Important, à lire:

Alors que son regard lâcha quelques secondes l’objet de sa filature pour se promener sur une vitrine, Athos mit bien 3 secondes avant de réaliser qu’il observait son reflet. Putain, il détestait ça. Les potions, c’était vraiment, mais alors vraiment son dernier recours, et le Polynectar était très certainement une de celles qu’il affectionnait le moins. Quand on était aussi narcissique de Sieur Athos Greyson, on ne supportait pas de voir sa plastique changer. Mais il n’avait pas eu le choix. Aussi avait-il sorti une des petites fioles qu’il conservait en cas d’extrême nécessité, et engloutit le contenu pour se transformer en Finneas Barson. Le choix n’était pas anodin, Finneas étant un homme peu connu du quartier, mais un putain d’escroc qui avait la tête de l’emploi. Athos ne l’aimait pas, mais alors pas du tout, alors se trimballer sa gueule dans les ruelles de l’Allée des Embrumes, voilà qui n’arrangeait rien. Les yeux clairs et perçants qui n’étaient pas les siens s’attardèrent un peu sur les traits empruntés. C’était parfait pour la mission, un visage pas trop beau, aux traits durs, une barbe rugueuse, des cheveux mi-longs, un air menaçant. Quelle sale gueule, vraiment, se figura le jeune malfrat qui se trouvait de toute façon plus agréableà regarder que 98% des hommes de cette ville.

Après cette réflexion purement narcissique, Athos continua tranquillement sa filature, et suivit la jeune fille jusqu’à la Red House, patientant à quelques mètres de là en fumant une cigarette, évitant le regard des filles qui trainaient dans le coin pour éviter de se faire racoler. L’endroit où vivait la jeune femme en disait long sur sa façon de vivre, son caractère. Athos avait mené son enquête, évidemment. Et le moins qu’on puisse dire, c’était que ces maudits Aurors lui avaient refilé le sujet sensible par excellence. Etait-ce étonnant ? Non. Après tout, c’était lui qui avait confirmé la présence de la jeune femme sur les lieux d’un des crimes. Bravo les génies du Ministère. Et dire qu’il avait failli ne pas ouvrir leur lettre, en voyant le sceau terrible sur l’enveloppe, qui avait réveillé chez lui un traumatisme qui ne cicatriserait jamais. Mais voilà, il avait bien fait, et après des semaines à ralentir son enquête après sa discussion houleuse avec Shannon, après sa découverte macabre, il avait envie accès à des infos. Enfin, il pouvait mettre des noms sur des intuitions, et mener à bien son enquête même si pour ça, il fallait se lier à cette institution qu’il méprisait affreusement. Ça le faisait profondément chier d’admettre qu’il avait besoin, oui besoin du Ministère, même si en l’occurence, l’inverse était tout aussi vrai.

Après avoir fumé deux cigarettes - oui, deux, et alors ? - Athos se dirigea vers une ruelle et se drapa dans un Dissimulio avant de pénétrer dans l’enceinte de la Red House, où le bruit de la musique au son de laquelle les femmes se dénudaient l’assaillit. Son regard ne se perdit même pas sur les courbes qui se dévoilaient sans qu’on leur demande, et profitant de son invisibilité, il grimpa les marches jusqu’aux chambres mal insonorisées où quelques sons théâtraux et obscènes lui parvenaient. Sans se laisser distraire, il marcha d’un pas décidé vers la chambre qu’il cherchait, esquivant un “couple“ bien mal assorti qui s’apprêtait à… et bien, vous savez. Finalement arrivé devant la porte, Athos souffla un grand coup en visualisant ce qu’il avait à faire pour garantir son effet. Ça allait le faire. Ça devait le faire.

Ouvrant la porte doucement, il se glissa dans la chambre, toujours invisible, et la fit claquer pour créer un certain effet de surprise et attirer l’attention de la jeune femme. Déjà, il n’était plus à cet endroit quand son regard s’y posa, s'étant décalé d'un bon mètre sur la droite, près du mur auquel il tournait le dos, et il murmura une formule à voix très basse pour insonoriser la pièce, avant de révéler sa présence en annulant son Dissimulio. Katrine Grant était une jeune femme très volcanique, il le savait. Aussi avait-il bien réfléchi à comment l’aborder, et la prudence était de mise, même si une approche frontale lui semblait plus indiquée. Il n’avait pas fermé la porte, certes, mais si elle envisageait de partir, Athos n’aurait d’autre choix que de l’entraver. Il n’aimait pas ça, mais s’il le fallait… Posant son regard rendu bleu par la potion, il parla avant même qu’elle n’ait le temps de le faire. C’était essentiel. « Avant que vous ne réagissiez avec l’impulsivité qui vous caractérise, Miss Grant, écoutez-moi. » La voix d’outre-tombe de Finneas aidait bien à lui conférer un air très autoritaire. « Le Ministère s’intéresse de près à vous. » dit-il en croisant les bras et en la dévisageant d’un air sévère. « Et croyez-moi, vous préférerez que ce soit moi qui vous pose des questions plutôt qu’eux. » Il détendit un peu ses traits, restant toujours à bonne distance d’elle, sa baguette dans sa main gauche, prêt à réagir si jamais… Et bien, si jamais Katrine Grant faisait du Katrine Grant. 5 jours qu’il la filait, et s’il avait appris des choses intéressantes, il avait surtout découvert qu’elle réagissait toujours, oui toujours, comme on ne s’y attendait pas. En la regardant, Athos se fit la remarque qu’elle n’avait rien d’une tueuse, même si ses découvertes récentes lui avaient prouvé le contraire. Calmement, il attendit sa réponse, même si tous ses sens étaient  aux aguets. Qu’elle crie, personne ne l’entendrait. Qu’elle fuit, et Athos la retrouverait. Qu’elle coopère, et là, peut-être, aurait-elle une chance de s’en tirer.

Marchant dans le Chemin de Traverse en direction de l'Allée des Embrumes, la jeune fille prenait soin d'éviter au mieux contact avec qui que ce soit en cette période de trouble, l'ascension d'un seigneur des ténèbres et à présent un tueur qui rode. Les rues sorcières n'était plus sûre pour qui que ce soit, même pour l'impétueuse Katrine qui se baladait tranquillement un scones aux raisins secs à la main pour s'aérer l'esprit et quitter cet endroit qui lui servait de chambre à titre gracieux.

Et bien que ça lui permette de ne pas se soucier de trouver un logement, cela commençait à lui monter à la tête de vivre ici, les bruits dans les chambres qui ne s'arrêtait jamais, la musique qui tentait sans succès de couvrir ces derniers, les clients et même les employés qui s'étaient trompé plus d'une fois de porte, tout ça miss Grant n'en pouvait plus. Tout ce qu'elle devait attendre c'était une excuse ou une occasion de filer à la française, à près tout l'intégralité de sa vie tenait dans une valise et encore moins depuis qu'elle n'était plus une étudiante à Poudlard. Occasion qui était sur le point de se présenter à sa porte, ou directement à l'intérieur de la chambre.

Arrivant sur la Red House, la jeune fille observa autour d'elle en profitant de l'air frais une dernière fois avant d’ôter sa capuche et entrer dans l’établissement. Grimpant les marches deux à deux pour retourner sans attendre dans ce qui était sa chambre, en son centre un lit double au draps bordeaux légèrement décalé sur la gauche avec une table de nuit de chaque côté, une petit table poussé contre le mur de droite pour servir de bureau où quelques fioles sont disposé avec une chaise en fer et au fond contre le mur, une petite valise entre-ouverte d'où dépasse quelques habits, toute la vie de miss Grant.

Depuis plusieurs mois à présent Katrine passait une grande parti de son temps libre, temps tout court à vrai dire, à s'exercer à la manumagie, faire des potions pour continuer ce qu'elle aime faire et dépenser l'argent de son défunt père. Aussi, arrivant dans ce lieu elle posa sa baguette sur la table avec son scones aux raisins secs, se mit en tailleur au sol dos à la porte et continua ses exercices de manumagie sans se préoccuper du reste, dont les bruits qui ne cessait toujours pas.

Alors qu'une odeur de cigarette commençait à se faire sentir dans la chambre, la porte dont l'ouverture avait été mise sous silence par les bruits de la chambre d'à côté se mit à claquer. Katrine se tourna énerver prête à balancer dans le couloir le client qui venait de pénétrer à l'intérieur mais elle ne vit rien se qui la rendit un peu perplexe jusqu'à qu'un homme aux traits durs, barbe d'au moins quelques jours, cheveux mi-longs, yeux bleus et plutôt sérieux apparaisse.

Ni une ni deux, Grant agrippa sa jambe vide de baguette et avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit fut prié de garder son impulsivité de côté. Katrine n'aimais vraiment pas la situation, un homme inconnu qui apparaît dans sa chambre pour discuter n'était pas bon signe pour elle. Dans sa tête un volcan s'était réveillé imaginait plusieurs scénarios sur la suite des événements et comment réagir qui pourrait mener à la meilleure des manières. Il la décrivait impulsive mais la chose à laquelle il fallait faire le plus attention était son imprévisibilité.

Le Ministère qui s'intéresse à elle ce n'était pas nouveau, seulement ça faisait longtemps. Ces incapables qui n'arrive même pas à résoudre la moindre enquête, sa mère était morte et ils n'avaient rien fait, son père était mort et là encore il n'y avait rien eut de concret alors la jeune fille n'avait aucunement confiance en eux pour résoudre les problèmes importants. Se relevant d'un coup sur ses jambes elle le regarda droit dans les yeux avec cette air dont elle avait tellement l'habitude, un mélange de neutre, sérieux et un peu de provocation aussi.

« Vous voulez dire que ces incompétent du Ministère ont envoyer quelqu'un comme vous, qui n'a sans doute aucun lien avec eux pour ne pas les mettre dans une position délicate, s'introduire dans la chambre d'une jeune fille. Dit-elle en affichant finalement un bon grand sourire narquois, Tout ça juste pour poser quelques questions ? » finit-elle enfin en se tournant doucement vers son bureau pour prendre la fin de son  scones aux raisins secs et en profiter pour mettre sa baguette dans sa manche. Katrine se retourna pour le voir à nouveau tout en mangeant avec un petit sourire et se rapprochant un peu de lui.

De toute sa jeune vie de malfrat, Athos avait eu affaire à bien des gens autrement plus effrayants que Katrine Grant. Toutefois, la vie lui avait aussi appris à ne pas se fier aux apparences et en entrant dans la pièce, l’officieux enquêteur fut ravi de voir que la baguette de la jeune femme était à distance d’elle. Bonne chose ça. Après avoir donc réussi son entrée en fanfare donc, et avoir posé les bases de la conversation, Athos surveilla avec attention les gestes de la jeune fille qui se releva doucement, et alla vers sa baguette, évidemment. Il aurait pu l’en empêcher, s’en saisir avant elle et imposer une forme de domination certaine à cet interrogatoire illicite. Mais ça n’était pas la stratégie choisie par Greyson, et il comptait bien se tenir à son plan initial.

Volontairement, il répondit par un sourire au sien. Pour le coup, l’incompétence du Ministère, il ne pouvait qu’être d’accord là-dessus. La formulation de son entrée était un peu bizarre, et pourtant… véridique. C’était bien pour ça qu’il n’avait pas fermé la porte, ni ne l’approchait de trop près, et ne se montrait pas physiquement menaçant. Les femmes de cette ville souffraient déjà trop d’un harcèlement inadmissible. Et s’il voulait que miss Grant coopère, mieux valait la jouer finaud dans un premier temps. « C’est assez bien résumé. » S’appuyant contre la petite table dans son dos, les bras toujours croisés, Athos restait dans son personnage, mêlant désinvolture certaine et sérieux implacable. « Commençons par être un pied d’égalité. Mon nom est Finneas Barson. Et si le Ministère est effectivement incompétent, ce n’est pas mon cas. » mentit-il éhontèment sur son identité, sans pour autant lui tendre la main. Pour le reste, il en pensait évidemment le moindre mot. « Par exemple, ce matin du 19 septembre, j’étais là bien avant eux sur le Chemin de Traverse, quand ce pauvre père de famille a perdu la vie. Et je vous y ai vu, miss Grant. » D’un coup, Athos décroisa les bras et se saisit d’une petite fiole sur le bureau à côté de lui, sans pour autant relâcher son attention sur la suspecte qu’il surveillait très attentivement du coin de l’oeil. Observant le liquide violacé qu’il porta devant ses yeux, il voyait toujours la jeune femme en arrière-plan, légèrement déformée par la potion. « Qu’un homme comme moi rôde de bon matin en pareil endroit fait sens. Mais une jeune femme comme vous… » Il baissa la fiole tout à coup, la regarda droit dans les yeux. « Que faisiez-vous, à 6h du matin, près du lieu d’un crime, Katrine ? » Le passage au prénom était tout aussi calculé que le reste.

L'homme était imposant psychologiquement face à la jeune fille qui se sentit d'abord complètement dépourvu de solution, baissant carrément les yeux au sol, dans cette situation imprévisible et hors de son contrôle, elle n'était que le personnage d'une pièce qu'elle subissait et il fallait qu'elle reprenne la main. Mais très vite Katrine changea de point de vue des événements qui se déroulait sous ses yeux, elle était le roi d'une partie d'échec. Pièce principale du jeu tout dépend d'elle et rien ne peux se faire sans elle, toute les autres pièce n'ont aucune importance tant qu'elle reste debout et l'issu final n'est pas forcément un échec et mat. À présent la jeune fille se sentait en position de force dans ce qui semblait être un interrogatoire douteux, baguette en manche elle avait repris ses esprits pour en sortir conquérante. Elle était prête à mener le jeu.

Relevant finalement les yeux pour le regarder d'un air confiant, miss Grant l'écouta attentivement sans ouvrir la bouche pour réfléchir à chaque mot prononcer. Un pied d'égalité, vraiment ? Ça m'étonnerait beaucoup, il faudrait que je m'introduise chez vous pour commencer et quand on a l'avantage des informations on garde cette avantage en particulier quand le Ministère ne veut pas être relié. Êtes-vous vraiment qui vous prétendez mon inconnu... Se demanda-t-elle à l'intérieur. Il avait beau vouloir passer pour quelqu'un de relativement correcte en se présentant pour mettre un pied d'égalité, cela ne lui retirait pas le fait qu'il l'avait suivit et était entré comme si de rien était.

Se déplaçant tranquillement dans sa direction alors que celui-ci la regardais à travers une de ses potions, ce qui lui fit d'ailleurs penser qu'elle devrait les étiqueter avant d'oublier ce qu'elles contiennent, -une potion contre les flammes, un antidote au Veritaserum, une potion explosive, un antidote aux poissons communs et une potion de sommeil- Katrine s'empara de celle-ci pour la remettre à sa place en passant par la gauche lorsqu'il la baissa. Non seulement il entrait sans invitation mais en plus il ne se gênait pas vraiment pour faire comme s'il était chez lui. À présent les deux étaient tout proche, assez pour que miss Grant sente clairement qu'il n'avait sûrement pas fumé qu'une seule cigarette.

Finalement elle ouvra à nouveau la bouche en tournant légèrement la tête « Si vous êtes compétent contrairement au Ministère, j'imagine que vous n'êtes pas venu sans enquêter au préalable sur moi. Alors qu'est-ce que vous avez appris pour dire une jeune femme comme moi ? » demanda-t-elle simplement tout en glissant une des potions dans sa poche sans essayer spécialement d'être discrète. Le temps était le maître mot d'une parti joué avec précision.

Athos avait un seuil de patience assez élevé. C’était une condition certaine pour exercer une activité telle que la sienne. Espionner les gens, les suivre, longtemps, épier les conversations. Et toujours, toujours, attendre le bon moment. Il savait qu’une personnalité comme celle de Katrine Grant pouvait toutefois en venir à bout, surtout au vu de son état psychologique actuel. Son sommeil était fragile, ses nerfs à vif à cause de cette enquête trop personnelle. D’ailleurs, Athos faisait un effort considérable pour ne pas se dire qu’il avait en face de lui la potentielle personne qui avait agressé Magda, sinon… C’en était fini de lui.

La jeune femme lui reprit la fiole des mains pour la replacer, visiblement peu à l’aise à l’idée qu’on mette le nez dans ses affaires et à vrai dire, il comprenait. Mais il voulait faire passer un message clair, à savoir qu’elle ne l’impressionnait pas, et qu’il se moquait bien de dépasser les limites de son intimité pour obtenir ce qu’il voulait. Mais il la laissa faire, la violence et la brutalité ne faisant pas partie de son caractère. C’était sa limite à lui, mais il savait qu’il faudrait la franchir si besoin, s’y était préparé même. Du coin de l’oeil, il la vit glisser une potion dans sa poche et ses sens furent plus en alerte que jamais, sa main resserrant machinalement son emprise sur sa baguette.

Miss Grant se trompait si elle pensait que c’était à elle de poser les questions. Elle provoquait elle-même une possible intimidation, mais Athos ne se laissa pas démonter, un rictus se dessinant sur son visage emprunté. « Une jeune femme qui habite dans un bordel, et n’a décidé de suivre aucune voie à sa sortie de Poudlard. Je veux bien croire que vous êtes perdue, Miss Grant, mais se perdre près du corps encore chaud d’un honnête citoyen… » Athos avait d'autres cartes dans sa manche, mais s'abstint bien de les dévoiler pour l'instant. Son regard se ficha dans le sien. Il n’aimait pas qu’elle soit si proche, mais reculer serait perçu comme un mauvais signal. Aussi resta-t’il immobile, imperturbable, reprenant un air tout à fait sérieux. Face à des personnalités volcaniques, il fallait se montrer ferme. Aucun signe de faiblesse, jamais, sinon, c’était la porte ouverte à tous les excès. « Plus vite vous répondrez à mes questions, plus vite je vous laisserai retourner à votre vie d’errance. » Il fit une pause, tout à fait volontaire. « Ne m’obligez pas à me répéter. »

Là maintenant, à cette instant précis Katrine ne sentais plus du tout comme une proie qu'on aurait surpris et coincé dans une ruelle sans sorti, elle avait  fait le ménage dans sa tête et à présent elle avait l'impression d'être dans la forêt interdite. Aucune idée de ce qui peut l'attendre même si elle sait qu'elle n'est pas tout à fait en sûreté, mais elle reste par choix, partir n'avait rien de bien compliqué bien que ce ne soit pas l'issue la plus intéressante aux événements alors autant s'amuser un petit peu pendant que la jeune fille le pouvait encore. Aussi, c'est lui qui avait besoin d'elle et non le contraire.

Celui-ci ne bougeait absolument pas avec son air sérieux alors celle-ci en quittant son regard passa devant lui, tout près en le frôlant avec ses cheveux qui volèrent lorsqu'elle se dirigea devant le lit pour se poser contre tout en frottant la fiole à travers ses vêtements, miss Grant se jouait bien de l'inconnu. Était-ce un bluff ou une porte de sorti dans sa poche, possiblement les deux. Katrine fixa la baguette de l'homme avec insistance avec de relevé les yeux plus haut l'examinant au passage. « Si ce n'est là que tout ce que vous avez sur moi... elle fit une petit pause avec un sourire moqueur, vous êtes juste à la hauteur du Ministère. Je suis sûr qu'un poste est gardé au chaud pour votre personne. »

Provoquer les gens pour voir leur réaction, qu'est-ce qu'elle aimait ça l'ancienne serpentarde. Elle savait très bien qu'une grande parti des réactions des gens étaient réfléchis pour dissimuler quelques chose d'autre derrière, ne pas montrer son vrai caractère, sa vrai personne, bien sûr qu'elle le savait puisqu'elle vivait sa vie comme ça. Alors provoquer, tester, expérimenter sur les gens était un passe-temps des plus agréable et lorsqu'une réactions impulsive se faisait voir cela prouvait ses paroles

Miss Grant avait tout son temps pour régler cette histoire pour le moment, ensuite elle s’occuperait de disparaître de cette endroit pour dormir ailleurs, mais cella ne semblait pas être le cas de son interlocuteur qui souhaitait qu'elle réponde au plus vite. Le temps manquait toujours quand on en avait besoin, ce qui n'était pas le cas de Katrine. « Vous êtes pressé on dirait. En quoi cette histoire vous concerne ? » demanda-t-elle en sortant sa baguette qu'elle fit tourner comme un bâton entre ses doigts pour encore une fois faire traîner, et qui sait peut-être finirait-elle par avoir un peu plus d'information.

La patience, donc. Clairement, elle frôla la limite, comme la jeune femme le fit avec lui en s’éloignant avec une impertinence que la situation ne l’autorisait pourtant pas à avoir. Athos savait que la tâche n’était pas facile, mais il avait bien l’intention de sortir d’ici avec des réponses. Pas pour le Ministère, ça non, qu’est-ce qu’il en avait à foutre ? Mais parce que cette enquête devait avancer, et que les types étaient quand même désespérés au point de faire appel à lui. Et lui aussi, quand on y songeait, car une alliance avec ces gens ne lui plaisaient pas. Aussi aurait-il pu être vexé par la phrase qu’elle lui lança, mais il était bien trop occupé à se focaliser sur son objectif, à savoir lui soutirer des informations. À n’importe quel prix. On l’avait autorisé à “l’abîmer“ un peu, bien que ça ne soit pas son intention. Mais si elle faisait quoi que ce soit avec sa maudite potion, il n’hésiterait pas une seconde.

Miss Grant donc croyait être en position de poser les questions. Elle se trompait. Le regard obscurci par son manque de patience, Athos décida qu’il était temps d’arrêter les conneries. Elle s’était éloignée, et il préférait ça, son regard la fixant toujours fermement, même lorsqu’il sortit son paquet de cigarette de sa poche. « Si vous ne coopérez pas, je peux toujours combler les quelques manquements du Ministère concernant une autre affaire non-résolue. » Il cala une clope entre ses lèvres, et continua de parler en l’y maintenant. « La mystérieuse disparition de votre père, par exemple. » De sa baguette, il alluma sa cigarette du bout de sa baguette en la fixant toujours, et tira dessus avec désinvolture. Eloignant sa dose de nicotine, il appuya sa main libre sur le bureau derrière lui, faisant trembler les fioles. « Votre réponse. Maintenant. » Il n’était pas dans les habitudes d’être aussi sec, mais face à pareille personnalité, il n’avait pas le choix. Il fallait lui apprendre que ce qu'elle pensait être un simple jeu, c'était la vraie vie. Cruelle. Impitoyable. Et qu'elle pouvait vraiment la passer derrière des barreaux plutôt que dans la chambre crasse d'un bordel qui se voulait chic.

En l'espace de quelques mot Katrine était retourné alternativement sept ans et et neuf ans en arrière, il avait suffit simplement deux petits mots, disparition et père, qui lui changea son attitude au tout au tout. Pas qu'elle avait peur de ce qu'il avait pu apprendre, l'histoire officiel ainsi que le peu d'enquête était très simple, aucune élément au dossier et officiellement disparu. Officieusement tout ce qu'il manquait pour passer de disparu à mort était un corps. Non, les deux scènes à deux ans d'écart passait en boucle devant ses yeux, la remplissant de rage et d'une pointe de tristesse. La jeune fille avait à présent un mélange de regard noir avec les yeux brillant qui regardait dans le vide, dans le passé. Miss Grant en avait arrêter de faire tourner sa baguette l'ayant serrer d'un coup, jusqu'à qu'un début de petit craquement si fit entendre qui la stoppa net, il y avait de nombreuses années qu'on ne lui avait pas parler de cette histoire et la ressortir comme ça n'était pas quelques chose de léger.

Il y a dix ans la jeune enfant qu'était Katy était une toute autre personne, joyeuse et souriante qui passait beaucoup de temps avec sa mère, c'est celle-ci qui lui avait donner la passion des pour les potions magiques en l'emmenant parfois à son travail à Sainte-Mangouste. Mais les choses ont changer lors de ce qu'on pourrait appeler l'incident, lorsque sa mère morte par magie, son père l'exécuteur officieusement pour sa fille mais officiellement il n'avait rien eut. Innocenté ? Aucune enquête ? Pas assez de preuve ? Ou alors une histoire corruption ? La jeune fille ne l'avait jamais su étant trop petite, elle s'était simplement replié sur elle-même faisant grandir sa colère et devenant le volcan qu'elle est aujourd'hui. Qui explosa deux ans plus tard sur cet même homme qui avait tuer sa mère, ses pouvoirs se manifestèrent tel un volcan sans pitié et brûla tout sur son passage. Mais ce qui brûle en elle n'avait pas été rassasiés.

Revenant dans le présent avec des clignement de yeux, Katrine avec son regard noir regardait bien son inconnu à présent, qu'est-ce qu'elle aurait aimé attiré sa cigarette avec ses mains et l'écraser, déjà parce qu'elle n'appréciait pas spécialement l'odeur et surtout pour le surprendre avec sa manumagie qu'elle développait. Mais elle garda cet atout pour elle au lieu de ça. « Je vais vous dire une chose, dit-elle avant de prendre une pause. Vos menaces ne sont qu'un coup de bluff, vous ne pouvez pas me lier à la disparition de mon père » dit-elle avec assurance, après il n'y avait aucun élément et aucun corps. « C'est un dossier sans élément comme il doit y en avoir un tas vu le travail fournis, mon père a disparu et le Ministère mériterait le même sort. Je vais répondre à votre question, pas pour vous, pas pour le Ministère qui vous tiens en laisse mais parce que je n'ai rien à voir avec cette histoire ! » finit-elle avec le plus grand sérieux. Tout ceci était totalement vrai, mais il y avait une autre raison, s'il était vraiment compétent peut-être qu'il pourrait lui être utile pour découvrir comment c'était dérouler le dossier de sa mère. « Comme vous l'avez dit, j'errais histoire sortir de cet endroit infernal et puis la nuit les rues sont tranquilles, parfait pour moi. » répondit-elle enfin à la question.[/color]

---

La langage non-verbal était remarquablement parlant pour qui savait le déchiffrer. Et en l’occurence, à cet instant précis, il ne fallait même pas les capacités d’observation aiguisées d’Athos pour savoir que la jeune Katrine Grant était en proie avec les démons de son passé. Elle arrêta un instant de faire la maligne, de jouer avec sa maudite baguette et Athos retint de justesse un sourire. Corde sensible touchée, son attitude confirma légèrement ses doutes. Car quand on était orpheline et de père, et de mère, on ne réagissait pas comme ça après de pareilles accusations. Hors, dans les yeux de la jeune femme, il n’y avait pas que de la tristesse, mais aussi de la colère, forte, violente. Il savait ce que c’était, pour avoir eu lui aussi son lot de drame familial. Pour avoir aussi dû dénouer bien des affaires sordides.

Athos se prépara à un revirement soudain, un acte de rage pure, mais rien ne vint. Tirant toujours sur sa clope avec une désinvolture agaçante, il l’écouta et s’il fallait une preuve silencieuse supplémentaire, le fait qu’elle ne nie rien et passe sur la défensive ne fit que lui confirmer que cette histoire là était bien obscure. Est-ce qu’il bluffait ? Un peu. Il avait suivi quelques pistes, froides vu le temps écoulé depuis, mais il avait relevé un petit secret familial qui aurait pu expliquer bien des choses. Personne à l’époque n’avait osé accuser la gamine, et les gens s’étaient vite désintéressés du dossier mais Athos savait flairer ce genre de choses. Alors oui, il avait tiré la corde, pour voir, et la réaction en face était parfaitement intéressante. S’apprêtant à lui répondre, il n’en fit rien car elle semblait avoir enfin envie de délier sa farouche langue. Mais la réponse fut bien insatisfaisante, ça oui. « Je vais vous dire une chose, miss Grant. » Il tira à nouveau sur sa cigarette et l’écrasa sur le bureau, à même le bois, sans aucune forme de ménagement, avant de la glisser dans sa poche pour ne rien laisser derrière lui. « C’est l’alibi le plus désastreux que j’ai jamais entendu. Si vous comptez vous en sortir, faites au moins un effort. » Croisant son pied au-dessus de l’autre, le gardant sur sa pointe, il la dévisagea. « Là, vous goûtez la manière douce. Les Aurors, eux, sont moins arrangeants. » Il ne l’avait pas enfermée, ou attachée, ne l’avait pas menacée réellement. « Je me fous bien de ce que vous faisiez cette nuit là. Pourquoi étiez-vous dans ce coin-là, le matin ? Pourquoi n’avez-vous pas fui après avoir vu le corps ? Pourquoi n’avoir pas transplané ? Pourquoi avoir cherché à échapper aux Aurors ? » La salve de questions s’était accélérée au fur et à mesure, pour ne lui laisser aucun répit et espérer qu’avec une telle pression, elle finirait enfin à répondre l’une d’entre elle. « Les gens qui n’ont rien à se reprocher ne font pas ça. » ponctua-t’il, d’un air aussi glacial que ce qu'on pouvait lire dans ce regard qui n'était pas vraiment le sien.

Katrine se doutait bien qu'à l'instant elle venait de se trahir avec son regard, bien sûr qu'il avait deviné qu'une corde sensible avait été touché il avait un bon travail de recherche sur sa personne avant de venir et c'était bien calculé de le sortir là comme ça. N'empêche qu'elle était sacrément en rogne rien qu'à l'évocation de la disparition de son père. La jeune fille ne pensait pas qu’après toute ses années de simples mots comme ça pouvait déclencher un réveil brutal de son volcan intérieur et c'était un peu problématique pour quelqu'un qui veut contrôler comment on la perçoit et ce qui veut choisir ce qu'elle montre aux autres, là pour le coup sa réaction n'avait pas été aussi naturel depuis un moment et il allait falloir faire avec, son inconnu était encore là et n'avait pas vraiment l'intention de partir comme ça.

Seulement miss Grant n'arrivait pas à ce calmer, repassant la scène un peu confuse après ses années à l'obstruer de sa mémoire, refuser la réalité qu'elle savait clairement mais n’acceptais pas. Elle l'avais fait disparaître à cause de ses actes mais en faisant ça elle avait agis exactement de la même façon, était-elle meilleure que lui ? Non, bien sûr que non, il faut plutôt croire que je tiens de lui pour avoir fait ça se disait-elle. C'était bien ça le problème, elle l'avait haï pour ce qu'il avait fait, comme il avait haï ce qu'avait fait la mère de Katrine, chacun porte sa baguette et la jeune femme savait qu'un jour elle paierait pour ses actes mais certainement pas pour des actes dont elle n'était pas responsable.

« Je goûte la manière douce parce qu'il n'y a rien contre moi sinon je ne serais pas ici et ce ne serait pas vous qui pose les questions ! » dit-elle en se rapprochant de plusieurs pas, le regardant avec un regard noir dans les yeux, le contrôle de soi-même on reverra ça plus tard pour le moment il fallait s'occuper de lui. Baguette en main qu'elle serrait plus que de raison à cause de son humeur devenu massacrante, elle continua devenant plus bavarde qu'au début « Les gens qui voient un cadavres et s'enfuient aussi sec n'en sont pas moins suspect. À présent si vous voulez des réponses ça va être du donnant-donnant ! Alors maintenant soi vous avez quelques chose, dit-elle le pointant de sa baguette avec intensité, soi vous dégagez d'ici ! » continu-t-elle en pointant à présent la direction de la sorti. Elle avait tout simplement envie de le balancer à travers le mur grâce à un sort mais elle doutais que ce n'étais pas qu'un simple sorcier banal qui savait juste s'introduire par discrétion chez les gens. Et peut-être que si elle arrivait à se calmer elle pourrait profiter de ses compétences avant de se le mettre à dos.

Répondre à des questions, ça n’avait pourtant rien de compliqué. Surtout quand on était totalement innocent, pas vrai ? Aussi, Athos ne comprenait pas pourquoi la gamine s’acharnait à opposer une résistance là où ses questions étaient pourtant d’une simplicité enfantine. Lorsqu’il avait lu la lettre, mené son enquête, il s’était dit que le Ministère lui faisait faire le sale boulot, le truc ingrat de base, et que ça ne mènerait nulle part car Katrine, bien que dangereuse, ne lui semblait pas avoir le profil ni les motifs pour ce dont il l’accusait à demi-mots. Oui mais voilà, en ce moment, l’instinct d’Athos était flingué et il n’était plus sûr de rien. La moindre chose qu’il obtiendrait se devrait d’être vérifiée.

Qui plus est, Katrine n’était pas docile, et peut-être en effet que son instinct était flingué. Lisant la fureur dans son regard, il resserra l’emprise sur sa baguette sans broncher, avec un flegme tout à fait britannique. Le volcan explosait doucement, et il était prêt pour l’éruption si jamais… Mais à défaut de se défendre, la jeune femme ne fit qu’aggraver son cas en proférant à la fois de vagues paroles, et une menace physique qui le mit hors de lui sans qu’il n’en montre rien. Donnant donnant ? Se moquait-elle de lui ? Informulant son sortilège fétiche, il disparut de la vue de la jeune femme pour réapparaitre à un mètre d’elle, dans son dos, en moins de deux secondes, donnant l’étrange impression de s’être téléporté. « Je sais qui vous a protégé, Katrine. » dit-il d’une voix sèche et tranchante comme un Diffindo, le même sort qui avait failli coûter la vie de Magda. « Les mêmes qui ont protégé votre père quand il a détruit votre vie. » Il pointa avec lenteur sa baguette vers elle, une détermination sans faille habitant son regard. « Pointez encore cette chose sur moi et non seulement vous n’aurez jamais de réponses, mais vous passerez ce qui devrait être les vingt plus belles années de votre vie à Azkaban. » Tout dans son ton indiquait que les conneries, c’était fini. Athos détestait menacer quelqu’un de sa baguette, qu’il utilisait plus en défense qu’autre chose, mais il détestait aussi et surtout qu’on le braque, dans tous les sens du terme. « Et puisque vos souvenirs de ce matin-là vous sont flous, parlez-moi un peu de votre intérêt pour les cimetières et la façon de faire disparaître un corps. » Cette gamine était vraiment, vraiment bizarre. Et lui vraiment, vraiment à cran, mais par un miracle dû peut-être à l’expérience, il semblait d’un calme olympien.

Katrine n'aimait pas répondre au question, encore moins quand le Ministère était concerné, c'était une approche trop rapide pour elle, une question, une réponse, une question, une réponse et puis tout le monde repart de son côté. Quelle était l'utilité dans tout cela ? Cela ne lui apportait rien à elle et puisqu'elle était innocente qu'on avait rien contre Katrine il était dans ses perspectives de ne pas répondre frontalement et essayer d'obtenir quelques chose de la part de son adversaire. Malheureusement elle avait fini par perdre totalement son sang froid et était prête à l'attaquer du bout de sa baguette pour qu'il réponde à ses questions à elle.

Celui-ci avait la même fureur dans le regard que la jeune fille mais certainement pas pour les mêmes raisons, Katrine se méfiait de ses intentions bien que prête à passer à l'action sans attendre s'il lui faisait quoi que ce soit. Mais au lieu de ça il disparu d'un coup pour réapparaître juste derrière miss Grant quelques secondes plus tard derrière elle, elle se retourna d'un coup en entendant ses paroles dans son dos toujours baguette solidement en main à mi hauteur, il aurait fallu qu'on lui arrache là main ou lui mordre pour qu'elle lâche, cela lui rappela la petite Moggy et une certaine retenue à Poudlard.

Voilà qu'il commençait enfin à dire des choses intéressante, Katrine avait en effet été protégé en tout cas elle s'en doutait bien mais ignorait complètement de qui il s'agissait, cela pouvait être n'importe qui, un ancien collègue de sir Grant, un actuel de l'époque, son patron, le Ministre même peut-être, elle l'ignorait. Malheureusement il n'allait pas en dire d'avantage tout de suite et repris l'avantage sur le volcan qu'était miss Grant en retenant ces informations. Serrant bien plus fort sa baguette elle savait qu'elle allait finir par exploser, faisant craquer sa baguette encore plus qu'avant sans le vouloir, son cœur s'accélérait et sa respiration était saccadé.

Elle se moquait bien d'Azkaban, mais ne jamais découvrir la vérité certainement pas alors elle pris ce qui semblait être la meilleure décision pour le moment afin de désenclencher la situation de risque qu'elle avait faite. Katrine toujours avec un regard noir baissa complètement sa baguette, se détendu les doigts qui fit apparaître une ouverture sur cette même baguette et la jeta à l'homme pour qu'il l'attrape. Voilà qui devrait le rassurer et peut-être le mettre en confiance.

Elle se retourna, posa ses mains contre la table et pris quelques grande respiration pour se calmer, et en sortant sa potion de la poche pour la réunir avec les autres qu'elle pris dans ses mains, répondit aussi calmement que possible « Si vous me parlez de cimetière et faire disparaître un corps, je vous répondrait que probablement la plus simple et plus efficace façon de faire disparaître un corps et de l'enterrer au cimetière. Qui ira chercher là-bas ? Après tout c'est la place d'un mort et pour le retrouver ça doit être plutôt compliqué ! » dit-elle simplement en se retournant et se dirigeant vers sa valise pour y déposer les potions ainsi qu'un pull qui était posé sur le lit « Quant à mon soit disant intérêt pour les cimetières je dois dire que je n'ai pas vraiment l'habitude dit aller souvent, et encore moins pour cacher un corps ! Cela vous vas-t-il comme réponse ? » finit-elle par dire en le regardant à nouveau devant sa valise.

Ainsi donc, employer la manière forte donnait des résultats. Quel dommage. Un homme comme Athos n’était pas fan des confrontations physiques, jugeant que les mots pouvaient bien souvent résoudre les problèmes quand on savait bien les utiliser. Oui mais voilà, il y avait hélas des gens qui ne savaient pas écouter. Et en l’occurence, Katrine Grant faisait partie des têtus de ce monde incapable de saisir la subtilité. Il paraissait évident qu’Athos avait des informations pour elle, mais voilà qu’elle était passé par le stade colère, ce qui avait eu pour effet immédiat de rendre le jeune sang-pur sur le qui-vive, et l’ultra défensive. Oui, il y avait des gens comme ça avec qui il fallait montrer les crocs pour leur prouver qui était le chef. Quand elle lui lança sa baguette, il l’attrapa avec dextérité, sentant sous la pulpe de son pouce qu’elle l’avait abimée, et baissa doucement la sienne en guise de pacte de paix, du moins temporaire.

S’il avait été désarmé comme elle à cet instant, Athos n‘aurait jamais, oh grand jamais, tourné le dos à une personne qui avait l’ascendant sur lui. Preuve en était que cette fille était étrange, avec ses potions et son besoin de faire sa valise à cet instant précis. Il l’écouta avec attention, levant un sourcil intrigué quand elle enfonça clairement une porte ouverte. Merci Sherlock, c’était bien la raison de la question ! En tout cas, c’était nettement plus précis que son alibi qui encore une fois, était d’un flou incroyable. « Je n’ai jamais sous-entendu que vous y aviez caché un corps. »  Il n’avait pas tellement sous-entendu le contraire non plus. « Je sais juste que lorsque j’y vais, personnellement… » - ce qui n’arrivait jamais, Athos n’ayant pas grand monde à pleurer - « … je ne discute pas avec le croque-mort. C’est une curieuse façon de s’occuper, je trouve… » Curieuse, oh ça oui. Mais bon, le terrain n’est pas propice à une quelconque révélation. « Mais peut-être y êtes-vous retournée depuis pour pleurer une camarade. Felicia Flemmings. » Prononcer son nom lui fit l’effet d’un poignard chauffé à blanc qui lui transperçait le ventre. Le visage déformé par la mort de la jeune femme le hantait encore, plus d’un mois après. Mais ce n’était pas le moment de se laisser aller à ses émotions. « Parlez-moi un peu de vos liens avec elle, je vous prie. » Désormais plus à l’aise, Athos fit tourner la baguette de la jeune femme, pas la sienne ça non, entre ses doigts de tricheur invétéré qui savait manipuler aussi bien les jetons que les esprits. Comme ça oui, juste pour la provoquer.

Katrine était d'un têtu incroyable, toute personne qui la connaîtrait un peu aurait pu le dire sans la moindre hésitation c'était un fait prouvé et certain de la personnalité de la jeune femme. Si elle voulait quelques chose elle ferait tout pour l'obtenir et n'aurait peur de rien qui se trouverait sur son passage. Malheureusement pour elle, parfois la force et l'obstination n'était pas la meilleure solution pour atteindre ses objectifs, passer aux travers des murs n'avait de sens que si on voulait aller derrière le mur et pour le coup, c'était ce qu'il y avait à l'intérieur du mur qui l'intéressait, à l'intérieur de son interlocuteur.

Bien sûr qu'il n'avait jamais sous-entendu qu'elle avait caché un corps, mais la discussion était plus un interrogatoire qu'une simple discussion entre deux personnes alors toute les questions étaient là soit pour discréditer soit pour prouver son innocence et jusqu'à là elle n'avait pas beaucoup aidé à se faire innocenter, sûrement, sans aucun doute même, la raison pour laquelle il était si peu aimable et sur la défensive bien que celui-ci venait à présent de baisser sa baguette après avoir attraper celle de miss Grant.

« Je ne discute pas non plus avec le croque-mort, je discute avec une personne pas la fonction qu'une personne occupe ! » dit-elle d'un ton très sec. La façon qu'il avait de dire ça lui rappelait la différenciation entre les différents sang, Katrine ne parlait pas spécialement avec un sang-pur, un sang-mêlé ou un né-moldu ou même complètement moldu pourquoi pas mais simplement avec une personne intéressante. Quant à Felicia Flemmings, parler de camarade était encore une fois bien exagéré, bien sûr elle avait lu sa macabre découverte dans la gazette du sorcier mais sinon ce n'était qu'une tête parmi les centaines qu'il y avait à Poudlard, une tête d'une année en dessous d'elle alors déjà que Katrine ne s'intéressait pas beaucoup à celles de sa promotion, les autres année c'était peine perdu.

Elle se posa contre son lit « Pourquoi cette personne en particulier ? Sir Bones je reconnais j'étais bien sur les lieux, mais il y a eut des tas de victime et il ne me semble pas avoir été aperçu sur les lieux du crime ou en sa présence ? » la jeune fille était vraiment têtu, pour une fois la curiosité l'emporta sur ses propres intérêts et peut-être que si elle découvrait qui il était vraiment alors elle aurait une chance de découvrir la vérité et un peu plus de ce qu'il savait. « Dites-moi et je vous raconterais avec plaisir mes liens avec Felicia, j'en fait le serment ! » finit-elle par dire avec un air bien plus normal que jusqu'à présent et un petit sourire gentil en regardant sa baguette tourné ailleurs que dans ses propres mains, on aurait dit qu'elle était normal si on était arrivé dans la pièce à ce moment.