|
| Les brumes du mois de mars | CLOS | |
| |
Auteur | Message |
---|
Le dé
| HIBOUX POSTÉS : 6929 | SANG : Hasardeuse
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Lun 5 Avr 2021 - 1:26 | |
| Le membre 'Neolina Siankov' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Le dé ' : 2 |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Lun 5 Avr 2021 - 15:15 | |
| Difficile de faire pire comme situation que celle-ci. Difficile de faire plus excitant également. Car ils étaient tout de même dans une cabine d'essayage exiguë où ils pourraient être surpris par n'importe qui. Finalement, il y avait un peu de ce placard adolescent dans cette cabine d'essayage, si ce n'est qu'ils étaient deux adultes de plus de trente ans qui ne savaient réellement pas se tenir. Les ferveurs adolescentes n'avaient rien à envier au fond, à la tension qu'ils vivaient là. Leurs regards étaient transparents, et Neolina, qui connaissait si bien ses faiblesses, en jouait avec un amusement certain. Le poussait-elle dans ses retranchements, essayait-elle de laminer ses derniers efforts pour être raisonnable ? Oui. Est-ce qu'elle prenait du plaisir à le faire ? Tout à fait. Mais ne prenait-il pas du plaisir aussi à ne même pas réellement essayer de lutter ? Razvan si poli, si respectueux, se fichait bien à cet instant qu'ils soient interrompus - et virés de la boutique - pour leur mauvais comportement. La joie des hormones. Mais ils ne furent pas interrompus. Ils n'eurent même droit à aucun commentaire désagréable. Et il fallait dire qu'ils avaient eu beau être particulièrement discrets, il ne fallait pas être Merlin pour savoir ce qui s'était passé dans cette cabine. Et il suffisait aussi de voir les quelques épis de cheveux noirs sur le crâne de Razvan pour savoir qu'ils s'étaient au moins tripotés a minima. En quittant la boutique, le médicomage glissa une main dans le dos de sa roumaine pour la faire passer devant lui, les articles dans un sac, comme s'il ne pouvait pas s'empêcher de la caresser tout le temps. C'était sans doute un peu le cas. La petite phrase dont elle se fendit lui arracha d'ailleurs un rire : « Et moi donc ! On aurait mérité d'être expulsé de la boutique » - Razvan fit une petite pause pour lui jeter un sourire en coin - « même si c'aurait été dommage que tu partes sans ta jolie robe printanière ». Car il comptait bien la lui retirer souvent, cette jolie petite robe. Comme toujours très portée sur le futur, Neolina quand à elle lui demanda ce que serait la suite et le médicomage eut un sourire alors qu'elle lui prenait la main pour y entrelacer ses doigts. « Je dois dire que faire les boutiques et surtout faire autant d'essayages m'a donné quand même faim » avoua-t-il en lui jetant un regard en coin.
Un quart d'heure plus tard, ils étaient attablés tous les deux dans un petit restaurant au style tout particulièrement britannique. Ils attendaient tous les deux leurs apéritifs et un souvenir de leur dernière sortie similaire revint dans l'esprit du roumain. « Si jamais tu me refais du pied sous cette table » fit-il d'un ton prétendument réprobateur, « je n'attends pas la fin du repas pour te transplaner à la chambre ». Ça risquait de lui donner plus d'idées qu'autre chose, tout compte fait. Mais bon, ils étaient quand même là pour profiter de leur week-end, non ? Pas de boulot, pas d'appartement, pas de croup, pas de guerre. C'était comme si cet endroit était totalement coupé du monde et de la violence qui gangrenait Londres.
(539) |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Lun 5 Avr 2021 - 20:22 | |
| Cette fois-ci, Razvan et Neo avaient eu chaud - dans tous les sens du terme. Effectivement, le vendeur avait été clément avec eux, et cela valait sans doute mieux car Neolina n’était pas très fan des scènes en public. Enfin, elle avait délibérément pris le risque bien sûr, et n‘avait aucun regret d’ailleurs, mais si tout ça s’était terminé avec un scandale, voilà qui aurait été tout de même une drôle de fin. Mais voilà, Neolina avait obtenu ce qu’elle voulait - tout ce qu’elle voulait - et repartait même avec de jolies trouvailles. « Espérons qu’elle m’aille… » C’était qu’ils n’avaient pas vraiment fait ce qui était prévu dans cette cabine. Enfin, la magie étant ce qu’elle était, Neo saurait bien l’ajuster sur elle si jamais ça n’allait pas. « Mais j’ai peur que chaque fois que je la porterai, tu aies des idées bien déraisonnables… » Elle lui décocha un sourire en coin. Neo fonctionnait beaucoup aux souvenirs qu’elle attachait aux choses, alors forcément, cette petite robe ne manquerait jamais de lui rappeler ce moment un peu indécent, et terriblement excitant. Enfin, ça n’était pas comme si elle avait besoin d’un vêtement en particulier pour réveiller ce genre d’envies, mais voilà qui risquait de ne pas aider. « Je la mettrai peut-être demain, tiens ! »
Mais il était temps cette fois de combler d’autres appétits, et Neo se laissa guider par Razvan - qui ne savait probablement pas plus qu’elle où il allait, mais soit - dans les ruelles du village jusqu’à trouver un petit restaurant tranquille. Voilà qui réveillait aussi d’autres souvenirs que Razvan s’empressa de convoquer une fois leur commande passée, ce qui avait tout de même pris un peu de temps connaissant Neolina. Le simple fait qu’il prononce à voix haute ce qui habituellement se faisait à l’abri des regards lui donna un léger coup de chaud, qui aurait pu être bien pire si seulement il n’y avait pas eu ce petit dérapage à la friperie. C’était quand même qu’il s’amusait à la provoquer délibérément, avec ce petit ton de celui qui faisait semblant d’être sage. « C’est un défi ou une menace ? » demanda-t-elle d’un air faussement innocent. Oh, que ça soit l’un ou l’autre, Neo était prête soit à le relever, soit à s’y soumettre, c’était évident. Mais voilà, Neo se savait capable d’attendre, au moins un peu, avant de soumettre son beau médicomage à la torture. « Tachons d’être un peu raisonnables, sinon, on risque de frôler l’hypoglycémie ! » Elle eut un rire qui s’envola parmi les conversations alentours. « Ceux qui disent qu’on peut vivre d’amour et d’eau fraîche ont tort… Et c’est terriblement dommage. » Tiens d’ailleurs, parlant d’eau, une information qu’elle avait complètement occultée lui revint en mémoire. « Mais peut-être que ce dicton prend tout son sens une fois dans une baignoire… Tu as dit qu’il y en avait une, je ne me trompe pas ? » demanda-t-elle, le sourcil gauche un peu relevé alors qu’elle connaissait la réponse. « Il faudra qu’on vérifie, quand même. » Ah ça, elle y comptait bien.
La serveuse revint finalement avec leurs deux verres, Neo ayant opté pour un vin léger selon les dires de celle qui s’y connaissait mieux qu’elle. Mieux valait, car une Neo pompette aurait sans doute encore plus tendance à braver les limites de la bienséance ! Une fois la jeune femme partie, Neo leva son verre pour trinquer avec Razvan, ses yeux plongés dans la profondeur des siens. « Merci. » lui dit-elle tout simplement en guise de toast, sans se sentir le besoin de préciser pourquoi. Il comprendrait ce qu’elle voulait dire par là. Merci pour ce charmant week-end qui ne faisait que commencer, merci d’avoir bravé la force de ses habitudes pour lui faire plaisir, merci d’avoir pris l’initiative pour la surprendre, elle. Merci d’être lui aussi, tout simplement. Après avoir trempé ses lèvres dans le vin légèrement sucré, Neo se sentit pourtant le besoin de rajouter quelque chose, le coeur sans doute trop empli de bonheur pour garder ça pour elle. « Je suis heureuse, tu sais. » Il y avait fort à parier qu'il le savait, mais parfois il y avait des choses qui méritaient d’être dites. « Enfin, je l’étais déjà avant. Mais pas comme ça. » Depuis qu’elle avait quitté la Roumanie, Neo avait toujours eu cette sensation qu’il lui manquait quelque chose, et elle savait bien que tout ça n’avait rien à voir avec le pays. Sa famille, un temps, avait-elle cru. Ses amitiés, aussi. Mais maintenant, elle savait. « Pas comme quand je suis avec toi. » C’était Razvan qui manquait à sa vie, et maintenant, ça n’arriverait plus jamais. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Mar 6 Avr 2021 - 0:25 | |
| « Pas besoin que tu la portes pour que j'ai ce genre d'idées, tu sais » avoua-t-il sans honte. Ses regards, ses caresses, ses baisers, parlaient tout le temps pour lui. Razvan si peu enclin pourtant en général aux rapprochements physiques, Razvan si farouche, ne savait pas refuser à son corps ses désirs envers Neolina. Et que dire d'autre sinon qu'il avait hâte qu'elle la porte le lendemain ? Car même si elle ne l'avait pas essayé, il se doutait bien que la forme et ses couleurs lui iraient à ravir, comme si sa petite amie avait besoin de plus pour resplendir. Ils étaient assis à une table tranquille d'un restaurant qui l'était tout autant après avoir passé commande. Le roumain avait les mains croisées sur la table en regardant ailleurs, lorsque Neo le gratifia d'une petite phrase qui lui fit lui envoyer un regard. Le regard. Le regard plein de sous-entendus, le regard qu'ils s'échangeaient dès que l'un ou l'autre avait une idée qui n'était pas vraiment très catholique. Le genre de coup d'oeil bien sombre dont il la gratifiait souvent sans le vouloir : « Sans doute un peu des deux » répondit-il d'un ton plus désinvolte. Quand même. Ils avaient déjà fait ça dans une cabine d'essayage - après avoir, en prime, passé la fin de matinée au lit pour ces mêmes raisons. Elle le relança sur la baignoire et le fait est que Razvan avait plus d'imagination qu'on pouvait en attendre de lui. Aussi les images défilèrent-elles dans sa tête sans qu'il ne puisse s'en empêcher et il répondit d'un ton un peu interdit : « Rendez-vous noté ». Pas besoin d'être Merlin pour se savoir comment se finirait la journée.
Le médicomage avait pris également du vin mais avait sournoisement attendu que Neolina se décide. C'est qu'elle le faisait toujours sourire à chercher pendant des heures ce qu'elle pourrait prendre et ça le faisait encore plus sourire de la voir paniquer pendant l'exercice parce qu'elle ne voulait pas faire perdre trop de temps à la serveuse. Son "merci" résonna particulièrement et lui fit tant plaisir que Razvan expia un sourire. Il ne répondit pas, à quoi bon le faire ? Il était heureux de voir son air comblé, il était heureux de lui avoir fait plaisir, lui avait douté jusqu'à la veille en se demandant si ce serait une bonne idée de l'emmener dans un endroit pareil. Si la suite de ses paroles aurait pu lui apporter un certain baume au cœur, ce fut malheureusement tout l'inverse qui se produisit. Comme souvent lorsque Neo lui confiait ce genre de choses, Razvan ne pouvait pas s'empêcher de ressentir une vague de culpabilité lui monter à la gorge. Comme lorsqu'elle lui avait dit qu'elle n'aurait jamais de regrets avec lui, le médicomage ne pu s'empêcher de se faire la terrible réflexion qu'elle disait cela parce qu'elle n'avait que la moitié de l'histoire. Et plus fort que jamais depuis qu'ils étaient arrivés au Pays de Galles, le roumain se sentit comme un imposteur qui profiterait d'elle et de sa gentillesse. Il eut tellement honte qu'il se contenta d'un sourire sans toucher à son verre, une main posée sur son propre genou qu'il serrait si fort qu'il aurait pu s'en faire éclater les phalanges. Pourtant, tout à fait paradoxalement, son autre main vint chercher la sienne pour lier ses doigts avec les siens. Comme pour le raccrocher à la réalité et l'arracher aux tourments de ses propres pensées. Mais voilà, Razvan ne savait pas quoi lui répondre sans se trahir véritablement. Alors, il opta pour la moins pire des solutions : « Ça te ferait plaisir de m'accompagner en Roumanie samedi prochain ? » - était-elle seulement toujours heureuse qu'il lui pose une question pareille après la douloureuse conversation qu'ils avaient eu ? - « tu n'es pas obligée de dire oui, tu sais ». Le médicomage caressa pensivement le dos de sa main douce sans la regarder dans les yeux. Il savait parfois quand il fallait éviter le regard de Neolina et il pressentait que c'était maintenant le cas.
(681) |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Mar 6 Avr 2021 - 20:55 | |
| Razvan était donc d’humeur à jouer et sous-entendre bien des choses. Et si pour l’instant le pied de Neo restait bien tranquillement à sa place, viendrait sans doute un moment où la roumaine se déciderait à ne plus être sage. Mais pour l'instant, la simple perspective de se faire couler un bon bain chaud et de s’y glisser en si charmante compagnie suffisait à freiner un peu ses ardeurs, tout en les amplifiant - est-ce que cela avait seulement du sens, au moins ? En tout cas, son imagination l’emmenait dans des territoires qu’elle avait bien hâte d’explorer, et son regard se porta machinalement sur les mains expertes de Razvan qui sauraient, comme toujours, faire des miracles.
Mais l’ambiance était plus romantique qu’autre chose, bien que Neo ne soit pas habituée aux grandes déclarations. C’était que malgré la taille démesurée de son coeur, métaphoriquement parlant, ce trop plein d’amour débordait clairement, et elle n’avait pas tellement fait exprès de dire tout haut ce qu’ils savaient tous les deux qu’elle ressentait. Ce qu’elle l’aimait, par Merlin, par Morgane, par tous les sorciers les plus puissants que cette terre avait connu ! S’il y avait bien une chose que la magie ne parvenait pas à feindre, c’était l’amour pur, sincère, et aucun sortilège, pas même la plus réussie des Amortensia ne serait parvenu à la faire ressentir ce qui lui réchauffait tant le coeur chaque fois qu’elle était avec Razvan, chaque fois qu’elle pensait à lui, chaque fois que son odeur la happait sur un vêtement, ou au creux des draps. Ou comme maintenant, alors qu’il entrelaçait ses doigts aux siens avec un sourire qui répondait à sa place. Elle n’eut pas besoin de mots pour savoir, et pour comprendre aussi qu’il ne pouvait sans doute pas lui dire la même chose parce qu’eh bien, ça n’aurait pas été tout à fait vrai. Sans s’appesantir sur le sujet, jamais, Neo savait que le voile de tristesse qui entourait Razvan ne partirait pas tant qu’eux non plus ne le feraient pas, tant que Mihaela serait loin de lui. Et pour le moment, visiblement, il n’y avait rien à faire contre ça, alors la roumaine faisait ce qu’elle savait faire de mieux : penser aux lendemains pour eux deux.
Mais voilà que Razvan aussi se projetait, du moins un peu, remettant sur la table un sujet encore un peu douloureux, mais auquel Neo s’était préparée depuis. Samedi prochain… C’était tôt, c’était bientôt oui. La roumaine chercha le regard fuyant de Razvan pour s’y raccrocher, mais c’était peine perdue. Allait-ce toujours être comme ça quand ils évoqueraient Mihaela ? Une fois encore, il n’avait pas prononcé son nom, et Neo en fut gênée sans bien se l’expliquer. Elle comprenait, bien sûr, après la dernière fois. Elle comprenait sa douleur, mais avait aussi la sienne. Et ne pas parler de la petite n’aidait pas à ce qu’elle se fasse bien à l’idée. Alors mieux valait affronter ce qui lui faisait tellement peur, et voilà qui serait fait, au moins. « Je sais, ne t’en fais pas. Tu sais bien que je ne fais jamais quelque chose dont je n’ai pas réellement envie. » commença-t-elle. C’était qu’elle avait son petit caractère, influençable parfois quand il s’agissait de tester de nouvelles choses, mais jamais contrainte par quoi que ce soit. Pas même par son empathie qui parfois lui hurlait de faire plaisir, mais qu’elle repoussait pour penser à elle d’abord, pour les choses importantes du moins. Et là, c’était important. « C’est d’accord, je viendrai. » répondit-elle finalement après ce prélude, ne reprenant toutefois pas les termes qu’il avait employé. Est-ce que ça lui ferait plaisir ? Le mot était peut-être un peu fort. Est-ce qu’elle en avait envie ? Oui, c’était indéniable. « Peut-être qu’on pourrait trouver un petit cadeau pour elle ce week-end ? Ce serait peut-être plus simple comme ça, enfin… » Enfin, le fait était que Neo n’avait aucune expérience avec les enfants. Est-ce qu’acheter ainsi l’affection de la petite était une bonne idée, ou était-ce terrible ? Elle ne la connaissait pas, pas du tout, mais avait bien remarqué l’étincelle dans son regard quand elle avait déballé le cadeau de son père à Noël, alors... « C’est sans doute maladroit, je ne sais pas… » acheva-t-elle dans un souffle en remettant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, comme souvent quand elle était mal à l’aise. Qu’allait-il dire pour la présenter ? Quel mot allait-il poser là-dessus ? Elle mourrait d’envie de lui demander, mais n’en fit rien, de peur que la conversation n’en devienne déplaisante pour tous les deux. Elle aurait eu l’impression de réclamer un statut qu’elle savait pourtant être le sien, mais quand il s’agissait d’étiquette collée sur elle, Neo n’était jamais bien à l’aise, en vérité. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Mar 6 Avr 2021 - 22:40 | |
| Comme il aurait aimé une existence simple loin de tous les tourments qui lui ravageaient désormais le coeur. Etait-ce donc trop demandé, d'avoir une vie tranquille ? Être monsieur tout le monde était donc si inaccessible ? Quel terrible, terrible chemin de vie pour quelqu'un qui ne recherchait pas les remous, mais bien à passer inaperçu à chaque endroit où il passait. Pour certains, c'était terrible qu'on ne se souvienne pas d'eux. Ils en faisaient même une fixette des fois, incroyable ! Lui ne demandait que ça, qu'on l'oublie, qu'on le laisse tranquille et surtout qu'on ne l'emmerde pas. Et pourtant les emmerdes, elles le poursuivaient jusque dans les moments de repos pourtant mérités qu'il partageait avec Neolina. Et si son sourire si solaire balayait au moins en partie ce qui n'allait pas, car la pauvre sinon n'aurait en face d'elle que les débris d'un dépressif chronique, il y avait le reste. Le reste qu'elle convoqua sans doute un peu malgré elle, qui rappela encore au roumain qu'il n'avait pas la vie qu'il désirait parce qu'il avait fait les mauvais choix. N'avait-il pas toujours fait les mauvais choix d'ailleurs ? A les voir se tenir la main de cette façon tendre, à les voir se sourire et se dire ce genre de phrases, on aurait pu croire qu'ils étaient ensemble depuis des lustres mais ce n'était pas le cas. Ce n'était pas le cas parce qu'il avait fait un choix, parce qu'ils avaient fait un choix, quand ils étaient adolescents. Difficile à dire cependant à quel point les regrets pouvaient laisser leurs traces. Mais c'est en tout cas la conséquence de cette décision qui mettait désormais Razvan face à ses tourments. Car Mihaela, tout en étant nécessairement pure parce qu'elle était une enfant, était également le terrible point de départ de la mort de dizaine de gens et le point de départ de la décadence de son propre père. Comme il était terrible de porter indirectement sur ses épaules le poids de conséquences dont elle ne se rendait même pas compte. Car ce n'était là que la partie immergée de l'iceberg. La partie submergée était pire, plus sombre et surtout pour elle, intenable. Elle voulait son père parce qu'elle n'avait plus de mère, parce qu'elle ressentait toute la force d'un rejet qu'il tentait maladroitement de minimiser.
Alors oui, il lui fallait demander. Et Razvan aurait encore voulu rester un moment sur ce statut quo parce qu'il n'y avait pas de mode d'emploi sur la meilleure façon de présenter sa belle-mère à une petite fille qui n'était même pas âgée d'une décennie. Qu'est-ce qu'il était censé lui dire ? Comment devait-il présenter la chose ? En demandant à Neolina de l'accompagner, une terrible partie de lui espérait qu'elle lui dise non. Parce qu'il voulait encore repousser ce qu'il savait être pourtant inévitable. Ce n'était pas tant qu'il ne voulait pas qu'elle ne fasse pas partie de la vie de Miha. C'était plutôt que lui-même ne savait déjà pas composer avec la situation alors qu'ils n'étaient que deux. Alors trois... Les problèmes s'accumulaient comme on accumulerait les pierres sur un mausolée et il ne savait pas quelle forme donner à ce bâtiment qui s'appelait "famille". Pouvaient-ils réellement en être une alors qu'elle était en Roumanie ? Quand viendrait le moment où Neo comprendrait que ça n'avait pas de sens qu'elle soit là-bas et qu'il faudrait la ramener sur Londres ? Quand quand quand ? Mais Neo lui dit oui, elle venait de sceller tranquillement ses dernières craintes et bousiller ses maigres espoirs. Razvan ne répondit rien, car à quoi bon ? Hocher la tête lui paraissait suffisant, en tout cas pensait-il avant qu'elle n'enchaîne et il compris enfin à quel point c'était délicat aussi pour elle. Lui était peut-être le pont mais il s'agissait aussi de présenter deux personnes entre elles. Deux personnes qui s'étaient déjà rencontrées dans des situations différentes, deux personnes qui s'entendraient bien, il le savait. Le malaise de Neolina lui arracha un soupir qui n'était pas las, simplement impuissant face à la situation : « C'est une bonne idée. Comme tous les enfants, Miha adore les cadeaux, alors tu imagines... » - imagine combien elle était heureuse que tu sois celle à lui en offrir un à Noël ? Il n'eut pas le cran de formuler à voix haute la brutalité de la chose. Mihaela avait reçu un cadeau de son père par l'intermédiaire d'une amie de celui-ci et elle avait naturellement, dans son esprit d'enfant, sauté le véritable auteur de ce cadeau. Et elle avait râlé que la "jolie dame" qui était venue en décembre ne soit pas là en février. « Tu sais, je crois que tu lui as fait beaucoup d'effet quand même » lui dit-il en esquissant un petit sourire, peut-être pour la rassurer indirectement, « elle ne t'a pas oublié, même qu'elle te trouve très jolie ». Le médicomage lui serra un peu la main et ajouta : « Je trahis peut-être un peu son secret en t'avouant ça ». Il avait trouvé ça à la fois terrible et mignon. Mais voilà, Mihaela était une enfant aimante et Neolina une femme qui l'était tout autant. Le seule ombre au tableau, c'était bien lui, l'homme austère qui traîne derrière ses pas des boulets de fer attachés à ses chevilles.
(885) |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Mar 6 Avr 2021 - 23:48 | |
| Comme souvent, entre Neolina et Razvan il n’y avait pas tellement besoin de mots pour qu’ils se comprennent. L’atmosphère était tout à coup devenue plus pesante, et la roumaine savait bien que la simple évocation de la petite en était à l’origine. Pourtant, cette fois, elle n’en était pas la cause, mais il semblait qu’initier la conversation n’allégeait hélas pas le coeur de Razvan. Cette enfant pourtant si pleine de joie, de vie, était sans nul doute ce qui en apporterait bien plus encore à celle de Razvan que sa présence à elle. Oh, Neo était bien consciente de ses pouvoirs conférés par cette énergie solaire qui était sienne, et elle n’en était que plus ravie de voir que cela marchait avec son ténébreux roumain. Mais ça ne faisait pas tout, hélas, et sous la surface de ses sourires, elle décelait souvent une vague de tristesse contre laquelle elle ne pouvait rien. Parfois, elle sentait que c’était Mara, parfois Mihaela, parfois autre chose. Un espèce de spleen qui lui collait à la peau sans qu’elle n’ait trouvé le remède miracle pour l’en détacher. Le temps ferait peut-être son oeuvre, après tout. Ou peut-être était-il simplement trop tard, allez savoir.
Neo regretta un peu de ne pas se montrer plus enthousiaste face à la proposition, mais la vérité, c’était qu’elle ne savait même pas si ça aurait changé quoi que ce soit. Et puis, la roumaine n’aimait pas mentir, alors à Razvan, encore moins. Forcer son émotion n’aurait fait que la rendre fausse, et ajouter à la situation un malaise déjà un peu présent, malgré l’apparente sérénité des deux amants. Son pouce parcourait doucement la peau usée de Razvan tandis qu’elle attendait, savoir si elle avait dit une bêtise ou bien… Mais apparemment, elle avait tapé juste, et le soulagement l’envahit alors qu’elle réfléchissait déjà à ce qu’on pouvait bien offrir à une enfant de cet âge. Neolina était douée en cadeaux, mais comptait toujours sur sa soeur quand il s’agissait de ses neveux - c’était qu’elle n’avait jamais la force d’aller dans un magasin de jouets, il fallait la comprendre. Et tandis qu’elle se perdait dans ses pensées, croyant le sujet clos, Razvan semblait pour une fois décidé à ne pas tourner la page aussi vite. Ca lui allait, et en même temps. Quoi ? Ainsi donc, Neo apprit-elle que la petite avait parlé d’elle après sa venue, alors qu’elle pensait n’avoir été qu’une inconnue de passage qui serait aussi vite disparue de sa mémoire qu’un bobo après une chute. Mais il semblait bien que non. Un déferlement d’émotions contraire l’assaillit alors qu’elle se sentait autant rassurée que paniquée à l’idée que Mihaela ait envers elle des attentes démesurées, ou au contraire, qu’elle la rejette en pensant qu’elle lui avait volé son père. Après tout, c’était une possibilité, et elle le savait. L’enfant était si loin de lui, et devrait faire avec la présence d’une femme qui partageait sa vie, là où elle n’avait pas le droit d’être. N’était-ce pas terriblement cruel ? Un court instant, Neo faillit se raviser et dire qu’il fallait attendre, mais elle n’avait pas l’intention de briser le coeur de Razvan tout de même. Son doux roumain lui offrait un joli sourire, et Neo peinait à lui renvoyer le même, un peu sous le choc de savoir qu’elle avait fait si forte impression. Elle sentit sa mains serrer la sienne, peut-être parce qu’elle-même avait arrêté instinctivement son geste tout à coup. « Oh, eh bien… » Je ne l’ai pas oubliée non plus, faillit-elle dire avant de se raviser. Rencontrer l’enfant de Razvan n’avait pas été sans conséquence pour elle, après tout. « Je suis surprise qu’elle ne t’ait pas plutôt inondé de mots d’amour pour Gabi. Décidément, elle ne partage pas ta peur ! » Comme il lui était plus facile de détourner la conversation vers son croup plutôt que de recentrer le sujet sur elle. Il y eut un silence, un peu long, alors qu’autour les gens parlaient comme si de rien n’était, et Neo vint finalement rechercher le regard de Razvan pour y trouver un peu de force. « Moi aussi j’ai peur, je dois bien l’avouer. » Il ne servait à rien de le cacher, elle savait qu’il le sentait. « Mais on sera là l’un pour l’autre. » Elle serra sa main un peu plus fort et lui adressa finalement un sourire. Sentir ses doigts entre les siens l'apaisait toujours, et peut-être cela aiderait-il ce fameux week-end. Mais après tout, peut-être que ça ne se passerait pas comme ça. Peut-être que lui tenir la main serait la pire des façons de la présenter officiellement à Mihaela. Mais était-ce réellement mieux avec des mots ? Mots que Razvan, d’ailleurs, devrait prononcer, car Neolina n’aurait sans doute pas le courage de parler pour deux cette fois. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Mer 7 Avr 2021 - 14:57 | |
| La mélancolie était un étrange autant que puissant état d'esprit. Razvan n'y pouvait pas grand chose car au fond, il avait toujours été un peu comme cela, à regarder l'horizon de son air un peu triste sans réellement savoir s'il existait ne serait-ce qu'un moyen d'y remédier. Même lorsque tout allait bien dans sa vie, il avait cette étrange attitude parfois et malgré les doux sourires de sa femme et ses réconfortantes caresses dans son dos, rien n'y faisait. Et il semblait aujourd'hui que Neolina était bien incapable de faire mieux. Pourtant elles étaient assez différentes l'une de l'autre, bien que de façon indescriptible, le médicomage semblait davantage attiré par les femmes au tempérament doux mais sachant s'affirmer que par des femmes au tempérament plus explosif. Neo avait toujours su adopter la bonne attitude avec lui, sans doute parce qu'elle le connaissait très bien et l'attitude qu'elle eut à table était en effet la bonne. De toute manière, le roumain n'était pas du genre à s'emporter pour trois fois rien, surtout pas sur un sujet aussi délicat que celui qu'il posait avec davantage de brutalité sur la table. Car ce n'était pas de sa faute à elle si une fois encore, sa mélancolie presque maladive s'était imposée entre eux. Le sujet de Mihaela était un sujet délicat sans même que la petite fille ne le sache. Car après tout ce que Neo avait vécu vis-à-vis de la maternité - ou ce qu'elle n'avait pas pu vivre en l'occurrence - et tout ce que lui avait vécu depuis la naissance de sa fille, on pouvait dire qu'ils n'avaient pas été épargnés. Et s'il était sans doute moins pardonnable qu'elle parce qu'il s'enfonçait dans le déni, le fait est que le sujet était délicat pour l'un et l'autre.
Et le sujet était si délicat qu'elle essaya de détourner l'attention d'elle pour la porter sur son animal qui donnait des frissons à Razvan rien que quand il y pensait. Il ne dit rien et se contenta de faire mine de ne pas avoir compris ce qu'elle faisait. « Je n'ai jamais dis qu'elle ne faisait pas une obsession de ton croup » la reprit-il en songeant aux grands-parents de la petite fille qui avaient entendu parler de Gabi pendant toute une semaine. Pour le coup, heureusement que lui n'avait pas été là, ça lui aurait tapé sur le système. Le roumain finalement, reposa son regard sur son visage, un regard attentif, profond, révélateur finalement de ce qui se jouait en lui. Le week-end prochain serait bien différent de celui qu'ils vivaient-là. Il n'était pas stupide, merci bien. Si le spectre de Mihaela s'était imposé parce qu'il fallait bien qu'il soulève le sujet, la semaine d'après, le spectre serait bien vivant et suppléé en prime par celui de sa mère. Et que dire de la présence des grands-parents de la petite fille non mais vraiment, ça partait mal. Neolina reprit finalement la parole avant lui serrer davantage la main et il ne détourna pas les yeux, pour une fois. « Comme on l'a toujours été » répondit-il sans la lâcher. Car oui, ils avaient toujours été là pour l'autre, depuis le début, depuis l'enfance où il l'avait aidé à se relever alors qu'elle était tombée par terre. Comme toujours depuis qu'ils s'étaient mariés, qu'ils avaient vécu leurs lots de drames. Neo et Razvan avaient toujours fonctionné en paire et maintenant qu'ils étaient ensemble, c'était d'autant plus naturel. Il prit enfin une gorgée de vin auquel il n'avait toujours pas touché, tout occupé qu'il était à poser sur la table ce délicat sujet. Finalement, la suite du repas se déroula plutôt sans encombres et ils se retrouvèrent tous les deux à attendre qu'on vienne leur servir le dessert. Le sujet avait été évacué proprement, Mihaela était loin de la conversation, la Roumanie également. Il ne restait guère plus qu'eux à la table et ce restaurant gallois profitant tranquillement d'un week-end qu'ils méritaient tous les deux. « Qu'est-ce que tu veux faire après ? On peut se promener dans les environs si tu veux » ou bien retourner à la chambre. A elle de voir.
(691) |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Mer 7 Avr 2021 - 20:08 | |
| Etait-il réellement étonnant que la petite soit tombée en amour du croup de Neolina ? Mieux, était-il réellement étonnant que Razvan ait oublié d’en faire mention ? La roumaine eut un petit sourire à la suite de sa phrase, gageant que le simple fait de prononcer la race de son animal devait lui écorcher les lèvres. Enfin, il fallait bien qu’il ait quelques défauts, et Neo aurait sans doute pris un malin plaisir à se moquer de lui si son esprit n’était pas accaparé par bien d’autres considérations. Fort heureusement, la peur ne l’avait jamais réellement paralysée, faisant d’elle plus un moteur qu’autre chose - même si c’était pour fuir, au moins avançait-elle. Mais le passé finissait toujours par la rattraper, et la remarque de Razvan, aussi douce et belle soit-elle, sous-entendait quelque chose qui ne la rendait pas très fière. Le jour où Neo avait quitté la Roumanie pour la Russie, ce choix qu’elle avait fait au moment où il avait le plus besoin d’elle, jamais elle ne se l’était pardonné. Même si ça avait été au fond un concours de circonstances malheureuses, qui n’incluait absolument pas à la base le fait que Razvan allait devenir veuf, la roumaine se souvenait de leur confrontation ce jour-là, et du sentiment profond qui l’avait envahie alors qu’elle réalisait qu’elle l’abandonnait au pire instant qui soit. Il avait eu besoin d’une épaule, et elle s’était dérobée. Cela étant, aurait-elle eu la force d’être présente même sans ça, sans ce qui lui avait finalement fourni une excellente excuse pour ne pas affronter la vision de Razvan père alors qu’elle était privé de cette joie là - même si la joie n’était même pas une sensation qu’il avait eu réellement le temps de ressentir avant d’être submergé de chagrin. Mais voir Razvan avec une enfant dans les bras, c’était trop pour son coeur. Elle se souvenait la visite à la maternité, se souvenait du soulagement de voir que l’enfant était entre les mains d’une sage-femme pour pouvoir se consacrer toute entière à la peine de Razvan, sans que la sienne ne vienne en rajouter une couche inutile. Alors non, ils n’avaient pas toujours été là l’un pour l’autre. Et ça n’était pas la faute de Razvan, ça non. Son coeur était donc un peu fêlé alors qu’elle réalisait tout ça avec brutalité, et elle adressa un petit sourire triste à son tendre amour à qui elle eut envie de promettre qu’elle serait toujours là à l’avenir, mais sans doute n’aurait-il pas compris. Et elle n’était pas prête à se décevoir elle-même à nouveau si jamais l’impensable se produisait. Impensable, oui, aussi valait-il mieux parler d’autre chose.
Par miracle, le sujet dévia sur d’autres choses sans importance, et second miracle, ils arrivèrent jusqu’au dessert sans réveiller d’autres appétits. C’était qu’ils savaient être sages parfois, et aussi que Neo avait vraiment envie d’ingurgiter une dose indécente de sucre que sa tarte au citron meringuée promettait de lui apporter - elle avait hésité avec les profiteroles, pendant des plombes, bien sûr. Mais voilà que Razvan voulait connaître la suite du programme, et il revint tout à coup dans la tête de la roumaine le défi qu’il lui avait lancé. Tiens, tiens… Au moins avaient-ils attendus jusqu’au dessert, restait maintenant à savoir s’il mettrait à exécution sa menace. Aussi Neo frôla-t-elle de son pied sa cheville, remontant légèrement jusqu’à glisser sous son pantalon. « Hum, je ne sais pas, c’est une idée… » dit-elle d’un air faussement innocent alors qu’elle glissait sa cuillère pour l’instant vide entre ses lèvres en le fixant bien droit dans les yeux. C’était que Neo avait faim, enfin… De quoi, ça c’était autre chose. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Mer 7 Avr 2021 - 23:18 | |
| Le repas s'était finalement mieux déroulé que ce qu'il avait commencé, ce qui demeurait un exploit compte tenu de leur premier sujet de conversation. Razvan et Neolina avaient parfois le don de convoquer les mauvais souvenirs et le fait est que le roumain avait jugé bon d'en poser un sacrément problématique comme propos préliminaires. Mais voilà, ils avaient évacué le sujet comme ils le faisaient souvent, en laissant à l'autre le temps de répondre, guettant les réactions avec patience et bienveillance. C'était peut-être ça, la solution magique d'un couple qui fonctionnait bien. Et Merlin savait combien l'un et l'autre avaient ces qualités-là, en tout cas, pour ce genre de choses. Ils n'étaient pas envahissants que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans les discussions difficiles et tant mieux comme cela.
Le roumain était en pleine réflexion sur la question de savoir si c'était grâce à la magie qu'on avait fait pousser les fraises qu'il avait commandées pour le dessert à cette période de l'année, lorsqu'il sentit le pied de Neolina caresser doucement sa cheville alors qu'elle lui répondait de ce petit ton qu'elle adoptait toujours quand elle avait une idée derrière la tête. Il posa ses yeux noirs sur elle en se faisant la réflexion qu'il la croquerait bien elle comme dessert mais ne dit rien à voix haute, en se contentant de relever un sourcil pour la regarder, elle et son petit air innocent, son index posé sur sa bouche. « Tu as l'air d'avoir une sacrée faim » lui balança-t-il naturellement sans que son regard ne quitte le sien, d'un air tout à fait sérieux alors qu'il sentait toujours son pied contre sa peau. C'est que ça le rappelait à d'autres souvenirs, ceux de leur dernière sortie au restaurant qui ne les avait même pas vu finir correctement leur repas puisqu'ils avaient avalé leur risotto à la vitesse de l'éclair pour transplaner jusqu'à son appartement - et consommer autrement le dessert. Lui n'avait pas vraiment de moyen de se défendre, malheureusement. Un serveur revint avec leurs commandes et Razvan eut la bonne surprise de voir une couche de chantilly à côté de ses fraises, miracle s'il en est. Il ne se fit pas prier, naturellement pour en prendre une cuillère et la déguster, sans la quitter du regard. C'est que parfois, les messages passaient très bien comme cela et on ne pouvait pas vraiment dire qu'il était opaque sur ce qu'il voulait lui dire. Oh que oui, il allait la transplaner, mais uniquement une fois qu'il aurait mangé ses fraises. « Tu as l'air plutôt d'humeur pour une après-midi au lit qu'à te promener dans la forêt » lui dit-il en se remettant bien droit sur sa chaise, « je me trompe ? ». |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Jeu 8 Avr 2021 - 3:09 | |
| C’était que ces deux-là maîtrisaient à la perfection l’art de passer d’une conversation profonde à un sujet d’une légèreté sans nom. N’était-ce pas là le propre des couples heureux ? Capable de se parler des choses qui blessaient avec un peu de tact - du moins, essayaient-ils - pour alléger un peu leurs coeurs et se concentrer ensuite sur des choses qui avaient tout autant de sens, mais bien moins d’impact. Les deux roumains avaient trouvé ce parfait équilibre qui leur garantissait une stabilité que bien des couples, secrètement peut-être, leur enviaient. Entre deux phrases sans importance, Neo s’était surprise à observer du coin de l’oeil un joli petit couple dont les rides semblaient avoir été façonnés par les sourires qu’ils s’étaient échangés toute leur vie. Un peu rêveuse, Neo s’était imaginée entre deux silences son futur avec Razvan, et se disait qu’au fond, elle voulait qu’il ressemble à ça. Deux vieilles âmes encore si connectées que leur amour semblait emplir la pièce. Une vision douce et réconfortante, qui parvint à apaiser la pointe de crainte qui subsistait encore dans son coeur un peu paniqué à l’idée de l'inéluctable rencontre qui se ferait très bientôt. Peut-être qu’alors, ils parleraient de Mihaela, et de ses enfants à elle, ou bien du fait qu'elle ne rendait pas souvent visite à son vieux père, comme dans une espèce de boucle bouclée aux raisons bien banales, à savoir une autre vie qui se développait loin de ses aînés. Et dans cette vision là, Neo existait sans mettre un nom sur ce qu’elle pourrait être aux yeux de la fille de celui qui partagerait alors sa vie depuis plus de quoi, soixante-dix ans ? Soixante-dix ans, c’était quarante années passées à ses côtés, et cette simple pensée suffisait à la combler.
Peut-être qu’à cet âge là, Neo et Razvan auraient appris à se calmer. Peut-être seulement, car pour l’instant, rien n’y faisait. La vérité, c’était que la roumaine avait réellement envie de dévorer son dessert citronné, mais ça n’avait pas empêché une autre envie de s’exprimer. C’était un jeu après tout, un simple jeu dont l’issue était connue d’avance, mais après tout, Razvan l’avait honteusement provoquée en ce début de repas. Et si la raison l’avait emporté sur la passion, cela ne durait qu’un temps. Monsieur voulait jouer au plus malin ? Alors très bien. On verrait bien qui céderait le premier. « Le menu m’a mis en appétit, je dois dire. » répondit-elle du tac-au-tac sans déloger son pied de l’endroit où il s’était niché. Niveau métaphore, c’était qu’ils étaient doués. Mais elle n’allait pas lui faciliter la tâche, ah ça non. Même si sa façon de déguster cette maudite chantilly - y’avait-il un magasin où en acheter tout près, s’il vous plait ? - était un appel à déserter très vite cet endroit. Neo plongea sa cuillère dans la crème goût agrumes, l’acidité venant bien vite réveiller ses papilles alors qu’elle ne délogeait pas son regard du sien. Et voilà qu’il essayait de rejeter la faute sur elle, non mais quand même, quel toupet ! « Moi ? » fit-elle mine de s’outrer légèrement. « Je ne fais que vérifier que tu es un homme de parole. » C’était que les paroles de Razvan n’étaient pas tombées dans l’oreille d’une sourde. Ah non, dans ce genre de cas, Neo était très attentive, et avait une mémoire à toute épreuve. « Ne me dis pas que tout ça, ça n’était que des mots en l’air ? » le provoqua-t-elle avec désinvolture en lui volant délibérément une fraise du bout des doigts, dans laquelle elle vint croquer en le regardant bien droit dans les yeux. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Jeu 8 Avr 2021 - 14:28 | |
| Difficile de dire qui avait commencé ce petit jeu là en premier. Au fond, ce qui avait été pour eux l'opportunité de se tester pendant la semaine qu'ils avaient passé ensemble au début de leur relation avait surtout servi d'amuse-gueule pour deux adultes qui ne savaient pas résister à l'autre. Comment auraient-ils pu résister, eux qui sans le vouloir, étaient irrésistibles ? Il fallait les voir avec leurs expressions faussement sérieuses, leurs accusations triomphantes et leurs petites phrases provocantes. Ils n'étaient pas en reste lorsqu'il était question de s'envoyer des piques et encore moins lorsqu'il était question de métaphores à double-sens. Et ça y allait. Ils auraient pu avoir honte de faire ça en public mais après ce qui s'était passé dans cette cabine d'essayage, ce n'était clairement pas la gêne qui allait les faire venir à bout de leurs envies. C'était assez inédit pour lui d'être aussi décomplexé sur ce genre de sujets en public. Après tout, la seule frasque de sa vie avait été de finir une soirée de mariage avec la sœur du marié pour être finalement utilisé comme punching-ball par ce dernier. Mais voilà, Neolina n'était pas une inconnue avec qui il s'était suffisamment entendu pour commettre ce genre de frasques. Et personne pour se mettre en travers de son chemin pendant ce week-end presque improvisé où ils pouvaient se retrouver enfin. « C'était ce qu'on appelle un apéritif » répondit-il du même ton qu'elle, « ou une mise en bouche, si tu préfères ». A ce jeu-là, ils étaient doués tous les deux, il fallait bien l'admettre. Le pied de Neo n'avait pas bougé d'un pouce et comme à chaque fois qu'elle le touchait, il avait l'impression d'être une véritable torche humaine. Et il gageait que la réciproque était tout aussi vrai, car elle avait son petit air mutin sur le visage qui traduisait mieux que n'importe quel mot ce qu'elle avait en tête.
En tout cas, ils furent tôt servis et la passion pour la chantilly de Razvan n'avait pas su résister à une coupe de fraises qui n'avaient rien à faire dans un restaurant vu la saison, mais après tout, ce n'était pas comme s'il en avait quelque chose à faire. Sans dire qu'il était particulièrement gourmand, au moins avait-il une passion pour certains aliments dont il ne se lassait absolument pas. La chantilly en faisait largement partie et Neolina l'avait bien assez tôt découvert. « N'ai-je pas toujours tenu parole ? » s'offusqua-t-il alors qu'elle lui fauchait une fraise devant son air ébahi : « Je ne savais pas que je fréquentais une voleuse de fraises. C'est toujours bon à savoir ». Razvan avança davantage sa jambe sous la table comme pour la provoquer d'aller plus loin, sans la lâcher du regard. Le fait est que sans doute ni l'un ni l'autre ne voulait réellement céder, par pure satisfaction personnelle. Mais ils arrivaient à la fin de leur repas plus vite qu'ils ne l'auraient voulu, sans doute que leurs bouches manifestaient davantage la hâte qu'ils ressentaient que n'importe laquelle de leurs paroles.
(510) |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Jeu 8 Avr 2021 - 19:39 | |
| Il y avait fort à parier que personne, non personne n’aurait pu imaginer Razvan s’amuser autant sur le terrain des sous-entendus - et y exceller qui plus est. Heureusement que Neolina n’était pas en train de manger parce qu’elle se serait peut-être un peu étouffée de surprise quand même par son audace. Certes, ils parlaient dans une langue qu’eux seuls comprenaient, à priori, mais tout de même, c’était un peu osé. C’était dire s’il lui fallait se forcer à rester calme et ne rien montrer du feu ardent qui commençait à envahir son ventre pas si rassasié que ça. En tout cas, il avait gagné parce que cette fois, la roumaine ne trouva rien à répliquer à ça, passant simplement sa langue sur ses lèvres désormais débarrassées du rouge à lèvres - depuis un moment d’ailleurs. Si c’était une mise en bouche - astucieux choix de mots - Neo avait hâte de passer à la suite, mais Razvan n’avait décidément pas l’intention de lui servir sur un plateau.
Aussi fallait-il que Neo s’aventure elle aussi sur le terrain glissant qu’il avait commencé à emprunter, choisissant cette fois des mots car les dîners en tête-à-tête étaient bien charmants pour les conversations, beaucoup moins pour les provocations. Sa main serait délicieusement remonté le long de sa cuisse avec lenteur si seulement elle en avait eu l’occasion, mais au lieu de ça, elle dut se contenter de lui voler une fraise alors qu’il vantait les mérites de ses promesses tenues. C’est que Neo commençait à sacrément en douter, parce que la menace n’était pas exécutée du tout, du tout. Non, Razvan semblait lui préférer ses fraises et bien, soit. Elle aussi se régalait de son larcin, dont le goût fut bien vite éclipsé par une nouvelle bouchée citronnée. La remarque de Razvan la fit rire, la bouche à moitié pleine qu’elle garda fermée pour éviter tout de même une vision malheureuse, ce qui donnait finalement un petit gloussement étrange. « Qu’est-ce que tu vas faire de cette… » Tiens, tiens, voilà que Razvan se prêtait lui aussi aux indécences sous la table… Sentant sa jambe s’avancer vers elle, Neo eut une idée bien trop osée pour se la permettre en public et se ravisa, se contentant de faire glisser son pied vers son autre jambe, par pur esprit de contradiction. Elle avait encore trop chaud, non mais décidément, ça commençait à devenir une habitude. « … information ? » finit-elle sa phrase après un temps infini.
Il n’y eut bientôt plus de fraises à voler, et plus de tarte à croquer, et voilà que Neo et Razvan avaient réussi à passer tout un repas sans céder à leurs impulsions. Sauf que voilà, Neo était têtue, et ça n’était pas ce qu’il lui avait promis. « Excusez-moi… » héla-t-elle la serveuse d’une douce voix, dans son anglais presque parfait. « Pourriez-vous m’apporter un café - comment dites-vous déjà… Liégeois ? Avec un supplément de chantilly s’il vous plait ? » Elle lança à Razvan un regard dans lequel ne brillait clairement pas la flamme de l’innocence. « Tu prendras quelque chose ? » osa-t-elle dire pour prolonger son calvaire. Et lorsque la serveuse partit, Neo la rattrapa de justesse de sa voix un peu haut perchée, comme si elle s’était souvenue tout à coup de quelque chose. « Oh, et pourriez-vous nous mettre des fraises à emporter ? S’il vous plait ? Ce serait gentil. » L’employée eut l’air un peu surprise, et acquiesça avant de filer. Reportant son attention sur lui, coudes sur la table et mains liées entre elles, Neo y déposa son menton en le regardant, toute fière, son regard noisette dévorant ses lèvres légèrement rougies par son dessert, et dont elle avait franchement hâte de se délecter une fois l’abri des regards. Enfin, quand il se serait décidé. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Jeu 8 Avr 2021 - 20:31 | |
| La tension avait cette fâcheuse tendance à s'envoler en très très peu de temps lorsqu'il était question d'eux. Impossible de se lasser de faire de l'effet à l'autre, il fallait bien dire aussi que c'était foutrement flatteur de voir qu'on était capable de faire bouillonner quelqu'un en quelques phrases. Et sans doute qu'ils étaient plus chauds que le repas qu'ils avaient mangé. Mais voilà, ils en étaient au dessert, théâtre bienheureux d'un dénouement qu'ils attendaient tous les deux. En tout cas pensait-il. A trop vouloir provoquer Neolina, Razvan la repoussait plus loin dans ses retranchements. Elle avait beau abhorrer la Roumanie et l'Est, elle avait une fierté bien slave qu'il lui reconnaissait là. Pas de chance, il avait la même. « Je les cacherai quand on en achètera » fit-il d'un ton prétendument vexé, car bien entendu qu'il ne l'était pas. Bien entendu que ça ne le dérangeait pas qu'elle tape dans son bol, bien entendu qu'il n'était pas égoïste comme cela. Elle le savait bien, mais faire du théâtre l'amusait bien, alors voilà. Il fut passablement frustré qu'elle ne profite pas de la jambe qu'il avait sciemment avancé. C'est qu'elle était aussi bonne que lui pour distribuer les vacheries donc et que diable, il ne voulait pas être celui qui craquerait encore. Razvan avait l'impression de ne plus du tout contrôler son corps quand elle était dans les parages et sans dire qu'il était un control freak, au moins était-il à la base foutrement pondéré. Mais là... Comment l'être ? Le coup de grâce, finalement, ce n'était pas cette jambe qui s'était dérobée à la sienne mais bien la commande supplémentaire de Neolina pour un dessert de plus. Razvan tira véritablement une tête de six pieds de long, en se décomposant au fur et à mesure qu'il l'entendait parler de son petit ton mutin et si joliment poli pour demander en plus des fraises supplémentaires. « Je ne prendrai rien sinon la note » eut-il finalement la foi de formuler cette petite phrase au ton blasé à l'attention de la serveuse qui tournait les talons. Foutue, foutue Neolina !
Lorsqu'elle revint avec les fraises, le liégeois et la note, Razvan se contenta de sortir son porte feuille pour payer le montant indiqué tout silencieux avant de planter ses yeux dans ceux de sa petite amie qui se délectait de la situation. Oh que non, il n'allait pas la transplaner, parce que ça ne faisait clairement pas parti de sa promesse d'être de la sorte torturé. Le médicomage se leva l'air de rien, rangea son porte-feuille dans la poche arrière de son pantalon en mettant tranquillement son manteau avant de contourner la table pour se pencher vers Neo. Les mains solidement ancrées dans le banc rembourré dans lequel elle était enfoncée, il rapprocha sa bouche de son oreille pour lui souffler : « Rira bien qui rira le dernier ». Il profita de sa position pour lui mordiller le lobe de l'oreille brièvement. Non sans une caresse sur la jambe supplémentaire, il se releva en fermant correctement son manteau, empoigna son paquet de fraises et lança à l'attention de Neolina : « C'est bien dommage, je vais devoir me déshabiller tout seul ». Il accompagna sa phrase revêche et provocante d'un clin d'oeil avant de transplaner simplement.
(548) |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Jeu 8 Avr 2021 - 21:34 | |
| C’était qu’elle s’amusait comme une folle, bien que pareil supplice soit aussi difficile à supporter pour Neo que pour la cible de ses tortures. Mais au moins en était-elle à l’origine, et avait donc l’effet de surprise en moins. La tête de Razvan, en effet, valait son pesant de gallions, et Neolina était ravie de son petit effet parce qu’après tout, il l’avait quand même bien cherché. Et dire qu’ils s’aimaient tant, et qu’ils avaient tant envie l’un de l’autre tout en s’adonnant à ce petit manège… mais après tout, il fallait bien qu’ils aient un peu de retenue, mais hélas, ça ne chassait pas les envies. Et dans leurs bouches, elle s’exprimaient toujours de cette façon à la fois douce et provocante, sous le joug d’un petit cinéma qui les amusait à tour de rôle. « La note seulement ? » C’était qu’elle enfonçait le clou, et que son sourire trahissait le plaisir immense qu’elle avait à le taquiner de la sorte. Qu’il cède, bon sang, et voilà qui réglerait toute cette affaire. Après tout, n’était-il pas à l’origine de ses propres tourments pour le coup ?
Le café sous sa montagne de chantilly arriva bien vite, avec le reste, et Neo avait bien l’intention de se régaler de la crème - qu’il adorait aussi, elle le savait - sous ses yeux jusqu’à ce qu’il flanche. Enfin, ce serait sans doute plus vite que prévu, car le roumain payait déjà et se levait. Tiens, son café n’aurait même pas le temps de refroidir qu’elle ne serait plus là pour le savourer ? Faisant glisser la cuillère dans sa bouche, elle l’observa se lever sans dire un mot, admirant d’en bas la vue parfaite de son profil si dessiné dont elle avait hâte d’embrasser les moindres contours. Sa voix à l’oreille lui déclencha un frisson, bien que les propos annonçaient le pire, et le mordillement en appela un second qui la secoua vraiment, allié à sa main sur sa cuisse. « Qui a parlé de rire ? » lança-t-elle dans une ultime bravade avant de se prendre un sacré revers de bâton. Alors celle-là ! Les yeux bien ronds, Neo en croqua le métal de sa cuillère, ce qui lui déclencha cette fois un frisson bien plus désagréable. Mais !
Alors ça, elle ne s’y attendait pas. Stupéfiée, Neo fixa l’endroit d’où Razvan avait disparu pendant de longues secondes, avant qu’une voix ne la tire de sa rêverie. « Ca va mademoiselle ? » demanda une voix un peu rugueuse au fort accent gallois. Le petit vieux qu’elle avait regardé quelques minutes plus tôt était penché vers elle avec une sollicitude adorable. « Oh, euh, oui ! » s’exclama-t-elle, réalisant tout à coup que le spectacle avait du être curieux pour les autres convives. « Il vous a laissé toute seule, quand même… » ajouta le gentil aîné un peu trop curieux. « Ne vous en faites pas, il ne se débarrassera pas de moi si facilement. » répondit-elle dans un rire avant de retourner à la dégustation de sa crème chantilly - tout de même, pas de gâchis.
Dans une chape de fumée noire, Neo atterrit devant la porte de l’auberge où la tenancière l’accueillit encore une fois avec chaleur et un peu de sans-gêne. « Vot’ monsieur est d’jà monté ! » dit-elle, comme si c’était une information essentielle. Neo lui adressa un gentil sourire avant de monter les escaliers à son tour, prenant quelques secondes avant de franchir la porte qu’elle ouvrit bien en grand. « Razvan Vacaresco, comment oses-tu ? » scanda-t-elle d’un air offensé presque crédible. Fermant doucement la porte - parce que les comédies, ok, mais quand même - la roumaine s’avança vers son insolent amant qui se payait le luxe de dévorer leurs fraises, assis sur le lit. Et encore tout habillé. Elle pointa un index réprobateur sur son torse, feignant d’être courroucée. « Me laisser toute seule alors que j’étais prête à partager ma chantilly, c’est un scandale ! » Il lui était difficile de rester sérieuse, une étincelle de malice brillant dans son regard. « Déjà que tu as attendu la fin du repas, et en plus, pour te transplaner tout seul… Moi qui pensais que tu étais un homme d’honneur ! » Il ne manquait plus qu’une main sur le front pour parfaire le numéro de tragédienne grecque. Son index finalement remonta un peu jusque sous son menton qu’elle releva un peu vers elle. « Tout ça pour te retrouver habillé qui plus est. Décidément, tu n'es qu'un beau parleur... » Beau, ça oui. Parleur, c'était tout à fait ironique, quand même. Un sourire ornait désormais ses lèvres qu’elle garda fermement éloignées des siennes pour l’instant, sinon… sinon, à quoi bon ? |
| | | | Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS | |
| |
| | | | Les brumes du mois de mars | CLOS | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |