu ressenti, lorsque tu as lancé le sortilège ?
- Je... La question lui fit l'effet d'une gifle. Elle releva la tête, vive et pâle comme un spectre, avec au fond des yeux une drôle de lueur, bestiale, sauvage, brute comme un fleuve de lave qui embrasa son regard quelques instants, jeta des lueurs roses sur ses joues blanches.
- C'était... Je ne sais pas Marcus, je... Je n'ai pas réfléchi, j'ai juste...
Mensonges lui hurlait une voix en elle, et plus elle bafouillait, et plus elle pâlissait, comme si avouer la vérité ne voulait pas sortir, alors elle osa lancer un bref regard à son cousin, et ce qu'elle y lut lui glaça le sang. Marcus demeurait égal à lui même, stoïque et froid comme un césar de marbre, mais l'éclat de ses prunelles avait laissé place à deux pierres froides qui semblaient refléter de la déception.
- C'était, elle inspira profondément en caressant les runes gravées dans sa baguette avant de soutenir le regard de son cousin, la voix mal assurée, mais les prunelles peu à peu embrasées par l'exaltation, Différent de la légilimencie, ça m'a demandé beaucoup plus de contrôle, et j'ai vraiment senti la magie en moi. C'était, elle chercha ses mots, les yeux brillants, Comme détruire les barrières d'un occlumens doué et sentir qu'il n'a plus de ligne de défense, qu'on peut lire en lui autant qu'on veut, qu'il n'y a pas de résistance. Mais Baker ne s'est pas défendu, quand j'ai lancé l'Imperium tout est devenu si simple, si évident... J'ai juste senti la magie en moi, j'ai senti que j'étais plus forte que Baker, alors je l'ai... Elle fit une pause, triturant de plus en plus sa baguette, avant de lâcher d'une voix surexcitée, triomphante, sauvage comme une joie d'enfant, Je l'ai écrasé! Je me suis sentie puissante, vraiment puissante, j'avais l'impression de pouvoir faire de lui tout ce que je voulais. C'était tellement bien...

Spoiler:

Pendant un bref instant, il crut que l'esprit de la jeune femme n'était pas assez mature pour véritablement se rendre compte de ce qu'elle avait fait. Mais il fut rapidement rassuré et la laisser parler sans l'interrompre, dévoilant la part la plus sombre d'elle-même, avide de contrôle et de domination.

- Ce n'était pas qu'une impression, tu aurais pu réellement lui faire faire tout ce que tu voulais. Seul ceux qui ont fait cette expérience peuvent comprendre ce que tu décris. Je te comprend Minerva...

Après un regard entendu, il se leva, faisant quelques pas autour de la table les mains croisées dans son dos. Il n'avait pas pris beaucoup de risques en révélant à la rouquine avoir déjà pratiqué l'Imperium. Dévoiler dans quel cadre, c'était une autre histoire bien sûr. Les sortilèges qualifiés d'"Impardonnables", si l'on se débarrassait de la stupide connotation morale de cette désignation, supposait que le "pardon" était totalement exclue par celui qui le lançait. Les réussir supposait d'assumer pleinement une partie de soi sur laquelle il était impossible de revenir, le "coupable" n'avait absolument aucun besoin d'être pardonné. Marcus se représentait ça comme une porte, qui une fois ouverte, n'a plus aucune utilité à être refermée.

- Un certains nombre de personnes, entendant ce que tu viens de me dire, tenteraient de t'enfermer pour t'empêcher de jamais réutiliser ce pouvoir... Tu sais pourquoi ? Parce qu'ils ont peur. Peur de ne pas pouvoir te contrôler, de savoir que tu leur es supérieure...

Appuyé d'une main à la table face à la jeune Moon, il la fixa, puis effleura son esprit. Il guetta sa réaction. Être legilimens ne signifiait pas forcément être particulièrement sensible aux intrusions extérieures, surtout face à une personne en qui l'on avait confiance.

EDIT lancé de dé :

Pair : Minerva sursaute en ressentant l'intrusion dans son esprit et rejette brutalement l'esprit de Marcus.

Impair : La jeune femme garde instinctivement des barrières sur son esprit qui empêche Marcus de lire ses pensées mais il se retire sans qu'elle surprenne son intrusion.

Le membre 'Marcus Shipton' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'le dé ' : 6

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Le niveau de stress et d'adrénaline de la jeune femme était à son comble, de même que ses barrières mentales à un niveau de sensibilité élevé. Aucune tentative d'intrusion ne pouvait lui échapper. Mais en dépit de sa grande fébrilité, Moon s'était rarement sentie aussi vivante, aussi sure d'elle et de ses capacités. Prendre le contrôle avait ouvert une brèche en elle, des milliards de possibilités jusqu'à présent inexplorées se présentaient à la jeune sorcière. Elle observait aussi Marcus avec des yeux nouveaux, plus éprise que jamais de son cousin, subjuguée par ses connaissances et bien sûr éprise d'un profond et durable sentiment de reconnaissance.
- Ce n'était pas qu'une impression, tu aurais pu réellement lui faire faire tout ce que tu voulais. Seul ceux qui ont fait cette expérience peuvent comprendre ce que tu décris. Je te comprend Minerva...
- Marcus, fut tout ce qu'elle parvint à articuler, la mâchoire au ras du sol et les yeux écarquillés de surprise et d'une admiration sans bornes, en le suivant du regard faire quelques pas.
- Un certains nombre de personnes, entendant ce que tu viens de me dire, tenteraient de t'enfermer pour t'empêcher de jamais réutiliser ce pouvoir...
- Non, s'étrangla la sorcière, soudain blême et poignardée par l'angoisse, la main crispée sur sa baguette.
- Tu sais pourquoi ? Les pupilles animées d'une lueur d'inquiétude, et d'une rage plus sourde, plus froide, elle secoua lentement la tête de droite à gauche, pendue aux lèvres du libraire.
- Parce qu'ils ont peur. Peur de ne pas pouvoir te contrôler, de savoir que tu leur es supérieure...
- Peur... Faiblesse, ou lucidité ? Elle fixa Marcus, le regard dur, métallique, d'une intensité rare, secouée par ses paroles, car jusqu'à présent, et bien qu'elle se soit toujours considérée comme supérieure, Moon n'avait jamais en revanche envisagé de pouvoir inspirer de la peur. Et c'était troublant, quoique bien agréable aussi à entendre.
Marcus était désormais proche d'elle, si près qu'il pouvait aisément provoquer un contact visuel suffisamment stable pour tenter une incursion dans son esprit. Erreur qu'il commit en sous-estimant sa petite cousine.

PAIR :
- Expelliarmus! Marcus est violemment projeté loin de la jeune femme qui mue par un réflexe défensif, et sous l'effet du stress, utilise sa baguette contre le legilimens pour rompre le contact visuel.

IMPAIR :
L'intrusion a beau être délicate, à peine plus poussée qu'une caresse, la jeune femme est si stressée, et tellement sur la défensive qu'elle n'a aucun mal à sentir l'esprit de Marcus sonder ses remparts à la recherche d'une faille. Et la réaction est immédiate. La sorcière fait de la magie sans baguette, une magie à la fois défensive et offensive. Une onde de choc émane d'elle pour repousser avec brutalité Marcus.

Le membre 'Minerva Violette Moon' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'le dé ' : 1

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Marcus ne s’attendait pas à ça. Une force invisible le frappa de plein fouet dans la seconde qui suivit sa tentative d’incursion dans les pensées de Minerva. Son propre esprit fut rejeté avec violence et lui-même fut physiquement repoussé en arrière. Perdant l’équilibre, il heurta la porte d’une armoire derrière lui, manquant de justesse de s’effondrer pour de bon. Sonné, il mit quelques secondes à reprendre ses esprits et son souffle, une douleur lancinante lui vrillant les tempes. En se redressant, le Mangemort se rendit compte qu’il avait sorti sa baguette et que sa main était crispé autour de son manche. Fronçant les sourcils, il la rangea d’un geste vif et se massant le front d’une main, il dévisagea la jeune femme. Sa voix trahissait le peu de plaisir qu’il avait eu à être ainsi malmené. D’ailleurs, qui aurait apprécier d’être bousculé de la sorte ?

- Est-ce que tu m’as aussi caché que tu es Occlumens Minerva ? Je ne peux pas te reprocher de savoir protéger ton esprit, mais il y a tout de même une différence entre bloquer l’accès à ses pensées, et réagir avec autant de… violence.

Il plissa les yeux, détaillant la rouquine avec une pointe de suspicion. Comment en est-elle arrivé à acquérir de tels réflexe. D’abord l’Imperium, puis ça… Son ancien plaisir à former ce jeune esprit commençait à se transformer en nécessité de contrôler des capacités magiques étonnantes. Merlin sait les dégâts qu’elle pourrait causer…

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La jeune sorcière n'était plus qu'un magma informe, indécis et bouillonnant de sentiments, certains plus forts que d'autres, et parfois une pensée éclatait dans son esprit comme une bulle de savon. Moon ne savait quoi penser, quoi ressentir, quelque chose, ou plutôt quelqu'un avait pris le dessus sur la sage jeune fille avide de pouvoir et de connaissances certes, mais pétrie de bons sentiments et de scrupules, et cette fille là, cette Moon, cette partie d'elle même, plus sombre, plus opportuniste se fichait bien que la tentative émane de Marcus ou de Merlin. Elle même n'aurait su dire ce qui s'était réellement passé, car tout avait été si vite, trop vite pour que ça soit calculé, mûrement réfléchit. A peine le fidèle du Lord avait-il effleuré son esprit, soufflé et roulé sur les remparts de sa muraille mentale comme le vent caresse la pierre, qu'elle avait réagit au quart de tour, tirant une onde de magie pure, offensive, comme un boulet de canon.
Moon ne s'était même pas rendue compte qu'elle s'était levée, faisant tomber sa chaise dans un bruit sourd, et raide comme une statue, crispée et le regard flamboyant de rage, avait crié un "NON" brutal tandis qu'elle générait un souffle qui balaya Marcus, l'envoyant valdinguer contre une armoire. Il y eût un instant de flottement au cours duquel les battements de son coeur ralentirent, et ses pupilles dilatées par la colère et la surprise se mouillèrent de larmes alors qu'elle réalisait ce qu'elle avait fait. Sa main, serrée sur sa baguette pointée sur Marcus, prête à lancer un maléfice, ou s'en protéger, s'abaissa, jusqu'à venir pendre mollement le long de sa cuisse.
- Est-ce que tu m’as aussi caché que tu es Occlumens Minerva ?
Elle baissa le regard, les yeux brillants de larmes, et le coeur lourd de culpabilité en ressentant comme un coup de poignard le déplaisir évident qui glaçait la voix de son cousin. Il n'y avait rien à ajouter, Marcus venait d'avoir la preuve, douloureuse qui plus est, de l'étendue de ses capacités réelles. Il n'y avait donc plus rien à dissimuler.
- Je ne peux pas te reprocher de savoir protéger ton esprit, mais il y a tout de même une différence entre bloquer l’accès à ses pensées, et réagir avec autant de… violence.
A ces mots la sorcière, jusqu'alors fière et guidée par l'instinct, l'adrénaline, éclata en sanglots, toute la pression dissipant brutalement la maîtrise d'elle même, et la culpabilité, forte et venimeuse qui la faisait se sentir misérable et d'une ingratitude particulièrement méprisable.

Pendant un instant, le libraire avait eu en face de lui une sorcière débordante de puissance dévastatrice, de l'énergie pure animée par la colère. Si elle l'avait réellement attaqué à ce moment là, Marcus n'aurait rien pu faire. Lui l'intellectuel aux faibles capacités magiques, qui compensait son manque de pratique des duels par une compréhension approfondie des mécanismes même de la magie, pour établir les meilleurs stratégies. Mais quelle stratégie mettre en place lorsqu'on était pris au dépourvu ? Finalement, Minerva redevint Minerva et s'effondra en pleur. En temps normal, Marcus méprisait les démonstration d'émotions si débordante. L'envie de consoler une pauvre jeune fille en détresse ne lui était certes pas du tout naturel. Mais en l'occurence, c'est sa chance de reprendre le dessus sur sa petite cousine. Elle était perdue, de toutes évidence, et avait besoin d'un guide bienveillant. La Mangemort avait joué ce rôle depuis sa tendre enfance. Aussi s'approcha-t-il d'elle, ne commettant pas deux fois l'erreur de lui effleurer l'esprit sans prévenir. Il prit la rouquine secoué de sanglots incontrôlables par l'épaule et la força à se rasseoir. Lui prenant doucement sa baguette magique des mains, il la posa sur la table devant eux, et attira sa chaise pour s'installé à ses côtés, sa main exerçant toujours une légère pression sur l'épaule de la jeune femme.

- Calme-toi Min. Sa voix était posée, sans plus aucune trace de reproche. Ce n'est pas pour te blesser que j'ai tenté de rentrer dans tes pensées, tu le sais bien. Tu as laisser tes nerfs réagir à ta place. Je t'ai dit que ceux qui veulent empêcher de tels pouvoirs d'être utiliser sont ceux qui ont peur de ces pouvoirs, mais pour l'instant, la seule qui ait peur, c'est toi, n'est-ce pas ? Il lui tendit un mouchoir qu'il avait sorti de sa poche. De quoi as-tu peur Minerva ?

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Avril 1979, Libraire Aux Grimoires du Temps, Allée des Embrumes, Londres sorcier, Angleterre.

Toute l'excitation que lui avait procuré l'exercice du pouvoir se délitait, pour finalement imploser au contact de l'esprit de Marcus. Car maintenant que la pression était retombée, et ce sentiment grisant de toute puissance, la jeune sorcière se sentait terriblement confuse, perdue et pleine de remords. Elle en suffoquait, secouée de lourds et bruyants sanglots, la respiration hachée et la vue brouillée par les grosses larmes qui baignaient son visage blême. Si elle avait eu le pouvoir de disparaître certainement se serait-elle métamorphosée en une minuscule fourmi, quasiment invisible à l'oeil nu. Mais elle n'avait pas cette faculté, et hormis verser toutes les larmes de son corps, elle n'était pour l'instant plus bonne à rien. L'adrénaline passée, et l'instinct de survie ayant accompli son office, cette jeune femme flamboyante, implacable et sereine, au regard métallique et confiant n'était plus. Ce n'était qu'elle, une jeune adulte complètement paumée, qui craquait sous la pression et le remords.
- Calme-toi Min.
Elle se laissa faire, tremblante, et sursautant légèrement en sentant la main de Marcus se poser sur son épaule car un instant, un fugace instant elle craignit qu'il ne la battit, mais cette pensée s'envola bien vite, pour être aussitôt remplacée par la culpabilité d'avoir alloué de telles intentions à son cousin.
- Ce n'est pas pour te blesser que j'ai tenté de rentrer dans tes pensées, tu le sais bien.
La cascade de larmes ininterrompue, elle hocha mollement la tête de bas en haut en fuyant le regard de Marcus qu'elle sentait sur elle.
- Tu as laisser tes nerfs réagir à ta place. Je t'ai dit que ceux qui veulent empêcher de tels pouvoirs d'être utiliser sont ceux qui ont peur de ces pouvoirs, mais pour l'instant, la seule qui ait peur, c'est toi, n'est-ce pas ?
A ces mots elle blêmit de honte, le visage soudain vidé de toute couleur, hormis ses yeux rouges et bouffis qui lui donnaient un air misérable. Ces paroles de Marcus la frappèrent de plein fouet, et elle releva vivement le visage après s'être mouchée bruyamment, le coeur battant la chamade. Peur... Avait-elle eu peur ? Oui, bien sûr. Mais avait-elle eu peur en soumettant Baker à l'imperium ? Non, elle était détendue, sereine et sûre d'elle, sûre de son pouvoir.
- De quoi as-tu peur Minerva ?
- D'Azkaban, dit-elle sans réfléchir car c'était la première chose qui lui était venue à l'esprit, Des détraqueurs, de perdre ma baguette, de ne plus pouvoir pratiquer la magie, et...
Elle se tut un instant, pensive, gênée de s'avouer cette peur qui alimentait son ambition sans bornes.
- De mère, elle ne comprendra pas, je ne sais même pas si elle le croira. Et des Moon, pour eux je suis juste bonne à marier... Ce n'est pas ce je veux. Je veux ma liberté, le pouvoir Marcus.

Sujet: Re: La mauvaise personne [ Marcus Shipton ] >CLOS< Jeu 4 Sep 2014 - 21:00

Elle pouvait bien lui fermer son esprit, Marcus avait encore une emprise redoutable sur la jeune femme. Il l'avait vu grandir, avait nourrit son admiration pour lui et en avait profiter pour lui donner un goût, ou du moins un intérêt pour la magie noire que Morgan n'aurait jamais encourager. Il ne s'était jamais pris pour son père, mais l'avait vu grandir, se développer, et la connaissait assez pour ne pas être étonné des réponse qu'elle lui donna. Ses peurs... Il avait vu juste, elle était terrifiée. Les raisons de son manque de contrôle n'était pas à chercher plus loin. Mais elle avait ouvert une porte en elle qui ne pouvait plus être refermée. Le libraire savait qu'il pouvait avoir un rôle à jouer dans le chemin de Minerva vers la maîtrise qu'elle pouvait acquérir avec l'état d'esprit adéquate.

" D'Azkaban. Des détraqueurs, de perdre ma baguette, de ne plus pouvoir pratiquer la magie, et... Marcus la fixait alors qu'elle énumérait ses craintes. "De mère, elle ne comprendra pas, je ne sais même pas si elle le croira. Et des Moon, pour eux je suis juste bonne à marier... Ce n'est pas ce je veux. Je veux ma liberté, le pouvoir Marcus. Un sourire étira les lèvres minces du libraire. Tant de choses différenciaient le jeune femme du Mangemort, et pourtant, ils partageaient certainement plus de points commun qu'on pouvait le penser d'un premier abord.

- Nos personnes ne sont jamais vraiment libres Minerva. Mais nous pouvons faire en sorte que nos esprits le soit. Celui qui a le pouvoir de protéger son propre esprit, tout en maîtrisant ceux des autres, n'a aucun crainte à avoir d'être entraver, par quelque chaine que ce soit. Tu as assez de ressource pour échapper à Azkaban, tu es loin d'être la plus stupide des Moon. Et le mariage... ne te retira ta liberté que s'il te fait oublier que tu as du pouvoir.

Sujet: Re: La mauvaise personne [ Marcus Shipton ] >CLOS<

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