Un vendredi de mars 1977, en début d’après-midi.

Dehors la pluie tombait drue sur le château et clapotait bruyamment sur les carreaux des fenêtres. Dans la salle des professeurs, Cuthbert attendait son heure devant le feu qui crépitait faiblement dans l’âtre de la cheminée. Il dormait, insensible aux bruits d’agacement que faisait régulièrement le professeur McGonagall, qui s’arrachait les cheveux pour essayer de déchiffrer les pattes de mouche du dernier devoir de Peter Pettigrow.
Lui, avait fini de corriger les derniers parchemins rendus par ses élèves beaucoup plus rapidement : les élèves arrivaient difficilement à écrire le nombre de centimètres de parchemins qu’il demandait, ou bien écrivaient très gros, ce qui facilitait la lecture. Mais globalement, lire les premières lignes et les dernières lignes lui donnaient une bonne idée de la note méritée. Entre les deux, ce n’était que du blabla pour gagner en longueur. Alors la correction était assez rapide.

La sonnerie annonça la fin de la pause déjeuner et les paupières de Cuthbert se soulevèrent doucement. Il se leva tout aussi doucement. Rien ne pressait, les élèves avaient encore cinq minutes pour entrer en classe et s’installer. Il traversa plusieurs murs, ignorant les pièces qui défilaient, et arriva enfin dans sa salle de classe.

Sans un bonjour pour les élèves qui prenaient place face à lui, Cuthbert s’installa à son bureau en traversant la chaise. Ses fesses reposaient quelques centimètres au-dessus du petit coussin pourpre posé sur le bois quelques années avant sa mort, la vieillesse rendant à l’époque difficiles les longues heures d’immobilité devant les jeunes sorciers qui formaient son public. En s’éclaircissant la gorge, un réflexe bien inutile depuis qu’il était mort, il vérifia la page à laquelle il s’était arrêté la dernière fois. Il ne prit pas la peine de noter au tableau qu’ils étaient encore au cours sur les révoltes qui ont façonné les modes de vie gobelins depuis le 11ème siècle jusqu’au 15ème siècle.

“Nous allons reprendre là où nous nous étions arrêtés la semaine dernière, avec le meurtre de Anglika, femme de Gulgul et guerrière gobeline, aux alentours du 3 novembre de l’année 1270. Il faut se rappeler que Gulgul était terrorisé par la mort… Ha, si seulement il savait !” commença-t-il alors que les élèves sortaient parchemins, plumes et encriers, et pendant que s’enclenchait une phase de digestion.

Le chapitre sur les révolutions gobelines était son favori, parce que c’était l’occasion de montrer son talent en gobelbabil, qu’il parlait presque couramment. Même si finalement, ce talent était assez peu reconnu par les jeunes sorciers… Devenir fantôme ne restaure pas l’ouïe, étrangement. Aussi, les élèves bavardaient allègrement pendant ses cours, assez peu effrayés par le professeur qui, de son côté, ne perdait jamais le fil de ses histoires. Il fallait dire que mettre un cours d'histoire de la magie après le repas du midi, la veille du weekend, ce n'était pas très stratégique.

Bienvenue :

Organisation du cours :

Vespyr se trouva l’une des premières à entrer dans la salle de classe, effort nécessaire pour s’assurer de s’octroyer la place la plus confortable. Suffisamment loin du professeur pour ne pas être réveillée par son cours, suffisamment près pour ne pas être réveillée par les bavardages du fond de la classe. Une table près d'une fenêtre caressée par le doux clapotis de la pluie la séduisit immédiatement et, déposant sa sacoche en cuir de dragon en guise d’oreiller sur sa table, elle lova sa joue contre et ferma les yeux pour somnoler tel un chat après quelque éreintante inactivité. La mélodie était agréable sur son oreille mais la lumière dérangeante sur ses paupières, elle glissa une mèche de ses cheveux noirs dessus comme un bandeau pour s’en protéger. Le respect dû aux morts était un concept qui lui était parfaitement étranger, tout comme celui de la réussite scolaire.

Compétences:

Plan de classe:

« Histoire de la magie après le déjeuner ? Mais ils sont fous ! » Peter s’indignait-il pour la centième fois depuis que leur directrice de maison avait distribué les emplois du temps. C’est que, s’il savait apprécier l’absence de pratique induite par l’histoire de la magie, il était incroyablement dur de lutter contre l’envie de bavarder ou de roupiller. Il s’arrêta sur le seuil de la porte sans savoir où s’asseoir, sa bonne conscience le guidait vers le premier rang, mais une petite voix lui rappelait que ce n’était ni l’année des BUSEs ou des ASPICs. Le maraudeur réalisa enfin qu’il créait un bouchon à l’entrée - « Oups ! » - et déposa ses fesses sur la première chaise près de la porte. Au fond de la classe donc, se réjouissait-il que le destin ait choisi à sa place. Il commença à sortir ses différentes affaires et retint un baillement rien qu’à l’idée de devoir gratter des heures durant sur ses parchemins …

Compétences:

Plan de classe:

L'histoire de la Magie n'était certes pas le cours le plus passionnant, mais Agatha aimait tout ce qui touchait à l'apprentissage et elle était avide d'apprendre. Ainsi, même la voix fanée de spectre du Professeur Binns - qui devait avoir été un bien bel homme en sa lointaine jeunesse ! - ne pouvait pas la déranger. Elle notait assidûment généralement la première heure avant de commencer à se déconcentrer, ce qui était objectivement un exploit si l'on regardait un peu les réactions des autres élèves qui prenaient ce cours pour la récréation. Et cette année, elle commençait à sentir la moutarde lui monter au nez devant le manque de respect de certains. C'est donc le pas conquérant et déterminé qu'elle pénétra dans la salle du Professeur fantôme pour se mettre au premier rang, les affaires sorties dans la foulée, prête à demander à toute la classe de se taire si le bruit commençait à bien faire. Elle offrit un gentil sourire au Professeur qui ne la calcula pas, et commença à reprendre son chapitre sur les incroyables révoltes gobelines du début du millénaire.

5/6

Classe:

Pour endurer une nouvelle journée de cours, Jyn avait prit des résolutions drastiques : réveil à 7h51 - soit très précisément neuf minutes avant le début des cours - ; prise d'un petit-déjeuné très copieux composé d'oeufs, de gâteaux et autres choses dont personne ne veut savoir le nom - considérez donc qu'il lui a fallu vingt minutes pour tout avaler - avant de se résigner à aller en cours après avoir été férocement sermonnée par le Professeur Chourave qui s'était trouvée hallucinée de la voir en train de manger seule alors qu'elle avait cours. Le midi, elle avait attendu dans un coin que la Grande Salle se vide pour éviter de se mêler à la plèbe et pour prendre encore plus de retard sur une des pires matières de l'univers : le cours d'Histoire de la Magie. Jyn avait prit sa première bouchée à l'heure où le cours commençait et venait de finir le plat après avoir manqué de se prendre trois heures de colles par le Professeur McGonnagall. Les bras chargés de desserts qu'elle n'avait pas eu le temps d'engloutir, la jeune fille entra dans la salle en priant pour que la rétine spectrale du Professeur ne se pose pas sur elle, alors qu'il se permettait de tout évidence un trait d'humour qui ne faisait sourire que la quiche blonde de Serdaigle au premier rang et qui était apparemment passionnée par son cours. Elle remarqua bien trop vite qu'il n'y avait plus de place pour elle, et résignée, vaincue, Jyn se posa à côté de Peter, sans réaliser combien il était stupide de s'asseoir là alors que ce garçon avait au moins un estomac aussi large que le sien. Sans sortir ses affaires, elle s'enfonça dans son siège en croquant dans un cookie.

1/6

Classe:

Saul entra dans la salle de classe, son cartable à la main, l'autre serrant étroitement le col de sa cape. Il avait les cheveux humides et les épaules constellées de petites gouttes d'eau. Il pleuvait dehors et le Serdaigle venait de traverser tout le parc depuis l'enclos des veracrasses du Professeur Brûlopot qu'il avait été nourrir pendant sa pause déjeuner. Désireux de se débarrasser le plus vite possible de toutes ces couches de vêtements mouillés, il s'installa à la première table qu'il croisa - celle de Marlene qu'il salua au passage - et entreprit de se déshabiller tandis que, déjà, le Professeur Binns faisait un bref récapitulatif du cours précédent. Extirpant sa baguette de la manche gauche de son pull, Saul lança quelques sortilèges pour sécher et ses vêtements, et ses cheveux avant de tout ranger sur le dossier de sa chaise.
— Pauvre Anglika ... répéta Saul, sceptique, tout en déballant grimoire, plume et parchemins de son cartable. Elle savait tout de même dans quoi elle s'engageait en s'enrôlant comme guerrière.
Le débat était lancé.

Plan de classe :

Ambrosius aimait bien les cours d'Histoire de la Magie car la voix du Professeur Binns réussissait, un peu comme dans une méditation, à le mettre dans un état second, une espèce de léthargie ... Pour peu qu'il ait une place contre l'un des gros radiateurs en fonte de la salle de classe et ses paupières se fermaient toutes seules sans qu'on ait à les forcer de quoi que ce soit ...
D'ailleurs, il restait une place libre juste derrière Vespyr et pile contre un radiateur. Ambrosius traversa la classe au pas de course, s'excusa auprès d'Agatha lorsque son sac en bandoulière rencontra l'arrière de son crâne, puis vint poser ses fesses sur la chaise qu'il convoitait. Pour plus de confort, il retira sa cape qu'il plia en quatre et qu'il glissa sous ses fesses. Voilà, il était prêt à passer deux heures de folie.

Plan de classe :

Un fantôme. Un sordide, foutu et ennuyant à en admirer des limaces à cornes, fantôme. Six années que ça durait et six années qu'elle se demandait pourquoi cette matière était obligatoire. Cette année était décidément la pire de toute : qui avait bien pu décider de mettre cette matière ennuyante à en subir le baiser du détraqueur de Vespyr Wilkes ? Soupirant à cette pensée qui la faisait tout simplement s'énerver plus qu'elle ne l'était depuis un mois, elle suivit Thomas qui ouvrait la marche jusqu'à ce magnifique, splendide, merveilleux, cours d'Histoire de la Magie aka biographie de Mister Binns. Lys déposa un baiser sur la joue de Thomas avant d'entrer dans la salle de classe, désireuse de lui montrer qu'elle mettait désespérément du sien pour oublier le fâcheux cours de potions du mois de février. Elle passa devant lui pour aller s'installer dans le fin fond de la classe, tout juste derrière Flint junior, et sortit ses parchemin et sa plume pour commencer à dessiner.

Thomas accueillit le baiser de la réconciliation de Lys avec un certain plaisir et ne daigna accorder aucun regard à Vespyr lorsqu'il suivit sa petite amie qui slalomait, en bonne poursuiveuse qu'elle était, entre les tables jusqu'à une place libre tout au fond de la classe, près des fenêtres. Thomas avait encore en travers de la gorge le chocolat à l'amortentia et s'il prenait un malin plaisir à pourrir l'existence de Vespyr depuis ce fameux cours de potions, il n'avait pas encore ressenti l'entière satisfaction d'avoir vengé son honneur.
Une fois assis aux côtés de Lys, Thomas se débarrassa de sa cape d'hiver qui commençait à être trop chaude en ce début de printemps, puis posa les talons de ses chaussures sur la chaise en face de la sienne, à moitié sur la cape qu'Ambrosius avait glissée sous son derrière. Une traînée de boue se dessina sur l'encolure de la cape et Thomas soupira, déprimé d'avance à l'idée de passer deux heures en compagnie du Professeur Binns. A côté, Lys était déjà en train de dessiner et Thomas s'amusa à lui flanquer des coups de coude dans le bras pour la faire déraper, un peu comme un gosse qui, inconsciemment, éprouverait de la jalousie devant l'attention qu'elle accordait à son parchemin plutôt qu'à lui. Il piqua la plume des mains de la sorcière et entreprit de dessiner leur professeur d'Histoire de la Magie dans des situations un peu obscènes.
— Tiens, ça t'aidera à réviser, lui dit-il en relâchant la plume avant de s'affaler encore un peu plus dans le fond de son siège.

Plan de classe :

Après les BUSES, James avait fait le tri dans certains des cours qui ne l’intéressaient pas du tout. Evidemment, l’histoire de la magie avait été le premier cours qu’il avait rayé de son emploi du temps et il ne l’avait pas regretté un seul instant.
Après le déjeuner, il avait commencé à prendre le chemin de la salle commune de Gryffondor pour profiter de son temps libre et faire une sieste des plus méritées, avant de se raviser. Binns, ce vieux schnock, ne remarquerait même pas si un des élèves présents n’était plus inscrit à son cours !
Alors il avait couru dans les couloirs pour arriver à l’heure, afin de s’infiltrer discrètement dans la file des élèves qui entraient dans la salle de classe. Il ne tarda pas à repérer Agatha qui avait évidemment pris place au premier rang, ce qui ne l’étonna pas une seule seconde, et la rejoignit.
« Surprise ! » souffla-t-il à sa petite copine du moment en lui collant un bisou rapide sur la joue, pas loin des lèvres. Grâce au cours de potions sur l’amortentia, les choses s’étaient accélérées entre Agatha et James.
C’était assez incongru : James n’avait jamais été au premier rang dans ce cours en cinq ans et maintenant qu’il avait abandonné la classe, il y allait volontairement. Il sortit son matériel pour prendre des notes, même s'il ne comptait pas une seule seconde suivre le cours de Binns.

Spoiler:

L'angoisse. Aubérie entre dans la salle de cours, accordant un bonjour timide à son professeur qui, comme à l'ordinaire, ignore son salut. Quelques élèves peuplent déjà la salle de classe, bavardant de ci de là. Après le déjeuner, Aubérie avait traînée des pieds dans les couloirs souhaitant ne jamais arriver en cours de sommeil. Quelle plaie ! Elle s'était ampifrée de tourte à la viande, dorénavant son estomac est partagé entre digestion difficile et se nouer d'angoisse pour l'heure qui va suivre à lutter contre l'endormissement. Personne qu'elle connaisse, elle s'éloigne du bureau de professeur tant qu'elle le peut pour s'isoler au fond de la classe. Elle patiente en attendant le début du cours, se demandant ce qu'elle pourrait bien faire si à sa mort, elle devenait fantôme... cette pensée la fit sourire.

Plan de classe:

« Tellement barbant... » soupira-t-elle en mordant dans une troisième tartine à la confiture de citrouille, assise à la table des bleus, Wilda à ses côtés. À moitié affalée sur la table après une sévère gueule de bois due à une énième soirée avec la Capitaine des Bleus qui, contrairement à elle, s'était fait prendre par Picott tel un Troll sur un balais en plein milieu de la Coupe du Monde. « Pourquoi on a décidé de continuer à aller à l'abattoir l'an dernier ? » dit-elle en attrapant une quatrième tartine et son sac pour aller en cours accompagnée de son acolyte.

L'Histoire de la Magie était aussi bien un enfer pour la jeune femme que les rendez-vous arrangés que lui proposait sa mère. Une horreur. Mais, malgré tout, il semblait qu'elle n'était pas non plus une bouse de sombra dans la matière. Arrivées devant la salle, elle fit passer Sa Majesté devant elle avant de lui sauter royalement sur le dos pour une reproduction de la révolte gobeline. « En avant ! » dit-elle un levant son poing. « Bonjour Professeur ! » ajouta-t-elle au passage.

Une matière lambda, une obligation de plus sur un emploi du temps déjà trop rempli. Voilà ce que représentait le cours d’Histoire de la Magie aux yeux de Marcus. C’était pourtant une matière dans laquelle il excellait, et ce bien malgré lui. Il ne révisait que très peu, et se contentait la plupart du temps de ressortir un cours dont il se souvenait.

Il entra dans la salle et salua simplement le fantôme, une vieille âme donnant à Marcus l’impression qu’elle avait vécu – et mourut – aux temps qu’elle s’efforçait de présenter à ses élèves. Il passa devant toutes les autres tables, décidé de s’installer à la première place de libre qu’il trouva. Il dépassa les dernières rangées, celles où les élèves les moins attentifs se réunissent la plupart du temps, puis s’assit à côté d’une jeune femme encore endormi. Il sortit ses affaires une à une puis cala sa tête contre son poing, le coude sur la table. Là, il se contenta d’attendre le début du cours. Par moments, il jeta des coups d’œil à Vespyr à ses côtés, n’ayant de toute façon rien d’autre à faire.

Plan de classe:

Matthew se rendit au cours d'Histoire de la Magie en trainant les pieds. Juste après le repas, ce n'était décidément pas l'horaire idéal pour suivre ce cours, déjà qu'en temps normal, ils avaient tous tendance à décrocher. A son arrivée, il marmonna un rapide bonjour qui de toute façon ne lui prêta aucune attention et se dirigea vers le fond de classe s'asseyant sur la première chaise libre venue.
Il sortit son livre de son sac et de quoi écrire, histoire de paraître plus motivé qu'il ne l'était vraiment avant de se tourner vers sa voisine.
- Salut...oh c'est toi, dit-il en reconnaissant la Gryffondor de la salle des trophées. Le Serdaigle ne put s'empêcher de se demander s'il ne pouvait pas changer de place, avant d'y renoncer. ça ne se faisait pas après tout. Mais bon après l'épisode de l'épouvantard, il n'était pas certain de vouloir passer tout un cours à ses côtés. L'ambiance serait forcément étrange, non ?
- A chaque fois que l'on se croise, il fait mauvais. tenta-t-il avec un petit sourire en montrant la fenêtre contre laquelle la pluie s'écrasait. Oui, le cours risquait de sembler encore plus long.

Plan de classe: