- Saul, tu te souviens la photo de l'immortelle ? Dit-elle avec excitation à l'adresse de son ami. Je l'avais envoyé à "Science et Sorcellerie Magazine" !! Tu ne devineras jamais qui m'a contactée !!!!!

Ah ça non Saul ne devinera jamais, mais c'est pas grave Emma va lui dire.

- Le Professeur Gymnocladus Greenfield !!

Emmeline attend un peu juste pour voir l'effet de son annonce sur le garçon, mais elle ne peut se retenir de lui dire la suite de sa surprise :

- Il nous invite à visiter son laboratoire à l'Université d'Oxford !! L'une des plus grandes collections de plantes rares de tout le pays !!

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Prochain post, quelques semaines plus tard, à Oxford …

Saul était en train de rempoter son encrier à l'aide d'un bidon d'encre de Chine lorsqu'Emmeline l'apostropha. Surpris, il sursauta et en renversa sur la table. Catastrophé, il attrapa le premier truc qui lui vint sous la main -son écharpe, en l'occurrence- pour éponger la flaque noire qui commençait à s'insinuer dans les rainures du bois.
— Qui ? demanda-t-il distraitement à sa camarade.
Il réalisa que c'était très bête de nettoyer ça à la moldue alors qu'il avait sa baguette en poche, aussi la dégaina-t-il pour arranger un peu ses bêtises lorsqu'Emma mentionna le Professeur Greenfield, que dis-je ? L'éminent Professeur Gymnocladus Greenfield ! Saul interrompit son geste, la baguette levée à hauteur de son visage, et resta coi un moment, les yeux ronds comme des noyaux d'atomes.
— Arrête ! s'exclama-t-il. Nous ? Tu veux dire, moi aussi ?
Saul n'en revenait pas, les bras lui en tombèrent si bien qu'il vint poser son coude en plein dans son encrier tout juste rempli qui se renversa sous le choc, déversant sa marée noire sur tout le reste de la table, y compris sur ses parchemins et ses grimoires.

Et c'est ainsi que Emmeline Vance se retrouva sur le parvis de l'université d'Oxford, accompagnée de son père Patrick. Ce dernier avait pris sa journée au Ministère pour faire plaisir à sa fille – et parce qu'elle l'avait supplié – et l'avait conduit à la manière moldue jusqu'ici. Vétu d'un bermuda beige, d'un polo vert et blanc et d'un pull noué sur les épaules, Mr Vance ressemblait à un joueur de golf qui s'était perdu. Il regardait sa montre moldu toutes les minutes, comme s'il était pressé de rentrer de chez lui. Quant à elle, Emma portait une robe vichy bleu et blanc et un foulard dans les cheveux à la mode BB lui avait-il dit. Du haut de son mètre soixante-quinze, et en robe, elle se sentait particulièrement mal à l'aise. Les deux sorciers attendaient Saul, qui ne devrait pas tarder à arriver. Lorsqu'enfin il arriva …

— Tu es sûr que tu ne veux pas que je t'accompagne, chaton ?
— Oui maman, ça ira. Et puis, y'aura Emma.
La mère de Saul gara la voiture moldue sur le parking -le beau-père de la maman du Serdaigle était un moldu et lui avait appris à conduire après la mort de son père biologique. Elle coupa le moteur sans pour autant défaire sa ceinture de sécurité. Elle regardait son fils du coin de l'oeil, inquiète à l'idée de le laisser seul. Saul, quant à lui, se détacha, s'empara de son sac qu'il passa en bandoulière avant d'ouvrir la portière en oubliant de dire au revoir à sa mère.
— Je reste ici, Saul ! lui cria-t-elle en se penchant pour ouvrir manuellement la vitre côté passager, si tu as besoin je suis là !
Saul était déjà parti. Il avait repéré Emma -était-ce bien elle, dans cette tenue ?- et l'homme qu'il supposait être son père qui l'attendaient devant l'université. En arrivant à leur hauteur, il sourit et hocha la tête pour les saluer. Le père d'Emmeline tendit le bras et Saul eut une seconde de blanc avant de répondre à sa poignée de main.
— Tu es déguisée ? dit-il maladroitement à Emma.
S'il la trouvait jolie, il n'avait pas eu le réflexe de le lui faire remarquer.

- Aaaaah le fameux Saul !!! Salua Mr Vance d'une poignée de main franchouillarde. - Emma m'a tellement parlé de toi !! Compléta-t-il augmentant malgré lui le malaise de la jeune fille qui se dissimulait déjà derrière son croisement de bras. Après leurs salutations, le serdaigle murmura quelque chose à son adresse : - En étudiante moldue oui …  Répondit-elle avec sincérité. Quelques secondes de silence filèrent jusqu’à ce que Patrick Vance prenne les devants et dirige l'expédition jusqu'à un grand bâtiment. De là, il sortit un parchemin qu'il déroula afin de détailler les explications et se rendre au laboratoire du Pr. Gymnocladus Greenfield. Ils pénétrèrent à l'intérieur, descendirent au sous-sol numéro 5 par un escalier de service et prirent un ascenseur dérobé. Baguette pointée sur le tableau de commande, l'élévator se mit en branle dans un dédale de couloirs descendants. L'arrêt violent fit valser la jeune fille contre la paroi qui essaya de se rattraper au bras de son ami. - Pardon. Dit-elle timidement.
- Ça y est nous sommes arrivés ! Claironna son père tout content en avançant dans un long corridor tamisé. Une jeune femme blonde habillée de vert vint alors à leur rencontre : - Bonjour, vous devez être Miss Vance et Mister Funestar. Emmeline acquiesça de la tête  en offrant un sourire timide. Bien suivez-moi . Vous vous restez là ! Lançât-elle d'une voix autoritaire au père de la sixième année. Mr grommela quelque chose qu'elle n'entendit pas puisque déjà elle suivait Miss Pince-sans-rire. Cette dernière les conduisit devant une porte qui s'ouvrit à la volée, découvrant une immense serre artificielle. Les vapeurs et l'humidité ambiante la firent hoqueter, jusqu’à ce qu'elle reprenne sa respiration. A leur arrivée dans l'allée verdurée, un petit bonhomme au teint rosâtre leva son nez de fleurs jaunes, réajusta ses lunettes et les détailla. Le chauve habillé de marron vint alors autour d'eux et les renifla comme on s’enivre d'un parfum de roses....
- Professeur Greenfield, c'est un réel honneur de pouv.... . - Chut ! La coupa-t-il sans méchanceté .. Écoutez donc … Écoutez donc le son de la floraison des Rafflesia arnoldii  ….

Saul se laissa guider par le père d'Emmeline en étudiant tout ce qui l'entourait, des tableaux accrochés au mur aux poutres de bois qui ornaient le plafond, en passant par les motifs sur les chaussettes de l'une des élèves d'Oxford qui traversait le couloir au moment où ils y étaient, ses livres contre sa poitrine. Tout était analysé et mémorisé. Il garda le silence tout du long, même dans l'ascenseur chaotique, même lorsqu'Emma manqua de lui tomber dans les bras. Enfin ils arrivèrent à destination lorsqu'une dame vint les accueillir. Comme sa camarade, il acquiesça d'un signe de tête pour confirmer son identité, puis la femme les entraîna jusqu'à une porte qui s'ouvrit pour dévoiler une serre artificielle. Le coeur du Serdaigle s'emballa à l'idée de rencontrer le Professeur Greenfield si bien qu'il tarda à faire son entrée, bloqué qu'il était sur le seuil de la porte. Mais Emmeline entra, il fut bien obligé de l'accompagner. Et il était là. Le Professeur, il était là et il se redressa pour venir les observer. Saul en resta cloué sur place. Que devait-on dire à un homme aussi éminent que lui ? Visiblement, rien, car Emma s'y essaya mais se fit doucement rabrouer.
— Que faut-il écouter ? furent les premiers mots que Saul prononça un peu sèchement dans la serre, frustré qu'il était de ne rien entendre de particulier.
— Ça, mon garçon ! répondit le Professeur en attrapant le coude du Serdaigle -qui eut un mouvement de recul- avant de les entraîner, lui et Emmeline, entre les étals de plantes et de fleurs jusqu'à une autre partie de la serre répliquant avec exactitude l'aspect des forêts tropicales. Prenez garde au Snargalouf sur votre droite, faites attention, voilà, et écoutez...
Saul tendit l'oreille. Alors il entendit un bruit de clochette qu'on secoue, le même bruit que faisait le collier à grelots de son vieux chien Adalbert, mort il y a de cela quelques années et dont il était très proche. Et qu'était-ce encore que ce bruissement ? Comme un froissement de tissu... lui revint alors en mémoire la façon qu'avait sa mère de faire virevolter ses longues jupes juste sous son nez lorsqu'il était enfant pour l'éveiller à toutes les couleurs de toutes les fleurs qui ornaient ses vêtements.
— A votre air perplexe, jeune homme, fit le Professeur dans un sourire, je devine que vous vous demandez comment il est possible d'entendre de tels sons, n'est-ce pas ? C'est très simple, les Rafflesias ont la particularité de vous faire parvenir à l'oreille les sons qui se rapportent à des moments de bonheur absolu... Chaque individu entend un bruit différent. Comme...
— Comme pour l'Amortentia, le coupa Saul avec empressement, les yeux ronds de celui qui vient de comprendre. La poudre rouge dans la potion, c'est de la poudre de Rafflesia, n'est-ce pas ?
— Tout à fait, mon garçon, vous avez vu juste...

La serdaigle n'entendit rien au premier abord mais le Professeur déjà les entraînait dans l'allée dédiée à la fameuse plante. Le son des pages de vieux parchemins lui parvinrent en premier, puis une chanson entêtante entendue le soir du bal de Poudlard auquel elle n'avait pu se rendre, partageant ainsi sa soirée avec son ami.  A cette évocation, Emmeline s'empourpra. Se voyant piquer un fard, elle positionna ses mains sur ses joues chaudes tentant de les dissimuler, mais trop tard, le Professeur l'interpella : - Vos pommettes sont aussi rouge que cette fleur, jeune fille, souhaitez vous partager votre moment de bonheur absolu ? Les yeux ronds, la brunette refusa d'un signe de tête en articulant : - Je.. Non … est-il possible de savoir ce qu'une autre personne entend ? Demanda-t-elle inquiète.
- C'est possible oui, à la condition de pratiquer la legilimencie ou bien simplement en ingurgitant... Il coupa sa phrase pour attraper les deux adolescents par le bras. Suivez-moi … L'homme les amena jusqu'à une fleur noire et jaune pale dont les racines enchevêtrées et luisantes ressemblaient à un cerveau humain. Par endroit, des bulbes palpitant éclataient pour laisser échapper des vapeurs dorées à l’odeur ferreuse. - … En ingurgitant les racines de la Amorphophallus titanum (http://static.hitek.fr/img/actualite/w_img-0113.jpg), vous pouvez entendre les pensées des autres pendant presque une heure... Greenfield saisit un petit bol devant la plante contenant de la poudre noire extraite visiblement de ses racines. - Vous voulez essayer ?

Saul avait du mal à porter son attention sur autre chose que sur les sons qui émanaient des Rafflesias. Aussi, c'est un oeil distrait qu'il posa sur Emma lorsque le Professeur Greenfield mentionna ses joues rouges. Il ne remarqua pas sa gêne mais redoubla d'attention lorsque le maître des lieux leur laissa entendre qu'il était possible de connaître les pensées des autres sans l'utilisation de la legilimancie. Pas une seconde il ne se dit que cela pouvait être embarrassant pour Emmeline, ou encore même pour lui, d'ailleurs. Tout ce qu'il voyait, c'était qu'il y avait encore des choses à apprendre, dans ce monde.
Le Professeur les entraîna jusqu'à une autre plante que Saul dût regarder en deux fois tant sa taille était haute. Il porta alors ses yeux sur les racines qui, d'après leur hôte, contenait les propriétés magiques permettant d'extraire les pensées et les émotions des autres... Voulait-il essayer ?

PAIR : — Oui, dit-il d'une petite voix, les yeux brillants d'avidité en se tournant vers le Professeur Greenfield. Comment doit-on procéder ?
Il ne s'imagina pas un instant devoir demander la permission à Emma avant de pénétrer ses pensées les plus intimes. Un sacrifice pour la science.

IMPAIR : — Non ! fut-il pris d'une lucidité soudaine à l'idée de connaître les pensées d'Emmeline -bien plus qu'à l'idée qu'elle connaisse les siennes.
Il n'était pas certain de vouloir connaître ce qui se passait dans le crâne de son amie, aussi préférait-il éviter de tenter le diable... Qui pouvait savoir les effets d'une telle plante ? Jusqu'où pouvait-elle pénétrer dans le cerveau ?

Le membre 'Saul Funestar' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'le dé ' : 4

Par Merlin  !! Non elle ne voulait pas essayer  !! En fait si... ou plutôt non  !! Indécise, la jeune brunette vacillait entre l'envie de savoir ce à quoi pensait son ami et l'angoisse qu'il découvre ses pensées à elle. Une heure. Il fallait tenir une heure sans penser à Saul. Ni à ce baiser, ni à cette chanson, ni à cette soirée, ni à .. Rien, il fallait penser à rien. Fixant la plante aux allures priapiques, Emmeline pensait que cela était impossible. La sixième année reporta son attention sur le garçon qui acquiesça à la proposition de l'éminent Professeur. L'élève d'habitude si enthousiaste à l'idée de toute nouvelle découverte, passa par toutes les nuances de rouge et déglutit de honte. Où pouvait-elle bien aller se cacher  ? N'y avait-il pas un snargalouf pour venir les perturber et ainsi empêcher cette expérience  ? N'y avait-il pas une racine explosive capable d'annihiler la serre et tout le campus par la même occasion  ? Non, rien... Juste eux et Gymnocladus Greenfield qui commença à expliquer la marche à suivre  : - Alors il suffit de sniffer quelques grammes de poudre... Suggéra le Professeur en traçant une ligne noire sur le bord d'une petite table. 2 grammes seulement, pas moins pour garantir un effet suffisant, pas plus pour éviter la mort par hallucinations auditives. A ces paroles, la jeune fille tiqua et dévisagea le vieil homme chauve. Ce type était fou  ! En plus d'être un drogué notoire poussant à la consommation deux enfants mineurs ! Pourquoi lui avait-elle envoyée la photographie de l'Immortelle déjà  ? Surtout qu'il ne leur en avait toujours pas parlé  ! Bref, la jeune fille regarda tour à tour Saul et le Professeur et se surprit à accepter à son tour. D'un pas peu assuré, la sixième année s'approcha de la table et sniffa la poudre noire. En un instant, un flot de pensées qui n'étaient assurément pas les siennes arrivèrent par vague : « Je me prendrais bien un petit thé », « Pourquoi donc travaillé-je encore avec le Professeur Greenfield », « A qui appartient ce poil de chat ? », « Ce matin j'ai mangé une pomme. », « Ces mécréants de moldus ».. A ces informations, la jeune fille fronça les sourcils et chercha à focaliser son esprit sur les pensées de Saul comme on règle une radio sur la bonne station. Après quelques secondes d'adaptation, enfin elle reconnut l'écho de sa belle voix. - Alors que ressentez-vous Miss Vance ! Demanda l'homme. Sa question la sortit de sa rêverie et elle répondit avec naturel : - C'est étrange, indescriptible, je me sens mal à l'aise … Déclara-t-elle en pensant : Je suis complètement à nu, je ne veux pas savoir tout ce que pensent les gens et je veux encore moins que Saul découvre que je pense à lui...Chut ! Tais-toi Emmeline !! Se tapant mentalement la main pour se stopper. Ne pense pas à lui, ne pense pas à lui.. Regarde le tubercule de la plante !!

S'il trouva la méthode étrange, le Serdaigle ne se fit pas prier pour essayer. A la suite d'Emmeline, il se pencha en avant et approcha sa narine droite de la poudre noire. Il inspira profondément par le nez et se mit à tousser lorsqu'un peu de poudre s'infiltra dans sa gorge. Quelle sensation désagréable ! Saul éternua.
« ... un petit thé... poil de chat ?... une pomme... Saul découvre que je pense à lui... »
Le garçon, qui s'essuyait le nez, se tourna brusquement vers Emmeline, la bouche entrouverte.
« Ne pense pas à lui, ne pense pas à lui... »
— Quoi ? dit-il, les sourcils froncés.
« Pourquoi est-ce qu'elle pense à moi ? Qu'est-ce que j'ai ? De la poudre sur le nez ? Parce qu'elle en a sur sa robe, elle... Tiens, est-ce que ça marche ? Emma, tu as de la poudre sur la clavicule. Si tu m'entends, essuie-la. »
Un sourire élargit les lèvres de Saul qui trouvait cette expérience fort intéressante.
« Heureusement qu'elle en avait pas sur la poitrine, ç'aurait été gênant... Mince, si elle m'a entendu avant, alors elle a entendu ce que je viens de penser. Non, je ne pense pas à ta poitrine, Emma, jamais ! Non pas qu'elle soit... Enfin... non mais tu as compris... Oh par Merlin, est-ce qu'elle a compris ? »
Le Serdaigle grimaça et détourna la tête. Alors lui vinrent les pensées du Professeur Greenfield qui, les mains derrière le dos, se balançait d'avant en arrière en souriant.
« Il faut que je les amadoue assez pour pouvoir mettre la main sur leurs notes ! L'Immortelle ! A moi le prix Nobel, les collègues ne vont pas en revenir ! »
Saul se tourna vers Emma.
« Tu as entendu ça ? » lui dit-il par la pensée.

- Quoi quoi ? Prononça-t-elle alors que le serdaigle semblait s'être mis sur la même fréquence qu'elle. C'est alors qu'un flot de pensée l'assaillit.  « Non t'as pas de poudre au nez, tu n'as rien du tout ! » Pensa-t-elle à son tour.  Au moment où Saul évoqua sa robe, elle baissa naturellement sa tête : « Bien sur que je t'entends! » Dit-elle dans sa tête en essuyant le reste de poudre sur sa robe. La suite émanant de l'inconscient du sixième année la fit prendre une teinte écarlate sur tout le visage et la jeune fille vint croiser ses bras machinalement sur sa poitrine. « c'est sur qu'avec mes deux œufs de Murlap au plat... Oh non t'as pas entendu ça hein ? » Songea-t-elle de nouveau avant que les idées du Professeur ne les percutent de plein fouet. « Par Merlin, c'est pour ça qu'il nous a fait venir ! »
- Est-ce divertissant, les enfants ? Demanda Greenfield avec amusement – la Amorphophallus titanum a vraiment des propriétés extra-ordinaires, n'est-ce pas ? Bien sur pas autant que l'immortelle.... Dites-moi.. Qu'avez-vous découvert sur la fleur éphémère ? Questionna-t-il les deux élèves d'un ton tout à fait intéressé.
Emmeline, un peu déçue de découvrir les réelles intentions de Gymnocladus afficha une moue boudeuse, plus du tout enthousiaste. « Ah le voilà venir … !! Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir lui répondre ? ». Face au silence de la jeune fille, le Professeur se tourna naturellement vers Saul : - Quelles ont été les conditions optimums de floraison ? Quelle expérience en avez-vous retiré ? Avez- vous pris d'autres photographies ? J'avoue que j'étais très étonné de voir d'aussi jeunes gens (des gamins) obtenir de telles images ... »
« Saul va nous sortir de là, avec son esprit brillant et ses idées lumineuses ! Hein Saul ! Tu vas nous sortir de là hein ? » Le regard farfouillant dans toutes les directions elle repéra une serre dont l'écriteau DANGER appelait à l'exploration : - Qu'y-a-t-il par là Professeur Greenfield ? Tenta-t-elle comme diversion.

— Oh, trois fois rien, répondit le Professeur, une datura, plus communément appelée herbe du diable, génétiquement transformée afin que ça taille atteigne quatre mètres de haut... Plus facile pour en extraire ses... bref, mais ne nous égarons pas, je vous ai fait venir aujourd'hui grâce à vos travaux sur l'Immortelle, travaux étonnants et remarquables !
— Merci, marmonna Saul, les yeux plissés.
Et il se mit à penser en oubliant un instant qu'Emmeline pouvait lire dans son esprit.
« Il faut que je trouve quelque chose... vite... il faut qu'on parte d'ici, mais comment ? Je pourrais renverser la plante sur le sol et créer une diversion telle qu'on aurait le temps de prendre nos balais à nos jambes... Ou je pourrais lui lancer un sort... Non, il est interdit d'utiliser sa baguette en dehors de Poudlard. Alors quoi ? Oh, je sais. »
— Professeur, où sont vos toilettes ? dit-il, puis il se tourna vers Emma et lui fit des gros yeux comme pour lui faire comprendre qu'ils allaient prendre la poudre de cheminette grâce à sa combine.
Alors il se souvint qu'il pouvait parler dans sa tête.
« Oh, euh, on va aller aux toilettes et filer en douce. Tu me suis ? »
Quel dialogue de sourd.
La dame qui les avait conduits au laboratoire du Professeur Greenfield s'avança vers eux ; elle était restée dans l'ombre tout ce temps.
« Il ne pouvait pas prendre ses dispositions avant ? » soupira-t-elle dans sa pensée.
— Je vais vous y conduire, dit-elle en indiquant d'un geste de la tête la sortie de la serre.
Saul la suivit et tourna la tête vers Emmeline pour l'inciter à en faire de même, lorsque Gymnocladus entoura les épaules de la Serdaigle de son bras.
— Venez plutôt avec moi, je vais vous montrer ma collection de champignons vénéneux... vous allez voir, vous n'allez pas en revenir...
« Non ! » cria Saul dans sa pensée. « Dérobe-toi ! Emma ! N'y va pas ! Fais quelque chose ! Flanque-lui un coup dans les parties ! »
— Mr Funestar, suivez-moi, je vous prie.
L'air paniqué, le garçon déglutit, n'ayant d'autres choix que de suivre la bonne femme qui l'emmena à l'extérieur, refermant la porte du labo derrière lui. C'est qu'il n'était pas un aventurier, lui ! Il ne savait pas quoi faire dans ce genre de situations !

Paniquée. Emmeline était paniquée. Son ami avait bien tenté une diversion mais dans son essai, il avait omis un facteur, la miss pince-sans-rire, qui entraînait déjà Saul vers les water.
Un coup de pied dans les parties mais t'es malade dit-elle dans sa tête au serdaigle. Pensée qui se perdit dans le vide après le départ du garçon. Pas le temps de tergiverser, l'homme l'amena dans une allée adjacente qui apparemment comptait les plus grandes espèces de champignons vénéneux de Grande-Bretagne. - Alors ici vous avez l'amanite éphémère. Commença- t-il en désignant une espèce sous une cloche recréant les conditions atmosphériques de sa prolifération. - Ici, vous avez l'amanite luminescente. Pointa-t-il encore son doigt vers une autre plantation avant qu'il ne se stoppa net en regardant la jeune fille dans les yeux : - Alors dites moi, vous et le garçon …. PAR MERLIN quoi ? Moi et le garçon ? … Vous avez pris des notes ? OUF, il ne parle que de cela. - Oui .. enfin .. surtout Saul, je ne suis pas sûre qu'il ait pris son calepin avec lui. On vous a envoyé tout ce qu'on savait à propos de la fleur. Bien sur, la jeune fille avait omis volontairement les détails sur le fait qu'ils avaient remonté le temps en arrière et l'expérience du septième année une fois seul dans la serre. A ce souvenir, la brune se souvint du mal de cœur qu'elle avait et trouva la parade pour s'éclipser. - Je ne sais pas si ce sont les champignons, mais j'ai la nausée. Professeur, je crois que je vais suivre votre assistante et me rendre aux toilettes. Annonça-t-elle timidement. - Allez-y ! Prononça-t-il en pensant – quelle petite nature.. Ces deux gamins, si je voulais pas en savoir plus je les aurais viré sur le champ. Et c'est sur ces pensées négatives que Emmeline prit le chemin des water afin de retrouver son ami et quitter cette magnifique serre.
Bon où est-il ? Se demanda-t-elle intérieurement alors qu'elle allait d'allées en allées à sa recherche. Saul ou es tu ? Saul ? Boussole auditive au milieu du brouhaha ambiant, des bribes de pensées qui se faisaient de plus en plus sonores lui arrivèrent de façon à retrouver le binôme, presque arrivé. Saul je vais faire une diversion, tiens toi prêt. Lui dit-elle par la pensée. A cet instant, elle bouscula une énorme plante au sol au bout d'une rangée dont les racines commencèrent à doubler, puis quadrupler de volume. Le fracas et la multiplication du végétal alertèrent une tripotée d'individus, laissant le champ libre aux adolescents. Dans sa fuite, Emma attrapa son ami par le bras et l’entraîna dans le couloir en courant, puis dans l’ascenseur qui se referma sur eux. Essoufflée, la jeune fille appuya sur le panneau de contrôle à la va-vite pour mettre en branle l'élévator. Enfonçant ses doigts sur son point de côté, elle se pencha en avant et se mit à rigoler !! C'était le truc le plus fou qu'elle avait fait de toute sa vie !!! Jusqu'à ce que..... l’ascenseur tomba en panne ! Paniquée.. Emmeline était paniquée …

Le cerveau du Serdaigle, qui suivait la femme dans un dédale de couloirs, bouillonnait tandis qu'il cherchait par tous les moyens une façon de sortir de ces serres. Lorsqu'il entendit la voix d'Emmeline lui parvenir en pensée. Elle n'était pas loin ! Une lueur d'espoir brilla dans les pupilles du garçon qui inspira si profondément que sa guide se tourna vers lui d'un air suspicieux.
« Mon Cladus n'obtiendra jamais rien de ces deux idiots » pensa-t-elle en reprenant sa route, la tête haute, les lèvres pincées.
Mon Cladus ? Saul n'eut à peine le temps de réaliser ce qu'elle venait de dire qu'on l'empoigna par le bras. Il perdit momentanément l'équilibre mais se redressa juste à temps pour constater qu'Emma l'entraînait en courant en direction de l'ascenseur qui les avait conduits dans ces profondeurs. Derrière eux leur parvenait la voix de la supposée maîtresse du professeur qui leur courait après, ralentie sur ses talons hauts.
— Fais-nous grimper, Emma ! s'écria-t-il, mais sa camarade se mit à rire tandis que la sorcière dans le couloir arrivait à leur hauteur. Vite !
Mais rien n'y fit, la cage dans laquelle ils se trouvaient n'entreprit pas son ascension. La femme agrippa alors la grille les séparant et se mit à la secouer avec force.
— Sortez de là ! leur ordonna-t-elle, son visage transformé par la rage. Gymnie ne s'en remettra jamais si vous partez sans qu'il ait pu vous extorquer tout ce que vous savez sur l'Immortelle ! Ouvrez-moi cette grille, dépêchez-vous !
Les deux Serdaigle se terraient, impuissants, au fond de la cage d'ascenseur lorsque dans un POP ! se matérialisa...
— Maman ?!
Incrédule, les yeux ronds comme des souafles, Saul regardait sa mère leur sourire, n'y comprenant rien. Comment avait-elle pu transplaner dans un lieu qu'elle n'avait jamais visité ? Était-ce bien elle et non une nouvelle hallucination due à une quelconque plante ?
— Une mère retrouve toujours son enfant, où qu'il soit. Accrochez-vous, fit Mrs Funestar en leur tendant ses deux mains.
Ils s'agrippèrent à elle et dans un tourbillon, ils disparurent sous les hurlements de la trollesse. Lorsqu'ils se rematérialisèrent, ils étaient sur le parking où les attendaient le père d'Emmeline. Saul lâcha la main de sa mère mais garda, sans qu'il ne s'en aperçoive, celle de son amie fermement serrée dans la sienne. Il s'était accroché à elle dans leur course folle jusqu'à l'ascenseur et ne l'avait plus quittée depuis...