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Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan

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Athos Greyson

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MessageSujet: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Dim 29 Nov 2020 - 18:04

L’automne envahissait les rues, mais il semblait que déjà l’hiver était arrivé pourtant. L’avantage, c’était qu’avec ces températures, Tobias ne rechignait pas à garder son bonnet sur sa tête, masquant ses mèches qui en ce moment étaient souvent bicolores - allez comprendre. Son fils dans un bras, Athos n’avait plus qu’une main pour faire les courses et il y arrivait, du moins un peu. Disons que c’était largement suffisant pour attraper un pack de bières. Dans la file d’attente, pas moins de quatre femmes, de tout âge, tombèrent en pâmoison devant la bouille adorable de son fils, qui savait définitivement déjà y faire avec la gente féminine malgré son jeune âge. La scène arracha à Athos un sourire teinté de fierté, évidemment, et il dut arracher à ces dames l’objet de leurs soupirs en quittant l’échoppe une fois qu’il eut payé. Déçu de ne plus être le centre de l’attention, Tobias bouda pendant, quoi, trois secondes. Et puis, il reconnut la rue, de ses petits yeux enfantins, et son expression changea à la vitesse de l’éclair, comme seuls les bambins savaient le faire. « Milaaaaaaaaa ! » cria-t’il avec cette voix à la fois mignonne et énervante, avec un léger accent d’Europe malgré son jeune âge. Athos décocha un sourire à son môme et le posa par terre, se doutant que la perspective de voir son amie le motiverait à trotter. « Oui, on va voir Mihaela. » lui confirma-t’il inutilement car déjà, le petit était déjà prêt à lui lâcher la main et à galoper dans la rue pour arriver plus vite.

Lorsqu’enfin ils eurent grimpé les marches - la mezzanine de chez eux était un très bon entraînement, et Tobias savait les enchaîner maintenant sans aucun souci - ce fut le plus petit du duo père-fils qui tambourina sur la porte de Razvan avec une force impressionnante pour ses bientôt deux ans.  Avant que le roumain n’ouvre, Athos se baissa et glissa au poignet de son mini-lui l’adorable bracelet scoubidou que lui avait tressé Mihaela la première fois qu’il l’avait rencontrée, pour éviter que la soirée jeu ne se transforme en partie de cache-cache ne soit en faveur très déséquilibrée. Ce fut à ce moment précis qu’il réalisa qu’il avait oublié le sien, et que la tornade invisible allait très probablement lui éclater les genoux à peine le seuil franchi. Athos ne put s’empêcher de se fustiger, lui qui pensait toujours à tout, tout le temps, n’oubliait jamais rien. Mais voilà, désormais, le jeune Greyson était enquêteur à temps partiel, enquêteur sur son temps libre, semi-employé du Flint Casino, amoureux et surtout, papa. Ça faisait beaucoup pour un seul homme, même lui. Alors il fallait qu’il accepte d’être imparfait, parfois. C’était compliqué pour quelqu’un comme lui d'accepter ses failles, mais il commençait à s’y faire.

Dès que la porte s’ouvrit, Tobias fonça dans l’appartement en esquivant les grandes jambes de Razvan, qui affichait une gueule encore plus dépitée que les fois d’avant. Athos soupira devant le comportement de son fils, qui avait visiblement trouvé Mihaela puisqu’il voyait des trucs flotter dans les airs dans le sillage de son gamin, avant de revenir sur le visage apparemment amaigri du roumain. Merde, c’était pas bon ça. « Bonjour Razvan. » le salua-t’il en entrant à sa suite et en posant les bières déjà fraîches sur la table. Le roumain lui servait toujours du thé. Oh, c’était bien le thé, c’était certain. Mais depuis qu’ils avaient discuté au club il y avait de ça quelques semaines, Athos prêtait un peu plus à celui qui commençait à devenir plus qu’un simple contrat, qu’on se le dise. Le slave avait calmé le rythme sur les matchs, mais semblait dépérir à vue d’oeil. Parce que ça n’était pas son genre de faire ça, Athos n’avait pas enquêté sur lui. Ça n’était pas ses affaires. Il s’inquiétait juste, parce que le mec chargé de le soigner se portait mal et ça n’était pas bon pour lui, ça. Mais pas seulement. « Désolé pour la tornade, la politesse n’est pas 100% acquise encore… » dit-il en secouant la tête tandis que Toby disparaissait dans la chambre de Mihaela dans un éclat de rire strident, mêlé à celui de la petite.

Athos avait ramené de la bière donc, parce qu’il avait un peu envie d’aider celui qui, au final, lui avait sans doute plus rendu service que l’inverse. Il était nul dans l’exercice, mais il pouvait essayer. Avec de l’alcool, ça irait nan ? C’était comme ça qu’il fonctionnait avec Shannon, ils se soulaient pour parler de leurs problèmes. Athos ne connaissait que cette façon de faire, alors… « Comment ça va, Razvan ? » commença-t’il en attrapant une chaise et en s’y asseyant doucement, comme s’il avait peur de le brusquer. Il n’avait même pas besoin de répondre, ses cernes de la taille de deux grottes sous-marines abyssales parlaient pour lui. « J’ai ramené de la bière parce que même si tu réponds que ça va, je pense que le houblon sera plus facile à avaler que ce mensonge.» acheva-t’il pour éviter que la conversation ne prenne un tournant inutile. La subtilité et Athos, sur certains sujets, ça faisait deux...


Dernière édition par Athos Greyson le Ven 4 Déc 2020 - 2:54, édité 3 fois
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Razvan Vacaresco

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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Dim 29 Nov 2020 - 20:43

« Tu n'as pas bientôt fini de bouder ? ».

Mihaela, bras croisés, regardait partout sauf son père qui impuissant, la fixait les mains dans les poches. La gamine était décidée à ne pas lui adresser la parole. En effet le roumain lui avait dit, plus tôt dans la journée, qu'il la ramènerait dans deux jours chez ses grands-parents maternels. Mihaela avait piqué une colère et elle n'était pas d'humeur apparemment, à rendre les armes. Comme si, d'une façon ou d'une autre, ce serait le meilleur moyen d'obtenir de lui un changement dans son avis. « Athos vient tout à l'heure. Tu seras gentille de lui dire bonjour » ; « humf... ». Agacé autant que fatigué, il la laissa dans sa chambre pour retourner au salon en se tournant les pouces, pour attendre Athos. Razvan n'aimait pas quand Mihaela faisait cette tête-là. Peut-être parce qu'elle lui ressemblait beaucoup trop, en affichant un vilain air austère. Quoiqu'il en soit, il n'avait pas trente-six solutions et s'il savait que la renvoyer chez ses grands-parents allait le faire sombrer lui, au moins le bateau ne coulerait pas avec la petite-fille à son bord. L'expression de sa détresse psychologique commençait à avoir de sérieuses répercussions sur son propre physique. Mais ça encore, ce n'était pas bien grave - bien qu'il allait finir vraiment par passer une mauvaise soirée à la boxe dont il aurait probablement du mal à se relever. Mais en toute bonne personne têtue et dépressive qu'il était, il n'en avait absolument rien à cirer.

Razvan ne réalisa pas qu'il était resté devant sa vitre à regarder la rue pendant si longtemps. Il ne sorti de ses pensées noires qu'en entendant tambouriner à la porte. Il se douta que c'était Athos accompagné de son fils et si le roumain appréciait beaucoup le petit garçon, il se sentait trop fatigué pour être ravi de l'arrivée d'un deuxième enfant dans son appartement. Mais au moins ça ferait plaisir à Mihaela. Et puisqu'il était incapable de lui arracher un sourire lui, peut-être que le petit métamorphomage saurait y faire. Le pas traînant, il s'avança jusqu'à sa porte pour ouvrir et voir une tornade passer à côté de lui pour aller trouver Mihaela : « Tobiaaaaaaaaaaaaz ! » entendit-il hurler dans son dos. La voix ravie de la gamine lui attira une grimace. « Bonjour Athos, ravi de te voir » répondit-il au jeune homme avant de s'effacer pour le laisser entrer chez lui. Il nota qu'il avait amené de la bière et douta qu'il s'agissait-là d'une bonne idée d'en boire une compte tenu de son état. Une partie de lui se disait surtout qu'il n'y aurait bien que de la tuica pour le faire aller mieux. Ou pour qu'il ait un semblant de répit, plutôt. « Mihaela n'est pas mieux » répondit Razvan d'un ton blasé à l'excuse de l'américain. Le roumain n'avait même pas envie d'appeler la petite fille pour la rappeler à l'ordre parce qu'il ne se sentait pas l'énergie de gérer deux mômes dans son salon. « Assis toi, je t'en prie » l'invita-t-il sans enchaîner pour lui proposer un thé, puisque de toute évidence, la bière n'était pas là pour la décoration. L'honnêteté violente toutefois, du jeune homme le braqua et il posa sur lui un regard interdit. Laissez le prétendre que tout allait bien, nom de dieu, laissez le tranquille ! N'étant pas particulièrement d'humeur à lui déclamer ses problèmes, Razvan se contenta d'une réponse d'une sobriété exemplaire : « Je ne vois pas pourquoi ça n'irait pas ». Oh bien sûr que non, il ne voyait pas pourquoi ça n'irait pas, qu'est-ce qui pouvait ne pas aller ? Tout ? « Mais sache que tu es dès à présent libéré de ton obligation envers moi. Je renvoie Mihaela en Roumanie dans deux jours ». Le roumain ne donna pas d'explication et se contenta de décapsuler une bière alors que les éclats de voix étouffées laissaient entendre que décidément, mini-Athos et mini-Razvan s'entendait merveilleusement bien.


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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Ven 4 Déc 2020 - 3:35

La perspicacité d’Athos était tout un paradoxe. Quand il s’agissait de décoder les attitudes de gens dont il se moquait éperdument, son regard froid et acéré savait déceler la moindre faille, le moindre geste qui trahissait un état émotionnel certain. À l’école de la vie, on apprenait vite à écouter autre chose que les mots, et le langage corporel était bien plus puissant. Toutefois, quand il s’agissait de ses proches, sans doute parce qu’il savait parfaitement mettre des barrières entre vie professionnelle et vie personnelle, Athos était un bien mauvais psychologue. La violente révélation des pensées suicidaires de Shannon le faisait encore souffrir, et il s’en voulait terriblement de n’avoir su lire entre les lignes désinvoltes des répliques hispano-anglaises de son meilleur ami.

Au-delà de l’observation, la différence était aussi tout à fait flagrante dans son approche. Subtil quand il s’agissait d’obtenir des informations sensibles, Athos manquait toutefois cruellement de compassion, et la dure vie qu’il avait menée n’avait pas suffisamment développé son empathie pour qu’il sache s’y prendre avec délicatesse quand il était émotionnellement touché. L’anglais au sang des Amériques était d’une maladresse exemplaire quand il s’agissait de consoler, de sonder les esprits torturés, et une fois assis après les politesses habituelles, il en fit une assez parfaite démonstration. Certes, la tournure de sa phrase était élégante. Certes. Mais la forme ne rattrapait pas le fond, qui manquait vraiment de subtilité. Pourtant, avec un homme tel que Razvan, y aller aussi frontalement était la pire stratégie à adopter. Mais Athos était mal à l’aise, mal à l’aise de le voir comme ça, aussi détruit. Razvan n’était pas Shannon, certes, mais il s’était créé une relation entre eux, qui dépassait bien largement le stade du simple médicomage attitré, ou protecteur de lady Mihaela. En réalité, dès le départ, leur contrat impliquait une proximité évidente, et Athos s’était attachée à la gosse avant même de s’en découvrir un, et par extension, il avait de l’affection pour son père. Et le père en question lui donnait l’impression d’être un spectre, vision horrible s’il en était. Athos était passé par là. La vie lui filait régulièrement des rosses spectaculaires et quand c’était le cas, il dépérissait à vue d’oeil. Découverte de paternité, dégoût de sa propre attitude, et Athos avait négligé son apparence, comme pour renvoyer l’image de ce qu’il ressentait au fond de lui. Agression de Magda, besoin de vengeance, et Athos s’était si investi dans une enquête qui ne menait à rien que le sommeil n’avait plus rien de réparateur. Découverte macabre sous un pont, traumatisme certain, et Morphée avait fui, presque définitivement. Cela faisait à peine quelques jours qu’il dormait correctement, et parce qu’il prenait en cachette de Magda des potions pour l’y aider. Il détestait ça, les apothicaires et leurs mixtures, mais il n’avait plus le choix. Alors oui, Athos pouvait comprendre. Mais Razvan ne semblait pas de cet avis.

S’attendant à une réplique pareille, Athos allait rebondir, mais laissa tout de même un léger silence, le temps d’attraper une bière pour corroborer ses propres dires. Il l’ouvrit avec la force d’une habitude bien trop ancrée, surtout ces dernières années, et était en train de déguster sa première gorgée quand Razvan lui asséna un coup qui manqua de le faire recracher. S’étouffant à demi, Athos posa la canette sur la table et fixa le roumain, ne pouvant décidément pas cacher sa surprise. « Pardon ? » laissa-t’il échapper une fois que sa bouche eut avalé le liquide houblonné. Trop d’informations dans une phrase si courte. Trop de questions aussi. Etait-ce donc ça qui tourmentait tellement Razvan ? Est-ce que le chantage qui pesait sur lui s’était intensifié ? Est-ce qu’on avait tenté de faire du mal au petit dragon ? « Attends, attends, Razvan… » commença-t’il, comme pour se laisser du temps à lui-même de cogiter. À cet instant précis, son marmot aux cheveux violets et bleu cyan, quel curieux mélange qui évoquait le scoubidou à son poignet, surgit comme une balle et fonça sous la table, suivie par un tsunami invisible qui lui frôla le genou. Les gosses et le sens du timing. Instinctivement, Athos se tut et laissa sa tignasse colorée ressurgir. « Bière ! » cria le petit en désignant la canette, et le père dudit rejeton poussa un soupir malgré lui. Super. Tobias devait maîtriser en tout et pour tout dix mots de la langue Shakespearienne, et bière en faisait désormais partie. Quel bon père il faisait. Magda allait adorer. « Allez dans la ch… » Vlan ,la tornade à deux têtes, dont une qu’il ne voyait pas, s’était déjà enfuie en direction de la cuisine cette fois.

Une fois le trouble passé, Athos se ressaisit un peu, se penchant légèrement sur sa chaise d’un air tout à fait concerné. « Si le sortilège ne suffit pas, je peux trouver autre chose. » À cet instant, aucune idée ne venait mais il trouverait. Certes, ces derniers temps, son esprit était bien encombré et il avait perdu en efficacité, mais il trouverait. Il était hors de question, oui hors de question, que quelqu’un touche à un cheveu de cette petite. Et il ne disait pas ça uniquement parce qu’il était engagé envers le médicomage. La colère et la peur qu’il ressentait étaient réelles, fortes. « Elle a besoin de toi, Razvan. » dit-il d’un ton affecté qui ne lui ressemblait pas. Mais voilà, Athos était père maintenant, et il savait. Il savait qu’un enfant avait autant besoin de son père que l’inverse. Et clairement, le visage dévasté du roumain exprimait une peine qui ne ferait que s’amplifier s’il se retrouvait seul. Mais cette fois, il se garda bien de le dire. L’idée n’était pas de le brusquer, mais de comprendre. De solutionner. Et surtout, de permettre au père et à la fille de rester ensemble. C’était plus qu’une simple mission désormais. C’était devenu une affaire personnelle. Une de plus à rajouter à sa liste.
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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Ven 4 Déc 2020 - 16:05

Razvan n'avait pas pris sa décision à la légère. Et Athos ne le savait peut-être pas encore, mais le roumain était sacrément têtu. Il avait décidé de la renvoyer en Roumanie et même les grosses larmes de sa fille, qui lui avaient pourtant éclaté le coeur, n'y changeraient rien. Il lui avait fallu plus d'un mois pour accepter que ce n'était pas sain pour elle que d'être dans le même environnement qu'un père dépressif, sans voir personne d'autre que lui ou presque. Le roumain n'avait malheureusement pas trente-six solutions. En Roumanie elle serait moins en sécurité qu'ici. Ou peut-être plus, qui sait ? La notion de sécurité est bien subjective dans un monde où les deux pays sont en quelque sorte en guerre. Le médicomage ne tenait plus la cadence de l'hôpital, des mangemorts, de la boxe et de Mihaela. Il n'y arrivait plus, et le fait est que la présence de la petite fille l'empêchait de couler entièrement. Sauf que voilà, Razvan voulait couler. Et Mihaela l'en empêchait aussi. C'était sans doute parfaitement égoïste mais il savait que ça n'irait pas mieux avant longtemps, que la fatigue allait s'accumuler et qu'elle allait le sentir. Chez ses grands-parents, au moins, elle sera dans un environnement sain qu'il ne pouvait lui fournir. La révélation du roumain sembla heurter Athos en plein vol et il le regarda s'étouffer avec sa bière d'un air égal avant de porter la sienne à sa bouche pour en prendre une gorgée à son tour.

Les deux marmots choisirent ce moment là pour débouler dans le salon et, sans le vouloir, renforcer la volonté de l'homme de renvoyer Mihaela chez elle. En temps normal, bien entendu, il n'aurait jamais eu pareille réaction. Mais sa fatigue physique et psychologique de même que cette lente dépression qui lui dévorait le coeur ne pourraient rien donner de bon. Il suivit du regard les deux enfants sortir en courant, le dos encore plus voûté, le regard vague. Leur seule apparition l'avait fatigué davantage. La phrase d'Athos fit sourire le roumain un peu malgré lui. Il savait qu'il était ingénieux, il savait qu'il n'aurait aucun mal à trouver une autre solution si besoin était. Mais voilà, ce n'était pas son sortilège le problème. Le problème était un tout, un tout qui avait commencé sept grosses années auparavant et qu'un simple sortilège ne changerait pas. Mais il entendit la phrase de l'américain sans oser lui dire qu'il avait plus besoin d'elle qu'elle de lui. Il aurait voulu le lui dire mais les mots n'eurent même pas le temps de mourir dans sa gorge qu'il secouait simplement la tête. « Je ne suis pas en état de m'en occuper » dit-il d'un ton toujours égal, « autant se rendre à l'évidence ». Et il ne parlait pas de façon générale. Son teint maladif sautait aux yeux de n'importe qui le croisait, c'était un fait. Certains patients devaient se demander s'il n'était pas un malade ayant enfilé une blouse de médicomage. « Et comme je sais pertinemment que ça ne va pas s'arranger... Il lui faut un environnement sain. Et ça ne l'est pas » - Athos ne pouvait pas nier cela. Razvan soupira en prenant une autre gorgée de bière. Il était conscient que la décision pouvait être aussi difficile à avaler pour lui qui avait mis son ingéniosité à l'oeuvre pour leur trouver ce tour de passe-passe. « Je te suis réellement reconnaissant de tout ce que tu as fait, Athos » se sentit-il obligé d'ajouter, « et tu peux continuer de venir pour que je te soigne sans aucun problème ». Razvan retirait l'obligation du jeune homme, mais pas la sienne. Il lui semblait important de continuer à entretenir une relation pareille, ne serait-ce que parce qu'il s'entendait bien avec lui, mais aussi parce que ce n'était pas prévu que s'arrête si brusquement leur collaboration.


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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Sam 5 Déc 2020 - 2:34

Il y avait des discussions plus pénibles que d’autres. En ce moment, dans sa vie, Athos avait l’impression que chaque conversation qu’il initiait prenait ce chemin-là. Sauf avec Magda, peut-être, qui lui amenait la touche de légèreté dont il avait sans doute besoin pour ne pas sombrer dans la dépression la plus totale. Et l’homme qui lui faisait face, lui, n’avait pas semblait-il quelqu’un dans sa vie pour lui offrir ce repos du guerrier si nécessaire à des hommes comme eux. Le regard toujours sombre du roumain lui semblait s’être encore obscurci, contrastant avec la pâleur de son visage habituellement plus hâlé. Il y avait de la peine dans ce regard qui se voulait froid et distant envers le monde, mais Athos savait bien que cela cachait forcément bien plus.

Après donc avoir été dans un déni laconique, Razvan avoua bien être dans un état émotionnellement trop fragile pour s’occuper de sa petite. Au moins, Athos fut quelque chose peu rassuré de voir que cela n’avait rien à voir avec la menace qui planait sur sa tête. Mais tout de même, quel terrible aveu pour un père. Mais il comprenait, sans doute mieux que personne. Sans Magda, il n’aurait sans doute pas su s’occuper de Tobias en temps normal, moins encore après avoir vécu ce cauchemar macabre quelques semaines plus tôt. Parfois, Athos se demandait comment il aurait fait si jamais le tueur qu’il avait essayé de traquer, sans succès, lui avait pris Magda. Cette pensée le terrifiait. Être père, c’était déjà une épreuve pour lui. Alors père célibataire et en deuil… Sûrement qu’il aurait du trouver une solution aussi extrême que celle à laquelle Razvan devait se résoudre. Sans doute serait-il retourné en terres hollandaises pour restituer le petit à son grand-père quelques temps, ou à jamais. Qu’est-ce qu’il en savait ? Mal à l’aise, Athos garda son regard sur la silhouette fantomatique du roumain, et reprit sa bière pour en boire une lampée. Les arguments de Razvan étaient imparables, et qui était-il pour lui dire quoi faire après tout ? Il n'avait jamais été dans la nature du jeune sang-pur de donner des leçons aux gens sur la manière de vivre leur vie, et il n’allait pas commencer aujourd’hui. « Elle va beaucoup manquer à Tobias. » avoua-t’il, prouvant pas là même qu’il comprenait cette décision et qu'il n’allait pas chercher à le convaincre de quoi que ce soit. Mais aussi, et surtout, s’il avait évoqué son fils, c’était aussi de lui qu’il parlait à demi-mots. La gosse, aussi hyperactive soit-elle, s'était frayé un chemin jusqu'à son coeur si imperméable, en général, à toute forme d'attachement.

Razvan reprit la parole en le remerciant, à demi-mots, et Athos se recula pour s’adosser un peu plus droit contre le dossier de sa chaise. C’était inutile. Il n’attendait pas de remerciement, un marché était un marché et il avait juste tenu sa part. Il était touché de voir que Razvan lui proposait toujours ses services, même si ça ne lui était même pas venu à l’esprit tant cela lui paraissait secondaire face à la révélation du départ de Mihaela. « Je n’ai fait que ce pourquoi tu es venu me chercher, Razvan. » La phrase pourrait paraître froide au premier abord, mais comme toujours, Athos était mal à l’aise à l’idée de dévoiler ce qu’il ressentait. Surtout que là n’était pas le sujet, aujourd’hui. Ca n’était pas lui qui avait l’air au bord du précipice. « Et je te remercie pour cette offre généreuse, mais tu sais… je peux aussi venir pour des raisons autres que médicales. » Un léger sourire se dessina sur son visage sérieux, et il fit un léger geste avec sa bière en direction du médicomage, avant d’en boire une longue gorgée salvatrice, qui lui accorda un petit temps de répit pour réfléchir à ce qu’il allait dire. Lorsque le goulot de la cannette quitta ses lèvres, son sourire avait disparu. « Écoute, je ne suis pas du genre à me mêler de ce qui ne me regarde pas. Et je sais ce que c’est, de ne pas avoir envie de parler de ce qui t’empêche de dormir. » Oh ça oui, il le savait. Son regard noisette était planté dans celui de Razvan, et le soutenait sans ciller, sans le provoquer pour autant. Peut-être même qu’on pouvait y lire un peu de douceur pour une fois. « Mais c’est aussi parfois ce qui peut t’empêcher de sombrer. » Et même si Razvan et lui se connaissaient depuis quelques mois à peine, ces pères que la vie avait ravagés chacun à leur manière avaient comme tissé un lien étrange qui n’avait pas de nom, et Athos devait bien admettre qu’il n’avait pas envie de lire le nom de Vacaresco dans la Gazette, un matin. Ou sonner à sa porte un jour et apprendre une triste nouvelle. Pas parce qu’il aurait perdu son médicomage, non. Mais surtout une personne avec qui il pouvait évoquer des sujets qu’il ne pouvait pas aborder avec son seul véritable ami. Lui aussi d’ailleurs, il avait failli le perdre. S’il pouvait apprendre une leçon de cette erreur, alors c’était le moment ou jamais.
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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Sam 5 Déc 2020 - 11:50

Razvan, qui avait embrassé son rôle de père à la mort de sa femme, se sentait impuissant face à la terrible réalisation du fait qu'il n'était plus à la hauteur. Faire admettre à un homme paternel  comme lui qu'il ne pouvait s'occuper de sa propre fille, c'était douloureux. Terriblement douloureux. Mais irrévocable, aussi. Il n'avait pas le choix que de se rendre à l'évidence alors que l'hyperactivité de Mihaela lui tapait sur le système tous les soirs et qu'il se retrouvait à s'enfermer dans la salle de bain une fois qu'elle était endormie pour regarder son teint blafard dans le miroir. Il n'avait pas le choix que de se rendre à l'évidence alors qu'il rentrait tard, chaque jours avec des cernes plus profondes, chaque jours avec des kilos en moins, et qu'il n'avait plus la force ne serait-ce que de la bercer un peu. Il n'y arrivait plus, et la chaleureuse petite fille méritait un père en bon état. Bien qu'elle ne s'en rendait pas compte et qu'à travers ses yeux d'enfants, elle n'espérait que de passer du temps avec son papa. La séparation avec elle quelques années auparavant avait été douloureuse, mais il n'avait vraiment pas eu le choix. Et elle lui en avait voulu et elle avait pleuré, pensait qu'il l'abandonnait et ne l'aimait plus. Le médicomage savait très bien qu'elle avait ce sentiment aujourd'hui même. Mihaela était peut-être une enfant mais elle comprenait les choses rapidement, mine de rien. Et les quelques phrases qu'elle lui lâchait en ce moment lui brisaient le cœur. Admettre son incapacité était nécessaire même si cela l'enfonçait encore plus. Alors bien sûr, elle allait manquer à Tobias. Mais Tobias était jeune, il s'en remettrait. Sa fille retrouverait ses amis roumains avec qui elle appréciait tout le temps de se battre. Les deux enfants ne seraient peut-être pas ceux qui pâtiraient le plus du départ de la petite fille.

Razvan afficha un sourire un peu ironique lorsqu'Athos lui fit remarquer qu'il pouvait aussi passer pour d'autres raisons que des raisons médicales. Il valait mieux pour lui qu'il se tienne loin d'un mangemort, mais soit. Il lui rendit son geste avec sa bière et se contenta d'en reprendre une gorgée. La relation qu'il entretenait avec Athos était particulière. Elle se nouait autour de quelque chose de profond qu'ils ne comprenaient peut-être pas. Ils vivaient des difficultés de père somme toute similaires. Bien que Razvan soit plus vieux, et qu'il avait plus d'expérience en la matière. Les Hommes sont faillibles, malgré toute leur bonne volonté. L'américain venait de planter ses yeux dans les siens et le roumain préféra se diriger vers la vitre, l'ouvrir et sortir une cigarette de sa poche pour l'allumer. Il l'écoutait parler mais il fuyait aussi ses mots. La dernière phrase était foutrement ironique puisque justement, il ne voulait pas aller mieux. Razvan était fatigué d'années de lutte et il était sur du craquage nerveux. Qu'on le laisse craquer ! Il prit une taffe et s'adossa au rebord de la vitre : « Tu en veux une ? » demanda-t-il sans retirer la sienne de ses lèvres dans lesquelles elle se consumait doucement. « Parler fonctionne peut-être lorsque l'on peut tout dire » commença-t-il d'une voix prudente, « et cela ne fonctionne qu'avec les gens qui ne veulent pas sombrer, comme tu dis ». Il inspira une longue taffe et tourna son visage aux traits durs vers la fenêtre pour recracher la fumée dehors.
« Je ne suis pas dans cet état pour une broutille stupide » admit-il le ton tendu, « et de la même façon que c'est quelque chose qui a commencé il y a sept ans, ça ne partira pas en une conversation ».

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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Sam 5 Déc 2020 - 21:38

La seule amitié qu’Athos avait réussi à conserver datait de Poudlard. Pareil pour les autres connaissances de sa vie à qui il faisait une toute relative confiance. Shannon donc, un peu Flora parfois, et encore… Ces derniers temps, il n’allait plus tellement la voir. Gina, de loin. Wilda était une forme d’exception, famille retrouvée par un hasard de la vie, comme toujours désormais. Mais tous les autres l’avaient abandonné. Addison, Aiden, Phil aussi, tous les hommes qui auraient pu être un soutien un peu solide pour lui s’étaient évaporés dans la nature. Athos s’était habitué à cette solitude, en faisait même une particularité dont il était plutôt fier. Tout seul au moins, personne ne pouvait vous blesser. Et voilà que deux nouvelles failles étaient apparues dans sa vie, et pas des moindres. Une famille qu’il savait fragile, bien qu’un lien fort les unissait. Une famille qu’il risquait de perdre à tout instant, à cause du contexte, des coups bas de la vie, de ses mensonges aussi.

Razvan faisait donc figure d’exception qui confirmait la règle, en quelque sorte. Certes, leur attachement n’était pas profond, et Athos n’aurait pas souffert de ne pas le voir des semaines durant, comme ça lui faisait avec Shannon ces derniers temps. Pourtant, chaque fois qu’il venait pour enchanter les bracelets, et même si leurs conversations semblaient futiles, Athos trouvait au sein de l’appartement une forme de réconfort étrange, inexplicable. Et voir que Razvan allait mal le peinait, sans qu’il ne se l’explique. Il aurait pu s’en foutre, imposer la distance qu’il réservait à tous les gens avec qui il faisait affaire. Moi voilà, l’écho de la peine du roumain trouvait une résonance en lui, sans qu’il puisse se l’expliquer. Qu’est-ce qui le troublait ainsi ? Impossible de le deviner. Après tout, la vie de Razvan était compliquée, il le savait. Ce chantage qu’on lui imposait, Athos n’avait jamais cherché à savoir ce qu’il impliquait, même s’il se doutait bien que tout cela le forçait à faire des choses horribles. Mais il ne posait jamais de questions dont il n’avait pas envie de connaître la réponse. Chacun sa vie et ses démons, c’était comme ça.

Alors que Razvan s’éloignait pour rejoindre la fenêtre, Athos lui laissa un peu d’espace avant de l’entendre lui proposer une cigarette. Estimant qu’il était le bienvenu lui aussi dans les courants d’air, il s’approcha d’un pas calme, emmenant sa bière avec lui comme si c’était là l’extension de sa main, et attrapa une clope avant de la porter à sa bouche et de l’allumer du bout de sa baguette.« Merci. » Après avoir tiré une taffe, il avala une gorgée houblonnée, cocktail si délicieux, et écouta Razvan avec attention, sans l’interrompre. Ce qu’il disait était lourd de sens, et il acquiesça en silence. Ainsi donc, le slave voulait sombrer. Merde, ça n’annonçait rien de bon. Athos connaissait cette sensation, il l’avait connue, une fois et une seule. Quand il avait été renié, il avait hésité à abandonner, à se laisser crever, avant de se ressaisir avec toute la fougue de sa jeunesse. Depuis, jamais il n’avait eu de telles pensées, jamais. Pour lui, déjà, et désormais, parce que des gens comptaient sur lui. Mais il comprenait, ça oui. Ne jugeait pas, surtout.

Bien sûr que ce qui hantait Razvan était terrible. Bien sûr, il n’en doutait pas. Et bien sûr qu’en parler ne résoudrait pas tout. Tirant sur sa cigarette, laissant s'intaller le silence de la nuit entrecoupé des brailleries de leurs gosses en fond, Athos observa la nuit noire, qu’il considérait souvent comme son royaume. Royaume qu’il délaissait un peu ces derniers temps, et pour cause. « J’ai failli sombrer, une fois. » admit-il pour la première fois devant quelqu’un. « C’était à peu près il y a sept ans d’ailleurs. » se fit-il la remarque à voix haute, doutant que ça soit pertinent, mais soit. Il n'aimait pas repenser à ça. C'était derrière lui, maintenant, malgré le fait que... « C’est passé, mais la douleur, elle, elle n’est jamais partie. Parce que je n’en parle pas, tu vois. Je pense qu’on est un peu pareils, toi et moi, tais-toi et avance. » Son regard assombri par la nuit se tourna vers son interlocuteur, qu'il respectait sans doute plus que bien des gens de son entourage. « Je comprends, mais si jamais… » Sa voix mourut dans sa gorge tandis qu’il inhalait une nouvelle bouffée de nicotine en reportant son attention sur la ville bien sombre, théâtre des événements chaotiques de leurs vies.
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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Ven 11 Déc 2020 - 12:28

Razvan était quelqu'un de résigné, c'était probablement le pire travers de sa personnalité. En tout cas, pour ceux qui l'avaient expérimenté. Le roumain acceptait souvent les volontés de la vie sans protester, elle lui faisait ce qu'elle voulait et il encaissait. Il avait quasiment tout encaissé, se disait-il. La mort de Mara, la fuite en Angleterre, les mangemorts... Neolina. Il aurait voulu ne pas penser à elle parce que ce n'était pas le moment du tout de le faire. Ce n'était pas le moment, il allait assez mal comme cela alors qu'en arrière-fond éclataient les voix conjuguées de Tobias et Mihaela. Mais pour la santé mentale de cette dernière, il préférait l'altruisme de détruire la sienne. Elle était jeune, moins imperméable à ce genre de choses et il savait, mieux que personne, qu'un enfant avait besoin d'un environnement sain. Arriver à la conclusion que dans l'état actuel des choses, il ne pouvait lui fournir cela, ça le tuait. Aussi les aveux étaient-ils difficiles à donner. Athos et Razvan avaient une relation qui se tissait de façon particulière, articulée entre accord et compréhension face à cette garce qu'était la vie. Mais jusqu'à présent, ils s'en tenaient surtout à ce qui les avait fait se parler. Ils avaient un accord, qu'ils remplissaient l'un comme l'autre. Bien qu'en renvoyant la petite fille dans son pays d'origine, le roumain mettait un coup de cutter à l'accord. Mais aussi compréhensif fut-il, là, à fumer avec lui, l'américain ne remplaçait pas ce qui avait fait un trou béant dans le coeur du médicomage. Et aucun mot ne saurait jamais remplacer cela. Il l'écouta sans rien dire, patiemment, en tirant avec désinvolture sur sa cigarette alors que son regard était perdu en direction de la cuisine d'où provenaient les voix des deux furies qui leur servaient de gamins. Razvan hocha simplement la tête à la dernière phrase du jeune homme, pour lui faire comprendre qu'il avait compris le message. C'était gentil à lui d'essayer d'alléger ses épaules, bien qu'il ne pensait pas cela réellement possible, au fond. Toujours sans regarder Athos, dos à la fenêtre, il lui dit : « C'est toujours lorsqu'on a le plus besoin d'eux que ceux qui ne sont plus là nous manquent le plus et nous rappellent à leur manque ». Cette phrase voulait dire beaucoup de choses en sous-texte. Beaucoup, beaucoup de choses. Et à qui faisait-il référence ? Mara ? Neolina ? Les deux ?

Son épouse était morte en juillet mais cela ne voulait pas dire que sept ans après, le manque n'était plus présent, même à une période de l'année qui n'était pas liée à elle ou à sa mort. Il avait difficilement fait son deuil, en s'enfermant dans le silence, se contentant de dire qu'elle était morte à ceux qui maladroitement, posaient la question de la mère de Mihaela. Mais maintenant qu'il allait si mal, qu'il était totalement seul et prêt à se séparer de nouveau de sa fille, il ressentit plus fort que jamais le manque de sa femme. Si Mara avait encore été vivante, peut-être aurait-il moins rechigné à renvoyer sa fille en Roumanie et en fait, il ne l'aurait jamais fait revenir au Royaume-Uni. Avec sa mère, elle aurait été bien. Mais voilà, elle n'avait pas connu sa mère. Et il était seul. Avec des "si" on referait le monde mais le roumain avait l'impression que tout ce qu'il s'était prit ces dernières années était le pire de ce qu'il pouvait faire. « Non ? » lui demanda-t-il enfin. Il ne savait pas ce qu'Athos avait vécu quelques années auparavant et pour être honnête, il ne comptait pas le lui demander. Razvan était un animal qui respectait grandement les besoins des autres de se taire et il appréciait qu'on fasse de même avec lui. Même si, au fond, que le jeune homme lui demande des choses de façon détournée ne lui posait pas franchement de problème. Au point où il en était de toute manière, il ne pouvait pas creuser davantage sa tombe.


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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Sam 12 Déc 2020 - 0:05

Le manque… Le manque était une sensation horrible, qui avait autrefois transpercé le ventre d’Athos comme un millier de petites aiguilles rougies par un feu magique qui aurait mis trop longtemps à s’éteindre. Une fois les dégâts réparés, du moins en surface, l’ancien aristocrate avait adopté une philosophie de vie tout à fait particulière, une véritable auto-protection totalement inconsciente car il n’avait alors pas encore le recul nécessaire pour se rendre compte de ça. Même aujourd’hui encore, il commençait à peine à entrevoir les implications et complexités de sa propre psyché. Mais voilà, on ne souffrait du manque que lorsqu’on tenait à quelqu’un. Alors, pour ne pas souffrir, ne plus souffrir, de ça en tout cas, Athos ne s’attachait plus. C’était facile, au fond, nouer des liens fugaces avec les autres, n’apparaître dans leur vie que comme une étoile filante pour en disparaître des mois durant parfois. C’était une façon aussi de garder le contrôle. Parce que tous ces manques qu’il avait ressentis, à chaque fois sauf une, n’étaient jamais de son fait. Excepté Magda, Athos n’avait jamais volontairement choisi de s’éloigner des autres. C’était toujours les autres qui l’avaient délaissé. Trahi. Lui avait tourné le dos, et il n’avait jamais eu la force d’y planter un couteau. La rancoeur qu’il conservait était toxique, malsaine, mais jamais aucune vengeance n’avait été assouvie de son côté. Ignorer, et avancer. C’était ce qui l’avait sauvé, sûrement. Il n’y avait qu’à voir ses dernières entrevues avec deux grandes figures de son passé. L’une où il était resté maître de lui, avec une force et une détermination dont le jeune Greyson aurait été bien incapable. Une autre où hélas, il avait retrouvé son maître, ou presque, et avait cédé à une impulsion que ses phalanges avaient payées pour lui. Mais ces gens-là ne lui manquaient plus, non. Tout juste éveillaient-ils au fond de lui une étincelle de colère qui ne s’était jamais vraiment éteinte.

Alors le manque, c’était quelque chose qu’il ne connaissait plus, du moins, plus comme avant. Dernièrement, les deux seuls qu’il avait en quelque sorte expérimentés étaient fictifs, rien de plus. Deux événements qui n’avaient fait que réveiller sa peur de l’abandon, peur qu’on lui retire Magda par la force. Parce que oui, Magda ne partirait pas, pas vrai ? En réalité, il avait peur, si peur qu’elle lui fasse vivre l’exacte même horrible chose qu’il lui avait fait, et il se persuadait tous les jours que non, ça n’arriverait pas. Leur relation allait mieux, pas vrai ? Ils avaient un enfant, il l’aimait, il lui avait dit, et puis elle aussi. Mais au fond de lui, toujours, la peur, qui entraînait des mensonges et ça… Athos savait la pente glissante, mais celle de la vérité était plus vertigineuse encore. Et puis, il y avait la peur que Shannon décide par lui-même de s’extraire définitivement de sa vie. Son meilleur ami, le seul d’ailleurs, ne lui manquait jamais vraiment. Comme deux chiens errants, ils faisaient leurs vies et se retrouvaient toujours au détour d’une ruelle, montrant les crocs une fois de temps en temps, Athos grognant souvent plus fort, et puis, c’était ainsi. Mais se retrouver le seul clébard de la rue le rendrait triste à jamais, et il le savait. Même là au fond, ne pas le savoir à Londres le peinait profondément, parce qu’il savait qu’il ne pouvait pas le croiser par hasard, faire amende honorable pour l’autre fois, et il avait toujours en lui la crainte que leur dernière engueulade soit effectivement la dernière, plus que jamais après sa terrible révélation.

La phrase de Razvan l’avait tant plongé dans ses pensées que le roumain dut l’interpeler pour le ramener avec lui. Athos eut l’impression de sortir d’un rêve éveillé, et ne sut trop quoi répondre. Il ne savait pas quel manque vivait Razvan, devinait qu’il avait perdu quelqu’un, sa femme, et là, ça n’était pas pareil. Ça n’était pas un choix délibéré de l’autre, alors qu’est-ce qu’Athos pouvait dire ? Il aurait l’air bien con, à faire des comparaisons sur un ancien ami, un père de substitution, un simili grand-frère, un mirage… Il y avait bien sa mère, mais ça, c’était une pensée qu’il ne s’autorisait plus depuis longtemps. Un jour, il le savait, elle mourrait sans qu’il n’ait pu avoir la chance de la revoir. C’était comme ça. « Si… » laissa-t’il échapper. Sa mère lui manquait, ça oui. Il enfouissait ça très profondément, ça ne resurgissait pas souvent, mais c’était un fait. Il n’était plus le gamin de personne désormais. Orphelin de parents bien vivants, imaginez. Cela faisait tant écho à sa propre paternité, à ses doutes, son envie démesurée de bien faire. « Je n’ose pas imaginer ce qui se serait passé si Tobias avait perdu sa mère ce jour-là. » Etait-ce maladroit ? En parlant de lui, comme il faisait toujours, Athos utilisait en vérité un moyen détourné d’aborder, peut-être, la peine de Razvan. « J’admire ton courage, Razvan. Vraiment. » Quiconque connaissait suffisamment bien Athos savait qu'il n'était pas homme à délivrer des compliments, et de ce fait, leur rareté ne les rendait que plus précieux, et forts de sens. « Et ta décision, là, est d’un courage exemplaire. » En empathie avec le seul autre père qu’il connaissait vraiment, et surtout, qu’il estimait, le jeune anglais se doutait que Razvan devait plutôt se trouver lâche d’agir ainsi, ajoutant un poids à une culpabilité qui semblait déjà bien lourde. Alors peut-être avait-il besoin d’entendre que c’était tout l’inverse. A court de mots, Athos se permit une chose qu’il ne faisait que rarement, lui animal si farouche qui conservait avec le monde et les gens une distance toute particulière. Attrapant sa cigarette de sa main qui tenait le goulot de sa bière, il posa celle désormais libre sur l’épaule de Razvan dans un geste d’une sollicitude qu’il ne démontrait presque jamais. Quelques secondes à peine, avant de retourner à sa cigarette pour l’occuper à nouveau. Mais quelques secondes, parfois, ça comptait dans une vie.
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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Sam 12 Déc 2020 - 0:40

Tais-toi et avance.

Depuis sept ans, Razvan avait le coeur en vrac. Il ne s'était jamais dit qu'il n'avait plus le droit d'aimer personne, ou qu'il valait mieux se protéger pour ne plus souffrir, ce n'était pas dans sa philosophie de vie. Il savait aimer, le roumain, ce n'était pas le problème. Il était peut-être élitiste dans ses relations sans le vouloir, surtout parce qu'il était réservé et solitaire. Mais non, il n'avait pas peur de l'abandon. Même si par sa mort, sa femme l'avait abandonné, cela n'avait pas été de sa faute. Cela n'avait été que la faute du destin. Et c'était, plus tard, lui qui avait abandonné Neolina. Cette pensée lui creva le cœur alors qu'il imposait une distance qui ne leur convenait pas. Les larmes sur les joues de son amie d'enfance, ce soir-là de novembre non loin de l'hôpital, il s'en souvenait. C'était lui et lui seul qui les avait fait couler. Razvan n'avait pas peur de l'abandon mais de sa propre culpabilité. La phrase très très maladroite du jeune homme ne heurta pas le roumain qui se contenta de l'écouter sans rien dire. Pour Tobias, cela n'aurait pas changé grand chose. Il était jeune, il aurait oublié. Peut-être aurait-il ressenti le manque, après tout ? Alors que ses yeux bruns se posaient sur la silhouette de sa petite fille qu'il voyait dans la cuisine, le médicomage se fit la réflexion que parfois, il avait l'impression qu'il manquait quelque chose à Mihaela. Et si c'était de l'ordre affectif, ce n'était pas de l'ordre amical. Ça arrivait à la petite fille de demander à ses grand-parents pourquoi elle n'avait pas de maman alors que les autres enfants en avaient une. Il avait surprit cette demande un jour où il dormait chez ses beau-parents pour rendre visite à la petite fille. Il en avait été si bouleversé qu'il était sorti pendant plus d'une heure pour prendre l'air et s'aérer l'esprit.

Tais-toi et avance, oui.

C'était ce qu'il avait fait et qu'il savait faire, en silence, avec austérité, même. Il n'avait tenu que pour Mihaela et ne tenait encore que pour elle. Si sa fille était morte en même temps que sa femme, cela ferait sept ans qu'il aurait pourri dans le sol humide de Transylvanie. Mais voilà, la petite fille au rire si joyeux le maintenait en vie par sa seule existence. Merci Mihaela, alors ? Razvan accueillit le compliment autant que le contact physique avec humilité. Même s'il n'était pas d'accord, il n'allait pas contester ce qu'il disait, ne serait-ce que parce qu'il n'aimait pas les conflits et qu'il n'en désirait pas un. Il hocha simplement la tête en tirant une nouvelle taffe. Comme si elle avait senti le silence, la petite fille coursée par Tobias revînt à la vitesse de l'éclair pour se cacher, non pas dans les jambes de son père, mais dans celles d'Athos. « J'ai pas envie que tu partes ! » lui dit-elle dans un anglais décidément grandement amélioré par les gardes de Svetlana. Accrochée à la jambe du britannique, elle jetait à son père un regard en biais, défiant. Mihaela n'était pas contente du tout qu'on la renvoie en Roumanie. « Je préférerais être avec toi plutôt que partir » lui dit-elle, et encore une fois, ce n'était pas à Razvan qu'elle s'adressait. Son père ne dit rien, se contenta de tirer une taffe supplémentaire pour finir sa cigarette et l'écraser dans le cendrier avant de se décoller de la fenêtre et finir sa bière.

Tais-toi, et avance.


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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Sam 12 Déc 2020 - 1:41

Malgré le fait qu’il ait choisi le chemin détourné et sinueux de l’illégalité, Athos était empreint au fond de lui d’une part de moralité certaine qui l’empêchait de franchir certaines frontières, et c’était tant mieux comme ça. C’était aussi une façon pour lui de conserver un minimum d’estime envers sa propre personne, pouvoir encore se regarder dans le miroir, et ce malgré une éducation puriste qui aurait pu le transformer en monstre s’il n’avait pas été un enfant avec un minimum de jugement. Et parce qu’on lui en avait tant manqué dans sa jeunesse, le respect était d’une grande valeur aux yeux du sorcier renié. Tremper dans des affaires malhonnêtes ne l’avaient jamais empêché d’avoir des manières, et d’honorer toujours, oui toujours, les marchés qu’il scellait. Razvan et Mihaela en étaient la preuve vivante après tout, non ? Mais si Athos respectait ses engagements en général, ça n’était pas forcément le cas des gens qui l’entouraient. Parce qu’il avait toujours du faire des efforts, mais aussi et surtout parce qu’il avait été trop déçu par le passé, Athos ne respectait que ceux qu’il estimait le mériter, et ça incluait bien peu de monde. Âamet lui avait encore récemment fait la démonstration que n’importe qui n’en était pas digne, d’ailleurs. Aussi, il y avait peu d’élus qu’Athos estimait, et Razvan en faisait partie. Leur relation ne souffrait d’aucune forme de culpabilité, ni de supériorité et à vrai dire, c’était peut-être une des raisons pour laquelle il aimait tant venir ici, retrouver quelqu’un qu’il considérait comme son égal. Il n’y avait qu’à voir le changement flagrant de son comportement, plus calme et tempéré, beaucoup moins condescendant. Avec Razvan, le jeune père trouvait enfin une oreille attentive, une voix capable de lui dire des choses qu’il savait entendre. Une forme de rassurance étrange, et par là même, de confiance, pour une relation qui était pourtant née dans un lieu empreint de destruction où rien de beau ne semblait pouvoir émerger.

Razvan ne répondit pas, et après tout, les mots n’étaient pas tellement nécessaires dans un échange aussi fort. Aussi, Athos continua de fumer presque paisiblement, ne ressentant pas le besoin ridicule de combler le silence par une conversation futile. Mais le calme précédait toujours la tempête, et la voix criarde de son fils semblant s’approcher, il tourna la tête histoire d’apercevoir ses boucles, et sentit bientôt un violent mouvement lui faire vaciller la jambe. Commençant à connaître la petite, l’anglais devina qu’elle mimait un comportement qu’elle avait habituellement avec son père en s’accrochant désespérément à son pantalon, comme un koala démesurément grand. Les mots qu’elle lança étaient d’une cruauté sans nom pour un père, mais son coeur d’enfant ne pouvait se rendre compte. Peiné d’entendre la détresse dans cette voix qui hurlait sa détresse, mais aussi par celle qu’il lisait en miroir dans les yeux de son père, Athos écrasa sa cigarette et posa sa bière pour poser dans les cheveux invisibles de la petite, presque par instinct, une main tendre et délicate.

Jaloux sans doute de l’attention que son père portait à une autre, Tobias lui attrapa l’autre main. Sans réfléchir ou presque, le jeune papa en profita pour lui subtiliser dans un geste que seul un tricheur habitué à manipuler les cartes pouvait faire, le bracelet scoubidou qui désormais ornait son poignet. Tobias ne semblait même pas s’en être rendu compte et chouinait, pour changer. « Va montrer ton Kelpy à Razvan. » lui dit-il d’une voix douce, cette peluche ayant des pouvoirs mystérieux sur son fils qui détala tel un missile à tête chercheuse vers son doudou probablement paumé dans la chambre. Athos profita du court répit pour se baisser à hauteur de Mihaela, bien embêtée désormais pour garder son étreinte, et la hisser dans ses bras. Pas le même poids que son fils, mais ça irait. Dégageant une mèche de cheveux qui lui barrait les yeux, il y planta les siens et lui adressa un sourire doux. Que disait-on à une enfant qui ne pouvait comprendre que cette distance entre elle et son père était nécessaire ? Que disait-on à un petit être que le jeune âge ne pouvait rendre raisonnable ? Une idée lui vint tout à coup, et il se pencha à son oreille pour lui délivrer un murmure que même Razvan ne pouvait entendre. « Ecoute-moi, c’est un secret. Mais si on reste invisible trop longtemps, les gens autour ne peuvent plus jamais nous voir. Jamais.» La gamine n’eut aucune réaction, et il continua d’une voix douce. « Même avec un bracelet. Ton père fait ça pour continuer à te voir, même si tu es loin, tu comprends ? Alors il faut que tu sois forte. Pour ton papa. » Il y avait tant de sous-entendus dans cette phrase qu’elle ne pouvait percevoir. Tobias était enfin de retour avec sa peluche qu’il brandissait sous les yeux de ce pauvre Razvan. « Promis ? » dit-il en se détachant un peu de son oreille. Athos avait semblait-il une aisance naturelle pour s’adresser aux plus jeunes mais cette fois, il guetta sa réaction pour s’assurer qu’il n’avait pas fait pire que mieux. Car quel terrible échec se serait pour un père que d’avoir brisé le coeur de l’enfant d’un autre.
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MessageSujet: Re: Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan Est-ce ainsi que se tisse une amitié ? w/Razvan 129196351Mar 15 Déc 2020 - 0:06

Razvan ne répondait souvent pas, cela ne signifiait pas, pourtant, qu'il n'avait pas compris ou écouté ce qu'on lui avait dit. Les personnes avec qui il s'entendait le mieux étaient généralement celles qui avaient compris et accepté ce trait de caractère et ne s'offensaient pas de ses silences. Il communiquait bien mieux par le silence, tristement, que par les mots. Car le médicomage était maladroit avec ceux-ci. Combien de fois avait-il dit des choses qu'il n'aurait jamais dû dire, combien de fois avait-il empiré une situation en essayant de la calmer ? Heureusement, il était d'une délicatesse rare dans l'exercice de son métier. Mais le métier n'est pas la vie pour autant, alors le roumain s'abstenait souvent. Athos ne semblait pas en prendre offense et tant mieux.
Alors que Mihaela se réfugiait dans les jambes du jeune homme de la même façon qu'elle le faisait toujours avec lui, le médicomage s'éloigna, comme s'il symbolisait avec des gestes cet éloignement qui semblait se construire avec sa fille. Il était conscient que la renvoyer en Roumanie allait faire du mal à leur relation, il le savait. Mais que faire d'autre, quand aucune solution ne s'imposait à lui ? Encore une fois, s'il avait toujours eu sa femme, les choses se seraient mieux déroulées, Mihaela aurait mieux vécu la chose, peut-être même qu'elle aurait compris. Mais là, qu'y avait-il à comprendre alors que ses grands-parents ne savaient rien et la récupéraient pour d'obscures raisons dont ne pouvait pas parler son père ? Il regarda d'un air un peu absent Tobias chercher son Kelpy et il s'agenouilla en face de lui en souriant tendrement. « Il est drôlement beau ton Kelpy » lui dit-il en parlant doucement pour qu'il comprenne ce qu'il lui disait, sans ajouter d'informations complémentaires qu'il savait bien qu'il ne comprendrait pas. Un enfant comprenait bien des choses, Razvan en était conscient. Mais il était question de mots dans une langue qu'il ne semblait pas bien maîtriser encore. Tobias était un adorable petit garçon que le roumain appréciait beaucoup. Il adorait les gosses de toute manière, leur trouvait une sensibilité et une affection si naturelle qu'elles disparaissaient pourtant en grandissant. Il ne savait pas comment serait Mihaela une fois adulte. Mais comme petite fille, elle était très affectueuse. La preuve avec la façon dont elle se réfugiait entre les jambes des gens qu'elle aimait particulièrement.Ce qu'Athos lui disait ne le regardait pas mais Razvan sentit brièvement sur lui le regard de sa fille, comme si elle intégrait les paroles qu'il lui disait.

Mihaela quant à elle, écoutait avec scepticisme les paroles du britannique. Il y avait des doutes dans ses jolis yeux couleur ambre. Il y avait des doutes et des craintes aussi, celles qu'il ne revienne pas, qu'il ne veuille plus d'elle. La lèvre inférieure légèrement sur la supérieure, elle ressemblait à un petit cocker tout triste en triturant le bracelet scoubidou d'Athos. « Humf... » marmonna-t-elle sans savoir qu'elle faisait comme son père, « moui, promis ». C'était un petit promis, pas très convaincu, pas très convainquant. Elle se mit à se mordiller les cuticules en regardant ailleurs. « Mais je veux pouvoir revoir Toby » mit-elle sa condition comme si Athos avait une voix au chapitre. Elle planta ses yeux dans ceux de son interlocuteur avec une détermination réelle. Mihaela était une enfant terriblement sociable qui vivait de ce terrible fardeau de n'avoir ni frères ni sœurs. Et Tobias était devenu un peu un petit frère pour elle.
Lorsque finalement, elle fut remise au sol, c'était déjà l'heure pour Athos de s'en aller. Mal-à-l'aise, le roumain passa une main dans ses cheveux à l'arrière de son crâne alors que Mihaela après avoir fait un câlin à Tobias, et un au revoir à Athos, avait disparu dans sa chambre. « Merci pour tout, et merci pour la bière » le remercia Razvan en sachant que cet au revoir avait d'ores et déjà un goût amer, « n'hésite pas à passer quand tu le souhaites ». Discuter un peu avec lui était agréable et même nécessaire. Ils avaient deux personnalités bien différentes qui trouvaient pourtant des terrains d'entente. La paternité rapprochait bien plus les hommes que d'autres sujets qui se rapprochaient davantage de leur genre, semblait-il. Le roumain lui serra la main en se faisant la réflexion qu'il attendrait bien volontiers la prochaine visite d'Athos.


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