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| Les brumes du mois de mars | CLOS | |
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Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Jeu 8 Avr 2021 - 22:48 | |
| Razvan était ravi de son effet. En pénétrant dans l'auberge, il avait salué la bonne vieille tenancière qui s'était étonnée de l'absence de Neolina à son bras. Il lui avait simplement répondu qu'elle allait bientôt arriver avant de grimper les marches deux à deux. Une fois dans leur chambre, plusieurs solutions s'offrirent à lui. Et à dire vrai, s'il l'avait provoqué un peu plus tôt en lui disant qu'elle ne pourrait pas le déshabiller c'était davantage pour qu'elle se dépêche que parce qu'il comptait vraiment se débrouiller seul. C'est qu'il était plus agréable d'être effeuillé et d'effeuiller l'autre, même si l'idée lui traversa quand même le crâne. Si Razvan avait davantage eut conscience de son charme, sans doute qu'il l'aurait fait. Mais à la place il se rendait compte qu'il avait encore envie de manger et les fraises qu'il avait emporté sous son bras feraient très bien l'affaire. Il se délesta quand même de son manteau noir qu'il jeta avec négligence sur la chaise pour se diriger vers le lit. A demi assit dessus, un pied bien ancré au sol, le médicomage en était à sa quatrième fraise dégustée avec beaucoup de délectation lorsque la porte de la chambre s'ouvrit en grand sur une Neolina actrice digne des plus grands films de cinéma moldu. Il cessa de mâcher sa bouchée alors qu'elle réduisait d'écart entre eux sans qu'il n'ait bougé d'un pouce.
Il regarda l'index qu'elle posa sur son torse de son prétendu air courroucé qui ne le faisait pas marcher. C'est qu'il la connaissait bien quand même, sa roumaine, et qu'il connaissait particulièrement sa propension à en faire des caisses. Elle releva qu'il était toujours habillé et un sourire un peu taquin se dessina sur les lèvres de Razvan, légèrement teintées de rouge par le jus des fraises. Il passa sa langue sur elles en laissant son regard dévier du visage de Neolina à son torse. Il délaissa les fruits sur la table de chevet avant de faire glisser ses mains sous la robe de sa roumaine pour les lier juste au dessus de ses fesses en la rapprochant de lui pour coller sa tête contre elle. « C'est que je préfère quand même quand tu te charges de me retirer mes vêtements. C'est pour ça que je porte des bretelles maintenant non ? » demanda-t-il alors que ses mains glissaient cette fois-ci un peu plus bas sur ses sous-vêtements et qu'il lui jetait un regard entendu sur la suite de leur après-midi. Car oui, la journée était maintenant bien avancée, il devait être au moins quinze heures passé. Mais Razvan se fichait bien au fond de l'heure qu'il était. Le temps passait toujours plus vite quand il était en sa compagnie, c'était sans doute la beauté de ce genre de relation. Il lui embrassa le ventre une fois, puis une seconde, avant de la faire s'asseoir pour lui pour que leurs lèvres soient à la même hauteur et qu'il puisse, enfin, se complaire dans un baiser qu'ils méritaient tous les deux.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Ven 9 Avr 2021 - 2:38 | |
| Savez-vous comment Neo avait fait pour tenir autant de temps - depuis la cabine - alors qu’elle en crevait d’envie ? Tout simplement parce que dans ce cas précis, les mots avaient beaucoup moins de force et de puissance qu’un geste. Certes, tout ce petit prélude verbeux était excitant, et frustrant, et compagnie. Mais la véritable arme secrète de Razvan, c’était ses mains. Chaque fois qu’il la touchait, la frôlait, la caressait, l’embrassait, la roumaine perdait tout sens commun et les barrières de son inutile résistance s’effondraient comme un château de carte sous un souffle ardent. Aussi, quand elle sentit ses mains glisser sous sa robe et effleurer sa peau à travers le tissu de ses bas, puis contre sa peau, Neo n’eut absolument plus la force d’attendre, pas plus que Razvan d’ailleurs à ce qu’elle comprit bien vite. Car maintenant qu’ils étaient si proches, comment résister ? Comment continuer à prétendre quoi que ce soit alors que leur amour éclatait plus au grand jour que jamais, se cachant dans le moindre geste qu’ils avaient l’un envers l’autre. N’y tenant plus, d’ailleurs, Neo laissa ses doigts courir dans la masse de ses cheveux épais pour finir par glisser dans le haut de son dos, autant que sa chemise le permettait. Chemise qu’elle allait évidemment lui enlever, pour son plus grand plaisir comme il le disait si bien. Soumise à son étreinte, Neo s’assit doucement sur lui, à califourchon, l’embrassant enfin après ce qui lui parut être des heures de supplice infini alors qu’elle entamait déjà l’effeuillage sans dire un mot. À quoi bon après tout, n’avaient-ils pas déjà trop parlé ? Et cette fois-ci, ce fut elle qui le poussa doucement sur le lit pour pouvoir profiter de ce dont son corps se languissait, lui arrachant au passage quelques soupirs auquel les siens semblaient répondre en écho.
Allongée tout contre lui, sa tête posée près de son coeur qu’elle sentait battre encore un peu vite, Neo caressait pensivement les abdominaux sculptés de son beau roumain, le regard perdu dans le vague, vers l’horizon que cachaient les montagnes. Ce week-end, c’était tout ce dont ils avaient besoin, ni plus, ni moins. Certes, vu leurs activités, ils auraient tout à fait pu faire la même chose à Londres, mais allez savoir, l’air du Pays de Galles semblait rendre les instants encore plus précieux, plus forts. Différents peut-être parce que les sortant d’une certaine routine, bien que leurs habitudes n’aient pas tant changé, eux qui n’arrivaient pas à laisser de côté leurs envies pour faire un peu de tourisme. « Je ne sais pas qui sera le plus marqué par notre passage, les habitants d’ici ou nous. » dit-elle dans un sourire avant de déposer un baiser sur la peau à portée de ses lèvres, faisant glisser sa main son son menton pour pouvoir admirer ce visage qu’elle ne se lasserait jamais de regarder. Son autre bras se leva légèrement, avec paresse, et fit une piètre tentative sans aucun effort pour aller atteindre la barquette de fraises délaissée, bien trop loin pour elle. Petite moue dépitée. « Si monsieur veut bien partager… » lâcha-t-elle, amusée, avant de laisser retomber sa main libre près de ses cheveux pour l’y enfouir. « Je crois qu’il n’est pas trop tard pour aller voir le coucher de soleil. Ca fait des lunes que je n’en ai plus vu. » C’était qu’à Londres, il était bien difficile d’assister à pareil spectacle, auquel pourtant les jeunes Razvan et Neo avaient assisté des centaines de fois lorsque leur couvre-feu avait été un peu allongé et qu’ils s’échappaient en dehors de Sibiu pour observer l‘astre se fondre la forêt transylvanienne. « Tu dois bien ça aux montagnes. » fit-elle remarquer avec un sourire en coin, rebondissant sur sa conversation du matin. Neo avait envie de leur recréer des souvenirs, des souvenirs d’amoureux qui viendraient s’ajouter à ceux de leur vieille amitié. Et qu’elle aurait plaisir à se remémorer chaque soir où elle s’endormirait loin de lui, bien que tout ça serait très bientôt du passé. Décidément, le futur lui semblait bien radieux à cet instant précis, et aucune autre pensée ne vint ternir son bel enthousiasme silencieux et plein d’espoir. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Ven 9 Avr 2021 - 14:19 | |
| Le regard de Razvan, sans le vouloir, rejoignait sans doute le point que Neolina regardait tout aussi pensivement que lui. Les yeux perdus dans cet horizon lointain, avec cet air à la fois apaisé et mélancolique, le médicomage pensait à ce que la vie réservait à d'autres et ce que la vie réservait ailleurs. Il n'avait jamais été un grand voyageur, pourtant à cet instant, l'envie de partir et de tourner le dos à tout ce qui faisait sa vie lui traversait l'esprit. S'en aller, une bonne fois pour toute, où Neolina le voudrait mais ailleurs, à un endroit où il pourrait avoir Mihaela avec lui sans craindre qu'il ne lui arrive quoique ce soit. C'était peut-être l'effet secondaire des hormones, c'était peut-être parce que ce week-end semblait sortit du temps. Là, ce village semblait tellement éloigné des considérations qui étaient les siennes, tout le temps à Londres. Quoiqu'il en soit, l'envie de partir envahissait son cœur autant que son esprit, à tel point qu'il se déconnecta pendant quelques instants du moment qu'il vivait-là. Ce n'était pas faute néanmoins de caresser doucement la colonne de Neolina, d'un geste pensif qui traduisait peut-être ses pensées les plus tenaces. Lui, l'homme qui n'aimait pas le changement, rêvait à cet instant d'un monde meilleur et d'un monde ailleurs. Il ne dit pourtant rien de ce qui se passait en lui, grand chamboulement s'il en était. Le calme paisible du Pays de Galles l'appelait étrangement, lui qui pourtant, ne rêvait qu'à la Roumanie. « Oh, je crois qu'on a marqué les esprits » répondit-il d'un ton un peu amusé en songeant à l'expression sur le visage du commerçant de la boutique où ils avaient pu faire leurs essayages. Ne pouvaient-ils pas profiter d'un week-end sans se soucier du regard des autres ? Dans un endroit calme et paisible, où l'agitation de la ville ne les atteignait pas et où la guerre n'existait pas ? Razvan eut un léger gloussement alors que sa roumaine essayait d'atteindre la barquette de fraises, et il étendit sa propre main pour en prendre une et lui faire croquer dedans avant de la finir lui-même. Ce geste avait quelque chose d'à la fois étrangement tendre et sexy - même si, entre nous soit dit, cela semblait être un peu la base lorsqu'il était question d'eux. Il prit la barquette pour la rapprocher et qu'elle y ait accès. La proposition de Neolina était alléchante, bien plus que les fraises, mais cela impliquait de se lever et de sortir. Pour autant, une idée lui traversa l'esprit alors qu'il hochait pensivement la tête : « Et moi donc. J'aimais bien les regarder en m'installant sur le toit, avant ». A cette époque où il avait sa maison, en Roumanie et où il grimpait sur les tuiles pour regarder le lointain et l'astre s'évanouir pour laisser place au monde de la nuit. « On va devoir se lever, je sais où on peut le voir » lui dit-il alors qu'il lui embrassait tendrement le haut du crâne.
Environs dix minutes plus tard, et une fois qu'ils furent bien rhabillés, ils sortirent tous les deux du cottage sous l'oeil toujours très malicieux de la tenancière qui devait bien s'amuser de voir leur manège. Main dans la main, comme si rien ne saurait jamais les séparer encore, Razvan l'entraîna en périphérie du petit village, sur un chemin un peu tortueux qui menait en fait à une vallée déboisée. Difficile de croire qu'ils étaient perdus si proches des montagnes, alors qu'on voyait si justement la beauté du ciel et la lumière du soleil. « Inutile de préciser que j'ai trouvé cet endroit par hasard, quand je me suis perdu » lui souffla-t-il à l'oreille en souriant pourtant, « mais je devrais être capable de retrouver le chemin jusqu'au village ». Il en profita pour glisser ses lèvres jusqu'à sa joue et lui offrit un tendre et chaste baiser, tout autant plein d'amour que de promesses.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Sam 10 Avr 2021 - 1:39 | |
| Peut-être avaient marqués les esprits, c’était vrai. Mais celui de Neo s’imprégnait de chaque seconde de ce week-end, pour pouvoir se rappeler de chaque moment, chaque geste, chaque mot. Bien sûr, le temps ferait son oeuvre et déformerait sans doute un peu sa mémoire, comme toujours, mais jamais Neo n’oublierait la sensation qui l’avait envahie en découvrant la jolie surprise qu’il lui avait réservée, pas plus que celle excitante dans le feutré de cette cabine, ni même les sourires sincères qu’il lui offrait parce qu’il lui semblait que Razvan, pour une fois, vivait l’instant présent sans trop se soucier du reste. Du moins, une part de ses ombres semblait avoir disparu, et le lieu tout autant que sa présence à elle y étaient sans doute pour quelque chose. « On a toujours eu cette fâcheuse tendance après tout. » C’était qu’à Sibiu, Neo et Razvan avaient tout de même été des adolescents prompts à braver les normes, ne serait-ce déjà que par leur amitié que personne ne comprenait, parce que tout le monde sauf eux avait déjà vu l’amour qui s’y cachait. Sans compter que la roumaine avait toujours été du genre à multiplier les frasques, et lui à la suivre. Oui, ils avaient laissé leur empreinte sur Sibiu, et pour cette simple raison, y retourner était parfois un cauchemar. Pas tant pour leurs bêtises adolescentes que pour les avis que les gens se faisaient désormais sur elle. Curieusement, il lui vint à l’esprit que la prochaine qu’elle irait, sûrement, sonnerait le retour au village des enfants terribles enfin réunis, s’affichant enfin comme le couple que tout le monde attendait. Et avec une pointe de tristesse, Neo réalisa que c’était sans doute ça qui lui permettrait de se racheter une conduite auprès des esprits étriqués qui peuplaient la ville.
Fort heureusement, la gourmandise de Neo la détourna de ses propres pensées, et elle croqua avec délice dans une fraise gentiment portée à ses lèvres, avant de se la faire dérober sous ses yeux amoureux. Elle aurait pu rester des heures au lit, allongée là se régaler contre celui qu’elle aimait, mais soit. Les fraises allaient devoir attendre, car Razvan fut bien inspiré par sa proposition et un instant, Neo eut peur qu’il la traine sur un toit comme il semblait faire autrefois. Aventureuse, peut-être, mais consciente de ses limites physiques et sa maladresse, bien sûr. « Pitié, ne m’inflige pas ça… » plaisanta-t-elle avant d’embrasser à nouveau sa peau. Mais Razvan avait une autre idée derrière la tête, et il fallut bien trouver un peu de courage pour se lever et retourner dans le monde qui existait, là, dehors.
La sorcière suivit tranquillement Razvan, s’émerveillant des façades qui révélaient tout autre chose sous la lumière qui commençait à changer, comme la grande gamine qu’elle était. Mais les bâtiments cédèrent bientôt la place à une nature sauvage jusqu’à ce qu’ils atteignent un endroit dont la beauté frappa sa rétine. « On peut remercier tes errances… » souffla-t-elle alors qu’il laissait son pragmatisme s’exprimer, peut-être pour la rassurer mais quand on savait transplaner après tout, on était jamais réellement perdu. Et puis Neo se moquait bien du village tant l’endroit était merveilleux, tout comme l’homme qui le lui avait fait découvrir. Son doux baiser dessina un sourire sur sa bouche bée, et son étreinte sembla faire disparaître la légère brise qui s’engouffrait dans la vallée. Face à eux, dans une espèce de timing parfait, l’astre se couchait doucement et les couleurs chaudes les enveloppèrent. Collée contre lui, Neo eut ce sentiment étrangement contraire, cette sensation de ne vouloir être nulle part ailleurs que dans ses bras et en même temps, ce regret de ne pouvoir admirer son beau visage sous la lumière magnifique. Ses doigts s’étaient liés au sien, et elle mena une de ses mains à ses lèvres pour l’embrasser tendrement, ses yeux ne décollant pas du bien beau spectacle. « Je t’aime. » C’était plus fort qu’elle, cet amour qui dépassait les limites de la raison. « Je me souviens, quand nous étions enfants… » poursuivit-elle, laissant le passé l’envahir en convoquant des souvenirs heureux. « Juste avant que le soleil disparaisse, je ne le regardais jamais. Je préférais te regarder toi, parce qu’à chaque fois, tu souriais. » Un regard en coin, d’une discrétion étonnante pour elle. Et l’instant qui se répétait désormais, l’astre sur le point de s’évanouir derrière l’horizon, Neo releva la tête pour apercevoir ce sourire qui déjà, à l’époque, réchauffait son coeur. Et s’il y avait bien une image qu’elle avait envie de garder de ce week-end, c’était celle-là. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Sam 10 Avr 2021 - 14:02 | |
| Peut-être Razvan était-il plus prompt à découvrir de beaux endroits en pleine nature et Neo en pleine ville - car il se rappelait très bien du charmant restaurant où elle l'avait emmené en février. Cela découlait nécessairement de leurs caractères si éloignés mais après tout, n'étaient-ils pas formidablement complémentaires ? Toutes les lacunes de l'un semblaient être au moins tempérées par les points forts de l'autre, comme s'ils avaient grandi en se développant à contre-courant. C'était peut-être un peu ça, au fond, une mer d'eau douce et une mer d'eau salée. Quoiqu'il en soit, le médicomage semblait taper dans le mille, comme quoi, on pouvait être radicalement différent et savoir exactement quoi faire pour émerveiller l'autre. Et comme il aimait voir cette expression ébahie sur son visage, alors que les derniers rayons de vie du soleil frappaient sa peau d'albâtre. L'homme la trouvait si belle qu'il était toujours étonné de le constater encore, comme si nécessairement, il serait toujours surpris autant que frappé par l'évidence. Il y avait quelque chose de profondément paisible dans ce moment qu'ils partageaient, comme l'apothéose d'une excellente journée qui se terminait bien pour ouvrir sous de beaux auspices le jour de demain. Razvan avait l'impression d'être propulsé des années en arrière, dans leur pays qu'était la Roumanie où ils regardaient ensemble le couché de soleil. Ils avaient toujours été comme cul et chemise, tant et si bien que les vieilles âmes de Sibiu auraient sans doute parié toutes leurs betteraves mises de côté pour l'hiver qu'ils finiraient ensemble. Ils avaient sans doute raison au fond, capables de voir des choses qu'eux étaient incapables d'entrevoir. La vie avait été faite de telle sorte qu'ils s'étaient frôlés sans réaliser. Ils s'étaient confrontés l'un à l'autre pendant des années sans voir qu'il pouvait y avoir plus, quitte même, à se retrouver coincés dans un placard exiguë dans lequel ils avaient fini par s'embrasser. Leurs corps et leurs subconscients avaient peut-être été plus alertes qu'eux sur la profondeur de leurs sentiments. Mais le déni avait été intense et ce, jusqu'à cette année-là.
Neolina lui embrassa tendrement la main et un sourire marqua son visage, tant du au soleil qui se couchait qu'à la douceur de son geste. La phrase qui suivi était tout aussi belle. Il allait lui dire qu'il pensait justement à cette époque là, où ils étaient jeunes et pas encore tout à fait malmenés par la vie, lorsque Neo ajouta une petite précision qui lui arracha un air légèrement surpris à travers son sourire qui ne s'effaçait pas. Il baissa les yeux vers elle, ratant par la même la disparition du soleil derrière la ligne d'horizon. « C'est un joli aveu que tu me fais là » dit-il alors qu'il plongeait ses yeux noirs dans les siens, « étonnant quand même quand on sait que c'est plutôt toi le rayon de soleil ». Le roumain accompagna sa phrase d'un sourire tendre en la serrant un peu plus contre lui. |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Sam 10 Avr 2021 - 19:55 | |
| Deux mois et demi. Deux mois et demi seulement, rendez-vous compte, et déjà cet amour qui semblait aussi fort qu’après douze ans de mariage. Pas un amour de lune de miel non, celui là était une expression de passion et de rien d’autre. Chez Neo et Razvan, tout était déjà si profond et intense, un amour longue-durée qui était là depuis plus de trente ans et ne faisait que s’exprimer enfin. Parfois, Neolina se demandait si elle avait seulement aimé un jour Andrea autant que ça, et la réponse hélas aurait peiné son ex-mari. Même si on ne comparait pas des histoires, car chacune avait sa force, la roumaine aimait croire que celle-ci serait la dernière, elle pourtant pas tellement partisane de la théorie de l’âme soeur - jusqu’à maintenant. Car c’était l’évidence même, et quand il la prenait dans ses bras comme ça, qu’il lui parlait tout bas, Neo avait beau ne pas connaître la chanson mais elle voyait bel et bien la vie de ce rose orangé si caractéristique du coucher de soleil. Alors qu’elle-même resserrait un peu son étreinte, Razvan la tenait encore plus contre lui, son sourire radieux déclenchant chez Neo une vague de bonheur intense. C’était vrai, elle venait d’avouer un secret dont elle ne se souvenait même plus, en plus, et qui lui était revenu en mémoire tout à coup, comme si le moment avait déverrouillé un souvenir. L’aveu était beau, oui, mais probablement pas autant que lui, et Neo poussa un léger soupir de contentement, de ceux qui viennent quand les mots ne suffisent même pas à exprimer ce qu’on ressent.
Mais Razvan, lui, était doué avec les mots - parfois. Certes, il n’était pas le plus bavard des hommes, pas non plus le plus délicat mais le fait était qu’il lui arrivait de taper si juste que Neo en devenait tout à coup silencieuse - un exploit, s’il en était. Et là, que dire de cette tendre comparaison qui aurait pu la faire rougir si seulement ça n’avait pas été lui. Le spectacle dans son dos étant terminé, Neo se tourna pour lui faire face et frôla de son index le fameux sourire dont il ne se départissait pas. Ca n’était pas la première fois qu’on la comparait au soleil, mais Neo, à cet instant, se dit que c’était peut-être ça, la raison. Pour faire sourire son Razvan, de jour comme de nuit. « Je serai tout ce que tu veux si ça te fait sourire comme ça. » finit-elle par dire avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres, les bras verrouillés autour de son cou, sur la pointe des pieds à s’en donner une crampe mais peu importait. Avant de retrouver le sol, et se nicher un peu dans son cou, les yeux fermés, profitant juste de sa présence et de l’impression que ses mots avaient laissé sur elle. Elle aurait pu lui dire mille fois qu’elle l’aimait, mais à quoi bon ? Il le savait.
« Le soleil est peut-être un couche-tôt, mais pas moi ! » finit-elle par dire avec enthousiasme, comme si l’étreinte avait tout à coup rechargé ses batteries. Elle entraîna Razvan par la main et monsieur tint sa promesse en retrouvant le chemin du village, voilà qui était bien joué ! Le nombre de fois où elle pensait qu’il fallait tourner, c’était sûr, elle se serait paumée. Mais le lieu à la nuit tombée était si différent, peut-être encore plus charmant d’ailleurs, aussi se laissa-t-elle embarquer aveuglément jusqu’à retrouver la civilisation. Et alors qu’elle pensait que le village serait endormi, quelle ne fut pas sa surprise de voir au contraire des milliers de petites lumières envahir les ruelles. Les habitants parlant leur patois, Neo ne comprit pas bien si c’était là une fête païenne, ou une fête tout court, mais peu importait. C’était joli, et l’endroit semblait encore plus coloré que la journée, plus vivant aussi. Tout le monde semblait être dans les rues. « Hé bien, on est tombé sur un village qui abrite des enfants de la lune ? » demanda-t-elle dans un rire. « Tu crois qu’ils acceptent les rayons de soleil ? » poursuivit-elle en lui lançant un regard, avant qu’un enfant ne tire sur sa jupe avec insistance. Qu’est-ce… ? Mais d’excellente humeur, Neo se baissa à la hauteur de la petite fille qui déposa sur sa tête une couronne de fleur avant de détaler sans demander son reste. « On dirait que oui ! » conclut-elle en se relevant, alors qu’elle entendait désormais le son d’une musique qui venait de la place qu’ils avaient traversé tout à l’heure, si sa mémoire était bonne. Les yeux de Neo brillèrent d’un nouvel éclat sous les espèces de feu follet. « Ne m’oblige pas à te supplier. » Oh, s’il fallait, elle le ferait. Neo avait envie de danser, au bras de celui qu’elle aimait. Pouvait-on rêver ambiance plus parfaite pour achever cette si magnifique journée ? |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Dim 11 Avr 2021 - 0:31 | |
| Neolina avait toujours été l'astre lumineux de leur relation, c'était un fait. Sa joie de vivre découlait dans ses phrases, elle était naturellement gentille et avenante, sans doute était-ce pour cela aussi qu'il l'aimait tant. On aurait pu écrire un roman de trois cent pages sur les raisons pour lesquelles Razvan était profondément amoureux de Neo qu'on aurait sans doute pas tout dit. Lui qui n'était pas superficiel pour trois sous, il l'aimait pour tout ce qui la rendait originale et elle-même. Il l'aimait autant pour ses rires que ses sourires, que pour sa propension à faire la conversation pour combler le vide intersidéral de la sienne. Il aimait les moues qu'elle faisait parfois avec son air un peu théâtral, sa tendance à tomber après avoir fait plus de dix pas sans trébucher. Razvan aimait aussi sa simplicité, parce que Neolina était une femme simple, comme on en faisait en Europe de l'Est. Elle était finalement un condensé de ce qui pouvait le mieux fonctionner avec lui. Une femme suffisamment moderne pour être heureuse ici, tout en gardant une certaine touche de traditionalisme. Il éprouvait pour elle des sentiments si forts qu'il n'en avait jamais probablement ressenti de tels et pire, il ne se savait pas capable d'aimer à ce point quelqu'un amoureusement. Car l'amour puissant, il connaissait, ne serait-ce que parce qu'il avait un enfant. Mais là... Là ça dépassait l'entendement, ça ravageait toutes les digues du pragmatisme le plus absolu que pouvait avoir Razvan la plupart du temps.
Et il ne savait s'empêcher de sourire en miroir quand elle était si heureuse. Comme il ne pouvait pas s'empêcher d'aller mal quand elle était malheureuse. Leur dispute à propos de Mihaela, si elle ne s'était fort heureusement pas étendue dans le temps, avait été pourtant révélatrice de ce qu'ils arrivaient à faire pour ne pas faire de mal à l'autre. Ils s'étaient mal compris, c'était un sujet douloureux sur lequel ils avaient pourtant posé des mots aujourd'hui. Comme quoi, tout était possible. Maintenant nichée dans son cou, il semblait à Razvan qu'il ne saurait jamais se lasser de l'odeur qui était la sienne, comme si cette enveloppe l'apaisait et était capable d'apaiser tous les maux. Les pouvoirs de Neo s'étendaient bien au delà des capacités de sa baguette, la preuve en était, ils retournèrent au village pour tomber au beau milieu d'une procession sans doute très celtique à en juger par la musique et la langue - galloise probablement - que parlaient les gens. « On dirait bien » répondit-il machinalement avant qu'ils ne soient interrompus par une petite fille à qui il sourit naturellement, alors qu'elle lui posait une couronne de fleurs sur la tête. « Mademoiselle Siankov est maintenant devenue une jeune païenne » fit-il d'un ton un peu théâtral alors qu'il liait de nouveau ses doigts aux siens, un sourire amusé sur le visage. La petite place était éveillée par la musique et bien entendu, elle sauta sur l'occasion pour sous-entendre qu'elle voulait une danse avec lui. « Avoue-le, tu as toujours été nostalgique des danses du meilleur danseur de Sibiu » fit-il de son petit ton sûr de lui, alors que comme d'autres autour d'eux, il posait ses mains sur ses hanches pour l'attirer contre son corps. Razvan n'était peut-être pas très à l'aise en public, mais au moins savait-il sacrément bien danser, merci l'éducation très traditionnelle de sa vieille tante qui avait insisté pour qu'il soit parfaitement éduqué. Et il se souvenait très bien quand il était jeune qu'il n'avait souvent pas besoin de réclamer une danse à une jeune fille pour qu'une volontaire se poste devant lui. La plupart du temps, il disait non, cela va sans dire. Parce que s'il était bon danseur, il n'appréciait pas nécessairement de s'y adonner avec n'importe qui. Quoiqu'il en soit, la journée, le moment, leur relation, rendait propice pareille demande et il ne se fit pas prier pour entraîner avec ses pas sa belle Neolina.
PAIR | Il se trouve que la danse fini par prendre fin, hélas, et une jeune femme ne se fit pas prier pour se poster devant Razvan et lui demander s'il voulait danser, malheureusement en gallois. « Euuuhm... ». Elle prit ça pour un oui ! Et l'attrapant par la main, il se retrouva de nouveau sur la piste de danse, séquestré par une galloise - une jolie galloise - qui semblait vivre un excellent moment.
IMPAIR | Après l'avoir fait une dernière fois tourner, ils s'écartèrent un peu sur le côté, le regard joyeux et le souffle un peu court alors qu'un homme faisait une courbette devant Neo pour lui tendre la main. Ah !
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Dernière édition par Razvan Vacaresco le Dim 11 Avr 2021 - 1:34, édité 3 fois |
| | | Le dé
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| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Dim 11 Avr 2021 - 0:31 | |
| Le membre 'Razvan Vacaresco' a effectué l'action suivante : Lancer de dés
'Le dé ' : 4 |
| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Dim 11 Avr 2021 - 2:04 | |
| La fête battait son plein, et Neo se laissait volontiers porter par l’enthousiasme ambiant. La vie était belle après tout, et ses soucis semblaient s’être envolés comme par magie au milieu de cet écrin de bonne humeur et de musiques entêtantes. Peut-être étaient-ils fait pour ça après tout, quitter Londres et habiter un adorable village. Après tout, la capitale était accessible aux gens magiques, d’un simple coup de baguette ou de poudre de chemisette, alors pourquoi pas ? Gabi serait heureux ici, Razvan plus encore sans doute et elle… du moment qu’elle était avec lui, alors peu importait l’endroit. Peut-être même qu’alors, Mihaela pourrait les rejoindre, qui savait ? Si c’était ce qu’il fallait pour faire revenir la petite, alors Neo était bien prête à quelques sacrifices sur sa vie citadine car après tout, voir Razvan heureux la rendrait tout aussi heureuse.
Mais Neo n’avait pas le coeur à penser à ça. Tout ce qu’elle voulait, c’était danser au bras du plus bel homme de l’assemblée. C’était que oui, sans jouer les modestes, Razvan soulevait un point : son beau roumain savait danser, et elle en avait déjà bien profité à l’époque. Souvent même était-elle la seule à avoir ce privilège, pour le plus grand déplaisir des jeunes filles alentours qui ressentaient pour Neo une jalousie démesurée, et l’inverse était souvent tout aussi vrai - quoique Neo se laissait facilement embarquer sur la piste. C’était si agréable pour elle et ses deux pieds gauches de savoir qu’elle pouvait compter sur un cavalier qui savait mener la danse, aussi se laissa-t-elle emporter dans un éclat de rire en suivant ses mouvements, naturellement, et sans lui écraser les orteils - quel talent. « Tu n’as pas perdu la main à ce que je vois ! » le flatta-t-elle en lui volant un rapide baiser avant qu’il ne la fasse tourner avec élégance et légèreté, sa petite jupe virevoltant sous l’effet du geste. Mais parce que Neo ne restait jamais loin de lui bien longtemps, son corps retrouva le sien et ils dansèrent ainsi le temps de cette chanson inconnue qui n’avait rien à voir avec les traditionnelles airs de Sibiu, tout aussi folkloriques mais pas aussi entraînants lui semblait-il.
La musique s’acheva et Neo n’avait pas dit son dernier mot : elle était prête à s’épuiser sur la piste avec les forces qui lui restaient - trente-cinq ans et increvable malgré la journée qu’ils avaient passé, c’était dire sa résistance. Mais une demoiselle qui avait facilement dix ans de moins qu’elle, et beaucoup plus de fleurs dans les cheveux, vint poliment demander à lui dérober son cavalier. Intriguée, Neo laissa son regard glisser jusqu’à Razvan qui ne parvenait pas à se dépêtrer de la situation, et s’apprêtait à sortir son bel anglais pour le sauver, mais c’était que les galloises étaient rapides et déjà, son roumain lui lançait un regard de désespoir alors qu’il était traîné sur la piste, trop poli pour se dérober. Neo haussa les épaules en levant les mains un peu grossièrement, histoire de dire qu’elle n’y pouvait rien, avant de rire en le voyant démuni, mais tenant les promesses que pareille invitation impliquait. Pas jalouse pour deux noises, la sorcière se plaisait à l’admirer évoluer sur la piste, avec une grâce dont bien des habitants du village semblaient dénués - probable que la moitié étaient soûls, aussi. C’était très certainement une danse traditionnelle d’ici, et Razvan se débrouillait à merveille pour suivre des mouvements qu’il ne connaissait pas. Mais la roumaine décida quand même de sauver son roumain en détresse, et comprit assez vite comment tout ça se passait, avec quelques changements de cavaliers de temps en temps. A côté d’elle, un garçon à peine majeur semblait attendre timidement que le destin se charge de lui apporter une fille avec qui danser, et Neo sauta sur l’occasion en l’attrapant par la main - moite - avec un gentil sourire en se plaçant à un endroit qui lui paraissait propice. La première tentative fut un peu ratée, et son jeune cavalier bien triste de devoir se séparer d’elle mais ainsi allait la vie. Son nouveau était bien plus âgé, et bougeait avec la grâce d’un éruptif, lui marchant sur le pied sans détour à la faire grimacer. Enfin, le calvaire ne dura pas et finalement, Neo se retrouva dans les bras de Razvan. « Je t’ai manqué ? » demanda-t-elle en lui faisant un clin d’oeil avant de l’emmener loin de la piste au grand dam de la galloise qui était sur le point de retrouver le roumain au prochain changement. Même pas désolée, mademoiselle !
Au bord de la piste, un bar de fortune avait été improvisé, et Neo paya 2 verres de ce qui ressemblait à un alcool local, dans un shot - ça n’était pas bon signe. « Promis, je n’en bois qu’un ! » le rassura-t-elle avant de lancer un « Noroc ! » bien fort - elle ne savait pas trinquer en gallois, excusez-la - avant de s’enfiler son verre. C’était un whisky, elle le sentit à l’odeur, mais avec une touche de pomme pas désagréable, qui laissait la langue vert fluo, comme Razvan eut le loisir de le constater quand elle fit sa petite grimace. « Le meilleur danseur de Sibiu m’accordera le prochain slow j’espère ? » Ca n’avait pas trop l’air d’être l’ambiance mais bon, on pouvait toujours rêver. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Dim 11 Avr 2021 - 15:51 | |
| Au fond Razvan était fait pour ce genre de moments simples, partagés en petit comité, dans un endroit qui n'impliquait pas d'être entouré de milliers de personnes. Les villes lui faisaient l'effet d'une fourmilière sans qu'il ne sache s'expliquer ce sentiment-là. Sans doute que la vie grouillait beaucoup trop pour que cela ne le fatigue pas, tandis que les joies innocentes de ces petites réunions locales avaient une autre saveur qui lui avait toujours plu. Oh en Roumanie, il n'allait pas non plus tout le temps aux rassemblements sociaux, il ne fallait pas exagérer. Razvan restait Razvan et parfois, il s'y faisait trainer, parce que Neo le lui demandait. Mais là, il n'avait absolument pas prévu son coup mais c'était toujours elle qui l'entraînait dans ses idées frasques. Danser n'était peut-être pas une de ses grandes passions mais au moins devait-on reconnaître au médicomage un certain sens du rythme qu'on ne lui aurait pas prêté au premier abord. Il fallait bien dire qu'un homme comme lui ne donnait pas réellement l'impression de s'adonner à ce genre de pratiques pour s'amuser ou pour apprendre. Et pourtant ! La petite phrase de Neolina lui arracha un rire sans qu'il n'ajoute rien. Il fallait bien dire que cela faisait des lustres qu'ils ne s'étaient pas retrouvés tous les deux dans une fête locale, impliquant d'apprendre les pas rapidement pour pouvoir s'intégrer à une autre troupe de danseurs. « Ça te rappelle de bons souvenirs, j'espère » lui dit-il sans cesser de sourire. Mais toutes les bonnes choses n'avaient-elles pas une fin ?
Razvan qui n'offrait souvent de danse qu'à Neolina se retrouva donc kidnappé par une jeune femme qui souriait comme si c'était le plus beau jour de sa vie. Mais enfin, au moins était-il poli. Elle lui fit même la conversation pendant les quelques mesures qu'ils échangèrent, avant qu'il ne se retrouve aux bras d'une dame beaucoup plus âgée qui avait les bras foutrement lourds. Il avait perdu de vue Neolina, se pensant bloqué dans cette danse pendant dix minutes au moins, avant qu'elle ne réapparaisse devant lui, plutôt amusée de la situation. « Merlin merci » lui dit-il en lui embrassant brièvement la joue. Elle l'entraîna à l'écart pour leur payer deux verres de l'alcool local et Razvan se fendit d'une remarque : « Toujours aussi téméraire à ce que je vois » - et ce n'était pas une critique. Ils avaient été deux à voler la bouteille de tuica quand ils étaient adolescents, et ils avaient été deux à la boire. Alors, disant du même coup la même exclamation toute slave, il enfila son shot sans tirer une grimace : « Ça a un arrière goût bizarre tu ne trouves pas ? » - avant de remarquer qu'elle avait la langue vert fluo. Ah ! « Le meilleur danseur de Sibiu t'accordera toutes les danses que tu veux ce soir » lui dit-il gentiment. Ce qu'il aimait la voir sourire et rire, s'il pouvait la rendre d'autant plus heureuse en échangeant quelques pas de danse avec elle, il voulait bien s'y coller pour la soirée. C'est qu'ils faisaient de bons partenaires tous les deux. Après tout, n'avaient-ils pas été les premiers à danser avec l'autre à leurs propres mariages ? De quoi faire jaser d'autant plus le Sibiu de leur enfance qui ne voyait en eux que l'expression d'un amour confondu avec une amitié profonde. Ils restèrent à l'écart jusqu'à la fin de la chanson, puis une musique plus douce se fit entendre, à croire que les gens autour d'eux parlaient roumain et avaient compris le sens de leur conversation. Razvan tendit sa main à Neo, comme promis, pour qu'elle la lui saisisse et qu'il l'entraine sur la piste avec d'autres couples qui s'installaient. Seuls les plus jeunes avaient l'air désolés de voir qu'on avait changé de registre et regardaient, d'un air embrumé, les adultes se tenir par les mains ou par les hanches pour évoluer à leur rythme sur la jolie piste de danse.
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| | | Neolina Siankov COTÉ DU BIENOn n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait. | HIBOUX POSTÉS : 504 | AVATARS / CRÉDITS : Michelle Williams @mittwoch | SANG : Mêlé
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Lun 12 Avr 2021 - 12:45 | |
| Être avec Razvan, oui, lui rappelait de merveilleux souvenirs. Ceux d’une Neo qui n’avait pas encore été marquée par la vie et ses épreuves, et que dire de Razvan ? Jeunes et insouciants, les deux enfants étaient devenus des adolescents bercés par l’insouciance d’un village protégé du temps et des affres du monde réel, semblait-il. Sibiu semblait parfois faire office de communauté coupée du monde, mais quand c’était là tout ce qu’on connaissait, alors il était difficile de s’en rendre compte. Mais les premières incursions de Neo en terre occidentale lui avait ouvert les yeux, et l’époque, la jeune femme pensait que l’herbe était plus verte ailleurs. C’était vrai, en un sens, et pourtant, avait-elle jamais été plus heureuse que dans ces instants de bonheur qu’aucun drame ne venait alors obscurcir ? « Toujours. » répondit-elle, plus sincère que jamais, aussi heureuse et insouciante qu’à l’époque où il la faisait tourner avec grâce sous les lampions, avant qu’une autre ne lui chipe son coeur.
Et voilà qu’une autre voleuse avait tenté de l’éloigner d’elle, douce âme innocente. Car ç’aurait été bien mal connaître Neo et Razvan que de croire que ces deux-là pouvaient être séparés bien longtemps l’un de l’autre. La roumaine réussit son sauvetage et récolta dans la foulée un tendre baiser que lui envia, sans qu’elle le réalise, la moitié de l’assistance féminine. Le joli couple ne passait en effet pas inaperçu car ici comme à Sibiu, tout le monde se connaissait. Sans dire qu’ils étaient l’attraction de la soirée, les regards coulaient sur eux sans même que la sorcière en soit bien consciente, elle qui n’avait d’yeux que pour son bel amour qui resplendissait sous les feux sauvages éparpillés ça et là, les ombres créant de la profondeur sur son visage pourtant déjà si empreint de caractère. A peine si elle remarqua le serveur un peu grossier qui reluquait ses jambes sans se cacher, tout occupée qu’elle était à se trouver du courage pour s’enfiler l’alcool à l’odeur un peu trop forte pour elle. « J’aurais peut-être été une Gryffondor, qui sait ? » plaisanta-t-elle, parce qu’à Londres, c’était amusant, tous ceux qui avaient fréquenté Poudlard parlaient encore de leur maison comme si cela les définissait tout entier. C’était une attitude étrange, surtout que les caractéristiques de chacune n’étaient pas contradictoires avec les autres. Neo se reconnaissait dans les Poufsouffle, les Serdaigle, et les Gryffondor. Peut-être moins les Serpentard, mais après tout, en cherchant bien, pourquoi pas. Toujours était-il que sa témérité avait payé, et l’alcool lui laissa un goût agréable en bouche, avec une note de vanille rafraîchissante. « Ca s’appelle le sucre. Toi qui es friand de fraise, tu devrais aimer ça ! » C’était qu’il ne devait sans doute pas associer ce genre de gourmandise à une boisson alcoolisée - imaginer Razvan commander un cocktail aux fruits l’aurait bien fait éclater de rire si elle avait bu un verre de plus.
Mais il aurait été dommage que Neo s’enivre au point de ne pas profiter de ce que la soirée lui réservait encore. Car ce soir, Razvan semblait s’appeler Le meilleur danseur de Sibiu, ce qui était un peu long pour un patronyme, mais très charmant, qu’on se le dise. Et son bel aveu lui arracha un sourire franc, plus éclatant encore que les loupiottes au-dessus de leurs têtes. « Toutes, vraiment ? » demanda-t-elle avec son air de gamine émerveillée et ravie, qui changea tout à coup alors qu’elle approchait ses lèvres de son oreille. « On risque d’être trop épuisés pour quitter le lit demain, quel dommage… » Ah, une petite provocation, ça faisait longtemps ! En tout cas, ce ne fut pas la danse qui suivit qui les fatiguerait, mais peu importait. Peu importait oui, car lovée là contre Razvan, sa tête posée contre son coeur qu’elle sentait battre un peu, sa main non loin liée à la sienne tandis que l’autre caressait avec tendresse sa nuque, Neo se sentait mieux que jamais, peut-être encore mieux que devant le coucher de soleil, elle n’en savait trop rien. Chaque instant semblait supplanter le précédent, ça n’avait pas de sens et en même temps, ça voulait tout dire. Tout était si beau, ses émotions si fortes qu’elle aurait pu pleurer de joie. Mais elle avait versé trop de larmes par le passé, et rien ne viendrait gâcher cet instant. Qui bientôt dut laisser la place à d’autres tout aussi charmants, mais un peu moins intimes, alors que Neo et Razvan virevoltaient sur la piste avec une grâce certaine - surtout lui, il fallait bien le dire - au son des rythmes celtes. Et quand enfin, le souffle haletant, Neo demanda à faire une petite pause, force était de constater qu’ils étaient presque les derniers à danser, à part quelques ivrognes peut-être et un couple adolescent qui lui rappelait étrangement leurs jeunes eux. « Regarde. Crois-tu qu’ils sont aussi idiots que nous à l’époque ? » Exténuée, elle posa son front parsemé de perles de sueur sur la chemise elle aussi un peu moite de Razvan. « En tout cas, je leur concède la victoire des derniers sur la piste. On rentre ? » demanda-t-elle en relevant le menton pour croiser son regard qui la faisait toujours se sentir si aimée, et si belle. L’amour, le vrai, en somme. |
| | | Razvan Vacaresco MANGEMORTL'homme n'est libre que de choisir sa servitude. | HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
| Sujet: Re: Les brumes du mois de mars | CLOS Lun 12 Avr 2021 - 21:35 | |
| A Koldovstoretz comme à Durmstrang, les maisons pour les étudiants n'existaient pas. Ils n'étaient qu'un amas d'étudiants que tout opposait et que l'école essayait de dresser à l'image qu'elle voulait véhiculer. De l'école de magie de Neolina, Razvan ne savait que ce qu'elle lui avait partagé. De Durmstrang quant à lui, il en savait bien plus pour y avoir étudié. Mais la propension de l'école à recaler systématiquement les nés-moldus en disait long sur la politique qu'elle appliquait à ses étudiants. La magie qu'on apprenait dans cet endroit n'était pas une magie très douce ou très blanche, plutôt une sorte de magie très grise, là où certains disaient qu'elle était aussi noire que le cœur du directeur de l'école. Pour lui, ces années-là avaient été un calvaire et des autres écoles, il ne connaissait pas grand chose. Aussi ne comprit-il absolument pas la référence à Gryffondor, et préféra se taire pour ne pas mettre les pieds dans le plat et gâcher ce joli moment qu'ils vivaient-là. Il encaissa la petite pique de Neolina en levant les yeux vers le ciel mais n'y répondit pas, parce qu'ils savaient tous les deux que du sucre dans une boisson alcoolisée, ce n'était pas sa tasse de thé.
Mais après tout, ils n'étaient pas tant là pour s'enivrer. Ils n'étaient finalement pas si loin, les deux adolescents de Sibiu qui s'amusaient jusqu'à pas d'heure, quitte à danser aussi dans les petites fêtes locales de sorte que tout le monde les regardait. Comme quoi, qu'ils soient jeunes ou plus âgés, Neo et Razvan avaient toujours le don d'attirer les regards. Peut-être était-ce parce qu'ils étaient si parfaitement complémentaires que la chose sautait brutalement aux yeux de tout le monde. Oui, c'était sans doute cela. Le roumain eut un sourire au sous-entendu évident lorsqu'elle lui souffla sa petite phrase provocante à l'oreille et il répondit sur le même ton : « J'ai hâte de voir ça ». Mais la valse qui suivit était d'une rare innocence pour ces deux âmes que tout réunissait. La proximité était parfaite, la danse profonde, apaisante pour que leurs deux cœurs battent encore à l'unisson. Ce n'était finalement qu'un prélude au reste de la soirée et on peut dire qu'elle fut bonne. Razvan honora ses engagements envers elle sans rechigner et il y prit même un certain plaisir, ne serait-ce que parce qu'il la voyait sourire. C'est finalement, contre toute attente, Neolina qui demanda à mettre fin aux hostilités en l'entrainant un peu à l'écart, en sueur, tout comme lui. Le médicomage avait davantage d'endurance, merci la boxe toutes les semaines. Mais vu la transpiration sur le front de Neolina, il valait mieux arrêter avant qu'elle ne rende l'âme sur la piste de danse. Elle évoqua un couple de deux adolescents et un sourire un peu mélancolique se dessina sur les lèvres de Razvan alors qu'elle posait son front contre sa chemise. Il le lui embrassa, sentit un léger goût salé en l'entourant de ses bras : « Je ne leur souhaite pas ». Oh que non, il ne leur souhaitait pas de se voiler la face pendant trente ans, à prétendre qu'il n'y avait rien alors que tout était là dans ce foutu placard. Il leur souhaitait de ne pas se retrouver dans un endroit si exiguë pour échanger leur premier baiser ensemble. Il leur souhaitait de vivre heureux une jolie union qui ne se succéderait pas à quelques drames. Non, Razvan ne leur souhaitait pas tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, tout ce qui les avait façonné pour qu'ils soient tels qu'ils étaient. Quand elle lui demanda de rentrer, il lui fit un doux sourire en reportant son regard sur elle pour hocher simplement la tête. Sa main autour de ses épaules, ils remontèrent la petite rue principale pour retourner à leur cottage. Ils étaient fatigués, certes mais encore transpirants de leur moment partagé à danser sur cette jolie place, aussi Razvan prit-il l'initiative de faire couler l'eau dans la baignoire qu'ils avaient convenu d'essayer plutôt dans la journée. Il ne vint même pas la chercher pour retirer sa chemise, et son pantalon, et son boxer pour rentrer dans le bain et attendre qu'il coule. Un peu plus tard, quand l'eau avait atteint un niveau raisonnable, qu'il y avait bien de la mousse et que Neolina était assise entre ses jambes, le médicomage lui embrassait tendrement le cou sans prononcer un mot, comme s'ils avaient été séparés pendant une semaine alors que ce n'était absolument pas le cas. Il avait abandonné une de ses mains sur son ventre, l'autre sur l'un de ses seins, toujours, toujours, incapable de ne pas avoir de geste tendre envers elle. Le roumain aurait même pu s'endormir sur place que ça n'aurait étonné personne, la journée avait été longue mais belle, délicate promesse de lendemains heureux.
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