La Viking se retourna vers Jonne qui plaidait non coupable. On réglerait cette sombre affaire plus tard… dans le privé. Dagmar l’avait dit un peu plus tôt dans la matinée qu’elle était une catastrophe en cuisine… mais elle trouvait adorable qu’il ne s’en plaigne pas en public… Et qu’il ne révèle pas qu’il ne lui faisait pas confiance des qu’il s’agissait d’utiliser un appareil dont le niveau technologique dépassait sa compagne. Elektra prit un air patibulaire et pointant papy de la pointe de son couteau elle le fixa intensément.

Un mot de plus, vieil homme, et t’es bon pour… mon célèbre þorrablót !

Ely se mit à rire… Pas rancunière pour l’accueil frileux et les doutes que l’on pouvait avoir vis-à-vis des vampires. Ce plat était, à tord, considéré comme du poison (ou du moins pas consommable) ailleurs qu’en Islande… Mais Dagmar le faisait remarquablement bien... quand elle avait le matériel archaïque qui lui convenait. Oui, elle préférerait toujours faire bouillir de l’eau en la chauffant avec des pierres plutôt qu’en utilisant une bouilloire ou une casserole. Concernant les viandes du þorrablót, les gouts de l’époque avaient changé. Manger fermenté ou Pour elle, du requin mit à reposer six mois dans une croute de sel et de glace, c’était plutôt bon servi avec du bélier faisandé. Et du pâté de tête de mouton aussi. Rien que d’y penser, elle avait faim, et envie de se rendre en Islande pour faire le plein de bonnes choses.

C’est quand je commence à utiliser la technologie moderne que ça devient compliqué. J’sais faire du feu sans allumettes et briquets, mais me servir d’une gazinière, c’est une autre paire de manches.

C’est quoi le Torablot ?

L’accent de Sean la fit sourire. Sa langue maternelle n’était pas ce qu’on entendait tous les jours, alors elle se contenta de répéter plus lentement le mot.

C’est une assiette avec tout ce que la gastronomie Viking comporte de délicieux… si on aime tout ce qui est un peu fort… On le sert surtout dans les banquets.

Elle termina rapidement de couper le renne, et le réserva dans un large bol à sa droite. Elle s’entoura une main dans un torchon et ouvrit le robinet d’eau chaude, éliminant l’humeur rouge qui tachait ses mains d’albâtre, les ongles directement pointés directement vers le débit pour chasser brièvement les minuscules morceaux de chair qui s’étaient glissés en dessous.

Elektra, Tu m’aides à mettre la table ?

Jyrki. La rousse acquiesça, voyant l’homme affairé à prendre un tas de lourdes assiettes de porcelaine depuis un placard. Il désigna la porte qui menait à la salle a manger d’un geste du menton. C’était l’autre pièce attenante à la cuisine.

*Le Finlandais senti le regard de son petit fils sur lui. Quand il croisa les autres yeux cobalt. Il se vit confronté à la promesse d’un enterrement précoce dans leur domaine si la vampire ne revenait pas dans la pièce en un seul morceau. Il se rapprocha de Jonne et sortant quelques couverts d’un tiroir, lui confia sa baguette. Il regarda Elektra porter le lourd service comme s’il ne pesait rien, il la rejoint, les verres attendraient une minute. Il ouvrit pour la vampire la porte et s’engouffra derrière elle, refermant la porte sur eux.*

Dagmar, ses mains enfin sèches pu prendre le tas d’assiettes et les emporter, se laissant guider par l’ex professeur de magie noire. Elle n’avait pas vu qu’il avait abandonné sa baguette à son précieux, trop occupée à s’amuser de son comportement protecteur. Jyrki était peut être un adversaire redoutable, mais elle en avait défait des centaines dans sa vie. Elle n’aurait aucun mal à battre en retraite dans la cuisine. Dagmar osait espérer que l’homme saurait se contenir puisqu’elle lui avait évité un séjour en hôpital, qu’il soit magique ou Moldu. Elle avança jusque la table et commença, après l’avoir aidé à déployer la nappe, à distribuer la vaisselle avec un respect de l’étiquette indiquant qu’elle avait été assise à des tablées nobles, et qu’elle avait su jouer pendant des centaines d’années à la jeune femme bien née.

Vous savez… je n’ai pas beaucoup dormi tout à l’heure. J’ai appelé, par poudre de cheminette, votre ami, Alastor Maugrey. Jonne m’a dit que vous vous connaissez. Il Ignorait que vous étiez redevenue chirurgienne. A vrai dire, il vous pensait partie. Que vous aviez trouvé un nouvel asile quelque part. Il pensait que c’était à cause de lui.

*L’Auror s’était montré plutôt positif à son sujet. Il regrettait qu’elle ne prenne pas part dans la lutte contre Voldemort, disant que ce n’était pas aux Vampires de faire le sale boulot des sorciers, et qu’ils ( je cite Alastor) pourraient tous crever la gueule ouverte avant qu’elle ne bouge le petit doigt pour eux. (Fin de citation) Quand il regardait sa propre réaction… comment lui en vouloir ? L’Ecossais avait ajouté qu’elle avait eu un passé extrêmement violent, fait de guerre, et d’autre choses qui n’appartenaient qu’a elle d’en parler ou non… des choses qui a son avis ne devaient pas être évoquées dans les détails tant que le jeune était dans les parages. Et que ca ne le regardait pas tout court, par ce que ca n’aurai aucune incidence sur son petit fils.

Il y a de quoi écrire un livre avec ce qu’Alastor ignore de moi… Et en plusieurs volumes.

Ely se montra un peu sèche. Il venait de dire à l’homme qu’elle tenait à présent à l’écart de sa vie qu’elle avait changé de métier, sans compter que s’il avait voulu avoir des renseignements, il aurait du lui demander directement. Ce n’était pas comme si elle allait le mordre, si ? Cependant, elle se radouci rapidement, la suite de sa réponse, allant vers le beau jeune homme dans la pièce d’à coté.

S’il n’y avait pas eu Jonne, je serais partie pour de bon. Mais il est là, alors je resterai aussi longtemps qu’il le souhaitera.

*Jyrki la dévisagea, ses yeux au bleu minéral tentant de percer l’expression sans âge de la compagne de Jonne. Bon sang qu’elle avait du en mettre des années pour en arriver à ce parfait contrôle de son visage. Il lui sembla apercevoir une micro expression furtive qui ne trompait pas.*

Ainsi vous l’aimez…

*Si on lui avait dit qu’un vampire pouvait exprimer des sentiments, il ne l’aurait pas cru. Jusqu'à présent, il pensait qu’elle pouvait feindre. Feindre tellement bien que Jonne s’était fourvoyé… mais non. Quand il la regardait, il savait qu’elle était sincere.*

Serais-je là s’il en était autrement ? Et avec moi, tu peux être certain que ce n’est pas pour l’héritage.

La rousse le regarda doucement… voyons, elle aurait trouvé n’importe quel prétexte pour éviter une rencontre pareille. Qu’elle se tienne là n’était pas anodin pour un vampire : Qui serait venu, une forte probabilité de se faire tuer a peine la porte passée? Une autre femme, sorcière ou moldue, humaine quoi, elle aurait pu, venir, jouer son rôle à la perfection. Quand elle voyait la richesse de leur famille, elle se disait que le petit avait eu de la chance de tomber sur elle : du fric elle en avait à ne plus savoir quoi en faire. Elle l’avait payé cher… Mais qu’est ce que ca avait valu le coup. Etre mercenaire n’avait pas uniquement servi à l’enrichir, elle avait pu se nourrir sans difficultés Elle se foutait de l’héritage magique. Et le génétique… Ca la faisait rire. Une Vampire ne tombait pas enceinte. Aurait-elle aimé porter le fils de Jonne ? Avec un peu plus de temps et si elle pouvait encore, pourquoi pas. Et quand il voudra être père, elle devra le laisser partir. Ca serait son lot. Pour le moment, elle préférait ne pas y penser, et profiter du fait qu’il soit là. Sans doute par ce que ce moment arriverait plus tôt qu’elle ne le pensait, qu’elle ne le voudrait, et qu’au final, elle ne serait peut être pas la seule à en souffrir.

*L’héritage ? Il se demanda ce qu’elle voulait dire par là. Elle avait terminé. Il ne s’était pas encore remit du fait que Jonne aimait une femme pratiquement immortelle et que c’était réciproque.
Jyrki choisi donc de la croire. Pis bon, il pouvait toujours tout passer sur Rain pour être certain que...*

Et la prochaine fois, demandez moi directement au lieu de passer par un homme qui pour se mettre Jonne dans la poche était prêt à le manipuler en utilisant Rain.

Son ton était resté parfaitement calme, posant les derniers couverts bien à plat, à l’Anglaise, les piquants des fourchettes faisant face au bois de la table. Elle releva son regard jade sur l’homme, Non, elle n’approuvait pas le moins du monde les méthodes de recrutement de l’Ordre du Phoenix. Raison de plus pour laquelle ils iraient se faire voir. Bien crétins étaient les Non Sorciers qui pensaient que s’ils s’engageaient, ils n’auraient plus à subir les discriminations des gens biens, disposant de baguettes magiques. Elle avait terminé, alors se dirigea-t-elle vers la cuisine, retrouvant les autres, bien silencieux.

Quelqu’un est mort ?

Elle promena son regard sur chacun des trois. Son petit doigt lui disait que 15 secondes plus tôt, ils étaient tous les trois l’oreille collée contre la porte pour espérer entendre quelque chose.

Quand Ely mentionna le plat islandais, Jonne lança distraitement une grimace qui illustrait le dégoût à sa sœur. Il lui fit néanmoins comprendre qu’il plaisantait. En effet, si l’énoncé des ingrédients n’était pas très ragoûtant, il devait avouer que le plat en lui-même était très bon. Il avait accepté un jour qu’Ely le lui prépare, avec cependant quelques réticences, il devait le reconnaitre. Mais après moult tentative pour le convaincre, le Finlandais avait cédé. Après tout, personne n’était mort après avoir mangé ce plat, non ?

La réponse que fournit Ely à Jyrki le fit aussi sourire. Il était soulagé que sa petite amie ne tienne pas rigueur à son grand-père de l’accueil froid qu’il lui avait réservé. Cependant, le sourire du jeune homme s’évanouit bien vite quand l’ancien professeur de magie noire demanda à Elektra de venir mettre la table avec lui. Jonne était en train de mettre les pullas au four et il se retourna vivement pour planter son regard dans celui de son grand-père en lui faisant comprendre qu’il souhaitait voir revenir Ely en état et qu’il n’avait pas intérêt à lui chercher des problèmes. Apparemment, le regard noir qu’il lui avait lancé avait été suffisamment convainquant, car Jyrki vint confier à son petit fils sa baguette magique. Cela parvint à détendre en grande partie Jonne car à présent il savait qu’Ely aurait l’avantage si confrontation il allait y avoir. Pourtant, toutes ses craintes n’étaient pas envolées car depuis son plus jeune âge, Jonne soupçonnait son grand-père d’être capable de lancer certains sortilèges sans aide de sa baguette magique. Après tout, cette dernière n’était qu’une aide pour canaliser la magie… Bref.

Jonne cala la baguette de son grand père dans la poche arrière de son jean et se lava rapidement les mains, pour que l’eau coule le moins possible et qu’il est plus de chance d’entendre ce qui se dirait à côté.

- Au moins…commença Sean avant de se faire couper par Jonne d’un mouvement sec de la main.

Le Finlandais lança également un regard à Rain pour lui faire comprendre qu’il tentait d’entendre ce que Jyrki allait bien pouvoir dire à Ely. Cependant, il était persuadé que sa sœur avec compris bien avant qu’il ne fallait faire aucun bruit. Lentement, en s’essuyant les mains à l’aide d’un torchon, Jonne s’approcha de la porte. Malheureusement, il ne parvint à entendre que des mots indistincts et sans liens entre eux. C’était frustrant. Il dut se retenir pour ne pas ouvrir la porte. Cependant, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Il entendait la rumeur des voix et apparemment, la conversation restait calme et posée. Pas d’éclat de voix, pas de conflit… A moins qu’ils se menacent tout bas…

Sean de son côté, était amusé de la réaction de Jonne. Le petit avait l’air de tenir énormément à Elektra et il était persuadé que c’était réciproque. Sinon, pourquoi la millénaire aurait accepté de venir dans un nid de sorciers ? Avec en plus Jyrki, ancien professeur de magie noire… Ce qui faisait sourire l’Irlandais, c’était ce côté protecteur que Jonne développait envers Elektra, alors que la jeune femme était parfaitement capable de se débrouiller seule. Sean tenta lui aussi de tendre l’oreille, mais il ne parvint pas à saisir grand-chose. Seulement des mots décousus. En voyant l’expression u visage de Jonne, il en conclue qu’il en allait de même pour lui.

Des pas se rapprochèrent de la cuisine et Jonne se détourna de la porte du salon pour aller reposer le torchon près de l’évier. Ely et Jyrki reparurent dans un silence un peu suspect, ce que ne tarda pas à relever la jeune femme. Bon, tout semblait s’être bien passé et un poids s’enleva des épaules de Jonne qui accueilli leur retour avec un petit sourire.

Pour toute réponse à la question d’Ely qui n’en était pas vraiment une, Sean lui lança un regard amusé et désigna des yeux Jonne qui était en train de s’avancer vers son grand-père. Ce dernier était en train de jeter un œil dans le four, comme pour apprécier la cuisson des pullas. En réalité, une multitude de pensées s’entrechoquaient dans son esprit. Il était resté sur le cul de la dernière révélation d’Elektra. Il avait du mal à digérer la façon dont Maugrey avait tenté de recruter Jonne. CE ne lui plaisait pas. Pas du tout. Il aurait deux mots à lui dire à ce sujet, la prochaine fois qu’il contacterait l’Auror. Ceci mis à part, il devait reconnaître que ce que lui avait dit Maugrey l’avait rassuré au sujet de la vampire. Changer complètement d’avis sur ces créatures allaient être difficile, mais il devait se faire à l’évidence : Ely n’était pas (uniquement) une créature sanguinaire. Elle était aussi une femme capable d’aimer et d’être aimée en retour. Et puis, Jonne aurait pu tomber sur pire… Visiblement, elle tenait à lui et elle ne manquait pas d’intelligence. Le choix de Jonne allait aussi être quelque chose de difficile à digérer, mais il s’y ferait. Du moment que le petit était heureux et qu’il ne faisait pas de connerie… Il aurait cependant Elektra à l’œil quelques temps, pour se rassurer.

Jonne se planta à ses côtés en lui tendant sa baguette qu’il récupéra avant de s’adresser à lui à voix basse.

- Je me suis mépris sur elle. Elle a l’air d’être quelqu’un de bien.

Il s’éloigna sans lui laisser le temps de répondre et lança à la cantonade :

- Bon et ce repas alors ? Je commence à avoir faim !

Sean renchérit de plus belle et Jonne profita de ses exclamations enthousiaste pour se rapprocher d’Ely et lui dépose un baiser sur la tempe avant de la gratifier d’un large sourire, lui faisant comprendre qu’il était soulagé de la tournure que prenait les évènements et que la journée allait bien se terminer.




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