L’interrogatoire prenait une tournure étrange. Non pas qu’il y ait eu quoi que ce soit de normal depuis le début de cette entrevue mais clairement, Athos était irrité par la moindre réponse de la jeune femme désormais. Et ça le faisait chier. Sincèrement chier. Non pas qu’il ait quoi que ce soit à prouver au Ministère, c’était bien là le cadet de souci, mais devoir avouer qu’il n’avait rien trouvé de concluant pour l’innocenter ou l’incriminer, voilà qui ne le satisfaisait pas. Car cela ne faisait rien avancer, non rien. Mais plus le temps passait, et plus Athos trouvait que l’attitude de Katrine Grant était loin d’être celle d’une personne innocente. Quand elle prenait la peine de répondre, c’était tout à côté, et la décontraction d'Athos était de plus en plus forcée tandis qu’intérieurement, il se demandait si vraiment, il faisait face à la personne qui… Non. Impossible.

Alors que le sorcier sortait sa dernière carte, ou en tout cas sa dernière question avant de partir, la réponse qu’elle lui fournit était vraiment suspecte. Sans rien avouer, elle joua en tout cas, avec les mots, avec ses nerfs, et c’en était trop. Une nouvelle fois, elle croyait pouvoir avoir les rênes de la conversation, et Athos était impuissant. C’était un sentiment haïssable, surtout pour quelqu’un comme lui qui aimait tant tout contrôler. Mais voilà, cet interrogatoire n’était pas officiel et quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse, Grant pouvait se permettre de faire ce qu’elle voulait car elle savait qu’il ne pouvait rien contre elle. Peut-être avait-il dévoilé trop vite son jeu. Ca ne lui ressemblait pas, et pourtant… Ses propres émotions ne trahissaient un peu trop en ce moment. Et Felicia était pour lui un sujet sensible, un de plus. Personne n’avait été trouvé sur les lieux, eut-il envie de lui dire d’un ton acide. Le tueur - ou la tueuse - l’avait juste abandonnée là, aux rats, planquée comme si elle n’était qu’un vulgaire bout de viande et… Bouillonnant, Athos stoppa net le mouvement de la baguette dans sa main. « Vous n’avez visiblement pas compris que c’est moi qui pose les questions ici. » Pour la première fois de la conversation, il avait haussé le ton. « Et d’ailleurs, aucune de vos réponses ne me donne satisfaction. » Du bout des doigts, il frôla le bracelet qu’il avait au poignet, et dont il ne se séparait jamais, réveillant une bague qui y était liée à l’autre bout de la ville. « Je vous l’ai dit, vous avez eu droit à la manière douce avec moi. » S’approchant un peu, l’envie de la braquer de sa baguette le démangea mais il s’abstint in extremis. « Dernière chance. » Son regard était aussi noir que la nuit où il avait trouvé le corps de Felicia Flemmings.

Tout le bureau des Aurors était sur le pied de guerre depuis l'avancement de la grande enquête qui agitait la presse et le Ministère. De nombreux suspects avaient été interrogés et d'autres le seraient dans les prochains jours. Quoiqu'il en soit, Flora avait des cernes malgré son café bien serré ce jour-là, alors que Tipiak produisait des bruits qu'elle savait être des ronflements sur son bureau. La sorcière le regardait dormir avec envie, alors qu'une pile de dossiers étaient abandonnés devant elle, prêts à être lus. Elle bâillait pour la quatrième fois en cinq minutes lorsqu'un petit objet produisit son effet à sa main. Baissant les yeux vers sa bague, Flora bondit de son bureau pour écrire un mot à la va-vite à son frangin : lui indiquant bien gentiment l'adresse qui s'était affichée à l'intérieur de l'anneau. Elle transplana dans la minute, en priant pour que John ne tarde pas trop.

L'Auror arriva à la Red House, haut lieu de luxure pour chercher la chambre qui avait été indiquée à l'intérieur de son petit anneau. Elle ne tarda pas à la trouver et sortant sa baguette, la jeune femme entrouvrit la porte délicatement pour voir ce qui devait être Athos - charmant physique ! - en compagnie de la personne qu'il était censée interroger, Katrine Grant. Loin d'elle l'idée d'entrer directement avec violence, elle pointa la tête de la jeune femme en murmurant un Petrificus Totalus qui la toucha de plein fouet. La seconde d'après, elle était entrée dans la petite pièce : « Eh bien, chère Mademoiselle Grant, le Bureau des Aurors est ravi de vous informer que vous êtes en état d'arrestation » - pour quelle raison ? Bonne question, bah tient ! « Ca va ? » fit-elle à l'attention de l'homme qui n'avait pas les traits d'Athos mais qu'elle savait être lui alors qu'elle s'approchait de la jeune femme pour récupérer sa baguette. « Vous êtes dans de beaux draps, Miss Grant ! » chantonna Flora.

Katrine avait rarement ce petit coté humain à toujours vouloir être dans la provocation, ce qui malheureusement la conduisait très souvent dans des histoires sans queue ni tête qu'elle avait engendré alors qu'il aurait suffit qu'elle passe son chemin ou bien qu'elle retienne ses mots, ou en dise d'autre ou dans le cas présent qu'elle répond simplement d'une façon normal à une ou plusieurs question simple. Mais non, il avait fallu que la jeune femme cherche à enfoncer la baguette plus que de raison, chercher la petite bête qui ferait que ça soit plus intéressant et pour le coup la petite bête elle se l'était pris en pleine face comme une piqûre de billwig dans les fesses qu'elle n'aurait pas vu venir.

Mais bien qu'un sujet sensible pour elle avait été déterré, il semblait qu'un autre sujet méritait bien plus d'attention pour plus tard de la part de Katrine, la personne de Felicia Flemmings avait l'air d'être une conversation pas si anodine pour l'homme barbu, une personne qui ferait un lien entre la serdaigle et un certain Finn... Finneas Barson pourrait être l'inconnu aussi elle n'allait pas lâcher l'affaire de si tôt et obtiendrait le fin mot de l'histoire, miss Grant trouvera ceux qui ont couvert son père et les conséquence seront terrible pour eux et ceux qui se mettront sur son chemin.

Pour la première fois depuis le début de la rencontre l'homme montra une pointe ses émotions haussant le ton, celui n'avait d'ailleurs par l'air heureux de toute les réponses qu'avait fournis Katrine, elle avait pourtant répondu comme il le fallait selon elle, des réponses simples et franche. Il faut dire qu'elle n'était pas très doué pour répondre aux questions, le Ministère étant en plus concerné sa coopération était limité inconsciemment. Voulant se relever ne pu pas ayant reçu un sortilège pour la pétrifier juste à ce moment là, pour la réponse qu'il attendait ça serait pour une autre fois tout comme la réponse de choque que Katrine était sur le point de sortir de sa bouche. Ne pouvait plus bougé elle se contenta d'écouter de regarder l'arriver de l'auror. Ça m'étonnerait qu'il ait d'autre élément, je ne serait plus là depuis longtemps sinon se dit-elle mais son cœur se mettait à s'accélérer de rage et son regard devint aussi noir que lorsque son père a disparu, attaquer par surprise une personne sans défense et sans baguette dans les mains ou à proximité, voilà une lâcheté que Katrine ne pouvait supporter.