"Quand sous la couche de glace tu découvre un coeur en or ..."

Lyleïa remua une dernière fois la potion de mémoire que Vitali et elle étaient en train de préparer et y ajouta le gingembre avant de remuer dans le sens contraire des aiguilles d'une montre pendant six tours. Après avoir fait ça elle laissa mijoter, se releva, vérifia qu'il n'y avait personne dans les parages puis sorti comme si de rien n'était. Elle marcha dans le couloirs, remontant dans le hall et continuant jusqu'à l'étage de la bibliothèque. Elle avait un devoir de métamorphose à rendre et elle butait sur un point du sortilège. Dans le couloirs il y avait de l'agitation. La jeune fille aperçut quatre garçons de Serpentard s'en prendre à une Gryffondor aux cheveux auburn. Au début, la jolie russe pensa à Evans mais Evans savait se défendre, elle aurait envoyé les quatre garçons au tapis en moins de deux alors que là, la jeune fille semblait galérer. Et elle semblait si maladroite, elle avait fait tomber tous ses parchemins qui s'étaient éparpillés sur le sol et les mecs s'amusaient à s'envoyer ses livres et ses affaires en se faisant des passes à chaque fois qu'elle voulait les attraper. Agacée, Lyleïa regarda autour d'elle et ne vit personne. Personne ... pourquoi est ce qu'il n'y avait personne par Merlin ?!! Fallait toujours que ça tombe sur elle ! Elle ne pouvait pas laisser passer ça c'était juste ... ignoble ! La Serpentard appréciait de moins en moins la compagnie de ses compagnons de maison et elle avait leurs actes en horreur. C'était quoi ces conneries sur la pureté du sang et la suprématie des sang-purs ? On n'était pas un meilleur sorcier parce qu'on avait le sang-pur, Evans en était l'exemple parfait mais il y en avait d'autres ! Jaurel par exemple était un sang-mêlé et Lyl' admirait son meilleur ami pour sa facilité en sortilèges ... c'était tellement stupide ces idées ...

La septième année hésita quelques secondes puis se planqua derrière une statue et sorti sa baguette. Les quatre garçons continuaient à se moquer ... ils avaient aussi sortis leurs baguettes ! Oh les lâches ! A quatre contre une ! Lyl' n'hésita plus ! Elle lança un silencio sur les deux premiers et un sortilège de croche-patte sur les deux derniers. Les quatre garçons se regardèrent abasourdis avant que Lyl' ne s'amuse a faire apparaître une fumée blanche pour leur faire penser à un fantôme. Trouillards comme pas deux, les quatre serpentards ne s'attardèrent pas et filèrent sans demander leur reste. La Reine des Glaces eu un sourire à la fois narquois et satisfait et rangea sa baguette avant de tourner les talons vers la bibliothèque. C'est à ce moment là que ses yeux de cobalt croisèrent un magnifique regard d'ambre. Un regard que Lyleïa commençait à bien connaître. Son coeur s'arrêta un instant avant de repartir plus vite et puis de s'apaiser. Une sensation de sérénité mêlée d'un certain malaise comme si on pouvait lire en elle comme dans un livre s'empara d'elle comme à chaque fois qu'Il était là. S'en était flippant. Alors son visage se fit impassible, son regard vide. Et sans ouvrir la bouche elle tourna les talons et parti laissant Rémus Lupin seul dans le couloir.

La jeune fille descendit rapidement les marches jusque dans le parc et continua sans regarder autour d'elle. Il faisait un temps mitigé mais elle avait sa cape ce qui la couvrait un peu. La belle russe alla se réfugier sous le saule pleureur au fin fond du parc, près de la forêt. C'était son repère, sa cachette à elle. En soupirant elle posa ses affaires sur le sol et monta jusqu'à la première énorme branche sur laquelle elle s'assit, appuyant son dos contre le tronc rugueux et fort, laissant pendre ses jambes dans le vide. Pffiou ... il allait falloir que Rémus Lupin arrête de lui faire ce regard là ... un regard songeur, intelligent, brillant ... a chaque fois elle avait l'impression qu'il lisait en elle comme dans un livre ouvert et elle détestait cette sensation. Fermant les yeux un instant elle se calma avant d'entendre du bruit. Baissant la tête elle leva les yeux au ciel. - Tu es beaucoup trop curieux pour ton bien Rémus Lupin ... lança t-elle d'une voix claire, plus douce, moins froide que d'habitude mais sans se départir de sa carapace.

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"Quand sous la couche de glace tu découvre un coeur en or ..."

Lyleïa avait de plus en plus de mal avec les gens de sa maison. Oh certains étaient bien hein, et beaucoup étaient des amis d'enfance voire plus, mais la plupart n'étaient que des petits sang-purs prétentieux et arrogants qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Surtout les plus jeunes. Parce que, ou ils faisaient partis des S.E.R.P.E.N.T.S ou ils avaient des frères et soeurs ou parents qui étaient des mangemorts ou des proches du mal, ils se croyaient tout permis et Lyleïa détestait ça. Pour elle, l'école ne devrait pas être un lieu ou on se bats en permanence, ou on se tape dessus, ou on s'en prends au plus faible. Poudlard était pour elle, son foyer, sa maison, plus encore que le Manoir dans lequel elle rentrait pendant les vacances, et elle avait mal de voir que la terreur, la haine, la colère et l'incompréhension s'y faisaient de plus en plus les maîtres des lieux. Ce n'était pas juste ! Ils n'étaient encore tous que des enfants, le monde est assez cruel, assez dur, assez mauvais sans qu'on le rajoute en plus à l'école. Mais elle ne pouvait pas trop y faire contre ça. Juste aider les plus faibles, discrètement. Elle savait que la Gryffondor qu'elle avait aidé précédemment était de parents moldus et que c'était pour cette unique raison que les Serpentard l'avaient attaquée. Ce n'était pas juste ! La jolie russe ne comprenait pas cette haine face aux sangs-mêlés, aux nés-moldus ou même aux moldus tout court. Pour elle, le sang était le même. Il était rouge et il coulait quand on perçait la peau. Ca ne changeait rien.

Du bruit attira son attention et elle vit apparaître Rémus Lupin. Un brin amusée, elle leva les yeux au ciel. Elle aurait dû se douter que le Gryffondor ne laisserait pas tomber. Après tout, elle avait aidé l'une des siens contre sa propre maison et il devait se poser des questions. - C'est bizarre, d'habitude on me reproche plutôt d'être trop prudent... Enfin, je ne pense pas avoir prit tant de risque que ça en se suivant, je ne suis pas vraiment du genre à être effrayer par un nuage de fumée blanche. Lyleïa grimaça. Elle ne savait pas trop quoi dire. Ca ne servait à rien de le nier puisqu'il était là. Et en même temps ... - Ces mecs sont aussi intelligents qu'une bande de scroutt à pétard. Et encore, c'est méchant pour les scroutt à pétard en question. Il fallait bien que quelqu'un leur remette les chapeaux sur les citrouilles (les points sur les "i" au cas où xD) et ... Elle se redressa et sauta avec légèreté de sa branche pour atterrir avec la grâce et la fermeté d'une ballerine sur le sol. Près de Rémus à qui elle offrit un petit sourire. ... j'ai été ravie d'être celle qui a eu l'occasion de le faire ... déclara t-elle d'une voix claire et franche.

Elle plongea son regard bleu dans celui du Gryffondor et hocha la tête. Elle se rappelait très bien cette fois où, après quelques échanges plutôt venimeux en cours, elle s'était enfuie et il l'avait rattrapée. Elle était en train de pleurer et il l'avait consolée. Ils avaient discutés, longtemps. De Sirius. D'elle. De tout et de rien. Il l'avait écouté sans rien dire puis avait répondu à ses questions et l'avait conseillée. Depuis ce jour là, elle le respectait et il y avait entre eux, une complicité secrète qui n'appartenaient qu'à eux. Il n'avait rien dit sur ce qu'il avait vu ce jour là. Et depuis, Lyl' avait changée progressivement pour finir par comprendre qu'elle n'adhérait plus du tout aux idéaux de sa maison. Pourtant elle savait qu'elle était une Serpentard. Non ce n'était pas sa maison qui n'allait plus en fait. C'était les gens qui la composaient, certains non compris. - Alors tu voulais seulement me faire remarquer que tu m'avais vu en train de défendre une Gryffondor ou tu avais autre chose à me demander ? fit la septième année en s'installant sur une des grosses racines sortantes du saule pleureur.

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"Quand sous la couche de glace tu découvre un coeur en or ..."

- Effectivement, j'aurais aimé qu'on discute... répondit Rémus à la question de Lyleïa. - Ah ... et de quoi voulais-tu discuter ? répliqua la jolie russe d'un ton amusé en s'installant un peu mieux sur la grosse racine, appuyant son dos contre le tronc. Un petit sourire mystérieux flotta un instant sur ses lèvres délicatement rosées alors que le Gryffondor semblait chercher le moyen d'aborder le sujet. Attrapant une mèche de ses longs cheveux blonds, la Serpentard s'amusa à l'enrouler autour de son doigt, à l'entortiller, à le dérouler, tout en regardant une abeille voler autour d'une fleur rose au pied de l'arbre. Elle resta silencieuse attendant que le lion en face d'elle fasse le point dans sa tête. Apparemment c'était un sujet difficile à aborder et ça n'étonna pas Lyleïa. Après tout, Serpentard et Gryffondor étaient des maisons très différentes l'une de l'autre, et chacune d'elle possédaient qualités et défauts tout en recueillant des élèves aux caractères peu communs. La jeune fille se rappelait parfaitement la dernière fois qu'ils avaient discutés. Ca remontait à quelques mois maintenant mais Lyl' avait l'impression que c'était la veille. Jamais elle ne s'était aussi mise à nue, jamais elle ne s'était encore sentie si vulnérable, si ... humaine, face à un quasi inconnu. Quasi parce que après tout ils n'étaient pas totalement des étrangers l'un pour l'autre. Ca faisait sept ans qu'ils se connaissaient, qu'ils se supportaient, qu'ils avaient les même cours, les même options, les même relations même si elles étaient assez contraires. Ennemis pour l'un et amis pour l'autre et ennemis pour l'autre et amis pour l'un. Enfin bref, c'est vrai qu'ils se connaissaient depuis sept ans et pourtant, pourtant, ils ne se connaissaient pas réellement. Ils n'étaient pas amis, encore moins amants, et s'évitaient un maximum les années précédentes. Mais depuis quelques mois, une complicité nouvelle était née entre eux et ils apprenaient petit à petit à se connaître l'un et l'autre. Et puis comme ça Lyl' pouvait avoir des nouvelles de Sirius sans trop se mouiller. Pourtant ça lui avait fait tellement de bien de parler, de se confier à Rémus. Sur son père. Sur ses relations avec les autres Serpentard. Sur Sirius surtout. Parce que c'était après une énième mini-dispute avec lui qu'elle s'était enfuie pour pleurer dans le parc. Parce que les insultes balancées à tout va, parce que la froideur qui s'était installée entre eux, Lyleïa n'arrivait plus à les supporter. C'était trop dur pour elle ! Et elle avait beau être la Reine des Glaces, il ne fallait pas oublier qu'avant toute chose, la belle blonde était humaine.

- Les accrochages entre certains Serpentard du genre de ces imbéciles et d'autres élèves, souvent né-moldus, deviennent de plus en plus fréquents et violents... finit enfin par avouer Rémus. Le regard de Lyleïa s'assombrit alors que son sourire disparaissait. Elle soupira et fixa la racine de l'arbre. Elle gratta un peu la surface,dessinant le contour des fissures dans le bois, se laissant du temps pour rassembler ses idées. - Les hommes rougissent moins de leurs crimes que de leurs faiblesses et de leur vanité, finit-elle par dire d'une voix douce. Elle leva le regard vers le Gryffondor et lui fit un petit sourire. - C'est de Jean de La Bruyère. Un français. Je trouve que ça correspond bien aux Serpentard en ce moment ... mais ça vaut aussi pour les autres ... Tu sais Rémus, les Serpentard ont une tendance à la magie noire mais ils ne sont pas tous mauvais et on ne finira pas tous Mangemorts. La seule différence entre nos maisons c'est que nous on ne le nie pas alors que vous si. La septième année soupira et arracha un brin d'herbe pour jouer avec, baissant le regard. Ce qu'elle disait n'était pas facile. Pas pour elle en tout cas. Elle se fichait bien d'être entendu, mais il est une chose de le penser et une autre de l'affirmer à voix haute. Ce n'était pas facile de renier ses origines, son passé, sa famille ... - Je ne suis pas d'accord avec tout ça. Je veux dire ... j'ai été ... hum ... formée diras t-on, à penser que les moldus et les nés-moldus sont des vermines, qu'ils ne valent rien mais je ne le pense pas. Je ne le pense pas parce que je trouve que pour nous les sorciers tout est trop facile. Un sort de nettoyage et tout est propre. En un tour de main la cuisine est prête. Les moldus eux se débrouillent sans magie. Et ils se débrouillent très bien. On doit leur reconnaître ça ... quand aux nés-moldus je ne vois pas ce qu'ils ont de différents ... Elle haussa les épaules et eu une petite moue. Je veux dire ... ils en savent moins que nous sur le monde magique ? Et alors ? On sait rien sur le monde moldu nous ! Ils ne sont pas différents Rémus. Ils font de la magie comme nous. Ils vont en cours comme nous. Ils en bavent comme nous. Et quand leur sang coule, il est aussi rouge que le notre. Vois Evans ... elle est née-moldue, et pourtant c'est l'une des meilleures de notre promo ... Un nouveau soupir s'échappa de ses lèvres rosées. Je n'approuve pas ces idées de sang-pur et de supériorité. Pire, je ne les comprends même pas. Pourtant elles sont là Rémus. Bien ancrées en nous qui avons été élevés comme ça. Et il est difficile de tourner le dos à ceux qui nous ont élevés. Qui nous ont ... aimés. Elle buta sur le mot avant de se reprendre.

Lyleïa haussa les épaules et se leva.Ce fut comme une cassure de ce moment de confession. Aussitôt elle remit son masque d'impassibilité qui masqua ce qu'elle pouvait ressentir. - Bref si tout ce que tu voulais savoir c'était ça, ben maintenant tu le sais ... Je ne suis pas une Reine des Glaces, et en plus je ne suis même pas une future mangemorte ... déçu ? fit elle avec un brin de sarcasme. Et voilà ... encore une fois Lyl' s'était senti vulnérable et mise à nue devant le jeune homme ce qui faisait qu'elle se refermait automatiquement dès qu'elle s'en rendait compte. C'était devenu une habitude. Une manière pour elle de se protéger. Agacée contre elle même elle attrapa son sac et commença à partir quand Rémus parla la forçant à s'arrêter.

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"Quand sous la couche de glace tu découvre un coeur en or ..."

- Je ne suis pas venu pour te juger, Lyleïa. La jeune fille s'arrêta et se tourna vers le Gryffondor, le visage parfaitement impassible mais une certaine lueur au fond de ses yeux bleu-gris. - Ce n'est pas à moi qu'il faut présenter tes arguments contre ces absurdes préjugés de pureté de sang. Ma mère est née-moldue, je suis de sang mêlé, je sais donc à peu près de quoi il est question. Mais je ne comprend même pas pourquoi ce débat existe. Bref... Je suis quand même content de t'entendre dire tout ça. Lyleïa arqua un sourcil, un brin désemparée. Pas par ses révélations, elle se fichait bien qu'il soit sang-pur, mêlé ou né-moldu, mais par le fait que ce n'était pas à lui qu'il fallait présenter ses arguments. Quels arguments ? - Tu m'a posé une question Rémus, j'y ai répondu, déclara t-elle d'une voix neutre, légèrement méfiante. Elle ne voyait pas où le jeune homme voulait en venir et ça la mettait automatiquement sur la défensive. Comme toujours. - Tout ne se résume pas au fait de devenir un Mangemort ou pas, j'en suis bien conscient. Mais il n'y a pas de demi mesure lorsqu'il s'agit de menacer quelqu'un à cause de son statut de sang. Et il est naïf de penser que l'on peut penser certaines choses sans que ça ait un impact sur notre entourage, dans le bon ou le mauvais sens. De plus en plus perdue, Lyleïa écouta le jeune Lupin. Mais où voulait-il en venir enfin ? Bien sûr que ça avait un impact sur l'entourage, c'est bien pour ça que la jeune fille gardait ses pensées et ses propres idées pour elle, se contentant de se taire et de faire semblant. Troublée par les paroles du Rouge & Or, la belle blonde retourna s'asseoir sur la racine, lui faisant face en l'écoutant. - Je ne vois pas où tu veux en venir Rémus, répliqua t-elle tout de même, toujours sur la défensive comme une biche farouche fait face à un loup semblant attendre le moment où il l'attaquerait pour bondir et s'échapper.

- Quand on se retrouve face à une situation qu'on trouve injuste, ne rien faire c'est déjà prendre partie. Tout à l'heure tu as prit partie, et c'est ça qui est important. Bien sûr qu'on est en partie le résultat que ce que nos parents, nos amis font de nous, mais ce sont nos propres actes qui comptent, et rien d'autres, finit le jeune homme. C'est alors que Lyleïa comprit. Elle comprit que ce qu'il voulait lui dire c'est qu'elle, en ne faisant rien se rendait complice des actes de ses camarades. Qu'en ne disant rien, qu'en taisant ses propres idéaux, elle ne valait pas mieux que les autres. Quelque chose se brisa au fond de la jeune fille qui tourna un regard hanté vers le Gryffondor. - Il y a des choses que tu ne peux pas comprendre Rémus parce que toi tu as eu une famille, des parents qui t'aiment je suppose, tu as des amis merveilleux qui sont comme tes frères. Imagine toi une petite fille de cinq ans qui assiste à l'assassinat de sa mère. Imagine là ensuite transportée dans un pays inconnu, avec une langue et des coutumes qui lui sont inconnus, face à des personnes qui lui sont étrangères. Et là, des enfants. Un groupe d'enfants. Son père qui ne s'occupe pas d'elle, qui l'abandonne petit à petit, au fil des années. Et eux qui sont là, qui lui offre ce dont elle a besoin. Des confidents. Des amis. Une famille. Imagine alors ce que cette petite fille a pu devenir, douze ans plus tard. Voilà. Mets toi à ma place Rémus. Ils sont ma famille. Ils m'ont adoptée comme l'une des leurs alors que j'étais une gamine perdue, étrangère et brisée. On ne tourne pas le dos à sa famille comme on tourne la page d'un livre, expliqua t-elle d'une voix douce mais tout aussi hantée que son regard. Une voix qui résonnait presque comme un murmure dans le vent.

- Il faut me laisser du temps Rémus. Le temps de comprendre qui je suis. Qui je voudrais être. Il n'y a pas seulement moi dans l'histoire. Il y a aussi eux. Vous vous imaginez tous que les Serpentard sont tous froids, distants et détestables qu'ils n'ont que le sang-pur et la magie noire en commun mais c'est tellement faux ... nous sommes une famille Rémus. Nous avons grandis ensemble pour la plupart. Nous nous sommes construits ensembles. Aujourd'hui, je ne peux pas dire que je suis seule, qu'il n'y a que moi qui compte, que mon avis ou mes idées qui sont importantes parce que pour moi, ils sont tout. La petite fille en moi n'a pas encore totalement disparue. Elle demande juste un peu de temps pour arriver à savoir qui elle est vraiment bien qu'elle sache déjà qui elle ne sera pas. Je ne serais pas Mangemorte. Je n’adhérerais pas à tout ça, à ces idéaux absurdes, non personne ne me mariera contre mon gré et oui j'aimerais être Médicomage mais même si je sais déjà ce que je ne serais pas et ce que j'essayerais d'être, je ne sais pas encore qui je suis Rémus. Et j'ai besoin de savoir pour avancer. Lyleïa n'avait jamais autant parlé que maintenant. Elle avait fait un long discours, elle avait dit tout ce qu'elle avait sur le coeur mais elle en avait eu besoin. Elle avait besoin de temps pour apprendre. Pour comprendre. Elle n'avait pas réussit à faire le deuil de sa mère, de cette enfance qu'on lui avait volée. Elle avait besoin de savoir. Pour réussir à enfin dompter la douleur et la rage qui l'habitaient constamment. Doucement, elle se leva commença à sortir de sa cachette puis se ravisa et se retourna. - Pourquoi ? demanda t-elle doucement. En posant cette question, elle voulait juste savoir pourquoi Rémus lui avait-il dit ça. Pourquoi voulait-il savoir tout ça. Quel était le but de ses paroles. De la monter contre les autres Serpentard ? Non elle n'en n'était pas sûre, ce n'était pas le style du Gryffondor. Mais elle se doutait qu'il y avait quelque chose. Alors elle voulait savoir. Ca aussi c'était important pour elle.

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"Quand sous la couche de glace tu découvre un coeur en or ..."

- Tu réussiras à trouver ce que tu cherches, tu seras celle que tu voudras être j'en suis sûr, répondit Rémus après avoir écouté Lyleïa en silence. Un sourire éclaira le visage normalement si dur, si fermé de la Reine des Glaces. - Je l'espère bien oui ! fit-elle légèrement amusée. Puis une ombre passa dans son regard bleu glace et elle perdit son sourire. - Tu sais Rémus, mon pire cauchemar serait de ressembler à mon père ... murmura t-elle doucement. Elle soupira et se passa une main sur son visage de poupée. Il y avait tellement de temps maintenant, tellement d'années, tellement de choses qui les avaient séparés son père et elle qu'elle ne se rappelait même plus ce que c'était que d'avoir un père. Ils étaient si proches quand elle était enfant, et ils étaient si loin aujourd'hui qu'elle était presque adulte. A l'opposé l'un de l'autre avec un mince fil pour les relier. Un fil qui menaçait de casser à tout moment. Un fil que Lyleïa avait déjà tenté de réparer maintes et maintes fois sans jamais y parvenir tout à fait. Mais cette fois elle savait qu'il n'y aurait plus rien. Qu'elle finirait sa vie comme une orpheline. Que jamais ses enfants ne connaîtrait leur grands-parents maternels. C'était triste, elle avait toujours beaucoup aimé ses grands-parents même si aujourd'hui il ne restait plus que son grand-père maternel et sa grand-mère paternelle. C'était dommage mais c'était ainsi, et la jeune fille l'avait accepté sans pour autant haïr son père. Si seulement elle avait sût ...

Finalement, la septième année se leva pour retourner au château mais avant ça, elle osa se retourner une dernière fois pour poser une dernière question au Maraudeur. Un Pourquoi, dont elle avait besoin de connaître la réponse pour avancer encore un peu dans sa propre quête. La réponse de Rémus la bouleversa plus profondément qu'elle ne l'aurait pensé ou qu'il ne pouvait l'imaginer. - J'espérais... t'aider à y voir plus clair, je voulais savoir comment tu réussissais à gérer tout ça, comprendre si je pouvais t'apporter ma vision des choses. Mais c'était un peu naïf de ma part, c'est toi qui m'as aidé à y voir plus clair finalement, commença le lion. La peur ... Lyleïa hocha la tête d'un air triste; oui la peur était partout, dans tous les coeurs, dans tous les regards et même chez ceux qui se prétendaient si forts, si puissants, ceux qui finiraient par devenir Mangemorts et ceux qui finiraient par devenir Aurors. La peur était partout et elle détruisait lentement mais sûrement tout ce qui se trouvait sur son passage a commencer par la confiance. Elle disparaissait peu à peu même si on essayait de la garder en soi, de la garder envers les personnes auxquelles on tient. - Tu as beau me dire être perdue, je sais que j'ai confiance en toi, et même si j'ai eu une manière bizarre de te le dire, je voulais que tu le saches, finit Rémus en souriant. Lyleïa le regarda de ses yeux bleu glace et sourit. Elle sembla alors d'une nouvelle lumière intérieure. Une lumière qui illuminait son regard, son visage et même ses cheveux d'or. Et puis elle sourit. Pas un grand sourire comme certains savent en faire, mais un sourire doux, si chaud qu'il aurait pu réchauffer la banquise. Et elle sentait que son propre coeur de glace se fissurait. Un sourire lumineux. - Merci Rémus. Tu ne sais pas à quel point tu m'a aidée. Ne change jamais car tu es une personne vraiment exceptionnelle. Elle se tourna a demi pour partir puis regarda de nouveau le Gryffondor. - Rémus ? Je sais que je ne suis pas James ou Sirius ou même Peter et qu'on ne se connaît pas depuis très longtemps mais sache que si tu a besoin de quelque chose, n'importe quoi même si c'est juste d'une oreille attentive ou d'une présence à tes côtés, je suis là. Tu n'hésite pas. Jamais. Elle s'approcha, déposa un léger baiser sur la joue du lion puis s'en alla de sa démarche légère et gracieuse de ballerine. Et c'est à ce moment là qu'on découvre que sous la couche de glace il y a un coeur en or ...

HJ/ Fini pour moi ^^ et pardon du retard

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