La fédération internationale des désartibulés | LEWIS
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Razvan Vacaresco
MANGEMORT L'homme n'est libre que de choisir sa servitude.
| HIBOUX POSTÉS : 1178 | AVATARS / CRÉDITS : Pedro Pascal | vesnaproduction | signa par okinnel | icons par undeadtodds et Ethereal | SANG : Inconnu | Sans doute mêlé.
Caractéristiques du sorcier | EPOUVANTARD : Antonin Dolohov | PATRONUS : Un chacal doré. | POINTS DE COMPÉTENCE :
Sujet: La fédération internationale des désartibulés | LEWIS Lun 1 Nov 2021 - 11:28
1976
Comme toujours à Sainte-Mangouste, les journées étaient remplies, longues et parsemées d'événements qui faisaient qu'au moins, aucun médicomage ne pouvait s'ennuyer. Mais Razvan était un homme d'habitude et il n'appréciait pas les surprises. Quoi de pire, dès lors, que de travailler dans un endroit qui bouleverse les habitudes ? Quoi de pire que d'avoir des horaires extensifs comme les siens, sans savoir s'il allait pouvoir rentrer chez lui le soir ? Si une urgence n'allait pas le garder trois heures de plus ? Une chance finalement que Razvan soit veuf. Comment entretenir une véritable vie de couple dans ces conditions ? Comme si les étoiles s'alignaient pour qu'il ne consacre sa vie qu'à son travail. Lui qui avait choisi la médicomagie par vocation en venait presque à regretter un tel choix de carrière. Et à cela fallait-il ajouter le fait qu'il était, depuis le premier janvier, un meurtrier. Ses mains guérisseuses étaient tâchées d'un sang que lui seul voyait, mais qui lui pesait tout de même. Et n'étaient pas rares les fois où il s'arrêtait dans ses dossiers pour fixer ses mains abîmées par la boxe et n'y voir que le fruit de sa propre culpabilité. « Razvan ? ». La voix d'une infirmière le tira de son énième contemplation alors qu'il levait ses yeux vers elle. Perdu dans une petite salle attenante au couloir, où étaient stockées les potions et autres onguents nécessaires à la médicomagie, le roumain s'était encore une fois arrêté dans ce qu'il faisait, rattrapé par ses pensées. « Tu ne t'es pas renversé de la Mort-vivante sur les mains j'espère ? ». Le médicomage déglutit et étira un vague sourire en secouant négativement la tête : « Je suis pas certains que nous en ayons en stock ». La façon brute dont étaient sortis ses mots eurent au moins le mérite de faire s'esclaffer la jeune femme qui, adossée contre la porte, le fixait les bras croisés. « Urgence pour toi, accident de transplanage ». L'effervescence habituelle des urgences lui tapait sur le système et lui donnait un furieux mal de crâne qui bourdonnait dans ses tympans. Malgré tout, on attendait de lui qu'il fasse son travail et le jeune homme victime également. Avec toute sa bonhomie habituelle, le roumain s'était approché de l'homme, sans doute à peine plus jeune que lui. Il lui tendit une fiole pour lui passer au moins la douleur d'une désartibulation. « Les transplanages longue distance sont déconseillés par la fédération internationale des désartibulés » dit-il avec tout son humour pince-sans-rire à l'attention de l'homme, « Monsieur Hickmore » compléta-t-il après un coup d’œil à son dossier. Razvan entreprit de sortir sa baguette pour évaluer les dégâts avec des gestes doux et calmes, comme toujours. « Je peux vous demander d'où vous venez comme ça ? ». Vraisemblablement, pas du Royaume-Uni.
Lewis A. Hickmore
COTÉ DU BIEN On n'emporte avec soi que le bien qu'on a fait.
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Sujet: Re: La fédération internationale des désartibulés | LEWIS Lun 1 Nov 2021 - 19:55
Fin Décembre 1975, alentours de Bombay, Inde,
Des trois D, un seul avait cruellement fait défaut au jeune magizoologiste ce jour d’hiver : la détermination. Et si il n’en était pas à son premier transplanage depuis son échappée, ce dernier saut avait manqué de lui être fatal. Tout allongé dans un tas de rochers à peine plus confortable qu’une chaise cloutée, le souffle court et le visage brillant d’écume d’hidrorrhée, aussi blanc qu’un linge, le britannique devait son salut à un couple de sorciers local de passage dans ce coin reculé. De son aisselle gauche à son épaule, le carmin ruisselait en abondance, inondant la pierre d’hémoglobine de cette plaie béante, signe d’une désartibulation. Si bien, que sous les assauts de ses nerfs exposés au grand air et l’humidité ambiante, il avait fini par tourner de l'œil en se laissant aller au confort d’un repos salvateur. De son périple au pays du phénix, il n’en verra que les murs décrépis d’un hôpital magique de fortune de la capitale indienne, sans que ne lui apporte les soins appropriés.
Le voyage entre Bombay et Londres lui avait paru être un périple sans fin, de longues heures brancardé, ballotté comme une poupée, les dents serrés pour seul passe-douleur, le tunnel interminable. Il aurait juré que ces ambulanciers échangeaient des horreurs à son sujet, le moquaient sans gène protégé par la barrière de la langue. De son côté, le spécialiste en créatures magiques n’avait pas laissé filer l’occasion de leur passer un savon, lâcher des injures toutes aussi imagées les unes que les autres, dont les soignants semblaient s'accommoder d’un simple sourire niais. Et quand finalement leur moyen de transport fit halte avec la délicatesse d’un éruptif dans un magasin de porcelaine, Lewis fut soulagé de sentir l’air londonien lui épouser le corps. Il était enfin de retour chez lui où il savait qu’un ensemble de médicomages compétents prendraient le plus grand soin de lui. Il se jura silencieusement, de ne plus jamais remettre un orteil chez les hindous.
***
Début Janvier 1976, Hôpital Sainte-Mangouste, Royaume-Uni,
Abrutis de fatigue, poussé dans ses derniers retranchements, l’ancien bronze et bleu repoussait violemment le contingent indien et débout sur ses pieds, il prit la direction du le service de pathologie des sortilèges épaulé d’une infirmière toute menue qui peinait à supporter le poids de son nouveau patient. Elle l’installa dans une salle d’auscultation austère, aussi froide qu’un réfrigérateur moldu et s’en allait s’enquérir d’un médicomage. Inconsciemment le britannique se défit du bandage imbibé de son plasma et reluqua le fruit de son incompétence. Il manqua de tourner de l'œil, se pinça la lèvre inférieure et détourna le regard de ce champ de bataille veineux. A peine le pansement retiré, un homme aux cheveux de jais se précipita à son chevet et lui tendit une fiole avec prestance. Le globe trotteur en herbe ne se fit pas prier et agrippa la potion de son bras encore valide, fermement enfermé dans sa paume, il déboucha la préparation à l’aide de son pouce et d’un jeté de coude ingurgita la mixture sans ciller.
Lewis manqua de lui recracher sa popote à la figure. Désorienté, le jeune homme avait eu bien du mal à discerner le ton humoristique de son aîné et l’avait à tort pris pour un jugement hâtif et bien mal placé. Ravalant sa fierté, il soupira et décida de ne pas intervenir par peur de représailles lors des soins à venir. “Je peux vous demander d'où vous venez comme ça ?” Enfin il laissait exprimer son professionnalisme. Hickmore se racla la gorge, trop asséchée par le transport et leva le menton vers le praticien. “Vous auriez du commencer par ça!” lâcha-t-il un peu plus crûment qu'il ne l'aurait souhaité. “Je reviens d'un voyage mémorable en Inde!” souffla-t-il alors que l'expert en pathologie examinait son membre mutilé.
● Razvan ● Lewis
”There are no accidents. - There is only some purpose that we haven’t yet understood”
Dernière édition par Lewis A. Hickmore le Sam 8 Jan 2022 - 23:57, édité 2 fois
Razvan Vacaresco
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Sujet: Re: La fédération internationale des désartibulés | LEWIS Jeu 6 Jan 2022 - 10:08
Razvan avait peut-être grandi dans un pays slave et n'avait peut-être jamais été capable de s'habituer à la vie britannique, il n'empêche qu'il avait toujours eu un humour très anglais. Qui lui valait souvent de ne pas être compris dans son pays natal et qui avait longtemps contribué à le laisser sur le côté de la société. Sa tendance à ne pas se mêler aux autres n'avait fait qu'amplifier le phénomène et le fait est qu'il s'était retrouvé avec un cercle proche exceptionnellement restreint. Et si les anglais riaient plus souvent à ses quelques phrases lâchées, il ne fallait pas être devin pour savoir que sa petite vanne destinée à détendre son patient avait eu l'effet inverse, félicitations Razvan. Il se racla la gorge en fronçant les sourcils, son attention toute portée sur le membre désartibulé. « En Inde ? Vous avez pris vos potions obligatoires avant d'y aller ? » demanda-t-il en relevant ses yeux noirs vers ceux de l'homme, « humpf... ». Dans le doute, il tapota délicatement avec sa baguette, la peau qui n'était pas mutilée par ce transplanage raté, qui pris une délicate teinte violine, au moins une bonne nouvelle. Le roumain se détourna pour chercher une fiole de dictame et s'assit paisiblement sur le tabouret à côté du lit pour réparer les plaies les plus superficielles, avant de s'attaquer au gros du travail. « En quoi votre voyage était-il mémorable ? ». Etait-il utile de préciser qu'il ne saisissait pas le mot mémorable ? « Vous y avez vu... Mmh... L'animal qui change de taille... ? » - parait-il que cela se trouve en Inde. Et son patient allait très probablement le prendre pour un imbécile de première. Les connaissances de l'homme étaient peut-être excellentes en matière de médicomagie, mais lorsqu'on le sortait de son domaine de la sorte, c'était beaucoup plus difficile. Surtout lorsque l'on considère son point de vue sur les animaux...
A ses yeux était-il simplement pertinent d'élever des poules et des oies pour avoir de la viande toute l'année. Mais les créatures magiques et leur étude, ça lui passait complètement au dessus parce qu'il n'en voyait pas l'intérêt. La magizoologie devait être un passe-temps agréable mais enfin, pas de quoi y consacrer sa vie. Alors que la médicomagie, par exemple, en voilà un domaine d'étude important. On aurait toujours besoin de médicomages parce que les sorciers passeraient toujours leur temps à faire les imbéciles. Et ils passeraient aussi toujours leur temps à se battre pour des idéaux stupides. Refermer les plaies superficielles avait naturellement été rapide, aussi se détourna-t-il pour préparer une mixture ressemblant à de la gelée grise, une grosse pâte qui ne donnait pas envie qu'on l'appose où que ce soit sur le corps d'un homme. « Vous avez dû voir pire que ça » ajouta-t-il en désignant la mixture qu'il lui montra brièvement en inclinant le gros bol de bois qui était sur sa table de chevet.
Spoiler:
Navrée de ce retard...
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