Mordred était dans son bureau, comme souvent. Très souvent. Il travaillait sur un énième dossier et était des plus concentré. Il y avait toujours de quoi faire au ministère. Et puis, le commerce était fleurissant. Il espérait encore monter en grade, et rapidement. Alors forcément, il y passait un temps considérable. Et il ne supportait pas que l’on puisse l’interrompre. Cela le mettait toujours dans une colère noire. Toute la maison le savait et le comprenait depuis longtemps. Tout le monde respectait d’ailleurs cette règle avec précaution.

Ce soir-là, il était encore sur ses documents, penché sur son bureau. , les sourcils froncés et ses lunettes tombants légèrement sur son nez. Soudain, un premier bruit à côté. Son épouse était à un dîner chez des amis, ce n’était donc pas elle. Les elfes de maison savaient ce qu’ils risquaient en cas d’erreur, peu probable donc que ce bruit vienne de leurs activités. Restait donc ses deux enfants qui devaient être au bout du couloir.

-Morrigan, fais un peu attention !

Après avoir soulagé ses nerfs en hurlant à travers la maison, il reprit son travail. Mais pas pour très longtemps cependant. Deux autres bruits, rapprochés, se firent entendre. Très peu patient, le patriarche se lève d’un bond, les joues rouges et déjà bouillonnant. Il traverse le couloir à grands pas lourds et ouvre la porte d’un coup. Des feuilles et des crayons volent dans toute la pièce. Morrigan était censé dessiner sagement à côté de sa petite sœur, pas retourner la pièce.

-Morrigan arrête ça tout de suite !

Il pose le regard sur le jeune garçon, assis devant la table. Feuilles et crayons étaient dans les airs et heurtaient parfois des objets qui allaient s’écraser au sol. Mais Morrigan n’avait pas tellement l’air de connaître leur trajectoire puisqu’il devait parfois se pencher pour en éviter.

-C’est pas moi père, c’est pas moi !

Mordred avait donc porté son regard vers sa petite fille. Morticia était hilare et se tenait aux barreaux de son berceau. La petite fille d’un  peu plus d’un an était très agitée et voyait tous ces objets bouger. Ce qui semblait l’amuser beaucoup. Après un coup de baguette, tout s’arrêta et revint à sa place sur la table, devant le jeune garçon. Mordred vint prendre sa fille dans les bras, maintenant plus calme, et un fin sourire s’étira sur ses lèvres. Elle avait bien des capacités magiques. Il pourrait la marier à un bon parti, comme il l’espérait. Et si elle continuait à montrer certains talents et qu’elle gardait cette certaine beauté, les prétendants ne manqueraient pas. Parfait, tout était parfait.