– L’une de vous deux, c’est à votre tour. Vous êtes chanceuses, votre cible n’est nul autre que Spencer ici présent.
Vesper sortit de sa torpeur à cet instant. Elle s'était tellement retranchée en elle-même, perdue dans ses pensées plus sombres les unes que les autres, qu'elle n'avait que d'une oreille prit part à la séance de torture - d'entraînement, pardon - que les frères Lestrange leur dispensaient. Ainsi qu'à la petite guerre des clans qui opposaient de toute évidence Sasha à Lyleïa. Relevant les yeux vers Rabastan, sourcils froncés, elle zyeuta finalement son amie Sasha, qui arborait sur ses lèvres un grand sourire qui ne présageait rien de bon. La métisse lui décocha une œillade de connivence.
– On peut s'y mettre à deux, Monsieur ? Dilemme. Depuis le début partagée, Vesper se faisait l'effet d'une girouette en pleine bourasque de vent. D'un côté, la clique des sangs-purs, ses parents, les idéaux qu'ils lui inculquaient depuis toute jeune. Et d'un autre, l'amitié de Prue, sang-mêlée, sa comparse de toujours, celle avec qui elle avait vécu bons comme mauvais moments, mais au final, celle avec laquelle elle avait grandit, évolué. Que choisir ? Qui, choisir ? Sasha passa devant Lyleïa en la toisant comme si la russe était la dernière des bouses de sombral de la terre, et se positionna. C'est ce que je disais, la chaleur, ça te ramolli... et pas que le cerveau. T'aurais pas pris un peu de poids ? Clairement, Sasha avait donné le ton. Et Vesper se sentait coincée, dans l'impossibilité, au final, de choisir. Est-ce cela, qui la motiva ? Qui lui fit changer d'avis ? Ou était-ce finalement la fatigue et le lancinant lavage de cerveaux accumulés, qu'ils vivaient au quotidien, qui eut raison de ses dernières résistances, les grignottant depuis longtemps petit bout par petit bout, jusqu'à... Aujourd'hui ? La jeune sorcière sentit ses derniers apitoiements faiblir jusqu'à disparaître, et un sourire en coin vint orner ses lèvres.
– Effectivement, ça déborde de partout, du pantalon comme du t-shirt. Est-ce que c'est parce qu'elle est trop occupée à défendre ses chers amis les impurs, ou parce qu'elle batifole dans les bras du type le plus coureur de Poudlard qu'elle se laisse aller tu crois ? Elle haussa les épaules et se posta à côté de Sasha. Levant sa baguette, elle visa Dowey. C'est fou, elle ne voyait même plus son visage, comme s'il était flou, comme si son cerveau brouillait volontairement la réalité pour la rendre plus gérable, plus supportable. Les prouesses du corps humain ne cesseraient de l'étonner. Ok, à trois. Un... Deux... Trois... ENDOLORIS !
3 et 4 ; Les deux baguettes conjuguées de Sasha et Vesper semblent faire une bonne équipe. Le sort touche de plein fouet le pauvre Dowey, qui tombe à terre et se tortille de douleur comme un ver.
Les autres chiffres ; Bien que Sasha y croit dur comme fer, chez Vesper, il manque l'étincelle. A trop faire semblant, on finit par se perdre. Que veut-elle ? Que ne veut-elle pas ? L'irlandaise n'est plus que doute, et sa baguette, il faut le croire, l'a senti. Le sort rate.