Le Lundi 7 novembre 1977,

Xander,

Peut-être que ma lettre est impromptue ? Ou peut-être que non. Le temps passé depuis notre discussion dans le Poudlard Express, un an. C'est long, mais rapide. En un an, tu as eu le temps d'être diplômé, et quelle occasion que nous n'avons pas fêtée. Il me semble que l'eau a coulé sous les ponts depuis que tu es entré à Poudlard, on était hauts comme des elfes ! Mais cessons la nostalgie, n'est-ce pas ?

Je voulais t'inviter à manger à la maison ce vendredi soir, histoire de discuter un peu, de fêter ton diplôme et ta vie d'étudiant ! Qu'est-ce que tu en dis ?

Avec toute mon amitié,

Gardenia E. Powell

Ps : Moran ne sera pas là, passe le bonjour à Njal de ma part.

C'était les mots qu'avait écrit une jeune maman voulant renoué avec un ami d'enfance, un ami qui lui avait été très cher et a qui elle avait offert sa première confection de porte-baguette. Un ami qui l'avait supporté, malgré qu'il soit son cadet, elle et ses excentricités, mais aussi un ami avec qui tout avait fini par déraper. Mais quoi qu'il en était elle voulait simplement passer du temps avec Alexander Rozen. Elle s'était arrangée pour connaître à l'avance les horaires de son époux pour éviter toutes piques, phrases douloureuses, ou coup de poings possibles. Elle n'avait pas l'intention de revivre la soirée du bal de sa sixième année, certainement pas. C'était fini tout ça. Mais si elle se réjouissait déjà d'accueillir Alexandre dans sa nouvelle demeure et dans sa nouvelle vie, elle avait tout de même peur que les liens soient définitivement brisés et qu'il ne vienne pas. Alea Jacta Est. Le hibou, Olliv', s'envola remettre sa missive.

Quand un hibou vint taper son bec contre la fenêtre sa chambre, Alexandre était en train de réviser ses cours de sciences occultes en étudiant studieux qu'il avait été contraint de devenir. C'était déjà une chance qu'il ait pu entamer des études pour devenir langue-de-plomb étant donné ses résultats dans l'ensemble mitigés à Poudlard. Très mauvais dans la moitié des disciplines, excellents dans l'autre moitié. Ce ne fut qu'en sixième et septième année qu'il avait vraiment commencer à prendre au sérieux les études, pour tout dire. La peur de finir sa vie arpentant le Chemin de Traverse avec un baluchon devait l'avoir rattrapé.
Il prit le bout de parchemin accroché à la patte du hibou, un peu intrigué de ne pas reconnaître le volatile. Il déplia la lettre et la lut. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir la destinataire. Il hésita de longues secondes avant de déchirer un bout de papier d'un carnet — toujours aussi soigné, hein. Il donna une cacahuète au hibou qui l'avala goulûment et écrit une réponse brève, confirmant sa présence. Il l'accrocha à la patte de l'oiseau qui s'envola.

Le jour J, Alexandre se rendit au lieu d'habitation que Gardenia Ollivander, dorénavant Powell, partageait avec son époux, Moran. Il appréhendait ces retrouvailles. Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas revu son amie (l'était-elle toujours ?) et n'avait même pas pris la peine de la recontacter depuis leur dernier échange dans le Poudlard Express. Il hésita. Et s'il se défilait ? C'était une éventualité assez séduisante.
Cependant, il finit tout de même par toquer à la porte.
Il avait quand même fait un petit effort vestimentaire en enfilant une chemise à peu près bien repassée. Peut-être pour compenser son air un peu fatigué et abattu. Il ne voulait pas avoir l'air d'être au fond du gouffre. Même si c'était le cas moralement.
Gardenia finit par venir ouvrir. Alexandre lui adressa alors un sourire peu à l'aise.
« Bonsoir. » la salua-t-il, tout gêné.

Le D Day était arrivé et la nervosité tout comme l'appréhension s'étaient emparées de la blonde, si la jeune femme n'était pas d'un ordinaire contemplatif, elle n'avait jamais passé une après-midi aussi riche en méditation intérieure, même en nourrissant son fils, elle avait réfléchit sur ses faits et gestes, sur ses propos, sur sa façon d'agir. Bref : sur tout et n'importe quoi. A vrai dire, elle appréhendait surtout le fait que le Serpentard ne vienne pas ou fasse demi-tour, elle ne le connaissait que trop bien et savait pertinemment qu'il s'agissait là d'une possibilité.
Une fois le jeune Aedhan mis dans son parc à jouet fermé, elle avait enfilé des vêtements propres et corrects (il fallait dire que trouver des vêtements dont la taille était la bonne s'avérait encore compliqué) pour accueillir son futur invité. Si elle était excitée comme une puce, elle se rendait bien compte que le petit Strangulot l'était aussi, il fallait dire qu'ils ne recevaient tout deux pas souvent de la visite à cette heure-ci. « Tu es content ? On a de la compagnie ? » fit-elle tandis qu'il la regardait avec des étoiles pleins les yeux et qu'un son se fit entendre depuis l'entrée. « Tu vas voir je suis sûre que tu vas l'adorer. » termina-t-elle tandis qu'il gazouillait d'approbation et que la jeune femme le reposait dans son parc à jouets tandis qu'elle partait rapidement ouvrir la porte. Nia souffla un coup et la porte s'ouvrit sur un jeune homme aussi mal à l'aise qu'elle ne l'était plus tôt dans l'après-midi. « Bonjour, Alex. Entre, je t'en prie. » dit-elle en souriant. La jeune fille se décala légèrement pour le laisser entrer dans le loft, tandis qu'elle refermait la porte derrière lui et l'intimait de la suivre dans le salon. « Alors, comment tu vas depuis le temps ? » lui sourit-elle en s'installant dans le canapé, Aedhan quelques mètres plus loin, observant le nouvel arrivant avec silence et attention.

Entre le moment où il avait toqué à la porte et celui où Gardenia venait lui ouvrir, Alexandre aurait eu le temps de fuir au moins trois fois. Mais il ne l'avait pas fait et se retrouvait ainsi face à Gardenia. Elle lui semblait plus petite que dans ses souvenirs. Ou bien était-ce probablement lui qui avait grandi. Elle l'invita à entrer et le pria de s'installer. Il s'assit alors sur le canapé de la pièce de vie en regardant silencieusement autour de lui, prenant connaissance avec les lieux. Son regard fut très rapidement attiré par l'enfant qui était dans le parc à jouets. Il avait croisé son regard.
Il retourna finalement ses yeux vers Gardenia quand elle s'enquit de son état.
« Hemmm... Bien, je crois. Et toi ? Je constate que tu as déjà fait ta vie... Un appartement, un mari, un bébé... Tu ne perds pas de temps. »
Il essayait d'afficher un sourire sympathique pour atténuer l'amertume sous-jacente, probablement involontaire, de ses propos. Son opinion transpirait à travers ses mots. Pour lui, c'était beaucoup trop tôt pour fonder ainsi un ménage. On faisait ça aussi jeune dans les années cinquante. Mais là, ils allaient bientôt entrer dans les années quatre-vingt. Cela le titillait de savoir qu'il y avait encore des gens qui se mariaient à peine majeurs.
Le mariage et la parentalité, c'était surcoté, quand on y réfléchissait.
A vrai dire, il avait du mal à se faire à l'idée que tout son entourage ayant à peu près le même âge que lui allait commencer à se marier, à avoir des enfants... Alors que lui n'allait pas évoluer de la sorte. En tout cas, pas s'il restait avec Njal ou même avec un quelconque autre homme. Il était un cul-de-sac. Mais il ne se voyait pas expliquer cela à des gens qu'il ne considérait pas vraiment. Donc il préférait se faire passer pour le simple connard aigri qu'il était.
« Mais si ça te convient comme ça, c'est très bien. Qui serais-je pour juger ? »
Il aurait juste souhaité qu'elle fasse un enfant avec n'importe qui sauf Moran Powell.

Plus grand et moins enfant que le jeune homme qu'elle avait laissé sur le quai, tel était le jeune homme qu'elle invita à s'installer dans la pièce à vivre, elle l'observa encore quelques instants, tandis que lui-même croisait le regard d'Aedhan, avant d'entamer la discussion. Si le sourire d'Alexandre était présent, elle ne pouvait que constater l'ironie du sort dans ses propos. A vrai dire, elle lui avait dit, enfant, qu'une fois diplomée elle irait mener une vie d'aventure et de découverte pour mener à bien sa formation de fabricante de baguettes. Hélas, la nature humaine jouait bien souvent des tours. « Je pense que je vais bien. » dit-elle en regardant tendrement son fils. « Il faut dire que ce n'était pas la vie à laquelle j'aspirais, mais je suis plutôt heureuse, alors ça me suffit. J'ai encore le temps de poursuivre mes rêves, alors tout va bien. » fit la blonde en faisant apparaitre deux verres sur la table tandis que le bambin c'était lassé de la découverte du nouvel inconnu et s'était mis à jouer avec une fausse baguette pour enfant.

La remarque finale d'Alexandre fit l'effet d'un léger coup de poing quelques peu mérité. Elle connaissait parfaitement la situation d'Alexandre qui n'était malheureusement pas encore accepté dans la société actuelle, mais elle espérait qu'un jour cela changerait. Si Gardenia ne se sentait pas coupable, elle se sentait désolée d'afficher un mariage et un enfant à quelqu'un qui n'aurait peut-être pas la possibilité future d'avoir la même situation. « Tu es Xander, et je ne t'empêcherai jamais de penser ce que tu as clairement envie de penser. Mais pour l'instant, que veux-tu boire ? » déclara-t-elle en se levant pour se rendre à la cuisine, l'entendant penser jusque là. "Moran ? Autant épouser un Scroutt-à-Pétard, blablabla" Il fallait dire que Moran Powell et Alexandre Rozen n'avait jamais fait bon ménage, ou plutôt si, mais plus maintenant. Preuve était du jour où elle était allé invité Moran au bal de la 6ème année et qu'Alexandre l'avait suivit par la suite pour lui faire un long sermon. Elle ne lui dirait certainement jamais, qu'il avait eu raison : cela n'avait pas été une bonne idée.

Alexandre avait toujours été assez franc. La seule chose qui l'avait trop souvent mené à mentir, c'était la peur. La peur d'être rejeté, ou pire, pour ce qu'il était. La peur, c'était un vrai démon pour lui. Elle le rendait faible. S'il avait su passer au dessus, il aurait peut-être fait de meilleurs choix. A ce jour, il en payait encore les conséquences.
« Tu as encore toute la vie devant toi, oui. » répondit-t-il laconiquement avec un léger sourire. « Mon père m'a dit un jour qu'avoir des enfants nous rendait moins aventureux, plus peureux. »
Il se souvenait encore très bien de cette conversation remontant à quelques années. Si à l'époque, il avait bien voulu le croire, aujourd'hui il en doutait. C'était sûrement le cas quand on aimait ses enfants. On avait peur qu'ils leur arrivent quelque chose de mal, qu'ils échouent... Si par malheur ils ne rentraient pas de la nuit, on ne fermait pas l'œil en attendant leur retour. Alexandre s'était convaincu que son père dormait bien paisiblement et ce même s'il ne rentrait pas de la nuit. Ce qui arrivait de plus en plus régulièrement.

Bien sûr, Alexandre n'allait jamais connaître la crainte propre à la parentalité. Du moins, c'est ce qu'il croyait. Et cela sembla revenir à l'esprit de Gardenia qui, étrangement, lui permit de juger. De toute façon, elle savait déjà ce qu'il pensait de tout cela.
« Du jus de citrouille, s'il te plait. »
Il regarda distraitement la jeune maman leur servir à boire suite à sa demande.
« M'enfin... Je ne te comprends pas. De là à épouser Moran Powell... Autant un scroutt à pétards. Ne serait-ce que rester une heure dans la même pièce que lui, c'est de la torture. T'as dû sacrément boire ce soir-là. »
Alexandre aurait en plus mis sa main à couper que Moran était un mauvais amant. Mais il n'était pas encore assez mauvaise langue pour lancer cette hypothèse. Et il n'avait pas envie de savoir concrètement. Il savait déjà que Moran ignorait la contraception et cela lui suffisait.

« Je ne dirais pas moins aventureux, plus attentif la limite, je partirais à l'aventure plus tard, j'ai le temps après tout ! » sourit-elle avant d'aller chercher du jus de citrouille. Ce n'était pas parceque Gardenia avait eu Aedhan qu'elle avait renoncé à son rêve de fabricante de baguette, certainement pas, ce rêve était encore plus fort. Elle espérait qu'Aedhan hériterai de cette passion, ce qui était plutôt bien parti lorsqu'elle le voyait regarder leurs propres baguettes émerveillement. Mais devenir fabricante de baguettes demandait voyages et aventures, elle le savait pertinnement, d'ici quelques années elle parcourir le monde et emmener son fils avant qu'il n'entre à Poudlard. Si tout se passait bien. Si le monde ne s'effondrait pas avant. « Et puis... m'imagines-tu vraiment à rester sans rien faire de ma vie ? » dit-elle malicieuse en amenant deux verres, un biberon et une bouteille sur un plateau, donnant le second à son fils dans le parc à jouets. Elle aimait sa vie, elle étudiait, s'occupait du petit monstre et pouvait passer des heures à discuter et à rire avec Moran lors de ses jours de congés, mais jamais elle ne pourrait abandonner sa personnalité extravagante pour rester en sécurité dans un cocon.
La blonde éclata de rire en entendant les paroles d'Alexandre, il semblait qu'elle qui détestait la divination devenait meilleure en la matière. « Merci. Je t'imaginai parfaitement dire ceci. Au mot près. » fit-elle en tentant de se calmer sur le canapé. Décidément.  « Tu sais, il n'est pas si mal que ça ? » fit calmement la jeune femme en se souvenant d'un moment particulier.  « Je lui avais donné le choix de partir et à chaque fois, à chaque fois, il m'a dit qu'il resterait. » sourit-elle, non pas amoureuse, mais reconnaissante de tout ce qu'il faisait pour eux. Certes tout les deux avaient merdé, littéralement, mais maintenant : ils commençaient à être heureux.  « Et toi ? Avec Njal ? » lui sourit-elle en buvant une gorgée de jus de citrouille. Gardenia était au courant de la relation entre le norvégien et son ami depuis son départ de Poudlard plus exactement, elle avait pu voir qu'ils étaient toujours aussi attachés l'un à l'autre avant qu'elle ne parte en congés maternité, mais elle n'avait plus eu de nouvelles depuis.

Alexandre pensait souvent qu'il aurait été plus facile de ne jamais pouvoir aimer. Ainsi seule notre propre personne importait. Nos pensées n'étaient plus parasitées par la peur de la souffrance de l'autre. Il trouvait cela horrible de se dire que notre vie dépendait des autres. Notre malheur, notre bonheur, notre indifférence. C'était peut-être la nature humaine qui était faite ainsi.
Il avait toujours perçu la parentalité comme la perte d'une insouciance libre. C'était ce qu'il avait observé avec ses parents. Du haut de ses dix-huit ans, il ne comprenait même pas pourquoi cela attirait tant de couples d'avoir un enfant. Il trouvait Gardenia étrangement optimiste. Il haussa simplement les épaules, ne voulant pas lui mettre sur le dos le poids de son pessimisme à lui.
« Franchement, je doute. Je ne te croyais pas capable de te marier avec Powell non plus. Et voilà ce qui est arrivé. Ma foi, rien n'est impossible. » dit-il plutôt avec un sourire dépassé.
Rien n'était impossible, il y avait juste des choses moins probable que d'autres. Il était vraiment perturbé par le couple que formaient Gardenia et Powell. Il cherchait à comprendre ce choix, clairement mauvais, de la part de son amie. Cela défiait les lois du bon sens et de la logique. La jeune femme ne semblait, par ailleurs, pas du tout surprise par ses paroles. Au point d'en rire. Elle s'en vantait même.
« C'est pas comme si j'étais le gars le plus imprévisible du monde sorcier non plus. » rétorqua-t-il en levant les yeux au ciel, malgré tout amusé par la situation. Puis, Gardenia essaya d'insister sur le bon côté de Moran. Mais ça ne prenait pas avec Alexandre qui était profondément ligué contre lui.
« Bah heureusement ! Quand tu fais un gosse, c'est la moindre des choses de l'assumer. Même pour un Moran Powell. »
Gardenia n'avait pas à être reconnaissante de cela. Est-ce qu'un père était reconnaissant envers la mère d'assumer l'enfant ? Non. Parce que c'était son devoir encore plus qu'au père. La réciproque aurait dû être tout aussi normale. Pour Alexandre, cela faisait parti de l'égalité des sexes.
Curieuse, la jeune mère lui demande comment se passait sa relation avec Njal. Depuis le temps. Le jeune homme y un temps d'arrêt le temps qu'il percute ce qui lui avait été demandé et cherche quoi répondre. La dernière fois qu'ils s'étaient parlés, il n'y avait encore rien d'officiel entre lui et Njal.
« Euhm... Ça se passe bien. Enfin, on se voit moins qu'à Poudlard. Mais au moins il est là quand j'ai besoin de quelqu'un à qui me plaindre. »
A vrai dire, il passait une bonne partie de ses journées de cours avec Saul Funestar qui faisait les mêmes études que lui. Il n'était pas sûr que c'était la meilleure chose pour son couple.
Il se montrait par ailleurs particulièrement avare en détails croustillants.

Se marier avec Moran ? Elle n'y avait jamais pensé, d'ailleurs elle n'avait jamais non plus pensé avoir d'enfant avant d'avoir une vie stable, posée. Mais Moran ? Ils avaient été comme jumeaux, inséparables, avant le bal de la sixième année, où elle avait définitivement craqué mentalement, et à ce moment là, elle n'avait même pas pensé redevenir ne serait-ce qu'amie avec l'écossais. Rien n'était impossible, en effet, sur ce point elle ne pouvait pas contredire Alexandre. Mais... « Tu sais, je n'aurais jamais imaginé que tu puisses me sauter dessus dans une piscine. » fit-elle en secouant la tête de droite à gauche. « Ma foi, rien n'est impossible. » se retint-elle de rire en repensant à cette période de décadance dans sa vie. Sur le coup et en y repensant, elle se sentait mal, parcequ'elle avait commis un acte répréhensible, elle s'en voulait même peut-être trop au vu de la disparition subite d'Ewan de sa vie. Au moment où elle était descendu du Poudlard express, elle ne l'avait plus jamais revu et n'avait plus eu de nouvelles. Elle s'était inquiété pendant deux longs mois avant de sombrer dans l'alcool, et ce qui était arrivé, arriva. « Tu es carrément imprévisible. » le regarda-t-elle en observant ses ractions, dont elle s'amusait fortement, elle savait que se souvenir n'était pas forcément le meilleur qu'ils avaient eu, et avait encore des envies de meurtres sur la personne qu'était Peter Pettigrew. Même si il s'agissait de l'un des maraudeurs.

La jeune femme tenta de raisonner Alex sur les bons côtés que pouvait avoir Moran , sachant que c'était, et que cela avait toujours été, peine perdue. Elle savait parfaitement que la norme pouvait être d'assumer, mais la situation était différente, ils étaient différents. Pour Gardenia, Aedhan était le premier et le dernier, c'était impossible pour elle, d'après les médecins, d'espérer un jour pouvoir serrer un autre enfant dans ses bras. Elle avait longuement réfléchit, pleuré aussi. Si elle avait eu le choix, elle ne savait pas ce qui ce serait passé. Mais aujourd'hui, elle était heureuse.Elle se contenta de sourire et de lever les yeux aux ciel. Décidant de passer à une chose qui la titillait plus qu'elle ne le laissait paraître.Alex & Njal. Si la discussion dans le train, plus d'un an plus tôt s'était arrêtée aux sentiments à sens uniques d'Alexandre, elle avait espéré que la situation avait évoluée. « Ca se passe bien... comment ? » se pencha-t-elle, intriguée, avaient-ils conclus oui ou non ?

Ce fameux souvenir d'été dans un piscine, Alexandre l'avait soigneusement enterré dans une partie de sa mémoire. Et bien, Gardenia venait de le déterrer. Cela lui arrachait un rire plus amusé qu'embarrassé. En vérité, il avait eu le temps de prendre du recul vis-à-vis de ça. Il était toutefois heureux qu'ils n'aient pas été plus loin. Il l'aurait regretté, il le savait. Quelque part, il bénissait Pettigrow d'y avoir mis fin malgré lui. Cela l'aurait tué de l'admettre mais c'était bel et bien le cas.
« Je ne sais pas pourquoi, mais les milieux aquatiques m'ont toujours fait de l'effet. » plaisanta-t-il sur la situation. « Merci à Pettigrow d'être un tue-l'amour. »
Ce n'était pas totalement faux.
Alexandre ne se pensait pas imprévisible. Peut-être difficile à comprendre, certes, mais pas imprévisible.
« Nia, ça fait combien de temps qu'on se connaît toi et moi ? Après tant d'année, comment tu fais pour être encore surprise ? Tu n'as toujours pas compris que je fais la plupart du temps les pires choix qui soient ? »
Il avait tellement fait de mauvais choix dans sa vie et en avait tellement payé le prix qu'il finissait par en rire tellement c'était absurde. Qu'on se le dise, sans l'humour, il n'avait plus grand chose.

Il lui restait bien Njal dans sa vie miséreuse. D'autant plus que cela allait encore bien entre eux. Il pensait même que le fait qu'ils ne soient plus toute la journée ensemble comme à Poudlard était bénéfique pour leur couple. Ils se disputaient moins pour des choses un peu stupides. Il n'envisageait pas encore que cette distance puisse finir par porter préjudice à leur couple. Gardenia dissimulait assez mal sa curiosité à ce propos. Il ne fallait pas être un génie pour comprendre ce qu'elle voulait savoir. Alexandre se sentit un peu rougir. Il ne savait pas comment tourner cela.
« Euh... bah... On sort ensemble. » C'était tout simple en fait. « On a fêté nos un an cet été. »
Leur début de relation avait été plein de paillettes. Mais dès qu'ils furent séparés par la distance, ce fut assez compliqué pour Alexandre qui ne savait plus quoi faire de sa vie. Il n'avait eu qu'une hâte : retrouver Njal à la rentrée. Alors là ! Il avait complètement déchanté ! Cela n'avait pas été Njal le problème. Mais l'environnement. Il n'était pas à l'aise ni rassuré vis-à-vis de cette relation entre les murs de Poudlard.  Sortir avec un garçon n'était pas aussi facile que de sortir avec une fille.
« A Poudlard c'était un peu compliqué. Personnellement, la fin de la scolarité là-bas m'a soulagé. »
Il pensait que Gardenia pouvait assez facilement comprendre le problème. En dehors de Poudlard, ils étaient d'avantage libres.

Pettigrew, si elle avait eu envie de le tuer et l'enterrer pour avoir vendu la mèche à elle ne savait qui, elle ne le remercierait jamais assez d'être le boulet qu'il était, elle n'imaginait pas ce qu'il aurait pu advenir de sa relation avec Ewan, qui s'était déjà mal terminée, si elle lui avait dit qu'ils avaient sauté le pas plus qu'elle ne l'aurait voulu. Ils auraient été brisés, complètement. Maintenant, avec un peu de recul elle se sentait plus légère en repensant à ces événements pour lesquels elle avait culpabilisé pendant des mois. Un sourire apparu sur le visage de la demoiselle. Combien d'années ? Beaucoup trop pour que ce soit décent en réalité. Ils auraient pu se connaître depuis le berceau tellement elle avait l'impression de l'avoir vu évoluer et grandir. « Tu as raison. Je ne sais pas comment je fais pour être encore surprise. Pour autant... » fit-elle avant de boire une gorgée de sa tasse. « ... je pense que tu te trompes sur le fait de faire les pires choix qui soient. » sourit-elle à son ancien petit protégé. Si les choix d'Alexandre avaient été discutables pour la plupart, il ne serait pas devenus le jeune homme qui avait été capable de prendre sa vie en main pour vivre son histoire d'amour par les temps qui courraient. Il était devenu fort. Ou tout du moins elle le pensait. Et en parlant d'histoire d'amour... elle sauta de joie du fauteuil en entendant l'ancien serpent lui donner LE détail qu'elle attendait depuis qu'elle avait quitté le train.

Gardenia ne pouvait que se douter que vivre une relation amoureuse avec un homm tout en étant un était compliqué, mal vu, qu'il s'agisse du côté moldu ou du côté sorcier, d'ailleurs. Les deux côtés du monde se rejoignaient plus qu'ils ne le pensaient. Elle espérait qu'un jour, ils s'en rendraient compte. La guerre et le passé aveuglaient le meilleur des Hommes. « Je suis vraiment heureuse que tu aies trouvé ta moitié, Xander. » sourit-elle sincèrement, Xander et l'amour ça avait été tout une histoire qu'elle avait suivit de loin, fin une histoire. y avait il vraiment eu quelque chose de positif à raconter ? Pas vraiment. Elle était au moins heureuse de voir qu'il allait enfin pouvoir s'épanouir, avec un charmant jeune homme d'ailleurs. « Et puis... il faut dire qu'il est pas mal du tout ton homme. » lui lança-t-elle accompagné d'un clin d'oeil. Une perle rare.