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Les pilliers de comptoir | ATHOS

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Shannon O'Mahony

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ORDRE DU PHÉNIX
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MessageSujet: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Mer 17 Juin 2020 - 12:00

Shannon passait pour une loque mais assit dans son canapé, une bière à la main, il fixait le vide. Il n'avait même pas envie de sortir. Sa vie avait été un bordel complet depuis avril. Outre le fait qu'il ait fait une semaine de coma, en sortant il s'était retrouvé dans les égouts de Southend-on-sea avec Marlene pour découvrir un gang de gobelins mafieux et un crabe de feu. Ensuite, mais il était nécessaire d'en parler, il s'était retrouvé dans le fin fond de l'Asie avec Octavius alors même qu'ils étaient censés aller en Australie. Et pour finir, comme si cela ne suffisait pas, il avait une enquête sur le dos pour quelques ragots colportés par la Gazette du Sorcier sur une prétendue relation amoureuse avec Wilda Griffiths. L'irruption de cette dernière dans son appartement l'avait de surcroît assez énervé pour qu'il y repense encore, alors que cela faisait quand même une grosse semaine que cela s'était produit.  On pouvait dire qu'il méritait un bon verre, c'était en tout cas la conclusion à laquelle il était parvenu en trouvant dans son frigo seulement de la bière. Il était vingt et une heure vingt-huit très exactement et le jeune homme se sentait finalement plus seul que jamais. Athos squattait un peu chez lui mais pas tout le temps et ce soir il n'était vraisemblablement pas là. Shannon avait l'habitude de vivre seul, mais ces derniers mois avaient été éprouvants et le fait est qu'il avait surtout envie de partir d'Angleterre. A peine rentré, le besoin se faisait d'autant plus pressant de décamper. Il faisait, pour ne rien arranger, des attaques de panique sur le Chemin de Traverse à chaque fois qu'il y mettait un pied. Alors du coup, il n'y allait plus. Plus du tout. S'il avait besoin de quelque chose, il passait par les services postaux pour qu'on lui envoie ce dont il avait besoin. Le problème c'est que si l'on ne fréquentait pas les Allées sorcières, en fait, on ne fréquentait personne. Mais l'irlandais ne se sentait pas prêt à remettre un pied là-bas.
Alors qu'il portait sa bière à ses lèvres, Shannon pensa être déjà ivre en voyant Athos devant lui comme une apparition divine alors qu'il se faisait vraiment chier. « Bah t'étais où ? » - question débile en fait, puisqu'il était quand même libre d'aller et venir comme il l'entendait. Il avait l'impression que son meilleur ami était un peu pompette mais après tout, il n'était pas une personne à porter des jugements, et encore moins alors que lui-même entendait boire encore et encore ce soir. Il tombait à pique, en réalité. Vraiment.
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Jeu 18 Juin 2020 - 20:32

« Alors joli coeur, tu m’payes un verre ? » La voix était suave, enjôleuse, un peu trop proche. Athos fixait le fond de son verre comme s’il pensait y trouver la réponse à toutes les questions existentielles qui lui traversaient l’esprit, et ne s’en détourna même pas quand il comprit que cette phrase s’adressait à lui. Même le barman fut surpris par cette attitude qui ne ressemblait pas à son habitué, plutôt enclin à prêter attention à la gente féminine. Mais voilà, Athos n’était pas d’humeur. À vrai dire, ces derniers temps, il n’était pas d’humeur à grand chose, et semblait plus subir sa vie qu’autre chose, lui qui appréciait tant en avoir le contrôle. Toutes ses habitudes avaient été chamboulées quelques semaines auparavant, et il en subissait le contre-coup aujourd’hui, sans savoir pourquoi.

Plus rentre-dedans que prévu, et visiblement peu habituée à ce qu’on ne s’intéresse pas à elle, la jeune femme fit glisser sa main sur la cuisse du sorcier désabusé. Destabilisé par ce geste, Athos n’entendit même pas les mots qui sortaient de sa bouche et bondit sur sa chaise trop haute pour son niveau d’alcoolémie, et perdit l’équilibre. Heureusement, il parvint à se rattraper in extremis, et ses jambes acceptèrent de le porter tandis qu’il se tenait et debout, et au comptoir. Finalement, il lanca un regard à la jeune femme, qui était jolie en plus, et visiblement interloquée par sa réaction.  « Bah dis donc… on m’avait dit que t’étais pas farouche pourtant. » Sans demander son reste, sans même répliquer quoi que ce soit, Athos quitta le bar pour retrouver la chaleur un peu étouffante de la rue. Son pas était incertain, son cerveau déjà ankylosé par les quelques verres qu’il s’était jeté alors qu’il était bien tôt pour ça. Picoler n’était pas un problème, en général il savait s’arrêter là où était la limite pour éviter, une fois encore, de perdre ce précieux contrôle. Mais ce soir, il n’avait pas envie d’être raisonnable. Ce soir, il avait envie de se bourrer la gueule jusqu’à en oublier son prénom. Jusqu’à en oublier pourquoi il ne pouvait pas retourner chez lui ce soir. Jusqu’à oublier que sa vie était devenu un foutu désastre, et que deux autres êtres humains comptaient désormais sur lui.

Souvent, il repassait chez lui avant d’aller squatter chez Shannon, pour être sûr que tout allait bien. Mais clairement, maintenant qu’il lui fallait être un putain d’adulte responsable - du moins, c’était ce qu’on attendait de lui, il semblait - il n’allait quand même débouler au milieu de son salon et offrir à Magda ce triste spectacle. Le gosse risquerait de pleurer, en plus. Son gosse. Merde, comment en était-il arrivé là ? À fuir son chez-lui, à penser pour trois, à picoler en cachette… À refuser les avances d’une femme ? Il fallait dire que depuis qu’il avait découvert que son sperme magique, comme disait si bien Magda, pouvait parfois avoir des conséquences irrévocables malgré toutes les meilleures précautions du monde, il avait évité toute forme de rapprochement quelconque avec toute personne du sexe opposé. Ne serait-ce que parce qu’une question ne cessait de lui trotter dans la tête depuis un moment : mais combien de femmes pourraient débarquer comme Magda avec un de mes gamins sous le bras ? Sans qu’il ne puisse se l’expliquer, la perspective d’être le père absent d’une foule de marmots le terrifiait plus que tout. Encore plus que de devoir être le père présent de Tobias. Ce gamin était bien le sien, c’était indéniable. Il l’avait su au moment même où il avait croisé son regard. Mais… Mais merde, il n’avait pas demandé ça. Il n’avait pas demandé à craindre pour la vie de ce mini-lui-et-magda qui parlait à peine, et dont les cheveux changeaient de couleur à la moindre émotion ! Alors depuis qu’ils avaient débarqués dans sa vie, Athos faisait de son mieux. Serrait les dents, fermait sa grande gueule pour éviter de dire n’importe quoi, et donnait vraiment de sa personne pour être le plus présent possible. Oh bien sûr, ça ne comblerait pas les années d’absence, ça n’effacerait pas la culpabilité monstrueuse qui lui rongeait les entrailles. Il était devenu la résilience même, troquant son égoïsme maladif contre une bienveillance étrange. Magda avait besoin de lui après tout, pour comprendre, pour apprendre, pour le petit aussi. Lui qui avait toute sa vie refusé d’être dépendant de qui que ce soit, et inversement… On pouvait dire que le destin se foutait bien de sa gueule à cet instant précis en lui mettant un grand coup dans les valseuses. Si seulement c’était arrivé avant, il aurait peut-être eu la chance d’être stérile, et ça lui aurait évité bien des soucis…

Tandis qu’il se morfondait dans la rue en cherchant le chemin d’un nouveau bar, il s’arrêta net. Les chances que l’incident “jolie fille chaude et entreprenante“ ne se reproduise étaient élevées, et il le savait. Déjà qu’en temps normal, il n’avait aucun mal à trouver quelqu’un avec qui passer la nuit… Bizarrement, depuis qu’il ne portait plus aucun intérêt aux femmes, elles se précipitaient sur lui comme s’il avait lancé un Accio Chaudasses. C’était quand même incroyable, ce karma, non ? Vérifiant sur quelques mètres qu’il marchait à peu près droit, Athos entreprit de transplaner jusqu’à l’appartement qu’il habitait ces derniers temps. Enfin, qu’il squattait serait plus exact. C’était quand même dans ce genre de moments qu’on se rendait compte de la valeur d’une amitié, non ? Même si Shannon et lui n’avaient jamais vraiment parlé de la situation, parce qu’ils ne parlaient simplement pas de ce genre de choses, il n’avait pas bronché quand Athos lui avait demandé de lui prêter son canapé. Et puis, ils vivaient tellement en décalé qu’on ne pouvait pas dire qu’ils se marchaient sur les pieds. Aussi eut-il un léger sursaut en atterrissant au milieu de chez lui, en le trouvant assis sur son canap, l’air aussi triste et perdu que lui. Ce ne fut que lorsqu’il se jette sur le canapé que son meilleur ami sembla émerger de ses propres pensées et lui adressa la parole. Sans un mot, Athos visa le frigo avec sa baguette et une bière trouva le chemin de sa main, déjà décapsulée. « Chais plus… » lui répondit-il avec une franchise déconcertante. Il n’était pas suffisamment ivre pour ne pas se souvenir des choses, pas encore. Mais il avait tellement la tête ailleurs qu’il ne se rappelait plus dans quel boui-boui il avait lâché quelques pièces pour s’enivrer. Buvant une longue lampée de sa bière, Athos se sentait d’humeur à bavarder un peu. Oh bien sûr, ils auraient pu picoler en silence, comme ça leur arrivait parfois. Mais voilà : cela faisait des semaines qu’il gardait tout pour lui, comme d’habitude, et cette fois, c’était un peu trop, même pour lui. « Je suis dans la merde Shannon. » Son regard se perdait dans le vide, comme admirant le mur nu en face de lui alors qu’il aurait été incapable d’en donner la couleur. « Et c’est pas me barrer à l’autre bout du globe qui me sauvera… » L’épisode de son exil était encore douloureux bien des années après. Bien sûr qu’il aurait pu fuir, comme il l’avait souvent fait. Mais comme le prouvait l’arrivée de Magda, un après-midi tranquille, au milieu de son salon, les choses finissaient toujours par vous rattraper.
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 12:48

Rétrospectivement ce début d'année 1978 était le pire qu'il avait vécu depuis un moment. Et Shannon sentait que ce soir était bien le soir pour se laisser aller à sa déprime et boire tout seul dans son appartement. Athos ne passerait sans doute pas la nuit ici, de toute façon leurs vies étaient constamment décalées donc ça ne changerait pas grand chose, l'irlandais pourrait abuser d'une consommation d'alcool pas très raisonnable pour la soirée. Il n'avait pas franchement l'alcool joyeux en plus, davantage l'alcool triste, parce que boire lui donnait une certaine clairvoyance sur ce qu'il avait l'habitude d'ignorer lorsqu'il était sobre. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien que la plupart des fois - sinon à chaque fois - qu'il finissait la nuit chez une fille, il était complètement ivre. La confiance en soi de Shannon, elle s'était toujours trouvée au niveau moins mille lorsqu'il était question de la gente féminine. Ce n'était clairement pas la même chose pour son meilleur ami, à qui il suffisait de laisser paraître son joli minois dans un pub pour savoir dans quel pieu il allait passer un peu de bon temps. Et pendant ce temps, l'irlandais restait tristement bloqué sur la seule relation un peu durable qu'il avait eu. Il avait été, un peu plus tôt dans la semaine, à Gaichiffon pour parler à Glinda Crook, pour une fois, sans chercher la dispute. Et sans doute qu'elle s'en souviendra toute sa vie mais Shannon lui avait dit merci.

Ce qui s'était passé au Chemin de Traverse était encore une plaie trop à vif dans son esprit pour qu'il oublie simplement et continue sa vie de la même façon insouciante qu'il avait toujours eu. Le jeune homme avait fait tellement de conneries depuis l'enfance qu'au fond, frôler la mort, ça lui était arrivé, et un gros paquet de fois. Mais dès lors, il l'avait cherché. Là, il avait failli mourir - en fait il était même persuadé d'être mort pendant quelques secondes avant d'être réanimé - et rien n'était de son propre fait. Il s'était juste pointé au magasin de Quidditch pour acheter un équipement. Et ça avait manqué de l'envoyer six pieds sous terre à vingt-neuf ans. Dans sa vague clairvoyance quand il était en train de mourir, il savait bien qu'il n'avait pas imaginé Glinda. Et il avait eu raison. Ils avaient beau passer leur temps à s'envoyer des vacheries à chaque fois qu'ils se voyaient, la remercier avait été la moindre des choses que même son irrespect ne pouvait ignorer. Finalement, il avalait une troisième gorgée de bière lorsqu'Athos déboula chez lui. Il n'avait pas l'air beaucoup plus frais en fait. Pire, il avait l'air d'être aussi blasé voire dépressif que lui. Shannon le suivit du regard alors qu'il s'échouait sur le canapé. « Je trouve que tu t'en sors plutôt bien » répondit Shannon d'un ton pensif, sachant qu'il faisait référence au bordel monstre que le débarquement inopiné de Magda et Tobias avait été dans sa vie. Athos aurait pu réagir d'une centaine de manières différentes. Il aurait pu vouloir fuir - ce que lui-même aurait sans doute fait pour être tout à fait honnête - , vivre dans le déni. Il ne l'avait pas fait. Il prenait à bras le corps sa responsabilité et cela faisait sans nul doute de lui quelqu'un de meilleur que beaucoup d'autres personnes. Et puis, il avait vraisemblablement la fibre paternelle. Et c'était une bonne chose pour lui, pour son fils, et pour son ex. « T'es une bonne personne » - il porta son goulot à ses lèvres pour avaler une nouvelle gorgée de bière, sans toutefois poser son regard sur Athos - « pas tout le monde aurait assumé ses responsabilités comme tu l'as fait ». Il soupira.
De toute façon, tous les Hommes étaient différents, non ? Alors pourquoi porter sur eux un quelconque jugement ?


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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 13:18

Ca n’était pas vraiment dans les habitudes des deux compères de se faire des confidences. En réalité, ils étaient toujours là l’un pour l’autre, mais l’air de rien. Une présence, un soutien quasi invisible mais qui permettait de tenir le choc. Pas besoin de mettre de mots là-dessus, pas besoin de débriefer, ça marchait comme ça. Athos n’avait par exemple jamais mentionné ses passages à Sainte-Mangouste, quand son ami était dans le coma et qu’il en avait été si chamboulé qu’il avait subi un sortilège de confusion sans s’en rendre compte. Shannon n’en savait peut-être rien, ou alors l’avait-il aperçu dans une demie-conscience ? Ça n’avait aucune espèce d’importance. Ça n’était pas ça qui comptait. Il n’y avait pas besoin d’en parler. Si Shannon avait besoin de lui exprimer son ressenti face à tout ça, Athos l’écouterait avec plaisir. Sinon, le silence conviendrait tout aussi bien. C’était ainsi.

Pourtant, ce soir, le vase était plein, bien plus que leurs bières respectives qui se vidaient un peu trop vite. Athos avait laissé échappé son débordement d’émotions, parce que le moment était bien choisi, parce qu’il avait bu, ou parce qu’il en avait besoin peut-être. Depuis que Magda avait débarqué avec Tobias, Shannon et lui n’avaient pas vraiment parlé. L’occasion leur avait manqué sans doute. Et cette fois-ci, elle semblait se présenter. Un soupir blasé lui échappa lorsque Shannon lui fit part de son avis. Trop gentil de sa part, mais il n’était pas franchement objectif, si ? Il semblait donc que les apparences étaient sauves, et qu’Athos donnait l’image d’un bon père de famille qui maîtrisait la situation. Pourtant, il avançait à l’aveugle, découvrant chaque jour un peu plus les joies et déplaisirs d’un tel rôle, qui semblait pourtant incompatible avec son style de vie. « Encore faudrait-il que je m’en sorte… » répondit-il d’un ton des plus sarcastiques qui n’appelait aucune réponse. La façade tenait le choc jusqu’à présent, mais pour combien de temps encore ? Même Magda et lui ne discutaient pas de la tempête qui s’abattaient dans son crâne, dans son coeur et ailleurs. C’était d’ailleurs totalement volontaire. Elle avait besoin de lui, alors il était hors de question de la chambouler avec ses propres insécurités. Tellement de questionnements qui ne faisaient que détruire un peu plus son sommeil déjà bien aléatoire en temps normal, et creusaient un peu les cernes qui ne quittaient plus son visage. En un mois, il avait l’impression d’avoir pris dix ans dans les dents. Et pour quelqu’un d’aussi à cheval sur l’apparence que lui, c’était une conséquence avec laquelle il avait du mal à faire face, littéralement. Son reflet était devenu son pire ennemi, ou presque, et il l’évitait avec un soin presque maladif. Il fallait dire qu’il avait aussi un peu du mal à se regarder en face après ce qu’il avait fait à Magda.

Sa bière était déjà à moitié vide quand il regarda finalement Shannon qui lui adressait à nouveau un mot de réconfort. Une bonne personne, vraiment ? Certes, son comportement actuel semblait irréprochable ou presque. Il se levait tôt pour rejoindre Magda et la relayer un peu, il essayait de nouer un lien avec le petit, délaissant un peu son travail en journée pour s’y consacrer en grande partie la nuit et ne pas risquer que cela impacte la belle néerlandaise et le petit, dont il s’occupait du mieux qu’il pouvait. Mais on ne s’improvisait pas père du jour au lendemain, et les conneries perpétuelles qu’il faisait le rendait dingue. Magda avait une patience d’ange, mais ça n’était pas le cas de Tobias, et le moindre cri de son rejeton lui vrillait les nerfs et le faisait se sentir plus bas que terre. D’ailleurs, Athos ne se considérait pas comme son père. Ce titre là se méritait, et franchement, il en était loin. À peine s’il se voyait comme une nounou maladroite et clairement peu qualifiée pour ce genre de choses. Pour ne pas perturber Magda, il s’appuyait le moins possible sur la magie, et cela lui coûtait aussi beaucoup. Habitudes chamboulées, fatigue, crise existentielle : ça faisait pas mal à gérer, même pour quelqu’un qui avait les reins suffisamment solides pour supporter de gros changements comme lui. À côté de ça, se faire renier, c’était presque tranquille en terme d’épreuves.

« Une bonne personne aurait pas quitté une fille géniale pour retourner à sa vie de truand parce que sa baguette le démangeait. » Même pas de double sens à lire là-dedans. La magie lui avait cruellement manqué à l’époque où il partageait sa vie avec une moldue et adoptait ses coutumes.  « Une fille enceinte en plus. » S’il avait su, hein ? Oh, on pouvait en faire des choses avec des si, et Athos détestait penser comme ça, mais cette fois-ci, la culpabilité le rongeait trop. « Et puis, c'est pas tellement comme si j'avais eu le le choix, tu vois. Elle a quand même débarqué chez moi avec un gamin métamorphomage, putain. Tu te rends compte ? » Sûrement, il avait été là après tout. D'ailleurs, cette coïncidence était tellement étrange. « Mais quelles étaient les chances que ça arrive ? Quelles étaient les putains de chances ? » L’alcool le rendait parfois un peu vulgaire. Les situations désespérées aussi.
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 16:25

Si Athos et Shannon jouissaient de caractères bien différents, ils demeuraient néanmoins des personnes qui ravalaient leurs sentiments et ce qui leur pesait sur le coeur. Ils ne se parlaient pas vraiment de leurs problèmes, parce que le silence est parfois la meilleure explication. Quoique pas nécessairement le meilleure remède. Shannon en savait quelque chose, il ne parlait jamais de ce qu'il avait sur le coeur. Son père n'avait jamais prêté une oreille attentive à ses plaintes et il était probable qu'il l'ait de ce fait dressé à ne plus en formuler. C'était aussi pour cela qu'il ne s'était pas mis en tête de chercher son meilleur pote pour boire et se lamenter avec à la base : il n'avait clairement pas besoin de lui pour déprimer. Et pourtant ! Ils étaient maintenant affalés ensemble. Ils avaient cette tête qui laissait entendre qu'ils passaient une soirée à chier, que les jours précédents l'avaient été tout autant et qu'une discussion, aussi sincère fut-elle, ne saurait arranger les choses. Le ton sarcastique qu'il employa fit pincer les lèvres de Shannon, et il eut pour une fois la clairvoyance de ne pas répondre à sa phrase. Essayer de lui prouver par A+B qu'il s'en sortait alors qu'il avait le sentiment que ce n'était pas le cas, ne l'aiderait sans doute pas. Lui dire qu'il était une bonne personne lui semblait nécessaire toutefois. Athos n'avait pas une bonne opinion de ce qu'il avait fait et à juste titre, en réalité. Il ne comprenait pas franchement pourquoi il avait quitté Magda. Son pote avait eu la chance de fréquenter une jolie jeune femme, enthousiaste et sans prise de tête. Pourquoi partir ? La réponse lui parvint vite aux oreilles comme s'il l'avait demandé. C'était encore plus triste, pensait-il, qu'un sorcier soit si asservit à sa magie qu'il ait ressenti le besoin de quitter une personne qu'il aimait par simple besoin de rester dans son monde. Shannon se félicita, finalement, de ne pas avoir de sang "aussi pur" que celui d'Athos. L'irlandais porta sa bouteille à ses lèvres. « J'ai dit que tu étais une bonne personne. Pas que tu étais infaillible » le corrigea-t-il d'un ton complètement blasé. Tous les Hommes étaient faillibles, non ?

Son meilleur ami continua de s'apitoyer et Shannon décréta que ça valait de finir sa bière et d'en décapsuler une autre pour la peine. Il avala les dernières gorgées et se leva pour aller à son frigo et revenir avec DEUX bières histoire de ne pas avoir à se relever. Foutue habitude moldue hein, que celle d'oublier qu'on a une baguette avec soi. Athos donnait l'impression qu'il s'approchait dangereusement de la ligne rouge et si son ami se dit que le pousser à bout lui ferait du bien, il se dit également que ce n'était sans doute pas la meilleure réaction à avoir. Autant boire, hein. « Suffisamment pour que ça te tombe dessus » fit Shannon d'un ton bourru en ouvrant sa deuxième bière, « enfin, elle a pas l'air difficile à vivre Magda. T'imagine si c'aurait été une harpie ? Ou si elle avait débarqué pour de l'argent ? ». C'était vrai, laisser des mini-soi derrière nous, c'était dangereux. Magda n'était pas la pire. Au contraire. Shannon continua d'un air toujours pensif : « C'est normal que tu saches pas trop quoi faire avec Tobias » prit-il soin de ne pas le désigner comme 'son fils' pour ne pas l'accabler davantage « mais t'apprends vite. Y'en a qui apprennent jamais ». Comme son père, par exemple. Un soupir. Une nouvelle gorgée.


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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 20:23

Infaillible. Le choix de mot était intéressant. Depuis qu’il vivait en solitaire, depuis qu’il savait qu’il ne pouvait plus compter que sur lui-même, jamais Athos n’avait montré ses faiblesses à qui que ce soit. Non pas qu’il n’était pas au courant de ses propres failles, bien au contraire. Sa force résidait justement dans le fait de savoir qu’il n’était pas un super-héros, qu’il se battait comme un pied, que toute forme d’engagement était son talon d’Achille, raison pour laquelle la disparition était pour lui une meilleure réponse que la confrontation. Il se savait égoïste, un peu lâche sur les bords et très - trop - control freak. Mais c’était ses problèmes, à lui, et à personne d’autre. Il était hors de question que qui que ce soit sache ce qui se tramait dans sa tête et encore moins dans son coeur, forteresse imprenable depuis qu’il avait quitté Poudlard. À bien y réfléchir, son éducation y était sans doute pour quelque chose. Comme quoi les parents pouvaient totalement foutre en l’air leur progéniture. Alors comment pourrait-il en être autrement avec le petit Toby ?

Effectivement, tout ça lui était tombé dessus. La bière était presque vide tandis qu’il ruminait ces fâcheux événements des dernières semaines, qu’il ne contrôlait absolument pas. Prends-toi ça dans la gueule, Greyson, semblait vouloir lui dire son karma. Il l’avait peut-être mérité, après tout. Enfin, encore fallait-il qu’il croit à ce genre de conneries. Et puis, Shannon parla de Magda, réveillant le cratère bouillonnant qui dévastait son coeur depuis son retour. Évidemment qu’elle n’était pas difficile à vivre. Même dans cette situation pénible, elle faisait de terribles concessions, n’ayant même pas pris le temps de lui mettre une claque qu’il méritait pourtant. Elle aussi tenait sûrement le choc pour le petit. Mais la revoir dans son antre, l’observer investir les lieux réveillait de vieux souvenirs, et des choses qu’il s’était efforcé d’enterrer. Il n’était pas parti pour rien. La même peur sourde lui creusait les tripes chaque jour depuis qu’elle était revenue. En pire, même. « Elle est incroyable… » souffla-t-il en terminant sa bière. Parfaite, faillit-il dire, mais c’était faux, bien sûr, et il le savait. Personne n’était parfait, et puis, il fallait bien son petit lot de vices pour supporter un type comme lui pendant quasi 2 ans, non ? Mais quelle force de caractère avait-elle du avoir pour élever ce minot toute seule, avec son vieux daron coincé… « Tu sais le pire ? Je regrette même pas d’être parti. Elle et moi, ça n’aurait pas collé sur la durée. Je l’aurais blessée, elle aurait souffert, elle m’aurait quitté. » Il avait bu sa bière vite, trop vite, et les verres précédents n’aidaient pas à consolider les barrières qui retenaient ses émotions. « Je n’ai fait qu’accélérer les choses, nous faire gagner du temps. » Le pire dans tout ça, c’est qu’il en était convaincu. Malgré son apparence de garçon extrêmement sûr de lui, Athos était bourré d’incertitudes et de terreur à l’idée qu’on le laisse sur le côté. Prendre la décision avant que l’autre ne le fasse, c’était plus simple. Il n’aimait personne, alors comment aurait-on pu l’aimer ? Et puis aimer, c’était dangereux. C’était laisser l’occasion à l’autre de nous déchirer le coeur. « J’avais juste pas prévu… » Le fait qu’autre chose que des souvenirs flous les relierait à jamais.

D’ailleurs, Shannon aborda le sujet Toby, et Athos fut soulagé de ne pas l’entendre prononcer un autre mot que son prénom. Attrapant la 2ème bière que Shannon avait rapportée, sans réaliser une seule seconde qu’elle ne lui était pas destinée, il la décapsula sur le bord de la table basse et l’étrenna dans la foulée. Il fallait bien ça pour continuer. « J’apprends rien du tout, compadre » Il avait plutôt l’impression de se rendre compte qu’il était un ignorant complet, et il détestait ça. Plutôt partisan de l’expérience, Athos avait rarement appris les choses dans des bouquins. Mais là… Magda avait un ASPIC +5 en baby Tobias et lui, il était clairement destiné à redoubler. Il ne comprenait rien à rien, agissait avec son instinct qui n’était pas toujours très aiguisé, cogitait comme un malade et pourtant, il faisait tout de travers. « Tu savais toi, que les pleurs des bébés étaient différents selon leurs besoins ? » continua-t-il en appuyant sur le mot. Magda en maîtrisait la moindre nuance, et lui, tout ce qu’il entendait, c’était un son qui lui déchirait la poitrine. « J’ai toujours été nul en langue étrangère, mais là… » Oui bon, même saoul, les sarcasmes n’étaient jamais très loin.

Ce trait d’humour avait pour but d’éloigner la pensée que Shannon avait fait naître en lui, quand il avait parlé des gens qui n’apprenaient pas. Les deux amis n’avaient clairement pas eu la même enfance, mais partageaient un point commun : un père à chier. Mais vraiment. Son père à lui l’avait flingué depuis tout petit, à coup de manipulation et de moments gênants, le proclamant génie, merveille, beauté suprême alors qu’il n’aspirait qu’à la paix. Athos White avait été une bête de foire. Athos Greyson vivait aujourd’hui dans l’ombre, et son père n’y était pas étranger. Cela en disait long. Alors comment… Mais comment s’imaginer père quand on avait eu un exemple aussi pitoyable ? « Et si je devenais comme lui, Shann… ? » Il n’eut clairement pas la force de prononcer son nom. Il savait qu’il n’en avait pas besoin. « Si je détruis mon petit ? Je ne veux pas qu’il… » devienne comme moi. Les mots restèrent bloquées dans sa gorge qui s’imbiba une nouvelle fois de bière. Anesthésie alcoolémique.
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 20:46

A l'entendre parler, Shannon avait l'impression que l'esprit d'Athos était une vitre brisée sur son passé, cette espèce de chose qu'on voit pétée et qu'on ne peut pas vraiment réparer. C'est le genre de fenêtre qu'on change juste. Mais un esprit, ça ne se change pas, pas plus qu'un coeur, au final. Les parents y laissaient une marque indélébile et les deux amis avaient souffert de leur propre famille. Le sang n'était-il pas censé être la chose la plus importante dans la nature ? Certains prétendaient que les liens du sang ne connaissaient pas la perte, ni l'ignorance, ni les kilomètres. Visiblement, ceux qui unissaient les deux amis à leurs familles étaient inexistants. Pourtant, curieusement sans doute, Shannon avait toujours un étrange sentiment quand Athos avait un problème. Le pauvre garçon était nul en divination, mais c'était comme une étrange certitude dont il ne se rendait pas compte de suite mais réalisait ensuite. Ca arrivait probablement à tous ceux qui étaient amis depuis longtemps et assez proches pour se connaître correctement. Pour autant, il s'en voulu d'être passé à côté du mal-être profond de son meilleur ami de la sorte. L'irlandais s'était écarté de sa vie en même temps que Magda et Tobias y étaient rentrés pour les laisser tranquille, et pour les laisser d'une certaine manière, construire quelque chose sans être invasif. C'était pour cela qu'il était parti - qu'il avait fuit plutôt - quand il avait amené la néerlandaise à son ex petit-ami. Et Athos parlait, il lui lâchait tous ses regrets sur la jeune femme. Lui, il les écoutait sans rien dire. Il avait vécu avec Magda quelque chose de fort et puissant, le genre de relation finalement que l'on ne trouve pas à tous les coins de rue. L'ancien serpentard était pourtant persuadé d'avoir pris la bonne décision. « Tu dis ça comme si t'étais persuadé qu'aucune fille ne pourrait te supporter. Si j'y arrive, franchement, ça passe » répondit-il simplement. Il n'avait pas adopté franchement un ton provocant, ou amusé. Il le pensait vraiment, et ça le rendait triste de voir qu'il se dénigrait à ce point-là. Il n'osa pas lui dire qu'il regrettait et que ça se voyait jusque sur les traits de son visage à cet instant. C'eut été provocant et Shannon n'avait pas envie de se disputer avec lui ce soir. Athos dégustait assez ces temps-ci, et il méritait de lui porter une oreille attentive. Il l'avait assez ignoré ces derniers temps.

Il était décidément un piètre ami. Non seulement il était passé complètement à côté mais en plus, il n'arrivait absolument pas à lui remonter le moral. Il ne répondit pas sur la question des pleurs parce qu'il était évident que Shannon et son instinct paternel inexistant, ne savait pas qu'il y avait plusieurs types de pleurs. Et en fait, il trouva l'idée si épouvantable que cela le conforta dans celle de ne jamais se reproduire. Il pouvait bien apprendre n'importe quelle langue dans le monde, celle des enfants, ça lui passait au dessus de la caboche. Athos se dénigrait d'autant plus dans le rôle de parent qu'il était persuadé d'être affreux dans la vie de Tobias. Cette pensée affligea un coup à Shannon qui porta sa bière à ses lèvres, en regardant d'un air blasé son ami se saisir de la deuxième. Bon. Il se relèvera.
Le fait est qu'il était persuadé qu'Athos serait probablement un meilleur père que le sien, ou celui de Shannon. On pouvait difficilement faire pire non ? Entre l'avide de contrôle et l'indifférent au possible, qui lâche entre deux râles d'ivre, que de toute façon, il n'avait jamais voulu de son fils. Le coeur de l'irlandais se serra à cette pensée alors qu'il détournait son esprit vers son ami. « Tu deviendrais comme lui si tu étais pareil » le tempéra-t-il d'un ton réconfortant pour une fois, en soupirant pour se tourner et regarder Athos de face, « regarde moi, Athos ». Il lui attrapa l'épaule pour qu'il se tourne vers lui avant de le lâcher : « Tu es conscient de ce que tu ne dois pas être. Comment dès lors, devenir comme lui ? » lui demanda-t-il en le regardant dans les yeux, « tu aimes ton gamin. Tu ne veux pas lui faire de mal et tu veux lui offrir un apport. Mec, t'es plus paternel que ton père et mon père réunis ». Il ne s'en faisait pas pour Tobias. Vraiment pas. Il sera plus chanceux qu'Athos ou que Shannon de toute manière.


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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 21:31

Ah, les petites remarques de Shannon. Franchement, ces deux-là étaient tellement opposés que parfois, les gens se demandaient ce qu’ils faisaient à traîner ensemble. Pourtant, le lien qui les unissait était indescriptible. Tout ça avait commencé en retenue, c’était dire. Et puis leur amitié s’était construite sans même qu’ils ne s’en rendent compte, bâtie sur pas grand chose pour finalement devenir cette chose indéfinissable. Shannon et Athos avaient peut-être des vies peu conventionnelles, des trajectoires de comètes qui déviaient sans cesse, mais ils pouvaient au moins se vanter de savoir ce qu’était une vraie amitié. En y repensant, Athos s’en voulait terriblement de lui avoir hurlé dessus après l’incident du lac. Mais il avait des circonstances atténuantes, du moins, c’était ce dont il se persuadait. Alors que non. Rien ne justifiait les mots si durs qu’il avait eu à son encontre. Pour le supporter, oui, il fallait le supporter. Le flamboyant Athos, le fougueux Shannon. Le Casanova et le timide. Les deux faces d’une même pièce étrange et biscornue.

« J’ai peut-être pas envie qu’une fille me supporte… » grommela-t-il, la bouche posée sur le goulot. Clairement, il était à court de répartie sur ce coup-là. Pas son genre, mais bon. Heureusement, ou pas, le sujet dévia sur autre chose. Autre chose de pénible, de difficile à admettre, son incapacité à assumer ce rôle qui ne lui allait pas, comme un costume mal taillé. Oh, Glinda. Non, non, ne pas parler de Glinda. Pas maintenant, malheureux. De toute façon, la jeune femme travers son esprit comme un éclair tandis qu’ils dérivaient vers un sujet dangereux, celui des pères toxiques et dévastateurs. On pouvait dire que ces deux-là avaient été servis en la matière. Shannon avait morflé aussi, de son côté, si mal-aimé que ça expliquait sûrement son incapacité chronique à adresser la parole à une femme. Ce manque de confiance le peinait, et malgré tous ses efforts, il n’avait jamais réussi à l’aider. Ah, les parents… La vie, aussi. Ils étaient tous les deux tellement fuckés, c’était tout de même incroyable. Quelle étrange scène que de voir ces deux là sur ce canap, à déprimer en coeur.

Mais Shannon adopta une stratégie payante, emplie de bienveillance et de réconfort. Merlin, ça n’arrivait pas souvent, mais quand ça se produisait… Ce grand maladroit pouvait faire du grand n’importe quoi en temps normal, et puis parfois, une fulgurance. Sans doute avait-il un sens de l’empathie plus développé que le sien. Si seulement il en était conscient… Oh que non, Athos n’était pas comme son père, il le savait, mais se l’entendre dire, c’était quand même autre chose. Toutefois, l’idée fila loin, mais Shannon le rappela à la réalité, attirant physiquement son attention. Athos planta ses billes noisette dans le regard de son pote, créant une proximité qui ne leur ressemblait pas beaucoup, mais qui le mettait étrangement à l’aise. Regarde-moi Athos… C’était là le plus beau motivational speech qu’il ait jamais entendu. Il sentit l’émotion le troubler, voilant un peu son regard, mais il ne pleura pas. Il réservait ces moments là à l’intimité de sa douche ces derniers temps, quand la pression était trop forte. De ses émotions hein, pas de la douche. Mais au fond de lui, Athos savait que Shannon avait raison. Il allait tellement s’efforcer de ne pas être comme le vieux White qu’il serait, sans doute, un bon modèle. Ou pas, merde, après tout, il était un voyou, un sale type qui trainait dans l’allée des embrumes non ? Certes, il avait bien moins de choses à se reprocher aujourd’hui qu’à l’époque, mais quand même. Quelle stabilité pour un môme, pour une moldue innocente qui comptait sur lui… « Le mien ne me voulait pas de mal non plus, enfin… » Attendez, quoi ? Il allait commencer à trouver des excuses à ce gros enfoiré, vraiment ? « Je vais peut-être vouloir faire les bonnes choses, et me planter non ? Ca ne serait pas la première fois… » Mais au fond, les paroles de Shannon l’avaient touché plus qu’il ne voudrait bien l’admettre. « Bon, allez, on arrête, sinon je vais me mettre à chialer. Et ça sera gênant pour tous les deux. » lâcha-t-il dans un rire sarcastique. Cul sec, et voilà, retour à la case départ. Enfin, pas vraiment. En observant Shannon, et malgré son ivresse naissante, Athos avait remarqué quelque chose. Après un moment pareil, il était peut-être temps de ranger son égoïsme dans la poche de son costume hors de prix. Ah non, c’est vrai, il portait un tenue décontractée, plus adaptée aux gosses. Par Merlin, mais qu’était-il en train de devenir ?

Attrapant sous le canapé un bouteille de Pur Feu qu’il picolait pour s’abrutir quand le sommeil le désertait, Athos la planta sur la table et fit voler deux verres jusqu’à eux. « Mon pote, on va avoir besoin de plus fort je crois. » Il parlait un peu pour lui, mais son éclair de clairvoyance lui laissait croire qu’il n’était pas le seul à être dans un piteux état. « Et toi alors ? T’as l’air triste mon vieux, et c’est un mec qui est au fond du trou qui te dit ça, alors… » Lançant sa cannette dans la poubelle non loin de là, il la rata largement. Oups. « Raconte. » Athos était certes un sale égoïste, mais il savait aussi être là pour ses amis. Enfin, en l’occurence, pour Shannon. Il était le seul après tout. Mais quand on avait un pote comme ça, on en avait pas besoin d’autres.
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 22:06

Shannon était peut-être un animal solitaire, il avait le sentiment que ce n'était pas particulièrement le cas d'Athos. Il n'avait pas vraiment vécu comme lui dans l'enfance. On avait poussé Shannon à la solitude, on l'avait refoulé à ses pensées nostalgiques alors qu'il se faisait fouetter les joues par le vent de la mer. On lui avait sans cesse répété "c'est bon, arrête" ou encore "va jouer ailleurs minot", qu'à la fin il restait juste seul partout. Sur la terre ferme, le gosse hyperactif qu'il était en profitait pour faire des bêtises partout où il allait fureter, quitte à se mettre outrageusement en danger. De toute manière, il s'en fichait bien, du danger ! Ca dérangerait sans doute pas Henry O'Mahony de ne plus trouver son fils, puisqu'il n'en voulait pas. C'étaient des pensées violentes dans l'esprit d'un enfant qu'il avait pourtant eu en tête et qu'il avait toujours parfois, comme une espèce de fulgurance. Le genre de truc qui nous fait pleurer, en fait. Donc définitivement, Athos n'avait pas eu le même type de vie, cela ne la rendait pas plus enviable. Mais sa phrase donnée d'un grommellement désagréable, Shannon était persuadé que ce n'était qu'une façade. Son ami était cependant trop mal pour qu'il insiste de ce côté-là. L'alcool y jouait sans doute beaucoup dans sa déprime passagère, ce n'était sans doute pas quelque chose de foncièrement chronique. Si ? Il s'en voudrait de passer aussi à côté de ça. Mais l'irlandais n'était pas un type perspicace, et tout le monde le savait bien. Les messages subliminaux, il pigeait pas, les sous-entendus souvent, il pigeait pas non plus. Avec lui, il fallait dire les choses telles qu'elles étaient. Et heureusement, Athos se confia à lui en posant les mots sur ses problèmes, de sorte que son meilleur ami puisse comprendre les tenants et les aboutissants de ces pensées sombres qui avaient envahi son crâne.

Peut-être qu'un oeil extérieur se dirait qu'il était absolument évident que ces deux-là n'avaient pas l'habitude de parler de ce qui leur pesait sur le coeur. En fait c'était vrai, cela ne rendait pas pour autant les confidences teintées d'alcool plus superficielles ou légères. En fait, l'alcool leur donnait peut-être une certaine profondeur qu'ils n'auraient pu avoir s'ils avaient été sobres. Sans alcool dans le sang, ils ne parleraient pas de leurs problèmes. Ils avaient tous les deux cette espèce de fierté masculine un peu débile, cette opacité qui les rendait parfois difficile à cerner et qui les conduisait parfois à se disputer. Les mots d'Athos en avril n'étaient finalement que la traduction d'une profonde ignorance. Et comment pourrait-il savoir, puisque Shannon ne lui disait rien de toute manière ? Se fier à quelques paroles prononcées sur le ton de la plaisanterie, ou sur l'expression furtive d'un visage, cela ne rendait pas la chose évidente. C'était aussi pour cela que s'il n'oubliait pas ses mots, il ne lui en voulait pas. Athos était quasiment son seul ami. Ca comptait pour lui, plus peut-être qu'il ne le réalisait réellement. « Tu te planteras » opina Shannon d'un ton sûr de lui, « tous les parents se plantent. M'enfin, je pense qu'il survivra à un plat de pâtes trop froid, non ? Rien à voir avec les ratages de ton propre père, Athos ». Le jeune homme ne considérait même pas comme potentiel l'échec de l'éducation qu'il espérait que son ami allait donner au gosse. Mais son ami préféra changer de sujet, en passant par la case plaisanterie, et ça lui arracha un vague sourire, un peu triste, peut-être un peu lointain.

Il finit sa bière. A ce rythme, il allait avoir la vessie pleine.

On ne pouvait pas franchement dire que Shannon était ivre après deux bières, il était peut-être plus clairvoyant que jamais, sur tout. Ses problèmes, ceux d'Athos, l'aspect malsain de leurs vies, parce que oui, leurs vies étaient malsaines. Elles étaient instables, dangereuses. Leurs trajectoires n'avaient aucun sens, et personne ne pourrait prédire où leurs comètes allaient toucher la Terre. Peut-être qu'elles allaient continuer de divaguer jusqu'à la mort. Quoiqu'il en soit, Shannon suivit du regard son ami sortir une bouteille et remplir deux verres. Ni une, ni deux, cul sec. Il regretta d'avoir avalé si vite l'intense boisson sorcière face aux phrases suivantes de son meilleur pote. L'irlandais fit couler un regard fuyant sur le reste du salon. Qu'est-ce qui allait pas ? Tout ? « Je ne sais pas ce qui va pas Athos, parce que y'a rien qui va » lui dit-il avec une honnêteté désolante, « y'a rien qui va, comme d'hab ». Shannon se remplit de nouveau le verre, qu'il fit même déborder légèrement. Y'a rien rien rien qui va. Cette année était épouvantable pour lui. Crise de la trentaine qui se profile pour réaliser qu'on a rien accomplit dans la vie ? Qu'on traîne dans un appartement pas miteux, mais pas non plus super confortable, qu'on a aucune stabilité, et qu'en plus, pour un foutu accessoire de travail, on finit par se vider de son sang sur une rue pavée, entouré de gens qui pleurent et de gens qui hurlent. Non, y'a rien qui va. Et le sentiment glaçant qui éreintait son cœur l'empêchait de se confier sur une énorme facette de son mal : son stress post-traumatique. La vérité, c'était que l'attaque avait fait déborder le vase. Shannon allait mal parce qu'il était globalement mal-aimé. Que ce soit à son travail - en témoignait l'article calomnieux de la Gazette - dans ses connaissances - les disputes avec Athos étaient rares, mais violentes - ou même dans l'Ordre, y'avait personne qui l'appréciait en fait. Personne sinon Athos, Anselmus. Deux personnes sur un cercle de connaissances énorme. Un rire défait s'arracha de ses lèvres. Et maintenant qu'il avait manqué de mourir comme un con par terre, il le réalisait d'autant plus fort. « J'ai été voir Glinda » formula-t-il finalement ce à quoi il pensait avant qu'Athos ne débarque, pour éviter d'une certaine façon de parler du reste, « parce que bon, sans elle je serais mort tu vois. Ca m'a fait du bien pour une fois de ne pas me disputer avec elle, et d'avoir un semblant de conversation censé ». Un semblant de conversation censé qui lui rappelait à la dure que tout finalement, n'avait pas été que dispute et rage dans leur petite routine de trois mois à peine, quelques années auparavant. Il était con de l'avoir laissé filé et de ne pas avoir accepté de changer un peu pour elle.
Il était tellement tellement con.


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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Ven 19 Juin 2020 - 22:52

Une angoisse se colla au fond de ses tripes. Rien à voir avec celle qui l’habitait déjà, non, tellement différente et puissante qu’elle vint se coller au reste, le faisant se sentir atrocement mal sans pouvoir y poser un mot. Bien sûr, il y avait cette peur d’être son propre père, ce fantôme sans silhouette qui faisait fuir son sommeil. Il y avait Magda, Toby, ses démons à lui, une foule qui l’entourait, lui si solitaire habituellement. Mais quand Shannon ouvrit la bouche, Athos mit tout ça de côté, sans même le réaliser. Le fait était que non, ils ne discutaient jamais. Peut-être était-ce un tort, peut-être auraient-ils du, mais c’était comme ça que ça fonctionnait, et ça fonctionnait bien jusqu’à présent. Mais visiblement, quand chacun se laissait aller à l’émotion, ça décollait la tronche de l’autre. Et là, Athos était quasi à terre, réalisant qu’il avait sous-estimé tout ce qui se jouait chez Shannon. Et dire qu’il lui avait dit des saloperies quelques semaines plus tôt… Quel ami faisait ça ?

Rien n’allait, donc. Rien, vraiment ? Shannon trimballait toujours un air de tout va bien, alors comment imaginer ? Niveau déni, ces deux-là n’étaient pas amis pour rien. Le voir avec une minette au Chaudron Baveur, ou à décortiquer des oeufs face à sa cousine, voilà des cènes qu’il avait trouvé si drôle qu’il en avait oublié peut-être le pire. Après tout, lui aussi avait été terriblement impacté par l’incident du chemin de traverse, alors même qu’il n’y avait pas foutu les pieds. Voir Shannon à l’aube de la mort lui avait mis un terrible coup au moral. Le perdre aurait été une tragédie qu’un verre ou deux de Pur Feu n’aurait pas suffi à noyer. Bien sûr, ce drame était terrible pour le monde sorcier mais, égoïstement hé, pour ne pas changer, Athos avait pensé à lui. À eux. Il aurait survécu sans Shannon, mais sa vie aurait perdu un peu de saveur. Qui d’autre aurait manqué de le noyer par une après-midi tranquille, sinon lui ? Qui d’autre l’aurait accueilli sur son canapé ? Qui d’autre aurait échangé avec lui un regard qui voulait tout dire tandis qu’il se découvrait un enfant caché ? Sans réfléchir, Athos cala une main sur l’épaule de son ami blessé à vif. Il avait bu le poison cul sec, et Athos l’imita dans un semblant de fraternité, se resservant à sa suite. Tout ça n’allait rien donner de bon, et alors ? Ils en avaient besoin. Le silence accompagna son geste, car que pouvait-on répondre à un homme désespéré ? Shannon trimballait avec lui son lot de tristesse infini, et Athos aurait aimé en prendre une partie si seulement c’était possible, et si aussi il n’avait pas eu à subir une période si compliquée. « Shann, je savais pas… » finit-il par dire, comme une ponctuation inutile à cette conversation qui n’avait aucun sens.

Toutefois, le jeune malfrat ne s’attendait pas à la tournure qu’allait prendre la conversation. Shannon amena Glinda sur le tapis, et il en fut scotché. En parlant de scotch, il s’en offrit une nouvelle rasade qui acheva de lui brouiller les idées. Shannon ne lui avait jamais vraiment parlé de ça, de cette relation qu’il avait vécu. Il connaissait la fin tragique, mais pour le reste, et bien… Jamais ils ne s’étaient embarqués là-dedans, car quel bordel ça aurait été. Athos appréciait Glinda, détestait son père, qui avait été un temps un peu le sien. Comme quoi, on en revenait toujours à ça. Athos ne savait surtout rien de ce qu’ils avaient vécu, et peu importait, non ? Ou peut-être aurait-il du poser des questions pour éviter ce moment là. Sans forcer, sans attirer la couverture à lui, Athos l’écouta parler sans broncher. Le fait que son meilleur ami ait été affronter son ancien amour en disait long sur le mal qu’il ressentait, il le savait. Oh, la joyeuse paire d’handicapés des sentiments qu’ils formaient tous les deux. Athos, fou amoureux de Magda, la quittait pour éviter de souffrir. Shannon, fou amoureux de Glinda, laissait une rancoeur stupide briser leur lien pour ne pas s’approcher non plus du bonheur. Cette capacité à s’auto-saboter semblait bel et bien commune. Le club des losers du love, bonjour. Bonsoir ? Quelle heure était-il ?

Visiblement, Glinda avait eu un rôle à jouer au Chemin de Traverse. Bon sang, il aurait eu envie de l’embrasser - en tout bien tout honneur, pour ça. Sainte Glinda, priez pour les pauvres âmes en peine, incapables d’aimer. Mais hélas, si Shannon avait su trouver les mots pour un tant soit peu le réconforter, Athos séchait terriblement, comme sa gorge sous le coup du whisky qu’il avala à nouveau. « Je suis bien mal placé pour te donner des conseils, mais, hé… » Il attrapa sa nuque et cala son front contre le sien. « Je pense qu’il faut qu’on arrive à mettre ce foutu passé de côté, tu crois pas ? » Shannon avait une chance, lui. Il n’avait pas de bébé Toby. « Essaye ne pas plus frôler la mort par contre, s’il te plait. » C’était sorti comme ça. « À chaque fois, ça me fait chier, quand même. » Quelle honteuse phrase maladroite pour un sentiment si fort et profond. L’alcool, ou la pudeur ? Difficile à dire. Difficile à croire. Athos Greyson devenait sensible, finalement.
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Sam 20 Juin 2020 - 11:54

Je vais vous poser une question.
C'est un peu franc de commencer les choses comme ça, mais au moins vous allez comprendre.
Ça vous ait déjà arrivé de sentir que vous n'étiez pas le.a bienvenue ? Que vous sentez que vous dérangez profondément par le simple fait que vous soyez dans les parages, à écouter, éventuellement réagir à une conversation ? Non ? Si c'est le cas, vous avez bien de la chance. Pour quelqu'un comme Shannon, c'était un état qu'il avait permanence. Sans doute un vieil héritage de son insécurité chronique, quoiqu'il en soit, l'irlandais avait l'habitude de ce sentiment étrange de déranger. Et comme il avait l'habitude de déranger, il s'effaçait généralement. Il s'effaçait dans les discussions, il s'effaçait avec ses amis, ou avec tout autre personne qu'il appréciait un tant soit peu. Avec les gens qu'il ne connaissait pas, ce n'était pas vraiment pareil, il n'avait que faire de leurs états d'âme et il n'avait que faire de déranger. Avec Athos, par exemple, c'était différent. Il était son meilleur ami. Et Shannon voulait sincèrement l'aider à aller mieux, cela ne le dérangeait pas foncièrement de l'écouter parler pendant des heures s'il en avait besoin, quand bien même ils n'étaient pas habitués l'un comme l'autre, à se confier de la sorte. Avec Octavius toutefois, la chose était différente, Shannon n'écoutait que les trois premiers mots et se déconcentrait généralement de la discussion pour le laisser bavasser dans le vide, ou pour lui dire, plus directement, de la fermer. Il ne se serait jamais permis un tel manque de respect avec son meilleur ami. Quoiqu'il en soit, pour l'un comme pour l'autre, le jeune homme ne posait jamais comme la figure la plus bavarde. Aussi ne s'était-il pas étendu avec Athos, notamment, sur l'attaque de novembre dans le métro londonien. Le jeune homme s'était plutôt bien remis de la chose, ça ne l'avait pas franchement choqué de voir des détraqueurs débarquer pour aspirer l'âme des moldus présents, vraiment, il s'en remettait. Ça allait. C'était probablement parce qu'il n'avait pas été lui-même la victime de la chose, en réalité. Voir des choses horribles, Shannon encaissait. Il ne réagirait peut-être pas pareil s'il voyait un proche mourir, mais pour des gens qu'il ne connaissait pas, il continuait sa petite vie.

Néanmoins, le fait est qu'à l'attaque dans le métro s'ajoutait aussi celle de Pâques, et celle de Pâques était beaucoup plus difficile à oublier pour lui. Il n'arrivait pas à oublier. Lui qui dormait déjà peu en temps normal, parce qu'il avait un tempérament trop nerveux, enchaînait les nuits courtes de quelques heures ponctuées de cauchemars et de réminiscence de ce qu'il s'était passé.  Et il avait beau se convaincre, tout au fond de lui que ce n'était rien, qu'il était vivant de toute manière, et que c'était le principal, rien n'y faisait. Il en arrivait au point où il n'arrivait même plus à mettre un pied au Chemin de Traverse. Et le peu de ce qu'il venait de lui dire, c'était déjà trop à ses yeux. Il ne voulait pas s'épancher sur le sujet, probablement qu'il n'était pas vraiment prêt pour cela, en fait. C'était trop frais, deux petits mois. Certaines personnes traînaient cela pendant des années. Se plaindre pour deux mois difficile, mais vraiment... Alors clairement, Athos ne savait pas. Et il ne savait toujours pas et ce n'était pas de sa faute, ça n'avait jamais été de sa faute de toute manière. L'irlandais se fourrait toujours dans des situations merdiques et qu'est-ce qu'il y pouvait, hein ? Rien.

Son meilleur ami, qui avait déjà un coup dans le nez, fit de son mieux pour le réconforter mais personne ne pouvait le faire en réalité. Ce n'étaient pas quelques phrases qui changerait quelque chose à un trauma si profondément ancré dans son crâne. Alors Athos était gentil, mais il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas ce que cela faisait de se sentir se vider sur les pavés d'une ruelle, dans cette situation si impersonnelle de mort. Il ne savait pas ce que ça faisait de sentir ses propres membres se raidir alors qu'on était encore en vie, ankylosés par le manque de vitalité d'un corps qui se meurt. Il n'en savait rien. Et Shannon lui souhaitait de ne jamais, jamais connaître ça. « Si je pouvais y arriver, je vivrais mieux » - Shannon lui fit un pauvre sourire en secouant la tête, il s'était toujours mis dans la merde - « mais je crois qu'on est pas assez ivres pour avoir cette conversation de toute manière ». En réalité, l'irlandais ne sera jamais assez ivre pour en parler comme ça, qu'on soit honnête. Il ne savait pas si un jour il allait en parler à quelqu'un, à dire vrai, il n'en savait rien. Il ne savait même pas si ça l'aiderait de poser un mot sur ça. Quoiqu'il en soit, il attrapa son verre de nouveau, et de nouveau il le vida, et de nouveau il le remplit. Le degré d'alcool commençait à lui monter à la tête et pire que tout, il avait le ventre vide en plus. Les joues surchauffées par l'intensité de sa boisson, il soupira encore. Le millième de la soirée, de soupir ? « Si t'as besoin de plus de sommeil, j'peux dormir dans le canapé si tu veux. J'arrive pas à passer une nuit tranquille en ce moment ». Shannon afficha un sourire blasé.
Ça faisait plus de deux mois qu'il n'arrivait plus à dormir, mais Athos n'avait pas besoin de le savoir de toute manière.

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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Dim 21 Juin 2020 - 20:59

En général, Athos tenait plutôt bien l’alcool. Histoire vraie, et faculté un peu énervante en soit car ses interlocuteurs le sous-estimaient parfois à ce niveau-là. D’ailleurs, vu le train de vie qu’il menait, heureusement qu’il n’était pas saoul au bout du second verre : voilà qui aurait causé quelques problèmes par le passé. Oui mais voilà, ce soir, ça faisait plus de 24 heures qu’il n’avait rien avalé - 3 kilos de perdus déjà, alors qu’il n’avait pas besoin de ça.- et surtout, il avait ingurgité des litres et des litres en très peu de temps. Ce n’était donc pas la pièce qui tournait autour de lui par le fait d’un sortilège étrange, mais bien son cerveau qui imaginait des choses pas nettes. Et pourtant, Athos était d’accord avec Shannon : ils n’étaient clairement pas assez ivres pour s’embarquer dans des confidences plus profondes. Athos avait un peu ouvert la brèche, certes, mais avait très vite changé de sujet, de peur de trop en dire, ou pas assez, de peur de craquer surtout et de ne plus savoir s’arrêter de parler, déverser tout ce qu’il contenait depuis maintenant longtemps. Shannon, quant à lui, s’était fermé encore plus vite. Bien plus vite. Mais hé, qui était-il pour juger ?

Athos ne s’était pas vraiment inquiété de ce que pouvait ressentir Shannon après l’attentat. Après tout, le mec frôlait la mort des dizaines de fois par an, alors une de plus ou une de moins, bon… Mais en quelques mots, il avait senti que quelque chose était différent. Derrière un ton désinvolte, il y avait quelque chose. Quelque chose d’un peu caché, d’un peu bizarre, d’insondable presque. Fallait-il creuser ? Non. Pas le genre de la maison. Si son meilleur ami avait un truc à dire, il le ferait. Ils n’allaient quand même pas s’allonger à tour de rôle sur le divan pour confesser leurs états d’âme, si ? « Je crois que tout l’alcool du monde ne suffirait pas… » acheva-t-il dans un souffle en se resservant lui aussi. Il parlait pour deux, bien sûr. Qu’est-ce qui pourrait lui délier la langue au point qu’il avoue tout au haut les vrais sentiments qu’il avait eu - qu’il avait ? - pour Magda par exemple ? Le Pur Feu n’était pas assez fort. C’était quoi déjà, cet alcool français bizarre, avec un sucre… L’absinthe ?

Shannon lâcha un soupir aussi gros que ce que lui même avait sur le coeur, et Athos lui répondit presque en canon. Cherchant dans la poche de son vilain pantalon mal taillé - mais d’où venait cette horreur déjà ? - il en sortit un paquet de cigarettes  et en glissa une entre ses lèvres, tendant le paquet à son pote qui fumait bien moins que lui, mais quand même. Une boîte d’allumettes traînait sur la table, et il se laissa aller à sa vieille habitude moldue en en craquant une. Le goût de la nicotine le rassura sans qu’il ne sache expliquer pourquoi. Tirant dessus avec un plaisir étrange de type bourré, Athos lâcha un sourire qui n’avait rien à faire dans cette conversation. La fumée qui s’échappait de ses lèvres était étrangement hypnotique, et il s’amusa à faire des ronds qui en fait étaient d’obscurs ovales, quoique… même pas. La fumée s’élevait tandis que lui, il s’enfonçait, essayant de chasser ses pensées tristes mais, peine perdue. Shannon lui parla de sommeil, et il rit sans même trouver ça drôle. Dormir, vraiment ? Si seulement c’était au moins possible. Colocataires insomniaques donc ? « C’est gentil, mais alors déjà, je pense que je vais avoir du mal à décoller mon cul de ce canapé sans m’éclater dans la table basse. » Ca aurait été gâcher du whisky. Et ça, c’était non. « Et puis, de toute façon, je dors mal où que je sois, alors… » Son record des dernière semaines ? Trois heures sans se réveiller, mais avec des cauchemars tels qu’il avait ouvert les yeux dans un état de panique désarmant, le corps en nage. Putain de subconscient. Combien de fois Toby, ou une représentation de lui, avait été en danger dans ces scénarios nocturnes ? Il ne les comptait plus. « La prochaine fois que Morphée te met un rateau, fais-moi signe, on se fera un black jack… »

Sans qu’il ne sache pourquoi, cette phrase lui rappela le début de sa chaotique soirée, même si cela avait eu lieu moins d’une heure auparavant. « D’ailleurs, tu sais que j’ai ignoré une fille qui s’est presque jeté à mes pieds ce soir ? » Même s’il avait une haute opinion de lui, Athos n’était pas tellement vantard, surtout pas en ce qui concernait ses conquêtes, et encore moins devant Shannon. Mais là, il y avait vraiment un truc qui ne tournait pas rond. « J’arrive plus, j’veux dire… J’ai même pas envie. » Libido au point zéro. Depuis combien de temps ça ne lui était pas arrivé ?  Un, deux trois, huit, dix… Trop. Il savait que Shannon comprenait, en vrai. « Faut que je me ressaisisse, sinon je vais finir monogame. » Quelle terrible sentence cela serait. « Ou alors peut-être que c’est toi qui est en feu en ce moment, et que l’équilibre du monde veut qu’on ne peut pas y arriver tous les deux en même temps. Y’a qu’à voir ton histoire avec ma cousine… » Cette histoire, tout de même… Il espérait que ça le ferait rire même si franchement, il était probablement le seul à trouver ça drôle. « Merde, quand même, regarde-nous… » termina-t-il sur une note plus triste. Pas un pour rattraper l’autre. Pas une once de stabilité dans leur vie, pas une romance un peu jolie, pas un sourire sur leurs tronches dépités. Athos tira à nouveau sur sa cigarette et remarqua qu’elle était éteinte. Plutôt que la rallumer, il l’écrasa et en sortit une autre. Pourquoi faire ça? Eh bien, pourquoi pas ? Il avait plutôt l’habitude de laisser les choses inachevées après tout.
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Lun 22 Juin 2020 - 13:26

Peut-être que l'amitié d'Athos et Shannon tenait uniquement parce qu'elle reposait sur beaucoup de non dits et de beaucoup d'eau versée dans un verre de vin. L'un comme l'autre connaissait souvent la barrière à ne pas franchir et si celle-ci était franchie, il y avait généralement au moins une des parties pour fermer les yeux et passer à autre chose. De toute manière, ce n'était pas comme s'ils étaient toujours fourrés ensemble. L'un comme l'autre était indépendant et n'avait pas besoin de toujours traîner dans les pattes du meilleur copain. Ils n'avaient pas non plus franchement besoin de parler pour se comprendre, la seule chose qui comptait, semblait-il, c'était d'être au moins présent pour l'autre. C'était au moins la partie du contrat qu'ils remplissaient tous les deux, à différentes échelles d'une certaine façon. Shannon avait toujours été une personne loyale, que ce soit lorsqu'il était gamin, adolescent ou adulte. C'était imprimé dans ses gènes alors qu'on aurait pu attendre de son instabilité chronique, également, un manque de loyauté farouche. Ce n'était pas le cas. Il avait été là quand Athos avait été renié, il avait été là lorsqu'il était parti du Royaume-Uni, il avait été là lorsqu'il était revenu, et il était là pour le soutenir dans ce qu'il traversait avec la nouvelle de sa paternité. C'était ainsi.

L'irlandais tendit la main pour prendre une cigarette et craquer une allumette à la suite d'Athos. Avaler cette cancéreuse fumée lui fit plus de bien qu'il n'aurait cru. Il ne pensait pas en avoir besoin ce soir, il ne pensait en avoir besoin que lorsqu'il allait lâcher prise. Ou peut-être était-il en train de lâcher prise sans même s'en rendre compte. C'était possible. Quoiqu'il en soit, il mettait un point d'honneur à ne pas trop d'habituer à ça. Il avait vécu des heures sombres à dix-huit et dix-neuf ans et il n'avait pas envie de revivre ces expériences qu'il laissait bien volontiers derrière lui. Les concernant, Athos était autant au courant de cela que de son syndrome de stress post-traumatique. C'était dire. Shannon gardait ce temps qu'il avait passé à déprimer pour lui parce qu'il estimait que ne pas y penser c'était l'oublier un peu à chaque fois. Athos lui avoua qu'il dormait mal aussi et Shannon ressentit d'autant plus de compassion à son égard. Il ne savait pas néanmoins si c'était chronique ou passager, dû à ce qu'il traversait avec Magda, Tobias, sa nouvelle vie qui se profilait dans le futur pour lui. « Ça te passera » affirma Shannon en hochant la tête, alors que sa cigarette se consumait entre ses doigts, « il faut juste que tu acceptes ta situation ». Quoi de pire que d'accepter quelque chose qui nous était tombé dessus sans prévenir ? Le presque trentenaire comprenait bien qu'Athos avait besoin de plus de liberté et qu'il n'en avait guère plus maintenant que son ex lui était tombée dessus avec un gosse. Mais comme il l'avait souligné, c'eut pu être pire, tellement tellement pire. La phrase suivante de son ami sur Morphée lui arracha ce qui se situait à mi-chemin entre un soupir et un rire. « J'pense qu'on devrait sortir le tapis et les cartes hein » répondit-il en tirant sur sa cigarette.

Son meilleur ami semblait vraiment perturbé par tout ce qui lui tombait dessus, en témoignait sa confidence, lâchée de ce ton désabusé qu'il avait parce qu'il ne comprenait pas ce qui se passait. Shannon ne répondit pas de suite. En fait il le comprenait. Dans le sens où, Athos se trouvait dans l'incapacité brusque et bizarre de trouver une femme avec qui passer la nuit. Alors même que ce n'était pas dans sa nature et alors même qu'il n'en avait pas l'habitude. Pour lui qui passait son temps à fuir justement, quand une femme s'adressait à lui, avec plus ou moins d'arrières pensées, il avait souvent envié la facilité de son ami à s'exprimer et à se laisser porter par le vent. Il n'était pas capable de faire de même, c'était aussi pour ça qu'il sortait rarement dans les bars. A quoi bon, sinon pour se ridiculiser ? « J'tassure que c'est pas de ma faute » répondit Shannon du même ton qu'Athos, « je me retrouve mêlé à une enquête de Quidditch alors que pour une fois, j'ai rien fait ». Il fit une pause et répéta : « J'ai. Rien. Fait. Putain ». En même temps qu'il parlait, il faisait taper sa main, qui tenait sa clope, contre son front. Et il ne le dit pas à voix haute, mais ça ne l'aurait pas foncièrement dérangé d'être prit au milieu de ce scandale si c'était vrai. Le fait est qu'on ne le connaissait tellement pas qu'on se permettait d'inventer des choses pareilles sur lui. C'était ridicule et ça le ridiculisait d'autant plus vis-à-vis de ceux qui le connaissaient. Et Shannon en avait marre de se retrouver humilié de la sorte. Il remit le sujet du sexe sur le tapis en pointant du doigt le pantalon de son pote : «  Enfin, ça te reviendra bien assez tôt » - ce n'était en rien comparable avec sa propre situation à lui, et il finit sa clope afin de se lever pour la jeter dans sa poubelle avant de revenir pour finir sa phrase - « j'veux dire. Y'a sans doute une partie de toi qui se dit "merde et si y'avait une deuxième Magda et un deuxième Tobias qui débarquait dans ma vie", non ? ». L'irlandais attrapa son verre pour le finir et se resservir, bah dis donc. Il commençait quand même à plus y voir très clair : « On verra combien de temps tu tiens. On prend les paris ? ». Son verre à la main, ses yeux étaient posés sur le visage de son ami qu'il essayait d'analyser à travers la brume que l'alcool posait sur ses yeux. Peut-être aussi, au fond, qu'il n'y arrivait plus parce qu'il ne pensait qu'à Magda. Tout comme lui pensait trop à Glinda. Shannon avait même osé avoir une pensée pour elle en lisant l'article, comme si elle en avait quelque chose à faire de lui. C'était ridicule au possible. « Tu veux pas... » - il s'arrêta d'un air un peu hésitant avant de prendre son courage à deux mains pour finir sa phrase - « essayer de construire quelque chose avec elle ? ».


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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Lun 22 Juin 2020 - 18:58

Accepter la situation ? Mais. Merde. S’il y avait bien une chose que la vie lui avait toujours imposé, c’était ça. Accepter le fait qu’il était bien né, et qu’il devait se conformer à un moule bien défini. Pas d’accord ? Alors accepter de perdre ses repères, son nom et sa vie. Tu dois changer, et t’as pas le choix, c’est comme ça. Alors t’acceptes, Athos. Au moins, son père lui avait laissé son prénom, trop gentil. Ensuite, il avait fallu accepter de vivre dans la misère, de faire une alliance avec un type pas net. Et puis, par un choix malheureux peut-être mais, accepter de partir. De perdre une seconde figure paternelle foireuse. Et là, maintenant, quoi ? Accepter d’être père alors qu’il fuyait la moindre responsabilité comme la peste, accepter qu’un minuscule être humain dépendait quasiment entièrement de lui ? Et puis quoi demain ? Quelle foutue épreuve la vie allait mettre sur sa route pour le faire se sentir mal ? Le bonheur, il venait quand dans tout ça ? Blasé, Athos souffla d’un ton désabusé, ne trouvant rien à répondre à ça. De toute façon, quelle autre solution se proposait à lui, si ce n’était fermer sa jolie gueule, ravaler ses envies et accepter ?

Trop embrumé, Athos ne percuta pas trop que Shannon avait rebondi sur cette histoire de cartes. Pour une fois, son pote aurait sans doute eu sa chance : Athos n’était clairement pas en état de tricher, ou même d’avoir un raisonnement suffisamment cohérent pour le plumer. Mais c’était une bonne option pour les soirées à venir. Quoique, n’aurait-il pas eu l’impression de bosser ? Ah, le boulot d’ailleurs… Il avait tellement la tête ailleurs ces derniers temps qu’il n’excellait pas dans son domaine, laissant s’en tirer quelques tricheurs qu’il aurait repéré en coup d’oeil en temps normal. Flint allait finir par le virer s’il ne se ressaisissait pas d’ailleurs. Quel soir était-on ? Un soir de repos, ou pas ? Il ne savait même plus. Les jours se suivaient et se ressemblaient trop en ce moment, il en perdait la notion du temps et du reste.

Mauvaise idée que de reparler de cette affaire de scandale, au vu de la réaction de Shannon. Le voir se cogner tout seul lui fit un peu de peine. La vie ne lui en mettait pas déjà assez plein la tronche comme ça ? « Je sais… » valida-t-il, prouvant s’il le fallait à son ami que lui au moins le croyait. Non seulement un scandale sexuel ne lui ressemblait absolument pas, mais il savait surtout que Shannon était une personne loyale, éthique, et que quand il faisait son métier, il le faisait bien. Bon, il n’avait pas beaucoup de respect pour la fonction d’arbitre, comme il n’en avait pas trop pour ce sport à vrai dire, mais il savait que Shannon y mettait son coeur, et son âme. « Laisse tomber. Il fallait remplir une page, c’est sur toi que c’est tombé. La faute à pas de chance. » Athos détestait cette expression, qui sous-entendait qu’on était pas bien maître de son destin, et c’était une philosophie qu’il ne partageait pas. Mais force était d’admettre que ces derniers temps, les deux frères de coeur n’avait pas d’autres choix que d’encaisser les coups du destin, silencieusement, les dents serrées. « Je peux arranger ça, tu sais. Bon pas ce soir, parce que visiblement… » D’un geste vague, il désigna la bouteille qui était quand même plus vide que pleine. Mais en pleine possession de ses moyens, Athos pouvait blanchir le nom de Shannon en utilisant ses compétences, son réseau, son intelligence. « Mais demain, je m’en occupe. » Certes, Athos était totalement mauvais en ce qui concernait les jolis mots qui consolent. Mais il était un homme d’action, et de parole, et cela avait quelques avantages. Une rumeur aussi infondée se démolissait en peu de temps, il le savait. Ca serait son nouveau but de la semaine, de quoi lui changer les idées et défendre une vraie cause, ça ne pouvait que lui faire du bien. Et aider Shannon, c'était le principal.

Et puis, la conversation dévia, comme le doigt de son pote qui pointa une zone… disons sensible en ce moment. Athos éclata de rire sans contrôler quoi que ce soit, la situation était vraiment étrange. Ainsi donc, son pote pensait que le dysfonctionnement était physique ? Naïf va. « Oh, t’inquiète, c’est pas ça le problème. » Non vraiment, en se forçant, Athos savait que sa virilité ne le lâcherait sans doute pas. Si c’était le cas, ça aurait vraiment été le coup dur là. Enfin, dur… « Là, ça achèverait de me déprimer vraiment. » Que les hommes étaient bêtes. Désignant sa tête qui tournait, il lança un regard en coin à Shannon. « C’est plutôt là-dedans que ça déconne. Comme si… » Mais avec une perspicacité hors du commun, propre sans doute aux mecs bourrés, Shannon mit des mots sur son exact problème. « T’imagines même pas. J’y pense tout le temps. Si ça se trouve, y’en a d’autres, et je le sais pas, c’est… » Terrifiant. Proprement terrifiant. Il ne fallait pas chercher loin ce qui faisait fuir le sommeil loin de son lit improvisé. « Mais j’ai surtout pas envie de courir des risques inutiles. Tu fais confiance à la contraception et… » Il claqua des doigts avec une dextérité étonnante vu son alcoolémie.

Un nouveau rire rauque s’échappa de sa gorge sèche quand Shannon mentionna les paris. Oh, c’était sûr, Athos ne ferait pas voeu d’abstinence bien longtemps. « Parier sur ma propre vie sexuelle, ça me parait un peu limite, mais on est plus à ça près… » Il but une nouvelle rasade, réfléchissant à la réponse à donner. « Tu me diras, si tu paries, je prendrais ça pour un défi, ça m’aiderait peut-être à me remettre en selle. » Savez-vous le pire ? C’était que c’était vrai.

Shannon le regardait comme s’il avait l’intention de percer le secret de l’univers sur ses traits déformés par la fatigue. En réalité, un habile contre-champ aurait sans doute permis à Athos de se rendre compte qu’il lui renvoyait le même regard, mi-confus, mi-faussement concentré. Mais la phrase qu’il lui balança en pleine tête lui fit l’effet d’une droite en pleine tête. Athos ne se battait pas souvent, mais ça lui évoqua le coup qu’il s’était pris quelques mois plus tôt au casino. Machinalement, il passa un doigt sur sa lèvre habilement réparée par Razvan. Construire quelque chose avec Magda ? L’idée lui semblait tellement impensable. Oh, pourtant, son esprit avait divagué dans cette direction quelques fois, il ne pouvait pas le nier. Mais à chaque fois, il avait créé un rempart entre ses pensées et cette option, parce que non. Juste, non. Athos avait eu sa chance, il l’avait foiré, ça n’était pas pour réessayer. Sans se l’avouer, il avait mis bien du temps à se remettre de sa propre décision. Alors risquer une deuxième fois de souffrir, de la faire souffrir, c’était non. D’autant que maintenant, ils n’étaient plus les seuls dans l’équation. Ça n’était pas pour rien qu’Athos était sur ce canapé plutôt que chez lui. Il mettait de la distance, surtout la nuit, avec Magda pour éviter que les sentiments du passé, et encore du présent, il ne fallait pas se mentir, n’en viennent à amener à une situation inextricable. Ca serait le point de non-retour. Le début des emmerdes, volume 142. « Non. » Le mot claqua sèchement dans l’air enfumé. Il aurait pu s’arrêter là, mais mieux valait être explicite. « Pour la même raison que tu veux pas réessayer quoi que ce soit avec Glinda. » Il l’avait mentionné un peu plus tôt dans la conversation, alors Athos se permit. Et puis l’alcool aidait. Prenant son verre en main, il acheva sa réflexion avant de le terminer cul sec. « Quand ça marche pas, ça marche pas. Point. » En voilà une belle phrase qui ne voulait rien dire. La vérité, celle qu’il pensait mais n’osait dire, c’était celle là. Prendre le risque de souffrir une deuxième fois ? Non merci…
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MessageSujet: Re: Les pilliers de comptoir | ATHOS Les pilliers de comptoir | ATHOS 129196351Lun 22 Juin 2020 - 19:44

Franchement, Shannon avait fait, dans sa jeune carrière d'arbitre, des trucs disons, pas très réglo. Il avait fermé les yeux sur les balais trafiqués d'Anselmus pour certains joueurs, parce que c'était son ami. Il avait filé le numéro de hibou de ses collègues les moins regardant pour qu'il fasse son affaire avec eux aussi. Maintenant, il s'était néanmoins un peu calmé. Et quand bien même, pour arbitrer, il faisait toujours ce qu'il pensait être juste. Il n'arbitrait pas selon l'équipe qu'il préférait, ou la joueuse qu'il trouvait la plus jolie. Tout ce qu'il se permettait, au pire, c'était d'appeler le joueur en question par son prénom s'il s'entendait bien avec. C'était tout. Tout ce qu'avait relevé l'article était certes arrivé, mais répondait à une certaine interprétation de la règle qui ne rendait pas la décision injuste. Parce que c'était aussi ça le sport : jongler avec la règle. Les journalistes de la Gazette du sorcier ne le comprenaient apparemment pas, et soulevaient une polémique qui pouvait lui faire perdre son emploi. Mais outre cela, c'était aussi une polémique qui l'humiliait tout particulièrement, tout comme Wilda s'était sentit salie. C'était sans doute ridicule d'en faire des caisses là-dessus. Mais Shannon était quelqu'un d'ultra susceptible de toute manière. Alors, lorsqu'Athos lui proposa de régler le problème, il refusa immédiatement : « Laisse couler. Le mal est fait. Ils vont enquêter, rien trouver, même pas s'excuser ». L'air renfrogné du jeune homme fixait un point dans le vide. Ça ne servait à rien d'y penser mais c'était là, et ça s'empilait au reste, et à tous ses problèmes et à toutes ses angoisses et la boîte commençait décidément à être pleine. Mais il avait encore assez de place pour écouter les problèmes de son ami et essayer de lui alléger un peu les épaules, quand bien même il n'était pas perspicace et quand bien même il était maladroit.

Et il était tellement maladroit, le Shannon, qu'il avait induit en erreur son ami sur ce qu'il voulait dire en pointant son pantalon. Il se rattrapa tant bien que mal, et la manière dont Athos sembla soulagé de l'entendre poser des mots là-dessus lui fit plaisir. Il l'écouta, patiemment, avec son verre à demi-vide. L'irlandais ne se sentit pas le courage de lui dire que ce qui devait arriver arrivera. C'eut été donner un coup derrière le crâne du jeune papa et il n'en avait pas besoin. « Enfin, corrige moi si je me trompe » - monsieur se préparait à dire une phrase qui frôlait la misogynie - « mais les filles que tu fréquentes d'habitude, elles auraient plutôt du mal à retrouver le père, non ? ». Autant être honnête. Il était prêt à mettre sa baguette au feu que la fille qui était "à ses pieds" comme il l'avait dit, n'en était pas à son coup d'essai. Alors bon. Des Magda, y'en avait pas tant que ça. Même l'esprit embrumé par le brouillard de l'alcool, Shannon avait la certitude que la néerlandaise était probablement la meilleure personne qu'Athos pouvait espérer rencontrer. Et il l'enviait un peu, au fond, d'avoir pu la fréquenter. Lui-même s'entendait étrangement si bien avec elle. Il était bien dommage, pensait-il à chaque fois qu'ils discutaient ensemble, qu'ils se soient rencontrés si tard. Mais Magda était plus jeune que lui, beaucoup plus jeune que lui. Ceci expliquait peut-être cela. Il passa outre le pari sur la vie sexuelle d'Athos. Après tout, il la gérait bien comme il le voulait, sa vie sexuelle. Il n'avait pas franchement besoin de son ami pour retrouver de l'appétit en la matière - en tout cas, pensait-il.

Toutefois, toutefois, la maladresse de Shannon était infinie, il en rajouta une couche sur la mère du fils de son ami qui visiblement, ne lui plu pas, de telle sorte qu'il lui renvoya le souaffle avec une telle force qu'il cru s'être prit en pleine tête un cognard. L'irlandais était un animal susceptible au possible. La manière dont il le remit à sa place - quelle place, Shannon essayait juste de l'aider ! - et la façon dont il ramena Glinda sur le tapis - et il n'avait VRAIMENT pas envie de penser à elle maintenant - laissa le jeune homme pantois. L'irlandais avait un caractère qui tirait aisément sur la dépression, c'était comme cela. Peut-être était-ce son côté latino-américain, il n'en savait rien. Quoiqu'il en soit, il allait mal régulièrement sans forcément vouloir le montrer, et Glinda faisait partie du problème. La plupart du temps, quand on se fait plaquer, on est vexé. Vexé au possible. Shannon n'avait pas tant été vexé, s'il avait été elle, et qu'il s'était trouvé quelqu'un comme lui, il ne serait pas resté une semaine. Trop insupportable comme partenaire. Non, Shannon avait été triste au possible, il s'était senti impuissant, abandonné. Encore. Et encore. Et encore. Et il n'avait rien fait pour l'empêcher de partir, tout ce que son caractère sanguin avait trouvé comme solution, c'était de gueuler plus fort qu'elle pour avoir le dernier mot. Parce qu'il était un abruti fini, et qu'il le savait et qu'il ne pouvait pas s'empêcher de l'être. « Tu ne sais rien de ma relation avec Glinda » répondit-il sèchement, « et quand on sait pas, on se la ferme ». Shannon était vexé et de mauvaise humeur et il se réfugia dans son verre. L'alcool ne l'aidait pas à faire preuve de clairvoyance, et comme il avait l'alcool triste, il n'avait vraiment pas besoin qu'on ramène Glinda sur le tapis. Shannon se leva, posa son verre vide sur la table et sortit de l'appartement pour aller prendre l'air dehors. Il rentrera, éventuellement, une fois son ami endormit sur le canapé ou bien disparu dans la nature, comme toujours.

Fuck Athos, fuck fuck fuck.


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