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Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS

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Razvan Vacaresco

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MessageSujet: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 0:58

« Alors comme ça, tu t'en vas ? ».

La question était sortie de nulle part. Razvan, les bras croisés, s'était finalement accoudé à l'encadrement d'une porte. Il avait décidé d'aller retrouver Neolina pour lui poser la question en personne. Apprendre par sa mère, qu'elle allait partir pour la Russie, ça lui faisait un choc. Rien n'allait en ce moment, cette année était merdique. Cela faisait quelques semaines que Mihaela était née. Quelques semaines que sa femme était morte. Oh Razvan n'allait pas bien, il n'allait pas bien DU TOUT. Mais il ne comptait pas changer quelque chose au visage austère qu'il affichait depuis lors. Le roumain faisait son deuil à sa manière, de cette façon toute particulière qu'ont certains hommes de ne démontrer aucun signe de faiblesse. Tout le secret demeurait dans le contrôle. Le contrôle. Le contrôle. Le contrôle. Il n'avait quasiment pas pleuré la mort de son épouse. Il n'en était pas capable alors que le manque et la tristesse le ravageaient énormément. Aussi boxait-il. Un peu plus que d'habitude. Avec un peu plus de rage peut-être. Il gagnait un peu d'argent, Mihaela était gardée le soir par Madame Lupescu. Et il frappait frappait frappait, il n'en tirait aucune satisfaction, aucun bonheur ni même soulagement. Il se défoulait, c'était tout, c'était nécessaire. Il en avait besoin pour enchaîner les nuits de trois heures pour donner le biberon à sa fille et s'occuper d'elle en journée tout en passant son temps à ausculter ses patients. Razvan n'avait pas arrêté son activité pour un malheureux motif de deuil. Tout le monde connaissait sa femme puisqu'ils travaillaient ensemble. Sur les consultations pesait donc une étrange et lourde atmosphère qu'il ne supportait que peu. Les regards gênés, ou plein de pitié de certaines personnes ne le touchaient même pas. Tout au plus ressentait-il une certaine gêne d'être plaint, d'être celui que l'on pointe du doigt parce qu'on a de la peine pour lui.

Là, il regardait Neolina comme s'il attendait qu'elle infirme ce qu'il avait dit. Razvan ne voulait pas qu'elle parte, bien qu'il comprenait. Il ne voulait pas qu'elle s'en aille du tout. La roumaine savait lui apporter cet intense sentiment de réconfort en se contentant de sourire simplement. Elle avait toujours eu ce pouvoir sur lui depuis l'enfance. Maintenant qu'ils étaient adultes, maintenant qu'il était veuf, le médicomage ressentait hélas, plus que jamais, le besoin de retrouver ce soutien dans ses yeux bruns. Il ne comptait pas la retenir, toutefois. Neolina était libre, là où il était enchaîné. Et personne n'y pouvait rien.


Dernière édition par Razvan Vacaresco le Mar 16 Fév 2021 - 23:02, édité 2 fois
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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 1:48

Les papiers du divorce trônaient sur la table basse comme un trophée triste, signés de leurs deux noms. Ainsi donc elle avait récupéré le sien, au prix de douloureux combats qu’elle avait dû mener seule. La raison invoquée ? L’épouse ne peut donner de descendance. Andrea avait protesté vivement quand elle avait proposé de s’exposer ainsi, mais elle l’avait ignoré. Ça irait plus vite ainsi. Ça ferait plus mal, mais de toute façon, elle ne voyait pas comment ça aurait pu être pire que ça. Son coeur ouvert en deux, piétiné par la fatalité de sa condition. Femme stérile, honte sur sa famille… Heureusement, elle avait réussi à préserver sa mère et ses soeurs, la rumeur n’étant pas parvenue jusqu’à Sibiu. Toutefois, après ses quelques semaines de fuite miraculeusement validées par son Ministère, l’accueil n’avait pas été bien chaleureux dans la demeure familiale. Sa mère lui avait dit des choses si dures et violentes, qu’elle avait encaissé sans broncher. Tu aurais du faire des efforts. Divorce de confort. Non, ne rien lui dire, jamais. Ne pas marquer sa famille par la honte, non.

Son retour en Roumanie avait été pénible pour milles et une raisons. La goutte d’eau ayant été d’apprendre le drame que vivait Razvan. Elle se souvenait la visite à la clinique, son désarroi, leur silence pesant et leur étreinte déchirante. Pas un mot prononcé, pas un seul. Que pouvait-on dire à un homme qui avait presque tout perdu ? Elle s’était trouvé égoïste, à ce moment-là, d’avoir choisi de se séparer de l’homme de sa vie alors que lui aurait sans doute tout donné pour revoir son âme soeur. Mais la vie ne prévenait pas et mettait des obstacles, comme ça, sur le chemin des honnêtes gens. Depuis, Neo n’avait rendu visite à Razvan qu’une fois, un soir où la procédure de divorce était trop dure, et où elle avait besoin d’un visage amical. Sans doute s’étaient-ils fait du bien l’un l’autre, même si voir Razvan avec un enfant dans les bras était une des choses les plus belles et difficiles à voir pour elle. Pour le reste, elle s’était contenté de hiboux où elle avait omis l’information la plus importante toute fois, qu’elle n’osait pas lui annoncer par parchemin. Mais encore moins en vrai. Il faudrait bien pourtant.

Mais voilà que sa mère, son insupportable mère, avait fait son oeuvre, et Razvan lui fit tomber le coeur dans le ventre avec sa phrase, tandis qu’elle était en train de boucler une valise. La réponse n’était-elle pas évidente tout à coup ? Surprise de l’entendre, elle n’osa pas lui faire face, dans un premier temps, mais arrêta net ce qu’elle était en train de faire. Elle eut l’impression de lui donner le coup de grâce, de l’abandonner au moment le plus difficile de sa vie. « Maman… » souffla-t-elle tout bas, lasse que sa mère trahisse tous les secrets avant que les principaux intéressés n’aient eu la force d’affronter leurs sentiments. C’était à coup sûr elle qui avait fait monter Razvan. Elle l’avait entendu, un chouia trop excitée au rez-de-chaussée. Elle ignorait juste qui était l’invité, jusqu'à ce qu'il se trouve à sa porte.

Finalement, elle se redressa et réussit à se retourner, croisant le regard troublé de Razvan. Cela l’acheva, définitivement. Pourtant, rien ne pouvait la faire reculer, rien. Dans 2 jours, elle ne serait plus là. « Je ne pouvais pas te le dire par écrit. Je comptais… » Venir ? Oui mais quand ? Lasse, elle se laissa tomber sur le lit, froissant aux passages quelques uns de ses habits. « Tu veux bien fermer la porte ? S’il te plait ? » Son ton était doux, triste aussi. Quand il se fut exécuté, Neo lança un sortilège pour insonoriser la pièce. Il fallait bien ça pour éviter les fuites, quand sa mère viendrait y coller son oreille. Cette conversation n’appartenait qu’à eux, et à eux seuls. « C’est trop dur, Razvan. » Elle se sentait bête de dire ça, alors qu’il traversait une épreuve bien pire qu’elle. Mais voilà, elle lui devait bien la vérité. Et la vérité était dans chaque regard qu’on lui lançait dans la rue : elle n’était plus la bienvenue à Sibiu.
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 12:42

Razvan était un homme qui n'avait jamais réellement essayé de lier des amitiés avec les autres. En fait, ce n'était pas tant que cela lui importait peu plutôt qu'il n'avait pas envie d'aller vers les autres. Le tempérament réservé du roumain le poussait donc à chérir les quelques relations qu'il avait su tisser avec le temps, ou par le biais de l'enfance. Neolina faisait partie de ces relations, justement, qui tiennent le temps, les vents et marées. Pourtant, pourtant, apprendre par la mère commère de la jeune femme qu'elle allait partir pour la Mère Patrie, ça lui avait fait un choc. Surtout considérant les récents événements auxquels il avait dû faire face. Appuyé contre l'encadrement de la porte, le sentiment qu'il ressentait était aussi simple que très rustique : trahison. Ça pouvait sans doute sembler amusant qu'il ressente ce type de pensées pour une femme qu'il avait toujours épaulé, et pour laquelle il avait toujours essayé d'être présent. Et maintenant qu'il avait besoin d'elle, Neolina s'échappait à lui et partait. Pire, elle partait pour la Russie. Il n'était pas simplement question de partir à l'étranger, mais bien de partir pour un pays qui les dominait et dont ses membres dirigeants avaient une idée très négative d'eux. C'était pire. Tellement pire. Croiser son regard lui fit mal.

Razvan était rarement, très très rarement agacé par le commun des mortels mais là, il l'était envers elle. C'était peut-être même la première fois qu'il se trouvait agacé en sa compagnie et en raison de ses agissements. Une partie de lui espérait que ce que la mère de la jeune femme avait dit était faux, mais la valise qu'elle venait de boucler parlait mieux que n'importes quels mots. Le roumain venait de perdre sa femme, devait élever seul une petite fille âgée de quelques semaines et son amie d'enfance - sa seule amie - ne venait même pas le prévenir pour lui dire qu'elle partait. Il ferma la porte d'un geste mécanique alors qu'elle ne savait même pas comment se justifier. C'était donc cela qu'il méritait ? Des bégaiements d'une femme même pas capable d'assumer les décisions qu'elle prenait et qu'elle savait être douloureuses ? Oh Razvan lui en voulait, comme il ne lui avait jamais voulu. « Je sais » répondit-il d'une voix tendue sans daigner de faire un pas vers elle, « tu crois que je ne le sais pas ? ». La bonne blague. C'était sans doute dur pour Neolina de se séparer d'Andrea. Razvan comprenait, puisqu'il était séparé de sa femme sans même que cela ait été sa décision à lui, ou à elle. Alors il voulait bien entendre qu'une femme divorcée dans ces régions aux moeurs parfois encore arriérées choquait. Mais Neolina ne pouvait pas faire pire, niveau timing. « Je ne crois pas me tromper en disant que tu aurais pu m'en parler plus tôt » lui dit-il d'une voix qu'il ne pouvait s'empêcher d'être froide « plutôt que d'attendre que je vienne te voir deux jours avant ton départ parce que j'ai appris la nouvelle par une autre bouche que la tienne ».
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Neolina Siankov

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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 19:44

Une amitié comme celle de Neolina et Razvan, à ce lieu, à cette époque, c’était rare. Rare et incompris, surtout. Pas besoin de regarder derrière le rideau de sa fenêtre pour savoir que les quelques passants qui avaient vu Razvan entrer dans la maison devaient être outrés et que la rumeur allait traverser la ville à la vitesse d’un vif d’or. Depuis qu’ils n’étaient que des enfants, le monde entier, sa mère en tête de file, avait imaginé que ces deux-là s’épouseraient un jour, y’avait-il une autre issue ? Un garçon, une fille, les cloches sonnaient déjà en arrière-plan. Mais voilà, ces deux-là n’avaient pas l’intention de se laisser dicter leur vie par des conventions établies et surtout, ils n’avaient jamais porté l’un sur l’autre un regard plus qu’amical. Chacun s’était réjoui du mariage de l’autre, témoins bienveillants tandis qu’alentours, les gens ne comprenaient pas. Étaient-ils amants ? Aujourd’hui, leurs deux mariages avaient pris fin d’une façon bien différente et leur amitié persistait, même si elle prenait une tournure bien inattendue.

La voix de Razvan était froide, aussi froide que la tempête où elle s’était réfugiée quelques mois plus tôt quand il lui eut fait cette terrible annonce. Son coeur déjà bien amoché s’affolait dans sa poitrine : c’était qu’elle ne l’avait jamais entendu lui parler comme ça. Le roumain dégageait une énergie brute, mais toujours emplie de douceur, en particulier à son égard. Presque 25 ans qu’ils se connaissaient, autant dire l’équivalent de leur vie. Il avait fallu attendre tout ce temps pour que Neo soit celle qui vienne mettre un coup de poignard dans le voile de leur amitié. Elle savait qu’elle méritait cette conversation, cette voix qui la hanterait pendant encore longtemps. Mais elle était impuissante, désemparée, et son empathie la torturait plus encore car elle lisait dans le regard de son ami tout ce qui se jouait en lui, et elle n’aimait pas ce qu’elle voyait. La vie s’était montrée plus cruelle que jamais en décidant d’abattre Razvan en plein vol comme ça, à l’apogée de son bonheur. Il n’était plus que l’ombre de lui-même, et ça la tuait presque de le voir comme ça. Elle aurait tout donné, tout, pour pouvoir remonter le temps et empêcher que cette tragédie n’arrive, et pour quelqu’un qui n’aimait pas regarder en arrière, c’était une pensée terrible. Mais voilà, lorsque Neo avait demandée à être mutée, sans avoir le choix de son affectation, tout était si différent. Elle savait qu’elle laissait Razvan entre de solides mains, celle de Mara. Mara qui s’apprêtait à donner la vie, mais qui aurait pu deviner que ça serait en sacrifiant la sienne ? Quand le drame s’était produit, il était trop tard, Neo ne pouvait plus reculer. Quelques semaines avaient suffi, quelques maudites semaines qui auraient pu tout simplifier. Neo aurait pu, alors, accepter les jugements et les regards au Ministère pour aider Razvan à faire face, mettant de côté sa douleur en prenant soin de cet enfant qui n’était pas le sien. Mais c’était trop tard, si tard qu’elle l’avait fui, craignant en effet de vivre cette conversation qu’il provoquait aujourd’hui, avec une dose de reproches supplémentaires.

Il lui en fallut, du courage, pour réussir à parler après ce qu’il venait de lui dire. Aucun mot ne pourrait apaiser sa colère, mais elle ne pouvait pas rester silencieuse. Elle lui devait des explications, même si elles étaient vaines. « Razvan… » Rien que prononcer son prénom lui était difficile, et pourtant, elle l’avait fait des milliers de fois, toujours avec une joie qui n’appartenait qu’à elle, qu’à eux. Les larmes s’étaient invitées dans ses grands yeux bruns, même si elle ne pleurait pas, pas encore, et les trémolos de sa voix trahissaient son émotion. Ou plutôt, son immense tristesse. Son regard fuyait cette silhouette qu’elle connaissait par coeur, qu’elle aimait plus que tout. Elle voulait lui dire, lui expliquer que tout ça n’étaient qu’une suite d’horribles coïncidences, qu’à l’époque où tout ça s’était joué, Mara était encore à ses côtés. Mais elle ne trouvait pas la force de convoquer le nom de sa femme récemment décédée. « J’ai l’impression de t’abandonner. » Ça n’était pas une impression, c’était ce qu’elle faisait. « Et c’est la décision la plus douloureuse que j’ai jamais du assumer. » Les sanglots entrecoupaient déjà sa phrase. C’était plus fort qu’elle, la douleur de Razvan s’ajoutait à la sienne. Oui, cette décision lui pesait encore plus que son divorce. Elle avait alors quitté l’homme de sa vie. Mais là, elle devait se séparer du deuxième amour de sa vie, alors qu’il avait plus que jamais besoin d’elle.
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 19:48

Sans doute que ses paroles auraient pour pouvoir de la faire se cacher dans un trou de souris. N'était-ce pas un peu ce qu'il recherchait ? Razvan n'attendait rien des autres, c'était ainsi qu'il avait été élevé. Il vivait et donnait, n'attendait pas qu'on lui attribue quelque chose pour ce qu'il faisait de bon cœur. Il avait donné de lui dans son amitié avec Neolina, quoiqu'avec une certaine maladresse qu'il affichait parfois et contre laquelle il ne pouvait rien. Personne n'est parfait, surtout pas lui. Il ne savait même pas s'il aurait été aussi froid si elle le lui avait dit en personne. Mais là, ça faisait mal. Comment le considérait-elle s'il fallait que ce soit sa mère qui vienne le voir ?Le roumain avait les yeux cernés par les nuits qu'il ne passait plus, la jointure des mains constamment écarlate, voire violine. Les affres de la boxe clandestine. Il ne bougea pas d'un pouce lorsqu'elle prononça son prénom, pas plus que lorsqu'elle eut le toupet de lui dire qu'elle avait l'impression de l'abandonner. Ce n'était pas tant ça le problème. Ils n'étaient pas mariés. Qu'étaient-ils, sinon simplement des amis ? « Tu n'es enchaînée à moi sous aucune forme de contrat » - il faisait référence bien entendu à un mariage - « tu as le droit de partir ». C'était le cas, elle avait le droit de partir, rien ne la retenait, sinon une morale qu'elle ne semblait plus posséder. Il devint livide lorsqu'elle ajouta qu'il s'agissait de la décision la plus difficile pour elle à assumer.

Il ne la comprenait pas. Razvan mourrait d'envie de faire claquer ce qu'il pensait à voix haute, mais il n'était pas d'humeur à encaisser une dispute. Il ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre plutôt, que les éclats de voix et les mauvais mots faisaient parfois moins mal qu'une conversation glaciale. C'était sur la deuxième option néanmoins qu'il s'étendait. Il n'avait jamais été capable de lui crier dessus. Il n'était jamais capable de crier sur quelqu'un qu'il appréciait. « Ne me fais pas croire que c'est une décision difficile par contre » ajouta-t-il d'un ton toujours coupant, « puisque tu pars parce que tu en as besoin ». Les vêtements sombres qu'il portait depuis quelques semaines et qui soulignaient un deuil qu'il était obligé de porter - tant religieusement que socialement - soulignaient peut-être avec horreur son teint livide et ses yeux sombres. Razvan n'allait pas bien, Neolina partait pour aller mieux. Razvan continuait sa vie à la même fréquence là où elle décidait de vivre de nouvelles expériences pour s'en sortir. Ils ne voyaient même pas les choses sous le même prisme. Rien n'était similaire dans l'esprit de l'un et de l'autre. « Je ne t'en veux pas de partir » - en es-tu sûr ? - « mais je pensais que tu avais quand même un minimum de respect envers moi pour le dire. Je m'étais apparemment trompé ». Il n'eut absolument aucune réaction alors que des sanglots commençaient à perler dans ses yeux noisettes. Oh non il n'allait pas lui accorder cette victoire. Clairement pas. Toujours sans bouger d'un pouce, il attendit qu'elle se décide à lui répondre, mais elle semblait muette comme une carpe : « Est-ce qu'on est seulement amis, Neolina ? ».
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 19:48

La dernière fois que Razvan lui avait fait aussi mal, c’était parce qu’elle le lui avait demandé. Parce qu’elle lui faisait confiance, plus qu’à n’importe qui, et qu’elle n’aurait jamais pu aller voir qui que ce soit d’autre pour l’aider à faire face à son problème. Cette fois par contre, son si cher ami appuyait là où ça faisait mal, et elle ne l’en pensait pas capable. Jamais de sa vie elle n’aurait osé s’appuyer sur sa souffrance pour lui reprocher quoi que ce soit, jamais. Peut-être était-ce parce qu’elle n’avait rien à lui reprocher, après tout. Mais l’homme qui se tenait devant elle lui semblait être un total étranger, ce qui ne fit que raviver ses sanglots. Ça n’était pas tellement ce qu’il lui disait, non, quoi que le fait qu’il invoque son mariage raté à cet instant précis la brisait. Non, c’était plutôt le fait de le voir aussi transformé, et de savoir qu’elle avait peut-être le pouvoir d’y changer quelque chose, mais qu’on le lui avait retiré en accédant à sa requête, quelques semaines plus tôt. Si seulement elle avait été plus forte, plus brave… Si seulement elle avait attendu un peu, alors rien de tout ça ne serait arrivé.

Phrase après phrase, Razvan enfonçait le couteau dans sa plaie béante. Elle avait envie de lui rétorquer qu’il avait tort, que cette décision là, qui n’en était pas vraiment une et qu’il l’ignorait parce qu’il n’avait pas toutes les informations - comment le pourrait- il ? - était plus qui difficile. Mais elle était incapable de dire quoi que ce soit et, résiliante, elle laissait couler ses larmes en silence tandis qu’il la fustigeait. Persuadée qu’elle le méritait, elle se laissait docilement faire. Le regarder était si pénible, elle décelait ça et là des signes de détresse sur son corps : ses cernes, ses poings, sa façon de se tenir, tout était différent, anormal, terrible. Cet homme qui soignait tout le monde dépérissait à vue d’oeil, et elle venait d’enfoncer le dernier clou. N’était-ce pas la pire chose pour quelqu’un comme elle, qui détestait faire souffrir les autres au point de préférer souffrir, elle ?

Ainsi donc, il ne lui en voulait pas de partir ? Elle, si. Elle savait qu’il lui faudrait du temps pour effacer les regrets qui brouillaient son esprit. Ses larmes se tarissaient un peu quand il lui asséna deux coups fatals, l’un après l’autre. Quelque chose changea chez elle, et la tristesse se mêla à une forme de colère. Cette émotion-là, elle ne l’aimait pas. Elle détruisait tout son passage, tout, et elle refusait que cela mette à mal la relation si belle qu’il y avait entre eux. Mais après tout, il était trop tard, trop tard pour ça, et Razvan venait de la pousser à bout, peut-être volontairement. Comment pouvait-il dire ça ? Comment pouvait-il remettre en cause son respect, alors qu’il était l’homme qui lui en inspirait le plus ? Quoiqu’elle ait décidé, le dire ou ne pas le dire, elle l’aurait piétiné. Venir le voir alors qu’il était en deuil et lui annoncer qu’elle partait, c’était d’une cruauté dont elle s’était sentie incapable. L’omission, toutefois, semblait être pire aux yeux du roumain, et c’était son choix après tout. Entre la peste et le choléra, après tout. Mais sa phrase de conclusion, oh celle là… S’il avait été tout à côté, elle l’aurait giflé. Pour mieux s’en vouloir deux secondes après. Il n’avait pas le droit de lui dire ça. Pas le droit de tout remettre en question comme ça. Mais ce qui lui faisait le plus mal sans doute, c’était qu’elle se considérait déjà comme une bien piètre amie : qu’il le lui dise, c’était trop.

Se levant tout à coup, elle parcourut les deux mètres qui les séparaient pour se planter devant lui, levant la tête pour capter son regard. « Comment oses-tu me demander ça ? » Elle aurait aimé avoir la force de lui demander de partir, mais ils seraient séparés bien assez tôt comme ça. « Tu es la personne que j’aime le plus au monde. La simple idée de te laisser me détruit encore plus que l’échec de mon mariage ! » Son ton trahissait le fait qu’elle était à la fois émue, triste, énervée. Il y avait un peu de tout là-dedans, faites le tri. « J’ai demandé à partir avant la naissance de Mihaela. Et maintenant, c’est trop tard ! Trop tard, tu comprends ? Sinon, tu peux me croire, jamais je n’aurais pu partir ! » Elle était épuisée par ses sentiments contraires, l’envie de le pousser et de le prendre dans ses bras. Son ton devint plus calme, presque sans intonation, alors que c’était là l’une des choses les plus dures qu’elle ait jamais eu à dire. « Alors c’est à toi de répondre à ta propre question Razvan. Et si la réponse est négative, alors qu’est-ce que tu fais encore là ? »
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 19:50

Razvan n'avait pas de frères ou de soeurs, aussi Neolina se rapprochait peut-être le plus de ce qui pouvait en être une. A cet instant pourtant, alors qu'il la regardait fixement, dans une attitude froide voire défensive, ils ne semblaient plus être ces deux gamins perdus dans la ville. Ils étaient devenus deux adultes qui se déchiraient pour les secrets de l'un et de l'autre. Jamais elle ne l'avait  autant blessé qu'en lui cachant son départ. Rétrospectivement, le roumain culpabilisera peut-être de son attitude. Mais en ce moment, rien n'allait pas, à juste raison. Il était veuf, père d'un nourrisson, toujours médecin sept jours sur sept et vingt-quatre heures du vingt-quatre. Toujours disponible pour régler les problèmes de tout le monde. Maintenant qu'il avait des problèmes et qu'il n'allait pas bien, pourtant, il n'y avait bien personne pour se presser à sa porte et l'aider un tant soit peu. Pire, la seule personne dont il attendait un soutien se payait le luxe de prendre la poudre de cheminette sans daigner le prévenir. Il était quoi, au final ? Le bouche-trou du moment ? Il arrivait très rarement au médicomage d'être agacé de la sorte mais le manque de sommeil, autant que son irritabilité liée à son deuil, le rendaient sans doute plus sec qu'il n'aurait réellement désiré l'être. Et il enfonçait, presque sans honte, les maigres parois que Neolina avait essayé d'ériger pour se protéger.

Finalement, finalement, il semblait qu'il avait enfin été assez loin pour tirer une réaction positive de la jeune femme. Aussi s'était-elle levée pour se planter devant lui, et lui dire ses quatre vérités. Razvan ne détourna pas le regard de son amie pendant son laïus. Et finalement, c'est un rire complètement défait qui s'échappa de ses lèvres. « Est-ce que tu te rends compte jusqu'où je dois te provoquer pour que tu sois enfin honnête avec moi ? » lui balança-t-il sans hésitation avant de se baisser légèrement pour rapprocher son visage agacé du sien, humide par ses larmes qui ne lui piétinaient pas du tout le coeur : « Je n'ai pas quinze ans, Neolina. Je peux encaisser que tu t'en ailles, je peux encaisser que tu me le dises. Je pense que j'ai au moins droit à de l'honnêteté de ta part. Je n'ai pas besoin d'être ménagé, je ne te reproche pas ton départ, je te l'ai dis, ce n'est pas le problème ». Mais elle était de mauvaise foi. Oh elle était de mauvaise foi. Elle étirait sa patience comme une couturière filait son fil. La dernière attaque qu'elle se permit le laissa pantois. Réalisait-elle seulement la portée de ses mots ? « J'ai toujours été là pour toi, Neolina. Quand ça allait, et quand ça n'allait pas. Je ne t'ai jamais jugé, je ne t'ai jamais évité » lui dit-il d'un ton glacial. S'il y avait bien quelque chose sur laquelle Razvan insistait, c'était l'honnêteté. Quelle le prenne pour un imbécile, ça le tuait. Il était aussi irritable dans ces situations que lorsqu'on se permettait de l'insulter. « Alors oui, pour moi tu es mon amie d'enfance. Tu es même ma seule amie. Mais je pensais que tu me connaissais assez pour savoir que c'est précisément le genre de cachotteries que je déteste. ».


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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 19:51

Il n’était pas parti, Merlin merci. Peut-être aurait-il mieux valu pourtant, car la cruauté de Razvan semblait ne plus avoir de limites. Toute leur vie ou presque, Neolina et lui s’étaient protégés l’un l’autre, sans y réfléchir, naturellement. Ils avaient pris soin de l’autre, par des gestes du quotidien, des actes de bravoure parfois. Et en essayant de l’épargner, Neo avait cette fois réussi à faire l’inverse, à savoir le blesser si fort qu’il en devenait méchant. Difficile de lui en vouloir quand elle même se flagellait mentalement d’avoir un tel comportement. Il lui reprochait son manque d’honnêteté, elle ne pouvait qu’être d’accord. Il aurait pu même aller plus loin, mais c’était déjà bien assez. Razvan semblait l’implorer de le blesser en lui disant la vérité, ça en était désarmant. N’allait-il pas assez mal comme ça ? Son visage était si proche d’elle qu’elle aurait réellement pu le gifler, mais elle était incapable d’être physiquement violente envers lui. Neo n’avait jamais levé la main sur personne, sa paume la brûlerait sans doute si elle le faisait un jour.

Je ne te reproche pas ton départ… Vraiment ? Vraiment ? Comment faisait-il alors ? Qu’il lui explique, qu’elle sache où trouver un peu de répit parmi ses tourments ! Et plus il continuait, plus il parlait de cet amour là qu’il avait pour elle, son soutien, le reste, plus il lui renvoyait une image qu’elle avait du mal à contempler, celle de sa propre lâcheté. Alors que dire, que faire ? Elle eut l’impression que se confondre en excuses ne suffirait pas, ne ferait qu’empirer la situation. Razvan était en colère, et comme il le disait si bien, il était prêt à toute forme de provocation pour la faire réagir. Très bien, qu’il en soit ainsi.

Beaucoup de gens pensaient que Neo était naïve. Ces gens-là ne la connaissaient pas bien. Neolina savait faire preuve d’une très grande perspicacité sur les choses de la vie, et était tout à fait capable d’en prendre conscience et d’avancer, contre vents et marées. Aussi, lorsqu’elle se trouvait dans des situations où elle devait donner des conseils, Neo n’était pas la personne qui disait aux autres ce qu’ils avaient envie d’entendre. Mais plutôt, ce qu’ils avaient besoin d’entendre. Actuellement, Razvan se raccrochait à une part de son ancien lui, à l’époque où Mara et lui se soutenaient l’un l’autre, et qu’il était capable d’encaisser les pires atrocités. Sans doute cela lui permettait-il de ne pas s’effondrer. Mais elle ne le connaissait assez, malgré ce qu’il semblait dire, pour savoir que les regards des autres, la pitié qui devait couler sur lui, devait le rendre malade. Pourtant, comment voulait-il qu’il en soit autrement ? C’était bien pour ça qu’elle n’avait pas voulu le blesser. Quel monstre d’insensibilité aurait voulu frapper un homme déjà terre ? Elle aurait eu bien moins de mal à lui annoncer, s’il avait eu un enfant dans les bras, et une femme tout à côté.

Sa main se déposa sur la joue glacée de son ami, plus tendre que les mots qu’elle s’apprêtait à prononçer. « Razvan. Tu es veuf désormais. » Elle enchaîna rapidement, pour qu’il n’ait pas le temps de la couper. « Quoi que tu dises, quoi que tu fasses, les gens essayeront de te ménager, au moins un temps. » Elle n’était pas les gens, et pourtant, c’était bien ce qu’elle avait fait. Par amour. Peut-être avait-elle fait le mauvais choix, mais c’était comme ça. « Surtout ta plus vieille amie. » Pourtant, ce qu’elle faisait là était tout l’inverse. Mais n’était-ce pas ce qu’il lui avait demandé, d’une certaine manière ?
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 19:53

« Razvan. Tu es veuf ».

Le contact de la main de Neolina sur la peau de sa joue aurait pu lui attirer un franc mouvement de recul si elle ne s'était pas empressée de le mettre à terre. La suite des paroles de la roumaine ne lui parvint pas aux oreilles. Pas un son. A sa colère avait succédé un bourdonnement saccadé dans ses oreilles. Le roumain eut l'impression d'entendre son estomac se liquéfier à ses mots. Il n'avait pas besoin qu'on le lui dise. Voir le corps de son épouse lui avait suffit. Ou alors s'en était-il persuadé ? Peut-être. Difficile de savoir ce que son esprit avait décidé de construire comme barrière, lui même ne le savait pas. Il ne se persuadait pas qu'elle était morte. Pas du tout, ce n'était pas dans sa philosophie. Cela ne signifiait pas qu'il avait réellement réalisé sa mort. Sans doute que cela expliquait son changement de regard quasiment instantanément envers Neolina. Au regard froid avait succédé un regard hagard. Oui, il était veuf.

Veuf.

Seul.

Sa posture même changea. Il décroisa les bras sans s'en rendre compte. Ballants. Perdus. Oh il n'avait pas lâché une larme à l'enterrement. Surtout pas. Il avait affiché un air austère impassible, sombre. On lui avait demandé s'il voulait prendre la parole, il avait hoché négativement la tête pour garder le silence. Ce qu'il pensait de la mort de son épouse ne regardait que lui. Aucune des personnes présentes, sinon son beau-père et sa belle-mère, n'étaient réellement légitimes pour être là. En tout cas, à ses yeux. Et de la même manière, personne n'avait à entendre ce qu'il avait à dire. Il ne savait pas très bien ce qu'elle essayait de faire. Essayait-elle de lui rendre la monnaie de son gallion ? Essayait-elle de lui faire autant de mal par ses mots que lui ne lui en avait fait, pour lui faire comprendre qu'il avait franchi la ligne ? Essayait-elle de le forcer à lui en vouloir de partir ? Mais non, Razvan ne lui en voulait pas de partir. Même s'il était veuf. Même s'il était seul. C'était son problème. « Pourquoi tu me dis ça ? » demanda-t-il en ne faisant pas référence à la fin de la phrase qu'elle avait dit mais bien à la première qui lui avait laminé le coeur, « tu crois que je ne le sais pas ? Que je n'ai pas imprimé ? ». Il n'y avait pas un brin d'agressivité dans sa voix. Elle était blanche. Razvan n'était même plus en colère. Au diable Neolina de toute manière. Elle était libre, elle faisait ce qu'elle voulait. Il se défit de son emprise en posant sa main chaude sur la sienne pour qu'elle le libère. Le médicomage s'écarta d'elle. Il avait toujours cette manie à afficher une impassibilité insupportable lorsque cela n'allait pas. Il n'avait pas besoin qu'on se préoccupe de lui. C'était si dur à comprendre ? Il affichait peut-être le pire travers de sa personnalité, mais il ne supportait pas la pitié. Il ne supportait pas qu'on s'en fasse pour lui. Il ne supportait pas qu'on essaie de le réconforter. Il pensa un instant à s'en aller. Mais même lui, il n'était pas assez lâche. « Je sais qu'elle est morte, Neolina » dit-il de but en blanc, « et je sais qu'aussi fort que j'aimerais reprendre ma vie d'avant, ça n'est pas possible, parce qu'elle n'est plus là. Mais je ne veux pas qu'on se conduise différemment avec moi. C'est tout ». Razvan la regardait dans les yeux. L'impuissance de son regard renvoyait l'impuissance de son propre corps et de son propre esprit. Le roumain boxait tous les soirs pour évacuer la rage. L'impuissance à son paroxysme. Il se faisait du mal pour oublier sa propre douleur, c'était terrible. Au moins, s'il y en avait une qui n'avait pas changé de comportement à son égard, c'était Madame Lupescu. « Ne change pas d'attitude pour me préserver. Jamais. S'il-te-plaît ». Je n'en ai pas besoin.
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 19:53

Pourquoi ?

Razvan était un roc, un point d’ancrage dans sa vie qui semblait insubmersible. Mais là, il avait toutes les raisons de couler. Sans doute que le petit être dont il était désormais responsable l’en empêchait. Mais à cet instant, ils n’étaient que tous les deux, et il aurait bien pu s’autoriser à montrer une once de faiblesse que ça n’aurait été que justifié. Sauf que le rocher avait beau être ébréché, il tenait bon, fragile et branlant, mais un rocher slave, ça tenait le choc. La distance qu’il mit entre eux était un mécanisme de défense, elle le savait bien. Pourtant, elle ne regrettait aucun des mots qu’elle avait prononcés, aucun, car ça lui semblait nécessaire. Nécessaire que quelqu’un lui dise tout haut ce qu’il refusait de voir, bien qu’il lui révélait être conscient de sa situation. Bien sûr qu’il le savait. Bien sûr qu’il assumait son rôle, parce que c’était là ce qu’on attendait de lui. Mais il fallait qu’il réalise qu’il ne pouvait pas influer sur les réactions des autres, c’était impossible, et que cette pitié qu’il détestait tant était inéluctable. Pourtant, Neo ne ressentait pas ça à son égard. Elle avait de la peine. Une peine farouche, qui venait englober celle qui lui enserrait déjà le coeur.

Elle l’écouta calmement. Sa colère était retombée, et elle voulait que Razvan parle, même si ça n’était pas son fort. Qu’il s’exprime, peut-être pour la première fois, sur cette perte qui avait changé sa vie à jamais. L’entendre évoquer la mort de sa femme était une forme de douleur nécessaire, pour lui comme pour elle, du moins en eut-elle l’impression. Elle n’est plus là. Non, c’était une évidence. D’une façon bien différente, Neo et Razvan se retrouvaient seuls face à leur destin diabolique, qui n’avait pas eu l’intention de les épargner, et pourtant, elle aurait cru qu’à deux, ils pouvaient tout affronter. Mais, comme une bête blessée, Neo ne s’était pas attardée sur les détails de son affreux divorce tout comme Razvan ne lui avait rien exprimé avant ce jour sur son deuil. Mais cette fois, elle ne se déroba pas. Laissa sa lâcheté de côté pour vivre de plein fouet cette situation, assumer ses mots et les conséquences qu’ils avaient engendrées.

La dérobade de Razvan ne suffit pas à lui faire oublier ses instincts premiers. Neo était une femme tactile, l’avait toujours été. D’un geste délicat, elle attrapa ses mains qui pouvaient envelopper les siennes, des mains puissantes et guérisseuses qui étaient pourtant meurtries, elle l’avait remarqué tout de suite. « Je te promets, Razvan, que je resterai toujours ton amie. Mais tu ne peux pas me demander de te faire du mal, c’est impossible. » Visiblement, il était parfaitement capable de faire ça tout seul, et ça la tuait d’assister à ça, de le deviner en tout cas. « Tu l’as dit, reprendre nos vies d’avant est impossible. Alors, nous allons changer, c’est comme ça. » De ses doigts frais, elle balaya les hématomes sur ses jointures, comme si elle avait le pouvoir de les faire disparaître. « Et tu pourras me repousser autant que tu veux, te mettre en colère, me blesser, je te préserverai tout le temps que tu ne sauras pas le faire toi-même.»
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Dim 26 Juil 2020 - 22:15

Razvan avait fait ses classes à Durmstrang. Et l'école du Grand Nord n'était pas étrangère à son impassibilité. Imperméable, semblait-il, à ce qui pouvait lui arriver, alors que non, il ne l'était pas. Loin de là. Le roumain était une éponge qui absorbait les sentiments, qui comprenait ceux des autres. N'aurait-il pas dû comprendre la raison alors, pour laquelle son amie ne lui avait rien dis ? Peut-être était-ce un effet du deuil. Peut-être qu'il ne voulait juste pas accepter cela, pour une fois. S'éloigner de Neolina lui fit prendre conscience qu'il regrettait d'être venu, finalement. Il n'aurait pas dû venir. Emporté par sa colère, qui ne lui était pas familière, pourtant il était venu. Il était venu. Et maintenant pris au piège dans cette chambre qu'il ne pouvait quitter puisque son amie était devant, le roumain ne savait pas quoi faire. Que dire pour aller à contre-courant des mots de la sorcière, pourtant si réels et percutants ? Les mains de Neolina enveloppèrent les siennes mais il ne les retira pas à son contact. Quand bien même c'était sa femme qui auparavant faisait ce geste.

Il savait que ça se passerait mal.

Il le savait. Au fond de lui, il avait un mauvais pressentiment qui traînait depuis des semaines, il s'était persuadé que ce n'était rien. Les faits avaient eu raison de lui, pourtant. Ils avaient eu raison de sa vie. Il était veuf, comme l'avait qualifié Neolina. Sa femme était morte en couche. Il était veuf. Il ne savait pas s'il était capable de lui en être reconnaissant pour sa prévenance. Il ne savait pas s'il devait s'en satisfaire ou non. S'il avait raison d'avoir calmé sa colère ou si elle devrait redoubler. Touché dans sa fierté ? Pas tellement. Razvan était un empathique qui n'aimait pas qu'on lui renvoie l'ascenseur, c'était ainsi. Il sentit ses mains être balayées par les pouces de la sorcière et il baissa les yeux vers elles. Il ne se sentait plus capable de soutenir son regard. Un aveu de faiblesse bien rare pour un homme tel que lui. Que pouvait-il lui répondre ? Il n'avait plus l'envie d'argumenter. L'agacement qu'il avait précédemment ressenti s'était envolé brusquement. Le médicomage redevenait l'homme mutique qu'il était habituellement, le regard rivé sur les mains de la jeune femme qui tenaient les siennes sans qu'il ne soit capable de les retirer encore. C'était un aveu de faiblesse que de s'éloigner d'elle et il ne saurait le lui montrer à nouveau. Il avait envie de partir. Neolina lui enverrait sans doute une lettre de Russie puisqu'elle avait son adresse. Mais le roumain ne se sentait pas le courage de rester davantage après ce qui venait de se passer. Le médicomage se sentait vanné. C'était comme si la sorcière, en lui disant si frontalement les choses, l'avait torpillé. « Je vais rentrer » formula-t-il finalement toujours sans la regarder, « Madame Lupescu n'apprécie pas les retards ». Que devait-il ajouter ? "Au revoir ?". Il n'en savait rien. « Passe chez moi boire un thé demain si tu veux, avant ton grand départ ». C'était mieux que rien.
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Lun 27 Juil 2020 - 3:11

Malgré tout le poids que sa famille avait dû subir par sa faute, les adieux furent déchirants. Ses soeurs étaient toutes là, pour soutenir sa mère qui n’avait plus que ses yeux pour pleurer désormais. Aucune d’entre elles n’avait quitté Sibiu. Aucune d’entre elles n’avait son tempérament si aventureux et indépendant. Aucune d’entre elles n’aurait jamais divorcé. Neolina avait décalé les au revoir d’une journée, prétextant que son départ avait été avancé pour une raison qu’elle avait inventée. Ainsi donc, sa famille n’eut pas tellement le temps de s’appesantir, et c’était mieux ainsi. Seule Iléana, sa soeur aînée, était au courant du subterfuge, et prétexta l’emmener au portoloin alors que Neo passerait la nuit chez elle, au calme. Iléana avait toujours été celle qui la comprenait le mieux. Celle qui l’avait soutenu ces derniers temps, bien qu’elle ignorait toute la vérité. Elle ne posait pas de questions, ne cherchait pas à creuser dans la douleur évidente de sa cadette. Des larmes plein les yeux, Neo quitta donc le seuil de cette maison où elle s’était sentie prisonnière ces derniers mois, consciente qu’elle y reviendrait un jour, quand tout cela se serait tassé. Quand tu auras retrouvé un mari, disait sa mère, qui n’avait d’autre ambition pour elle que de la voir au bras d’un homme. Sa fille avait une carrière, et ça, c’était quelque chose qu’elle ne parvenait pas à comprendre.

« J’ai quelque chose à faire. Je reviens pour le dîner. » glissa-t-elle à sa soeur sur le chemin de chez elle avant de transplaner sans attendre. Atterrissant dans la ruelle déserte où elle avait l’habitude de se trouver, à l’abri des regards moldus, Neolina se dirigea vers la maison qu’elle cherchait avec une détermination folle. Si ces derniers temps, il lui avait été difficile parfois de trouver le courage de se lever, d’affronter les critiques, de vivre tout bonnement, elle était plus sûre d’elle que jamais cette fois. Depuis la veille, la façon dont Razvan était parti l’avait tourmentée. La conversation s’était déroulée étrangement, et il ne servait à rien de retourner ça dans tous les sens. On ne refaisait pas le monde, elle savait bien. Mais elle connaissait suffisamment son vieil ami pour savoir que les mots qu’elle avait employés devaient encore le travailler, et le ferait durant de longues journées, semaines encore. Elle savait que le mieux à faire, sur le moment, était le laisser s’échapper, digérer tout ça, son départ, cette discussion. D’ailleurs, sa mère n’avait cessé de l’interroger, et elle n’avait obtenu aucune réponse. Pourquoi n’est-il pas resté ? Pourquoi est-il venu ? Neo, quand comprendras-tu que tu es faite pour cet homme ? Silence, silence ! L’avis de sa mère n’avait aucune importance, elle qui n’avait que pour amitié les quelques commères de Sibiu, qui lui tourneraient le dos à la minute où elle commettrait un faux-pas.

Une fois devant la porte, Neo ne mit pas plus d’une seconde avant de frapper. Son coeur battait fort, aussi fort que son petit poing sur le bois de la porte. Razvan. Razvan lui manquait déjà, et cela faisait moins de 24 heures qu’elle ne l’avait pas vu. Comme la suite serait difficile loin de lui, même s’ils n’étaient pas du genre à se voir tous les jours. Forte de leur vieille amitié, elle savait bien ce qu’il pensait de la Russie. Elle savait aussi que les allers-retours se feraient rares, et que voir son bébé grandir serait une épreuve que son coeur ne pourrait supporter. Pourtant, là, tout de suite, elle n’avait qu’une envie : le voir, lui et son air mutique, taiseux, peu importe sa détresse, peu importe la douleur. Aujourd’hui, elle n’avait plus que lui, ou presque. Elle ne pouvait accepter que leur au revoir ait ce goût si amer. La porte s’ouvrit tout à coup, et le visage qu’elle attendait se dévoila. Sans réfléchir, portée par son coeur, elle lui délivra une étreinte emplie de tout l’amour qu’elle ressentait à son égard. « Razvan… » Une étreinte qui exprimait combien elle était désolée, combien elle avait besoin de lui, combien elle serait toujours là.
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Lun 27 Juil 2020 - 15:15

La conversation avec Neolina avait quelque peu hanté Razvan. C'était le cas de le dire. Le roumain avait erré dans sa maison avec sa fille dans les bras pour calmer ses hurlements incessants, le temps que son lait soit prêt. Ça l'épuisant psychologiquement comme situation. Comme s'il avait une jauge qui allait manquer d'exploser soudainement. Mais il avait un certain contrôle sur lui-même. Il n'allait pas craquer. Il ne le faisait jamais. Aussi avait-il décidé de calmer ses ressentiments de la veille pour accueillir correctement son amie d'enfance. Ils ne savaient pas quand ils se reverraient. Se reverraient-ils un jour ? La vie jouait parfois des jeux dangereux et il n'aurait pas pu supporter de la laisser partir en étant en colère contre elle. Razvan avait appris à la dure à se méfier de la vie. Il ne savait pas ce qui attendrait Neolina en Russie, rien de bon à ses yeux, puisque rien de bon ne pouvait être retiré de ce pays. Lorsqu'il entendit toquer à la porte, il sut immédiatement que c'était elle. Et en lui ouvrant, il pu constater qu'il avait raison. De la même façon qu'il ne désirait pas qu'elle s'en aille alors qu'ils étaient en froid, la roumaine lui offrit une étreinte pleine de tendresse en guise de salut.

Il n'arrivait jamais à rester en colère contre elle. Ce n'était pas possible qu'il lui en veuille, aussi blessé fut-il par ses cachotteries. A dire vrai, il s'était sentit un peu humilié. Humilié de renvoyer l'image de quelqu'un qui a besoin qu'on le ménage, humilié de renvoyer l'image de quelqu'un qui allait mal. Il ne pensait pas renvoyer cette image, sauf peut-être avec des gens comme Neolina qui ne le connaissaient que trop bien. Razvan était souvent impassible pour ne pas souligner ses sentiments. Razvan était souvent mutique et distant pour la même raison. Peut-être pouvait-il tromper le monde, mais pas elle. Elle avait toujours eu un regard sur les sentiments qui ravageaient son coeur. Il referma ses bras sur elle en posant sa tête sur celle de la sorcière. Allez savoir combien de temps ils restèrent comme cela. Aucune idée. L'étreinte avait ce pouvoir curatif étrange sur les âmes fragiles.
C'est lui qui se dégagea finalement, avant de se décaler pour la faire rentrer chez lui. La maison était paisiblement silencieuse et ils allèrent en silence jusqu'au petit salon. Une fois assis, une tasse de thé posée devant chacun d'eux, Razvan regretta encore une fois la décision de Neolina de partir de Roumanie. Mais il ne comptait pas ramener le sujet sur le tapis. La dernière fois qu'ils s'étaient assis au même endroit, pour boire une tasse de thé, c'était lorsqu'il lui avait appris la terrible nouvelle qui avait conduis à son divorce. C'était dur. « Ta mère est vraiment désespérée que tu t'en ailles » lui dit-il en affichant un léger sourire, « fais attention qu'elle ne fomente pas un plan pour te faire rater ton portoloin. Elle en serait capable ». Tout comme elle était capable de l'utiliser lui pour essayer de persuader sa fille de rester. C'était mal le connaître pourtant, parce qu'il ne lui demandera jamais de le faire. Razvan n'était pas quelqu'un d'égoïste. Il ne lui viendrait jamais à l'idée de faire regretter Neolina de partir. Ce n'était pas ce qu'il avait fait d'ailleurs. Il l'avait fait culpabiliser de ne lui avoir rien dit. Et s'il était toujours blessé au fond qu'elle démontre autant d'empathie pour lui, cela ne l'empêchait pas d'afficher un gentil sourire. Il préférait encore oublier ce qui s'était passé la veille. Cela n'avait plus d'importance.
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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Lun 27 Juil 2020 - 20:46

Les bras de Razvan l’enveloppaient d’une chaleur douce et rassurante. Cela faisait bien longtemps que le roumain la dépassait d’une tête, avait-elle d’ailleurs déjà été plus grande un jour ? Tout contre lui, Neo se sentait toujours bien, comme si rien ne pouvait lui arriver de mal quand elle était entre ces bras-là. Le temps semblait s’être arrêté, ne plus avoir d’emprise, et c’était parfait comme ça. Car quand il se déroulerait à nouveau, chaque seconde passée la rapprocherait de son départ, loin de lui, loin de sa précieuse Roumanie. La tête posée sur son coeur, elle ne pensait à rien, laissant son corps savourer la sensation comme si c’était la dernière fois. On ne savait jamais. Si la vie leur avait donné une leçon récemment, c’est qu’elle pouvait s’arrêter du jour au lendemain.

Lorsque Razvan y mit fin, Neo le suivit docilement jusqu’à son salon, où elle était toujours un peu nerveuse d’entrer désormais, depuis l’autre fois, 6 mois plus tôt. La petite n’était pas là, l’endroit était silencieux ou presque. Razvan lui fit du thé, comme un hôte bien poli. Elle allait le boire, comme une invitée bien polie, même si la boule dans sa gorge semblait rendre impossible d’avaler quoi que ce soit. Toutefois, ce fut lui qui détendit un peu l’atmosphère - qui l’aurait cru ! - et ses lèvres formèrent un doux sourire tandis qu’elle posait sur lui un regard attendri. Sa mère. Sa maudite mère qui ne savait pas garder sa langue, et qui avait bien failli tout ficher par terre. « Quand il s’agit de mes choix, ma mère est toujours désespérée, alors… » C’était vrai. Au royaume des drama queen, sa mère était souveraine, sans aucun doute. « J’ai prévu le coup. Elle pense que je suis en chemin vers le portoloin. Elle y a sûrement déjà transplané d’ailleurs, et elle va débouler chez Iléana pour savoir ce qu’il se passe. » Pauvre Iléana. Elle rit doucement en imaginant l’air blasé de sa soeur qui tenterait d’apaiser sa mère agitée. Oui, définitivement, elle avait bien fait de venir ici. « Autant dire que ton invitation me fournit un excellent échappatoire. C’était ça ou me planquer dans une armoire ! » Vu sa souplesse et sa maladresse, on pouvait aisément deviner que le résultat aurait été bien désastreux. Mais en réalité, son invitation était surtout la bienvenue car elle préférait largement la conversation qu’ils avaient aujourd’hui, qui rattrapait un peu les souvenirs douloureux de la veille.

Le thé était brûlant, et comme elle était incapable d’attendre correctement, elle se brûla à moitié le gosier en l’ingurgitant. Il aurait bien l’occasion de se moquer, comme il le faisait toujours. Alors qu’elle le protégeait si souvent quand ils étaient plus jeunes, depuis de nombreuses années, c’était plutôt Razvan qui avait une attitude paternaliste avec elle. Comme un grand frère que le sang n’avait pas choisi, mais eux, tout simplement. Pour elle qui n’avait grandi entouré que de filles, c’était une chose précieuse que d’avoir cette masculinité amicale et bienveillante auprès d’elle. Même si ça, les gens ne le comprenaient pas. « Peut-être es-tu occupé demain matin ? Sinon, j’aurais aimé que tu m’accompagnes… » Elle avait dit à Iléana qu’elle souhaitait y aller seule. Mais là, désormais, elle s’en sentait incapable. « Au cas où ma mère découvre mon subterfuge et débarque, tu vois ! Il n’y a bien qu’avec toi qu’elle n’ose jamais rien dire. Il faut que tu m’expliques ton secret ! » Elle rit doucement, ayant ajouté cette justification pour éviter que les émotions ne viennent à nouveau les submerger, l’un comme l’autre.
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Razvan Vacaresco

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MANGEMORT
L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.

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MessageSujet: Re: Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS Les chaînes solides d'une vieille amitié | NEOLINA | CLOS 129196351Mar 28 Juil 2020 - 16:39

Razvan avait fait venir Neolina parce que malgré l'agacement profond qu'il avait ressenti vis-à-vis de ses cachotteries, le roumain ne pouvait s'empêcher de vouer une amitié profonde pour son amie d'enfance. Partir sur de mauvais sentiments, il ne le supporterait pas. Aussi, assis tous les deux à la table de son salon, le roumain regardait la jeune femme avec une franche attention. Il lui avait toujours donné de son temps, toujours accordé une oreille lorsqu'elle avait des problèmes. Le médicomage était quelqu'un qui donnait de sa personne par l'écoute davantage que par les paroles. C'était sans doute la traduction de son tempérament assez réservé de manière générale. Et ce tempérament était, semblait-il, encore souligné depuis la tragique mort de son épouse. L'on connaissait Razvan sous les traits d'un homme dur, qui savait néanmoins sourire et rire. Il savait plaisanter. Il ne s'en sentait néanmoins plus capable depuis trois semaines comme si, étrangement, on avait soufflé une bougie au fond de son cœur. Ça n'allait pas, rien n'irait bien, encore moins si Neolina partait. Mais il n'était pas assez égoïste pour ne serait-ce qu'essayer de la retenir. Ce n'était pas dans son caractère, ce n'était pas dans ses mœurs. Il se mit à rire, d'un air bref et éteint à la plaisanterie de son amie sur sa mère. « Elle va s'arracher les cheveux par touffes entières, j'espère que tu t'en rends compte » souligna-t-il sans toucher à son thé, néanmoins. Il s'en était servit un plus par politesse que parce qu'il en avait réellement envie. C'était sans doute le dernier entretient qu'il partageait avec son amie d'enfance. Ça lui faisait mal, comme tout ce qui se passait en ce moment dans son cœur.

La fameuse mère de Neolina. C'était presque un running gag avec le temps. Elle ne vivait ses jours et ses nuits que dans l'espoir qu'ils finissent un jour ensemble. Razvan n'était pas dupe et savait très bien pourquoi elle était venue lui en parler à lui. Et sa petite manipulation avait bien fonctionné apparemment, puisqu'il s'était énervé. Pour autant, elle n'avait toujours pas ce dont elle rêvait. La plaisanterie de la sorcière lui arracha un sourire un peu crispé. Elle savait aussi bien que lui ce que c'était son secret. Madame Siankov rêvait juste de l'avoir comme gendre. Elle était là la vérité. « Oh je pense que tu sais ce que c'est mon secret » répondit-il en fustigeant silencieusement le manque de tact de Neolina, « mais je veux bien t'accompagner oui. Il part à quelle heure exactement ce portoloin ? ». Ils pouvaient, finalement, toujours se déchirer, l'un comme l'autre ne savait se détacher totalement de leur ami d'enfance. C'était peut-être à la fois beau et handicapant, mais bon, c'était comme ça.
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