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"Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE

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MessageSujet: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Mer 8 Nov 2017 - 21:02

Le monde sur le chemin de Traverse était sans doute une des pires choses à affronter pour Basilius Carrow lorsque celui-ci daignait enfin de sortir de son bureau du Ministère. Outre son côté sauvage, sa claustrophobie le faisait souvent se sentir mal dans les lieux publics. La sensation d'enfermement que peut produire une simple masse compacte de gens était assez phénoménale, en tout cas pour un homme tel que celui qui se pressait en zigzaguant entre les enfants, parents, et vieillards. Fort heureusement, l'héritier Carrow se connaissait suffisamment bien pour savoir quand son état devenait problématique ou non. Il savait gérer un cœur qui s'emballait et des joues qui rougissaient. Que le magasin de Madame Guipure soit si loin dans la tortueuse rue sorcière, avait toujours donné envie à Basil de faire quelques infidélités à sa gérante, qui, bien que talentueuse, n'était pas irremplaçable. Pourtant, envers et contre la foule, le bureaucrate revenait toujours dès qu'il avait une robe de sorcier à se faire faire par la couturière. La bourse pleine de gallion pour sa commande du jour, il arriva enfin devant la devanture et n'attendit guère longtemps pour pénétrer dans le magasin. Le fastueux mariage de Lucius Malefoy et Narcissa Black promettait d'être un sacré événement. En tout cas, pour ceux qui étaient concernés par celui-ci. S'il ne désirait pas particulièrement en faire parti, son nom le forçait pourtant à accepter quelques efforts. Et il en faisait d'ailleurs un énorme. Aller aux mariages de ses lointains cousins ou amis de ses parents ennuyait profondément le commercial, qui veillait toujours à s'échapper tôt après que les alliances furent échangées. Le mariage de Fluvia et Niclas avait été une horreur pour lui, qui était en plus assit à côté de deux personnages qu'il ne pouvait pas voir. Cette cérémonie, longue et éprouvante n'avait rendu que meilleure la fuite qu'il avait prit discrètement après avoir avalé une coupe de champagne. L'union entre les Malefoy et les Black, promettait de provoquer chez lui les mêmes terribles sentiments.

La sonnerie de la boutique sonna tandis qu'il époussetait vaguement son épaule. Ses yeux bruns se posèrent sur les deux seules personnes présentes. Et la présence de l'une d'entre elle le fit se figer presque dans l'encadrement de la porte. Basil pouvait cacher son étonnement. Il y arrivait habituellement aisément, et l'on reconnaissait bien là l'éducation de sa mère, la froide et austère Aurianne. Pourtant, la raideur avec laquelle il s'exprima pour saluer les deux personnes présentes suffisait largement à comprendre son état d'esprit. Le croiser ici l'étonnait particulièrement. Il savait qu'il venait se faire tailler des robes, parfois, bien entendu. Mais il ne pensait pas possible qu'ils se croisent miraculeusement – ou plutôt malheureusement – au même moment, dans le même magasin du Chemin de Traverse. La tenancière rondelette arriva sur lui comme un vautour sur un mulot et il la laissa le délester de sa cape sans dire un mot. Tout ce qu'il fit fut de la remecier d'un hochement de tête complètement dépourvu de sincérité. Patient, il s'assit silencieusement et avec toute l'élégance dont il était capable sur une chaise pour fixer nonchalamment la vitre derrière laquelle de nombreux badauds leur lançaient des regards sans jamais passer le pas de la porte.

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Dernière édition par Basil Carrow le Dim 14 Jan 2018 - 11:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Jeu 9 Nov 2017 - 14:46

Le sens de la famille était une conception absurde que Evan Rosier rejetait comme toutes celles de nature à lui mettre des bâtons dans les roues. Les vacances d’automne avaient débuté avec un dîner intime chez ses illustres cousins Black. Depuis que Narcissa et Lucius étaient fiancés, Cygnus et Druella ne cessaient d’organiser de fastes réceptions dont le couple assorti par la blondeur et le bonheur se trouvait toujours être la coqueluche. Cela amusait doucement l’adolescent qui n’y voyait quant à lui qu’une tentative désespérée du vieux couple de puissants de faire oublier le mariage trop honteux pour être prononcé qui avait précédé ce dernier. Evan aurait pu profiter du prétexte que son père Laomédon n’y assiste pas pour se défaire de cette obligation ennuyeuse d’héritier, mais comme il avait appris que la divine Cassiopeia y assisterait, il n’avait pas pu résister. La jeune fille était tristement beaucoup plus sérieuse dans un cercle public que privé et ne semblait que moyennement apprécier les jeux sous la table avec lesquels il tentait de corrompre sa chasteté. Alors même si sa gêne vestale séduisait Evan, il avait fini la soirée avec Bellatrix pour se moquer en aparté du fiancé. Le Malefoy racontait qu’il irait se faire tailler sur mesure une nouvelle robe pour la grande cérémonie qui se tiendrait lors des prochaines vacances et aussi simplement que cela la voix tonitruante du fils de Laomédon s’était élevée pour lui proposer sa compagnie. La réputation du garçon n’était pas brillante, et ce au sein même de sa propre famille, aussi sa tante Druella commençait-elle à écarter avec talent et finesse sa proposition, mais Lucius l’avait coupé pour s’estimer ravi de son invitation. « Quel idiot ! » avait susurré un Rosier amusé à l’oreille de sa cousine Bellatrix avant de reposer sa coupe de champagne vide et de s’emparer de sa cape d’un accio. Il préférait filer avant que Narcissa ne lui récite toute une leçon sur les bons comportements à tenir et n’avait pas remarqué le regard luisant de malveillance de son futur époux. Evan n’avait pas le sens de la famille sauf quand il s’agissait de faire tomber ceux qui tournaient autour de ses cousines.

Tous les hommes avaient une faille et Evan était bien déterminé à trouver celle de Lucius. Cela faisait pourtant un bon moment - qui lui paraissait à lui une éternité - qu’il travaillait l’homme à l’esprit autant que Madame Guipure le travaillait au corps. Il réprima derrière sa main un baillement d’ennui tandis que Lucius, installé sur un piédestal, se faisait prendre ses dernières mesures. Il dominait la conversation et cela commençait à ennuyer le plus jeune. Son parcours familial semblait pour dire vrai tâché de beaucoup moins d’erreurs que le sien où fourmillaient autant de traitres que consanguins. Et comme si sa pensée avait eu besoin d’une illustration, son oncle fit à ce moment là une entrée uniquement rendue retentissante par la sonnette de la porte. Evan qui s’était à moitié avachi sur le fauteuil sous l’effet de la chaleur du lieu autant que de la conversation du Malefoy, se redressa d’un seul coup tandis que l’air frais de l’automne s’engouffrait dans les lieux sous la cape de sa figure paternelle. Sa mâchoire se resserra car sa dernière entrevue avec le Carrow lui avait laissé un souvenir douloureux. « Basilius » le salua-t-il d’un mouvement raide de la nuque. « J’étais déçu de ne pas te voir en Transylvanie mon cher Lucius - reprit-il à l’adresse de celui qui donnerait bientôt son nom à sa cousine et en choisissant délibérément de se désintéresser à son oncle - Étrange que tu aies eu à faire au gouvernement pendant l’été, je pensais que les bureaucrates ne croulaient pas sous les dossiers à cette période de l’année » feint-il de s’interroger. Le jeune Lucius semblait occupé à lécher beaucoup de pommes différentes et Evan, dont la conception de la cause du Lord se faisait de plus en plus extrémiste, s’interrogeait de la force de l’allégeance du futur marié. Il ne voulait pas que sa cousine favorite suive l’exemple de son idiote d’aînée et se trouve accusée de traîtrise à cause d’une mésalliance. « C’est du moins l’exemple que m'a montré Basilius » ajouta-t-il en faisant tourner distraitement sa baguette constituée de venin de mamba noir entre ses doigts car il s’extasiait toujours de la capacité de ce venin à pouvoir attaquer plus d’un homme à la fois.

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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Jeu 9 Nov 2017 - 16:31

N'était-ce pas une grande étape dans la vie d'un homme que le mariage ? Depuis que mes fiançailles avec Narcissa Black eussent été annoncé à la grande société, c'était devenu l'un des sujets de conversation phare pour tout individu n'ayant à parler de rien d'autre que des potins et de l'actualité. Les parents de ma fiancée organisaient beaucoup de réception dans l'espoir de faire oublier le catastrophique et scandaleux mariage de leur cadette à un sang-de-bourbe. Cette chère Andromeda avait réussi à se mettre la famille à dos. J'avais une grande satisfaction à penser que j'allais épouser la plus fidèle et la plus docile des soeurs Black. Une perle rare.
Je m'étais rendu chez Madame Guipure, accompagné du cousin de ma fiancée, Evan Rosier, dans l'optique de me faire faire un costume pour la noce. Le garçon manquait bien de finesse. Quand il s'eut proposé pour m'accompagner, j'eus contre toute attente accepté, bien au fait que ce ne fut pas grâce à un quelconque élan d'affection pour ma personne ou bienséance. Evan Rosier était la force brute. Mais nous savons tous que cette force ne pourrait guerre arrivé à la cheville d'une force calme et réfléchie. Je me devais de mieux connaître ma future famille, n'était-ce pas ?

Placé sur un piédestal, je laissais la couturière prendre mes mesures. A travers le miroir en pied, j'observais le jeune homme qui semblait se morfondre d'ennui.
« J'ai entendu que tu n'étais pas préfet des Serpentards cette année. Quelle déception. A ton âge, j'étais préfet de la maison. Il me paraît parfaitement légitime que ce soit les élèves au sang noble qui bénéficient de ce titre. »
La clochette d'entrée résonna dans toute la boutique, avertissant l'arrivée d'un nouveau visiteur. Je tournai ma tête et vis Basilius Carrow. Cet homme ne m'inspirait pas confiance, il était louche. Un froide atmosphère s'installa. Je devinais une forte tension entre l'homme tout juste arrivé et son neveu.
« Nous ne t'attendions pas ici, Carrow. » le saluai-je cordialement et avec détachement.
Pour montrer l'ignorance qu'il portait à son oncle, Evan se mit à me faire la conversation alors qu'il n'avait pas aligné plus de cinq mots depuis que nous étions  chez Madame Guipure. Un dialogue tout à fait intéressé pour l'adolescent qui prenait comme avantage ma présence. Nous avions là un comportement mesquin et peu réfléchi.
« J'avais du travail. » répondis-je brièvement en restant évasif.
Evan saisit une occasion de lancer une pique à son oncle que je feignis d'ignorer. Ce n'était pas mes affaires et il s'agissait là d'agissements puérils d'adolescent. Je me refusais de rentrer dans son jeu et me contentait de répondre sans m'étendre juste par courtoisie.
« Cela me semble être un piètre exemple. »
Je ne portais effectivement pas Basilius dans mon coeur, et cela n'allait jamais être le cas. Je n'avais aucune estime pour cet homme dont j'étais certain allait avoir une fin misérable.
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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Jeu 9 Nov 2017 - 18:35

Comme à chaque fois que Basilius sortait de son appartement ou de son bureau de travail, il aspirait au calme et à la tranquillité. C’était d’ailleurs pour cela qu’il était tout à fait improbable de le croiser par hasard dans la rue ou dans un pub. Flâner sans raison aux alentours des grandes avenues, ou faire du lèche-vitrine n’avait jamais été son truc. Lorsqu’il daignait couper sa routine rôdée depuis des années, c’était parce qu’il avait quelque chose à faire. Et c’était parce qu’il avait eu quelque chose à faire qu’il s’était rendu au Chemin de Traverse en cette fin d’après-midi. C’était d’ailleurs par rapport à sa volonté de passer un moment paisible qu’il avait choisi de se rendre chez Madame Guippure aussi tard. Pourtant, il sut au moment où ses yeux se posaient sur les deux hommes déjà présents, qu’il venait tout juste d’être privé à son droit de calme. Il les salua de manière tout à fait raide et son neveu lui répondit de la même manière. Carrow tiqua en l’entendant l’appeler par son prénom complet qu’il détestait tant, mais il ne fit cependant aucune remarque et feignit l’indifférence. « Il est pour moi tout aussi étonnant de vous croiser ici, Monsieur Malefoy » répondit-il de manière courtoise et polie. Déterminé à attendre son tour à côté de la fenêtre sans rien dire, il n’accorda guère un regard à la scène qui se déroulait à côté de lui. Il lui sembla que le décor de la boutique serait idéal pour une pièce de théâtre. Leur surprise commune de se croiser ici ferait sans doute une bonne comédie cocasse. Cependant, si ses yeux ne se posaient pas sur les deux protagonistes principaux de la scène actuelle, ses oreilles étaient particulièrement attentives à tout ce qu’échangeaient les héritiers Malefoy et Rosier.

Il n’eut absolument aucune réaction physique à la pique de son neveu et se contenta de laisser un léger rire s’échapper de ses lèvres qui se tordaient d’un sourire sardonique. Il trouvait cela assez étonnant qu’Evan se laisse aller à de telles bassesses, mais il avait apparemment sous-estimé la rancœur que lui portait le jeune homme depuis l’été. Basilius Lance Carrow était peut-être un commercial, mais c’était avant tout un diplomate. Ainsi, soucieux de respecter une paix bancale, il ne répondit rien à la phrase de Lucius, qui devait sans doute se croire supérieur à quiconque dans cette pièce pour oser laisser échapper une pique sur un de ses aînés. Cela avait peut-être échappé à ce jeune égocentrique que Carrow était présentement le plus âgé, et qu’en conséquence, on lui devait un minimum de respect. Si Evan s’était toujours démarqué par son irrespect du règlement, l’ancien Gryffondor savait que Lucius le respectait scrupuleusement, tout du moins en apparence. Mais puisqu’il était venu ici se faire tailler une robe et non déclencher une guerre violente dans la petite boutique, il ne répondit pas et croisa les bras. Pour ceux qui avaient le grand malheur de connaître le cadet de la fratrie Carrow, ils savaient qu’il excellait à l’ignorance et la retenue, quand bien même il pouvait aussi s’avérer être particulièrement impulsif et dangereux. Une dualité de ce type se rapprochait dangereusement de la bipolarité, mais s’il était agacé, il n’était pas non plus fou de rage. Evan pouvait bien parler et être soutenu par son futur cousin par alliance. Ce qu’ils disaient n’avait aucune importance.

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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Jeu 9 Nov 2017 - 19:42

Madame Guipure, après avoir accroché au porte-manteau la veste du dernier mais non moindre de ses invités, avait trouvé salutaire de fuir quelque part dans l’arrière boutique. Ses clients avaient le même talent qu’elle - quoi que moins littéral - de se tailler des robes entre eux. Et si Evan était le moins âgé et expérimenté de cette noble assemblée, il était aussi connu pour être le moins respectueux. Il faisait honneur à sa réputation de chien fou en aboyant aussi bien sur ses aînés que eux savaient jouer des silences. L’aspect théâtral de cette réunion l’avait arraché à sa morne contemplation du mètre qui dansait comme le plus hypnotisant des serpents. Il ne parvint à réprimer un léger sourire d’étirer ses lèvres quand Lucius qualifia Basil de piètre exemple car il n’aurait pu lui offrir un qualificatif qui aurait davantage comblé son oreille attentive. Il aurait voulu, diable comme il l’aurait voulu, que son oncle soit pour lui le modèle qu’il attendait. Mais sa traîtrise avait éclaté sous ses yeux pendant les vacances d’été. Il ne montra pourtant rien de la rancœur qu’il éprouvait et continua son spectacle de polichinelle en se penchant un peu vers son oncle et en plaçant devant sa bouche une main pour feindre de discuter avec lui en aparté. Mais il ne fit pas l’effort de parler à voix basse. « Comme Albus Dumbledore l’avait choisi à l’époque pour être préfet, je crois qu’il convient que nous écoutions son avis éclairé » grimaça-t-il d’un air faussement désolé. S’il tenait à montrer son agrément pour les propos du Malefoy, la perspective de se moquer de lui au passage était trop tentante pour qu’il n’y résiste. Si Evan n’avait cure de l’honneur de porter l’insigne du repaire de sang de bourbe qu’était devenu son école, l’arrivée de Basil lui donnait envie de n'épargner personne. « Mais attendez, il vous avait également choisi comme préfet, n’est-ce pas ? » fit-il d’un air étonné en se redressant contre le dossier de son fauteuil. « Et n’a-t-il pas choisi Andromeda pour être préfète la même année ? » interrogea-t-il à son tour Lucius. Il s’agissait d’autant de questions rhétoriques dont il détenait déjà les réponses. « Et un demi-géant en garde-chasse ? - se fendit-il d’un rire pour faire son point avant de se tourner à nouveau vers son oncle - Je parie que vous pouvez deviner qui est préfet cette année ». Il s’agissait bien évidemment du nouveau petit protégé de son oncle à qui il s’amusait à en faire baver un maximum.

Du point de vue du Rosier, comme pour de nombreux autres étudiants, les arcanes de la nomination des préfets constituait l’un des mystères qui méritait une étude approfondie des langues de plomb du ministère. Il les interprétait pour sa part comme une main tendue par leur directeur à des élèves en train de se noyer. Il n’était pas familier du concept de pitié mais devinait que ce sentiment devait intervenir dans le processus sélectif du grand barbu aux idées farfelues. « Un sage homme notre directeur vraiment » conclut Evan d’un ton égal en jouant de nouveau à faire tourner son instrument de sorcier entre ses doigts tandis que la tenancière de la boutique revenait vers les trois hommes avec un plateau d’argent sur lequel trônaient quelques pâtisseries ainsi que de quoi boire le thé. Il était dix-sept heures pile et les traditions anglaises pas plus que la prudence la plus sommaire (il était très mal perçu de critiquer Albus Dumbledore sur la place publique) n’étaient oubliées sur le Chemin de Traverse. Evan se désintéressait des douceurs proposés mais il lui semblait entendre les tasses teinter contre le plateau comme si la main de leur hôtesse avait tremblé en les déposant sur la table basse. Peut-être n’était-ce là qu’un écho au sentiment de rage tremblante qui l’habitait lui. Il ne se trahit pas d’un seul haussement de sourcil et resta fait de marbre. Il n’oubliait pas la raison de sa présence en ce lieu de couture et darda son regard d’acier dans le reflet de celui de Lucius Malefoy. « Comme tu dois te sentir honoré Lucius » fit-il d’un ton faussement égal. Evan ne venait ni plus ni moins d’accoler son nom à une liste de traîtres plus ou moins notoires qui, s’il partageait leur sang, avaient été décoré d’un titre que le plus grand traître de tous les temps avait aussi attribué au futur marié. Il était curieux de connaître son avis sur cette question qu’il avait après tout été le premier à avoir la hardiesse de soulever.

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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Lun 13 Nov 2017 - 23:00

Evan semblait trouver cela fort amusant de rire de son oncle ainsi de moi-même. Un faible d'esprit, me direz-vous. Sans aucune élégance. Il lui paraissait bon de poursuivre sur le sujet des préfets, posant des questions rhétoriques et évoquant ce vieux fou de Dumbledore. Basilius et moi-même le laissions monologuer. Il nous posa une devinette. Je devinais aisément qu'un des préfets de Serpentard de cette année devait être un impur, sinon il n'en aurait pas parlé. Je n'avais guère eu le loisir de me renseigner sur ce sujet. Mais je n'avais aucun doute sur le fait qu'Evan me communique les noms. Il semblait en mourir d'envie.
« Je suppose que Dumbledore a trouvé le pire impur qu'on puisse trouver pour représenter la noble maison qu'est Serpentard. Ce serait bien son type à ce vieux gâteux. » répondis-je avec détachement.
Quand la couturière s'éclipsa pour faire je ne sais quoi dans l'arrière-boutique. Evan fit un dernier commentaire à saveur ironique avec auquel je ne pouvais n'être que d'accord. A travers le reflet du miroir, l'adolescent me fixait d'un regard froid. Je faisais de même mais avec plus de détachement. Il était amusant.

« Comme tu dois te sentir honoré Lucius »
« Je suis intimement persuadé que mon élection en tant que préfet était dû à mes bons résultats et à ma bonne conduite. Je ne devais mon élection qu'à moi-même et pas tant à ce vieux fou de Dumbledore qui n'a eu qu'un bref éclair de lucidité. Cet homme n'a jamais saisi qu'il y avait une différence majeure entre nous, les amoureux de la pureté du sang et les impurs.  » Je descendais de mon piédestal pour venir m'asseoir sur un fauteuil. Je jetai un coup d'oeil hautain au plateau de nourriture bas-de-gamme.
« L'élection de minable pour occuper ce poste ne trouve d'explication que dans la stupidité de ce directeur qui n'a que rarement su faire de bons choix. » Je jetais un coup d'oeil à Basilius Carrow. Il avait beau être plus âgé que moi, je ne lui manifestais guère plus de respect qu'à un autre. Après-tout, j'étais son supérieur hiérarchique. « N'est-ce pas, Basilius ? »
L'ancien Gryffondor illustrait parfaitement mes dires. Il ne valait guère mieux qu'un impur malgré son sang. C'eut été dommage que son paternel n'eut peu l'achever dès qu'il fut enfant. Nous n'avions pas besoin d'un traître supplémentaire dans notre communauté.
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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Sam 18 Nov 2017 - 11:35


L'égo du fils Carrow lui faisait outrageusement penser sans aucun remords qu'il valait bien mieux que les deux – trois en réalité – autres individus présents dans la pièce. Lui qui se voulait au dessus de la mêlée se voyait malheureusement attrapé par la cape pour plonger tête baissée dans le conflit. Evan était celui qui l'entraînait le plus, et qui lui donnait le plus envie de répondre sèchement. Lucius n'était qu'un fils à papa qui se croyait supérieur alors qu'il n'avait qu'entrevue la vie : il n'était en conséquence guère difficile d'ignorer ses remarques acerbes faussement polies. Le jeune Rosier continuait d'animer la pièce de théâtre comme Sganarelle prit entre Dom Juan et la statut du Commandeur. Il s'amusait des deux adultes présents comme on s'amuserait d'enfants à réprimander. Basilius fronça les sourcils sans saisir de prime abord où son neveu essayait d'en venir. Et comme à chaque fois que quelque chose lui échappait, il ne répondait pas. Son calme avait cependant des limites, et s'il ne répondit pas lorsqu'Evan posa la question rhétorique de savoir si son oncle avait été préfet, il lâcha tout de même une remarque lorsqu'il supposa qu'il savait qui était préfet aujourd'hui : « Ce que je retiens c'est que tu n'es ni préfet ni Capitaine de Quidditch ». Appuyer douloureusement dans une plaie qu'il savait ouverte était une de ses spécialités, quand bien même il ne s'adonnait pas souvent à ce type de bassesses. Le bureaucrate croisa les mains sur ses jambes sans jeter un regard à l'homme aux cheveux platines qui se contentait de répondre avec son flegme habituel. Il soupira imperceptiblement lorsqu'il continua en énonçant presque toutes ses qualités et les raisons pour lesquelles il avait été nommé préfet. Tellement habitué à ce que le fils Malefoy se la joue Narcisse, Basil s'étonna qu'il lui renvoie la balle en détournant la conversation de son éminente personne.

Carrow, qui avait détourné à nouveau la tête pour ne pas voir Lucius s'admirer dans un miroir, dû pourtant bien ramener ses yeux sur lui et sur Madame Guipure qui revenait avec ses tasses. Poliment, il déclina l'offre tacite et s'autorisa une légère grimace lorsque l'odeur du thé eut atteint ses narines. « Je ne peux qu'appuyer vos propos, Monsieur Malefoy » répondit le diplomate d'un air de profond ennui. Evan savait peut-être à quel type de traître il avait à faire, mais pas Lucius. Basil continuera de jouer parfaitement son rôle dans la société pour laquelle il avait été formaté depuis qu'il était enfant. « Il est évident que Monsieur Le Directeur désire quelqu'un d'ouvert et d'impur pour montrer l'exemple à une société dont il rêve de modeler la moralité » ajouta-t-il, désireux pourtant de se taire pour ne plus donner les répliques aux personnages qui se partageaient la scène. Le dédain de Malefoy pour tout ce qui l'entourait était particulièrement risible. Evan avait au moins la classe d'être vulgaire dans tout son être en refusant les choses et en jugeant les autres. Lucius se donnait ne fausse splendeur ce qui le rendait particulièrement ridicule.
C'est sur cette analyse qui taillait en réalité une cape à Lucius que Basilius détourna enfin les yeux de sa silhouette pour les poser sur la baguette que son neveu maniait entre ses doigts. Qu'avait fait cette baguette pendant l'été en Roumanie ? Sans doute ne le saura-t-il jamais. Il détourna son visage détendu vers la fenêtre pour reprendre son observation du monde dehors. Il aurait mieux fait de venir un autre jour.

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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Mar 21 Nov 2017 - 11:39

Maintenant que la traîtrise de son aîné Carrow était avérée, Evan était libre de tout maître. Il s’amusait dans l’arène, attisait la méfiance entre les deux hommes et chien fou qu’il était, mordait un mollet quand il se présentait à sa mâchoire enragée. Mais son oncle Basil ne tarda pas à lui envoyer un premier revers. Car si les fonctions de préfet importaient peu au jeune homme, le sport préféré des sorciers avait toujours constitué pour lui bien plus qu’un simple passe-temps. Dès son plus jeune âge c’était à travers le quidditch et la saine compétition qu’il avait trouvé son émancipation. Il avait longtemps rêvé que cette émancipation se poursuive et lui offre la crâne liberté de rejoindre une équipe nationale une fois sorti de l’école. Il en doutait aujourd’hui et l’étendard du seigneur des ténèbres l’avait rattrapé depuis cet été. Il serra les mâchoires. Touché !

Evan ne répondit pas aux justes suppositions du futur marié car il regrettait d’avoir abordé la question de l’impur. Il avait le sentiment que la présence du garçon était suffisamment intolérable dans leur école pour qu’il l’invite jusque dans cette conversation. Le fils de Laomédon ne perdait néanmoins pas son objectif de vue quand bien même la présence de son oncle obstruait ses pensées. Il n’avait pas convié Lucius Malefoy pour le plaisir de le voir se faire tailler une robe mais pour déceler une faiblesse qu’il pourrait exploiter si d’aventure il ne le jugeait pas digne de la main de sa cousine. Narcissa était un joyau autant chez les Rosier que chez les Black. Alors que les deux hommes refusaient les mignardises présentées par Madame Guipure, le côté enfantin d’Evan ressortit encore quand il commença à se faire couler une tasse de thé. Il remercia même la replète patronne d’un sourire. Lucius ne lui offrit pas cette politesse et confirma ainsi son dédain pour les petits gens du monde. Il doutait qu’il ait adopté la même répugnance à l’égard du grand Albus Dumbledore lors de sa scolarité à Poudlard. Il sourit en l’entendant critiquer ainsi le Directeur et l’observa, tandis qu’il saisissait sa coupelle et se renfonçait dans son siège, sans en perdre une miette. Si Malefoy souhaitait jouer dans les deux camps - et la stratégie était habile - ce souvenir du Rosier saurait le trahir. Il se demandait bien si sa langue si prompte à vanter ses propres mérites et à cracher son venin sur les autres serait aussi loquace avec le gouvernement. « C’est aussi tes résultats honorables et ta bonne conduite qui te doivent ta place auprès du Ministre de la Magie, je suppose Lucius ? » le caressa-t-il dans le sens du poil. « D’aucuns diraient que la considération que te porte celui que tu appelles « ce vieux fou, ce minable » aurait pu t’être utile. Après tout, le gouvernement que tu représentes et lui ne participent-ils pas dans le même camp au même combat ? » l’interrogea-t-il sous couvert de la curiosité mais avec la franche volonté de le mettre en difficulté et si possible de continuer à le faire babiller. Son oncle Basil qui s’était montré plus prudent dans ses propos lui rappela la nécessité d’en faire de même. Mais peut-être pas avec la bonne personne.

Malefoy venait de quitter son piédestal et Evan reposa sa tasse dont il n’avait rien bu pour se lever et poser une main sympathique sur l’épaule du grand homme. Il rejoignit d’un bond et sans besoin du marche pied la petite table car sa jeunesse lui faisait apprécier plus que les deux hommes la lumière. Le mètre qui s’était enroulé sur lui-même bondit d’un seul coup pour lui menotter les poignets et commença ainsi à prendre ses mesures. Madame Guipure se présenta à lui avec un portant où s’accumulaient des tissus d’autant de matières et de couleurs différentes. « Quelle couleur as-tu choisi Lucius ? Je ne voudrais pas porter la même ». Son regard d’acier jeta un coup d’œil à son oncle dont il supposait qu’il était présent pour les mêmes raisons qu’eux. Cela signifiait que sa traîtrise n’était apparente encore qu’à ses yeux. Il ne savait pas vraiment qu’en penser. Si jamais Evan n’aurait été celui qui jetterait publiquement l’opprobre sur Basil, autant par reliquat d’amitié que par prudence, il n’aimait plus les savoir évoluant faussement dans le même monde. Son regard rencontra celui de l'intéressé et se défila aussitôt. Il releva la tête et contempla plutôt son propre reflet. Il était fiancé à Cassiopeia et sans doute que, la prochaine fois qu’il viendrait dans cette boutique, ce serait pour se faire tailler à lui un costume de marié. Il espérait qu’il serait mieux entouré que Lucius mais en doutait pourtant. La nature solitaire des serpents éloignait d’eux les amitiés sincères au fil du temps.

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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Mar 21 Nov 2017 - 22:30

« Ce que je retiens c'est que tu n'es ni préfet ni Capitaine de Quidditch »
Des paroles contrariantes à l'oreille du jeune Evan, dont le sport sorcier constituait l'une de ses grandes passions. Je n'avais jamais eu une grande considération à la pratique du quidditch bien qu'on n'eut pu faire sport plus sorcier. Bien que j'eus apprécié le regarder dans le confort des gradins première classe. Je ne voyais aucun attrait à monter sur un balai à jouer avec des balles. En soit, c'était un sport fait pour l'adolescent qui lui permettait certainement d'extérioriser toute son agressivité car il me semblait qu'il occupait le poste de batteur. A cela, il ne trouvait rien à répondre. Je décidai de ne pas entrer dans ce conflit qui ne me regardait pas.
Le sujet sur les préfets reprit de plus belle. Tandis, que je partageais le fond de ma pensée sur le vieux Dumbledore, Basilius affirma mes propos, bien que je sentais une légère hypocrisie que je ne relevai pas. Evan sous-entendit que si j'étais arrivé où j'en étais, c'était grâce au directeur de Poudlard et du Ministère. Je n'étais pas d'accord. Je devais ma réussite à moi-même. Je lâchai un rire jaune.
« Evan, tu sais sûrement que pour réussir il faut savoir jouer de ses mots, jouer sur plusieurs tableaux. Je ne dois ma réussite qu'à cela. Aussi surprenant que cela te puisse paraître, malgré le fait que je travaille pour le ministère, j'ai toujours été fidèle à notre Lord. Et tout le monde ne peut pas en dire autant. »

Je vins m'asseoir sur un fauteuil. Evan se leva pour que le mètre prenne ses mesures à son tour. La couturière lui présenta de divers tissus pour son costume. Il me demanda qu'est-ce que j'avais choisi.
« J'ai choisi du noire et du blanc. C'est simple, efficace, traditionnel. »
Les traditions maritales me tenaient à coeur. Une femme n'était rarement plus belle que le jour de son mariage, dans une longue robe blanche la mettant en valeur. J'étais certain que Cissy allait atteindre un niveau de perfection inégalée, jamais l'on aurait vu plus belle mariée. Je bus une première gorgée de thé dont je ne trouvais le goût assez fin pour mon palet.
« En y pensant, Basilius. Je me demandais si te trouver à la même table qu'Evan lors du mariage te conviendrait. Je sais que vous êtes proches. On en discutait récemment avec Cissy. »
Je savais pertinemment que leur relation était tendue en ce moment, je le faisais sentir. Cela me plaisait particulièrement de remuer le couteau dans la plaie. Mais j'espérais que le jour du mariage, ils allaient s'être réconcilié ou qu'au moins, ils n'allaient pas faire de vagues. Je ne leur aurais pas pardonné. J'émettais déjà une grande réserve à inviter Basilius.
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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Jeu 23 Nov 2017 - 21:14


Basil était particulièrement satisfait du silence que lui crédita son neveu lorsqu'il lui eu répondu. C'est qu'Evan mordait mais fuyait au moindre coup de fouet, et le bureaucrate commençait à force à connaître son neveu. C'était l'avantage d'être le plus vieux, de l'avoir connu en couche culotte et de l'avoir gardé pendant plusieurs heures quand il était enfant. C'était aussi à cause de cette longue proximité que le jeune homme aurait dû savoir qu'il ne valait mieux pas trop s'approcher de son oncle pour lui mordre le bas du pantalon. Il espérait que sa réflexion tristement réelle allait le calmer un moment. Mais c'était comme espérer que son père soit ouvert d'esprit et doux comme un agneau. Evan pourtant se désintéressa de lui, à sa grande surprise. Aurait-il réussit à toucher son égo profondément ? C'était un fait suffisamment rare pour être souligné et apprécié. Un léger sourire satisfait plana sur les lèvres du fils Carrow tandis qu'Evan se désintéressait de lui pour s'occuper de Lucius, qui avait les mots plus mielleux et moins tranchants. Les paroles de l'enfant Rosier étaient si réelles que Basilius se demanda s'il avait vraiment osé dire ce qu'il avait dit. Il n'en croyait pas vraiment ses oreilles mais la satisfaction qu'il retirait de ces quelques phrases lancées sur un ton agréable était stupéfiante.

De son coin, le diplomate écoutait la conversation sans s'y intégrer mais détourna les yeux de sa fenêtre lorsque Lucius conclut par un magnifique « tout le monde ne peut pas en dire autant ». Était-ce un sous-entendu à l'encontre de sa personne ? Basil avait brusquement particulièrement chaud. Il mourait d'envie de prendre l'air pour sortir de l'atmosphère suffocante de la petite boutique et pour se griller une cigarette sur le pas de la porte. Il se leva en même temps que son neveu qui se dirigeait vers le piédestal où il grimpa avec souplesse. Il était loin le temps où lui-même pouvait se dire aussi gracieux dans ses gestes. L'âge le rattrapait bien plus vite qu'il ne l'avait prévu, alors même qu'il passait son temps enfermé dans son bureau à rédiger des lettres et des contrats. Il sortait de sa poche un paquet de clope lorsque Lucius lui demanda si cela le dérangeait d'être placé à côté de son neveu à son mariage. Il reconnaissait bien là, la fourberie et la malice des Malefoy. « Vous pouvez me placer à côté de n'importe qui, Monsieur Malefoy » s'amusa Basil d'une voix railleuse, « je suis quelqu'un qui s'adapte ». Sur cette charmante parole, il coinça la cigarette entre ses lèvres et sortit sur le pas de la porte de sa démarche féline pour l'allumer. Basilius avait l'habitude que l'on jase dans son dos, et il ne s'inquiétait absolument pas de donner à des vipères l'occasion de le faire. On avait parlé sur son dos pendant toute sa vie, depuis son enfance et à sa répartition calamiteuse à Poudlard. Démentir les propos et trouver des explications était devenu sa spécialité. Appuyé contre le mur, il regardait les volutes de fumée s'envoler dans le ciel de Londres. Il se détestait d'avoir ainsi besoin d'air pour ne pas sombrer dans les prémices d'une crise de claustrophobie. S'il n'était heureusement pas alcoolique, il avait néanmoins un léger – gros – problème avec les cigarettes qu'il enchaînait dans son appartement où il vivait seul. Être seul, à défaut d'être amoureusement libre, lui permettait de faire ce qu'il voulait, quand il voulait et grand diable il adorait cela. S'amouracher d'une prof était la chose la plus stupide qu'il ai faite depuis sa sortie de Poudlard et il s'en voulait chaque jours un peu plus, surtout lorsqu'il rencontrait ses nouvelles collègues délicieuses. La déception le poursuivit lorsqu'il se rendit compte qu'il avait finit sa clope. Un soupir accompagna la triste constatation, et il la fit râper sur le mur pour l'éteindre et la laisser tomber par terre, en bon pollueur qu'il était.
Il repassa le pas de la porte comme si rien n'était.

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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Mer 29 Nov 2017 - 11:11

Lucius, qui appréciait autant que lui l’art du monologue, faisait honneur à sa réputation de Malefoy. Cette famille chez qui la magie noire était forte avait toujours su conserver une place de choix en matière politique. Evan s’en serait sans aucun doute méfié si la victoire du Lord ne lui avait pas paru si certaine après l’été transylvain qu’il avait connu. Tous deux appartenaient au même camp des vainqueurs alors il laissait bien volontiers à l’homme blond son petit jeu d’échiquier si cela le divertissait. Si le Rosier était lui même un fin stratège, cela ne l’amusait guère d’affiner son esprit au contact de la politique. Sa famille l’avait bien trop assommé avec des discussions sur le sujet pendant son enfance pour qu’il ne retire de ce jeu aucun plaisir. Son père Laomédon lui avait expliqué une fois que les générations se suivaient selon un ordre bien défini : un conquérant bâtissait un empire, son fils l’administrait et l’étendait, son petit fils le dilapidait. Si son père à lui avait clairement été pour les Rosier un bâtisseur, Evan refusait de le faire fructifier. Seule la destruction - celle du monde auquel il appartenait - l’intéressait. Il était en cela sans doute bien plus proche du Carrow que du Malefoy. Il comprit alors que sa cousine Narcissa avait de la chance. Il s’agissait d’une union à laquelle il ne ferait pas le caprice de s’opposer. Le cousin ne put néanmoins s’empêcher de sourire lorsque Lucius lui fit part de la couleur de son costume laquelle se trouvait de manière amusante très proche de sa couleur politique. Il lui adressa un sourire de gentleman comme une dernière mise en garde. « Un choix malin dans un monde manichéen ». Il orienta quant à lui son choix vers un tissu noir avec un liseré gris dont la vendeuse lui assura qu’il ferait ressortir l’acier de ses yeux. Il ne la crut pas car, à en juger par sa main tremblante, elle cherchait surtout un prétexte pour retourner dans l'arrière-salle. Lucius, dont la langue était plus fourchue que prudente, venait après tout d’avouer devant elle son allégeance à celui que les journalistes appelaient déjà le successeur de Grindelweld. Evan s’en trouvait plutôt impressionné lui qui n’était pas encore impulsif au point d’afficher si clairement sa couleur noire dans les lieux publiques. Lucius Malefoy lui plaisait décidément de plus en plus.

La prise de ses mesures prenait trop de temps à son goût alors il déboutonna le bouton le plus haut de son col pour être plus confortable. Son geste s’interrompit dès que le futur marié interrogea son oncle sur le plan de tables. Il lança dans le reflet du miroir un regard glacial à celui dont il répugnait partager le même sang mais ce dernier, plus habile à ne pas se trahir, y répondit avec son insupportable chaleur griffonne. Evan finit de déboutonner ce bouton qui l’occupait car son besoin de mieux respirer s’était transformé dans le même temps en une farouche nécessité. Son nom était celui d’un rosier et non d’un roseau et sa nature ne le poussait pas à se plier sous le vent. En résumé, il n’était guère, contrairement à ses deux aînés, d’une nature qui s’adaptait. Il serra les mâchoires tandis que son oncle, qui quittait la boutique avec une cigarette, trahissait à son tour son inconfort. Basil n’avait pas uniquement été son oncle ou son précepteur, il lui avait offert bien plus que son propre père, Evan savait lire dans ses manies. « La stratégie des plans de tables est plus féminine que masculine Lucius. Je te recommande de laisser cette politique à Cissy et à ma tante Druella. La perversité de ces deux femmes n’est égalable par aucun homme en la matière. » répondit-il à son tour d’un ton égal en profitant de leur tête à tête. Car s’il y avait bien une qualité que le jeune homme sulfureux reconnaissait au genre féminin il s’agissait de celui de la perversité. Il avait longtemps fréquenté Azelma et était aujourd’hui l’heureux fiancé de Cassiopeia dont il espérait bien lever la robe à l’issue de cette cérémonie de mariage. Les codes de leur société - en matière de plans de tables autant que de virginité avant le mariage - l’avaient toujours profondément lassé. Le tintement de la porte et un courant d’air froid annonça le retour de son oncle à l’instant même où le plus jeune entendait discuter de la vertu de sa cousine. « J’ai toujours pensé que Narcissa était de loin la plus belle de mes cousines » admit-il sans mentir car il aimait le regard clair qui était un signe distinctif des représentants de sa famille. « Pas trop dur d’attendre le mariage ? » trancha-t-il sans subtilité et avec un certain sourire lubrique. Lucius l’avait volontairement placé dans une position d’inconfort et, comme Evan respectait son adversaire, il lui renvoyait la balle pour jouer un peu.


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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Mer 6 Déc 2017 - 22:54

Face à mes paroles, Basilius gardait la tête haute. C'était un homme qui savait s'adapter. Je n'en étais pas aussi sûr pour l'adolescent. Selon lui, c'était aux autres et aux situations de s'adapter à lui et non l'inverse. Ce qui était bien dommage pour lui car je ne comptais pas lui accorder cela. Basilius se retira pour aller fumer une cigarette. Je ne fumais pas moi-même. J'estimais cela inutile. Il s'agissait d'une perte de temps.
Evan trouva opportun d'essayer de faire changer le plan de table pendant l'absence de son oncle. C'était une belle tentative mais malheureusement vaine pour lui. Avec Cissy, nous ne comptions pas changer.
« Justement, c'est Cissy qui a proposé à vous mettre côte à côte, toi et Basilius. Comme elle savait que j'allais te voir d'ici peu, elle m'a demandé de te demander si cela te convenait. Et étant donné que par un heureux hasard, ton oncle est présent, cela me permet de vous demander à tout les deux. De toute façon, je ne pense pas que les plans de table vont changer d'ici le mariage. »
J'avais poliment décliné la demande implicite d'Evan. Ô non, nous n'allions pas tout changer pour ses beaux yeux. Rapidement, Basilius revint parmi nous et l'adolescent continua la conversation sur un autre sujet.
« J’ai toujours pensé que Narcissa était de loin la plus belle de mes cousines »
J'affichai un sourire fier en pensant que cette magnifique femme allait être mon épouse d'ici quelques semaines. Cela allait être l'un des plus beaux jours de ma vie, je ne voulais rien pour le gâcher. Ce n'était pas tout les jours que l'on se mariait avec la femme de sa vie.
« Je m'estime tellement chanceux de l'avoir. Elle fera une bonne épouse. La plus belle des épouses que la Terre n'aura jamais porté. »
Je n'avais jamais pensé aussi sincèrement mes mots. Ô oui, le jour du mariage me semblait loin. Il me tardait tellement de lui passer la bague au doigt. Mais comment expliquer cela à un adolescent qui en avait cure des bons usages ? Comment expliquer que nous nous permettions aucun rapprochement trop fort avant ce jour ? Je bus une gorgée de mon thé. Le connaissant, il n'allait jamais avoir affaire à ce genre de situation dans laquelle le désir dévorait nos entrailles. Nous avions l'impression de retrouver la pureté de nos jeunes années.
« On s'y fait, à l'attente. Cela est parfois difficile mais quand cela nous tient à coeur, on résiste. La volonté est une grande force que l'on sous-estime bien trop souvent. »
Je restai assez vague sur ce sujet. J'estimais qu'il n'avait pas à connaître ce type de détail de ma vie privée. Je souhaitais que cela restât entre Cissy et moi-même. Il s'agissait de notre jardin secret.
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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Ven 8 Déc 2017 - 14:46


En bon diplomate qu'il était, Basil était lui-même un homme qui savait prendre soin de son apparence. Il savait d'expérience que le physique donnait toujours la première impression d'un individu, et donc forcément, il veillait toujours à être impeccablement apprêté avant un rendez-vous. Le mariage de Monsieur Malefoy, bien qu'il ne soit pas un événement important pour la famille Carrow, allait faire converger des hommes et femmes intéressants et puissants. Il ne pouvait dès lors qu'être particulièrement soigné. Il avait déjà fait son choix, et le monde manichéen qu'évoqua Evan dans sa réponse, n'était pas celui de son oncle, qui n'allait venir que vêtu de noir. Du bout de ses chaussures cirées à sa chemise, il serait entièrement de noir. L'intention n'était pas de se faire passer pour un corbeau, mais plutôt de rester dans un style qu'il appréciait bien. Le noir selon lui, était la seule couleur de la classe et de la dignité.
Même si la cigarette pouvait lui donner un air de mauvais garçon – c'était d'ailleurs ce qu'avait longtemps craint son propre père – , Basil ne fumait que pour le plaisir d'avaler de la fumée et rien d'autre. Certains fumaient pour se donner un genre ou pour faire parti d'une communauté. Lui, il ne faisait parti d'aucune communauté et cela lui allait très bien. Dans la rue, chez lui ou dans son bureau, n'importe qu'elle lieu tranquille était l'idéal pour s'en griller une. Il rentra dans dans la boutique bien trop vite à son goût mais il ne pouvait pas s'éterniser dehors sans que cela ne paraisse suspect. Il était déjà persuadé que son neveu avait saisit son malaise rien qu'au regard qu'il lui avait lancé dans le miroir. Peut-être que le Serpentard prenait l'ancien Gryffondor pour un aveugle, mais il ne l'était pas. Pas encore, en tout cas. Basilius avait les yeux en face des trous et il voyait aussi bien qu'il entendait. Ainsi, il saisit parfaitement la petite phrase du jeune homme qui, lorsqu'il s'adressa à Lucius, ne manqua pas de souligner les charmes de la future mariée. Carrow pouvait être aussi intraitable qu'il le voulait sur les charmes féminins, et être aussi têtu qu'incohérent dans ses choix de femmes, Narcissa était en effet très belle. La plus belle des Black, même si Andromeda avait des atouts tout à fait délicieux dès lors qu'on la regardait par derrière. Mais Basilius manqua tout de même de s'étouffer de rire lorsque la voix mielleuse de Lucius vînt confirmer les dires d'Evan. Le bureaucrate regretta la spontanéité de sa relation avec son neveu, car il était persuadé que l'amour – ou l'attachement, qu'importe – aveugle de Malefoy pour sa promise le faisait au moins autant sourire que lui. Son rictus moqueur d'ailleurs, était immanquable si bien qu'il dû se passer une main sur le visage pour éviter de ricaner dans son coin.

Tout, absolument tout chez Lucius amusait Basil. De son air de poupon hautain à sa manière de boire son thé, en passant par ses paroles niaises et mielleuses envers Narcissa. Lucius Malefoy faisait un divertissement très intéressant, et très malléable quoi qu'on en dise. S'il ne menait pas la conversation parce qu'il n'en avait pas envie, Evan menait quand à lui très bien la danse, et tacitement, son oncle le remerciait de faire la conversation pour qu'il puisse se complaire dans un silence religieux. « Il n'y a donc plus qu'à vous souhaiter de charmantes noces » s'amusa Basil d'un air d'homme mature qui s'amusait des déboires des plus jeunes. Il était passé dans le lit de tellement de femmes qu'une de plus ou de moins ne ferait pas la différence. Pour autant, il ne saisissait pas très bien comment un homme de la stature de Monsieur Malefoy, pouvait se laisser déborder ainsi par une femme. Allait-il s'en lasser ? La laisser tomber ? Il ne le pensait pas, parce que Narcissa allait sûrement être une femme très divertissante pour son mari. Cette pensée lui arracha un nouveau sourire et il détourna la tête. Ce n'était pas ses affaires.
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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Ven 15 Déc 2017 - 12:45

« Alors pourquoi nous demander notre avis … » conclut distraitement l’adolescent sans même feindre de formuler cette affirmation sur le ton d’une question. Il se trouvait présentement davantage intéressé par la couleur de ses boutons de manchettes que par le monologue ennuyeux de son aîné (c’était dire le niveau d’ennui suscité chez lui par la conversation). Il ne doutait finalement plus que l’esprit de Lucius soit aussi vicieux que celui de Druella et de Narcissa. Ses fins cheveux blonds autant que l’amour de s’écouter parler plans de table et napperons lui donnaient un air de duchesse aussi délicat que les deux femmes. Il se sentit presque soulagé que la traîtresse compagnie de son oncle l’arrache à celle malaisante du futur marié quand il les rejoignit. Les manières de Lucius, si elles incitaient à la raillerie l’adolescent à la force plus brute, ne lui faisaient pas oublier sa dangereuse position au sein de leur monde. S’il était doué, comme une femme, de fourberie, il fallait encore plus s’en méfier ; considéra-t-il avec une ombre de sagacité.

Evan était davantage un adolescent capricieux qu’un garçon capricieux et ne se rebiffa ainsi pas davantage contre le plan de table établi. Il se surprit simplement à espérer que sa fiancée et demoiselle d'honneur Cassiopeia Yaxley adoucirait au moins l'humeur de leur table. Il ne formula pas cette pensée à haute voix car se trouvait persuadé, après ce petit échange en tête à tête, qu’il s’agissait de la meilleure manière de repousser sa chance. Le fougueux jeune homme ne ferait pas le beau pour se trouver dans les bonnes grâces du Malefoy. Bien au contraire, il s’amusa plutôt à orienter leur conversation sur le seul sujet capable de l’arracher au flegme ambiant. Celui, bien évidemment, de la virginité de sa cousine. Mais la réponse de l’heureux marié fit naître une nouvelle fois chez lui un sentiment de déception. Il arqua un sourcil pour considérer sa réponse. Narcissa ? Une bonne épouse ? Ils étaient nombreux les hommes qui se damnaient autour d’elle rien que pour l’excitation de se faire électrifier par un seul de ses regards ou sourires. Lucius poursuivit sa mièvrerie et Evan finit par s’étouffer d’un rire. « Si on m’avait offert la main de ma cousine à moi, je l'épuiserais jour et nuit et elle n’aurait pas le loisir de s’employer aux tâches d’une bonne épouse ailleurs que dans la chambre nuptiale … ou dans toutes les pièces du manoir d’ailleurs ! » fit-il un peu crument sans pourtant ressentir aucune gêne. Lucius pouvait convaincre Evan de bien des choses mais certainement pas de la vertu de la patience en matière conjugale. Il ne put retenir un regard complice de s’égarer vers son oncle dont il était persuadé qu’il ne félicitait le marié que pour ne pas exploser de rire. Evan n’avait pas la même politesse et se fendait encore largement la poire. « En espérant qu’elles ne soient pas trop courtes ! » fit-il en prenant le temps de nouer un windsor autour de son cou. Il voulait bien croire que Lucius Malefoy était doué d’un esprit supérieur aux leurs, mais certainement pas au point de se serrer la ceinture pendant une année entière et de savoir assurer toute une nuit derrière avec une femme aussi superbe que sa cousine dans son lit. « Par Merlin, Lucius, tu es un sacré joueur ! » feint-il de le féliciter. Le mètre avait fini de prendre ses dernières mesures et il descendit d'un pas leste de la petite estrade pour se retrouver au même niveau que les deux hommes. Il était curieux de la réaction de Lucius Malefoy dont il étudiait les traits. Jusqu'où conservait-il son masque placide ?


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MessageSujet: Re: "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE "Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE 129196351Dim 24 Déc 2017 - 12:24

Sa virginité était l'un des cadeaux les plus précieux qu'une femme pouvait offrir à un homme. Je me différenciais de mes semblables par nombre de chose. L'amour exceptionnel et sans faille que je manifestais à l'égard de Cissy ne trouvait pas d'égal auprès des fidèles du Seigneur des Ténèbres qui ne se mariaient que par nécessité de faire perdurer la pureté du sang au fil des générations sans éprouver quelconques émois pour leur épouse, aussi douces et dociles soient-elles. Je trouvais cela assez déplorable. La sphère familiale n'en devenait que moins solide et avec cela, la communauté.
Evan n'avait pas le même souci de vertu que moi. Je reconnaissais en lui un adolescent extrêmement porté sur la chose, à peine dépucelé. Ce gamin n'avait pas de valeurs à ce niveau là. Il n'avait pas l'air de se demander si sa fiancée en aurait envie.
« Il n'y a donc plus qu'à vous souhaiter de charmantes noces »
« En espérant qu’elles ne soient pas trop courtes ! »
« Je suis confiant, ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus. »
Je bus une gorgée de thé d'un air calme et parfaitement confiant de mes capacités tandis qu'Evan me répondit avec une ironie de piètre qualité. Vraiment. Ce jeune homme n'était pas très fin. Il n'égalait pas Amycus Carrow en terme de rudesse mais restait tout de même très constatable et préjudiciable pour l'avenir.
« Et pour toi ? A quand le mariage ? Après Poudlard, je suppose ? Cassiopeia est divine, l'attente doit te paraître longue, non ? Poudlard doit bien entravé la vie intime de ton couple, n'est-ce pas ? » demandai-je en appuyant bien sur le fait qu'il soit encore à Poudlard pour lui faire comprendre que ce n'était qu'un gamin.
Cela m'amusait de voir ses élèves de l'école de magie essayer de jouer aux grands. J'étais moi-même ainsi mais avec le recul que j'avais pris en vieillissant, j'avais commencé à trouver ce comportement ridicule. Clairement, Evan ne devait pas voir Cassiopeia assez souvent pour l'honorer dans toutes les pièces d'un manoir jour et nuit. Par expérience, ceux qui en parlaient le plus étaient ceux qui en faisaient le moins.
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"Faîtes attention de ne pas vous faire étrangler avec le mètre à couture" | CLOTURE

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