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| Fenêtre sur notre futur | ANDROMEDA | |
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Randolf Spudmore NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Alexander Skarsgard ▬ Squirrel | SANG : Mêlé, que voulez-vous d'autre ?
| Sujet: Fenêtre sur notre futur | ANDROMEDA Ven 17 Mai 2019 - 21:19 | |
| Mildred vivait depuis quelques jours sur un véritable petit nuage. Et il y avait de quoi. Les paroles de Rabastan Lestrange restaient dans son esprit depuis leur dernière conversation, et le petit coeur de l'héritière se trouvait être remplis à ras bord d'un espoir qu'elle avait essayé de contenir pendant des années pour ne plus souffrir. Mais tout allait mieux désormais ! L'enthousiasme de la Nott semblait n'avoir plus aucune limite et sans doute ne l'avait-on jamais vu aussi heureuse que lorsqu'on lui avait annoncé ses premières fiançailles avec le cadet Lestrange. L'expression rêveuse sur son visage contrastait fermement avec celle plus consternée qu'on lui trouvait depuis la rupture de ses fiançailles. Mildred, en effet, semblait avoir perdu quelques années. Les conséquences de son affliction génétique ne semblaient même plus marquer de fatigue sur sa peau. Heureuse, c'était le mot. Et justement ! Si heureuse qu'elle était, la petite héritière se sentait d'humeur bavarde - légèrement plus que d'habitude disons nous plutôt - et elle désirait vraiment faire part à sa meilleure amie de ses plus beaux espoirs. Pour une fois, ces derniers semblaient prêts à se concrétiser, sans qu'elle ne sache comment. Mais pour vivre dans le bonheur, Mildred était prête à écouter toutes les plus belles paroles de son ancien fiancé. Affublée d'une jolie robe à fleurs, la jeune femme demanda à son elfe Pok de lui tresser correctement les cheveux comme elle n'arrivait jamais à le faire, tout en lui faisant la conversation : « Tu vas pouvoir te reposer un peu » lui dit-elle doucement, « et s'il te plaît, ne te repasses pas les doigts quand tu fais tomber quelque chose dans ma chambre... ». Mildred aurait bien voulu lui demander d'arrêter les sévices physiques sur lui-même, mais elle ne le pouvait pas. La volonté de ses parents surpassait la sienne et elle devait regarder sa vieille peau toute brûlée s'occuper de ses cheveux bruns. Lorsqu'il eut finit, elle lui tapota gentiment l'épaule tout en faisant attention de ne pas la lui déboîter d'un geste trop fort. Elle lui confia aller voir Andromeda, attrapa un châle en laine des années trente ainsi que sa baguette, et elle transplana pour le Tsarduck's. Ce n'était clairement pas le genre d'endroit que la petite héritière fréquentait en général. Ses parents disaient qu'il y avait trop de vermines qui s'y promenaient, mais très clairement, ce n'était pas ce qu'elle pensait. Pour autant, elle n'avait pas envie de se faire crier dessus. Mais comment pourraient-ils le savoir, puisqu'aucun sang-purs notables n'y mettaient les pieds ? Mildred Nott entra donc de son pas joyeux et aérien pour poser finalement les yeux sur Andromeda accompagnée de son petit monstre métamorphomage. Elle se dirigea vers elle avec le même entrain et s'assit sur la chaise d'en face, un délicat sourire sur les lèvres : « Je suis navrée de mon léger retard » fit-elle sans cérémonies, les joues un peu rouges, avant de poser ses yeux brillants sur Nymphadora : « Coucouuuu Nymphadora ! ». Mildred eut pour la petite fille un geste tendre dans les cheveux avant de sortir de sa poche élargie par un sortilège, une petite poupée de tissus qui se caractérisait, justement, par ses cheveux qui changeaient de couleur selon la personne qui la tenait entre ses mains. Elle la tendit à la petite fille, toujours souriante : « Comment tu vas depuis la dernière fois ? » demanda-t-elle à l'attention de la mère du petit monstre, qu'elle n'avait pas vu depuis quelques temps. Mildred avait senti Andromeda un peu froide avec elle depuis l'étrange après-midi qu'elles avaient passé en la compagnie d'Evan Talbott. Les choses s'étaient certes arrangées, mais rien ne paniquait plus la jeune femme que de perdre une de ses rares amies. L'ancienne Black avait déserté le navire pendant longtemps avant de revenir vers elle, et si la petite héritière avait confiance en elle, une partie de son esprit ne pouvait pas s'empêcher de craindre sa potentielle inconstance dans ses amitiés.
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| | | Grace Pham Le MOLDUCe n'est pas la magie qui fait qu'un être est magique. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © ladyhyoko | SANG : ⊰ Pur dumol !
| Sujet: Re: Fenêtre sur notre futur | ANDROMEDA Mar 21 Mai 2019 - 14:59 | |
| Le carillon de la porte annonça l’arrivée pimpante de Mildred Nott. Le sourire et le regard de son amie se trouvaient si vifs qu’ils donnaient l’impression à Andromeda que le tintement de grelots la suivait partout sur son passage. S’excusant pour son retard, elle ne recueillit comme réaction qu’un froncement d’ailes du nez et une affirmation un brin mystérieuse. « Ne sois pas navrée, tu arrives en fait au bon moment » la mère indiqua-t-elle d’un regard la mine déconfite de sa petite fille qui avait trouvé refuge dans un grand gobelet de milkshake. Sinon les yeux encore larmoyants de la petite et les jugements - silencieux mais sévères - de certains clients en leur direction, rien n’indiquait qu’une terrible crise s’était ici déroulée quelques minutes auparavant. La petite métamorphomage s’était levée du mauvais pied ce matin-là et la promenade que ses parents lui avaient imposée sur le Chemin de Traverse avait eu raison de ses derniers nerfs d’enfant de trois ans et demi. S’asseoir à côté de sa chaise et se retrouver les fesses par terre en public avait consacré le prétexte idéal pour expulser toute sa frustration si longtemps contenue. Et sans doute les cris eussent-ils encore retentis contre les murs du café sans l’intervention d’un charmant serveur avec une boisson sucrée et glacée à base de jus de citrouille. Déjà les pointes - des cheveux bleus de tristesse - de la petite fille prenaient une couleur orangée pour marquer son appréciation. Elle ne répondit pas au salut de la sorcière mais ne rechigna pas à accepter la caresse dans ses cheveux. « Elle est un peu fatiguée » la mère expliqua-t-elle simplement en laissant dans son coin la petite qui ne demandait présentement pas mieux. Mais cette dernière se fendit enfin d’un large sourire, la bouche toujours autour de la paille, en remarquant les cheveux de la poupée imiter les siens. « Merciiiiii Millyyyy ! ». Il semblait parfois à la mère que sa fille, en grandissant, éprouvait un certain plaisir à la prendre à contre-pied. Elle ne s’en chagrinait néanmoins pas quand c’était dans ce sens-là que la surprise se déroulait, et elle félicita même son amie d’un regard sincèrement impressionné.
Cette dernière s’enquit finalement de ses nouvelles. « Bien - répondit la sorcière qui était rarement sortie de chez elle avec les traits aussi tirés et des cheveux aussi ébouriffés, la ressemblance avec son aînée était plus marquante qu’à l’accoutumée - Bien depuis que j’ai quitté le ministère, même si j’avais oublié que c’était encore plus fatiguant d’organiser un emploi du temps de mère à plein temps que celui de n’importe quel chef de département ». Et il est vrai que, passant de bébé à enfant, l’énergie et le caractère de la petite s’étaient sacrément affirmés. En dépit de cela, la sorcière se sentait plus à sa place dans sa maison avec son enfant que nul part ailleurs dans le monde magique. « Et toi ? » s’enquit-elle un sourire au coin des lèvres. Elle ne se souvenait pas avoir jamais vu la petite héritière si épanouie et se trouvait, plus encore que d’habitude, curieuse de prendre de ses nouvelles. La plus jeune lui reconnaissait également un air fier, et elle aurait mis sa main à couper que ces dernières et heureuses nouvelles ne seraient sans doute pas sans lien avec la nouvelle indépendance qu’elle avait pris à l’égard de ses parents depuis son changement d’adresse.
Dernière édition par Andromeda Tonks le Mer 26 Juin 2019 - 8:14, édité 3 fois |
| | | Randolf Spudmore NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Alexander Skarsgard ▬ Squirrel | SANG : Mêlé, que voulez-vous d'autre ?
| Sujet: Re: Fenêtre sur notre futur | ANDROMEDA Sam 25 Mai 2019 - 14:44 | |
| Mildred voyait trop peu de monde pour ne pas être ravie de sortir un peu de son enfer quotidien. Le Manoir Nott était certes sa maison, là où elle avait grandi et là où elle vivait désormais qu'elle n'habitait plus au Chemin de Traverses, il n'en demeurait pas moins une demeure austère, froide et inutilement grandiose. Le confort et le luxe qui se trouvaient entre ses murs auraient sans doute pu faire tourner la tête de n'importe quelle famille anglaise. Les Nott étaient richissimes, c'était connu. Les ouvrages laissés par Teignous Nott à ses descendants assuraient un pécule considérable en même temps que tous les membres de la famille - sauf les femmes, en règle générale - étaient bien placés dans leur travail. Néanmoins, aussi riche que puisse être l'entrée, aussi fastueux que puisse être le séjour, il manquait au Manoir de la famille un peu de chaleur. Un peu de bonne humeur. L'air sombre de ses parents semblait toujours tourné vers elle, comme si, créature inutile, elle était incapable de trouver une solution à leur problème. Et finalement, c'était elle - en partie, disons plutôt - qui allait peut-être sortir sa famille de la honte dans laquelle elle semblait enfoncée jusqu'au cou depuis la rupture des fiançailles de Monsieur MacNair... Sans doute que la petite héritière se faisait des idées, s'imaginait des choses. C'était possible, probable même. Mais Rabastan lui avait donné sa parole et elle se plaisait à y croire, comme un enfant passionné par les contes, les yeux grands ouverts et remplis d'émotions. Mildred aimait le Lestrange depuis plus longtemps qu'elle ne saurait le dire, et elle était profondément flattée qu'il se démène ainsi pour faire respecter leur engagement premier. Les plus cyniques, dont ses parents qui pourtant ne pouvaient rien dire comme ils n'avaient pas de plan de secours, diraient qu'il n'en avait qu'après l'argent de la famille Nott mais la jeune femme refusait d'y croire. Ce serait mettre un coup de pied à tout ce en quoi elle croyait. Détruire la fondation de ses émotions les plus passionnées serait une erreur qu'elle ne pourrait jamais surpasser. Manipulée et manipulable, elle avait apprit par cœur toutes les leçons qu'on lui avait enseigné, avait apprit à poser un bémol sur certaines d’entre elles, en secret... Comme celle concernant les traîtres. Andromeda était son amie et Mildred restait fidèle à la règle de l'amitié. Voir sa fille ne la dérangea pas du tout par ailleurs. L'enfant était amusante et jolie. Et l'héritière adorait les enfants comme elle en était encore une au fond d'elle. Sa naïveté légendaire pourrait facilement, en effet, être rapprochée à celle d'une adolescente amoureuse. « Edward n'est pas ? » demanda curieusement Mildred en remarquant l'absence de l'époux de sa meilleure ami. Une partie d'elle fut profondément soulagée qu'il ne soit pas avec elles et elle culpabilisa. Ted était gentil, son seul défaut étant de ne pas être de la même pureté que son amie. N'était-ce pas exagéré de sa part de le voir, au fond d'elle, comme un espèce de pestiféré ? Un sourire profond égaya néanmoins les traits de l'héritière devant le remerciement de la petite fille et elle s'assit en face d'elles. L'on vînt quémander leurs commandes pendant qu'Andromeda lui répondait. Mildred commanda un thé blanc à la groseille et à la framboise en regardant d'un air circonspect son amie. Elle savait qu'elle ne travaillait plus au Ministère, et si elle s'en était félicité au fond d'elle - une femme ne travaille pas, enfin ! - une autre partie d'elle-même ne pouvait s'empêcher d'être surprise. Elle ne savait pas très bien pourquoi elle n'y travaillait plus. L'héritière ne comprenait pas grand chose au monde du travail comme elle avait vocation à se satisfaire d'une vie profondément oisive. « Mais pourquoi n'y travailles-tu plus ? » chercha-t-elle justement sa réponse dans la bouche de sa meilleure amie, les sourcils froncés, « je pensais que tu aimais ce que tu faisais...». C'était en tout cas là qu'elle s'en était arrêtée. Elle avait apprit plus tard, au mois de septembre sans doute, qu'elle n'était plus une fonctionnaire du Ministère. La raison de sa perte d'emploi demeurait un mystère pour la sorcière qui remercia gentiment le serveur pour son service d'une rapidité exemplaire. Lorsqu'Andromeda lui retourna la question, Mildred en fut ridiculement surprise. Elle avait si peu l'habitude qu'on se questionne sur sa vie, que chaque question la concernant avait tendance à la surprendre. Fort heureusement, cela ne dura pas longtemps : « Je vais bien, très bien, même ! » s'épancha-t-elle sans exagérer sur ce qu'elle ressentait - on pouvait même dire qu'elle était très en deçà de la réalité. « J-J'ai discuté avec Rabastan la semaine dernière... Il m'a assuré que nous devrions être mariés d'ici l'année prochaine ! ». Les grands yeux noisettes de l'héritière semblaient briller d'une excitation déraisonnablement naïve mais elle n'en avait rien à faire. Sa joie était toujours profonde et sincère lorsque l'on évoquait le nom de son premier fiancé, et l'était d'autant plus lorsqu'elle-même prononçait son nom. C'était une nouvelle merveilleuse qu'elle portait à sa meilleure amie, et la jeune femme n'imaginait pas qu'elle ne puisse pas être, au moins, aussi heureuse qu'elle...
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| | | Grace Pham Le MOLDUCe n'est pas la magie qui fait qu'un être est magique. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © ladyhyoko | SANG : ⊰ Pur dumol !
| Sujet: Re: Fenêtre sur notre futur | ANDROMEDA Mer 26 Juin 2019 - 9:34 | |
| Andromeda sourit légèrement quand Mildred s’enquit de l’absence de Ted, c’était bien souvent sa première question. Et cet excès de réserve amusait plutôt l’amie de l’une et l’épouse de l’autre plutôt qu’il ne la contrariait. « Ce n’est pas un loup-garou tu sais ? - plaisanta-t-elle pour lui indiquer, que même s’il avait été à leur table, il ne l’aurait pas mordue - Urgence au boulot, son patron a remarqué sa curieuse capacité à être le premier sur place et en profite je crois ! ». Elle ne préféra pas ajouter que leur foyer en profitait également maintenant que leur source de revenus s’était vue si brutalement divisée. La famille jouissait d’un sacré avantage sur les moldus - parmi lesquels ils vivaient - qui l’empêchait néanmoins de trop se tracasser de ses finances. Le transplanage ne permettait pas seulement à son mari d’être un travailleur zélé, il leur permettait à tous deux de pouvoir se déplacer en ville pour le boulot mais de vivre dans le fin fond de la campagne autrement plus accessible. Il ne semblait néanmoins pas à Andromeda que Mildred se trouvait la meilleure interlocutrice pour parler de « gagner sa vie » ou de « vivre parmi les moldus » et il était légitime de se demander lequel de ces deux sujets aurait le plus égaré la petite héritière. Cette dernière comprendrait sans doute mieux les motifs - et les sorciers ! - qui l’avaient poussée à raccrocher définitivement sa cape. « Tu as dû entendre parler de la disparition de Basilius Carrow ? - ces tristes faits divers avaient généralement la saveur de ragots particulièrement croustillants dans les vieilles familles sorcières - C’était mon chef alors c’est devenu compliqué, surtout avec son frère Morfin » employa-t-elle un doux euphémisme, les outrages qu’elle avait essuyé auraient sans doute plus meurtris son amie que elle-même qui s’était renforcée depuis ses dernières années. « Travailler avec lui me protégeait bien plus que je ne le soupçonnais » finit-elle par confesser dans un souffle. La seule chose qui l’affligeait était de s’imaginer qu’un homme bon avait sans nul doute subi le pire. Et Morfin Carrow - l’avait-elle accusé sans l’ombre d’un doute - était directement lié à cette disparition. C’était presque toujours de cette manière que les histoires de ‘traîtrise’ se résolvaient au sein des grandes familles : toute la communauté magique avait le droit de vous insulter mais seule votre famille disposait de celui de cacher votre corps sous le tapis. Et pour cette même raison, c’était la branche Lestrange de son ancienne famille que Andromeda redoutait particulièrement. Le prénom de Rabastan - qu’elle n’avait plus entendu depuis longtemps dans la bouche de Mildred - lui glaça le sang. « Comment ? ».
« Je veux dire raconte-moi comment ça s’est passé - tenta-t-elle aussitôt de se rattraper - je ne savais pas que tu le voyais encore … ». Il y'a près de quatre années, elle se souvenait que son amie était tombée éperdument amoureuse de lui. Andromeda avait beau avoir feint le bénéfice du doute - de la même manière que Mildred le faisait envers Ted - elle avait été éminemment soulagée d’apprendre le non aboutissement de leurs fiançailles. Elle se demandait légitimement ce qui avait pu provoquer ce bouleversement. Il ne lui semblait pas que l’antidote à l’affliction de la petite héritière avait brutalement été découvert ni que le patriarche de l’affreuse famille était capable d’ouvrir son esprit. L'instinct maternel de la sorcière paraissait s'étendre à son amie, elle voulait comprendre la raison, était désireuse de la protéger. Le jus de citrouille que Nymphadora versait présentement dans les cheveux de sa poupée pour lui shampouiner la tête passa complétement au-dessus de la sienne. |
| | | Randolf Spudmore NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 416 | AVATARS / CRÉDITS : Alexander Skarsgard ▬ Squirrel | SANG : Mêlé, que voulez-vous d'autre ?
| Sujet: Re: Fenêtre sur notre futur | ANDROMEDA Ven 28 Juin 2019 - 16:27 | |
| Mildred avait toujours joué parfaitement son rôle de jeune héritière de sang-pur sans pourtant en partager totalement les idéaux. Si son esprit malléable avait été largement pollué par l'idée selon laquelle elle n'était faite que pour porter un enfant et l'élever, la jeune femme avait toujours gardé des sentiments différents concernant ce qu'elle ressentait pour les minorités. La gentille petite sorcière n'avait jamais été capable de dire un mot de travers à une personne issue de la communauté moldue, tout comme elle était bien incapable de cracher sur les traîtres. Cela ne l'avait pas empêché de supplier le Choixpeau de l'envoyer à Serpentard au lieux de Poufsouffle comme il le désirait originellement, et cela ne l'avait pas empêché d'écouter sagement tous les préceptes que ses parents désiraient lui enseigner. Car jamais l'héritière n'avait lutté contre les monstrueuses paroles de ses aînés. Elle s'était contentée d'hocher la tête, passivement, persuadée qu'ils avaient tous raison sans trouver pourtant le courage de s'en convaincre. Peut-être que son inaction était sa plus belle marque d'intelligence, comme elle n'était menacée par rien d'autre que sa propre santé. Andromeda, son amie, sa traître d'amie, ne pouvait pas en dire autant, et Mildred n'aurait su supporter de savoir sa vie menacée en permanence par sa famille. Et comment vivait-elle une pareille menace pour sa fille ? Le regard chocolat de la sorcière se trouva attiré par les frasques de l'enfant, et elle esquissa un petit sourire amusé en la regardant. Néanmoins, l'assertion de "loup-garou" d'Andromeda fit détourner les yeux de Mildred vers elle, pour la regarder d'un air choqué. Bien entendu que Ted n'était pas un loup-garou, et même si c'était le cas, elle n'en ferait pas tout un fromage ! Son propre frère en était un, et ce n'était pas pour autant qu'elle s'était détournée de lui comme leurs odieux parents. Mal-à-l'aise, la Nott afficha quand même un sourire de circonstance et répondit : « Je n'ai rien contre les loup-garous, tu sais ». Presque comme une justification aux accusations que son amie pouvait penser, la jeune femme se racla la gorge en continuant leur conversation sur un sujet qui amènerait moins de turbulences. Elle fronça les sourcils à l'évocation d'un nom qu'elle avait déjà entendu. Bien qu'elle ne se soit jamais adressé à cet homme, elle avait trouvé la disparation de Basilius surprenante et inquiétante. Les Carrow, pourtant, ne semblaient pas en faire toute une histoire, ce qui était d'autant plus étonnant. « Oh ! » s'écria Mildred à l'évocation de Morfin Carrow qui, contre toute-attente, l'appréciait un temps soit peu, « si tu avais des problèmes avec Morfin, tu aurais pu me le dire. J'aurais pu lui en parler... Qu'il te laisse tranquille ». C'était assez naïf de penser qu'une femme du rang de Mildred aurait un poids quelconque sur un employé si aisé du Ministère, mais la jeune femme ne voulait pas se montrer inactive. Elle se trouvait sincèrement triste que son amie ne fasse plus ce qu'elle aimait, uniquement à cause de la disparition étrange de son chef. « Si ça se trouve, Basilius en a eu marre, et il est parti. J'ai entendu dire qu'il avait des mœurs peu recommandables. Je peux en toucher deux mots à ma tante, si tu veux ? Elle était proche de lui, me semble-t-il » lui proposa gentiment Mildred en avançant sa main pour se saisir de celle d'Andromeda, dans un geste de soutient. Bien que la notion du travail soit totalement à l'opposé des idéaux de l'héritière, elle comprenait que son amie ne pense pas la même chose, et qu'elle veuille travailler. Surtout qu'Edward n'avait pas une situation extraordinaire non plus. Visiblement et pour la première fois de sa vie, la situation de l'héritière Nott était plus envieuse que celle de l'ancienne Black. La roue tournait-elle enfin pour Mildred ? Elle voulait sincèrement y croire alors qu'elle planifiait silencieusement son mariage tous les soirs, lorsqu'elle s'endormait dans son lit vide de toute autre présence que la sienne. Elle mourrait de hâte de se marier enfin. Une fois la bague au doigt, toutes les années de tristesse et de solitude pourraient être effacées et elle pourrait enfin commencer sa vie. Elle ne doutait pas de la joie de son amie jusqu'à ce qu'elle réagisse brusquement face à ses paroles. Elle était heureuse pour elle, n'est-ce pas ? Comment ne pas l'être ? « Eh b-bien... » balbutia-t-elle alors que ses joues prenaient la couleur du chemisier d'une vieille femme au fond du magasin, rouge tomate, « il nous arrive de prendre un thé ensemble et c'est à cette occasion qu'il m'a dit ça ». En fait, Rabastan et elle parlaient peu en général. Ils se contentaient de quelques paroles cordiales lors des événements mondains, mais le regard, parfois, était plus parlant que les mots. « Tu te rends compte ? Je suis tellement, tellement heureuse Andromeda ! » s'écria Mildred, le regard brillant. Elle ignorait totalement les sombres desseins de Rabastan pour son père qui bloquait résolument leur union à cause de la santé délicate de son ancienne fiancée. « Il a sûrement convaincu son père... » finit-elle par minauder en appuyant sa tête contre sa main pour laisser son regard rêveur parcourir la salle dans laquelle elles prenaient leur thé. Qu'il fasse tout ça juste pour elle la grisait autant... Autant que si elle avait déjà un enfant ! (953) ptdrrrrr je suis désolée je pensais pas que c'était si long |
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