Un chef de département se doit d’arriver tôt. Mais surtout, il se doit d’être aussi beau gosse que moi ! Non, mais je sais pas si vous m’avez bien regardé ou pas, mais je suis facilement le mec le plus canon de tout le ministère, en toute modestie. Je veux dire, il y a d’autre beaux garçons hein, je ne me mets pas sur un piédestal ou quoi. Mais parfois, c’est une qualité de vraiment savoir ce que l’on vaut, non ?

Loki marchait dans le hall du ministère, la tête ailleurs, comme toujours. Il faisait partie de ses personnes qui pensaient toujours à mille à l’heure, ne laissait aucun répit à leur pauvre tête. Bien sûr, il ne pensait pas toujours des choses aussi stupides, et aussi peu modestes. Mais était quelqu’un de confiant, il ne voyait aucun problème avec sa façon de penser. Et puis après tout, ce n’était pas comme si il disait tout cela à voix haute. Non, c’était juste son petit coup de pouce du matin, sa façon à lui de rassembler son courage pour la longue journée à venir. Il avait beau avoir un poste prestigieux, et en être très fier, il ne pouvait pas nier que cela demandait beaucoup de travail. Il venait tôt au travail, partait le soir lorsque presque tout le monde était déjà partit. Beaucoup de paperasse, des milliers de hiboux, de conférences par cheminée, de déplacements, de réunions, de personnes à gérer. Il n’avait certes pas à se soucier de l’argent, mais l’argent ne tombe pas du ciel.

Les gens pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, Loki était un homme responsable malgré tout. Il blaguait, semblait toujours un peu immature, mais dès qu’il s’agissait de travail, il se métamorphosait. Il avait certes été pistonné par son père, mais il voulait prouver à tout le monde qu’il avait aussi été pris pour ses capacités. Le blond était intelligent et débrouillard, et donc parfait pour son travail. Et surtout, il ne se laissait pas marcher sur les pieds. Et quand on travaille dans le commerce, c’est une qualité essentielle.  Quand il vit l’ascenseur commencer à se fermer, il se dit qu’il prendrait le prochain. Mais en voyant une fusée rousse accourir pour le rattraper, il se dit qu’il ferait mieux de l’attraper en même temps, et s’élança à sa suite, s’enfournant dans l’ascenseur juste à temps.

Hm, je la connais pas celle-là ? Elle semble familière. Peut-être que quelqu’un me l’a déjà montrée un jour, non ? Elle est sacrément mignonne. J’ai toujours aimé les rousses de toute façon. Est-ce que je l’ai connue à Poudlard ? Elle a l’air un peu jeune pour que je puisse l’avoir croisée. C’est génial de voir des joli minois au ministère, c’est pas souvent ! Be cool, Loki. Parles-lui, tranquille.

Il devait avoir l’air bizarre, la regardant l’air un peu pensif avant de finalement se décider à l’ouvrir. – Salut ! On s’est déjà vus, non ? Il demande avec un sourire charmeur. – Je suis Loki McLaggen, je travaille au cinquième, dans le commerce. C’est cool de prendre l’ascenseur avec une jolie fille, ça change des vieux rats de bibliothèque qu’on voit d’habitude. Tu es aussi du matin, alors ?

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Si froide ! Qu’est-ce j’ai fait pour mériter ça ? Non mais je veux bien admettre que je suis pas toujours le mec avec le plus de tact possible, mais à ce point-là… C’était quand même fort abusé ! J’ai été agréable, gentil et tout, et elle m’envoie péter sans même me laisser une chance. Et puis c’est quoi son histoire de stagiaire ! Je suis pas un coureur de jupons non plus. J’ai certes un côté un peu dragueur naturel, mais c’est dans ma nature, et ça ne va que rarement jusqu’au bout.

Une moue un peu boudeuse apparaît sur le visage du blond alors qu’il absorbe les paroles sèches de la rousse à côté de lui. Il avait juste essayé de faire la conversation, et cela marchait généralement – ça faisait rire. Mais la jeune fille n’était visiblement pas réceptive à son humour, ni à son charme d’une quelconque manière. Il soupira légèrement. – C’était une plaisanterie, pardonnes-moi si je t’ai offensée. Il dit alors avec un petit sourire désolé. – Je trouve l’atmosphère trop tendue quand on est que deux dans un ascenseur alors je voulais juste faire un peu la discussion. Non pas que tu es pas jolie, mais voilà quoi.

Il s’emmêlait carrément les pinceaux, réalisant qu’il ne faisait sûrement que s’enfoncer un peu plus à chaque mot prononcé. Il était rare que ses talents de papoteur ne fonctionnent pas. Travaillant dans le commerce, avoir du charme était nécessaire pour les négociations et les discussions. La nature l’avait gâté pour ça, et c’était certainement une des principales raisons pour lesquelles il était si bon à son travail. Et puis, bien que son travail soit chronophage, il l’adorait.

Il soupira à nouveau et décida d’étendre la main vers elle, pour lui offrir à serrer. – Reprenons du début. Je suis Loki McLaggen, chef du département du commerce international magique. Il donnait son plus beau sourire, priant intérieurement pour qu’elle ne le rejette pas à nouveau. Eh, il s’était excusé et il faisait les choses bien maintenant ! Si ça ne fonctionnait pas, il ne saurait vraiment plus quoi faire.

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Je ne comprends vraiment pas. Je suis pourtant gentil avec elle, courtois et tout. Que demander de plus ? Et puis, c’est pas comme si j’étais le vieil alcoolique du coin quoi, je suis pas moche, je suis bien habillé, bien coiffée, et puis j’sens bon ! Alors pourquoi semble-t-elle vouloir me fuir comme la peste ? J’ai rien fait pour mériter ça moi…

Le visage de McLaggen se déforma d’un petit rictus déçu. Il ne savait vraiment plus quoi faire pour qu’elle ne le déteste pas. Le blond faisait partie de ces gens qui n’aiment pas qu’on les déteste. Il aimait être apprécié des autres, et bien s’entendre avec tout le monde. Mais visiblement, ça ne serait pas chose facile avec la rousse. Il remit sa main tendue dans sa poche, penaud, se grattant la tête de l’autre, l’air embarrassé, laissant juste un soupire s’échapper de ses lèvres. Que fallait-il qu’il fasse ?!

C’est qu’elle ne me croit pas en plus ! Je sais bien que je suis jeune, et que j’ai pas l’air d’être le mec le plus responsable du monde, mais quand même ! Je suis toujours sérieux quand il s’agit de mon travail. Mais après, elle n’a pas forcément de moyen de le savoir, sachant que je viens juste de la rencontrer. Cela dit si elle me laissant simplement une chance de-

Ses pensées furent interrompues par un arrêt brutal de l’ascenseur. Il s’accrocha tant bien que mal à la barre accrochée contre les parois afin de ne pas s’écraser au sol. La lumière clignota un petit moment, et une fois que l’ancien Serdaigle eut repris ses esprits, il se précipita vers Melody, s’accroupissant à côté d’elle. Il la releva légèrement pour qu’elle soit mieux installée. – Ça va ? Ce satané ascenseur s’est arrêté d’un coup. Tu ne t’es pas fait trop mal ? Il demanda en l’inspectant un peu du regard. Elle n’avait pas l’air en trop mauvais état, mais surtout sonnée. De sa main libre, il sortit un mouchoir de sa poche, qu’il lui mit dans la main. – Tiens. Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?

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Il était vrai qu’il aurait été bon pour le ministère de se mettre au goût du jour. A force de se dire que tant que ça fonctionne, tout va bien, le jour où ça ne fonctionne plus, c’est la catastrophe. Comme aujourd’hui, quoi. D’un côté, il était presque content. Peut-être qu’en le voyant serviable et tout ça, la rousse se dirait qu’il n’est pas si mal que ça, et lui laisserait une nouvelle chance, et arrêterait de le détester.  Il ne pouvait pas faire grand-chose d’autre pour l’aider pour le moment, alors pendant qu’elle s’essuyait la lèvre, il attrapa sa baguette magique. D’un petit coup de poignet, il lança un sortilège informulé, et les feuilles se mirent à bouger, retournant s’enfiler dans leur dossier, puis les dossiers se rassemblant en une pile nette devant Melody, l’arrêtant dans son entreprise de ramasser les parchemins à la main. – Je ne peux pas classer les feuilles dans les dossiers ou même les dossiers grâce à la magie, mais au moins chaque feuille est dans le bon dossier. Ça devrait déjà te faire gagner du temps.

Il sourit un peu maladroitement. Il ne comprenait pas trop pourquoi il faisait autant d’efforts pour qu’elle l’apprécie, mais c’était devenu le nouveau but de sa vie. Après un moment, il se remit en mouvement, déposant délicatement Melody contre la paroi de l’ascenseur. – Je ne sais pas quand l’ascenseur repartira, donc agrippe-toi au cas où. Il dit puis se leva, et vérifia que le hibou respirait encore avant d’ouvrir une petite porte dans le fond de la cabine d’ascenseur, donnant sur les rouages internes. Un nuage de fumée s’échappa, entrant dans l’ascenseur, et le blond grimaça. Ça s’annonçait mal. Mais il ne voulait pas en faire part à la rousse, il ne voulait pas qu’elle panique. – La bonne nouvelle, c’est que c’est réparable. Il commença, puis se tourna vers elle. – La moins bonne, c’est que je n’ai aucune idée du temps que cela prendra.

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Il essayait pourtant vraiment d’être serviable et de l’aider. Vraiment, il faisait de son mieux. Mais elle ne semblait ni vouloir être aimable, ni vouloir se calmer. Que pouvait-il faire, alors ? Il soupira, et décida de l’ignorer pour le moment, la tête engouffrée dans le trou. – Lumos ! Il dit, sa baguette produisant instantanément de la lumière pour éclairer les mécanismes. Il commença à regarder autour de lui, afin d’essayer de localiser le problème. Il n’était pas mécanicien, mais si le souci était assez simple, il pourrait peut-être faire quelque chose. Il commençait cela dit à avoir du mal à se concentrer. La rousse se mettait sérieusement à gueuler, et lui il commençait à en avoir assez. Il sortit sa tête de la petite porte et fit tournoyer sa baguette, la fumée se dissipant aussitôt. – Plutôt que de te plaindre, essaie de m’aider, non ?! Je fais ce que je peux pour nous sortir de là, donc soit tu attends en silence que je trouve une solution, soit tu essaie de m’aider !

Ok, posons les choses à plat. Melody lui plaisait, certes, mais il n’aimait pas non plus être enfermé dans un ascenseur. Et il ne pouvait pas travailler si elle continuait à se le stresser et à paniquer. Quand il s’agissait de situations importantes, graves, ou de travail, le blond n’hésitait pas à être ferme. Maintenant, la décision reposait sur la rousse. Lui, il repassa sa tête par la petite porte pour se remettre à trifouiller dans les engrenages. Il aperçût alors des étincelles dans un coin. – J’ai trouvée l’origine du problème. Je n’ai plus qu’à trouver comment y accéder. Si tu as une idée, n’hésite surtout pas.

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Personne n’est jamais vraiment à l’aise dans les endroits clos. Certaines personnes sont plus sensibles que d’autre, c’est certain. Pour le moment, McLaggen semblait ne pas trop mal s’en sortir. Il arrivait à garder son sang-froid et travaillait même sur le fait de trouver une solution. La rousse en revanche semblait déjà perdre les pédales, alors que l’engin n’était même pas arrêté depuis 5 minutes. Elle s’était d’ailleurs mise à crier et s’était installée dans un coin dos à lui. Mais pour le moment, le blond n’y accordait pas d’importance. Ce qu’il voulait pour le moment, c’était sortir de là, et il n’arriverait pas à réfléchir correctement avec une gueularde sur le dos. Il regrettait d’avoir été aussi dur avec elle, mais ne pouvais pas se permettre de passer trop de temps à s’excuser et compagnie.

Non mais on aura tout vu ! Je l’aide, lui porte secours, essaie de trouver une solution… Et quand ENFIN je me rapproche du but, elle m’envoie chier ? Décidément, c’est pas mon jour de chance aujourd’hui. Qui aurait cru qu’une fille aussi mignonne puisse être aussi désagréable. Après, bon, je suis pas un monstre, je peux comprendre. Elle est enfermée dans in ascenseur, et pour peur qu’elle soit un poil claustro, elle doit être complètement paniquée. Mais j’essaie de bien faire moi, vraiment ! Perso je pourrais rester des heures ici sans soucis, ça me ferait méditer. C’est pour elle que j’essaie de trouver une solution ! Et elle ne fait aucun effort.

Le blond se sentit soudain tiré en arrière par sa robe de sorcier, et s’étala sur le sol, ce qui fit trembler l’ascenseur. – Mais pourquoi tu me déteste autant ?! Il dit finalement , frustré. – Je reconnais que j’ai été un peu chiant au début, mais à j’essaie de t’aider ! Simplement de t’aider, et tu ne fais que de m’envoyer chier. Cet ascenseur ne va pas se remettre à fonctionner tout seul, et si tu veux sortir avant la fin de la journée, tu devrais me laisser jeter un coup d’œil pour trouver une solution ! Il soupira, se massant les tempes. – Je suis peut-être dans le commerce, mais je sais bricoler, ok ? Je ferais rien qui nous mette en danger. J’en ai peut-être par l’air, mais je suis responsable. J’étais sérieux en disant que j’étais chef de mon département. Alors tu penses bien que je sais gérer des responsabilités, non ? Je sais que tu paniques, mais j’essaie de nous aider. Alors fais-moi un peu confiance, tu veux ?

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En même temps, il fallait admettre, en faveur de Loki, que Melody semblait mettre un point d’honneur à tout particulièrement mépriser le blond, alors la confusion n’était pas si surprenante, après tout. Plutôt que de l’aider, en plus, elle le laissa s’écraser par terre. Il se cogna un peu la tête à la paroi de derrière et se releva en se massant la boite crânienne, espérant ainsi effacer la douleur. Le commercial aurait pu trouver l’air boudeur de la rousse mignon si les circonstances avaient été différentes, mais pour le moment, il se donnait simplement du mal à se justifier pour rien. Plutôt que d’arranger les choses, cela semblait juste la mettre plus en colère. Mais en même temps, il ne pouvait pas la fermer plus longtemps. Il commençait lui aussi à en avoir assez d’être enfermé dans ce fichu ascenseur.

Il sembla avoir appuyé sur la plaie, puisqu’elle répondit, boudeuse – Je ne panique pas ! Il préféra ne pas répondre à cela, parce que cela n’aurait été que jeter de l’huile sur le feu. – Et si je t’ai fait descendre c’est parce que j’ai entendu un bruit suspect, alors excusez-moi Mr le chef de département si j’ai voulu nous éviter un accident ! Loki soupira. – Encore une fois, je me répète, mais je n’aurais rien fait qui puisse nous mettre en danger ! Je ne peux pas simplement rester assis à ne rien faire. Il dit, un peu agacé. Oui, faire quelque chose était sa façon à lui d’éviter de paniquer, et si elle lui enlevait ça, il ne savait pas ce qu’il allait devenir. – Il y a bien quelqu’un qui va se rendre compte qu’un ascenseur est bloqué. Alors pitié, arrêtes de bricoler, tu risques de détraquer encore plus cette foutue boîte de conserve. Attendons. Elle conclut, semblant mettre un point final au débat.

Désespéré et blasé, il se laissa glisser le long d’une paroi jusqu’à être assis par terre, se glissant une main dans les cheveux, les yeux clos. Il avait l’impression que l’air se faisait de plus en plus lourd. Etait-ce parce que l’oxygène commençait déjà à manquer. – C’est quand même bien ironique qu’on soit des sorciers et qu’on ne puisse rien faire au fait d’être coincés dans un ascenseur, non ?! Il demanda, essayant de sourire un peu. Il essayait de faire la conversation. S’ils devaient rester bloqués ici, autant essayer de détendre l’atmosphère, non ? – Et tu travailles où toi ? Sans vouloir être indiscret. Il faisait beaucoup d’efforts pour être aimable et correcte, alors il espérant vraiment qu’elle le prendrait en compte.