Bartemius Croupton Sr* COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 237 | AVATARS / CRÉDITS : © bazzart | SANG : ⊰ Pur
| Sujet: Déposition d'Aurora Sinistra, serveuse au Tsarduck's Coffee Mar 10 Nov 2020 - 11:08 | |
| Déposition à venir : hibou envoyé le 10 novembre 1978. Le hibou ne devrait pas avoir de mal à trouver la boîte, le temps est clair. |
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Aurora Sinistra NEUTRELe silence est une opinion. | HIBOUX POSTÉS : 219 | AVATARS / CRÉDITS : Zoe Kravitz ★ squirrel o/ ∴·.✧·✫✩·✭·✶·✰·✮·★.·∴ | SANG : ★ Mêlétoilé
| Sujet: Re: Déposition d'Aurora Sinistra, serveuse au Tsarduck's Coffee Dim 15 Nov 2020 - 8:12 | |
| Lorsqu'elle avait reçu la lettre portant le sceau du Ministère de la Magie, Aurora était en plein cours d'astronomie. Le majestueux hiboux grand-duc c'était invité sans gêne par une des ouvertures de l'observatoire pour lui livrer l'enveloppe. L'ancienne Serdaigle l'avait vite glissée dans la poche de sa robe de sorcière pour que le moins de personnes possibles se rendent compte de qui elle provenait... Le messager, lui, n'avait pas pris la peine d'attendre plus longtemps. Après s'être excusée auprès du professeur Johanssen, elle avait repris le cours, l'esprit pourtant bien moins concentré qu'avant, le cœur lourd d'une étrange appréhension...
...Quelques jours plus tard, elle répond à la convocation du Ministère et s'y rend via une cheminée publique pour être interrogée en tant que témoin. Les présentations sont faites avec l'Auror, et elle ne peut s'empêcher cette remarque qui lui semble d'une parfaite pertinence avec un air enjoué : « Avez-vous remarqué que seul un A sépare Auror et Aurora ? »
Par la suite l'Auror -qui ignore sa remarque- lui explique comment tout va se passer, qu'il l'enregistre magiquement et par une plume qui reporte ce qu'ils vont se dire, et elle commence à parler du jour fatidique...
« Je jure solennellement que tout ce que je vais dire sera véritablement vrai, aussi vrai que le ciel tient au dessus de nos têtes et que je m'appelle Aurora Sinistra.
J'ai envoyé une lettre au bureau des Aurors le matin du 16 septembre, quelques heures après les faits rapportés. Je travaille à temps partiel au Tsarduck Coffee depuis le début du mois, pour financer mes études. Les horaires sont très variables, j'arrive toujours à m'arranger avec mes collègues et c'est pratique parce que le cursus d'astronomie nous fait parfois étudier de nuit. Est-ce que c'est ce que je faisais la nuit du 13 septembre..? Ah non, non, j'étais au Tsarducks, justement. Cette nuit là, j'étais de fermeture. Ca ne me dérange pas, je préfère vivre la nuit, de toute manière. Comme l'hibou que vous m'avez envoyé. Il était magnifique, quel était son nom ? Ce n'est pas le sujet ? Oh, pardon. » L'air un peu perdue, après une légère hésitation elle reprend le fil de son récit, elle n'était pas habituée à parler autant pour autre chose que l'astronomie et astrologie... Elle hésite avant de répondre à la dernière question.
« J'étais toute seule... Puisque je faisais la fermeture, mon collègue, c'est Æthelwold Goodfellow, il était rentré depuis plus d'une heure... Je finissais de tout remettre en ordre, nettoyer, ranger, vous savez les bars et les gens qui boivent trop, ça demande du boulot... C'est alors que je les ai entendus... » Aurora frissonne en se souvenant, elle baisse les yeux, fouille dans sa mémoire, c'est comme de fouiller dans la galaxie nébuleuse, tenter d'attraper le bon souvenir, d'être cohérence sous le regard d'aigle de l'Auror. « Ce n'était pas un bon cris, vous savez ? Il y a de bons cris, les hurlements de joie des fans de Quidditch par exemple, ou ceux des sorciers qui se retrouvent après une longue séparation... Mais les cris que j'ai entendu n'étaient pas bons. Ils m'ont fait froid dans le dos, oui, mes poils s'en sont hérissés... C'était aigu, et terrifié. Vous connaissez la terreur, Monsieur l'Auror ? Je pensais la connaître, quand je suis tombée dans le puits, quand j'étais petite fille. Il faisait noir, c'était étroit, et comme le ciel était couvert je ne voyais rien... Et j'ai hurlé, hurlé pour qu'on m'entende d'abord puis hurlé parce que je me sentais enfermée, étouffer. Je me souviens seulement de mes cris, et je pensais connaître la peur, mais cette femme qui a crié, elle m'a prouvé le contraire. » Elle s'arrête, visiblement secouée. Aurora reprend son souffle, et cache ses mains légèrement tremblantes dans ses longues manches. « Elle a beaucoup crié. Et puis elle s'est arrêtée. Moi, je suis restée à l'intérieur, et puis j'ai transplanné directement chez moi. Parce que je ne vous ai pas encore tout dit... Ces cris, ils m'ont donnés... je vous préviens, je pensais être dénuée du troisième œil, mes notes de divination vous les confirmeront. Mais j'ai sentit... non, ressentit quelque chose, quand les cris me sont parvenus. J'avais tout nettoyé, dans le bar, et pourtant des effluves d'alcool me vont parvenues. Je dirais du whisky, une vieille odeur, un peu rance. De l'irlandais, je pense. Vous pensez que j'ai l'air folle ? Une de mes plus proche amie est voyante, et elle est vraiment douée. Vous ne devriez pas juger, je ne mens pas, j'ai juré après tout. Et je vous jure que j'ai sentit ça, alors que je suis rentrée, je n'arrivais pas à me défaire de l'odeur. J'ai étudié les astres, jusqu'à l'aube, j'ai fais des calculs et des prédictions astrologiques, et tout l'a confirmé. La constellation de la boussole pointait vers celle de Ganymède, l'échanson qui servait l'alcool aux dieux. Et c'est si rare, de voir les deux si brillantes la même nuit... Je ne sais pas pourquoi, mais le son des cris et l'odeur de l'alcool, ils étaient entremêlés comme un.... »
L'Auror, au lieu de la congédier, lui pose une dernière question... la question qu'elle avait redoutée. Aurora déglutit. « Tout le monde conseillait partout de ne pas sortir seul la nuit, si c'était possible. J'ai juste voulu écouter les consignes, vous savez ? »
La session se termine enfin. Aurora récupère ses affaires, manque de tomber par terre en se relevant, l'Auror à la réflexe de la rattraper. Elle le remercie et s'approche de la porte, mais quand sa main touche la poignée, elle se retourne vers lui. « Monsieur l'Auror... Je n'ai pas été entièrement.. Je veux dire, je... Je ne suis pas sortie, pas seulement pour être une bonne citoyenne. J'avais... J'avais peur. » Elle baisse les yeux. « Est-ce que vous pensez qu'une femme est morte, parce que j'étais trop lâche ? » Sa voix se brise, elle ne cessait d'y repenser, de ressasser la soirée et la peur qui l'avait paralysée. « Que Madame Bones est morte, à cause de moi ? » C'est les yeux rougis et remplis de larmes retenues que la sorcière sort du Ministère de la Magie, sans que l'Auror ait pu répondre à sa question. Sans savoir, si la mère de sa meilleure amie aurait pu vivre, si elle avait été plus courageuse. |
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