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Echoes ft. Orpheus Goldsmith

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MessageSujet: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Dim 5 Oct 2014 - 16:41

Septembre 1979, Bénarès, Etat de l’Uttah Pradesh, Inde.


Echouée dans l’enfer Indien, sa chaleur humide qui collait mes cheveux roux à ma peau, submergée par les eaux de la mousson, pressée de toutes parts par la multitude, immense, innombrable qui achevait de me rendre folle, j’étais à deux doigts de me laisser tomber sur un banc et fondre en larmes. C’était mon second voyage en Inde, et j’étais toujours aussi déroutée par la foule, énorme, les bruits, incessants, les odeurs, parfois insoutenables et d’autres fois divines, par cette aura de foi qui planait sur toute la ville, et le paysage en lui-même, époustouflant. Pendant cinq jours j’avais déambulé dans Bénarès l’immense, ou encore Varanasi la sacrée, m’approchant au plus près du Gange, respirant l’âme des morts qui partait en fumée, brûlant sur les bords du fleuve avant d’y couler. Et quand ma respiration n’était pas sifflante en raison de l’humidité, c’était la pluie, incessante, qui s’abattait sur la ville, rendant chaque déplacement, chaque jour difficile. Pendant cinq jours j’en avais bavé, et ma seule consolation avait été le luxe ancien et débordant de sensualité et d’objets précieux qui avait accompagné mon séjour. Le marchand indien chez qui j’avais logé avait mis à ma disposition sa plus belle chambre dans ce qui était un véritable palais, et ces cinq jours n’avaient été, entre ces murs que volupté et détente. Et affaires.
Mais c’était mon dernier jour, et à bout de main ma malle enchantée sur laquelle figuraient mes initiales et l’emblème des Moon, un hibou perché sur un croissant de lune. Hâtant le pas dans ce qui servait de relais ministériel magique de l’état d’Uttah Pradesh, l’Inde étant vaste et la population magique importante, je me frayai un chemin dans la foule, accompagnée du fils du marchand qui avait gracieusement proposé d’être mon guide. Reconnaissante, il me déposa là où partaient les portoloins, avant de me souhaiter un bon retour. Tout aurait pu être parfait si une heure plus tard je n’étais toujours pas au même point à attendre le départ de mon portoloin. Il s’écoula une heure supplémentaire avant qu’on m’informe que les liaisons étaient interrompues pour la nuit, mais Merlin merci il y avait toujours selon le même employé une chance que les connexions internationales soient rétablies à tout moment. Ne restait plus qu’à prendre mon mal en patience…


Ministère de la magie, Londres, Chemin de Traverse, Angleterre.


Après une nuit chaotique et inconfortable passée sur un banc, coincée entre une famille et des cages de hiboux, de lapins et même une chèvre, j’avais enfin pu avoir un portoloin, mais ma malle était partie avant moi. J’étais donc arrivée à Londres en milieu de matinée, épuisée. Ma belle robe en soie chinoise n’était plus aussi blanche et dorée, mes escarpins infligeaient une douleur cuisante à mes pieds, je me sentais horriblement sale et fatiguée, ma peau luisait, mes cheveux ne ressemblaient à rien, et pour finir j’avais l’horrible sensation de sentir le hibou à des kilomètres… Mon humeur était donc massacrante, d’autant plus que j’avais aussi faim que sommeil, et en voyant mon elfe Fidel courir jusqu’à moi, les oreilles baissées, ses grands yeux écarquillés d’effroi en criant maîtresse, je compris que quelque chose n’allait pas.
- Maîtresse Minie, Fidel n’a pas pu récupérer la malle de sa maîtresse.
- QUOI ? hurlai-je soudain en virant au rouge brique.
- Les employés du ministère disent qu’ils ne savent pas où est la malle de Miss Minie, Fidel a dit que sa maîtresse serait très fâchée, mais…
- Suis-moi !
C’était la goutte de trop ! Sans perdre une seconde de plus je fonçai vers le département de la coopération magique, le visage blême, les traits tirés et dans ma main droite ma baguette qui me démangeait affreusement. Fidel trottinait derrière moi, les oreilles basses, en marmonnant d’incompréhensibles paroles. Catastrophée, et mauvaise après avoir moisi sur un banc inconfortable toute une nuit, flanquée d’un bébé qui pleurait et d’animaux, je fonçai sur le premier employé qui apparut dans mon champ de vision.
- Je dois joindre en urgence la ville de Bénarès, dans l’état de l’Uttah Pradesh en Inde. Il y a une erreur dans l’envoi de ma malle, elle n’est pas à Londres.
- Je suis désolée mais  je ne peux rien, vous devriez plutôt aller voir le service des transports magiques.
- Mon elfe est déjà allé voir ce service, ils n’ont rien, à ce stade je n’avais même plus la patience, et encore moins l’envie, de faire semblant d’être polie.
- C’est que je ne vois pas trop ce que je peux faire…
- Et bien faîtes votre boulot, excédée, je levai les bras au ciel, avant de les laisser retomber, Vous savez ce pour quoi vous êtes grassement payée ! C’est si compliqué que ça ?
- Je fais mon travail Miss, et…
- Et quoi ? Vous allez rester plantée là encore combien de temps ?
Cette fois je hurlai, à bout de nerfs, en manque de sommeil, affamée, et paniquée à l’idée que les deux mille gallions de marchandises ne soient perdus Merlin seul savait où.
- Ce n’est pas en vous énervant que vous allez faire avancer les choses Miss, répondit l’employée, qui elle aussi haussait le ton.
- Il y a plus de deux mille gallions de marchandise dans cette malle, alors vous avez intérêt à vous bouger, parce que si je ne la retrouve pas vous pourrez aller vous chercher un autre boulot !
- Nous ferons notre possible, mais pour l’instant nous avons des cas plus prioritaires.
- Des cas plus prioritaires ? je manquai de m’étouffer avec ma salive, et je fusillai du regard l’employée qui recula d’un pas, serrant contre elle un dossier alors que de ma baguette jaillissaient quelques étincelles, RETROUVEZ MOI CETTE MALLE OU JE VOUS METS SOUS IMPERIUM ! hurlai-je soudain, pétant un plomb, définitivement, alors qu’un silence de mort s’abattait dans les box, et que mon elfe Fidel se mettait à se taper la tête contre un mur, complètement paniqué.


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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Dim 5 Oct 2014 - 17:40

Ma chemise de dossiers sous le bras, ma paire de lunettes dans l'autre, j'étais depuis un bon quart d'heure dans le bureau du chef de la coopération magique pour parler de mes différentes affaires, réglées ou non. J'étais assis dans un fauteuil bien plus confortable que ma chaise de bureau, que j'occupais depuis près de dix ans maintenant, et écoutai mon supérieur me parler de ces dix années de service.

- Où voulez-vous en venir, monsieur ? Pourquoi toutes ces éloges ?

- Orpheus, il est clair que vous êtes disposé à recevoir une promotion, au vu de votre travail appliqué et de votre ancienneté. Je vous prie d'y réfléchir.

Je haussai un sourcil surpris, mais à moitié seulement. Cette promotion, était en effet méritée, mais je n'étais pas du genre ambitieux, je n'y avais donc jamais clairement réfléchi. Mais maintenant qu'il en parlait... Depuis quelque temps, j'étais moins amorphe, moins passif, ma toute récente arrivée dans l'Ordre du Phoenix en était la preuve, alors je n'étais pas contre envisager ce changement également. Me levant souplement, j'adressai un signe de tête à mon supérieur, accompagné d'un léger sourire.

- J'y réfléchirais sir, et je vous donnerais ma réponse rapidement.

Je sortis sur ces mots, en pleine réflexion, quand un de mes collègues m'arrêta pour parler d'un document épineux. Je m'efforçai donc de sortir de mes pensées pour l'aider un peu. Mais après quelques minutes, un hurlement précéda un silence de plomb sur le département. Voyons... Une menace d'Impérium, une voix stridente et hystérique... Minerva était venue rendre visite au Ministère, à coups sûrs. Je me redressai, et réarrangeai ma veste de costume sur ma chemise gris cendre, avant de regarder vers la source des effusions. Je n'avais croisé Minerva que rarement, après le mariage de Loki et Melody et... On ne pouvait pas dire que nos rencontres avaient été chaleureuses. Surtout lorsque je l'ai croisé, encore au bras de ma petite amie, dans une rue londonienne. Je n'avais pas quitté la jeune femme tout de suite après mon incartade avec Minerva, mais ça n'avait pas tardé. Je n'étais pas d'humeur à cacher ce genre d’événement et surtout à supporter le caractère trop léger de cette jeune femme.

Mais ça, Minerva ne le savait pas. Je n'avais pas pu l'arrêter ni la joindre ensuite, ce qui rendaient les choses délicates à présent. Mais malheureusement, entre les nouveaux un peu trop pétrifiés par la menace et les plus anciens qui avaient préféré filer pour déjeuner au lieu d'arranger les choses, j'étais le seul à pouvoir agir tout de suite. Me mouvant enfin, je laissai mes dossiers sur le bureau de mon collègue et m'approchai de l'employée qui subissaient les foudres de la sorcière, baguette en main. J'effleurai légèrement le bras de ma collègue pour attirer son attention.

- Evelyn, je m'en occupe, d'accord ? Contacte le département des transports pour moi, et dis-leur de chercher la malle de Miss Moon. Puis je me penchai un peu vers elle pour qu'elle soit la seule à entendre. Ne discute pas avec les grandes familles sang-purs. Les Moon sont très influents, et quand elle te dit que tu pourras chercher un autre emploi, elle sait contacter les bonnes personnes pour que cette menace soit mise à exécution. Maintenant, vas-y.

Elle partit sur ses mots, et je me redressais avant de montrer à Minerva les couloirs qui longeaient le département de coopération magique. Mon autre main était à hauteur de son dos, mais je ne la touchai pas, sachant pertinemment que si je le faisais, j'aurais les joies de goûter à un sort de sa confection.

- Miss Moon, veuillez me suivre, nous allons nous occuper de votre problème. Mais pour le moment, vous avez besoin de vous calmer quelque peu.

C'est devenu une habitude, chez elle, de terrifier les employés de mon département...

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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Dim 5 Oct 2014 - 19:15

Septembre 1979, Ministère de la magie, Londres, Chemin de Traverse, Angleterre.

L’épuisement à son comble, tant physique que moral, je déversais toute ma colère, et également la rancœur que m’inspirait ce département, et en particulier un de ses employés, sur cette pauvre fille qui n’y était pour rien. Mais je m’en foutais, comme de ma première chaussette, et je lui hurlai dessus, pour me soulager d’un poids, mais aussi car j’envisageais sérieusement de lui faire subir un Imperium si elle ne se bougeait pas un peu plus. Sa dernière remarque avait eu raison du peu de patience qu’il me restait encore après avoir passé une nuit aussi affreuse et un retour au pays catastrophique. Ma bonne humeur était donc restée sur une longue table de marbre, dans un palais en Inde, entre les mains expertes d’une masseuse et l’huile aromatique chaude. Donc autrement dit loin, très loin de Londres et sa grisaille… Fidel paniquait, se tapant la tête contre les murs, et répétant inlassablement des mots, au comble du désespoir.
- ASSEZ ! hurlai-je cette fois en me retournant vers mon elfe lorsque j’entendis Azkaban dans sa bouche toute tordue d’effroi quand il vit le regard terrible que je lui destinais. Il se recroquevilla, de peur, soumis à ma volonté, en jetant des regards alarmés tout autour de lui, comme s’il s’attendait à voir débarquer un commando d’aurors d’une seconde à l’autre. Fidel n’ignorait pas que j’avais déjà pratiqué cet Impardonnable…
Sur Timothy Baker, l’employé du ministère qui travaillait en liaison avec le ministère moldu, en avril dernier. Et plus récemment, au cours de l’été, sur Alphard Moon, membre du Magenmagot. Mon propre oncle, le frère de ma mère, ma chair, mon sang. Un sale type qui le méritait. Et si c’était à refaire je le ferai, encore et encore, avec joie, avec plaisir, rien que pour lui rabattre le caquet et le voir s’écraser sous ma baguette.
- Evelyn, je m'en occupe, d'accord ? Contacte le département des transports pour moi, et dis-leur de chercher la malle de Miss Moon.
Une flopée d’étincelles jaillit de ma baguette, soudain plus nerveuse, alors qu’une vague de rancœur me submergeait. Ma colère enfla, décuplée par sa présence avant d’atteindre son paroxysme lorsque je le vis, sous mon nez, écarlate de rage, toucher le bras de cette Evelyn. Mon sang ne fit qu’un tour, et sans une once de chaleur ou de courtoisie, je fixai la jeune femme, d’un regard profondément mauvais, comme si je voulais lui transpercer le crâne et balancer sur la place publique ses secrets les plus honteux. Ce qu’en tant que legilimens j’étais tout à fait capable.
- Vous avez entendu Evelyn ? Dépêchez-vous d’obéir ou je ferai en sorte qu’il ne vous reste que la mendicité, c’est clair ?
Je dévisageai la jeune femme, en affectant mon air le plus hautain et froid, celui-là même qui nous rendait, nous les sang-purs, aussi imbuvables aux yeux de la majorité impure. Et en cet instant j’étais probablement une jeune personne détestable aux yeux des employés du département, mais j’étais trop en colère, et trop épuisée pour que ça m’atteigne. Qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me craignent.
- Miss Moon, veuillez me suivre, nous allons nous occuper de votre problème. Mais pour le moment, vous avez besoin de vous calmer quelque peu.
Me calmer ? Les yeux étincelants de rage, je lui adressai un regard mauvais alors que je sentais dans mon dos sa main. Et il n’avait pas intérêt à me toucher, ou il risquait bien de se prendre une gifle, ou plus désagréable un sort. De préférence inconnu du ministère, de l’expérimentation à l’état pure ! Il finirait comme cobaye pour le département des mystères s’il s’avisait ne serait-ce que m’effleurer. Il avait définitivement perdu ce droit en menant un double jeu.
- Ce dont j’ai besoin Goldsmith, c’est d’une douche, d’un repas et de sommeil, mais non, je ne peux pas, tout simplement parce que VOUS ÊTES DES INCAPABLES ! ET JE VOUS INTERDIS DE ME DONNER DES ORDRES, VOUS ENTENDEZ ?!
Cette fois ça n’avait plus rien de professionnel. Je lui en voulais trop pour contenir ma rancœur plus longtemps, et en dépit de mes nerfs ultrasensibles je n’avais pas envie de laver notre linge sale ici. En fait je n’avais pas envie de supporter sa présence une seconde de plus. La rage me suffoqua. Cédant à une pulsion, je jetai au sol d’un mouvement rapide de ma baguette sa chemise pleine de dossiers avant de piétiner, lacérer, déchirer avec une joie vengeresse ses dossiers de la pointe aiguisée de mes stilettos dorés. Puis je lui tournai le dos, avant de quitter le département dans un tourbillon de soie blanche et dorée, le martèlement rageur de mes talons résonnant dans le couloir.


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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Dim 5 Oct 2014 - 23:57

La pauvre collègue n'en menait pas large, et ma voix tendue ainsi que mon avertissement ne l'aidait guère. Elle partit aussi sec, après une nouvelle menace de Minerva. Je regardai cette dernière sans broncher, attendant qu'elle accepte ma proposition, qui dissimulait une forte incitation à obéir, mais elle n'en fit rien. Bien au contraire, sa rage ne fit qu'augmenter plus, et elle se mit à hurler comme une furie sur le département, et plus spécifiquement sur moi. Je la laissai se défouler sans bouger, fatigué plus qu'agacé par cette crise qui ressemblait de plus en plus à un caprice d'enfant mécontent. Son pauvre elfe de maison, quant à lui, se tapait la tête contre le mur de désespoir, laissant sa maitresse s'époumoner sans chercher à l'approcher. Mais je pouvais le comprendre, même moi avait du mal à rester sans bouger face à elle. C'était comme si ses gesticulations menaçaient de mener à un sort qui pourrait me heurter de plein fouet.

Mais quand elle fit tomber ma chemise avant de la piétiner avec toute sa rage, la fatigue vola en éclats pour se faire remplacer par un sentiment bien plus dangereux. Je la laissai partir, faisant claquer ses talons, et sortis ma baguette.

- Reparo.

La chemise me revint en main, intacte, et je la posai sans regarder sur la pile de dossiers que portait Greenwood, qui passait par là.

- Monsieur, que voulez-vous que je... Le pauvre bougre s'arrêta quand je lui lança un regard glacial. Je vais mettre ça sur votre bureau, d'accord.

Il fila aussi vite, et je partis d'un pas déterminé dans la même direction que Minerva. Quelques grandes enjambées me permirent de me retrouver derrière elle, à quelques mètres.

- Expelliarmus.

Sa baguette se retrouva dans ma main, et avant qu'elle n'ait pu réagir, j'attrapai fermement la sorcière par le bras et la tirai sans ménagement dans une allée peu fréquentée de l'étage, où tous les bureaux étaient fermés, loin de l'artère plus peuplée. Je m'arrêtai et la poussai contre le mur sans douceur, la fixant d'un regard à la fois glacial et brulant de colère. Qu'elle passe une mauvaise journée, soit. Qu'elle soit en colère contre le Ministère, passe encore. Mais qu'elle s'en prenne personnellement à moi, en face de tous mes collègues, c'était trop que je puisse supporter, et que je laisse passer.

- Ta crise est passée, ça y est ? sifflai-je entre mes dents, sa baguette dans ma main, loin d'elle. Tu as fini de taper du pied comme une enfant, on va pouvoir gérer ton problème en adulte ? Ou je te laisse un peu de place pour que tu te roules par terre pour continuer ton caprice ? Non parce que si ça te fais plaisir, je peux te laisser faire. Loin de me mettre mal à l'aise, c'est toi qui t'en mordras les doigts quand on entendra partout que la Miss Moon, normalement si sérieuse et dure en affaires, n'est en fait qu'une gamine qui gémit et hurle à la moindre contrariété.

J'étais blanc de rage, les sourcils froncés, les pupilles dilatées de colère. Je n'étais pas en état de faire dans la dentelle, ou la diplomatie. Elle voulait régler cela comme elle l'entendait, je n'allais pas l'en empêcher. Je pouvais même me mettre à son niveau, ça n'était pas un problème. Toute la culpabilité que j'avais pu ressentir s'était envolée, laissant place à un profond sentiment de colère et de désarroi. Quand les choses avaient pu autant dérapé ?

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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Lun 6 Oct 2014 - 0:48

Septembre 1979, Ministère de la magie, Londres, Chemin de Traverse, Angleterre.


- Expelliarmus.
Après avoir massacré ses documents comme je l’avais fait, il était clair que nous n’avions plus rien à nous dire. Je n’avais même pas pris la peine de dissimuler un franc sourire, mauvais et vengeur, en déchirant de la pointe de mes talons ses papiers. En piétinant son travail, c’était lui que j’écrasai, lui et cette garce qui m’avait gâché mon été. Et Merlin que c’était bon ! Mais en agissant de la sorte, non seulement je me discréditais, même si pour l’instant la colère m’aveuglait trop, mais surtout, surtout, je ne le pensais pas capable une seule seconde de m’attaquer comme il l’avait fait. A l’instant. Je sursautai, violemment, et avant même d’avoir pu dire abracadabra ma baguette volait de mes mains pour se retrouver dans la sienne.
- Lâche ! criai-je, pleine de rage, en me retournant brusquement, les yeux écarquillés, et une main sur ma poitrine. En être aussi brutalement destituée me faisait mal, affreusement mal.
Mais ce n’était pas tout ! Voilà qu’il m’empoignait maintenant par le bras, le tordant, sans égard pour moi. Je souffrais, dans ma chair, et plus encore d’être traitée de la sorte, mais je me débattis tout de même, avec vigueur, avec force et obstination, en le rouant de coups. Cette fois c’était la guerre, et il l’avait déclenché en me privant de ma baguette.
- Lâches moi ! Lâches moi ! Arrêtes, ça suffit !
J’essayai dans un premier temps les cris, sans succès. Et j’avais beau plier les jambes, lui écraser les pieds, enfoncer la pointe de mes talons dans ses chaussures, rien n’y faisait. Il continuait à me traîner dans les couloirs en me tordant le bras.
- Je vais te le faire payer espèce de brute !
Les menaces firent aussi un flop. Il y était insensible, et cette fois je commençais vraiment à paniquer. Le sentiment de confiance que j’avais eu à son égard avait fondu comme neige au soleil. Cet été encore j’en aurai mis ma baguette au feu, mais en cet instant il m’inspirait une peur primaire.
- Arrêtes tu me fais mal, lâches moi !
Cette fois j’avais envie de pleurer, parce que j’avais peur, j’avais mal, j’étais fatiguée, usée, et ça me blessait profondément qu’il me traite ainsi, même si j’aurai préféré avaler un bocal de cafards plutôt que l’avouer.
Et lorsqu’il me poussa contre un mur, froid, brutal, sans égard, ma respiration se coupa sous le choc, et mes yeux s’emplirent de larmes. Je n’allais pas fondre en larmes, Merlin m’en préserve, mais ma tête avait heurté sans douceur le mur.
- Ta crise est passée, ça y est ?
En vain, je tendis le bras qu’il n’avait pas bloqué pour essayer de récupérer ma baguette, mais je ne faisais que fendre l’air. Et j’enrageai.
-Tu as fini de taper du pied comme une enfant, on va pouvoir gérer ton problème en adulte ? Ou je te laisse un peu de place pour que tu te roules par terre pour continuer ton caprice ? Non parce que si ça te fais plaisir, je peux te laisser faire. Loin de me mettre mal à l'aise, c'est toi qui t'en mordras les doigts quand on entendra partout que la Miss Moon, normalement si sérieuse et dure en affaires, n'est en fait qu'une gamine qui gémit et hurle à la moindre contrariété.
- Vas te faire voir Goldsmith, et maintenant lâches moi ! Tu vas faire quoi ? Me frapper peut-être ? Me casser le bras, c’est ça ?
Vexée jusqu’à la moelle, autant par ses paroles que par sa brutalité physique, je n’éprouvais aucune pitié. A vrai dire je n’étais, en cet instant, que colère, rage, rancœur et amertume. Le fond du problème n’était pas mon retour catastrophique en Angleterre, mais je n’avais pas envie d’en parler. Le voir au bras d’une autre avait été amplement suffisant.
- Et pour ton information je ne suis pas une gamine au cas où tu l’aurais oublié, je ne hurlais plus, ma voix tremblait de rage et de frustration, mais elle sifflait, fendait l’air comme un fouet, mauvaise et glaciale.
- Alors maintenant tu vas me lâcher, il n’avait pas le droit de me traiter de la sorte, et je n’avais plus de scrupules, puisqu’il agissait comme un traître en m’attaquant dans le dos, je n’allais pas me gêner pour agir comme une vipère, Ou tu auras l’occasion de voir comment je me débarrasse des contrariétés comme toi.
Cette dernière phrase me laissait un goût amer, mais il allait trop loin, ça m’avait fait trop mal pour que je puisse aussi facilement passer l’éponge. Le sentiment d’avoir été trahie l’emportait sur la conscience du bien et du mal, de ce qui était moral ou non.
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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Lun 6 Oct 2014 - 22:19

La brusquerie n'était pas chose habituelle chez moi, qui était habituellement effacé et passif, mais aujourd'hui, c'était trop pour que je me modère. Non seulement Minerva était partie comme une voleuse après notre brûlant échange, mais en plus elle n'avait plus donné signe de vie de tout l'été. Je m'étais allé à toutes sortes de réflexion : peut-être que les regrets l'empêchaient de revenir vers moi ? Ou était-elle tellement dégoutée de ce qu'elle avait fait que ma vue lui était insupportable ? J'aurais presque plus me sentir coupable, lorsque je l'avais croisé ce jour-là dans les rues de Londres, si je n'avais pas remarqué toute la froideur dans son regard. A partir de ce moment, j'avais compris que ce laissez-aller la rendait honteuse, et je n'avais pas cherché plus loin. Après tout, je m'étais ouvert à elle, et elle semblait ne plus vouloir en entendre parler. Je n'étais pas du genre à me briser les dents sur une relation qui ne menait à rien, et je m'étais fait une raison, frustré mais convaincu qu'il vaudrait mieux pour tout le monde qu'on en reste là.

Mais, loin de pouvoir se tenir correctement en public, Minerva hurlait, se débattait, me frappait même. Mais je ne cédais pas et la maintint contre le mur, loin d'éventuels voyeurs qui pourraient parler de cet épisode pour le moins étrange. Je la laissais cracher sa rage et sa colère, sans bouger ni la quitter du regard, froid et colérique. Au fond, je sentais la légère morsure de la culpabilité, mais refusai de m'y soustraire. Pas tant qu'elle serait en face, en tout cas.

- Je ne vais rien te casser du tout, arrête de dramatiser de la sorte Minerva, dis-je en la lâchant brusquement, sans relever sa remarque suivante.

Non, ça n'était pas une enfant, loin de là, mais son comportement ne valait pas mieux que celui de Methias lorsqu'il avait quatre ans. Et faire référence à mon cousin était bien loin du compliment, surtout durant cette période de sa vie. Mais quand elle me menaça de nouveau, je ne pus m'empêcher d'éclater d'un rire froid et sans aucun humour. Sa baguette était toujours dans ma main, mais j'avais une sensation assez étrange, comme si elle était recouverte d'un fluide poisseux. Et je sentais comme une force qui s'exerçait entre sa baguette et la mienne. Comme si elles se repoussaient toutes les deux. Je n'y prêtais pas plus attention et tournais la tête vers le couloir fréquenté.

- J'espère que tu n'es pas sérieuse Minerva. M'attaquer, ici, au Ministère ? Ton nom ne te sera pas utile lorsque les Aurors viendront pour t'enfermer à Azkhaban. Si tu veux vraiment te débarrasser de moi, fais donc comme ceux dont tu m'as sauvé, cet hiver : prends-moi à revers lorsque je sors du bureau.

Je soupirai pour essayer de me calmer, mais rien n'y faisait, j'étais trop en colère pour faire la part des choses, et je ne voyais plus ma jeune Moon avec les même yeux à présent.

- J'imagine que tu regrettes ton acte héroïque maintenant, non ?

Une première chez moi, la provocation. Mais, trop aveuglé, et parti sur ma lancée, je ne faisais presque plus attention à ce que je lui disais. Je le regretterais surement plus tard, mais l'exutoire, la trappe était ouverte, et tout mon ressentiment et l'objet de mes réflexions s'y engouffraient avec force et joie.

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Dernière édition par Orpheus Goldsmith le Mer 8 Oct 2014 - 14:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Mar 7 Oct 2014 - 10:59

Septembre 1979, Ministère de la magie, Londres, Chemin de Traverse, Angleterre.


Comment les choses avaient-elles pu prendre une tournure aussi négative ? Tout avait dérapé au mariage de Loki et Melody, et depuis c’était de pire en pire. En fuyant comme je l’avais fait, sans une parole, sans une explication, je n’étais pas sans ignorer que j’avais grandement contribué à ce qu’étaient les choses actuellement. Mais Merlin, je n’avais pas mené un double jeu, je n’avais trahi personne puisque j’étais libre comme l’air à ce moment. Ce dont il ne pouvait dire autant ! Après l’avoir abandonné dans cette pièce j’avais regretté ce départ précipité, cette fuite, et j’avais nombre de fois voulu retourner vers lui, mais le courage me faisait défaut, comme souvent. J’étais restée dans mon coin, à éviter sa présence, à me concentrer sur mes petites et grandes ambitions personnelles, plutôt que d’affronter ma honte, ma gêne et ma culpabilité. Mais en ce jour, dans ce couloir désert du ministère, coincée entre le mur et Orpheus, il ne subsistait aucune culpabilité en moi, seulement de la colère, un grand vide qui s’abattait sur moi par moments, de l’amertume, et ce sentiment douloureux d’avoir été trahie. De n’avoir été qu’une distraction alcoolisée.
- Je ne vais rien te casser du tout, arrête de dramatiser de la sorte Minerva.
Le regard empli de noirceur, je ramenai mon bras douloureux contre ma poitrine, dans un réflexe de défense, mais aussi de protection. Car entre sa force, la brusquerie avec laquelle il m’avait traîné dans ce couloir et ma propre agitation, je sentais une douleur cuisante se répandre dans mon bras. Je m’abstins de lui répondre, à la fois par vexation, mais aussi parce que je fixai ma baguette, pleine d’espoir, en me disant qu’il me la rendrait maintenant qu’il avait fini de me brutaliser.
- J'espère que tu n'es pas sérieuse Minerva. M'attaquer, ici, au Ministère ? Ton nom ne te sera pas utile lorsque les Aurors viendront pour t'enfermer à Azkhaban. Si tu veux vraiment te débarrasser de moi, fais donc comme ceux dont tu m'as sauvé, cet hiver : prends-moi à revers lorsque je sors du bureau.
Un long frisson d’effroi me fit trembler de la tête aux pieds, et je reculai instinctivement pour me coller au mur, le plus loin possible d’Orpheus et de ses menaces. Je l’observai, incrédule, avec une peur non simulée au fond des yeux. Il ignorait tout l’effroi que m’inspirait Azkaban et ses gardiens. Marcus n’avait pas réussi à me convaincre qu’il n’existait aucune chance que je finisse dans une cellule froide et sale, accablée par le pouvoir nocif des détraqueurs. Ma gorge s’assécha.
- J'imagine que tu regrettes ton acte héroïque maintenant, non ?
Ce n’était pas Orpheus que j’avais en face de moi. Je ne le reconnaissais plus. Et cette fois il était allé trop loin. J’ignorai s’il le pensait réellement, mais le mal était fait. C’était trop tard pour revenir en arrière.
- Tu as raison, j’aurai mieux fait de te laisser te vider de ton sang !
Mes yeux étincelaient, de colère, et de larmes que j’essayais de contenir. Mais j’avais parfaitement entendu. Je n’avais pas envie de débattre plus longtemps. J’étais trop épuisée physiquement, et usée moralement, et surtout blessée qu’il puisse croire une telle chose.
- Et j’espère que la prochaine fois le Seigneur des Ténèbres ne te ratera pas !
Livide après ces terribles paroles, je lui écrasai de toutes mes forces le pied, enfonçant avec hargne la pointe de mon talon dans sa chaussure, et profitant de l’effet de surprise, je lui donnai un coup de coude de toutes mes forces dans le ventre avant d’attraper ma baguette. S’il croyait que sans magie j’étais incapable de me défendre, et bien il s’était trompé, et il en avait la preuve !
- Dénonces moi aux aurors si ça te fait tant plaisir ! Dis leur que je porte la marque puisque c’est ce que tu penses, je lui lançai un dernier regard, écoeurée, avant de tourner les talons pour rejoindre la cheminée la plus proche, en battant des cils pour chasser les larmes qui menaçaient de rouler sur mes joues blêmes.
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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Mer 8 Oct 2014 - 14:00

La rage était partagée, et plus qu'alimentée par notre dispute violente. J'avais la désagréable impression de porter des œillères, de ne voir plus que Minerva et son visage, d'ordinaire délicat et harmonieux, déformer par toutes sortes de sentiments qui naissaient à mesure que mes paroles fusaient, sans la moindre retenue. J'étais fatigué, dépité, et le pire, c'est que je ne comprenais pas ce qui se passait, et pourquoi nous en étions arrivé là. Au fond de moi, je m'en voulais d'être aussi hargneux, froid, vindicatif, mais je refoulais cette pensée, comme je refoulais cette impression que oui, c'était de ma faute, et que j'aurais pu faire bien mieux. Je me refusais à céder à la culpabilité, préférant rejeter la faute sur la demoiselle et ses écarts puérils, convaincu qu'elle était la source de notre dispute.

Mais quand je lus la peur dans ses yeux à l'annonce d'Azkhaban, je commençais peu à peu à me résigner. Cet échange ne menait à rien, à part à nous détester un peu plus, et je n'étais pas vraiment heureux à cette idée. Mon élan de passion vers la jeune femme, cet été, n'était pas du à l'alcool ingurgité. Ce dernier n'avait fait que me donner un peu de courage, et à éteindre ma raison une bonne fois pour toutes. J'avais pu oublier ma compagne, et avait constaté que la sorcière m'attirait, sans que je ne veuille me l'avouer, bien sûr. Mais quand elle était partie, sans un mot, et sans revenir ensuite, je m'étais fait une raison. Pour elle, cet incident n'était rien d'autre qu'un moment de faiblesse, et elle m'avait bien fait comprendre qu'il ne voulait rien dire pour elle. Ma seule erreur a été de rester en couple après ça, sachant que je n'avais plus le cœur à faire semblant. La mascarade a duré quelques temps, mais j'avais pu la terminer avant qu'elle ne me pèse trop.

- Et j’espère que la prochaine fois le Seigneur des Ténèbres ne te ratera pas ! La phrase blessante de Minerva eut pour effet de me refroidir, et effacer les prémices de remords que je commençai à ressentir. Prêt à répliquer, la sorcière ne m'en laissa pas le temps et me prit par surprise, me frappant d'abord le pied puis le creux du ventre. Je me pliai en deux et lui abandonnai sa baguette, le souffle coupé et les larmes aux yeux.

Je me redressais tant bien que mal, assez pour voir la jeune sorcière partir, fière, en assenant une énième saleté à mon égard.

- Si tu continue ainsi, c'est sûr que ça ne tardera pas ! Mais peut-être qu'avant cet événement, je serais déjà mort, qui sait quel contact vicieux tu pourrais mettre sur l'affaire !

Drapé dans mon orgueil, je marchai à grands pas, occultant la douleur lancinante du coude de Minerva dans mon estomac, et m'apprêtai à la rattraper quand Greenwood arriva dans notre champ de vision. Il fixa Minerva sans parler, un peu trop pâle pour cacher sa peur, avant de se tourner vers moi.

- Goldsmith...

- QUOI ?! hurlai-je presque, furieux de voir quelqu'un intervenir alors que je bouillais de rage, et surtout que je n'en avais pas fini avec la jeune rousse qui pouvait filer à tout moment maintenant que j'étais occupé ailleurs.

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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Mer 8 Oct 2014 - 18:18

Septembre 1979, Ministère de la magie, Londres, Chemin de Traverse, Angleterre.

Si je ne partais pas maintenant, je sentais que quelque chose de vraiment horrible, du moins plus abject encore que toutes les monstruosités que nous venions de nous balancer, allait achever de ruiner toute chance de faire la paix. Même si pour l’instant je n’avais ni l’envie, ni l’idée de conclure une trêve. Et puis… Bien qu’il me soit mille fois préférable d’avaler de la salamandre crue, plutôt que de l’avouer, Azkaban m’avait trop secoué pour que je puisse lui pardonner. Mes certitudes ébranlées, la confiance instinctive que j’avais en lui sapée, ma raison, et ma prudence me dictaient de me méfier de lui, car même s’il n’avait pas l’air aussi dangereux et influent que certains Moon, Orpheus en savait assez sur mes petits secrets pour me valoir une convocation chez les aurors. Merlin mais quelle idiote j’avais été ce soir-là de me trahir aussi bêtement ! Cela ne fit, indirectement, et de manière assez floue car j’étais trop énervée pour avoir les idées claires, que me conforter dans l’idée qu’il valait mieux ne rien dire. Même lorsque l’on croit pouvoir faire confiance…
Fière de la manière dont je m’étais débarrassée du sorcier, sans magie, comme une vulgaire moldue en somme, je me hâtai de quitter les lieux, mes talons claquant furieusement. Le visage blême, les yeux étincelants de fureur et la main crispée sur ma baguette qui me hurlait de lui rendre la pareille en lui balançant quelque chose de plus vicelard, et nocif qu’un expelliarmus.
- Si tu continue ainsi, c'est sûr que ça ne tardera pas ! Mais peut-être qu'avant cet événement, je serais déjà mort, qui sait quel contact vicieux tu pourrais mettre sur l'affaire !
Les hostilités étaient telles que nous ne prenions même plus la peine de nous faire discrets. J’étais déjà plusieurs mètres devant lui, et pourtant j’entendis distinctement sa voix m’accabler, et me prédire un destin funeste. Ainsi qu’une intention qui fit faire à mon sang qu’un tour. Outrée, et un peu plus en colère envers lui, je m’apprêtai à me retourner quand un employé de son département, Greenwood eût la très mauvaise idée de se mettre en travers de notre chemin. Il me fixa, pâle comme un spectre, alors que ma baguette crépitait d’une impatience malsaine, en accord avec mon esprit noir de rancœur.
- Dégagez ! Greenwood nous fixa, tour à tour, et de plus en plus blême alors que je faisais demi-tour, pour avoir l’immense, et tordu plaisir d’envoyer une horreur de plus à Orpheus en pleine face.
- TOUT DE SUITE ! Cette fois le petit sorcier comprit, et bafouillant quelque chose d’inaudible, et d’incompréhensible, il s’en alla, d’un pas vif, catastrophé.
- Tu rêves mon pauvre si tu crois que je vais dépenser ne serait-ce qu’une noise pour ta misérable petite personne !
J’éclatai d’un rire froid, aigu, avant qu’il ne devienne plus grave, plus rauque, alors que je me rapprochai de lui, un sourire mesquin aux lèvres.
- Je n’ai besoin de personne pour t’écraser, mon rire se fit plus tranchant, plus incisif alors que je levai les yeux au ciel ainsi que mes mains, ma baguette crépitant toujours aussi furieusement, frustrée de ne pouvoir libérer sa puissance, Tu vas faire quoi avec ta pauvre baguette ? De la gentille magie blanche, bien sage, bien propre ? Un crache-limaces peut-être ? Un bloc-jambes ?
Ma voix ne partait plus dans les aigus, et cette fois je lui faisais face, assez pour pouvoir pointer ma baguette sur son torse, les yeux brûlants de colère. La magie affluait en moi, et toutes sortes de maléfices défilaient dans ma tête, mais rien n’était assez tordu, assez mesquin, assez mauvais pour lui faire payer.
- Ouvres les yeux, tu ne m’arrives pas à la cheville… C’est pathétique, alors maintenant si tu as envie d’aller faire un rapport aux aurors pour te faire bien voir, vas-y, mais en ce qui me concerne je t’ai assez vu.

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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Jeu 9 Oct 2014 - 14:33

Greenwood, qui n'avait rien demandé à personne, fila ventre à terre face à nos regards froids et colériques. Je me retrouvais face à Minerva, qui se faisait cruelle et hargneuse, encore plus qu'avant si c'était possible. Ses paroles, ses menaces me frappaient de plein fouet et faisait résonner un désagréable écho chez moi : ça n'était pas la première fois qu'on me disait ce genre de choses, ni qu'on me rabaissait de la sorte. Si Minerva pensait être la première sang-pur à me faire sentir que je valais moins qu'un vulgaire elfe de maison, elle avait tout faux. Mon père s'en était chargé avant elle, puis le Cracmol qui avait été mon tuteur pendant presque dix ans avait pris le relai. Et, pire que tout, ma mère ne m'avait jamais rien dit et n'avait rien fait pour arrêter mon père dans ses crises de colère, se contentant seulement de me fixer avec un regard inexpressif et aussi froid que les abysses.

Au final, quand elle finit son argumentaire, je n'avais pas bougé, et les lèvres pincées, je regardai Minerva sans exprimer quoi que ce soit. Je n'avais pas vraiment besoin d'elle pour me sentir plus bas que terre, et son air supérieur et orgueilleux, digne des grandes familles, ne m'impressionna pas le moins du monde. Moi aussi, si je le voulais, je pouvais afficher cet air. Je l'avait fait, sans grande motivation, durant les dix premières années de ma vie. Même si j'avais pris la voie décadente, à mes dépens, et que ma famille n'était pas aussi prestigieuse que les Moon, nous faisions partir de la même strate de la société, et en cela elle ne pourra jamais s'imposer par ce biais. Ma vie était, depuis presque un an, menacée par les membres présents à la petite réunion à laquelle j'avais assisté, alors une personne de plus ou de moins qui voulait ma mort... Ca ne me faisait pas trembler le moins du monde.

- Si seulement tes menaces me faisaient vraiment peur Minerva... As-tu déjà entendu ton père ou ta mère te dire qu'il aurait mieux fait de t'étouffer au berceau ? Non ? Dans ce cas, dommage mais toutes les funestes promesses que tu puisse me faire ne m'inquiète pas. Pas besoin que tu me rappelle que je ne suis qu'un rebut, je suis déjà au courant, grondai-je à quelques centimètres de son visage, sa baguette s'enfonçant dans ma cage thoracique sans que je ne sois inquiété, flirtant avec la mort et la douleur sans aucune prudence.

Une fois ma réponse énoncée, je reculais de quelques pas, et relevant la tête, je pris le même air qu'elle, hautain, fier, le même air que les sangs-purs emploient pour s'adresser aux impurs, ou aux personnes qui ne mérite pas leur considération. Normalement effacé, modeste et poli, j'étais maintenant le mépris même, digne d'un ancien Serpentard et porteur de la marque, effronté, droit, fier.

- A présent Miss Moon, si vous n'avez plus aucune réclamation, je vous prie de quitter le Ministère immédiatement. Votre malle vous parviendra lorsque nous l'auront retrouvé, conclus-je avec une voix blanche, sans aucune expression, mon regard n'exprimant même plus la moindre colère, seulement le même mépris qu'elle éprouvait pour moi.

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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Ven 10 Oct 2014 - 11:25

Septembre 1979, Ministère de la magie, Londres, Chemin de Traverse, Angleterre.


Où était passée la jeune sorcière douce, aimable et pleine d’attentions ? Transcendée par un magma ardent de sentiments mauvais et néfastes, vaincue par l’épuisement physique, le moral au fond de mes escarpins, et plus nocif encore, animée par une rancœur tenace que j’avais essayé d’occulter en vain. Métamorphosée en une créature haineuse, animée par une envie fourbe et brutale de faire mal, les mots jaillissaient hors de ma bouche, comme une pluie sifflante de flèches pour foncer droit sur Orpheus, et le transformer en une passoire sanguinolente. Toute trace d’indulgence avait disparu, et je restai à bonne distance de lui, ma baguette enfoncée dans son torse, une légère volute de fumée se dégageant de sa robe de sorcier qui se désagrégeait, secondes après secondes. Je sentais le cœur ardent et corrompu par la magie noire de ma baguette faire écho au mien, et dans mes veines, coulant à flots rugissants et excités par la violence de notre échange la magie, qui ne demandait qu’à lui faire payer. Mais rien, oh non, même la magie n’était pas suffisante. J’éprouvais une joie intense à lui cracher toutes ces horreurs au visage, et mon rire même me semblait un peu fou, mais le voir aussi stoïque, en apparence si calme et détaché ne faisait que redoubler l’envie de l’écraser. Mais une voix, suave, pernicieuse me disait qu’au contraire, c’était ma victoire qui fleurissait sur son visage si détaché, et que sous la surface lisse et tranquille de ses traits, les coups lui rongeaient les chairs.
- Si seulement tes menaces me faisaient vraiment peur Minerva... As-tu déjà entendu ton père ou ta mère te dire qu'il aurait mieux fait de t'étouffer au berceau ? Non ? Dans ce cas, dommage mais toutes les funestes promesses que tu puisse me faire ne m'inquiète pas. Pas besoin que tu me rappelle que je ne suis qu'un rebut, je suis déjà au courant.
- Pauvre chéri, tu veux que je te plaigne peut-être ? répliquai-je, d’une voix faussement compatissante, animée d’un léger rire, un peu rauque, un sourire moqueur aux lèvres. Non seulement la colère m’aveuglait, mais elle s’attaquait également à mon audition, car je n’étais pas sans ignorer la sordide vérité. Mais mon cœur était trop glacé pour que je ressente cet élan de compassion, et ce besoin instinctif d’agir comme un baume, doux, réconfortant et réparateur. Pour l’heure j’agissais plutôt comme le poignard.
- A présent Miss Moon, si vous n'avez plus aucune réclamation, je vous prie de quitter le Ministère immédiatement. Votre malle vous parviendra lorsque nous l'auront retrouvé.
- C’est ça, je l’observai se détacher de ma baguette, là où la pointe avait très nettement fait un trou qui sentait le tissu brûlé, le regard plein de fiel, et conclus comme s’il n’était qu’un vulgaire elfe, Faîtes votre travail, et vite, ou mon avocat maître Yaxley se chargera de mener une enquête sur la disparition de mon bien.
Autrement dit j’allais non seulement leur pourrir l’existence autant que possible, mais l’idée même de faire appel à Julius m’amusait, autant qu’elle satisfaisait mon besoin tordu de me venger d’Orpheus. Sinon à quoi bon avoir son propre avocat pour petit ami ?


Septembre 1979, Londres moldu, Angleterre.


Fidel nous fit transplaner car j’étais trop épuisée pour le faire sans risquer d’y laisser un morceau. Mon vieil elfe avait assisté à notre brutal, et venimeux échange, caché dans un recoin, et s’était empressé de me rejoindre lorsqu’il avait vu que je tournais définitivement le dos à Orpheus. Ôtant ces maudits escarpins qui meurtrissaient mes malheureux pieds, je fis les quelques mètres qui séparaient le portail de la porte d’entrée pieds nus, en soupirant d’aise. Fidel m’ouvrit la porte, et fila aussitôt à la salle de bain pour préparer la baignoire, mais lorsqu’il redescendit je m’étais déjà écroulée dans le canapé, toute habillée, roulée en boule, et dormant profondément. Je me réveillai bien plus tard, en fin d’après-midi, le dos en miettes, les muscles engourdis par le sommeil, et dans les jambes et les bras des fourmis qui me firent grimacer.
- Miss Minie veut quelque chose ? Fidel a préparé le bain de Miss, il peut le faire réchauffer.
- Oui, et rajoutes du bain moussant.
- Miss Minie veut quel parfum ?
- Peu importe, je m’assis sur le canapé, en m’étirant, mon dos craqua, les fourmis disparaissaient petit à petit, Quand tu auras terminé vas voir Julius Yaxley et dis- lui que je suis de retour.
- Fidel fera tout ce qu’a dit sa maîtresse.
Après une nuit sans sommeil et confort, et un retour à Londres aussi stressant et brutal, je ressentais la présence de Julius comme nécessaire. Loin de moi l’idée de m’épancher, c’était encore trop récent, et son allégeance m’interdisait de lui faire une entière confiance, du moins sur certains points, mais j’avais simplement besoin de ses bras, et de me sentir aimée. Ou à défaut de l’être, au moins d’être désirée, et de le savoir ravi de mon retour à Londres. Ce qui était tout à fait raisonnable comme demande. Ravie à l’idée de retrouver Julius plus tard dans la soirée, je  montai à l’étage pour prendre un long bain qui me détendit, et apaisa mes muscles courbaturés. Mais maintenant que j’étais calme et détendue, je ne pouvais m’empêcher de revenir en arrière, au ministère, dans ce couloir qui avait résonné de notre discorde. Dans un premier temps campée sur mes positions, je ressassai toutes les choses mesquines et blessantes qu’il m’avait dit, jugeant qu’il n’avait fait que me provoquer, mais au fur et à mesure que l’eau refroidissait, et que les nuages de mousse s’éclaircissaient, et que la vapeur embaumait le jasmin, ma mauvaise conscience reprenait le dessus. Et lorsque mes idées furent à nouveau claires, tout nuage noir dissipé, je me sentis affreusement coupable, et palis en repensant à toutes ces horreurs proférées.
- Miss Minie ?
- Alors, tu as vu Julius ?
- Oui, Fidel a vu Mr Yaxley, l’elfe baissa les yeux avant de poursuivre, Mais Mr Yaxley ne sera pas disponible ce soir, et il dit aussi qu’il le regrette, mais que Miss doit comprendre qu’il ne peut pas échapper à certaines obligations.
- Je vois, fis-je les dents serrées, et la voix basse en cessant de m’étaler sur le visage une épaisse couche de masque qui sentait bon les huiles essentielles.
Merlin… Certaines obligations. Je frémis, soudain très mal à l’aise, avant de pâlir sous mon masque en me demandant si Orpheus ne faisait pas partie de ses obligations. Je soupirai en me laissant tomber sur une chaise, face au miroir, avant de me mettre à enduire mes cheveux d’une épaisse pâte blanche qui sentait bon la noix de coco, le miel, le jasmin et d’autres choses encore, avant de faire un chignon serré retenu par une pince. Puis je passai au salon, les yeux un peu rouges, parce que j’avais envie de pleurer, dépitée que j’étais, et agacée à l’idée de ruiner mon masque. Merlin ma peau en avait cruellement besoin ! Julius ne viendrait pas, et je n’avais envie de voir personne d’autre. Vautrée dans mon pyjama préféré, qui au passage datait de Poudlard, vieux, sage, d’un bleu nuit profond et constellé d’étoiles, je laissai faire Fidel qui débarrassait ma peau du masque à l’aide d’un gant chaud, puis mis une crème avant de retourner m’installer sur le canapé.
- Maîtresse Minie veut Sortilèges & Enchantements ?
- C’est le dernier numéro ?
- Oui Miss.
- Apporte-le dans ce cas.
Fidel revint avec un plateau de thé et de chocogrenouilles en plus de mon magazine. La soirée promettait d’être morne et sans grand intérêt, mais de toute façon j’étais d’humeur pyjama et chocogrenouilles, blasée de me retrouver seule alors que j’avais fini par céder aux avances de Julius, parce que justement, j’en avais marre d’être seule. Je m’emparai donc de mon Sortilèges & Enchantements de septembre, et d’une plume, avant de me mettre à faire leur habituel questionnaire en me gavant de chocolat.
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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Dim 19 Oct 2014 - 16:02

La vipère qu'était devenue Minerva aurait pu me surprendre si je n'avais voulu l'écraser, la piétiner, la faire disparaitre pour enfin ne plus l'entendre, ne plus me rappeler que j'avais eu le malheur de m'épancher, de m'être laissé avoir par sa beauté, sa noblesse d'âme et son charme indescriptible. A l'instant, j'aurais tout donné pour qu'elle s'en aille sans demander son reste et qu'elle me laisse tranquille. Mais c'était sans compte sur la méchanceté vicieuse qui l'habitait, et la forçait à me répondre de plus en plus violemment. Mais j'ignorais ses propos et me contentais de la laisser partir, avant de revenir à mon bureau, crispé, tendu et encore très en colère.

Mais, en m'acharnant sur mes dossiers et sur toutes les questions retorses qui nous étaient donnés de traiter, j'oubliais peu à peu mon altercation avec la sorcière et ma colère retomba comme une potion trop cuite. Si bien qu'après des heures de travail, quand Evelyn revint, suivie d'un employé des transports magiques, avec l'énorme malle frappé de l'écusson des Moon, le brusque rappel de la jeune sorcière me fit l'effet d'une douche froide. Loin de ma colère de la matinée, j'étais maintenant catastrophée de la tournure des événements et, bien qu'elle s'était montré odieuse avec moi, une vague de culpabilité m'habitait en repensant à mon comportement depuis le mariage McLaggen. J'aurais du être bien plus responsable que je ne l'avais été... Mais ce qui était fait ne pouvait être modifié, a part avec un retourneur de temps, et je n'avais malheureusement pas cet outil sous la main.

La jeune sorcière allait dépêcher un coursier pour apporter la malle à Minerva quand je m'approchai d'elle.

- Je vais m'en occuper, si ça ne te dérange pas.

Evelyn me laissa avec un mélange de joie et de soulagement la malle, soulagement que j'avais déjà vu dans les yeux de Greenwood quelques temps plus tôt. Elle m'avait terrorisé la moitié de mes collègues... Un léger sourire désabusé éclaira mes yeux à cette pensée pour Minerva et, une fois mon dernier dossier bouclé, je m'excusai d'une affaire urgente auprès de mon supérieur, avant d'accepter la promotion qu'il me proposait. J'avais jusque là toujours refusé, mais quelque chose était différent maintenant. Je ne saurais dire quoi, mais il était plus que temps que je prenne ma carrière en main. une fois libéré de mes fonctions, j'enfilai mon pardessus et pris la malle à bout de bras pour partir directement chez Minerva.

Mais en sortant du Ministère, des torrents d'eau m'accueillirent et je me rendis compte au dernier moment que j'avais oublié mon parapluie. Pestant contre mon étourderie, je me mis à courir, encombré par la malle mais déterminé à l'amener à bon port quelque soit le temps. J'arrivai donc chez Minerva trempé, mon pardessus trop imbibé pour protéger mon costume qui collait à mon corps, et mes cheveux gouttant d'eau. Je m'arrêtai sous le porche de sa maison, posai sa malle à côté de moi et tirai mes cheveux en arrière dans une vaine tentative de les essorer. Beliqueuses, quelques mèches retombèrent sur mon front, bouclant à cause de l'humidité. J'étais en piètre état pour venir m'excuser, mais c'était ça ou rien. Je me connaissais et, si je me laissais le temps de rentrer chez moi pour me changer, jamais je ne viendrais m'excuser auprès de la jeune sorcière. Aussi, prenant mon courage à deux mains, je sonnai à la porte et attendis que quelqu'un daigne m'ouvrir. Si elle le voulait, en tout cas, est ça je n'en étais même pas sûr. Autant commencer tout de suite à répéter mon discours d'excuses, il me sera surement plus qu'utile...
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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Lun 20 Oct 2014 - 13:42

Septembre 1979, Ministère de la magie, Londres, Chemin de Traverse, Angleterre.

Le dernier numéro de Sortilèges & Enchantements sur les genoux, et dans la main droite la plume de paon dont je me chatouillais le bout du nez, la tête lourde de pensées, incapable de fixer mes yeux clairs et brillants d’amers remords sur le questionnaire sans repenser à cette funeste matinée. Même le chocolat, dont je me gavais à outrance, pillant sans vergogne le paquet de chocogrenouilles qu’avait fini par m’apporter mon elfe Fidel en constatant que les maigres provisions ne suffisaient pas à me contenter, ne parvenait à m’apaiser. Et pourtant seul  Merlin savait à quel point le chocolat, et plus généralement tout ce qui était sucré, avait cet incroyable pouvoir de réconfort et d’apaisement. Mais je me sentais si coupable, et il fallait bien l’avouer particulièrement odieuse et sans cœur, que le chocolat ne faisait qu’accroître l’envie de sucré.
- Miss Minie veut encore du chocolat ?
- Non ça ira Fidel.
- Fidel peut faire quelque chose pour sa maîtresse ?
- Et bien si tu as un retourneur de temps, fis-je désabusée, un sourire triste et plein de reconnaissance pour cette créature servile qui m’appartenait, bien qu’au fond, Fidel m’était aussi familier et précieux qu’un membre de ma famille.
- Les retourneurs de temps sont au ministère, mais si Miss l’ordonne alors Fidel peut…
- Non ! le coupai-je brusquement, alarmée par ce qu’il me proposait, Il n’est jamais bon de modifier le passé, et puis à quoi bon maintenant, il me déteste et c’est probablement mieux comme ça…
- Fidel peut aller le chercher, Fidel peut faire en sorte qu’il ne vous déteste plus.
- La magie a ses limites, ce qu’il me proposait était irréalisable, et d’ailleurs je n’étais pas certaine de vouloir me confronter à Orpheus de sitôt car il avait jeté un froid dans mon cœur qui se serrait au nom glacial d’Azkaban, Même la magie des elfes. Tu as tout entendu Fidel, c’est inutile, apportes-moi plutôt mon carnet de notes.
- Miss vous êtes trop fatiguée pour faire de la magie, ce ne serait pas prudent.
- Fidel cesses de t’inquiéter comme ça, je vais simplement…
Le hibou en argent gravé sur la cheminée étendit ses ailes, signe qu’un visiteur venait de passer le portail, et donc les barrières magiques. Je soupirai, de soulagement, car ce ne pouvait être qu’une personne autorisée, et attrapai ma baguette, avant de bondir du canapé, renversant sur le tapis persan magazine, plume et chocogrenouilles qui s’étalèrent au sol. Puis je devançai l’elfe qui s’apprêtait à ouvrir la porte, en espérant de tout cœur que ce soit Julius qui revienne plus tôt que prévu, et surtout entier et sans une goutte de sang sur les mains. Ma baguette en main, mieux valait un excès qu’un manque de prudence en ces temps troubles, j’entrouvris la porte donc la porte juste assez pour y glisser la tête, un sourire aux lèvres qui se fana bien vite.

Surprise, doux euphémisme par ailleurs, je l’observai, trempé de la tête aux pieds, le visage ruisselant d’eau et des mèches folles collées ci et là. La menace d’Azkaban encore en tête, ma main se resserra instinctivement sur ma baguette, avant que je ne me décide à ouvrir la porte, découvrant ainsi ma précieuse malle. Un sourire franc, mélange de joie et de soulagement aux lèvres, je m’empressai de mettre un pied dehors pour m’accroupir à hauteur de la malle et passer la pointe de ma baguette sur mes initiales qui brillèrent d’une couleur argentée à son contact, signe qu’elle n’avait pas été forcée. Je me sentis tout à coup plus légère, débarrassée d’un souci, avant de me tourner vers Orpheus qui semblait être redevenu lui-même. C’était tellement étrange… Ne sachant quoi dire, et surtout quoi faire, je le fixai, embarrassée, avant de soulever d’un wingardium leviosa ma malle pour l’amener jusqu’au salon.
- Ne restes pas dehors, ne sachant quoi faire d’autre, et vaincue par cet air de chien battu que lui conférait ses vêtements imbibés d’eau et ses mèches qui bouclaient, je m’effaçai pour le laisser entrer.
- Fidel occupes-toi de lui, la seconde d’après mon elfe claquait des doigts et Orpheus était à nouveau sec, comme si le ciel et des trombes d’eau ne lui étaient jamais tombés sur la tête.
Pendant ce temps j’avais déverrouillé la malle qui était en réalité enchantée. Un petit escalier en sortit et aidée d’un lumos, je disparus dans les profondeurs de la malle, là où tout ce que j’avais rapporté d’Inde était soigneusement rangé dans des dizaines de rayons. J’inspectai chaque rangée pour vérifier que rien n’avait été abîmé par ces incompétents avant de refaire surface, soulagée de constater qu’aucune perte n’était à déplorer, et de sceller à nouveau la malle enchantée.
- Maintenant je peux savoir ce que tu fais là ?
Bras croisés, ma baguette bien en évidence, je le fixai, boudeuse en me retenant d’ajouter qu’il me dérangeait. Il suffisait de voir les emballages de chocogrenouilles éparpillés tout autour du canapé, mon vieux pyjama qui datait de mes années Poudlard et le feu de ma chevelure étouffé sous un épais masque blanc, pour deviner que je ne faisais rien de très excitant.
- Parce qu’aux dernières nouvelles je suis infréquentable. Je t’écoute.


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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Dim 26 Oct 2014 - 23:20

Attendant en frissonnant sous le porche de la sorcière, j'hésitai durant l'attente à transplaner en laissant la malle où elle était, et à me réfugier chez moi, pour prendre une douche chaude et me plonger dans un livre pour ne plus penser à cette journée, à cette honte cuisante qui se rappelait à mon bon souvenir à intervalles réguliers depuis le début de l'après-midi. Mais trop tard, la porte s'entrouvrait sur le sourire ravi de Minerva... Qui disparut bien vite en voyant qui attendait derrière la porte. Je baissai les yeux, piteux, sur mes chaussures trempées. Du mauvais cuir de boeuf, elles étaient fichues... J'avais été trop chiche pour en prendre en cuir de dragon, et je le regrettais à présent.

Alors que j'allais filer, prétextant une excuse, un rendez-vous tardif, la sorcière sortit sur le perron et vérifia sa malle, avant de rentrer chez elle et... De m'inviter. interloqué, je la suivis sans trop réfléchir, avant de rester dans l'entrée. Fidel, l'elfe de maison, me sécha à la demande de sa maitresse. Je me retrouvais enfin dans des vêtements secs, quoique froissés, mais avait toujours froid. La pluie avait pénétré plus que les vêtements, me laissant transis, avec une impression poisseuse d'humidité constante. Je me recoiffais machinalement alors que Minerva inspectait l'intérieur de son précieux chargement. Patient, j'attendis qu'elle eut fini son tour, avant de la regarder quand elle se planta devant moi. Elle semblait vindicative, attendit quelque chose, peut-être des excuses. Quand la question fusa, je retins un soupir, me doutant bien qu'elle n'apprécierait pas.

- Je suis venu te ramener ta malle.

Je préférais répondre, stoïque, plutôt que de faire paraitre une quelconque émotion qui aurait pu brusquer la jeune sorcière, ou la faire de nouveau sortir de ses gonds. Elle semblait calmée, même si elle était encore très froide à mon égard. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, je n'étais pas mieux, niveau gentillesse, ce soir. Mais je me repris et, esquissant mon sourire le plus désolé, je relevai les yeux vers elle. C'était étonnant, l'effet que cette femme pouvait avoir sur moi. En temps normal, je ne me serais jamais autant emporté contre quelqu'un, préférant laisser tomber bien avant d'en arriver à la confrontation. Et surtout, si j'en arrivais à ce point, je n'avais aucune envie de revenir vers cette personne. Pourtant, Minerva me donnait envie de fournir tous ces efforts, de me forcer, de sortir de ma léthargie. Je ne comprenais toujours pas pourquoi et cette énigme, je cherchais à la comprendre depuis quelques temps maintenant.

- Ecoute Minerva, on s'est emporté. Tous les deux. En être arrivés là, c'est ridicule. Je m'excuse mille fois de mon comportement, de mes paroles aussi. Et pour me faire pardonner, je t'invite au restaurant. Tu sais, le petit italien.

Je regardais ensuite au pied du canapé, les papiers de bonbons éparpillés ainsi que le magazine abandonné.

- Enfin... Si tu as encore faim, et que tu n'as rien d'autre de prévu, me permis-je avec une pointe d'espièglerie.
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MessageSujet: Re: Echoes ft. Orpheus Goldsmith Echoes ft. Orpheus Goldsmith 129196351Lun 27 Oct 2014 - 16:46

Septembre 1979, Demeure de M.V. Moon, Londres, Angleterre.


Sous mes dehors froids et ma moue boudeuse, j’étais sincèrement surprise, et je devais bien le reconnaître, intriguée par la présence d’Orpheus. Après toutes ces paroles affreuses échangées, après tant de colère et de fiel, tant de méchancetés, et de menaces, que faisait-il ici ? Bien sûr, la réponse je l’avais, évidente, physiquement sous mon nez, là dans mon salon, mais la présence de la malle ne suffisait pas. Ce n’était pas une réponse convaincante, car cette malle, n’importe quel sous-fifre du ministère aurait pu s’en charger, même un Moon me l’aurait volontiers apporté, heureux de rapporter à un membre de son clan son bien. Mais non, c’était Orpheus qui se tenait dans mon salon, et non pas un de mes nombreux parents, et encore moins un inconnu. Après toute cette énergie dépensée à nous blesser l’un et l’autre, je l’observais, avec dans le regard de la méfiance, mais aussi de la rancœur. Mon comportement me faisait honte, certes, et la morsure du remords laissait déjà sa trace putride dans mon cœur, mais la peur d’Azkaban qu’il avait éveillé m’emplissait encore d’effroi. Cela me faisait sentir si faible, et si peu de choses, et je ne pouvais tout à fait lui pardonner de me confronter aux noirceurs, aux failles de mon âme.
- Je suis venu te ramener ta malle.
- J’avais remarqué, répondis-je, les dents serrées, d’une voix froide et teintée de supériorité. Me prenait-il pour une aveugle ? Merlin je ne l’étais pas ! Je la voyais bien cette malle, là sous mon nez, et la simplicité de sa réponse m’agaça. Ce n’était pas ce que je voulais entendre. Et c’était encore moins la raison de sa venue.
Le regard perçant, braqué sur mon invité, les bras croisés et mes longs doigts parfaitement manucurés, les ongles d’un rouge rubis éclatant tapotant nerveusement le bois clair de ma baguette, j’attendais. Quoi au juste je l’ignorais, mais une chose était certaine, maintenant qu’il était là, je voulais entendre ce qu’il avait à me dire.
- Ecoute Minerva, on s'est emporté. Tous les deux. En être arrivés là, c'est ridicule. Je m'excuse mille fois de mon comportement, de mes paroles aussi. Et pour me faire pardonner, je t'invite au restaurant. Tu sais, le petit italien.
Sidérée, un long silence envahit la pièce, rendant chaque instant plus lourd encore que le précédent. Au bout d’un moment je finis par réagir. Le tapotement nerveux de mes doigts sur ma baguette cessa, et mes muscles se détendirent progressivement, jusqu’à ce que mes bras en soient ballants. Même la sensation de ma baguette dans ma main était différente, moins électrique, comme plus apaisée.
- Oh, fut tout ce que je parvins à dire, d’une faible voix enrouée, cillant plusieurs fois, stupéfaite qu’il prenne la peine de s’excuser.
Cependant, et même si son attitude pacifiste et sa volonté de nous réconcilier était manifeste, et me touchait sincèrement, une partie de moi ne pouvait se résoudre à passer l’éponge si facilement. Pas après qu’il se soit joué de moi comme il l’avait si odieusement fait cet été. Le sentiment d’avoir été trahie était toujours là, et la colère de ce matin n’était pas complètement tombée. Un résidu subsistait encore, tenace, comme une vilaine tâche.
- Enfin... Si tu as encore faim, et que tu n'as rien d'autre de prévu.
- Tu t’excuses et après tu te moques ? Tu devrais faire breveter ta méthode, fis-je moqueuse en me détournant de lui pour tourner en rond dans le salon.
Une partie, pour ne pas dire la majeure partie, et certainement la meilleure, la plus lumineuse et bonne, me suppliait d’accepter. Car en apprenant le funeste devoir de Julius pour cette nuit j’avais eu peur pour Orpheus au point de regretter mes paroles. Je ne le détestais pas au point de souhaiter sa mort. Et puis je n’avais pas tous les jours droit à des excuses, c’était assez nouveau, et cela me procurait un grand plaisir, et me soulageait aussi. Tout n’était pas perdu, la preuve en était puisqu’il se tenait devant moi. Les conflits, les disputes, venimeuses et virulentes me faisaient horreur, tout comme la solitude et l’éloignement m’épouvantaient. Et je n’avais pas envie de passer à côté d’une chance de faire la paix, même si la part la plus obtuse de moi-même se complaisait dans sa rancœur.
- Très bien, mais c’est toi qui paye, après un soupir, et après avoir cessé de faire les cents pas, usant le grand tapis persan, je me décidai à quitter le salon pour monter à l’étage me préparer.
- Et ce n’est pas parce que j’accepte que tu es entièrement pardonné, fis-je d’une voix dure en l’observant du haut des marches avant de disparaître à l’étage d’où je redescendis un bon quart d’heure plus tard. Quoiqu’une bonne demi-heure serait plus réaliste…
J’avais troqué mes tenues sorcières, pour la plupart riches et très colorées, pour un pull rose comme une pâle dragée et un pantalon noir, un long manteau moldu framboise et des bottes noires en cuir de dragon. Echanger mes tenues sorcières contre des tenues moldues, certes plus confortables était une chose, mais jamais sans mes bottes fétiches ! Je n’avais pas la moindre envie de me retrouver les pieds trempés et congelés. Ma chevelure rousse ayant retrouvé un aspect normal, j’achevai de compléter ma tenue en coiffant ma tête d’un bonnet en laine rose comme mon pull et l’écharpe en soie.
- Allons-y, dis-je en attrapant mon sac à main, ma baguette bien cachée sous les couches de vêtements, au chaud contre mon avant-bras.
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