ϟ la fiche de recensement

NOM - dawn PRENOMS - river hector DATE DE NAISSANCE - 31 mai 1957 AGE - twenty two VILLE D'ORIGINE - leeds SANG - dépourvu de magie ANCIENNE MAISON A POUDLARD - aucune ORIENTATION - côté du bien

"I could tell you my adventures-
beginning from this morning,
but it is no use going back to yesterday,
because I was a different person then."
(lewis carroll)

"They call us dreamers
but we're the ones that don't sleep."
(unknow)

"People generally
see what they look for
and hear what they listen for."
(harper lee)

"It is better to light a candle
than curse the darkness."
(lao-tseu)

"It's a lot easier
to be angry at someone
than it is to tell them
you're hurt."
(tom gates)

"The two most important
days in your life are the day you are born
and the day you find out why."
(mark twain)

"If a law is injust,
a man is not only right to disobey it,
he is obligated to do so."
(thomas jefferson)

"Only the gentle are
ever really strong."
(james dean)

"To define
is to limit."
(oscar wilde)

Traduction:

VOTRE ANIMAL DE COMPAGNIE - un chat noir, rufus.
VOTRE PHOBIE - les aiguilles.
VOTRE PARFUM DE BERTIE CROCHUE PRÉFÉRÉ – caramel.
VOTRE SORTILÈGE PRÉFÉRÉ – evanesco.
VOTRE POTION PRÉFÉRÉE – la bière.
VOTRE BOUTIQUE PRÉFÉRÉE SUR LE CHEMIN DE TRAVERSE – madame guippure, un livre de fleury & botts sous le bras.
VOTRE CÉLÈBRITÉ PRÉFÉRÉE – james dean.
VOTRE CRÉATURE MAGIQUE PRÉFÉRÉE – l'elfe.
L'ODEUR DE L'AMORTENTIA – essence, miel et linge fraîchement lavé.

AUTRE CHOSE A AJOUTER ? - bonjour.

« Tu me fatigues Dawn. Mais tu me fatigues ! »

Direct, le nom de famille. Ouch. Ca va barder, et salement apparemment. Enfin, pas comme si je n’avais pas connu cette situation des dizaines de fois déjà. Dizaines ? Ou j’ai passé la centaine ? Le pire, c’est que je fais vraiment le calcul, ou alors je fais semblant mais ça l’énerve que je ne l’écoute pas. Elle claque ses mains sur la table, le son du bois de sa baguette résonne sur le métal aussi. Marrant qu’elle l’ait pris, pas comme si je risquais de lui faire quoi que ce soit.

« Et retire tes pieds de la table, merde ! T’es pas chez toi ! »

C’est vrai que je viens si souvent ici que ça pourrait. Enfin, on m’y traîne souvent, plus exactement. De bonne grâce, je vire donc mes bottines de la table d’interrogatoire et les fiche sur le sol. Je fais même l’effort de me redresser un peu. Elle est jolie fâchée, mais quand même.

« Je ne fais pas ça chez moi. »
« Raison de plus. »
« Du coup l’argument ne tient pas. »

Soupir le plus long de l’histoire de la terre, au moins. C’est qu’elle n'aime pas ça, quand j’essaye d’avoir le dernier mot, c’est-à-dire, tout le temps. La rhétorique, c’est quand même un truc formidable, mais les gens n’aiment pas. Pas trop du moins, ils ont le cuir peut-être moins tanné que moi en la matière, la langue moins acérée, j’en sais rien. Ou ils réfléchissent moins vite. Et là, elle ne sait pas quoi dire, mais moi je sais très bien ce qu’elle va faire. Changer de sujet alors que quand même, c’est elle qui l’a amené. Un peu de tenue, Dawn ! Respecte l’autorité, Dawn ! Pourquoi faire ? Je respecte ce qui vaut le coup d’être respecté, et le Ministère en la matière, ça se passe un peu de commentaires.

« Toi et tes arguments, vous commencez sérieusement à mettre un peu trop le boxon en ce moment. Une bagarre River, vraiment ? »

Elle a dit River. C’est mieux déjà, et elle a dans la voix le ton de celle qui se fait du souci pour moi. Comme si j’avais voulu cogner, franchement. Vouloir se battre avec un sorcier quand tout ce qu'on a dans sa poche, c’est quatre gallions et des cigarettes roulées, ça s’appelle du suicide. Et je suis peut-être pas le type le plus prudent de la terre, mais je ne suis pas suicidaire. Sûrement que dans la suite de la conversation, elle va m’avancer le contraire. Je parie les quatre galions tiens d’ailleurs, avec moi-même.

« Je n’ai rien fait. Tu sais bien que je peux pas. »
« Te fous pas de moi. T’as jamais eu besoin de sortilèges pour réussir à semer la zizanie où tu passais. »
« Tu marques un point. »

Elle a l’air choquée que j’ai dit ça. Elle a l’air belle et un peu con comme ça, la bouche à moitié ouverte, comme si elle avait gagné et que ça la surprenait. Une victoire si rapide, c’est pas tant dans ses habitudes. Dans les miennes non plus, bien sûr.

« C’est d’ailleurs tout à fait ce que je disais à la brute que tu devrais sermonner à ma place. Magie ou pas, on est pareils. On a du sang rouge dans les veines, on rit, on boit, on baise. »

Là-dessus, j’aurais pu appuyer par un clin d’oeil, histoire de remonter d’un battement de cil dans le passé, mais je n’ose pas. Quand même, elle est vraiment fâchée là.

« River, que tu squattes les bancs de l’université pour écouter des trucs qui ne te concerneront jamais, passe encore. Que tu proclames partout que t’es moldu et fier de l’être… »
« Arrête avec ça. »
« Quoi ? »
« Ça. Ce mot. »

Elle le sait en plus. Elle le sait que j'aime pas ça, ce que ça me fait ressentir. Je lui ai expliqué en long, en large, et en travers, quand on était en diagonale dans son lit, ou le mien, y’a quelques années de ça. Ca lui plaisait même à l’époque, parce qu’elle est d’accord avec moi en plus. J'ai l’impression d’être sale, qu’elle crache sur tout ce que je suis. Qu’elle me rappelle que j’ai un truc en moins alors qu’en fait, j’ai surtout la lucidité en plus. En quatre mois de froissage de draps avec elle, je me suis jamais senti sale comme ça. Mais elle le fait exprès, je le sais. Elle essaye de m’énerver pour que je me paye un outrage à agent ministériel, et qu’elle me cale dans une cellule la nuit pour me filer une leçon.

« C’est le mot, River. Que ça te plaise ou non, c’est comme ça. »
« C’est le mot qui a été choisi. Mais tu sais très bien que c’est injuste. »
« C’est pas une question de justice. »
« Tout est une question de justice. Vous opprimez silencieusement tout un pan de l’humanité sous couvert de vous protéger, un pan de l’humanité qu’il ne sait même pas qu’on veut le massacrer ! »

Elle a gagné, un peu, parce que moi aussi j’ai fait claquer ma chevalière sur la table. Ça me met tellement hors de moi de penser à ça, de penser qu’y a là dehors des gens qui ont envie de me tuer pour la simple raison que je suis pas comme eux. Mais en même temps, magie ou pas, ça a toujours été comme ça. Vouloir exterminer les gens sous prétexte qu’ils ne sont pas blancs, pas blonds, qu’ils sont trop grands… Leur coudre une étoile sur le torse. Ou même ici, leur filer des loques et même pas une fringue propre parce que sinon, c’est les rendre libre. Foutus sorciers et leurs pouvoirs incroyables qui se payent le culot d’avoir des esclaves. Foutu peuple en retard technologiquement parlant et qui se croient supérieur à des gens qui ont inventé la voiture, la moto, le téléphone… Les mecs, vous êtes encore aux hiboux. Aux hiboux !

« On fait ça aussi pour vous protéger. »
« Ah bon Stella ? Tu es capable de me la dire sans trembler des genoux celle-là ? »
« River… »
« Dans ce cas-là, tu m’expliques pourquoi l’autre malade a sorti sa baguette quand je lui ai fait l’offense de me comparer à lui ? C’est nous protéger que de rien dire sur nous, laisser croire à tout le monde qu’on est si intolérants qu’on va vous buter parce qu'on est en surnombre ? »
« C’est déjà arrivé. »
« Et y’a aussi un mec qui a pas eu besoin de magie pour mettre des gens dans des trains, et pas pour Poudlard non. Plein de choses sont arrivées, plein de trucs. Mais si on explique pas, si on explique rien, alors l'ignroance entraîne l'intolérance. Et des deux côtés. Enfin plus de l’un que de l’autre, parce que nous, vous effacez nos mémoires quand ça vous arrange ! »

Fin de la tirade. Je vois bien qu’elle a sa baguette un peu pointée vers moi. Comme si je lui faisais peur avec mes idées, alors qu’elle, elle peut incendier mon cuir en un mot. C’est dingue quand même, comme la trouille se matérialise. Il existe même une créature qui fait ça, rendre réelle les peurs parce que sûrement que certains ne savent même pas quelle est la leur. Moi je la connais la mienne. Elle a même pas une forme matérielle. Et elle se réalise, tous les foutus jours passés, à cause de gens qui ont décidé que la magie, ça pouvait casser une famille. Après tout, quand l’un découvre qu’il fait partie de celles des sorciers, pourquoi se tracasser avec celle du sang, hein ?

« Ne m’oblige pas à faire ça sur toi. »
« Tu peux pas. »
« Bien sûr que si. »
« Si tu pouvais, tu l’aurais fait depuis longtemps. Mais tu peux pas à cause de Joe. Tu peux pas parce que même s’il m’a rayé de sa vie, t’as éthiquement pas le droit de le virer de la mienne. »

Elle a levé sa main, ça aurait pu être pour m’en coller une. Mais elle la cale sur ma joue, même si elle est bien vingt centimètres plus haut que la sienne. Sûrement qu’elle regrette de m’avoir énervé, mais trop tard. Beaucoup trop tard. J’ai déjà décalé ma joue que l’émotion a salement chauffée, main sur la poignée.

« Je peux te protéger de plein de choses River. Mais pas de toi-même. »
« Je ne t’ai jamais rien demandé. »
« Un jour, tu te feras tuer. »
« Pour avoir prôné ce que je prône ? »
« … »
« Alors je mourrais fier. »

La porte a claqué si fort que ça a fait trembler la vitre. Comme avec un sort, mais non. C’est juste de la colère. Ça aussi, ça peut avoir un sale effet.

Avez vous d'autres personnages, si oui dans quelle maison ? négatif. Où avez vous connu le forum ?  prd. Avez vous lu le règlement et vous engagez vous à le respecter : oui + manticore

leeds | juin 1974

« Hé, tu te rends pas compte comment Poudlard c’est TROP dangereux ! »

Bah non, je me rends pas compte. P’tit con. Et toi, tu te rends pas compte que t’as de la chance de pas avoir à te palucher l’histoire d’Angleterre et les mathématiques niveau avancé. Toi, t’apprends à lire l’avenir dans des feuilles de thé. Ce qui est chiant, oui un peu c’est vrai mais Pythagore mec. Py-tha-gore. Mais à quoi ça te servirait, de toute manière ? Tu lances un Calculus Anglus et pof, la réponse tout cuit dans le bec. Tout cuit, mec, c’est pas possible ça. Non, tu sais ce que c’est le pire ? Le pire, c’est les cours de biologie. Tu sais ce qu’on a abordé cette année ? Les gènes, toutes ces conneries qui ont l’air de tenir debout mais rien, rien n’explique tu comprends, que ça soit tombé sur TOI et pas sur moi. Qu’à la loterie de la génétique, tu aies gagné les pouvoirs magiques et moi, moi hein ?

« Parce que tu crois qu’ici, c’est une partie de plaisir ? »

J’ai caché la cicatrice sous un pansement, j’ai dit que c’était un sale bouton d’acné. Ouais, c’est l’âge. Mais tu sais pas toi, t’es pas là 10 mois sur 12. Tu sais pas que papa a la main leste depuis qu’il a perdu son boulot, depuis que maman pleure aussi parce que son fils chéri est plus là et qu’il n’en reste qu’un seul. Il a ressorti sa chevalière l’autre semaine, ça a coupé ma pommette tout net quand il a cogné. Vraiment. Et ici, c’est pas comme dans ton école de licorne où on te cale un baume de mandragore et paf, plus une cicatrice en 5 secondes. Plus de sang qui coule, rien, comme si c’était pas arrivé. Non non, moi ça a saigné, longtemps, et ça reste aussi, longtemps. La trace dans le miroir, le souvenir, le bruit de la gifle dans la tête. Alors quand tu me regardes là, avec tes grands yeux de biche à pas savoir de quoi je parle… J’crois que je t’ai jamais plus détesté qu’à cet instant-là et en même temps, en même temps j’te dis rien. J’te laisse vivre dans ton monde de conte de fée.  

« Ça va, dans un an t’as fini toi ! Moi il me reste 3 ans. Pfff, c’est trop nul… »

Ca me met tellement en colère que je pourrais éclater le mur de rage. Sauf qu’après, je dois le cacher, j’ai pas un bout de bois pour réparer les dégâts moi, monsieur. Enfin, je sais enduire un peu, colmater des fissures, les trucs comme ça. Papa peut plus trop en ce moment, ou c’est qu’il ne veut pas, j’en sais rien. Mais je dois l’aider, maman je veux dire. On peut pas vivre dans un taudis non plus, alors j’ai appris à arranger les choses matérielles. Avec mes doigts, oui oui. Sûrement que je vais finir à bosser là-dedans, réparer les tuyaux qui fuient ou quoi. Ne pas réfléchir, pourquoi faire ? Tout le monde me prend déjà pour un abruti fini, autant coller à l’image. Je pourrais essayer de casser le stéréotype, mais à quoi bon ? On est déjà des clichés ambulants, papa, maman, moi. Y’a bien que toi qui sort de la case, de la norme. Heureusement que je suis le plus beau des deux, sinon, il me resterait quoi ? Alors voilà, on m’a collé l’étiquette du joli coeur stupide, alors je vais rester avec ça sur le front. Je vais peut-être même l’écrire sur mon pansement tiens, que ça serve à quelque chose d’autre qu’à cacher l’affreuse vérité. Que moi, je suis le fils banal sur qui on peut cogner. Il peut pas répliquer, pas brûler les rideaux à la force de son esprit, River. Il oserait pas lever la main sur son vieux père, River. Et ils ont raison en plus. Si je le fais, de toute façon, je pense que je saurais plus m’arrêter. Je le décalque. Pour maman, pour moi, et pour toi aussi peut-être parce que cet été, qu’est-ce qui va se passer ?

« T’es bien là-bas, crois-moi. Même si y’a des fantômes. »

Regarde-moi ce sourire de façade que je t’ai sorti là, pour pas que tu t’inquiètes. La valse des faux-semblants, comme d’habitude. Tout est une question d’apparence, en fait. La putain de famille modèle, les deux frères qui ont la même fossette au menton. Quand on est là, à côté, parfois je me dis qu’on est pas si différents. Et puis je me souviens de ce truc qui court dans ton sang, dans ton ADN, j’en sais rien, bref… Je me rappelle de la marche que t’as fait ployer sous moi quand t’étais petit, sans faire exprès, du plâtre pendant 2 mois. En apparence, on est juste 2 frères qui s’entendent pas tellement, parce que c’est comme ça, on est frères. Plus tard, ça ira mieux. Mais c’est faux. Moi, je te déteste et toi, t’as aucune raison de m’admirer, parce que tu sais déjà que tu vaux mieux que moi. T’as 15 ans Joe… 15 ans et tu sais déjà ça, que la magie fait de toi quelqu’un de mieux que moi, le pauvre décérébré juste bon à faire joli dans les repas de famille, mais à qui on ne demande pas de parler. Pourquoi River aurait une opinion sur quoi que ce soit, hein ? Il pige rien à rien, à part un peu à la drague et au rugby. Mais pour les deux, c’est pas tant ton cerveau que ton corps qui doit fonctionner. En même temps, comment ils pourraient savoir ce que je vaux alors que je décroche pas trois mots à table et que je ramène des bulletins de misère ? Comment ils sauraient que j’ai lu tout Shakespeare sous ma couette, deux fois ? Que je sais peut-être bricoler sur ma moto, mais surtout que je sais comment elle marche ? Que si j’écoute pas en cours, c’est parce que mon esprit se fout bien de trucs qui ne me serviront à rien et que je préfère développer mes idées sur la guerre du Vietnam ou ce genre de trucs qui n’intéresse personne à mon âge.

« Roh, tu sais que y’en a même un dans les toilettes des filles ? »

Tu rougis comme un gamin de ton âge, c’est presque mignon. Quand t’es comme ça, je me souviens d’un coup qu’en fait, t’es comme moi. Un gamin paumé, avec les mêmes problèmes, et que la magie ça change rien au fait que l’adolescence nous heurte la tronche, et qu’on a aucun manuel pour nous apprendre comme nous en sortir. Pas comme ta magie, là. Parce que oui, je sais pour la fantomette des toilettes. Mimi Geignarde, elle s’appelle. Et je le sais parce que tous les étés, je te pique tes grimoires pour les feuilleter et mieux comprendre ton monde. Je lis même les livres de tes années passées, que tu laisses traîner sur ton bureau comme si c’était normal d’avoir ça chez nous. Ca va que les filles que je ramène ne soient pas des prix Nobel de littérature, ou des futées tout simplement… Je pourrais, pourtant. Mais les filles futées, elles me regardent pas moi, ou alors elles voudraient bien mais y’a comme un truc qui colle pas. Les apparences, Joe, je te le dis. Dans ton école étrange, tout le monde se serait attendu à me voir sous la bannière du lion. Mais je suis un aigle, en fait. C’est juste que personne ne le sait. Et de toute manière, j’en serais jamais un. On me posera jamais ce chapeau débile sur la tête, on me dira jamais dans quelle case rentrer. C’est à moi de trouver ça tout seul, tu vois.