Hors jeu:

Randolf avait beau se faire faire des pantalons sur mesure en raison de ses longues jambes, ce jour-là, il regrettait franchement de ne pas avoir accepté la double isolation que lui avait proposé la couturière. « Je suis allemand ! » avait-il sobrement répondu à l'employée pour justifier sa franche résistance au froid. Force est de constater que l'aîné Spudmore regrettait maintenant sincèrement ce choix calamiteux. Emmitouflé dans un manteau, cependant, Randolf était mieux logé que ceux qui dormaient dehors. Les moldus, il ne pouvait guère rien pour eux. Apprendre que des sorciers foulaient le monde avec eux les feraient s'évanouir, sans aucun soucis. Une atmosphère très lugubre avait envahi la gare, et le fabricant de balais volants avait l'impression bien vague qu'il ne s'agissait pas que des costumes d'Halloween, effrayants en rien lorsque l'on côtoyait des créatures plus monstrueuses que cela. Randolf se fit bousculer par un gamin déguisé en plante verte - oui, en plante verte - et en relevant la tête de ses pieds qu'il regardait pour ne croiser le regard de personne qu'il connaissait, il aperçu son frère. Maugréant dans sa barbe, sans intention aucune d'aller lui parler, Spudmore s'arrêta net avec la ferme intention de changer de chemin...

Peut-être après tout que ce n'était pas la vision de son frère qui l'avait fait s'arrêter net. Le froid glacial qui s'infiltra dans ses veines le fit frissonner désagréablement alors qu'il resserrait sa cape autour de son cou. Son regard fut brutalement attiré par plusieurs détraqueurs qui envahissaient la gare bondée à l'heure de pointe, par cette étrange soirée d'Halloween qui se profilait. L'une des créatures se dirigeait droit sur lui, et les hurlements de toute part ne faisaient que le déconcentrer encore. Paniqué de voir les mains osseuses se diriger vers sa gorge pâle, Randolf cherchait frénétiquement sa baguette dans sa poche. Quelle idée avait-il eu de passer par ici ce soir ! S'il avait toujours été un brillant élève, les cours de DFCM étaient bien loin derrière lui, à son grand malheur. Ce qu'il aimait, c'étaient les sortilèges, pas les sortilèges de défense. L'allemand déglutit en reculant, et trébucha. Randolf tomba directement sur les rails, un détraqueur au dessus de sa tête : « Spero Patronum ! ». Rien d'autre ne se passa et sa baguette n'émit pas un seul trait de lumière. Le cerveau du fabricant de balais semblait en feu alors qu'il sentait brusquement de mauvais souvenirs ressurgir de sa mémoire. Visualiser le délicat visage d'Alizea ne fut donc pas chose aisée pour lui, mais il parvînt tout de même à extraire des tréfonds de sa conscience le sourire de Madame Spudmore pour incanter : « SPERO PATRONUM ».  

4/6 | DÉTRAQUEUR 2

1.5 | Un filet se dégage de la baguette de l'Allemand, suffisamment longtemps en tout cas pour qu'il recule et remonte péniblement sur le quai. Les mains entaillées, il lève de nouveau sa baguette, près à répliquer. (-10)
LE RESTE | Un cerf surgit de sa baguette pour faire reculer le détraqueur de plusieurs mètres. Un sanglier passe à côté de lui à ce moment et il se retourne pour chercher son frère du regard, tout en se relevant péniblement. (-20)

DÉTRAQUEUR 2 : 50 - 20 = 30

Moran, qui avait déjà froid sur son banc et les fesses gelées en plus de cela, mit quelques secondes de plus que les autres à remarquer que quelque chose n'allait pas. Des exclamations de sortilèges tirèrent le jeune homme de sa contemplation paisible et il se releva, les sens en alertes. Pourtant, loin d'apercevoir les détraqueurs d'Azkaban tout d'abord, les yeux de l'Écossais se posèrent immédiatement sur Gardenia et Aedhan. Et ensuite, sur eux. Le visage de l'étudiant perdit toutes les couleurs qu'il avait gagné en devenant rouge à cause de la température et d'une impulsion, il se leva. « GARDENIA ! » s'écria-t-il en pointant derrière elle un monstre encapuchonné, prêt à avaler tous ses plus beaux souvenirs. Moran avait du mal à la rejoindre, il était bousculé de toute part par des individus qui fuyaient, des sorciers qui lançaient des sortilèges. Mais toute son attention n'était que focalisée sur sa femme et son fils. « TRANSPLANE POUR L'AMOUR DU CIEL ». Finalement à deux pas d'elle, il s'écria de toute ses forces, et en pensant fort à son plus beau souvenir comme il n'y avait jamais pensé, le sortilège de défense : « Spero Patronum ! ».

Gardenia et Aedhan se promenaient donc, l'une des ses pieds et l'autre dans sa poussette, dans la Gare King's Cross avant qu'un silence ne s'abatte dans ce lieu emblématique du Londres sorcier. Un silence et un froid lui glaçant les os, tout autant que ceux de son fils et brisa le silence d'un hurlement plus que d'un pleur. Les poils de la jeune femme se hérissèrent sur l'intégralité de son corps, mais elle n'y pretta guère attention, sortant le strangulot de sa poussette pour le tenir contre elle. Un cri retînt son attention plus que les autre, elle tourna la tête pour croiser le regard de Moran. Son regard affolé lui fit reprendre conscience de la situation, un froid lui glaça le dos, elle empoigna sa baguette et se joint à lu, rassemblant tout ses plus beaux souvenirs. « Spero Patronum ! » s'écria-t-elle, leur fils dans un bras, baguette dans l'autre. Pour rien au monde elle ne laisserait quoi que ce soit lui arriver.

4/6 | DÉTRAQUEUR 3


3.5 | Un mince filet de lumière s'échappe de la baguette de la jeune femme, se joignant à la pie de Moran pour faire face à  l'immense et lugubre toile noire s'approchant d'eux. (-10)
LE RESTE | Son indémodable berger australien se rue à toute vitesse sur le détraqueur, prenant la suite de la pie de son époux, lui faisant gagner assez de temps pour essayer de transplaner dans toute cette panique. (-20)

Sans pour autant réfléchir à ces gestes, la jeune femme embrassa l'écossais. « Tu as intérêt à nous revenir en vie. » lui murmura-t-elle avant de transplaner à l'abri dans leur appartement, tentant vainement de calmer le petit Aedhan. Faites qu'il revienne sain et sauf.

DETRAQUEUR 3 : 30 - 20 = 10.