Dragées:

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Azelma rentra parmi les derniers dans la serre, et regarda autour d'elle. Un rapide coup d'oeil au tableau lui apprit que le cours d'aujourd'hui se déroulerait par groupes de même niveau, mais il semblait à la Serpentard que toutes les paires étaient déjà formées.
— Professeur y'a un souci, je vais avec qui, moi ? demanda-t-elle au Professeur Chourave sans même lui dire bonjour. Comme pour se venger, le Professeur Chourave, occupée à parler au reste de la classe, se contenta de lui montrer une paillasse autour de laquelle deux élèves se trouvaient déjà. Azelma s'en rapprocha et reconnu cet idiot de Karlson, et une fille qu'elle ne connaissait pas. Elle eut une grimace dégoûtée, et sortit ses caches-oreilles de son sac sans dire un mot. Lorsqu'ils furent tous prêts, toutefois, elle ne parvint pas à s'empêcher de prendre un morceau de parchemin et rédiger un petit mot : ❝ t'as l'air d'un sacré abruti avec ça. tu ferais mieux de les enlever ! ❞. Elle lui laissa trois secondes pour prendre connaissance de son mot, puis le fit disparaître dans sa poche.

Malgré tout ce que Luzia m'a râlé dessus ce matin pour que je sois pas en retard en Botanique, je dois avouer que c'est encore une fois pas passé loin. Quand j'entre dans la serre, celle-ci est déjà presque pleine, Chourave est déjà à son poste, et j'ai à peine le temps de me chercher une place que déjà Madame le Professeur prend la parole. Un coup d'oeil aux alentours, à la recherche de ma petite amie et... Oh, elle a déjà un voisin. Avec lequel elle parle. Un voisin que je connais pas. Malgré moi, mes sourcils se froncent, et il me faut une bonne seconde pour m'éclaircir les idées et me traiter de débile. Evidemment, Luzia connaît plein de gens que je connais pas. Mais heureusement pour moi, je connais le seul dernier Cinquième Année qui n'a pas de binôme, j'ai nommé Monsieur Lewis ! Sans plus m'attarder, je file le rejoindre au fond de la classe.
— Mandragores, hein ? Merveilleux, je décrète en m'installant près de lui, suis prêt ! j'articule après avoir mis en place mes cache-oreilles, en levant les pouces en direction de mon voisin pour lui faire signe qu'il peut dépoter.

Citation :

Botanique : 1/6

consignes:

Sean ne tarda pas à arriver. Son comportement, par rapport à l'année précédente, avait changé du tout au tout. Il était positif, intéressé et ne passait plus son temps à griffonner des choses qui n'avaient rien à voir avec la botanique.
▬ Ça va, et toi ? répliqua Luzia tandis qu'il posait son sac sur la paillasse. Je suis carrément partante, mais la question est : arriveras-tu à suivre ?

Le Professeur Chourave profitait de l'arrivée au compte goutte des élèves pour rendre les derniers devoirs qu'elle venait de corriger. L'Espagnole jeta un œil sur la copie et y lut une note supérieure à la moyenne de Sean. Elle le félicita sincèrement et sourit en le voyant ravi par sa note - ses efforts n'étaient pas vains. Puis, inspectant les instruments sur la paillasse, le Serdaigle demanda :

▬ Y'a pas une histoire comme quoi leurs cris peuvent nous faire du mal ? J'avoue que je n'ai pas un super souvenir là-dessus, mais ça me paraît logique vu ce truc-là.

Luzia hocha la tête, au moment même où Dowey passait le seuil de la serre. Elle lui lança un sourire tandis qu'il filait rejoindre Nicholas. Elle allait répondre à Sean qu'effectivement, les cris de la mandragore étaient redoutables, lorsque le Professeur Chourave annonça le début de l'activité. Luzia, aussitôt, remonta ses manches et sauta de son tabouret.
Elle saisit le morceau de parchemin et sa plume qu'elle avait sortis quelques minutes plus tôt et nota quelques éléments, tels que les instruments à leur disposition, la qualité du terreau (noir et aéré), et l'état de la plante.
▬ On voit qu'il faut leur changer de pot, nota la Poufsouffle. Les racines commencent à déborder, et les feuilles sont un peu molles, signe que la mandragore manque de ressources.

Il y eut un temps où la plume gratta le parchemin.
▬ Bon, qui se lance ? demanda-t-elle en désignant la mandragore d'un signe de la tête.

Il sembla à Nate qu'Arthur mit un petit moment à se décider de lui révéler le pourquoi de sa mauvaise mine.
▬ Et il s’est dit qu’en me foutant la tête dans le filet du diable,expliquait le Serdaigle, ça allait m’apprendre le respect, à moi sang-de-bourbe. Tu comprends maintenant ?

Nate écarquilla les yeux. Quoi ? Comment Travers avait-il pu faire ça ? Cela dit, ça ne l'étonnait qu'à moitié. Le Préfet des Verts usait et abusait de l'influence qu'il avait sur les autres, se pensant intouchable. Tous ses gestes étaient salués par sa bande de copains. Désespérant. Nate n'était pas du genre à avoir peur, mais il devait avouer qu'il préférait largement se faire passer un savon par McGonagall que de se trouver en travers du chemain de Travers. Résultat, Arthur n'avait plus très envie de venir en botanique...

J'imagine que Chourave n'a pas dû le louper, signa Nate en haussant les épaules.

Il inspecta alors ce qui se trouvait sur la paillasse : un plant de mandragore se tenait à côté d'un pot en terre d'une plus grande taille, deux paires de cache oreille... Chourave vint d'ailleurs déposer dans un coin un sac de terreau. Bien, ils devraient mettre les mains dans la terre.
▬ Et toi, ça va ? Bertram ne ronchonne pas trop à cause de nous ?

Le garçon sourit et répondit, un air fier sur le visage :
Il m'en veut que les Rouges aient gagné le premier match de la saison...
C'était vrai. Nate savait que son cousin entraînait d'arrache-pied son équipe. Pour sa part, Nate se comportait d'une manière parfaitement amicale avec Bertram, savourant la petite longueur d'avance qu'il avait sur Aubrey. Il ne doutait pas que, de son côté, Arthur en rajoutait une couche.

Il s'ennuierait sans nous, Berty, ajouta le sixième année.

La voix claironnante du professeur de botanique leur rappela la raison de leur présence. Nate se tourna vers sa paillasse et scruta la mandragore.
Bien, comment on fait ?

Évidement, Nate fit un bond en entendant mon histoire avec Travers. Il devait certainement se dire que je devais être devenu fou pour avoir provoqué le Serpentard. Parce que oui, même si j’avais bien du mal à le reconnaître, c’était en partie de ma faute. Après tout, n’était-ce pas moi qui l’avais traité de consanguin ? Même si oui, c’était bel et bien lui qui avait commis l’irréparable. S’il ne se sentait pas en tout point supérieur aux autres, ça ne serait jamais arrivé.
Nate signa une réponse, incrédule Si Chourave ne l’avait pas loupé ? - 20 points de moins pour Serpentard et une retenue. Ce n’est que ce qu’il mérite, dis-je fermement. Mais bon, tu sais, je pense pas que ça lui fasse grand-chose. Il est préfet, il se fout bien de ce que les autres peuvent penser. Et il doit certainement déjà avoir usé de son pouvoir pour rétablir la balance. Enfin bref !
Alors que mon partenaire inspectait la paillasse -comme s’il ne savait pas ce qu’il y avait à faire- je repris la conversation tout en en basculant sur un autre sujet. Je n’avais certainement pas envie de parler de mon altercation avec Travers durant tout le cours ! Si je discutais avec Nate, c’était bien pour l’oublier ! Heureusement, le sujet que j’avais choisi convenait parfaitement au Rouge et Or qui me sourit à pleines dents tout en signant. Parler de Bertram était toujours un plaisir pour nous deux, même si je n’étais pas vraiment dans ses grâces.
- Un magnifique match, d’ailleurs, répondis-je avec entrain. Je ne sais plus si je te l’avais déjà dit mais … Félicitations ! T’as finalement eu raison du vif d’Or, c’est cool. Mais t’imagines pas qu’on va vous laisser gagner comme ça lorsqu’on s’affrontera sur le terrain. Une lueur de défi venait de s’allumer dans mes yeux. Oh oui, je promettais que Serdaigle gagnerait le prochain match contre Gryffondor. J’y mettrai toute mon énergie. Nate pouvait compter sur moi.
Alors que nous papotions gaiment, le professeur nous rappela à tous ce pourquoi nous étions là. Il fallait se mettre au boulot autrement dit. Et aussitôt, Nate ne demanda comment nous allions procéder. Je restais muet un instant pour réfléchir. En soi, rempoter des madragores n’avait rien de difficile. Même un cancre en botanique, après six années à Poudlard, était capable de le faire. C’était donc inutile qu’on s’y mette à deux. De toute façon, quatre mains pour un plant, ça n’avait pas grand intérêt. Tu rempotes et moi je fais le compte-rendu ? J’ajustais déjà mes caches-oreilles pour ne pas être déranger par les pleurs stridents des mandragores pendant ma réflexion. Quelques secondes plus tard, je plongeais ma plume dans l’encre et m’apprêtais à écrire.
Alors … Les mandragores …

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